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Disparition : décès inopiné du chorégraphe Lambio Lambio

mai 18, 2023

Déclaré mort à son arrivée à l’Hôpital Saint-Joseph où il a été conduit après son passage dans un centre de santé de son quartier à Matete, qui n’a pas su assurer sa prise en charge,  Lambio Lambio repose à la morgue du Cinquantenaire depuis ce matin.

Lambert Moke, dit Lambio Lambio (DR)

C’est vraisemblablement une crise cardiaque qui a emporté Lambio Lambio, né Lambert Moke. Bien portant la journée du 17 mai, il s’est plaint de suffocation à son domicile après avoir suivi le match qui opposait Manchester City à Real Madrid dans la nuit. Le Courrier de Kinshasa tient du musicien Sampaio qu’il a été alors acheminé dans un centre de santé de son quartier qui a recommandé son transfert dans un grand centre hospitalier pour une meilleure prise en charge médicale. C’est à l’arrivée à l’hôpital Bondeko à Limete vers 1h00 du matin qu’a été effectué le constat de sa mort.

Le chorégraphe est reconnu dans la scène musicale congolaise comme un vétéran qui a marqué son temps et traversé plusieurs générations.  Demeuré actif jusqu’à ses derniers moments, Lambio Lambio, alias Ndoki ya ndombe, avait depuis quelques années essayé de tenter sa chance comme patron d’orchestre mais il doit son renom à son talent de chorégraphe. Pour ce qui est de sa réputée carrière dans la danse, on lui reconnaît le mérite d’avoir prêté ses services à plusieurs orchestres, même si Viva la Musica reste la collaboration qui a le plus marqué les esprits. En effet, il en a été le chorégraphe attitré de 1996 à 2005 avec la relance de l’orchestre à l’époque de Nouvelle Écriture. L’on retient que sa plus notable contribution dans le groupe de feu Papa Wemba se rapporte à la création des Fioti fioti et des Nion-Nion.

C’est une longue carrière, l’on évoque cinquante ans d’activité, commencée au sein de Chem Chem Yetu qui a été enrichie par plusieurs collaborations et rencontres dans des univers musicaux diversifiés. En effet, il est bon de rappeler qu’il a travaillé avec la défunte Abeti Masikini, mais que sa notoriété a été littéralement établie en qualité de chorégraphe de plusieurs groupes musicaux de la troisième génération de la rumba congolaise. Quoiqu’il sied de signaler qu’il a œuvré un moment dans l’OK Jazz et même dans Bana OK, après la disparition du Grand maître Franco Luambo Makiadi. Il nous revient du reste que Ndoki ya Ndombe a également servi auprès de la Cléopâtre Mbilia Bel. Koffi Olomide ainsi que Fally Ipupa ont également eu recours à son savoir-faire.

Avec Adiac-Congo

Hommage : un buste de Papa Wemba bientôt érigé à Matonge

avril 20, 2023

La sculpture sera inaugurée sur l’avenue du Stade, dans la cadre des festivités marquant la commémoration des 7 ans de la disparition d’Ekumani, le 24 avril.

A’Salfo déposant sa gerbe de fleurs sur la tombe de Papa Wemba l’an dernier (DR)Initiative de l’association Bana Kin présidée par le vice-ministre provincial des Mines, Godard Motemona, la pose du buste de Papa Wemba devrait se faire le jour anniversaire de son décès. Aux dires de Didier Bokelo, directeur administratif de Viva la Musica, il sera érigé en face du Stade Tata Raphael. Il a souligné que l’orchestre du regretté chanteur mort sur scène, en Côte d’Ivoire, a prévu deux cérémonies à cette date. « En interne, nous avons programmé le dépôt de gerbes de fleurs au cimetière, dans la matinée, et une messe d’action de grâces en début de soirée, à la paroisse Saint-Joseph », a-t-il dit au Courrier de Kinshasa.

