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Le Marabout Tchadien qui a prédit la mort de Sassou après celle de Chirac, Bongo et Dos Santos refuse d’aller au Congo

août 31, 2022

Le Marabout Tchadien CheikToundi aurait décliné plusieurs invitations de la présidence du Congo à se rendre à Oyo dans la Cuvette pour des séances de consultation. C’est le même qui avait prédit le retour au pouvoir de Denis Sassou Nguesso, mais aussi sa mort qui suivra celle de Jacques Chirac, Omar Bongo et Eduardo Dos Santos, les trois qui ont participé activement à son retour au pouvoir. L’entourage du Marabout ne trouve pas l’utilité de déplacement qui a pour unique but de revoir sa prophétie que lui ne peut changer.

La panique est entrain de s’installer peu à peu dans le clan Sassou Nguesso après la réalisation de la prédilection du Marabout Tchadien Cheik Toundi faite en 1997 annonçant le retour au pouvoir de Denis Sassou Nguesso. Dans la foulée, le dit Marabout prédisait aussi le rappel à Dieu du putschiste juste après le départ sur terre des ceux qui l’ont installé au trône.

Le dernier d’entre eux vient d’être inhumé à Luanda en Angola le dimanche 28 août 2022 après son décès dans la même ville que le défunt Omar Bongo Ondimba. Une coïncidence aussi révélée par le Marabout Tchadien à l’époque.

Des trois acteurs majeurs ayant contribué à la réussite du putsch de Denis Sassou Nguesso, c’est le Gabonais Omar Bongo qui est parti en premier avant d’être suivi par le français Jacques Chirac et enfin l’Angolais Eduardo Dos Santos. Le congolais devrait les rejoindre bientôt si la prédilection est exacte.

Pour tenter de contourner cette prophétie, le clan Sassou aurait tout fait pour inviter le Marabout Tchadien à Oyo afin qu’il tente de sauver Denis Sassou Nguesso. Malgré les millions proposés avec un voyage en jet privé, Cheik Toundi aurait refusé poliment de faire le voyage pour ne pas paraître un farceur. « On ne peut revenir sur une révélation ancestrale » justifient ses proches.

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Angola : la bataille autour de l’enterrement de José Eduardo dos Santos se poursuit

août 17, 2022

Depuis le décès de l’ancien chef de l’État le 8 juillet à Barcelone, en Espagne, les membres de sa famille se livrent une bataille juridique pour déterminer où il sera inhumé. Le tribunal de Barcelone a tranché, ce mercredi 17 août, en faveur de la dernière épouse du défunt, dont la dépouille sera rapatriée en Angola.

Hommage à José Eduardo dos Santos, à Luanda, en Angola, le 11 juillet 2022. © Ampe Rogerio/EPA/EFE/MAXPPP

Le corps de l’ex-président angolais José Eduardo dos Santos sera remis à sa veuve, Ana Paula dos Santos, pour être rapatrié et inhumé en Angola, a tranché un tribunal de Barcelone dans un arrêt rendu public le 17 août. Le sort de la dépouille de l’ancien chef de l’État angolais, décédé le 8 juillet à Barcelone, est au centre d’une bataille juridique entre les différents membre de la famille dos Santos.

D’un côté, sa dernière épouse, Ana Paula, et leurs trois enfants en commun, sont favorables au rapatriement et l’inhumation en Angola de l’ancien président dans les plus plus brefs délais. De l’autre, le reste des enfants dos Santos, dont l’une de ses filles, Tchizé, sont opposés à des obsèques en Angola avant la tenue des prochaines élections générales du 24 août afin d’éviter une « récupération politique » de la cérémonie.

Illustration des tensions au sein de l’ex-famille présidentielle : Tchizé dos Santos a aussitôt fait savoir par la voix de son avocate espagnole, Carmen Varela, qu’elle allait faire appel de la décision, rendue par une juridiction pénale, tout en rappelant qu’un autre processus, celui-ci au civil, est en cours.

Dans son arrêt, daté du 16 août, le tribunal supérieur de justice de Catalogne souligne notamment, à l’appui de sa décision, que « les dépenses de logement du défunt étaient prises en charge par le gouvernement angolais » et que l’ancien chef de l’État « avait reçu des visites de responsables en Angola alors qu’il se trouvait à Barcelone ».

« Tentative d’homicide »

Jose Eduardo dos Santos, qui a dirigé l’Angola de 1979 à 2017, est décédé à l’âge de 79 ans dans une clinique de Barcelone, où il avait été hospitalisé après un arrêt cardiaque le 23 juin. Son placement en soins intensifs avait révélé de très vives tensions au sein de la famille dos Santos, notamment entre sa dernière épouse, Ana Paula, et sa fille Welwitschea « Tchizé » dos Santos (44 ans). Cette dernière avait ainsi porté plainte en Espagne quelques jours avant le décès de son père pour « tentative d’homicide ». Elle accusait le médecin personnel de son père et Ana Paula d’être responsables de la détérioration de l’état de santé de l’ancien président, et avait, par la suite, réclamé une autopsie, jugeant le décès « suspect ».

