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Afghanistan: 2 employés de l’ambassade russe et 4 Afghans tués dans un attentat revendiqué par l’EI à Kaboul

septembre 5, 2022
Afghanistan: 2 employes de l'ambassade russe et 4 Afghans tues dans un attentat revendique par l'EI a Kaboul
Afghanistan: 2 employés de l’ambassade russe et 4 Afghans tués dans un attentat revendiqué par l’EI à Kaboul© AFP/Wakil KOHSAR

Deux employés de l’ambassade russe à Kaboul et quatre Afghans ont été tués lundi aux abords du bâtiment dans un attentat suicide revendiqué par le groupe État islamique, première attaque contre une représentation diplomatique depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021.

« A 10h50 heures locales (06H20 GMT), à proximité immédiate de l’ambassade russe à Kaboul, un combattant non-identifié a déclenché un engin explosif. Deux employés de la mission diplomatique ont été tués dans l’attaque », a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué.

Le porte-parole du ministère afghan de l’Intérieur, Abdul Nafy Takor, a confirmé dans un tweet la mort des deux employés de l’ambassade russe et ajouté que « quatre compatriotes civils » avaient été tués et « plusieurs autres blessés ».

Il avait affirmé plus tôt à l’AFP que le kamikaze avait été abattu par des gardes talibans à l’ambassade de Russie « avant d’avoir pu atteindre sa cible ».

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué l’attaque, dans un communiqué publié sur Telegram. Un combattant de l’EI a « actionné sa ceinture explosive lors d’un rassemblement auquel assistaient des employés russes » près de l’ambassade, a indiqué le groupe.

Comme lors des récentes attaques que les talibans ont tenté de minimiser, un important dispositif de sécurité a rapidement bouclé la zone et empêché les médias de filmer à proximité.

« On parle là d’un attentat terroriste. C’est inacceptable », a rapidement condamné le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Des mesures immédiates ont été prises pour renforcer la sécurité autour de l’ambassade, située sur l’une des principales routes de Kaboul menant à l’ancien Parlement, a indiqué à Moscou le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

« Faiblesse » du renseignement

« Les moyens des services de renseignement et de contre-espionnage afghans ont été utilisés », a ajouté M. Lavrov, appelant à punir les auteurs de l’attaque « dès que possible ».

Le ministère afghan des Affaires étrangères a de son côté précisé qu’une enquête avait été ouverte. Les autorités « ne permettront pas aux ennemis de saboter les relations entre les deux pays par des actions aussi négatives », a-t-il ajouté.

La Russie est l’un des rares pays à avoir maintenu son ambassade ouverte après la reprise du pouvoir par les talibans en août 2021, sans toutefois avoir reconnu leur gouvernement.

L’attaque de lundi montre la « faiblesse du gouvernement en matière de collecte de renseignements », selon l’analyste afghan spécialisé dans la sécurité, Hekmatullah Hekmat, interrogé par l’AFP.

« Le gouvernement a la responsabilité d’assurer la sécurité des missions étrangères. S’il ne peut pas empêcher de telles attaques au cœur de Kaboul, alors il ne peut pas assurer la sécurité dans les campagnes », a-t-il estimé.

Le Secrétaire général de l’ONU a « fermement » condamné l’attentat et exprimé ses condoléances aux familles.

La mission des Nations unies en Afghanistan, qui a condamné l’attaque, a souligné dans un tweet, « la nécessité pour les autorités de prendre des mesures pour assurer la sécurité de la population et des missions diplomatiques ».

La violence a largement diminué depuis le retour au pouvoir des talibans l’année dernière, mais plusieurs attentats à la bombe – visant notamment des communautés minoritaires – ont secoué le pays ces derniers mois, dont beaucoup ont été revendiqués par l’EI.

Série d’attentats de l’EI

Vendredi, une énorme explosion a secoué l’une des plus grandes mosquées d’Hérat, dans l’ouest de l’Afghanistan, tuant 18 personnes dont son influent imam, Mujib ur Rahman Ansari.

L’imam, qui avait appelé à la décapitation de ceux qui commettraient le moindre « acte » contre le gouvernement, est le deuxième religieux pro-taliban à être tué dans une explosion en moins d’un mois, après l’attentat suicide du 11 août visant Rahimullah Haqqani dans sa madrassa à Kaboul.

Plusieurs mosquées du pays ont été prises pour cible cette année, certaines dans des attaques revendiquées par l’EI.

Une série d’attentats à la bombe a surtout frappé le pays fin avril, pendant le mois sacré de ramadan, et fin mai, dans lesquels des dizaines de personnes ont trouvé la mort.

L’EI a principalement visé des communautés minoritaires telles que les chiites, les soufis et les sikhs, mais s’en est aussi pris aux talibans.

Les responsables talibans assurent régulièrement qu’ils maîtrisent la sécurité dans le pays. Les spécialistes considèrent pourtant que l’EI, un autre groupe sunnite mais avec lequel ils entretiennent une profonde inimitié et des divergences idéologiques, reste la principale menace à leur régime.

Pra Le Point avec AFP

Afghanistan : un an après, les talibans paradent pour fêter le retrait des troupes étrangères

août 31, 2022
Afghanistan : un an apres, les talibans paradent pour feter le retrait des troupes etrangeres
Afghanistan : un an après, les talibans paradent pour fêter le retrait des troupes étrangères© AFP/Wakil KOHSAR

Chants de victoire et défilé militaire avec les équipements abandonnés par les soldats étrangers : les talibans ont célébré mercredi le premier anniversaire du retrait d’Afghanistan des forces de la coalitions, dirigées par les Etats-Unis, et leur retour au pouvoir après 20 ans de guerre.

Les habitants de Kaboul ont préféré rester chez eux en ce jour décrété férié par le régime, mais des centaines de ses partisans se sont réunis sur la place Massoud, près de l’ancienne ambassade américaine, et ont circulé en voiture dans les rues adjacentes munis de drapeaux blancs sur lesquels est écrit la proclamation de foi islamique.