La même source a indiqué que « Les villageois de Molokaï », à savoir les habitants des avenues Masimanimba, Oshwe, Lokolama, Kanda-Kanda et Inzia constituant le fief de feu Papa Wemba organisent un festival, du 20 avril au 2 mai, le long du réputé couloir Madiakoko. Viva la Musica devrait s’y produire le 24 avril. La programmation, à l’image des précédentes manifestations tenues dans le même cadre, prévoit les prestations de plusieurs orchestres de la ville. De manière générale, elle est faite de concerts, parades de sapeurs et projections de films divers, séries de documentaires sur Papa Wemba et l’incontournable « La vie est belle ».

De son côté, la Bracongo prévoit d’ériger un podium en face du Stade, en parallèle à l’organisation du couloir Madiakoko généralement sponsorisée par son concurrent, la Bralima. Les deux brasseries, chacune avec ses clients, vont investir Matonge pour le même événement qui tend à s’ériger en tradition annuelle. Le Festival Rumba de la Bracongo va donc aussi commémorer le septième anniversaire de la disparition de la star dans le quartier de sa jeunesse. Pour sa part, Viva la Musica montera sur le podium les 24 et 29 avril,  à l’ouverture et à la clôture des doubles manifestations qui se préparent à la mémoire de Bakala dia Kuba.

Rappelons que l’an dernier, à l’occasion de la commémoration des six ans du décès de Papa Wemba, le chanteur de Magic System, Salif Traoré, alias A’Salfo, alors présent à Kinshasa, avait personnellement déposé sa gerbe de fleurs sur sa tombe en pleurs. Il sied de rappeler que le patron de  Viva la Musica avait rendu l’âme, le 24 avril 2016, au Festival des musiques urbaines d’Anoumabo dont A’Salfo est le commissaire général.

Avec Adiac-Congo

RDC-Derniers hommages : une journée consacrée à Damien Pwono au Musée de Kinshasa

mars 16, 2023

L’Institut national des arts (INA) organise, le 18 mars, une cérémonie académique en mémoire de son regretté directeur général décédé  le  7 mars, à Pittsburgh, en Pennsylvanie.

Le programme des obsèques du Dr Damien Pwono aux États-Unis (DR)

Le programme des obsèques du Dr Damien Pwono aux États-Unis /DR

De nombreuses délégations et personnalités de la ville et étrangères sont attendues la matinée du 18 mars au Musée de Kinshasa. Quant à la cérémonie officielle d’hommage au Dr Damien Pwono Mandondo, elle débutera à 13h00 avec une procession dans l’enceinte du site. Le comité de gestion, les professeurs, les autorités décanales, le personnel scientifique et administratif le feront au pas d’une animation musicale orchestrée par l’INA. Il s’ensuivra une projection de témoignages glanés à travers le monde en prélude à l’hommage académique. Il sera clos par le témoignage du directeur général honoraire de l’INA, en l’occurrence le Pr Yola Lye Mudaba. Un intermède musical fera une transition entre ce premier moment et les témoignages successifs du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Muhindo Nzangi, du personnel de l’INA et de la coordination des étudiants de cet institut.

Un intermède théâtral est censé faire le pont entre cette première partie essentiellement académique organisée en une heure et la seconde qui sera animée par la grande famille du regretté directeur général résidant à Kinshasa. En effet, l’INA renseigne que cette dernière va entrer en danse à partir de 14h30. Les témoignages respectifs des amis et de la famille seront suivis d’un intermède musical qui donnera le ton de la fin de la cérémonie du jour à 15h30.

L’INA informe que le programme de la journée comprend un second moment fort. Pour ce faire,  la première étape organisée en présentiel à Kinshasa achevée, toute l’assistance assistera aux obsèques organisée aux États-Unis par visioconférence. Ainsi, c’est à partir de 15h 35 que sera établie une connexion permettant de suivre la cérémonie de Pittsburgh en direct, fait-on savoir.

Célébration de la vie d’un grand homme

Il est bon de souligner que la famille vivant aux États-Unis, de son côté, commence son programme funéraire ce 17 mars à partir de 15h00, heure de Pittsburgh. Pour cela, elle a invité ses amis et connaissances à « La célébration de la vie » de leur cher « bien-aimé mari, père, fils et frère » disparu. La première partie consistera à s’incliner devant la dépouille. Elle devrait durer quatre heures, soit de 15h00 à 19h00. Puis, l’on procèdera, à partir de 19h15, à la cérémonie proprement dite qui est désignée de la sorte : « Hommage et célébration de la vie d’un grand homme ». Tout le reste de la nuit sera meublé par un hommage évangélique ponctué par des chants congolais. Ce, à partir de 21h30.