« Depuis leur séparation en 2017 et jusqu’au mois d’avril dernier, Ana Paula n’avait pas rendu visite à Barcelone » à l’ex-chef de l’État angolais, avait également assuré « Tchizé » dos Santos dans un communiqué publié par ses avocats. Elle était opposée au retour du corps de son père en Angola, affirmant qu’il souhaitait « être enterré dans l’intimité en Espagne », où il vivait depuis 2019, et non dans son pays « avec des funérailles nationales qui pourraient favoriser le gouvernement actuel » du président João Lourenço lors du scrutin du 24 août, selon un communiqué de ses avocats.

Une mort naturelle

Dans un premier temps, la justice espagnole s’était opposée à la remise du corps à la famille de l’ancien président angolais, le temps d’effectuer des analyses complémentaires à l’autopsie et d’identifier « le ou les membres de la famille » à qui remettre la dépouille. Le tribunal confirme que l’autopsie a conclu à une « mort naturelle », avec des problèmes d’ »insuffisance cardiaque » et de « surinfection pulmonaire ».

Le successeur de dos Santos à la tête de l’Angola, João Lourenço, qui est candidat à sa réélection, a décrété le mois dernier sept jours de deuil national en hommage à son prédécesseur. Mais, à son arrivée au pouvoir en 2017,  il avait surpris en lançant une vaste campagne contre la corruption visant notamment la famille dos Santos. Né dans un quartier populaire de la capitale Luanda, José Eduardo dos Santos avait mis en place une gouvernance opaque, favorisant sa famille et ses proches, et fondée sur la confusion entre ressources publiques et privées. Une autre de ses filles, Isabel dos Santos, avait été sacrée en 2013 la femme la plus riche d’Afrique.

Par Jeune Afrique avec AFP

Angola : après la mort de « Zedu », la bataille dos Santos-Lourenço continue

juillet 14, 2022

Les obsèques de l’ancien président José Eduardo dos Santos, décédé le 8 juillet à Barcelone, font l’objet de discussions tendues entre l’exécutif angolais et la famille du défunt.

José Eduardo dos Santos, ici photographié en 2012 avec l’ex-première dame Ana Paula, est décédé le 8 juillet à Barcelone, en Espagne. © STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

Ce sont des négociations d’un type particulier : se mettre d’accord sur la date, le lieu et les conditions d’un enterrement, celui de l’ancien président angolais, José Eduardo dos Santos. Depuis son décès le 8 juillet à Barcelone, en Espagne, où il vivait depuis avril 2019, des discussions tendues, rapportées notamment par l’agence de presse Lusa, se déroulent entre la famille de l’ancien chef de l’État, dont deux de ses filles Isabel et Tchizé dos Santos, et l’exécutif angolais, dirigé par l’actuel président et successeur de dos Santos, João Lourenço.

D’un côté, la présidence angolaise, qui a décrété sept jours de deuil national et annoncé l’ouverture d’espaces de recueillement dans toutes les provinces du pays, entend organiser en Angola des funérailles d’État, en accord avec le statut d’ancien président de José Eduardo dos Santos.

NOUS COMPTONS SUR LA PRÉSENCE DE TOUS, SANS AUCUNE EXCEPTION

Dès l’annonce du décès, l’exécutif a créé un comité ministériel pour organiser les obsèques et, ce lundi 11 juillet, João Lourenço est allé lui rendre hommage dans un espace spécialement aménagé à Luanda, au Mausolée d’Agostinho Neto, monument célébrant le souvenir du premier président de l’Angola indépendant.

Branche d’olivier

« Nous comptons sur la présence de tous, sans aucune exception [lors des obsèques] », a affirmé le chef de l’État, insistant sur le fait qu’il ne « voyait pas de raison à ce que la famille, qui se trouve à l’étranger, ne puisse pas accompagner son être cher ». Une déclaration en forme de branche d’olivier alors que les relations avec le camp dos Santos sont tendues depuis l’arrivée au pouvoir de Lourenço et le lancement par ce dernier d’une croisade anti-corruption visant notamment l’ancienne famille présidentielle. Critiqué pour cette stratégie, y compris au sein de son propre camp, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), et devant affronter des élections générales le 24 août, João Lourenço ne peut voir que d’un bon œil des obsèques nationales célébrant l’union de son camp et du pays tout entier.

Sans surprise, les enfants dos Santos refusent une récupération politique des funérailles de leur père. « João Lourenço et son gouvernement ont, avec la complicité de la direction du MPLA, harcelé José Eduardo dos Santos jusqu’à son décès. Aujourd’hui, ils veulent organiser son enterrement. Comment une fille qui aime son père peut garder son calme face à tant d’hypocrisie et de malveillance ? », a déclaré sur Instagram l’une des filles de l’ancien président, Tchizé, qui a demandé une autopsie autant pour faire la lumière sur les causes de la mort de son père que retarder un éventuel transfert à Luanda. Les résultats préliminaires de l’autopsie, réalisée le week-end dernier, font dores-et-déjà état d’une « mort naturelle ».