« Mort à l’Amérique ! Mort aux occupants ! Vive la liberté ! », ont-ils scandé pendant que les officiels avaient rendez-vous pour une cérémonie sur l’ancienne base aérienne de Bagram, le centre névralgique des forces américaines pendant la guerre.

« Le drapeau de l’islam flotte haut. Nous sommes heureux de vivre sous la bannière de l’islam », a déclaré à l’AFP Shah Ahmad Omari, un combattant taliban.

Le régime des talibans, qui ont largement imposé depuis leur retour au pouvoir l’interprétation ultra-rigoriste de l’islam ayant caractérisé leur premier règne entre 1996 et 2001, avec en particulier d’importantes restrictions imposées aux femmes, n’a encore été reconnu par aucun pays.

Dans les rues de la capitale, les nouveaux maîtres de l’Afghanistan ont tendu des bannières célébrant les victoires contre trois puissances, l’Empire britannique et l’ancienne Union soviétique ayant également perdu des guerres en Afghanistan.

« Depuis que les Américains sont partis, il n’y a plus de guerre et cela nous rend heureux », a dit à l’AFP Naseer Ahmad Safi, un commerçant de Kaboul.

« Les affaires étaient bonnes lorsque les forces étrangères étaient présentes, mais elles vont encore s’améliorer. Cela fait seulement un an que l’Émirat islamique existe », a-t-il insisté.

Défilé militaire

Dans un communiqué, le gouvernement a proclamé que ce jour marquait le premier anniversaire de « la libération du pays de l’occupation américaine ». « Tant de moudjahidine (« combattants du régime ») ont été blessés, tant d’enfants sont devenus orphelins et tant de femmes sont devenues veuves », a-t-il écrit.

Sur l’aérodrome de Bagram où un défilé militaire avait été organisé dans la matinée par les autorités, des groupes de combattants talibans en tunique traditionnelle et portant des grenades dans le dos, ont défilé devant la foule, selon des images diffusées par la télévision d’Etat.

Les médias étrangers n’étaient pas autorisés à y entrer.

Quelques minutes plus tard, des dizaines de véhicules militaires, dont des blindés comme les Humvee américains, saisis pendant la guerre ou abandonnés par les troupes étrangères au moment de leur retrait chaotique en août 2021, ont été exhibés.

Le 30 août 2021, une minute avant minuit, le dernier soldat américain partait de l’aéroport de Kaboul, avec 24 heures d’avance sur la date butoir fixée par le président Joe Biden pour le retrait du contingent américain.

Ce départ a mis fin à la plus longue intervention militaire des Etats-Unis, déclenchée en réaction à l’attaque du 11 septembre 2001 à New York.

« Beaucoup de peine »

La guerre a coûté la vie à plus de 2.400 soldats américains et à plus de 3.500 des autres pays de l’Otan, selon l’armée américaine. Des dizaines de milliers d’Afghans ont aussi péri, victimes des combats et des attentats meurtriers commis par les talibans.

Malgré la fierté de ces derniers d’avoir reconquis le pouvoir, leur pays de 38 millions d’habitants doit faire face à l’une des pires crises humanitaires sur la planète, selon les Nations unies.

La situation n’a fait qu’empirer quand les versements de milliards de dollars d’aide étrangère, qui avaient soutenu l’économie afghane pendant des décennies, ont été soudainement interrompus après le retrait des Etats-Unis.

Les épreuves des Afghans, en particulier des femmes, se sont accrues.

Les écoles secondaires pour les filles ont été fermées dans de nombreuses provinces et les femmes exclues de nombreux emplois publics. Elles ont également reçu l’ordre de se couvrir entièrement en public, idéalement avec une burqa, le voile intégral.

« Je n’ai aucun bon souvenir de l’année écoulée. Je dois réfléchir à deux fois à ce que je vais porter avant de sortir pour éviter d’être frappée par les talibans », a raconté Marwa Naseem, une habitante de Kaboul.

« Cela me fait également beaucoup de peine que les filles ne puissent pas aller à l’école, alors que cela fait partie d’une vie normale. Les talibans n’utilisent la religion que pour empêcher les femmes de progresser », a-t-elle déploré.

Avec Le Point avec AFP

Des Afghans sceptiques sur la mort à Kaboul du chef d’Al-Qaïda

août 2, 2022
Des Afghans sceptiques sur la mort a Kaboul du chef d'Al-Qaida
Des Afghans sceptiques sur la mort à Kaboul du chef d’Al-Qaïda© AFP/-

Tué sur son balcon en plein Kaboul par une frappe de drone ? Des Afghans doutaient mardi de l’annonce de la mort du chef d’Al-Qaïda, caché pendant des mois parmi eux au cœur de la capitale afghane.

« Je ne pense pas que ce soit vrai. C’est juste de la propagande », assure Fahim Shah, 66 ans, un habitant de Kaboul.

La mort d’Ayman al-Zawahiri, l’un des terroristes les plus recherchés au monde et pour lequel les Etats-Unis promettaient 25 millions de dollars pour tout renseignement permettant de le retrouver, a été annoncée lundi en direct à la télévision par le président américain Joe Biden.

Dimanche matin, heure afghane, « sur mes ordres, les Etats-Unis ont mené à bien une frappe aérienne sur Kaboul, en Afghanistan, qui a tué l’émir d’Al-Qaïda », a-t-il lancé lors d’une courte allocution depuis la Maison Blanche.

Une attaque au drone, avec deux missiles, sans aucune présence militaire au sol ni aucune autre victime qu’al-Zawahiri, et sans dégâts importants, a précisé un responsable américain.

« Nous avons connu une telle propagande dans le passé et il n’y a rien eu (de vrai). En réalité, je ne pense pas qu’il ait été tué ici », ajoute Fahim Shah, interrogé par l’AFP.

Abdul Kabir, un autre résident de Kaboul, a bien entendu l’explosion causée par la frappe, dimanche peu après 06H15. Mais, sceptique, il demande aux États-Unis de fournir des preuves pour étayer leur affirmation selon laquelle c’est Zawahiri qui a été tué.

