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Affaire des audits : l’ancien ministre sénégalais Karim Wade entendu par la gendarmerie

juillet 3, 2012
Le superministère de Karim Wade comprenait la Coopération, les Infrastructures et l'Énergie. Le superministère de Karim Wade comprenait la Coopération, les Infrastructures et l’Énergie. © AFP

Karim Wade était entendu, mardi 3 juillet, dans une gendarmerie de Dakar. Le fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade est interrogé dans le cadre d’une enquête concernant sa gestion des deniers publics, alors qu’il était ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Énergie.

Karim Wade, l’ancien ministre et fils de l’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade, était convoqué, mardi 3 juin, par la gendarmerie de Colobane, un quartier populaire de Dakar, a indiqué à l’AFP un membre de son entourage. L’ex « ministre du Ciel et de la Terre », comme ses opposants l’avaient surnommé, reste très critiqué pour sa gestion des deniers publics, alors qu’il était en charge des portefeuilles de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Énergie.

Il avait également occupé plusieurs fonctions dont celle de responsable de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci), chargée de grands travaux dont la construction d’hôtels, de routes et échangeurs, pour le sommet organisé par l’OCI en mars 2008 à Dakar.

Ousmane Ngom et Pape Diop également entendus

Dans le cadre des « audits », lancés par le président Macky Sall, plusieurs personnalités de l’ancien régime ont déjà été entendues par les autorités, notamment l’ex-ministre de l’Intérieur, Ousmane Ngom, ou Pape Diop, à la tête du Sénat et dissident du Parti démocratique sénégalais (PDS), la formation du président Wade.

Au moins trois anciens responsables de sociétés publiques ont actuellement été placés en détention suite aux enquêtes déclenchées par le nouveau pouvoir au Sénégal.

Jeuneafrique.com

Sénégal : Macky Sall élu président, Abdoulaye Wade le félicite

mars 26, 2012

Celui qu’Abdoulaye Wade appelait son « apprenti » a finalement  remporté la présidentielle sénégalaise. Dimanche, l’ancien Premier ministre  Macky Sall a été largement élu au second tour du scrutin. Si les résultats  définitifs n’ont pas encore été annoncés, le sortant a reconnu sa défaite dès le  soir du vote.

Le suspens n’aura pas duré bien longtemps après la fin du vote au second tour  de la présidentielle  sénégalaise, ce dimanche. Les bureaux de vote ont fermé depuis à peine un  peu plus de trois heures lorsque le président sortant, Abdoulaye Wade, appelle son challenger  Macky Sall sur son téléphone portable. Il est 21 heures 30.

Sall se trouve à l’hôtel Radisson, idéalement situé sur la Corniche de Dakar,  en présence des observateurs de l’Union européenne. C’est Karim Wade, le fils du  président sortant avec qui Sall entretient des relations cordiales, qui parle en  premier. Puis « Gorgui » (« le Vieux », en wolof), prend le  téléphone : « Les choses se précisent, dit-il à son ancien Premier  ministre. Tu vas gagner. Je te félicite ». Réponse de Macky  Sall : « Je vous remercie ». Wade père passe ensuite l’appareil à  sa femme, Viviane…

L’échange entre la famille Wade et le président en passe d’être élu est bref – il ne dure pas plus de trois minutes. Mais pour les partisans de Macky Sall,  il veut tout dire. Au QG de campagne du président de l’Alliance pour la  République (APR), dans le quartier de Liberté 6, à Dakar, les militants exultent  à l’annonce de cet appel.

Wade tient ses promesses

Pour eux, c’est la confirmation que leur candidat l’emportera et, surtout,  que Wade ne s’accrochera pas au pouvoir. Beaucoup, parmi les membres de  l’opposition, le craignaient, l’annonçaient même. Ils se sont trompés. Wade a  reconnu sa défaite, comme promis. Au vu des tendances qui circulaient en milieu  de soirée (entre 65 et 70% pour Sall), il ne pouvait faire autrement.

Au QG de Macky Sall, la fête avait commencé dès la fermeture des bureaux de vote, à 18 heures. Très vite, les  premiers résultats égrenés par les radios et les télévisions ne laissaient guère  de doutes. À 19 heures, ils sont peut-être un millier à se masser devant la  bâtisse à trois étages du candidat. À 21 heures, ils sont deux à trois fois  plus.

Il y a là beaucoup de jeunes – des enfants, des adolescents. Au rythme de la  musique crachée par une sono poussée à son maximum, ils dansent, sifflent,  saluent les voitures qui klaxonnent en passant. Et crient : « Macky  président ! Macky président ! » Ou encore, ce refrain chanté  depuis le début de la campagne : « Le Vieux est mort, il faut  l’enterrer ».