En ce qui concerne le service funéraire auquel Kinshasa assistera en ligne, il débutera à 10h00, heure de de Pittsburgh, à la Saint-Jude Parish – Sacred Heart Church. L’office de l’Eglise catholique sera suivi de l’inhumation au cimetière Allegheny (Allegheny Cemetery), l’un des plus grands et des plus anciens lieux de sépulture de la ville pennsylvanienne. Tout comme à Kinshasa, le cocktail servi à la suite de l’enterrement marquera le clou de la longue journée. Dans la capitale congolaise, il débutera à 9h30 en musique, dans la méditation.

Avec Adiac-Congo par Nioni Masela

RDC: Les dandys « sapeurs » font leur show à Kinshasa

février 11, 2023
Les dandys "sapeurs" font leur show a Kinshasa
Les dandys « sapeurs » font leur show à Kinshasa© AFP/ALEXIS HUGUET

Tenues excentriques et griffes de luxe, air bravache et démarche balancée, les dandys « sapeurs » congolais paradent à Kinshasa près de la tombe de leur idole, en ce 10 février, jour anniversaire de sa mort survenue il y a 28 ans.

Des dizaines d’entre eux se sont retrouvés vendredi, comme chaque année, pour célébrer Stervos Niarcos, dont la chanson « La religion Ya Kitendi », en 1989, a érigé la recherche vestimentaire en sens de la vie.

« Kitendi » signifie « tissu » en lingala, une des langues nationales de la République démocratique du Congo, parlée également de l’autre côté du fleuve Congo, à Brazzaville.

Ces adeptes de la « Sape », pour « Société des ambianceurs et des personnes élégantes », ont commencé leur show sur le boulevard du 30 Juin, la plus grande artère de la Gombe, quartier le plus opulent de Kinshasa.

Ils se sont ensuite rassemblés dans le cimetière attenant au boulevard, autour de la tombe de leur « pape » à eux.

Devant journalistes et curieux, ils prennent la pose, exhibent un mélange flamboyant et parfois cocasse de vêtements de marque et de créations très personnelles.

Ibrahim, par exemple, porte une veste de costume et une longue cape blanche sur une jupe à carreaux qui lui arrive aux chevilles.

Un sapeur de 52 ans, qui se fait appeler Maître Contrebasse, frime avec sa salopette bleue signée du styliste japonais Yohji Yamamoto. « Ça coûte très cher », déclare le quinquagénaire, qui se dit professeur de mathématiques.

Beaucoup dépensent des sommes folles pour répondre aux critères de la Sape, dans un pays dont les deux tiers des quelque 100 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté – 2,15 dollars par jour selon la Banque mondiale.

D’autres font avec les moyens du bord et l’inspiration.

Kadhi Kadhitoza, 53 ans, a fabriqué lui-même son costume de toile locale, avec des cauris comme boutons.

« Un truc que Dieu a créé »

Il considère Niarcos comme « le pape » des sapeurs. D’ailleurs, dit-il, « les habits, c’est un truc que Dieu a créé », à l’origine pour couvrir la nudité d’Adam et Eve après qu’ils ont péché dans le jardin d’Eden.

Le Congo a des sapeurs mais est aussi très croyant. « Tout le monde a sa façon de prier », constate Kadhi Kadhitoza.

Devant la tombe de Niarcos, certains énumèrent, en forme de prière, les marques des vêtements qu’ils portent. Souliers Givenchy, jupe Comme des Garçons, chapeau Kenzo…

Un sapeur dirige une prière. « Ô, Dieu de la Sape », lance-t-il. « Nous te prions. Tu fus le premier styliste, le premier modéliste, qui n’a point voulu voir la nudité de l’homme après le péché d’Adam ».

La tradition des dandys d’Afrique centrale, née au Congo-Brazzaville, trouve ses origines à l’époque coloniale, dans la rencontre entre les Africains et la mode européenne.