« Ils devraient montrer au monde qu’ils ont tué cet homme et en produire la preuve », dit-il.

-« Attaque aérienne »-

« Ils pourraient avoir tué quelqu’un d’autre et avoir annoncé qu’il s’agissait du chef d’Al-Qaïda (…) Il y a de nombreux autres endroits où il pourrait se cacher, au Pakistan ou même en Irak », suggère-t-il.

Selon les américains, Ayman al-Zawahiri vivait dans une maison de trois étages située à Sherpur, un quartier aisé du centre de la capitale afghane, où plusieurs villas sont occupées par des responsables et des commandants talibans de haut rang.

Il a été tué alors qu’il se trouvait sur son balcon, là où il avait été repéré à de nombreuses reprises, et pour de longs moments.

Dimanche, le ministre afghan de l’Intérieur avait démenti les informations faisant état d’une frappe de drone à Kaboul, indiquant à l’AFP qu’une roquette avait touché « une maison vide » de la capitale.

Mais mardi matin, tôt, le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid a tweeté qu’une « attaque aérienne » avait été menée à l’aide de « drones américains ».

Mohammad Bilal, étudiant, pense lui aussi peu probable que le chef d’Al-Qaïda vive à Kaboul.

« C’est un groupe terroriste et je ne pense pas qu’ils enverraient leur chef en Afghanistan », estime le jeune homme.

« Les chefs de la plupart des groupes terroristes, y compris les talibans, vivaient soit au Pakistan, soit aux Émirats arabes unis lorsqu’ils étaient en conflit avec les anciennes forces afghanes », rappelle-t-il.

En revanche, pour Freshta, une femme au foyer qui croit à la mort du chef d’Al-Qaïda, le fait « de savoir qu’il vivait ici » à Kaboul est « choquant », dit-elle, en refusant de donner son nom.

Critique du gouvernement taliban, un commerçant du centre de la capitale, qui n’a pas non plus souhaité être identifié, estime que la porosité des frontières Afghanes rend facile l’entrée dans le pays pour des groupes terroristes.

« Nous n’avons pas de gouvernement. Nous sommes incapables de nous protéger, de protéger notre sol et nos propriétés », a-t-il commenté.

Par Le Point avec AFP

Le président Joe Biden annonce l’élimination d’Ayman Al-Zawahiri

août 2, 2022
Oussama ben Laden et Ayman Al-Zawahiri.

Ayman Al-Zawahiri (à droite) en compagnie d’Oussama ben Laden Photo : Getty Images/Visual News

« Samedi, sur mon ordre, le chef d’Al-Qaïda a été tué en Afghanistan, à Kaboul », a confirmé lundi le président américain Joe Biden dans une déclaration diffusée depuis la Maison-Blanche.

Au cours de son allocution, M. Biden a précisé qu’aucun membre de la famille d’Ayman Al-Zawahiri n’a été blessé et qu’aucun civil n’a été blessé ou tué.

Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n’est plus, a ajouté M. Biden.

Des responsables américains avaient affirmé auparavant que la CIA avait mené une frappe de drone à Kaboul au cours de la fin de semaine. Les médias américains, citant des sources ayant requis l’anonymat, avaient indiqué que le successeur d’Oussama ben Laden avait été tué dans cette opération.

Le président des États-Unis, Joe Biden.

« Justice a été rendue et ce dirigeant terroriste n’est plus », a déclaré le président des États-Unis, Joe Biden, à propos d’Ayman Al-Zawahiri, le chef d’Al-Quaïda. Photo : Reuters

Plus tôt, le porte-parole des talibans avait indiqué que les États-Unis avaient mené une frappe de drone sur une résidence à Kaboul sans donner de détails.

Zabihullah Mujahid, porte-parole des talibans, a déclaré dans un communiqué que son gouvernement condamnait fermement cette opération. Il l’a qualifiée de violation des principes internationaux et de l’accord de 2020 sur le retrait des troupes américaines d’Afghanistan.

Plusieurs attaques à son actif

Ayman Al-Zawahiri, un médecin égyptien qui était dans la haute hiérarchie de l’organisation terroriste, a participé à la coordination des attaques du 11 septembre 2001.

Héritant en 2011 d’une organisation affaiblie, Ayman Al-Zawahiri, 71 ans, avait dû pour survivre multiplier les franchises et les allégeances de circonstances, de la péninsule arabique au Maghreb, de la Somalie à l’Afghanistan, en Syrie et en Irak.

Le département d’État offrait jusqu’à 25 millions de dollars américains de récompense pour toute information conduisant à l’arrestation ou la condamnation du chef d’Al-Qaïda.

Avec d’autres hauts responsables de l’organisation terroriste, Al-Zawahiri aurait organisé l’attaque du 12 octobre 2000 contre le navire USS Cole au Yémen, qui a entraîné la mort de 17 marines américains.

Par ailleurs, il a été inculpé aux États-Unis pour son rôle dans les attentats du 7 août 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, où 224 personnes ont été tuées.

Oussama ben Laden et Ayman Al-Zawahiri avaient échappé aux forces américaines lorsque celles-ci avaient envahi l’Afghanistan à la fin de l’année 2001, après les attentats du 11 Septembre.

Oussama ben Laden a été tué en 2011 par les forces spéciales américaines au Pakistan.

Avec Radio-Canada

Nouvelle frappe américaine mortelle contre le groupe armé État islamique à Kaboul

août 29, 2021

Les États-Unis ont réalisé dimanche à Kaboul une frappe de drone contre un véhicule transportant « plusieurs kamikazes » du groupe armé État islamique au Khorasan (EI-K) afin de « supprimer une menace imminente » contre l’aéroport, a annoncé le Pentagone. D’après un porte-parole des talibans, trois enfants figurent parmi les victimes.

Le véhicule piégé a été éliminé par un tir de missile provenant d'un drone de combat américain.

© Handout ./Reuters Le véhicule piégé a été éliminé par un tir de missile provenant d’un drone de combat américain.