Récupération politique

Selon le quotidien portugais Expresso, Isabel dos Santos, fille aînée de José Eduardo dos Santos et demi-sœur de Tchizé, ne serait pas opposée à des obsèques en Angola à condition qu’elles se tiennent après les élections et avec l’assurance qu’elle et Tchizé ne soient pas inquiétées par la justice angolaise. Alors que son demi-frère José Filomeno dos Santos a été condamné pour fraude à cinq ans de prison (une décision dont il a fait appel), Isabel dos Santos est visée par plusieurs procédures judiciaires en Angola et au Portugal ouvertes sur des accusations de corruption qu’elle réfute.

LA FAMILLE DOS SANTOS NE PRÉSENTE PAS UNE POSITION UNIE DANS LES DISCUSSIONS AVEC LES AUTORITÉS ANGOLAISES

Fin juin, la justice angolaise a ainsi tenté d’entendre la femme d’affaires alors qu’elle se trouvait aux Pays-Bas, en vain. Pour compliquer la donne, la famille dos Santos ne présente pas une position unie dans les discussions avec les autorités angolaises, l’ex-première dame, Ana Paula dos Santos, et l’une des sœurs de José Eduardo dos Santos, Marta dos Santos, paraissant plus enclines à coopérer et favorables à des funérailles en Angola.

Preuve des difficultés, la réunion qui s’est tenue ce week-end et les échanges qui ont suivi n’ont débouché sur aucun accord. Pour mener les discussions, la présidence angolaise a notamment dépêché à Barcelone le ministre d’État et chef de la « Maison militaire », Francisco Furtado, le ministre des Affaires étrangères, Téte António, et le procureur général de la République, Helder Pitta Grós. Lors de la réunion, ils avaient face à eux, selon l’agence Lusa, Ana Paula dos Santos, les trois enfants issus de son union avec l’ancien président et un autre des fils, Joess dos Santos – Isabel dos Santos, José Eduardo Paulino dos Santos « Coréon Dú » (le frère de Tchizé), la sœur du défunt Marta dos Santos et six neveux ayant participé par vidéoconférence.

Le sujet de la remise du corps de l’ancien président et de son éventuel transfert à Luanda est désormais devant la justice espagnole qui, selon Lusa, doit se prononcer sur le dossier dans la semaine.

Avec Jeune Afrique par Estelle Maussion

Angola: Mort de l’ex-président Dos Santos, à la tête du pays pendant 38 ans

juillet 8, 2022
Angola: Mort de l'ex-president Dos Santos, a la tete du pays pendant 38 ans
Angola: Mort de l’ex-président Dos Santos, à la tête du pays pendant 38 ans© PRESSENS BILD/AFP/Archives/-

Jose Eduardo dos Santos, qui a présidé l’Angola pendant 38 ans, est décédé vendredi dans la clinique de Barcelone où il était hospitalisé depuis deux semaines en raison d’un arrêt cardiaque, a annoncé le gouvernement.

L’exécutif angolais rapporte « avec un sentiment de grande douleur et de consternation le décès » de M. dos Santos en fin de matinée à l’âge de 79 ans.

Il « s’incline, avec le plus grand respect et la plus grande considération » sur cette figure historique qui, affirme-t-il, a présidé « pendant de nombreuses années avec clarté et humanisme [au destin] de la nation angolaise, à des moments très difficiles », ajoute le communiqué.

Son successeur à la tête de l’Etat lusophone et riche en pétrole, l’actuel président Joao Lourenço, a décrété un deuil national de cinq jours à compter de samedi pour honorer sa mémoire.

La famille de M. dos Santos avait révélé au début du mois que l’ex-chef de l’Etat avait subi un « arrêt cardio-respiratoire » le 23 juin. Il était hospitalisé depuis en soins intensifs.

L’une de ses filles, Tchizé, opposante au président angolais actuel, souhaite une autopsie de sa dépouille, « de crainte » que le corps soit transféré en Angola rapidement, affirme-t-elle dans un communiqué à l’AFP. Quelques jours plus tôt, elle avait porté plainte en Espagne pour des « faits présumés de tentative d’homicide ».

L’un des dirigeants africains en poste le plus longtemps, M. dos Santos, né dans un bidonville, est accusé d’avoir largement détourné les ressources angolaises en favorisant sa famille et ses proches, alors que beaucoup des 33 millions d’Angolais vivent sous le seuil de pauvreté.

Jamais élu directement par le peuple, dos Santos, ancien rebelle marxiste, avait quitté le pouvoir en 2017. Il a régné sur le pays d’une main de fer mais son empreinte n’a pas survécu à son départ.

Contrôle total

Lorsque José Eduardo dos Santos arrive au pouvoir en 1979, l’Angola connaît depuis quatre ans les affres de la guerre civile, après son indépendance du Portugal.

Une longue et difficile guerre – quelque 500.000 morts en 27 ans – qu’il mène, avec le soutien de l’URSS et de Cuba, contre l’Unita de Jonas Savimbi, appuyé par le régime d’apartheid sud-africain et les Etats-Unis.

Après le cessez-le-feu de 2002, il fait de l’Angola le premier producteur d’or noir du continent, au coude à coude avec le Nigeria.