Le phénomène des sapeurs s’est accentué dans l’ex-Congo belge durant le boom économique de l’après-guerre, explique l’écrivain André Yoka Lye, professeur et ancien directeur de l’Institut national des arts de Kinshasa.

Les adeptes du mouvement voulaient imiter le style européen et vivre joyeusement. Mais leurs motivations ont changé quand le Congo a plongé dans la crise après l’indépendance en 1960.

Le sapeur se livre à « une sorte de démonstration de force au-dessus de ses moyens », analyse le professeur, « d’où son côté excentrique ».

Yoka Lye pense que beaucoup de ces sapeurs modernes sont frivoles, surtout au vu de la guerre qui sévit dans l’est du pays.

La région est en proie aux violences de groupes armés depuis près de 30 ans et vit une crise aiguë depuis la résurgence fin 2021 de la rébellion du « M23 », qui s’est emparée de larges pans de territoire dans le Nord-Kivu.

« Nous sommes en guerre. Nous ne devrions pas nous habiller comme des clowns de cirque », lâche Yoka Lye.

Il y a néanmoins des allusions à cette guerre dans la parade des sapeurs.

Des perles gouttent des lunettes d’un dandy. Elles représentent les larmes des gens de l’Est, dit-il.

Kadhi Kadhitoza, avec son costume fait maison, considère simplement que la tradition de la Sape est indissociable de la culture congolaise. « C’est pour les Congolais, pour nous ».

Avec Le Point.fr par AFP

RDC: Le pape invite les jeunes Congolais à être « acteurs » de l’avenir du pays

février 2, 2023
Le pape invite les jeunes Congolais a etre "acteurs" de l'avenir du pays
Le pape invite les jeunes Congolais à être « acteurs » de l’avenir du pays© AFP/Arsene Mpiana

Accueilli dans une ambiance surchauffée jeudi dans le grand stade de Kinshasa, le pape François a invité les jeunes à être « acteurs » de l’avenir de la République démocratique du Congo (RDC), en proie au chômage et à des violences endémiques.

Au rythme des tambours, des chants et des danses traditionnelles, le chef de l’Eglise catholique a fait une entrée digne d’une rock star au stade des Martyrs à bord de sa « papamobile », saluant et bénissant la foule sur fond d’une sono endiablée.

Plus de 65.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à cette rencontre, avides de message de paix dans ce pays très catholique rongé par des exactions meurtrières à l’est.

Face au « tribalisme » et à « l’individualisme », François a appelé les fidèles à privilégier la « communauté », les invitant à prendre leur voisin par la main puis à faire silence en pensant « à des personnes qui (les) ont offensés ».

Le pape a aussi vilipendé la corruption, un fléau en RDC. « Tous ensemble disons: +pas de corruption+ ! », a demandé le pape, pendant que certains fidèles lançaient un slogan hostile au président Félix Tshisekedi.

« Tu es indispensable et responsable de ton Église et de ton pays. Tu appartiens à une histoire plus grande qui t’appelle à être acteur », a-t-il lancé alors que les conflits, le chômage et les luttes de pouvoir assombrissent l’avenir de la RDC, où environ 60 % des habitants ont moins de 20 ans.

Dans les tribunes, des milliers d’adolescents, étudiants mais aussi des parents chantaient en frappant des mains, sous une chaleur intense. Beaucoup étaient vêtus de T-shirts, chemises ou casquettes à l’effigie de Jorge Bergoglio, premier pape à visiter le pays depuis Jean Paul II en 1985.

« Le M23 tue une multitude d’entre nous à l’est, j’aimerais que tout cela s’arrête car ça dure depuis trop longtemps », a confié à l’AFP Sheila Mangumbu, 21 ans, en référence au groupe rebelle accusé par le gouvernement d’être soutenu par le Rwanda.

Le pape de 86 ans, qui se déplace en chaise roulante en raison de douleurs au genou, a ensuite rencontré le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde à la nonciature apostolique, « ambassade » du Saint-Siège en RDC.