La frappe aérienne défensive» de drone des forces américaines a été lancée depuis l’extérieur de l’Afghanistan, contre un véhicule à Kaboul, éliminant une menace imminente de l’EI-K contre l’aéroport international» Hamid Karzai, a précisé pour sa part Bill Urban, un porte-parole du commandement central.

Nous sommes certains d’avoir atteint la cible», a-t-il ajouté. De fortes explosions secondaires provenant du véhicule ont montré la présence d’une quantité importante d’explosifs», a-t-il souligné.

Un porte-parole des talibans a confirmé que la frappe visait deux véhicules garés dans le stationnement d’un immeuble résidentiel près de l’aéroport et que plusieurs victimes, dont des civils, étaient du nombre.

Plusieurs témoins ont affirmé que des enfants ont été touchés par la frappe. Dina Mohammadi a fait savoir que des membres de sa famille habitaient dans cet immeuble et que plusieurs ont été tués. Elle n’a pas donné plus de détails sur l’âge et le nombre de victimes.

Un représentant de la région a déclaré que l’attaque a provoqué un incendie, rendant difficile l’évacuation des blessés. Il y avait de la fumée partout. J’ai tenté d’évacuer des enfants et des femmes», a-t-il raconté.

Les États-Unis n’avaient pas encore commenté le bilan signalé par les autorités afghanes.

Joe Biden avait fait savoir samedi qu’une nouvelle attaque islamiste était hautement probable», après l’attentat de jeudi aux abords de l’aéroport de Kaboul, revendiqué par l’EI-K et qui a fait plus d’une centaine de morts, dont 13 militaires américains.

L’ambassade américaine à Kaboul avait exhorté tous les Américains à quitter les abords de l’aéroport en raison d’une menace précise et crédible».

Les États-Unis avaient annoncé samedi avoir effectué une première frappe de drone dans l’est de l’Afghanistan, tuant deux membresde haut niveau» du groupe État islamique et en blessant un troisième, et prévenu que ce ne serait pas la dernière».

Joe Biden a reçu dimanche solennellement sur une base militaire du Delaware les dépouilles des 13 militaires américains, une cérémonie difficile au moment où le président américain est sous le feu des critiques pour sa gestion de la crise afghane.

Avec  CBC/Radio-Canada 

Afghanistan : au moins deux explosions aux abords de l’aéroport de Kaboul

août 26, 2021

Au moins cinq morts et une dizaine de blessés ont été conduits à l’hôpital. Macron a annoncé que l’ambassadeur de France « opérera depuis Paris ».

La menace aux abords de l’aéroport de Kaboul se confirme. Un attentat « complexe » a fait plusieurs victimes, certaines américaines, ce jeudi 26 août 2021, près d’une des portes d’accès de l’aéroport de Kaboul, où se pressent depuis 12 jours des milliers d’Afghans soucieux de quitter le pays aux mains des talibans. « Je confirme que l’explosion à Abbey Gate est due à un attentat complexe qui a fait un certain de nombre de victimes américaines et civiles », a tweeté le porte-parole du Pentagone, John Kirby, sans confirmer de morts pour le moment. « Nous pouvons aussi confirmer qu’au moins une autre explosion s’est produite à ou près de l’hôtel Baron, qui se trouve à proximité d’Abbey Gate », l’un des trois points d’accès à l’aéroport, a-t-il ajouté.

Au moins cinq morts et une dizaine de blessés ont été emmenés dans un hôpital de Kaboul, la capitale du pays, où ont lieu les opérations d’évacuation, a constaté un photographe de l’Agence France-Presse. Selon une source militaire, une explosion s’est produite à proximité d’Abbey Gate, l’un des trois points d’accès à l’aéroport où se pressent depuis 12 jours des milliers d’Afghans soucieux de quitter le pays désormais aux mains des talibans. « À tous nos amis afghans : si vous êtes près des portes de l’aéroport, éloignez-vous de toute urgence et mettez-vous à l’abri. Une deuxième explosion est possible », a également tweeté l’ambassadeur français en AfghanistanDavid Martinon.

L’ambassadeur de France « opérera depuis Paris »

L’ambassadeur de France en Afghanistan, David Martinon, « opérera depuis Paris » d’ici quelques jours pour des questions de sécurité, a indiqué, mercredi, le président français Emmanuel Macron. « Compte tenu des conditions de sécurité, l’ambassadeur français ne restera pas pour le moment en Afghanistan », a-t-il indiqué à Dublin, où il se trouvait pour une visite de travail. « Il restera ambassadeur. […] Par contre, pour des raisons sécuritaires, il opérera depuis Paris. » 

La France essaie encore d’évacuer « plusieurs centaines » de personnes d’Afghanistan, a déclaré jeudi le président Emmanuel Macron, ajoutant que Paris faisait « le maximum » pour y arriver mais sans garantie en raison de la situation sécuritaire « extrêmement tendue » à l’aéroport de Kaboul. « Au moment où nous nous parlons, nous avons 20 bus avec des ressortissants binationaux et (des) Afghans que nous souhaitons pouvoir rapatrier […]. Cela représente plusieurs centaines de personnes en danger encore », a-t-il dit lors d’un déplacement à Dublin.

Biden dans la salle de crise de la Maison-Blanche

Le président américain, Joe Biden, est tenu informé des développements après les explosions ayant eu lieu jeudi près de l’aéroport de Kaboul, a annoncé la Maison-Blanche. Le président « se trouve dans la Situation Room », la salle de crise de la Maison-Blanche, a déclaré un responsable sous le couvert de l’anonymat. Les personnes « se trouvant actuellement aux entrées Abbey, Est et Nord devraient partir immédiatement », avait indiqué Washington en invoquant des « menaces sécuritaires », après que le président Joe Biden eut déjà évoqué mardi la possibilité d’un attentat du groupe djihadiste État islamique (EI), rival des talibans en Afghanistan ces dernières années.

