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Centrafrique/violences: au moins 15 morts à Kaga-Bandoro (centre)

juillet 2, 2017

Bangui – Une quinzaine de personnes sont mortes dans la ville centrafricaine de Kaga-Bandoro (centre) lors d’échanges de tirs samedi entre des éléments armés de l’ex-Séléka et les Casques bleus de la mission de l’ONU (Minusca), a-t-on appris dimanche de source humanitaire.

« Il y a au moins 15 morts parmi les combattants », a indiqué à l’AFP le responsable d’une ONG internationale présent à Kaga-Bandoro, située à 400 km au nord de la capitale Bangui.

Selon des sources sécuritaires, dont la Minusca, des membres du groupe armé ex-Séléka du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC) seraient à l’origine des violences.

« Les hommes du MPC semaient la pagaille dans la ville pour une histoire de vengeance », a relaté une source onusienne proche du dossier. Puis ils « se sont confrontés aux contingents pakistanais et burundais (de la Minusca, ndlr) stationnés dans la ville ».

« Les forces de la Minusca ont fait leur travail en protégeant les populations civiles des éléments du MPC », a assuré le porte-parole de la Minusca Vladimir Monteiro.

Joint par téléphone par l’AFP, le porte-parole du MPC, Aboulkassim Algoni Tidjani, n’a pas souhaité s’exprimer.

Les violences ont repris depuis la fin du mois de mai 2017 à Kaga-Bandoro (centre), chef-lieu de la préfecture de Nana-Grébizi qui accueille depuis l’automne 2016 près de 20.000 déplacés et où les humanitaires ont de grandes difficultés à travailler.

La Centrafrique a basculé dans les tueries de masse en 2013 avec le renversement du président Bozizé par la rébellion majoritairement musulmane Séléka, entraînant des représailles de groupes anti-balaka se disant défenseurs des chrétiens.

Les interventions de la France (2013-2016) et de la Minusca (12.500 hommes) ont ramené le calme dans Bangui mais 50 à 60% du pays reste sous le contrôle de groupes armés.

Romandie.com avec(©AFP / 02 juillet 2017 23h56)                                            

Centrafrique : la haine ne désarme pas à Kaga Bandoro

novembre 11, 2016

Des déplacés dans un camp le 19 octobre 2016 à Kaga Bandoro en Centrafrique. © EDOUARD DROPSY/AFP

« C’est là que j’ai vécu pendant trois ans ». Sylvie montre les ruines d’une toute petite maison qu’elle avait construite dans l’ex-camp des déplacés de Kaga Bandoro, au cœur d’une Centrafrique où la moindre étincelle rallume les feux du conflit intercommunautaire.

Derrière le bâtiment de l’évêché catholique, au milieu d’un champ de terre brûlée, entre les murets d’un mètre de haut désormais à ciel ouvert, la jeune femme retrouve un peigne sur la terre battue à côté d’un panier en osier éventré.

C’est la première fois qu’elle revient sur les lieux. Le 12 octobre, au moins 37 personnes ont été massacrées dans ce camp majoritairement chrétien, qui abritait plusieurs milliers de déplacés.

Les rescapés parlent d’un bilan plus lourd que celui de la Mission des Nations unies (Minusca). « Des gens ont été brûlés sur place, comme là bas, deux petits et une grand-mère », raconte le gardien du site, Michel Kenzé, autour d’une pompe où des enfants tirent de l’eau. Des cadavres ont été abandonnés aux porcs et aux sangliers, d’après Sylvie et Michel.

Les responsables ? Des miliciens séléka musulmans, qui ont lancé une opération de représailles après la mort d’un des leurs.

Comme Sylvie, les 8.000 déplacés ont fui pour improviser un autre camp entre la base de la Minusca et la piste de l’aéroport, un kilomètre plus loin.

Face à la Minusca, Sylvie vend des fritures et des arachides sous plastique sur deux petites tables, au milieu d’un marché reconstitué depuis un mois autour d’une pure économie de subsistance.

Des fillettes improvisent des rondes et des chants au bord de la piste d’atterrissage. Elles ne vont plus à l’école. « On venait de lancer la rentrée scolaire le 19 septembre. Le 12 octobre, un inspecteur de l’éducation a été tué. Du coup l’inspection a fermé », se désole un responsable humanitaire de la Minusca.

« Il y avait eu un retour des fonctionnaires mais ils sont rentrés sur Bangui après ce qui s’est passé », ajoute le sous-préfet Paul Fradjala, qui ne s’aventure lui-même plus guère hors la base de la Minusca. Au-delà de la capitale, l’État (armée, police, administration) est quasi-absent sur tout le territoire d’un pays grand comme la France et la Belgique.

L’enjeu du bétail

« On veut la paix, on veut le désarmement des groupes armés », s’énerve Sylvie sous sa nouvelle cabane en plastique où elle a rangé le peu d’affaires qu’il lui reste, un cahier, un bidon, une vieille moustiquaire.