Jeudi après-midi, lors d’une rencontre avec des prêtres et religieux à la cathédrale Notre-Dame du Congo, grande édifice de briques orangées construit en 1947, il a invité l’assemblée à ne pas céder à la « tentation du confort mondain ».

Contre-pouvoir

Malgré l’influence croissante des Eglises évangéliques depuis les années 1990, l’Eglise catholique conserve un rôle majeur dans l’éducation, la culture, la politique ou la tenue des infrastructures socio-sanitaires en RDC, où elle a souvent fait office de contre-pouvoir.

Très attendue, cette visite entourée d’une immense ferveur a été marquée mercredi par une séquence chargée d’une lourde émotion, quand François a lancé un « vibrant appel » devant les « cruelles atrocités » perpétrées dans l’est du pays, après avoir entendu les témoignages de victimes.

« Vos larmes sont mes larmes, votre souffrance est ma souffrance », a lâché François, qui entend attirer l’attention sur les drames frappant certaines « périphéries » du monde.

Le souverain pontife s’est également « indigné » de « l’exploitation, sanglante et illégale, de la richesse » de la RDC, où les violences de groupes armés ont tué des centaines de milliers de personnes et jeté des millions d’autres sur les routes.

Mercredi, le pape avait célébré une messe en plein air qui a, selon les autorités, rassemblé plus d’un million de fidèles, sur un aéroport de l’est de la capitale.

Vendredi matin, il prononcera un dernier discours devant les évêques congolais avant de rejoindre Juba, capitale du Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde et parmi les plus pauvres de la planète.

Attendu à 15H00 (13H00 GMT), le pape rendra une visite de courtoisie au président et aux vice-présidents, puis prononcera un discours aux autorités au palais présidentiel.

Il s’agit du quarantième voyage international du chef de l’Église catholique depuis son élection en 2013, le troisième en Afrique sub-saharienne.

Par Le Point avec AFP

RDC: Arrivée du Pape François à Kinshasa

janvier 31, 2023
Avec KTO

Le Pape s’est envolé pour la RDC et le Soudan du Sud

janvier 31, 2023
Le Pape François se recueille devant le Monument aux morts de Kindu, à Fiumicino.

En arrivant à l’aéroport de Fiumicino, la voiture du Saint-Père s’est arrêtée brièvement près du Monument aux morts de Kindu

François a quitté l’aéroport de Fiumicino à 8h29, heure de Rome, à bord d’un vol ITA Airways et arrivera en République démocratique du Congo à 15h00 ce mardi 31 janvier. L’évêque de Rome sera à Kinshasa, la capitale congolaise, jusqu’au vendredi 3 février avant de décoller pour Juba, capitale sud-soudanaise, du 3 au 5 février, pour accomplir son pèlerinage de paix.

Le Pape a entamé son 40e voyage apostolique «œcuménique de paix» comme il l’a lui-même appelé dimanche 29 janvier à la fin de l’angélus, qui le conduira dans deux pays de la périphérie du monde, tous deux traversés par la très forte contradiction d’avoir un sous-sol très riche mais des populations rongées par la pauvreté et la violence. La République démocratique du Congo et le Soudan du Sud attendent le Souverain pontife après de longs mois d’attente, depuis le report de la visite initialement prévue en juillet dernier.

Rencontre avec des migrants et des réfugiés

L’Airbus A350 d’ITA Airways a décollé à 8h29, destination de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo. François, qui hier soir, à la veille de son voyage, s’est rendu en la basilique Sainte-Marie-Majeure pour prier devant l’icône de la Vierge Salus Populi Romani et lui confier son prochain voyage, avant de quitter la Maison Sainte-Marthe et de se rendre à l’aéroport, a rencontré une dizaine de migrants et de réfugiés de la République démocratique du Congo et du Soudan du Sud, accueillis et soutenus, avec leurs familles, par le Centre Astalli de Rome. Ils étaient accompagnés du préfet du dicastère pour le Service de la charité, le cardinal polonais Konrad Krajewski.