Boris Johnson convoque une réunion de crise

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a convoqué jeudi après-midi une réunion interministérielle de crise, a indiqué Downing Street. « Le Premier ministre a été informé de la situation à l’aéroport de Kaboul et va présider une réunion COBR [de crise, NDLR] plus tard dans l’après-midi », a indiqué son porte-parole.

Plus de 95 000 personnes ont été évacuées

La priorité « reste d’évacuer autant de gens que possible » après l’« attentat terroriste » commis jeudi à l’aéroport de Kaboul, a déclaré le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg. « Je condamne fermement cet attentat terroriste horrible […]. Notre priorité reste d’évacuer autant de gens que possible vers un environnement sûr, le plus rapidement possible », a réagi sur Twitter le chef de l’Alliance atlantique, alors que les Occidentaux mènent leurs ultimes opérations d’évacuation avant la date-butoir du 31 août.

Malgré une situation chaotique, plus de 95 000 personnes ont été évacuées depuis la mise en place du pont aérien le 14 août, à la veille de l’entrée des talibans dans Kaboul et de leur prise du pouvoir, selon Washington. Quelque 13 400 l’ont été entre mercredi et jeudi, un chiffre en baisse par rapport aux derniers jours. Plusieurs pays ont plaidé en vain pour une extension du délai au-delà du 31 août, estimant qu’il ne serait pas possible d’évacuer tout le monde d’ici là. Jeudi, le ministère américain de la Défense a confirmé que les évacuations allaient continuer « jusqu’à la fin de la mission » américaine le 31 août.

Par Le Point avec AFP

Arrivée imminente à Paris des premiers exfiltrés de Kaboul par la France

août 17, 2021
Arrivee imminente a Paris des premiers exfiltres de Kaboul par la France
Arrivée imminente à Paris des premiers exfiltrés de Kaboul par la France© AFP/STR

Les 45 premiers exfiltrés de Kaboul par la France devaient arriver mardi après-midi à l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle, première rotation complète du pont aérien mis en place par la France après la chute de la capitale afghane aux mains des talibans.

« L’avion a décollé, il est attendu dans l’après-midi », a indiqué à l’AFP le ministère des Armées. L’heure d’arrivée est prévue à 17H20 (15H20 GMT).

D’autres rotations sont prévues dans les heures et jours à venir, pour évacuer tous les ressortissants français, ainsi notamment que des Afghans ayant travaillé pour des organisations françaises et qui quittent le pays, en proie à la panique.

Aucun détail n’a été communiqué sur les mesures sanitaires prises à l’arrivée pour détecter d’éventuelles contaminations au Covid-19. D’après le ministère, ces premiers exfiltrés sont Français et issus de « pays partenaires ». L’évacuation des Afghans qui seront pris en charge par la France n’a en revanche pas encore commencé.

Plus tôt dans la matinée, la ministre des Armées Florence Parly avait annoncé l’arrivée aux Emirats des premiers exfiltrés. « Après une situation très chaotique en fin de journée hier » à l’aéroport de Kaboul, un premier avion a pu atterrir puis repartir et est « arrivé en fin de nuit » sur une base française émiratie, a-t-elle déclaré à la radio RTL.

Lundi, la situation à l’aéroport de Kaboul, dont les pistes ont été envahies, avait empiré au point que tous les vols, civils et militaires, avaient dû être suspendus pendant plusieurs heures. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient des scènes de totale anarchie, comme ces centaines de personnes courant près d’un avion de transport militaire américain qui roule pour aller se mettre en position de décollage, pendant que certaines tentent follement de s’accrocher à ses flancs ou à ses roues.

Le fulgurant triomphe des insurgés a déclenché des scènes de panique monstre. Une marée humaine s’est précipitée vers ce qui est la seule porte de sortie de l’Afghanistan, pour tenter d’échapper au nouveau régime que le mouvement islamiste, de retour au pouvoir après 20 ans de guerre, promet de mettre en place.

Les forces spéciales à Kaboul

Avec ce premier vol, « nous avons posé les bases d’un pont aérien entre Kaboul et les Émirats arabes unis », où la France dispose d’une base militaire, la Base aérienne 104 d’Al Dhafra, a précisé mardi Mme Parly.

Un premier appareil, un A400 M de transport militaire, parti de France lundi pour les Émirats, a amené des forces spéciales à Kaboul pour participer aux opérations d’évacuation de plusieurs dizaines de Français ainsi que de certains Afghans.

« Nous voyons arriver dès maintenant un détachement des forces spéciales françaises, qui vont contribuer à la sécurisation de l’aéroport (…) et permettre les embarquements et les évacuations des ressortissants français, des ressortissants communautaires et des personnalités afghanes que nous projetons de mettre en sécurité dans les jours qui viennent », a déclaré à Kaboul à l’AFP David Martinon, ambassadeur de France, avant le départ de l’appareil.

Ce premier vol embarquait aussi « les Gurkhas de l’ambassade de France, qui sont ces soldats d’élite indiens et népalais, qui rentrent chez eux leur mission achevée », a-t-il précisé.

Les autorités refusent d’indiquer à ce stade combien de personnes au total la France va exfiltrer dans le cadre de cette opération baptisée Apagan. Elle mobilise deux avions de l’Armée de l’air sur le tronçon Émirats-Kaboul et deux autres pour les vols entre les Émirats et la France.

« L’urgence absolue est de mettre en sécurité nos compatriotes, qui doivent tous quitter le pays, ainsi que les Afghans qui ont travaillé pour la France », a déclaré lundi soir le président Emmanuel Macron.

Mme Parly a aussi évoqué les difficultés que rencontrent certains Afghans voulant être évacués par la France pour se rendre à l’aéroport en raison des barrages installés par les talibans.

Par Le Point avec AFP

L’Afghanistan aux mains des talibans, chaos à l’aéroport de Kaboul

août 16, 2021
L'Afghanistan aux mains des talibans, chaos a l'aeroport de Kaboul
L’Afghanistan aux mains des talibans, chaos à l’aéroport de Kaboul© AFP/Wakil Kohsar

L’Afghanistan se trouvait lundi aux mains des talibans après l’effondrement des forces gouvernementales et des milliers de personnes tentaient désespérément, dans un chaos total, de fuir le pays à l’aéroport de Kaboul.