Au siège du Parti démocratique sénégalais (PDS), le parti de Wade qui était encore celui de  Sall il y a quatre ans, une petite cinquantaine de partisans – beaucoup de  femmes – regardent avec amertume l’écran géant sur lequel s’affichent un à un  les résultats des bureaux de vote. « Wade a perdu, mais vous verrez dans  trois ans, ce sera la désillusion », dit l’un d’eux.

Amertume au PDS

La soirée n’aura été marquée par aucune violence, mais, du côté du PDS, elle  est ternie par une immense amertume. Wade croyait-il à ses propres paroles,  lorsqu’il affirmait, quelques heures plus tôt au moment de voter dans le lycée  arabo-islamique du Point E, que « 75% des gens de Niasse » et « 80% de ceux de Seck » (deux perdants du 1er tour qui ont soutenu  Sall) voteraient pour lui ?

Au Radisson, il est presque minuit lorsque Sall, vêtu d’un costume de  circonstance (complet bleu marine, chemise blanche, cravate rouge) sort de la  suite qu’il loue depuis quelques jours en compagnie de sa femme, Marième. Alors  qu’à l’extérieur, des centaines de partisans se sont réunis devant les grilles  de l’hôtel, le couple salue les perdants du 1er tour qui l’ont tous soutenu et  se sont réunis dans une salle de conférence, puis il se dirige vers une tente où  se sont massés près d’une centaine de journalistes, ainsi que quelques uns de  ses soutiens.

C’est son premier discours de président, même s’il ne l’est pas encore  officiellement. Il est court, sans grande envergure. Il est question de « fierté », de « maturité du peuple sénégalais ». « L’ampleur de cette victoire aux allures de plébiscite exprime l’immensité  des attentes de la population. J’en prend la mesure », déclare-t-il, avant  d’annoncer qu’une « ère nouvelle commence ce soir pour le Sénégal ». Pour la deuxième fois de son histoire, le pays assiste à une alternance  démocratique dans la paix. Wade en avait profité en 2000, il en est aujourd’hui  le grand perdant.

Jeuneafrique.com par Rémi Carayol, à Dakar

 

Sénégal : Wade maintient sa canditature et propose une élection présidentielle anticipée

juillet 15, 2011

Le président sénégalais Abdoulaye Wade a reconnu une « erreur d’appréciation » à propos de son projet de réforme constitutionnelle et des violentes manifestations à Dakar le 23 juin. Pour apaiser les tensions, il propose une élection présidentielle anticipée.

À peine sorti d’une des crises les plus sérieuses depuis son arrivée à la présidence sénégalaise, Abdoulaye Wade tente de reprendre la main – sans rien lâcher sur l’essentiel.

Lors d’un discours prononcé devant les membres de son gouvernement et des élus jeudi soir, il a commenté, pour la première fois, sur les violentes manifestations du 23 juin à Dakar, qui l’avaient forcé à retirer un projet de réforme de la Constitution. Celui-ci prévoyait notamment l’élection simultanée du président et d’un vice-président, poste de successeur constitutionnel qui aurait été créé pour l’occasion. Il aurait suffit à un « ticket » de recueillir 25% des voix dès le premier tour pour être élu.

Le projet, dévoilé à huit mois de l’élection présidentielle sénégalaise (prévue pour février 2012) avait alimenté les soupçons de « succession dynastique » : certains y voyant un moyen pour Abdoulaye Wade de placer son fils, Karim.

« Erreur d’appréciation »

Si Abdoulaye Wade a fait son mea culpa jeudi soir, il s’agit essentiellement d’une erreur de communication, a-t-il estimé. « Il est probable que nous n’ayons pas suffisamment et à temps expliqué cette proposition, a-t-il déclaré. Il faut reconnaître que nous n’avions pas pensé que les manifestations du 23 juin devant l’Assemblée nationale puissent déboucher sur la violence. Nous avons commis une erreur d’appréciation ».

Alors que la tension peine à redescendre dans les rues de Dakar (notamment en raison des coupures d’électricité à répétition) le président sénégalais a tenté d’apaiser la contestation en promettant la fin des délestages d’ici au mois de septembre.

Sur le plan politique, Abdoulaye Wade propose une élection présidentielle anticipée. Si « l’opposition est pressée et certaine » de l’emporter, « je peux envisager une élection présidentielle anticipée, si cela est nécessaire pour la cohésion sociale et la concorde nationale ».

« La Constitution me donne le pouvoir d’organiser une élection présidentielle par anticipation dans un délai qui se situe entre soixante jours au maximum et quarante jours au minimum », a-t-il rappelé.

Abdoulaye Wade n’a en revanche pas laissé plané le doute sur ses intentions : il sera candidat.

Jeuneafrique.com avec AFP