François, «un pèlerin de la paix» en RDC et au Soudan du Sud

29/01/2023

À Fiumicino, hommage aux morts de Kindu

En arrivant à l’aéroport de Fiumicino, la voiture du Saint-Père s’est arrêtée brièvement près du Monument aux morts de Kindu, dans le Maniema, à la mémoire de 13 aviateurs italiens tués au Congo le 11 novembre 1961. Aux victimes de ce massacre sanglant et à tous ceux qui ont perdu la vie en participant à des missions humanitaires et de paix, le Pape François a dédié une prière, puis s’est dirigé vers l’avion qui le conduira à Kinshasa. À partir du 3 février, François se rendra à Juba, capitale du Soudan du Sud, où il restera jusqu’au 5 février, jour de son retour à Rome.

Paix et œcuménisme

Le thème de la paix sera au cœur de la présence du Pape dans ces deux pays. La rencontre avec la chrétienté africaine sera la confirmation de l’attention que François porte à ce continent, d’abord en RDC, déchirée au fil des ans par un conflit qui voit un nombre impressionnant de guérillas, et ensuite au Soudan du Sud, un pays très jeune, né en 2011, où malgré les accords de 2018 qui ont tenté de mettre fin à la guerre civile, la paix n’est jamais arrivée, et où en plus de la violence, la pauvreté, la famine et le changement climatique dévastent le pays. Un voyage à Juba que François fera avec le primat anglican Justin Welby et le modérateur de l’assemblée générale de l’Église d’Écosse, Iain Greenschields, témoignant de l’éminente valeur œcuménique de la visite. Dans les deux pays, on s’attend à l’émotion de rencontrer des victimes dans l’est du Congo et, au Soudan du Sud, des personnes déplacées à l’intérieur du pays.

Après un vol d’une durée de 6h50 minutes, le Pape arrivera à Kinshasa à 15 heures à l’aéroport international de N’djili, où il sera accueilli par le nonce apostolique Mgr  Ettore Balestrero et le Premier ministre du pays. Après l’accueil officiel, les délégations se rendront au Palais de la Nation, où François sera accueilli par le président de la République Félix Tshisekedi Tshilombo.

Avec La Croix

Visite du pape en RDC : le souverain pontife invité à la prison centrale de Makala

janvier 30, 2023

S’appuyant sur la demande des prisonniers et détenus de confession religieuse catholique, la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) a appelé le pape François à visiter la prison centrale de Makala en vue de se rendre compte des conditions carcérales dans cette institution.

Le pape François/DR

« La FBCP informe l’opinion tant nationale qu’internationale que lors d’une de ses visites de monitoring des droits de l’homme à la prison centrale de Makala en date du 28 janvier 2023, les prisonniers et détenus préventifs chrétiens catholiques ont invité le pape François à la prison centrale de Makala pour aller constater leur ras-le-bol. », a fait savoir cette organisation dans un communiqué du 30 janvier.

Cette demande des pensionnaires de la principale maison carcérale de Kinshasa est motivée par la surpopulation constatée, la malnutrition, le manque de médicaments ainsi que les conditions de détention infra-inhumaines, les décès quotidiens, les conditions sanitaires déplorables et la lenteur des procédures judiciaires, etc.

La FBCP rappelle, en effet, que cette prison était construite par les colons belges avec une capacité de 1 500 places. Aujourd’hui, fait-elle savoir, elle héberge plus de 11 500 pensionnaires dont 2 750 seulement sont condamnés.

Elle indique que le 28 janvier vers 14 h, son équipe de monitoring a vu arriver plus de cent détenus, pieds nus, avec comme seul habit des culottes. « Ceci viole les articles 12 et  16 de la Constitution congolaise du 18 février 2006. Et, nous dénonçons les mauvaises conditions dans lesquelles les détenus sont transférés des parquets et cachots vers les prisons. C’est vraiment très inhumain », a-t-elle souligné.

La FBCP a souligné, par ailleurs, avoir été informée que malgré la grâce présidentielle accordée, certains bénéficiaires ne sont pas encore libérés. Elle demande au cardinal Ambongo  de transmettre cette demande des fidèles catholiques de la prison centrale de Makala au pape François. Elle attend aussi  que les autorités envisagent des sanction très sévères contre certains magistrats indisciplinés qui sont à la base de la surpopulation carcérale pour éviter le pire qui pointe à l’horizon ; l’accélération des procédures judiciaires ; l’amélioration des conditions des prisonniers et détenus préventifs dans tout le pays; l’exécution sans tarder de la mesure de grâce présidentielle.