La situation à l’aéroport, dont les pistes ont été envahies, a empiré au point que tous les vols, civils et militaires, ont dû être suspendus lundi après-midi, a annoncé le Pentagone.

Le fulgurant triomphe des insurgés avait déclenché des scènes de panique monstre. Une marée humaine s’est précipitée vers ce qui est la seule porte de sortie de l’Afghanistan, pour tenter d’échapper au nouveau régime que le mouvement islamiste, de retour au pouvoir après 20 ans de guerre, promet de mettre en place.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montraient des scènes de totale anarchie, comme ces centaines de personnes courant près d’un avion de transport militaire américain qui roule pour aller se mettre en position de décollage, pendant que certaines tentent follement de s’accrocher à ses flancs ou à ses roues.

D’autres font apparaître des milliers de personnes attendant sur le tarmac même et des grappes de jeunes hommes, surtout, s’accrochant aux passerelles pour tenter de monter dans un avion.

Après avoir tiré en l’air dimanche, les forces américaines ont ouvert le feu lundi, tuant deux hommes « qui ont brandi leurs armes d’un air menaçant », a déclaré à Washington un responsable du Pentagone.

Cette foule désespérée n’est pas convaincue par les promesses des talibans selon lesquelles personne n’avait rien à craindre d’eux, a raconté à l’AFP un témoin.

« Nous avons peur de vivre dans cette ville et nous tentons de fuir Kaboul », a dit, de l’aéroport, à l’AFP Ahmad Sekib, 25 ans, un autre témoin utilisant un faux nom.

« J’ai lu sur Facebook que le Canada accepte des demandeurs d’asile d’Afghanistan. J’espère que je serai l’un d’eux », a-t-il expliqué.

Les compagnies internationales ont suspendu le survol de l’Afghanistan, à sa requête, pour laisser l’espace aérien aux militaires chargés des évacuations.

La capitale était en revanche plutôt calme. Les rues n’étaient pas aussi bondées que la veille, des talibans en armes y patrouillaient abondamment et y installaient des postes de contrôle.

Sur les comptes Twitter qui leur sont favorables, les talibans se vantaient d’avoir été chaleureusement accueillis à Kaboul ou encore du fait que des jeunes filles retournaient dès lundi à l’école, comme à l’accoutumée.

« Servir notre nation »

Ils ont aussi assuré que des milliers de combattants convergeaient vers la capitale pour en assurer la sécurité.

Le désormais ex-président Ashraf Ghani a reconnu dimanche soir que les talibans avaient « gagné », après avoir fui son pays.

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, le mollah Abdul Ghani Baradar, co-fondateur de ce mouvement islamiste, a appelé ses troupes à la discipline. « A présent, c’est le moment d’évaluer et de prouver, à présent nous devons montrer que nous pouvons servir notre nation et assurer la sécurité et le confort dans la vie », a-t-il affirmé.

La débâcle est totale pour les forces de sécurité afghanes, financées pendant vingt ans à coups de centaines de milliards de dollars par les États-Unis.

En dix jours, le mouvement islamiste radical, qui avait déclenché une offensive en mai à la faveur du début du retrait des troupes étrangères, a pris le contrôle de quasiment tout l’Afghanistan.

Et ce vingt ans après en avoir été chassé par une coalition menée par les États-Unis en raison de son refus de livrer le chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.

La Chine a été le premier pays à dire lundi vouloir entretenir des « relations amicales » avec les talibans.

Le ministère russe des Affaires étrangères a estimé que « la situation en Afghanistan et en particulier à Kaboul se stabilisait. Les talibans procèdent au rétablissement de l’ordre public ».

A contrario, le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a jugé que ce n’était « pas le moment » de reconnaître le régime taliban. Il a aussi qualifié leur retour au pouvoir d' »échec de la communauté internationale ».

Pour le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, »la communauté internationale doit s’unir pour s’assurer que l’Afghanistan ne soit jamais à nouveau utilisé comme une plateforme ou un refuge pour des organisations terroristes ».

Le drapeau américain a été retiré tôt lundi de l’ambassade des États-Unis à Kaboul et « mis en sécurité avec le personnel de l’ambassade » regroupé à l’aéroport dans l’attente d’une évacuation, ont annoncé le département d’État et le Pentagone.

Washington a envoyé 6.000 militaires pour sécuriser l’aéroport et faire partir quelque 30.000 Américains et civils afghans ayant coopéré avec les États-Unis qui craignent les représailles des talibans.

Pilule amère pour Washington

De nombreux autres diplomates et ressortissants étrangers ont également été évacués à la hâte de Kaboul dimanche.

Les États-Unis et 65 autres pays ont plaidé pour que les Afghans et les étrangers voulant fuir l’Afghanistan soient « autorisés à le faire », appelant les talibans à la « responsabilité » en la matière.

Le gouvernement du président américain, Joe Biden, a défendu sa décision de mettre fin à 20 ans de guerre, la plus longue qu’ait connue l’Amérique.

« Ceci n’est pas Saïgon », a assuré dimanche le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, sur CNN, évoquant la chute de la capitale vietnamienne, en 1975, un souvenir encore douloureux pour les États-Unis.

Mais la pilule est amère pour Washington dont l’image en ressort profondément écornée et qui déplore 2.500 morts et une facture de plus de 2.000 milliards de dollars.

La Maison blanche a annoncé que Joe Biden s’adresserait en début de soirée aux Américains.

Selon un responsable de son administration, « les actifs de la Banque centrale que le gouvernement afghan possède aux États-Unis ne seront pas mis à la disposition des talibans ».

Beaucoup d’Afghans, principalement dans les villes, craignent que les talibans n’imposent la même version ultra-rigoriste de la loi islamique que lorsqu’ils dirigeaient leur pays, entre 1996 et 2001.