Rare en public, il maintient un contrôle total sur son parti, le Mouvement pour la libération de l’Angola (MPLA), qui lui vaut d’être constamment reconduit à la tête du pays dont il dirige gouvernement, armée, police et juges.

Sous son règne, les médias sont verrouillés et les rares flambées de contestation populaire matées.

Né le 28 août 1942 au sein d’une famille modeste, M. dos Santos, dont le père est maçon, grandit dans le « barrio » ou quartier de Sambizanga, un bidonville de Luanda qui est aussi le noyau de la lutte contre la puissance coloniale portugaise.

Boursier, il fait des études d’ingénieur en Azebaïdjan. Il y épouse une Soviétique, Tatiana Kukanova, mère de sa fille aînée Isabel, que Forbes a qualifié il y a quelques années de femme la plus riche d’Afrique.

Dans les années 1970, il poursuit son ascension politique en intégrant le Comité central du MPLA. Il devient chef de la diplomatie à l’indépendance en 1975, avant d’être investi quatre ans plus tard chef de l’Etat par le parti, dont il prend la présidence.

Il n’a ensuite plus lâché le pouvoir au gré des scrutins et des changements de Constitution, sans jamais être directement élu.

Après avoir évoqué sa lassitude d’un règne « trop long », il annonce son retrait fin 2016, alors que la rumeur le dit atteint d’un cancer. Il laisse comme promis sa place quelques mois plus tard à son dauphin Joao Lourenço.

Marié ensuite à Ana Paula, une ex-hôtesse de l’air de 18 ans sa cadette, il est père de plusieurs enfants.

Par Le Point avec AFP

Angola : l’ancien président José Eduardo dos Santos dans un état critique

juin 29, 2022

À 79 ans, l’ex-chef de l’État est hospitalisé en soins intensifs à Barcelone en Espagne. Il a dirigé son pays durant trente-huit ans, entre 1979 et 2017.

José Eduardo dos Santos, en avril 2008. © Themba Hadebe/AP Photo.

Tout au long de son mandat de président, son état de santé a fait l’objet de rumeurs. Mais depuis une semaine, les informations qui filtrent à ce sujet sont alarmantes. Selon le quotidien portugais de référence Expresso, l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos, 79 ans, se trouve « entre la vie et la mort », hospitalisé en soins intensifs depuis quelques jours au sein du centre médical Teknon à Barcelone, en Espagne.

La dégradation de son état de santé, confirmée par des sources officielles à l’agence de presse portugaise Lusa, explique le déplacement en Espagne ce 29 juin du ministre des Affaires étrangères angolais, Téte António, chargé de suivre la situation. Ce même jour, doit se tenir une réunion entre des membres de la famille dos Santos et l’équipe médicale chargée de l’ancien chef de l’État, selon la presse angolaise.

Interrogé le 28 juin par la chaîne de télévision privée portugaise SIC, José Filomeno de Sousa dos Santos, le premier fils de l’ancien président, qui ne peut quitter Luanda en raison de procédures judiciaires pour corruption, a confirmé l’hospitalisation de son père tout en affirmant « continuer à espérer une amélioration de son état de santé ».

Exil à Barcelone depuis 2019

Homme fort de l’Angola durant trente-huit ans, entre 1979 et 2017, José Eduardo dos Santos est installé à Barcelone depuis le mois d’avril 2019. Le centre médical Teknon fait partie du groupe hospitalier privé Quirónsalud, qui compte également la clinique Quirón, où est décédé l’ancien président gabonais Omar Bongo Ondimba en 2009.

Les relations entre l’ancien chef de l’État angolais et son successeur, João Lourenço, issu du même parti que lui, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA), demeurent tendues en raison de la croisade anti-corruption menée par Lourenço qui vise notamment des membres de l’ex-famille présidentielle et des anciens proches du clan dos Santos.

En septembre 2021, José Eduardo dos Santos était rentré à Luanda, son unique retour au pays depuis son départ du pouvoir. Durant son séjour, il avait reçu deux fois, à la fin de décembre et au début de mars, l’actuel président Lourenço dans sa résidence du quartier de Miramar à Luanda, avant de repartir à Barcelone pour suivre des traitements médicaux.

Avec Jeune Afrique par Estelle Maussion

Angola: : José Eduardo dos Santos, un retour et des questions

septembre 15, 2021

L’ancien président angolais José Eduardo dos Santos à Lusaka, en Zambie, en avril 2008.

Après deux ans d’absence, l’ancien président est de retour à Luanda alors que son parti, le MPLA, est plus divisé que jamais. Le signe d’une trêve avec son successeur, João Lourenço ?

Il a fini par rentrer. Après deux années d’absence et plusieurs semaines de spéculations, l’ancien président, José Eduardo dos Santos, qui a dirigé l’Angola de 1979 à 2017, a regagné Luanda le 14 septembre.

Arrivant de Barcelone, où il avait élu domicile en avril 2019, l’ex-chef de l’État a atterri à Luanda en fin d’après-midi.

