Le gouvernement Trudeau prévoit une pleine capacité opérationnelle pour l’ensemble de la flotte d’ici 2034.

Le gouvernement conservateur de Stephen Harper s’était d’abord engagé en 2010 à acheter 65 F-35, sans appel d’offres, avant que les inquiétudes concernant le coût et les capacités du chasseur furtif ne l’obligent à revenir à la planche à dessin. Photo: CBC/Mike Hillman
C’est officiel : les CF-18 vieillissants des Forces armées canadiennes (FAC) seront remplacés par des F-35, et non par des Gripen.
La ministre de la Défense nationale, Anita Anand, a confirmé dans une conférence de presse virtuelle lundi matin la conclusion d’une entente avec le gouvernement américain ainsi qu’avec les fournisseurs Lockheed Martin et Pratt & Whitney.
En vertu de cet accord, les FAC mettront la main sur 88 avions de chasse. Le coût du projet, incluant l’équipement, la technologie et les installations connexes, est estimé à 19 milliards de dollars.
En faisant l’acquisition de cette flotte, nous améliorerons les capacités du Canada dans notre espace aérien, et nous permettrons une coordination plus étroite et plus fluide avec nos alliés
, a fait valoir la ministre Anand, lundi.
« Cette nouvelle flotte de chasseurs assurera la capacité du Canada à remplir ses obligations militaires chez nous et lui permettra de respecter ses engagements dans le cadre du NORAD et de l’OTAN. »— Une citation de Anita Anand, ministre de la Défense nationale
Le gouvernement Trudeau prévoit une pleine capacité opérationnelle pour l’ensemble de la flotte entre 2032 et 2034
. Les CF-18 actuels auront 50 ans en 2032.
Le communiqué de l’annonce indique qu’il s’agit du plus important investissement dans l’Aviation royale canadienne au cours des 30 dernières années
.
Il précise en outre que l’acquisition des chasseurs sera effectuée de manière progressive
.
En conférence de presse, le ministre Anand a d’ailleurs confirmé les informations rapportées le mois dernier par La Presse canadienne selon laquelle la Défense nationale fera d’abord l’acquisition d’une première tranche de 16 chasseurs F-35.
Les quatre premiers avions devraient être prêts pour 2026. Ils pourraient toutefois n’atterrir en territoire canadien qu’en 2029, puisque les installations militaires de Bagotville, au Québec, et de Cold Lake, en Alberta, devront être adaptées en conséquence, ont expliqué vendredi de hauts fonctionnaires du gouvernement canadien.

La base militaire de Bagotville abrite l’une des deux unités d’avions de chasse au Canada. Photo: Radio-Canada/Vicky Boutin
L’entente annoncée lundi écarte pour de bon le constructeur aéronautique Saab, qui avait terminé deuxième dans le processus d’appel d’offres lancé par le gouvernement canadien, et vers qui Ottawa se réservait le droit de se tourner en cas d’échec des pourparlers avec les Américains.
La société suédoise, qui produit l’avion de chasse Gripen, s’était d’ailleurs plainte du déroulement de ces négociations, l’automne dernier, arguant que de telles discussions n’avaient pas lieu d’être en vertu des règles commerciales en vigueur.
Un sentiment de déjà vu
Ce n’est pas la première fois que le Canada se tourne vers les États-Unis pour remplacer ses CF-18 désuets.
Le gouvernement conservateur de Stephen Harper s’était engagé en 2010 à acheter 65 F-35, sans appel d’offres, avant que les inquiétudes exprimées par le vérificateur général du Canada concernant le coût et les capacités du chasseur ne l’obligent à revenir à la planche à dessin.
Justin Trudeau, de son côté, s’était fait élire en 2015 en promettant de ne pas acheter ces avions, jugés trop chers à son goût. Sept ans plus tard, tout porte à croire qu’il a maintenant changé d’avis.
L’avion a mûri, a plaidé la ministre Anand, lundi. Et nous voyons maintenant que beaucoup de nos alliés, huit pays en particulier, utilisent le F-35.
Le Canada devrait payer environ 85 millions de dollars américains (114 M$ CA) par avion de chasse – ce qui, selon les responsables, est le même prix que les États-Unis.Début du widget . Passer le widget?
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L’accord présenté lundi par Mme Anand coïncide avec le sommet des Trois Amigos
qui réunit cette semaine à Mexico le premier ministre Trudeau, le président américain Joe Biden et son homologue mexicain Andres Manuel Lopez Obrador.
Par Radio-Canada avec les informations de La Presse canadienne