Ils ont maintes fois promis que s’ils revenaient au pouvoir, ils respecteraient les droits humains, en particulier ceux des femmes, en accord avec les « valeurs islamiques ».

Mais pour Aisha Khurram, 22 ans, qui a représenté la jeunesse afghane auprès de l’ONU et devait être diplômée de l’université de Kaboul dans les mois à venir, la journée de dimanche « a brisé nos âmes et nos esprits ».

« Le monde et les dirigeants afghans ont laissé tomber la jeunesse afghane de la manière la plus cruelle que l’on puisse imaginer », a-t-elle accusé.

Par Le Point avec AFP

Afghanistan: les talibans arrivés tout près de Kaboul

août 13, 2021
Afghanistan: les talibans arrives tout pres de Kaboul
Afghanistan: les talibans arrivés tout près de Kaboul© AFP/-

Les talibans étaient presque arrivés aux portes de Kaboul vendredi, continuant leur implacable progression en Afghanistan, d’où les États-Unis et le Royaume-Uni vont évacuer en catastrophe leurs ressortissants et diplomates.

Les insurgés se sont emparés vendredi de la ville de Pul-e-Alam, capitale de la province du Logar, située à seulement 50 kilomètres au sud de Kaboul, et contrôlent désormais près de la moitié des capitales provinciales afghanes, toutes tombées en seulement huit jours.

Ils avaient pris auparavant Lashkar Gah, capitale de la province du Helmand, dans le sud du pays, quelques heures après avoir fait tomber Kandahar, la deuxième ville d’Afghanistan, située 150 km plus à l’est.

« Lashkar Gah a été évacuée. Ils ont décidé d’un cessez-le-feu de 48 heures pour évacuer » l’armée et les responsables civils, a déclaré à l’AFP un haut responsable de la sécurité.

Les talibans ont aussi pris sans résistance vendredi Chaghcharan (centre), capitale de la province de Ghor.

L’essentiel du nord, de l’ouest et du sud de l’Afghanistan est maintenant sous leur coupe. Kaboul, la capitale du pays, Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord, et Jalalabad (est) sont les trois seules grandes villes encore sous le contrôle du gouvernement.

Ismail Khan, 75 ans, un des seigneurs de guerre les plus connus d’Afghanistan, s’est rendu aux talibans, après la chute jeudi d’Hérat (ouest), la troisième ville du pays, dont il était le maître incontesté depuis des décennies. Les insurgés ont promis d’assurer sa sécurité.

A Lashkar Gah, dans une province traditionnellement acquise aux talibans, ceux-ci ont été bien accueillis et le calme est rapidement revenu, après plusieurs jours de violents affrontements, selon un habitant, Abdul Halim.

Pas de réengagement militaire

« La majeure partie de la ville est en ruines à cause des combats et il n’y a pas assez de nourriture sur le marché. Ça a encore l’air d’une ville occupée, a-t-il cependant confié à l’AFP.

Les talibans ont lancé leur offensive en mai, quand le président américain, Joe Biden, a confirmé le départ des dernières troupes étrangères du pays, 20 ans après leur intervention pour en chasser les talibans du pouvoir en raison de leur refus de livrer Oussama ben Laden, le chef d’Al-Qaïda, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.

Ce retrait doit être achevé d’ici le 31 août. Joe Biden a depuis affirmé ne pas regretter sa décision, même si la rapidité avec laquelle l’armée afghane s’est désintégrée devant l’avancée des talibans a surpris et déçu les Américains, qui ont dépensé plus de 1.000 milliards de dollars en 20 ans pour la former et l’équiper.

En raison de l’accélération des événements, Washington a annoncé dans la nuit avoir décidé de « réduire encore davantage » sa « présence diplomatique » à Kaboul.

Pour mener à bien cette évacuation de diplomates américains, le Pentagone va déployer 3.000 soldats à l’aéroport international de la capitale, qui rejoindront les 650 militaires américains encore présents en Afghanistan, a précisé son porte-parole, John Kirby.

Quelque 3.500 autres militaires seront positionnés au Koweït pour pouvoir être envoyés en renfort en cas de détérioration de la situation à Kaboul.

Washington a bien précisé qu’il ne s’agissait « pas d’un réengagement militaire dans le conflit ».

Londres a parallèlement annoncé le redéploiement de 600 militaires pour aider les ressortissants britanniques à partir.

Le Premier ministre Boris Johnson a convoqué pour vendredi une réunion de crise consacrée à l’Afghanistan tandis que l’Allemagne annonçait elle aussi qu’elle allait réduire son personnel diplomatique « au minimum absolu ».

Dans la foulée de l’annonce américaine, les pays de l’Otan devaient se réunir en urgence vendredi. « L’évacuation » du pays sera au coeur des discussions, a précisé un responsable de l’Alliance à Bruxelles.

Ces évacuations interviennent alors que les rebelles restent sourds aux efforts diplomatiques des États-Unis et de la communauté internationale.

Pas enclins au compromis

Trois jours de réunions internationales à Doha, au Qatar, se sont achevés jeudi sans avancée significative. Dans une déclaration commune, les États-Unis, le Pakistan, l’Union européenne et la Chine ont affirmé qu’ils ne reconnaîtraient aucun gouvernement en Afghanistan « imposé par la force ».

Les talibans risquent de n’être nullement enclins au compromis, alors que les autorités leur ont proposé jeudi en catastrophe « de partager le pouvoir en échange d’un arrêt de la violence », selon un négociateur gouvernemental aux pourparlers de Doha, qui a requis l’anonymat.

Le président afghan, Ashraf Ghani, avait toujours rejeté jusqu’ici les appels à la formation d’un gouvernement provisoire non élu comprenant les talibans. Mais son revirement risque d’être bien tardif.

A Washington, le président Biden se retrouve sous la pression de l’opposition, alors que l’évacuation programmée du personnel diplomatique ravive le douloureux souvenir de la chute de Saigon, au Vietnam, en 1975.

