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Irak/Kurdistan: ruée dans les magasins à Kirkouk avant le référendum

septembre 23, 2017

Kirkouk (Irak) – Les habitants de la ville multicommunautaire de Kirkouk, au nord de Bagdad, se ruaient samedi dans les magasins à l’approche du référendum controversé sur l’indépendance du Kurdistan irakien, prévu lundi, a constaté un journaliste de l’AFP.

La province de Kirkouk ne figure pas dans les trois provinces qui forment la région autonome du Kurdistan irakien mais cette zone pétrolière que se disputent Bagdad et Erbil a été incluse dans le référendum, au grand dam du Premier ministre irakien Haider al-Abadi.

Les habitants de la capitale provinciale craignent une détérioration de la situation en cas de tenue du référendum.

« Les prix de la nourriture ont augmenté de 20%. Ce que font les politiciens bénéficie uniquement aux commerçants et ce sont les habitants pauvres qui trinquent », a affirmé à l’AFP Omran Khodr, vendeur sur un marché.

Kirkouk, où se côtoient des Kurdes, des Arabes et des Turkmènes, est une zone disputée entre le gouvernement de Bagdad et les Kurdes d’Irak. Ces derniers affirment qu’elle leur revient historiquement, arguant que l’ancien dictateur Saddam Hussein les en a chassés et les a remplacés par des Arabes.

Cette ruée sur les magasins s’est produite au moment où l’organisme chargé d’organiser le référendum d’indépendance du Kurdistan irakien annonçait que la consultation aurait bien lieu lundi comme prévu.

« Le référendum aura lieu le jour prévu », le 25 septembre, a affirmé le Comité supérieur pour le référendum.

Dans le même temps, les divergences entre les deux grands partis kurdes traditionnels, le Parti démocratique du Kurdistan (PDK de Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien) et l’Union Patriotique du Kurdistan (UPK de Jalal Talabani), apparaissent au grand jour.

Car si M. Barzani tient à son référendum, Mullah Bakhtiar, membre du bureau politique l’UPK a affirmé à des journalistes que son parti « estime que l’alternative (au referendum) proposée par l’ONU et les grandes puissances est acceptable ».

« Nous pensons qu’en prenant en considération les conditions internationales (…), la proposition (…) répond aux objectifs stratégiques de notre peuple et nous avons informé Massoud Barzani et le PDK de notre position », a-t-il ajouté.

Le refus de l’UPK de participer au référendum réduirait grandement la portée de la consultation car si le PDK contrôle les provinces d’Erbil et de Dohouk, l’UPK tient celle de Souleimanyeh et la ville de Kirkouk.

La venue à Bagdad d’une délégation kurde n’a pas donné de résultats. La Coalition nationale, qui regroupe les organisations chiites, a affirmé après la rencontre qu’il n’y aurait aucune négociation si le référendum avait lieu.

Selon les autorités kurdes, une victoire du « oui » n’entraînera pas illico l’annonce de l’indépendance du Kurdistan irakien mais constituera un moyen de pression pour arracher à Bagdad des concessions sur des contentieux liés au pétrole et aux finances.

Mais Massoud Barzani subit depuis quelques jours des pressions et menaces internationales croissantes pour annuler cette consultation, qu’il a initiée.

Samedi, le Premier ministre turc Binali Yildirim a averti que la réponse de son pays au référendum d’indépendance du Kurdistan irakien aura des volets « sécuritaire » et « économique ».

Romandie.com avec(©AFP / 23 septembre 2017 18h08

Irak: l’EI a exécuté 20 opposants dans le nord

mars 9, 2015

Bagdad – Le groupe extrémiste sunnite Etat islamique (EI) a exécuté 20 personnes qui voulaient s’engager dans une milice combattant les jihadistes dans la province septentrionale de Kirkouk, ont indiqué lundi les autorités irakiennes.

L’exécution de ces hommes, volontaires pour rejoindre les forces paramilitaires des Unités de mobilisation populaires, s’est déroulée dans la ville de Hawijah, selon un officier de police et deux responsables locaux.

Leur mise à mort n’a pas pu être confirmée indépendamment mais elle a été illustrée par une série de photos très crues diffusées sur internet.

Ces photos portant le sigle de l’EI montrent les corps de plus d’une dizaine d’hommes morts suspendus par les pieds à des poteaux visiblement électriques. Les légendes précisent qu’il s’agit de membres des Unités de mobilisation populaire, vraisemblablement des chiites.

L’armée irakienne et ses alliés, principalement les forces kurdes, des miliciens chiites et des combattants de tribus sunnites, ont lancé il y a une semaine une vaste offensive pour reprendre la ville stratégique de Tikrit.

Située à 160 km au nord de Bagdad, cette ville dont la population est majoritairement arabe sunnite, avait été prise par le groupe jihadiste en juin 2014 lors de sa fulgurante percée en Irak, qui lui a permis de s’emparer de vastes régions dans le nord et l’ouest du pays.

