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RDC : mis en cause par Augustin Kabuya, Kalev Mutond met en garde l’UDPS

janvier 30, 2020

L'ancien patron de l'Agence nationale de renseignements (ANR)

L’ancien patron de l’Agence nationale de renseignements (ANR) © DR

 

Accusé le 25 janvier par Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, de disposer d’un passeport diplomatique et de se renseigner sur les voyages de Félix Tshisekedi, l’ancien patron des renseignements Kalev Mutond a répliqué dans un communiqué. Joint par Jeune Afrique, il met en garde l’UDPS.

Nouvelle poussée de fièvre au sein de la coalition FCC-Cach. La dernière sortie d’Augustin Kabuya n’a visiblement pas plu à l’ancien administrateur de l’Agence nationale de renseignement (ANR), Kalev Mutond. Samedi 25 janvier, lors d’une matinée politique organisée au siège de l’UDPS, au lendemain du premier anniversaire de la présidence de Félix Tshisekedi, le secrétaire général du parti a accusé le Front Commun pour le Congo (FCC), avec qui le Cap pour le changement (Cach) de Tshisekedi est en coalition, « d’être à la base de tous les problèmes ».

Lors de son intervention, le numéro 2 du parti du président a nommément indexé l’ancien patron de l’ANR. Selon lui, ce dernier disposait jusqu’en novembre d’un passeport diplomatique et se rendait « partout où passait le chef de l’État Félix Tshisekedi pour demander ce qu’il faisait ».

« Nous connaissons les secrets d’État »

Homme de l’ombre des années Kabila, resté très proche de l’ancien président depuis son départ du pouvoir, Kalev Mutond a répliqué dans un communiqué, ce mercredi 29 janvier.

Habituellement discret, il a qualifié la sortie d’Augustin Kabuya « d’hasardeuse ». Assurant n’avoir effectué « aucun déplacement à l’étranger entre janvier et novembre », l’ancien chef de l’ANR, toujours sous sanctions européennes, en a profité pour renvoyer l’accusation à ses partenaires de circonstance au sein de la coalition FCC-Cach.

Celui qui a dirigé les renseignements congolais pendant plus de huit ans affirme dans son communiqué que, sous son mandat, « l’ANR a facilité et obtenu l’octroi, non pas des passeports ordinaires, mais des passeports de service avec lesquels plusieurs cadres de l’UDPS voyageaient en Afrique est dans le reste du monde ».

Et d’interroger : « Le Secrétaire général de l’UDPS de Tshisekedi peut-il dire aux militants qu’il a réunis le 25 janvier 2020 quelles étaient les fonctions d’État de ces cadres de l’UDPS qui voyageaient, à l’époque avec des passeports de service ? ».

Joint par Jeune Afrique, Kalev Mutond n’a pas souhaité donner plus de précisions sur l’identité de ceux qu’il cible. Estimant qu’Augustin Kabuya avait « franchi une ligne rouge », il a néanmoins mis en garde : « Nous avons occupé ces fonctions pendant huit ans, nous connaissons les secrets d’État, il n’est pas sage pour eux de s’en prendre à nous dans ces termes et de jeter notre nom sur la place publique. Il faut que ceux qui nous accusent donnent des preuves, que ça soit l’UDPS ou la Direction générale des migrations ».

Contacté par Jeune Afrique, Augustin Kabuya n’a pour l’instant pas donné suite à nos questions.

L’UDPS est actuellement réunie pour trois jours de retraite, à l’initiative du président par intérim du parti Jean-Marc Kabund-a-Kabund. L’objectif est de dresser le bilan de la première année au pouvoir du chef de l’État mais aussi revoir les alliances de la coalition Cach avec Vital Kamerhe d’une part, partenaire de Tshisekedi au sein du Cach mais aussi avec le FCC de Joseph Kabila. Augustin Kabuya incarne, avec le président par intérim de l’UDPS, l’aile dure du parti qui ne souhaite pas voir l’alliance avec le camp Kabila perdurer.

Avec Jeuneafrique.com par Romain Gras

RDC : 15 proches de Kabila sanctionnés demandent à être entendus devant le Conseil de l’UE

février 23, 2018

Joseph Kabila, président de la RDC, à Kinshasa, le 29 juin 2010. © Dirk Waem/AP/SIPA

Un cabinet d’avocats belges a indiqué ce vendredi à Jeune Afrique que 15 proches du président congolais Joseph Kabila, sous le coup de sanctions de l’Union européenne, demandent à être entendus « le plus rapidement possible » devant le Conseil de l’UE. En voici les raisons.

Ce sont finalement les avocats belges Thierry Bontinck et Me Patrick De Wolf qui vont défendre la cause des proches du président congolais Joseph Kabila en butte aux sanctions de l’Union européenne, remportant ainsi la bagarre qui les opposait à un autre cabinet belge qui s’occupait du même dossier. C’est en tout cas ce que laisse entendre leur annonce faite ce vendredi 23 février depuis Bruxelles.

« Les 15 personnalités congolaises visées par les sanctions de l’Union européenne […] ont chargé leurs avocats Me Thierry Bontinck et Me Patrick De Wolf de déposer en leurs noms des demandes de réexamen d’accès au dossier et d’audition devant le Conseil de l’UE, expliquent-ils dans un communiqué transmis à Jeune Afrique. Ces demandes ont été déposées entre le 15 et le 21 février en réaction au renouvellement des sanctions du 11 décembre 2017. »

Pourquoi ont-ils saisi le Conseil de l’UE 

Me Thierry Bontinck soutient que « lorsqu’il y a renouvellement des sanctions, l’UE doit entendre les personnes visées par ces mesures restrictives ». « Ça n’a pas été le cas pour nos clients », déplore l’avocat. À l’en croire, ces 15 proches de Kabila sous le coup de sanctions « n’ont reçu aucune explication du Conseil de l’UE sur les faits qui leur sont reprochés ».