Une vidéo consultée par Jeune Afrique le montre en costume gris, chemise blanche et baskets descendre de l’avion, un Falcon 7X affrété par la présidence angolaise. Il est accueilli par une vingtaine de personnes, dont le général José Maria, son ancien chef du service d’intelligence et de sécurité militaire, puis s’engouffre dans une voiture pour rejoindre sa résidence de Miramar, un quartier résidentiel de la capitale angolaise.

Ce retour survient alors que le président João Lourenço est en déplacement pour deux jours dans le Kwanza-Norte, province rurale située à l’est de Luanda. L’ancien président doit rester un mois et assister à la cérémonie de fiançailles de l’un de ses fils, selon la presse portugaise et angolaise.

Apaisement des tensions

Si, sans surprise, elle n’a été commentée ni par le principal intéressé ni par la présidence, la présence de José Eduardo dos Santos en Angola fait figure d’évènement politique, témoignant d’un apaisement des tensions entre l’ancien et l’actuel homme fort du pays.

En mars déjà, plusieurs sources avaient évoqué une rencontre Lourenço – dos Santos à Dubaï, où se trouvait la fille aînée de José Eduardo dos Santos, Isabel dos Santos, une information toutefois non confirmée officiellement.

À son arrivée au pouvoir en 2017, João Lourenço, qui est issu du MPLA, le même parti que José Eduardo dos Santos, avait lancé une série de réformes et déclaré la guerre à la corruption, affirmant vouloir rompre avec les errements de la gouvernance précédente.

Hauts fonctionnaires, militaires, ministres et même des membres de l’ex-famille présidentielle ont été traduits devant la justice, écopant pour certains de peine de prison.

JOSÉ EDUARDO DOS SANTOS REVIENT ALORS QUE LE MPLA TRAVERSE LA PLUS PROFONDE CRISE DEPUIS L’INDÉPENDANCE DU PAYS

Le fils aîné de dos Santos, José Filomeno, a ainsi été condamné en août 2020 à cinq ans de prison pour fraude, blanchiment d’argent et trafic d’influence, un jugement dont il a fait appel. Le général José Maria, « Zé Maria », vient, lui, de terminer deux ans de détention à domicile pour fuite de documents confidentiels.

Exil en Espagne

C’est ce climat qui a conduit José Eduardo dos Santos à s’installer – « s’exiler », disent certains – en Espagne, où il est par ailleurs suivi médicalement depuis plusieurs années. Deux de ses filles, la femme d’affaires Isabel dos Santos et l’ancienne députée MPLA Welwitschia dos Santos, vivent aussi à l’étranger, d’où elles pointent régulièrement les difficultés socio-économiques du pays, deuxième producteur de pétrole du continent.

« José Eduardo dos Santos revient alors que le MPLA traverse sa plus profonde crise depuis l’indépendance du pays [en 1975], affirme Alcides Sakala, député de l’Unita et membre historique du parti. Il est déchiré par la lutte contre la corruption, de plus en plus critiqué par la population et a des difficultés à défendre son bilan. »

« Le MPLA est à la recherche d’une solution pour recréer l’union », ajoute ce responsable du principal parti d’opposition. L’Unita est dirigée depuis fin 2019 par Adalberto Costa Júnior et a organisé le 11 septembre une « marche » pour demander des élections « justes, libres et transparentes ».

Fébrilité du MPLA

Même si les divisions au sein du MPLA ont toujours existé, elles se sont multipliées sous la pression créée par la lutte contre la corruption, devenant de plus en plus fortes et visibles. Ce qui constitue une fragilité à quelques mois du prochain scrutin qui débouchera sur l’élection du chef de l’État.

« Ce retour peut attester d’un accord entre Lourenço et dos Santos ayant pour objectif la stabilisation du MPLA. Mais il peut tout aussi bien accroître les divisions au sein du parti, en redonnant de l’assurance aux anciens collaborateurs de dos Santos mis en cause par l’exécutif de Lourenço », explique Elias Isaac, ancien directeur d’Open Society Initiative for Southern Africa-Angola et figure de la société civile.

Dans ce cadre, le déroulement du prochain congrès du MPLA, prévu en décembre, devrait donner une indication sur l’état de santé du parti, véritable clé du pouvoir en Angola, comme sur le degré de maîtrise qu’en a le président Lourenço. Ce dernier, soutenu par les bailleurs de fonds mais à la tête d’un pays en crise à cause des conséquences de la pandémie de Covid-19, doit arbitrer entre réformes de long terme et amélioration des conditions de vie à court terme.

Avec Jeune Afrique par Estelle Maussion

Angola/« Luanda Leaks » : fin de partie pour José Eduardo dos Santos

janvier 23, 2020

José Eduardo dos Santos, l'ex-président angolais avec sa femme Ana Paula, au premier plan. Sa fille Isabel dos Santos, au côté de son époux, Sindika Dokolo, au second plan.

José Eduardo dos Santos, l’ex-président angolais avec sa femme Ana Paula, au premier plan. Sa fille Isabel dos Santos, au côté de son époux, Sindika Dokolo, au second plan. © Bruno Fonseca/REA

 

Les « Luanda Leaks » signent probablement la fin de la saga Dos Santos. L’ancien président angolais n’est pas à l’abri de poursuites internationales, d’autant qu’il n’est pas protégé par l’immunité en dehors de l’Angola.