« L’Afghanistan fonce vers un immense désastre, prévisible et qui aurait pu être évité », a fustigé jeudi le chef des républicains au Sénat, Mitch McConnell.

Des alliés aussi dénoncent la signature en février 2020 à Doha par l’ex-président américain, Donald Trump, de l’accord avec les talibans qui a mené au départ des troupes étrangères, qu’ils jugent précipité.

« Je pensais que ce n’était pas la bonne décision ni le bon moment et, bien entendu, Al-Qaïda reviendra probablement » en Afghanistan, a regretté vendredi le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace.

La progression des talibans a un coût humain élevé. Au moins 183 civils ont été tués et 1.181 blessés, dont des enfants, en un mois à Lashkar Gah, Kandahar, Hérat et Kunduz, selon l’ONU.

Quelque 250.000 personnes ont été déplacées par le conflit depuis la fin mai – 400.000 cette année -, dont 80 % sont des femmes et des enfants, toujours selon l’ONU.

Nombre de civils ont ainsi afflué ces dernières semaines à Kaboul, où une grave crise humanitaire menace. Ils tentent désormais de survivre dans des parcs ou sur des terrains vagues, dans le dénuement le plus complet.

Par Le Point avec AFP

Afghanistan: Une explosion devant une école pour filles fait au moins 30 morts à Kaboul

mai 8, 2021
Une explosion devant une ecole pour filles fait au moins 30 morts a Kaboul
Une explosion devant une école pour filles fait au moins 30 morts à Kaboul© AFP/ZAKERIA HASHIMI

Une explosion devant une école pour filles samedi à Kaboul a fait au moins 30 morts et une cinquantaine de blessés, dont des élèves, au moment où le ramadan touche à sa fin et où les forces étrangères accélèrent leur retrait d’Afghanistan, laissant derrière elles un pays déchiré par 20 ans de conflit.

« Plus de 30 étudiants et autres compatriotes ont été tués et plus de 50 blessés. Le bilan s’alourdit », a déclaré à la presse Tareq Arian, le porte-parole du ministère de l’Intérieur.

L’explosion s’est produite dans le quartier hazara de Dasht-e-Barchi, dans l’ouest de la capitale afghane, au moment où ses habitants faisaient leurs courses à l’approche de la fête musulmane de l’Aïd el-Fitr qui va marquer la semaine prochaine la fin du mois de jeûne du ramadan.

« J’ai vu des corps ensanglantés dans une nuée de fumée et de poussière, tandis que certains des blessés criaient et souffraient », a déclaré à l’AFP Reza, qui a échappé à l’explosion.

« J’ai vu une femme chercher entre les corps en appelant sa fille », a-t-elle ajouté. « A ce moment-là, elle a trouvé un sac de sa fille ensanglanté et elle s’est effondrée ».

Reza a ajouté que la plupart des victimes étaient des adolescentes qui venaient de quitter leur école dans ce quartier majoritairement peuplé par des chiites hazaras, souvent pris pour cible par les groupes islamistes sunnites.

L’attentat n’a pas été revendiqué, mais le président afghan Ashraf Ghani a accusé les talibans d’en être les responsables.

« Abominable »

« Ce groupe de sauvages n’a pas la capacité d’affronter les forces de sécurité sur le champ de bataille, alors il s’attaque à la place de façon barbare à des bâtiments publics et aux écoles de filles », a-t-il dénoncé dans un communiqué.

L’ambassadeur américain par intérim dans la capitale afghane, Ross Wilson, a qualifié l’attentat, d' »abominable » et d' »attaque impardonnable contre les enfants et l’avenir de l’Afghanistan ».

De même, la mission de l’UE en Afghanistan a fustigé sur Twitter une attaque « contre des jeunes gens déterminés à améliorer le sort de leur pays ».

Le ministre des Affaires étrangères du Pakistan, un pays accusé de soutenir les talibans, a quant à lui dénoncé une attaque « condamnable ».

La mission d’assistance des Etats-Unis en Afghanistan (UNAMA) a exprimé son « profond dégoût » après l’explosion.

Une enquête pour « attaque terroriste » a été ouverte, a déclaré à l’AFP le porte-parole adjoint du ministère de l’Intérieur Hamid Roshan.

Les négociations piétinent

« Les gens sur place sont furieux et s’en sont pris aux ambulanciers », a déploré de son côté le porte-parole du ministère de la Santé, Dastagir Nazari.

Dans ce même quartier de Dasht-e-Barchi, en mai 2020, un groupe d’hommes armés avaient attaqué en plein jour une maternité soutenue par Médecins Sans Frontières tuant 25 personnes, dont 16 mères et des nouveaux-nés. MSF avait décidé par la suite de quitter ce projet.

Cet attentat particulièrement affreux n’a jamais été revendiqué, mais le président Ashraf Ghani avait accusé les talibans et le groupe Etat islamique.

Le 24 octobre, un homme s’était fait sauter dans un centre de cours particuliers dans le même quartier, provoquant la mort de 18 personnes dont des étudiants. Cet attentat n’avait pas non plus été revendiqué.

L’explosion de samedi intervient après que les Etats-Unis et les Européens ont appelé la veille à une reprise « immédiate » et « sans conditions préalables » des négociations en Afghanistan, accusant les talibans de faire régner la violence pendant le retrait des forces étrangères et de bloquer le processus de paix.

Les négociations directes inédites entre le gouvernement de Kaboul et les talibans ont débuté en septembre au Qatar mais elles piétinent. Une conférence spéciale était prévue pour fin avril en Turquie pour les relancer, mais elle a dû être reportée sine die en raison du refus de participer des talibans pour protester contre le retard du retrait américain, initialement fixé au 1er mai par l’ex-président Donald Trump.

Depuis le début du départ des forces étrangères, d’intenses affrontements sont en cours, notamment dans la province méridionale du Helmand. Des avions américains ont aidé à repousser une offensive majeure des talibans, qui a conduit des milliers d’Afghans à fuir leur domicile pour échapper aux violences, dans la région de Lashkar Gah.

Par Le Point avec AFP