« C’est merveilleux d’être de retour», a confié le guitariste de Queen, Brian May, sur la BBC. Photo : Reuters/Hannah Mckay
Une pléiade de vedettes, dont le légendaire groupe britannique Queen, ont enflammé les foules samedi à Londres lors d’un concert géant organisé pour célébrer les 70 ans de règne historiques de la reine Élisabeth II, mais en l’absence de la souveraine, fatiguée.
Rod Stewart, Alicia Keys, Andrea Bocelli, Duran Duran : après la pompe et le recueillement, les plus grands noms de la scène pop-rock ou classique ont défilé sur scène, devant les grilles du palais de Buckingham, pour ce spectacle qui clôturait le troisième et avant-dernier jour des festivités du jubilé de platine de la souveraine de 96 ans, à la longévité inégalée au Royaume-Uni.
Queen et Adam Lambert ont lancé la soirée avec les chansons We Will Rock You puis Don’t Stop Me Now devant 22 000 spectateurs, dont 10 000 tirés au sort et 5000 travailleurs clés de la pandémie, qui agitaient des drapeaux de l’Union Jack.
Dans le public se trouvaient aussi plusieurs membres de la famille royale, y compris le prince héritier Charles et son fils William, venu avec sa femme Kate et deux de leurs jeunes enfants, George et Charlotte.
C’est merveilleux d’être de retour
, a confié le guitariste de Queen, Brian May, sur la BBC, 20 ans après avoir marqué les esprits en interprétant l’hymne national God Save the Queen perché sur le toit du palais pour le jubilé d’or de la souveraine.
Nous voulons apporter de la joie […] après tout le malheur que nous avons vécu
, a confié le batteur Roger Taylor.
Près de 22 000 spectateurs se sont rassemblés devant le palais de Buckingham pour assister au spectacle samedi soir à Londres. Photo: AP/Frank Augstein
Toutefois, la vraie vedette de la soirée, Élisabeth II, était absente en raison de sa santé fragile. Elle a préféré regarder le concert à la télévision, retransmis en direct sur la BBC.
Aimée pour son sens du devoir comme pour son humour pince-sans-rire, elle a toutefois fait une apparition surprise dans une courte vidéo humoristique diffusée avant le coup d’envoi, où elle prend le thé avec l’ours Paddington, maladroite icône de la littérature enfantine britannique.
Joyeux jubilé, madame, et merci, pour tout
, lui dit-il. C’est très gentil
, répond-elle en sortant de son inséparable sac à main une tartine à la confiture d’orange dont raffole son invité avant de taper le rythme de We Will Rock You sur sa tasse de porcelaine avec sa cuillère d’argent.
Pourtant passionnée de courses, Élisabeth II avait déjà renoncé à se rendre samedi aux célèbres courses hippiques du derby d’Epsom, à 30 km de Londres, qu’elle n’a manquées que très rarement. Elle y a été représentée par sa fille, la princesse Anne.
Vendredi, elle avait déjà manqué le service religieux à la cathédrale Saint-Paul, car elle avait souffert d’inconfort
au premier jour des célébrations jeudi, quand elle était apparue au balcon du palais de Buckingham, radieuse mais frêle, en s’appuyant sur une canne, pour la parade militaire.
Parmi les absents samedi figuraient aussi le prince Harry et son épouse Meghan, venus de Californie pour participer au jubilé mais qui avaient choisi de fêter dans l’intimité le premier anniversaire de leur fille Lilibet, que la reine aurait rencontrée pour la première fois.
Moment historique pour les Britanniques
La diva américaine Diana Ross, 78 ans, absolument ravie d’avoir été invitée à se produire pour une occasion aussi importante
, a clos cette soirée de deux heures et demie qui célébrait la contribution du Royaume-Uni et des pays du Commonwealth à la musique, à l’environnement, au sport et à la comédie musicale au cours des 70 dernières années.
Joyeuse parenthèse d’unité patriotique dans la crise du coût de la vie, les fêtes du jubilé durent jusqu’à dimanche, à la faveur d’un long week-end férié de quatre jours.
Des milliers de spectateurs se sont rassemblés à Londres pour le concert géant qui a souligné le jubilé de platine de la reine Élisabeth II devant le palais de Buckingham. Photo: AP/Frank Augstein
Jusqu’à présent, les conditions météorologiques ont coopéré. Cependant, on attend de la pluie dimanche, alors que sont prévus des dizaines de milliers de déjeuners en plein air entre voisins.
Une grande parade doit clôturer les célébrations en fin d’après-midi à Londres avec quelque 10 000 participants.
Elle se terminera devant le palais de Buckingham, où Ed Sheeran devrait chanter en l’honneur de la reine et du prince Philippe, son époux décédé l’an dernier, sa célèbre ballade Perfect.
Symbole de stabilité au cours d’un siècle de grands bouleversements, Élisabeth II est montée sur le trône à l’âge de 25 ans le 6 février 1952. Elle a traversé l’histoire avec une constance et un dévouement dont les Britanniques lui sont reconnaissants.
Beaucoup de participants aux fêtes du jubilé avaient conscience que c’était peut-être la dernière fois qu’ils verraient leur souveraine.
C’est notre histoire et nous ne reverrons jamais cela, car évidemment, la prochaine fois, ce sera un roi, c’est notre dernière reine. Et je pense que c’est une merveilleuse reine
, a confié à l’AFP Wendy Flynn, une mère au foyer qui participait à une fête de rue à Londres.
Par Radio-Canada avec Agence France-Presse