L’UE justifie l’adoption des mesures restrictives (gel des avoirs et interdiction d’entrée et de séjour sur le territoire) à l’égard des proches de Kabila, « occupant des postes de responsabilités dans l’administration de l’État et dans la chaîne de commandement des forces de sécurité en RDC » par les « entraves au processus électoral » et les « violations des droits de l’homme » dans le pays.

Qui sont ces 15 proches de Kabila concernés ?

Dans le lot des personnalités congolaises visées et défendues par les avocats belges, l’on retrouve : Emmanuel Ramazani Shadary, ex-ministre de l’Intérieur ; Lambert Mende, porte-porte du gouvernement ; Évariste Boshab, ex-ministre de l’Intérieur ; Kalev Mutond, chef de la redoutable Agence nationale de renseignements (ANR) ; Jean-Claude Kazembe, ancien gouverneur du Haut-Katanga ; Alex Kande, ancien gouverneur du Kasaï-Central ; Roger Kibelisa, chef du département de la sécurité intérieure de l’ANR ; Delphin Kahimbi, chef de renseignement militaire ; John Numbi, ancien patron de la police ; Célestin Kanyama, ex-commandant de la police dans la ville de Kinshasa, chef de l’unité anti-émeutes de la police ; Gabriel Amisi alias « Tango Four », commandant dans la première zone de défense de l’armée ; Ilunga Kampete, commandant de la Garde républicaine ; Muhindo Akili Mundos, ancien commandant des opérations de l’armée contre les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) et Éric Ruhorimbere, commandant adjoint de la 21e région militaire au Kasaï, dans le centre de la RDC.

Tous les 15 « ont demandé officiellement au Conseil de l’UE de se voir transmettre les éléments dont il disposerait à leur charge et de les entendre le plus rapidement possible, le cas échéant, à Kinshasa », résume leur avocat, Me Bontinck, qui annonce « d’autres actions juridiques », notamment devant le tribunal de l’UE, dans les prochains jours.

En attendant, la Suisse a annoncé ce mercredi 21 février avoir adopté des sanctions financières et imposé une interdiction d’entrée et de séjour sur son territoire aux mêmes proches du président Kabila, déjà dans le collimateur de l’UE.

Jeuneafrique.com par

RD Congo : les États-Unis gèlent les avoirs d’Évariste Boshab et de Kalev Mutond après l’UE

décembre 12, 2016

Les secrétaires d’État aux Affaires étrangères et au Trésor, John Kerry et Jack Lew, en 2013, à Washington. © Département du Trésor américain/CC/Flickr

Les États-Unis ont annoncé ce lundi qu’ils gelaient les avoirs d’Évariste Boshab, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, et Kalev Mutond, chef des renseignements, qui sont selon eux coupables de mise en danger des institutions et du processus démocratique en RD Congo.

Quelques heures après l’Union européenne, ce sont les États-Unis qui ont annoncé ce lundi 12 décembre de nouvelles sanctions à l’encontre de hauts responsables congolais.

Le département américain du Trésor a déclaré dans un communiqué qu’il allait geler les avoirs d’Évariste Boshab, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, et de Kalev Mutondo, numéro un de l’Agence nationale de renseignement (ANR).

Comme le général Gabriel Amisi Kumba, alias Tango four, et l’ancien inspecteur général de la police congolaise, le général John Numbi, ils sont accusés par les États-Unis de « menacer les institutions et de nuire au processus démocratique ».

Les avoirs des deux hommes se trouvant sous la juridiction des États-Unis sont gelés et les citoyens américains ont interdiction de mener des transactions avec eux.

Des acteurs clés du système Kabila

Evariste Boshab, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, est accusé par les Américains d’avoir proposé des sommes d’argent à des parlementaires en échange de leur ralliement à la prolongation du mandat de Joseph Kabila.

« Il est un des acteurs clés dans la stratégie de maintien au pouvoir du président Kabila au-delà de la date du 19 décembre 2016 », explique les Américains.

Kalev Mutond aurait quant à lui ordonné des écoutes de l’opposition et serait impliqué dans la répression de manifestations et dans l’emprisonnement extrajudiciaire d’opposants. « Kalev Mutond pourrait également être lié au trafic illégal de minerais », ajoute le communiqué du Trésor américain.

RDC: les sanctions de l’UE sont « illégales »

Le gouvernement congolais a qualifié aujourd’hui d' »illégales » et « aux antipodes du droit international », les sanctions de l’UE contre sept responsables militaires et de la police de la République démocratique du Congo, promettant de les « attaquer ».

Ces sanctions, annoncées dans la journée par l’UE, « sont illégales car elles procèdent d’une sorte de droit impérial qui est aux antipodes du droit international. La RDC, pays non européen, les condamne et entend les attaquer devant qui de droit », a déclaré le porte-parole du gouvernement Lambert Mende dans un sms à l’AFP.

L’Union européenne a imposé un gel des avoirs et une interdiction de visas à sept membres de l’administration et des services de sécurité de République démocratique du Congo (RDC) accusés d’avoir illégalement réprimé des manifestations antigouvernementales en septembre. Parmi eux figurent le commandant de la Garde républicaine, Ilunga Kampete, le chef de la police de Kinshasa et des membres des services de renseignement.

 

Lefigaro.fr avec agences et Jeuneafrique.com par Mathieu Olivier