Les forces kurdes ont par ailleurs lancé lundi une offensive dans des zones au sud et à l’ouest de la ville de Kirkouk, accroissant ainsi la pression sur les derniers bastions jihadistes à l’est du Tigre.

Romandie.com avec(©AFP / 09 mars 2015 13h20)

Irak: 100.000 chrétiens déplacés, les jihadistes enlèvent les croix des églises

août 7, 2014

Kirkouk (Irak) – Les jihadistes qui se sont emparés jeudi de plusieurs villes du nord de l’Irak ont poussé à la fuite 100.000 chrétiens, et ont retiré les croix des églises, a déclaré jeudi le patriarche chaldéen Louis Sako, évoquant un désastre humanitaire.

Il y a 100.000 déplacés chrétiens qui ont fui avec rien d’autre que leurs vêtements sur eux, certains à pieds, pour se rendre dans la région du Kurdistan, a expliqué à Kirkouk le patriarche chaldéen Louis Sako à l’AFP.

C’est un désastre humanitaire. Les églises (des villes prises) sont occupées, leurs croix ont été enlevées, a-t-il ajouté. De plus, 1.500 manuscrits ont été brûlés.

Des jihadistes se sont emparés jeudi de Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d’Irak avec 50.000 habitants, et d’autres zones de la province de Ninive, dont Mossoul (nord) est la capitale.

Les combattants de l’État islamique (EI) ont pris position dans la nuit, après le retrait des forces kurdes, ont expliqué des habitants.

Je sais maintenant que les villes de Qaraqosh, Tal Kayf, Bartella et Karamlesh ont été vidées de leurs habitants et sont maintenant sous le contrôle des insurgés, a déclaré à l’AFP Mgr Joseph Thomas, archevêque chaldéen de Kirkouk et Souleimaniyeh.

Des combattants de l’EI ont attaqué hier (mercredi) soir la plupart des villages des plaines de Ninive, en tirant au mortier et en s’emparant de plusieurs d’entre eux, a expliqué le patriarche Sako.

Le gouvernement comme les autorités kurdes sont incapables de défendre notre peuple. Il faut qu’ils travaillent ensemble, avec un soutien international et un équipement militaire moderne, a-t-il ajouté.

Aujourd’hui, nous lançons un appel avec beaucoup de douleur et de tristesse, au conseil de sécurité de l’ONU, à l’Union européenne et aux organisations humanitaires, pour qu’ils aident ces gens en danger de mort, a-t-il insisté.

J’espère qu’il n’est pas trop tard pour éviter un génocide, a ajouté le patriarche.

Romandie.com avec(©AFP / 07 août 2014 12h09)

Les jihadistes avancent vers Bagdad, possibles frappes aériennes américaines

juin 12, 2014

Bagdad – Les combattants jihadistes avançaient jeudi vers la capitale Bagdad après s’être emparés de larges territoires du nord-ouest de l’Irak face à une armée en déroute, les États-Unis n’excluant pas de frappes aériennes pour enrayer l’offensive extrémiste.

Craignant un assaut contre Kirkouk, les forces kurdes ont pris le contrôle total de cette ville pétrolière multiethnique située à 240 km au nord de Bagdad et de ses alentours après le retrait de l’armée irakienne.

Le Parlement a annulé, faute de quorum, sa réunion visant à décréter, à l’appel du gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, l’état d’urgence dans le pays, plongé dans la tourmente depuis la prise mardi de la deuxième ville d’Irak, Mossoul, de sa province, Ninive, et de régions des provinces voisines de Kirkouk et Salaheddine.

Face à cette offensive d’envergure de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), et l’impuissance de l’armée à la contenir, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit à huis clos à partir de 15H30 GMT, avec une intervention de l’envoyé spécial de l’ONU en Irak, Nickolay Mladenov, par vidéo-conférence.

Dans un enregistrement sonore mercredi, l’un des dirigeants de l’EIIL, Abou Mohammed al-Adnani, a appelé les insurgés à marcher sur Bagdad et les villes saintes chiites de Kerbala et Najaf (centre) critiquant M. Maliki pour son incompétence.

Jeudi, les jihadistes étaient à 90 km au nord de Bagdad, après s’être emparés de Dhoulouiya en contournant la cité de Samarra qu’ils n’ont pu prendre, selon un policier et des habitants. Les hommes armés sillonnaient les rues et la police y étaient absents.

– Kirkouk sous contrôle kurde –

L’EIIL a en outre avancé vers la province de Diyala (centre), voisine de celle de Bagdad, en prenant plusieurs villages aux alentours, ont précisé des responsables.

Selon des experts, l’EIIL est constitué en grande partie en Irak d’ex-cadres et membres des services de sécurité du président Saddam Hussein, renversé après l’invasion américaine en 2003.

Alors que l’armée ne parvient le plus souvent pas à stopper la progression fulgurante des extrémistes, M. Maliki, honni par les jihadistes, a appelé toutes les tribus à former des unités de volontaires pour combattre avec ses forces les insurgés.

Outre des territoires du nord, les combattants aguerris de l’EIIL, considéré comme l’un des groupes les plus dangereux au monde par les États-Unis, contrôlent déjà des régions de la province occidentale d’Al-Anbar depuis janvier.

