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L’Afrique générera bientôt plus de déchets « électroniques » que l’Europe

mars 15, 2012

L’Afrique devrait générer davantage de déchets dits  électroniques que l’Europe à partir de 2017, en raison de sa consommation  « exponentielle » d’ordinateurs et, plus encore de téléphones portables, ont  prévenu des experts jeudi à Nairobi.

« Une étude nous indique que l’Afrique produira plus de déchets électroniques  que l’Europe en 2017 », a déclaré à la presse Katharina Kummer Peiry, secrétaire  exécutive de la Convention de Bâle de 1989 sur le contrôle des mouvements  transfrontaliers des déchets dangereux et leur élimination.

« Au rythme où vont les choses (. . . ) en 2017 nous serons confrontés à une  énorme quantité de déchets électroniques, davantage même qu’en Europe », a  renchéri Miranda Amachree, de l’Agence nationale du Nigeria chargée de  l’application des normes et règles en matière d’environnement.

Ces experts s’exprimaient à l’occasion d’un colloque, au siège du Programme  des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à Nairobi, sur le défi croissant  que pose à l’Afrique la gestion des déchets électroniques, une définition qui  inclut également les télévisions, refrigérateurs, etc.

Si l’Afrique est déjà confrontée à la gestion de milliers de tonnes de ces  déchets exportés par l’Europe, elle devra aussi gérer de plus en plus gérer sa  propre consommation en augmentation en la matière.

A l’origine de ce phénomène, « il y a la croissance démographique (. . . ) et  le taux de pénétration.  De plus en plus de personnes ont accès à ces produits »  en Afrique, qui a désormais dépassé le seuil du milliard d’habitants, a relevé  Mme Kummer Peiry.

« Il faut garder à l’esprit les efforts entrepris à tous les niveaux pour  accroître l’accès (notamment aux équipements de communication électronique),  cela fait partie du développement », a ajouté cette spécialiste, qualifiant la  progression en la matière d' »exponentielle » en Afrique.

Le Kenya, à titre d’exemple, exonère de droits de douane à l’importation les  équipements liés aux technologies de l’information depuis 2008, afin de  favoriser leur pénétration dans le pays, un exemple suivi notamment par la  Zambie l’an dernier.

« L’utilisation d’équipements électriques et électroniques, et en particulier  d’outils d’information et de télécommunication, demeure bas en Afrique en  comparaison à d’autres régions du monde, mais elle augmente de façon  spectaculaire », note un rapport du programme Afrique de la mise en oeuvre de la  convention de Bâle rendu public le mois dernier.

« Le taux de pénétration d’ordinateurs personnels a été multiplié par dix au  cours de la décennie écoulée, et le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile par  cent », selon ce rapport.

L’Afrique, où le recyclage de ces équipements demeure largement informel,  « doit évoluer vers un recyclage plus encadré pour s’assurer que les métaux  précieux sont extraits comme il se doit, par exemple, des téléphones portables »,  a souligné Mme Kummer Peiry.

Car ce qui est un problème potentiel peut être transformé en chance de  développement économique, a souligné pour sa part Achim Steiner, directeur  exécutif du PNUE.

« A partir d’une tonne de téléphones cellulaires, une fois retirées les  batteries, vous pouvez extraire 3,5 kg d’argent, 340 grammes d’or, 140 grammes  de palladium et 130 kg de cuivre », a-t-il précisé à la presse.

De plus, fondre des métaux recyclés « requiert trois à quatre fois moins  d’énergie que de fondre des métaux à l’état naturel », a-t-il ajouté.  M.   Steiner a cependant reconnu qu’un transfert des technologies appropriées vers  l’Afrique était un préalable à un meilleur recyclage sur ce continent.

Jeuneafrique.com  avec AFP