Avant de céder le pouvoir à son ministre de la Défense en août 2017, José Eduardo dos Santos pensait avoir pérennisé son mode de gouvernance et sécurisé l’avenir des siens. Pourtant, en à peine cinq mois, deux de ses enfants furent exclus de la direction d’institutions majeures du pays à la tête desquelles il avait pris soin de les placer.

Isabel, « sa » princesse bien-aimée, dut quitter la présidence de la toute puissante société pétrolière avant que son fils, José Filomeno, ne soit limogé du Fonds souverain. Ce dernier passa même six mois en prison. Son autre fille, Tchizé, fut déchue quant à elle de son poste de députée en raison d’absences répétées.

Même s’il dut assumer le camouflet de ne pas être réélu à la tête du MPLA en septembre 2018, José Dos Santos ne fut toutefois pas attaqué frontalement, l’offensive se concentrant en priorité sur ses enfants. Mais dans l’ombre, un important travail d’investigation était mené, tant par les services secrets que par le Service de recouvrement des actifs (SRA), bien épaulé par des experts américains. Un des objectifs était de démonter les mécanismes de siphonnage de l’économie nationale réalisé au profit de « la Dos Santos Company », pour reprendre le titre d’un livre récent d’Estelle Maussion.

Fin de la saga Dos Santos

La bataille finale fut lancée à la fin de l’année dernière d’une manière quelque peu anecdotique. Le 7 décembre, l’Assemblée nationale approuva en effet l’émission de nouveaux billets de banque avec la seule effigie du premier président, Agostinho Neto. La disparition de celle de José Dos Santos était tout un symbole, annonciateur d’une offensive d’une autre dimension.

Celle-ci vint très rapidement sous la forme d’une saisie-arrêt conservatoire décidée par le Tribunal provincial de Luanda sur des actifs détenus en Angola par Isabel Dos Santos et son mari. Au-delà de la description précise des avoirs du couple, les attendus de l’ordonnance mettaient pour la première fois directement en cause l’ancien président dans le dossier du rachat et du financement du joaillier genevois De Grisogono. Le message fut bien reçu par l’intéressé qui prit la peine de répondre par écrit aux accusations.

Même si les « Luanda Leaks » focalisent l’attention sur Isabel Dos Santos, on ne peut oublier qu’en filigrane apparaît son père qui a rendu possible cette accumulation de richesse

C’est dans ce contexte de plus en plus tendu qu’interviennent les révélations des « Luanda Leaks », importantes de par l’écho international qui lui sont réservées. Elles méritent toutefois plusieurs remarques. Tout d’abord, ces révélations ne sont pas une surprise pour un certain nombre d’observateurs de la réalité angolaise. Elles ne font que confirmer leurs analyses tout en démontant de manière chirurgicale l’ingénierie financière mise en place. Ne s’en étonneront que ceux qui ont voulu ne rien voir ou s’en accommoder.

Même si les « Luanda Leaks » focalisent l’attention sur la personne d’Isabel Dos Santos, on ne peut oublier qu’en filigrane apparaît son père qui a rendu possible cette accumulation de richesse, notamment par des décrets présidentiels accordant nombre d’avantages à sa famille. Par ailleurs, le moment de la diffusion des révélations n’est pas anodin et pourrait bien s’inscrire dans un plan de bataille savamment conçu.

On peut enfin s’interroger sur l’origine de ces révélations. Travail de hackeurs très certainement. Mais une partie des informations pourrait avoir une autre source : le SRA déjà cité, des organes de renseignement étrangers et pourquoi pas des insiders au système Dos Santos à l’instar de son ancien vice-président qui continue de bénéficier de la protection de João Lourenço.

Les « Luanda Leaks » signent probablement la fin de la saga Dos Santos et l’ancien président n’est pas à l’abri de poursuites internationales, d’autant qu’il n’est pas protégé par l’immunité en dehors de l’Angola. Réfugié en Espagne pour des raisons médicales, il pourrait être inquiété et condamné à l’errance.

Triste fin pour celui que l’on surnommait l’« architecte de la paix ». Cette menace explique sans doute pourquoi Lopo do Nascimento, un ancien Premier ministre, non suspect de sympathie envers l’ancien président a déclaré qu’il fallait « malgré tout le protéger, car cette situation est humiliante pour l’Angola .

Jeuneafrique.com par Daniel Ribant

Auteur de « L’Angola de A à Z », paru chez L’Harmattan

Angola: une fille de l’ex-président dos Santos affirme avoir «fui» le pays

mai 10, 2019

 

L’une des filles de l’ancien président angolais José Eduardo dos Santos, Welwitschia, députée du parti au pouvoir MPLA, a déclaré à la presse angolaise avoir «fui» son pays après avoir reçu des intimidations, selon elles, des services secrets. «J’ai souffert de menaces de la part du président du groupe parlementaire et d’agents des services secrets», a affirmé Welwitschia dos Santos, dite Tchizé, dans un message audio adressé à des journalistes angolais.