Ce n’est pas gagné. Sylvie elle-même n’ose pas s’aventurer chez les commerçants du quartier musulman, de l’autre côté de la ville et d’un pont gardé par quelques Casques bleus pakistanais – ce même contingent accusé de passivité lors des événements du 12 octobre.

Commerces de vivres et de vêtements, motel « Nuit blanche », garage de réparation pour moto-taxi, la vie bat son plein dans ce quartier musulman. Des « séléka », voire des combattants soudanais ou tchadiens se glissent tranquillement parmi les civils, de l’avis général.

« Dans le camps de déplacés, il y a aussi des hommes en armes parmi les civils, au su et au vu de la Minusca », rétorque Idriss Al Bachar. Ce jeune chef politique d’une faction séléka (MPC) condamne les tueries du 12 mais refuse encore le désarmement, estimant que les droits et la sécurité de la minorité musulmane (15 à 20% des 4,5 millions de Centrafricains) ne sont pas encore garantis.

Derrière ce discours se cache aussi l’enjeu du contrôle du bétail. « Je verse une taxe à la séléka, 11.000 francs CFA par bête » (16,50 euros), reconnaît Azrak Mahmat, le délégué du marché au bétail. Et il ajoute : « Quand je charge mon véhicule pour aller à Bangui, les anti-balaka (ndr: milices anti-séléka majoritairement chrétiennes) me menacent » aussi.

Au quartier musulman, le soir venu, deux voisins, Abdelkarim musulman de 56 ans, et Isakho Ndenga, chrétien de 71 ans, célèbrent des décennies d’une amitié qui a résisté à quatre ans de guerre civile. Un exemple pour la Centrafrique? « Inch allah », répond le musulman. Le chrétien: « Il y a un proverbe français qui dit: ‘patience et longueur de temps’ ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique: nouveau massacre dans le nord, le cessez-le-feu encore un peu plus menacé

août 16, 2014

Plus d’une trentaine de villageois ont été massacrés dans le nord de la Centrafrique, nouvelle violation sanglante du très fragile cessez-le-feu signé fin juillet et qui compromet encore un peu plus le retour durable à la paix dans le pays, toujours en attente d’un nouveau gouvernement.

« Au moins 34 personnes ont été tuées entre le 13 et 15 août dans la région de M’brés (400 km au nord de Bangui) par des hommes armés identifiés par les habitants comme des ex-rebelles Séléka et des Peuls armés », a indiqué à l’AFP un officier de la force africaine Misca.

« D’après les habitants fuyant ces villages, les assaillants tirent à bout portant sur leurs victimes et les poursuivent dans leur fuite en brousse. Certaines des victimes sont mortes par pendaison, d’autres ont été battues et torturées à mort », a expliqué cet officier, s’exprimant sous couvert d’anonymat depuis la ville voisine de Kaga-Bandoro (nord).

« Les assaillants sont à pied, ou bien sur des motos. (. . . ) Ils disent qu’ils vont nettoyer huit villages sur l’axe M’brés-Ndélé-Bakala avant le 15 septembre prochain (date du déploiement d’une force de l’ONU) », a raconté un habitant réfugié à Kaga-Bandoro.

Ces violences marquent une nouvelle violation du très fragile accord de cessez-le-feu signé au forceps fin juillet à Brazzaville entre représentants de l’ex-Séléka et des milices anti-balaka, et censé relancer la transition politique en panne.

Elles se déroulent à un moment très sensible, alors que le pays attend depuis des jours la formation d’un nouveau gouvernement de transition renouvelé et « élargi », qui doit inclure des représentants des groupes armés, dont des membres de l’ex-Séléka.

Un nouveau Premier ministre, Mahamat Kamoun, a été nommé en début de semaine par la présidente de transition Catherine Samba Panza. De laborieuses tractations se poursuivent pour former le nouveau cabinet, auquel l’ex-Séléka, mécontente de la nomination de M. Kamoun, affirme ne plus vouloir participer.

De confession musulmane, M. Kamoun, haut-fonctionnaire et proche collaborateur de la présidente actuelle, a travaillé comme directeur de cabinet de l’ex-président et chef de la Séléka Michel Djotodia. Mais il n’est pas membre de la Séléka.

-Déjà des exactions en juin-

Après s’être emparée de Bangui en mars 2013, puis un désastreux passage aux affaires marqué par des pillages généralisés et de multiples exactions, l’ex-coalition rebelle à dominante musulmane, affaiblie par l’intervention de l’armée française, avait dû quitter la capitale en janvier pour se replier dans ses fiefs du nord du pays.

Les ex-rebelles, minés par les divisions et les rivalités, gardent le contrôle de ces régions (où l’islam domine), et leurs colonnes de véhicules armés continuent d’écumer ces vastes régions forestières et de savanes. Certains de ces groupes, en particulier ceux qui comptent dans leurs rangs des mercenaires tchadiens et soudanais, se rendent régulièrement coupables d’exactions contre les populations, notamment dans les zones-tampons marquant la limite avec la moitié sud pays, territoires sous contrôle des miliciens anti-balaka majoritairement chrétiens.