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

RDC-Disparition : Félix Tshisekedi a rendu hommage au caporal Kunyuku

janvier 7, 2023

Le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a déposé une couronne de fleurs devant la dépouille de l’illustre personnage avant que le Premier ministre et les officiels présents à l’ émouvante cérémonie ne fassent de même.

Félix Tshisekedi s’inclinant devant le cercueil du disparu

Le chef de l’Etat a rendu hommage au caporal Albert Kunyuku Ngoma, le 6 janvier, à l’esplanade de la morgue de l’hôpital du cinquantenaire à Kinshasa. L’ancien combattant de la Deuxième Guerre mondiale (1940- 1945) est décédé depuis le 25 novembre 2022 à l’âge de 100 ans (il est né en 1922).

« Aux grands hommes, la patrie reconnaissante », dit-on. Le caporal Albert Kunyuku Ngoma a servi les forces armées congolaises, alors La force publique, depuis l’époque coloniale jusqu’à l’indépendance, soit de 1940 à 1960. Cela lui a valu une reconnaissance mondiale de part le fait qu’il a servi sous la bannière belge pour le Congo-Belge dans l’armée de la coalition pour mettre fin à la Deuxième Guerre mondiale et faire échec au régime Nazi.

Cette reconnaissance a été matérialisée par les différentes décorations honorifiques ici même au pays, en Russie par le président Poutine et l’année dernière où le roi Philippe des Belges l’a personnellement décoré en juin, à Kinshasa. A cela, il est à ajouter le fait que le réalisateur congolais Voto lui a même dédié deux films documentaires «  L’ombre des oubliés » et «  Mon caporal » pour saluer sa bravoure et pour réclamer ses droits.

Avec Adiac-Congo par Alain Diasso

Massacre dans l’est de la RDC : deuil national, plus « d’une centaine » de morts selon Kinshasa

décembre 3, 2022

Un deuil national de trois jours a débuté samedi 3 décembre en RDC après le massacre présumé de civils dans l’est du pays. Le gouvernement évoque désormais un bilan de plus d’une centaine de morts.

Des citoyens, fuyant les conflits dans la région de Kanyarushinya, arrivent dans la ville de Goma alors que les affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 se poursuivent en RDC, le 14 novembre 2022. © Photo by Augustine Wamenya / ANADOLU AGENCY / Anadolu Agency via AFP

L’armée et les autorités de la RDC ont accusé jeudi 1er décembre les rebelles du M23 d’avoir « lâchement assassiné » au moins 50 civils deux jours auparavant à Kishishe, un village du territoire de Rutshuru situé à environ 70 km au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu.

Le M23 a contesté être l’auteur de cette tuerie, dont le bilan reste difficile à établir de source indépendante faute d’accès à cette zone sous contrôle rebelle.

« Barbarie »

Lors du conseil des ministres qui s’est tenu vendredi, « le président de la République a dénoncé dans les termes les plus fermes le massacre contre plus d’une centaine de compatriotes à Kishishe, victimes de la barbarie » du M23, selon le compte rendu lu dans la soirée par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.

« En leur mémoire », le président Félix Tshisekedi, « a chargé le gouvernement de décréter trois jours de deuil national à observer à partir de ce samedi 3 décembre », a-t-il poursuivi, précisant que les drapeaux seraient mis en berne sur tout le territoire durant cette période.

Enquêtes

Le deuil s’achèvera lundi avec l’organisation d’un « téléthon » destiné à collecter des fonds pour « la réponse humanitaire » à apporter aux victimes des violences dans l’est du pays, a ajouté le porte-parole.

Depuis que des informations ont fait état de ce massacre, les appels à une enquête indépendante se sont multipliés. Lors du même conseil des ministres, le président « a demandé à la ministre de la Justice d’ouvrir sans délai une enquête au niveau interne et en même temps d’oeuvrer en faveur d’une enquête internationale pour faire la lumière sur ce crime de guerre », a encore déclaré le porte-parole.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)