«J’ai fui depuis qu’ils ont kidnappé un député dans l’avion» en janvier, a-t-elle ajouté. Un député du MPLA et ancien ministre du président dos Santos, Manuel Antonio Rabelais, qui était poursuivi pour détournement de fonds, avait été empêché de quitter l’Angola alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Lisbonne.

Le MPLA a «suggéré» ce jeudi de suspendre le mandat de Welwitschia dos Santos, qui «a dépassé le délai de 90 jours d’absence» du pays, selon une lettre du groupe parlementaire du parti adressée au président du parlement. Très critique du gouvernement de l’actuel président Joao Lourenço, Welwitschia dos Santos a accusé le MPLA de vouloir se «débarrasser» d’elle. Elle se trouve actuellement au Royaume-Uni, tout comme sa demi-sœur Isabel dos Santos, la fille aînée de l’ex-président considérée comme la femme la plus riche d’Afrique.

Cette dernière a ignoré plusieurs convocations récentes de la justice angolaise dans une enquête sur des virements suspects alors qu’elle exerçait les fonctions de PDG de la compagnie pétrolière nationale Sonangol. Si elle rentre en Angola, elle pourrait être arrêtée. Son frère, José Filomeno dos Santos, ancien patron du fonds souverain angolais, est lui interdit de quitter le territoire angolais, après avoir passé six mois en détention provisoire dans une affaire de détournement de fonds. Les relations entre la famille dos Santos et le président Lourenço sont exécrables depuis que José Eduardo dos Santos a passé le relais à Joao Lourençco en 2017, après trente-huit ans de règne.

Le nouveau président, issu lui aussi du MPLA, a lancé une purge de grande ampleur dans l’administration et les entreprises publiques qui a visé les proches de l’ancien chef de l’Etat. Symboles de ce nettoyage, Isabel dos Santos a été évincée en novembre 2017 du poste de PDG de la Sonangol, et José Filomeno dos Santos a été démis de ses fonctions à la tête du Fonds souverain en janvier 2018. La plupart des membres de la famille dos Santos se trouve désormais à l’étranger. L’ex-président, âgé de 76 ans, est actuellement soigné en Espagne, selon la présidence angolaise.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Angola: João Lourenço devient président du MPLA

septembre 9, 2018

 

Le président angolais João Lourenço en novembre 2017. © Themba Hadebe/AP/SIPA

Le chef de l’État angolais a été élu président du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) lors du VIe congrès extraordinaire du parti, samedi 8 septembre. Il succède au « camarade » José Eduardo dos Santos, qui aura régné sur le parti pendant trente-neuf ans.

Le chef de l’État angolais, João Lourenço (JLo), a été élu président du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) lors du VIe congrès extraordinaire du parti, qui s’est tenu samedi 8 septembre au centre de conférence de Belas, au sud de Luanda. Il est le troisième président de l’histoire de la formation créée en 1956, après Agostinho Neto et José Eduardo dos Santos (Zedù).

Cet événement, qualifié d’historique, permet au chef de l’État d’achever sa prise de pouvoir,, commencée il y a dix-huit mois, lorsqu’il a été officiellement désigné candidat du MPLA pour l’élection générale d’août 2017. Le parti était dirigé d’une main de fer par son prédécesseur depuis trente-neuf années.

Dos Santos ému et acclamé

L’ancien président a été largement honoré et généreusement acclamé par les centaines de « camarades » présents, tous habillés d’une chemise et d’une casquette aux couleurs du parti – rouge et noir.

« Nous ouvrons aujourd’hui une nouvelle ère dans l’histoire du parti », a-t-il déclaré, d’une voix hésitante, visiblement ému pour son dernier discours. « Il n’existe aucune activité humaine exempte d’erreurs. J’assume celles que j’ai faites car on dit que l’on apprend de ses erreurs », a-t-il aussi reconnu.

La fin de son règne avait été très critiquée, jusque dans les rangs du MPLA. Accusé de népotisme, Zedù s’est résigné à annoncer la fin de sa carrière politique en 2016. Il avait alors indiqué vouloir « quitter la vie politique » en 2018, un an après l’élection générale.

Artisan de la paix et de la reconstruction

Après avoir envisagé de repousser d’un an son départ, dos Santos a finalement tenu parole, et ce dans un contexte difficile pour lui et sa famille : deux de ses enfants, Isabel et José Filomeno, sont aujourd’hui visés par des enquêtes judiciaires et la plupart de ses fidèles ont été écartés par JLo, investi à la tête du pays le 26 septembre 2017

Malgré tout, le « camarade président » demeure, aux yeux d’une partie des Angolais, l’artisan de la paix et de la reconstruction, celui qui a mis fin  à 27 années de guerre civile après la mort au combat, en 2002, de son ennemi Jonas Savimbi, le leader de l’Unita.

Avec la prise du parti, João Lourenço a désormais les mains libres pour écrire sa propre page de l’histoire angolaise.