Des éléments de l’ex-Séléka stationnaient depuis des mois à Kaga-Bandoro et M’brès, où la cohabitation était difficile avec les autochtones.

En juin, neuf villages de la région de M’brés avaient déjà subi diverses exactions de ces groupes armés, exécutions sommaires, assassinats, viols, tortures rackets, etc. . . , contraignant les habitants à fuir en brousse ou dans les villes voisines.

Plusieurs incidents armés sont à déplorer depuis la signature le 23 juillet à Brazzaville de l’accord de cessation des hostilités: les plus violents accrochages avaient eu lieu à Batangafo (nord), où l’armée française avait fermement riposté à une tentative d’embuscade de combattants Séléka, faisant une soixantaine de tués dans les rangs de l’ex-rébellion.

Il est possible que ce soit des éléments de ce groupe qui continuent d’écumer la région et qui sont responsables des dernières tueries à M’brés, selon un bon connaisseur du dossier.

Malgré la présence de 2. 000 hommes de Sangaris et de 6. 000 soldats de la force africaine Misca, les tensions restent vives dans plusieurs localités de l’intérieur du pays, notamment dans les zones de contacts entre ex-Séléka et anti-balaka.

A Bangui, la situation est en voie de relative normalisation. Mais des incidents armés éclatent encore régulièrement dans certains quartiers, impliquant notamment des membres de la nébuleuse anti-balaka, et nécessitant l’intervention des forces internationales.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique: 13 personnes brûlées vives dans le centre du pays

mai 13, 2014

Bangui – Au moins treize personnes ont été brûlées vives dans une maison où elles avaient été rassemblées de force dans le centre de la Centrafrique par des combattants présumés de l’ex-rébellion Séléka et des Peuls armés, selon une source de la gendarmerie à Bangui.

Selon cette source, des hommes armés assimilés aux ex-Séléka et aux Peuls armés ont attaqué le village Dissikou dans la région de Kaga Bandoro samedi dernier. Ils ont pourchassé et capturé certains habitants, dont 13 d’entre eux ont été rassemblés de force dans une maison à laquelle les assaillants ont mis le feu après avoir barricadé les sorties.

Un habitant qui tentait de s’échapper par une fenêtre a été criblé de balles. Toutes ont péri carbonisées par l’incendie de la maison, a poursuivi la source, précisant que de nombreux autres habitants ayant réussi à prendre la fuite, sont arrivés horrifiés à Kaga Bandoro, où ils ont trouvé refuge à la cathédrale Sainte Thérèse.

Interrogé mardi par l’AFP, un responsable de l’ex-rébellion a affirmé que les ex-Séléka ne s’aventurent plus depuis longtemps dans cette région, affirmant qu’il s’agissait de Peuls, dépossédés de leurs bêtes par les anti-Balaka (milices villageoises d’auto-défense, ndlr) et les villageois, qui mènent des représailles.

Depuis la prise de pouvoir de la rébellion Séléka en mars 2013, renversée en janvier 2014, la Centrafrique vit une crise sans précédent, rythmée par les exactions de l’ex-rébellion de la majorité musulmane en déroute, et celles des milices majoritairement chrétiennes anti-balaka.

Les régions centre et nord sont les plus sensibles du pays depuis plusieurs semaines, au cours desquelles de nombreux villages ont été attaqués, ainsi qu’un hôpital géré par l’ONG Médecins sans frontières début mai.

A Kaga-Bandoro, treize personnes, dont deux civils, ont été tuées dans des affrontements entre ex-Séléka et anti-balaka à la même période.

Romandie.com avec(©AFP / 13 mai 2014 16h34)

Centrafrique : au moins 30 morts après des affrontements entre anti-balaka et ex-Séléka

avril 9, 2014

La région de Dékoa, à 300 km au nord de Bangui, a été le théâtre mardi de violents affrontements entre anti-balaka et ex-Séléka. Le bilan provisoire fait état d’au moins 30 morts.

Des violents affrontements entre anti-balaka et ex-Séléka ont fait au moins 30 morts et plus d’une dizaine de blessés mardi 8 avril dans la région de Dékoa, à 300 km au nord de Bangui.

« Les affrontements ont duré plus de quatre heures, faisant fuir les trois quarts des habitants de la région vers Sibut (60 km au Sud), Kaga Bandoro (60 km au Nord) et Bangui », a affirmé mercredi une source au sein de la gendarmerie locale.

« Les anti-balaka ont attaqué tôt le matin les positions des ex-Séléka (…) Mais ces derniers ont fait appel à leurs compagnons d’armes basés à Kaga Bandoro qui sont arrivés dans quatre véhicules pour les appuyer. La plupart des victimes sont des civils fauchés par des balles perdues », a précisé cette source.

Largement affaiblis par l’intervention de l’armée française en décembre et le départ vers le Bénin de leur chef Michel Djotodia, une grande partie des ex-rebelles de la Séléka, au pouvoir entre mars et janvier 2013, se sont depuis repliés dans les provinces du nord et de l’est de la Centrafrique, dont beaucoup sont originaires.

Jeuneafrique.com avec AFP