A Mossoul, l’EIIL continuait de détenir une cinquantaine de citoyens turcs pris en otages au consulat, de même que 31 chauffeurs turcs dans la province.

Environ un demi-million d’habitants de Mossoul ont fui leurs foyers, craignant pour leur vie.

A Kirkouk, c’est la première fois que les forces kurdes contrôlent totalement la ville où normalement la sécurité est assurée par une force de police conjointe formée d’éléments arabes, kurdes et turkmènes.

Nos forces ont achevé leur déploiement autour de Kirkouk et nous contrôlons désormais toute la ville, a dit un commandant des peshmergas, en assurant qu’elles ne permettraient pas l’entrée d’un seul membre de l’EIIL.

En vue d’enrayer l’offensive islamiste, les États-Unis qui ont retiré fin 2011 leurs troupes d’Irak au terme d’un très lourd engagement militaire pendant huit ans, envisagent plusieurs options pour aider Bagdad, dont des frappes menées par des drones, selon un responsable américain.

– ‘Echec total’ de Washington –

La diplomatie américaine s’est défendue d’avoir été prise par surprise, affirmant avoir exprimé depuis des mois ses inquiétudes sur la menace terroriste de l’EIIL et a dit que Washington se tient prêt à venir en aide à Bagdad.

Mais Washington et Londres ont exclu de renvoyer des troupes au sol dans ce pays.

Pour la Russie, les développements en Irak illustrent l’échec total de l’intervention américaine et britannique dans ce pays.

Allié de M. Maliki, l’Iran chiite, par la voix de son président Hassan Rohani, a promis de lutter contre le terrorisme en Irak, sans en dire plus sur les actions qu’il pourrait entreprendre.

L’EIIL, qui ambitionne d’installer un État islamique, a l’appui de tribus anti-gouvernementales et jouit d’un certain soutien parmi la minorité sunnite qui s’estime marginalisée par le pouvoir chiite.

Basé dans l’ouest irakien, il s’est infiltré en Syrie voisine via la frontière très poreuse, où il combat aujourd’hui d’autres groupes rebelles qui l’accusent de multiples abus -rapts et exécutions. Il tient en Syrie de larges secteurs de la province pétrolière de Deir Ezzor (nord-est), faisant craindre une unité territoriale avec le nord-ouest irakien.

Les troupes irakiennes, formées par les États-Unis à partir de zéro et après l’exclusion des soldats sous Saddam Hussein, n’ont jamais réussi à devenir une véritable force armée et faire cesser les attentats qui ensanglantent le pays depuis un an et demi.

Romandie.com avec(©AFP / 12 juin 2014 13h23)

L’Irak s’effondre sous l’assaut de centaines de jihadistes

juin 10, 2014

Des centaines de jihadistes se sont emparés mardi de Mossoul, deuxième ville d’Irak, de la province de Ninive, de plusieurs parties de Kirkouk et de deux secteurs de Salaheddine, dans le nord de Bagdad. Le Premier ministre a demandé l’état d’urgence et le gouvernement va armer les citoyens prêts à se battre, tandis que des milliers de civils prenaient la fuite.

« Toute la province de Ninive est tombée aux mains des insurgés », a annoncé le chef du Parlement Oussama al-Noujaïfi lors d’une conférence de presse, précisant qu’il n’avait « aucun contact » avec le Premier ministre et chef de l’armée Nouri al-Maliki.

Oussama al-Noujaïfi a souligné la « nécessité de mobiliser toutes les forces et d’alerter les dirigeants dans le monde pour faire face à cette offensive terroriste (…). Si on n’arrête pas cette offensive sur les frontières de Ninive, elle va s’étendre à tout l’Irak », a-t-il averti.

L’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), qui contrôle déjà Fallouja et plusieurs autres secteurs de la province occidentale d’Al-Anbar à majorité sunnite, a revendiqué sur Twitter les attaques menées dans Ninive. Il a affirmé avoir saisi des armes par milliers.

Proches de Bagdad

Au nord de Bagdad, les insurgés ont pris sous leur contrôle les régions de Siniyah et Souleimane-Bek, après le retrait des forces de sécurité, ont indiqué le général de l’armée et un responsable local.

Les jihadistes, des rebelles sunnites dont ceux de l’EIIL, ont également progressé dans une autre province du nord du pays, celle multi-communautaire de Kirkouk où ils se sont emparés de plusieurs secteurs.

Face à l’assaut, des centaines de familles ont pris le chemin de l’exode, chargées, à pied ou en voiture. Un journaliste de l’AFP fuyant lui-même Ninive avec sa famille a fait état de commerces fermés, d’un commissariat incendié, de véhicules des forces de sécurité brûlés ou abandonnés.

Soutien américain

Les États-Unis ont plaidé en faveur d’une « réaction ferme et coordonnée ». Washington s’est dit prêt à fournir à Bagdad « toute l’aide nécessaire » pour mener la contre-offensive à bien.

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