Jeuneafgrique.com  par

Angola: la purge anti-Dos Santos se poursuit

janvier 14, 2018

Le président angolais Joao Lourenço à Abidjan pour le sommet Union européenne – Afrique, le 29 novembre 2017. © Geert Vanden Wijngaert/AP/SIPA

Après la fille, le fils ! Cent jours à peine après son investiture, le président angolais Joao Lourenço a mis sur la touche les proches de son prédécesseur Jose Eduardo dos Santos, symboles d’un régime corrompu avec lequel il affirme vouloir rompre.

Ouvert en novembre avec l’éviction d’Isabel dos Santos de la compagnie publique pétrolière Sonangol, ce grand ménage s’est conclu cette semaine avec celui de son demi-frère, Jose Filomeno, du fonds d’investissement souverain du pays.

Attendue depuis des semaines, la chute du fils de l’ex-chef de l’État, surnommé « Zenu », n’a surpris personne.

Coup de balais

Depuis son arrivée au pouvoir dans la foulée des élections d’août dernier, M. Lourenço a remanié à sa main tout ce que l’Angola compte d’institutions et d’entreprises publiques en s’y débarrassant des fidèles de l’ancien régime.

« Lourenço a mis de côté toutes les personnalités sur lesquelles il n’a pas de contrôle », résume l’analyste Benjamin Augé, de l’Institut français pour les relations internationales (Ifri). « Les membres de la famille Dos Santos font partie de cette catégorie, ils ont donc été un à un écartés. »

Comme sa soeur Isabel, Jose Filomeno dos Santos incarnait l’empire politico-financier bâti par son père, qui a profité de son règne de trente-huit ans pour mettre l’économie du pays en coupe réglée au profit d’une poignée de proches.

« Personne ne sera au-dessus des lois »

Longtemps un pilier de ce régime, Joao Lourenço avait promis pendant sa campagne électorale de prendre ses distances avec ce système et de combattre la corruption, où qu’elle soit. « Personne ne sera au-dessus des lois », avait-il martelé.

Jusque-là intouchable, la famille Dos Santos s’est très vite retrouvée sur le banc des accusés.

À la suite de plusieurs articles de presse, la nouvelle direction de la Sonangol a annoncé enquêter sur des mouvements de fonds jugés « suspects » ordonnés par son ancienne patronne. « Zenu » est, lui, mis en cause dans le scandale des « Paradise Papers ».

Un contrat très généreux

La télévision publique TPA a de son côté récemment révélé les détails d’un contrat très généreux, aujourd’hui annulé, qui a fait pendant des années la fortune d’une société de production d’une autre fille Dos Santos, Welwitschia.

Studio dernier cri, personnel, véhicules, le tout pour un montant annuel de 17,5 millions de dollars, entièrement aux frais du contribuable angolais, un des plus pauvres de la planète…

« Ce contrat était défavorable à l’État », a justifié M. Lourenço devant la presse. « La TPA l’a donc rompu ».

L’époux d’Isabel, le collectionneur d’art et homme d’affaires congolais, Sindika Dokolo, n’a pas non plus échappé à la purge. La société angolaise de commercialisation des diamants a cédé ses parts d’un joaillier suisse dont M. Dokolo est actionnaire.

« Une campagne de diffamation »

La famille Dos Santos a peu goûté ce vent du changement. Considérée par le magazine américain Forbes comme la femme la plus riche d’Afrique, Isabel a nié toute malversation et dénoncé une « campagne de diffamation » et de « fausses nouvelles ».

Toujours chef du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) au pouvoir, Jose Eduardo dos Santos s’est lui-même ému du ménage ordonné par son successeur.

« Les changements sont nécessaires mais ne devraient pas être aussi radicaux », a-t-il lancé le mois dernier lors d’une de ses très rares apparitions publiques.

L’opposition réclame des sanctions pénales

Une fois n’est pas coutume, l’opposition a salué l’offensive du gouvernement contre le « népotisme » d’un système qu’elle dénonce depuis longtemps. Elle réclame désormais des poursuites.

« Tous ces limogeages ne seront politiquement pertinents que s’ils sont suivis de sanctions pénales », a déclaré le vice-président d’un des deux principaux partis d’opposition, la Casa-CE, Lindo Bernardo Tito, « le président doit ordonner sans délai des enquêtes judiciaires ».

Peu estiment toutefois que Joao Lourenço s’aventurera jusque-là.

« Je doute fort qu’un dossier judiciaire sérieux puisse émerger contre la famille. Même si l’enquête interne de la Sonangol constitue clairement un avertissement », juge Alex Vines, du centre de réflexion britannique Chatham House.

 « Nous ne persécutons pas ces gens »

Par souci d’apaisement, Joao Lourenço a tenu lui-même à démentir toute « vendetta » contre le clan dos Santos.

« Je ne vois aucune tension dans nos relations », a assuré lundi le chef de l’État lors d’une conférence de presse donnée à l’occasion de ses cent premiers jours à la tête du pays. « Nous ne persécutons pas ces gens », a-t-il insisté.

« Lourenço doit faire en sorte que la transition se poursuive en douceur », analyse M. Vines. « Dos Santos a prévu de quitter la présidence du MPLA en 2018. S’il a le sentiment qu’une chasse aux sorcières est en cours contre sa famille et ses proches, il pourrait bien traîner les pieds ».