Posts Tagged ‘kofi annan’

Ghana/Derniers hommages à Kofi Annan: un homme d’un « optimisme tenace »

septembre 13, 2018

Le cercueil de Kofi Annan est soulevé dans le Centre international de conférences d’Accra, où ont lieu les funérailles nationales de l’ancien secrétaire général de l’ONU / © AFP / PIUS UTOMI EKPEI

Famille et dirigeants du monde entier ont rendu un dernier hommage à l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, homme « d’un optimisme tenace », comme l’a qualifié sa famille, lors des funérailles nationales qui se sont déroulées jeudi matin au Ghana, son pays natal.

« Nous avons perdu un frère, un mari, un père, un grand-père et un oncle, un homme aux convictions profondes déterminé à nous inculquer les valeurs d’honnêteté, de justice et de bonté, de la même manière qu’il promouvait la paix et les droits de l’homme dans le monde », a déclaré son frère Kobina.

« C’était un homme d’un optimisme tenace », a approuvé sa fille Amma Annan.

António Guterres, actuel secrétaire général de l’ONU et « ami personnel » de M. Annan, comme il l’a rappelé lors de son discours, a honoré un homme « digne », « courageux » et « moral ».

« Kofi Annan était les Nations Unies et les Nations Unies, c’était lui », a assuré M. Guterres, devant la veuve de Kofi Annan, la diplomate suédoise Nane Maria Annan, très émue.

Nane Maria, la veuve de Kofi Annan, lors de la cérémonie de funérailles nationales de l’ancien secrétaire général des Nations unies, le 12 septembre 2018 à Accra, au Ghana. / © AFP / Ruth McDowall

Son fils, Kojo, a rappelé les idéaux d’unité, d’égalité et de paix de son père. « Le plus bel hommage que l’on peut lui rendre est de suivre son exemple », a-t-il conclue à la fin de cette cérémonie, sobre et religieuse, dans le Centre international de conférences d’Accra.

Pendant plus de trois heures, les discours des proches ont alterné avec des chants religieux anglicans interprété par l’orchestre national ou des chœurs de musique classique.

Seule la famille et les plus proches se sont ensuite rendus au cimetière militaire d’Accra, où M. Annan sera mis en terre, mettant fin à un deuil national de trois jours.

– « Plus illustre » de sa génération –

Un portrait de Kofi Annan à l’entrée du Centre international de conférences d’Accra, où se déroulent les funérailles nationales de l’ancien secrétaire général des Nations unies, le 11 septembre 2018. / © AFP / CRISTINA ALDEHUELA

« Aujourd’hui, une page de l’histoire se tourne au Ghana. Nous rendons grâce à Dieu pour avoir utilisé Kofi Annan pour son œuvre en faveur de la paix et de l’humanité. Aujourd’hui, il a fini sa mission », a déclaré monseigneur Daniel Sarfo, évêque de Kumasi, ville d’origine de M. Annan.

Depuis lundi, des posters immenses avec son portrait ont été installés dans Accra pour rappeler que cet enterrement est avant tout « la célébration de la vie » de celui que le président ghanéen avait qualifié d’un des hommes « les plus illustres de sa génération ».

Lors de la cérémonie, Nana Akufo-Addo, l’a désigné comme une « icône des temps modernes ».

« L’avalanche des réactions que nous avons reçu de partout dans le monde donne la mesure de qui était cet homme: un homme qui a donné sa vie à faire la paix où il y avait des conflits, et à défendre les sans-voix », a ajouté le président ghanéen.

L’ancien secrétaire général des Nations unies Kifi Annan, lors d’une conférence de presse le 29 mars 2009 à New York. / © AFP/Archives / Timothy A. CLARY

Le cercueil de Kofi Annan, recouvert du drapeau vert, jaune, noir et rouge du Ghana, était présenté devant quelques centaines de personnes, dont, au premier rang, sa famille proche ainsi que le président ghanéen, le président ivoirien Alassane Ouattara et António Guterres.

Tous habillés de noir, trois anciens présidents ghanéens étaient également présents, ainsi que des chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest et des représentants de l’Union Européenne et la princesse Beatrix, ancienne reine des Pays-Bas, qui est une amie proche de la famille Annan.

– Prix Nobel de la Paix –

M. Annan, que certains considéraient comme une « rock star diplomatique » dans les cercles diplomatiques internationaux, a dirigé l’ONU de 1997 à 2006 et a été le premier originaire d’Afrique subsaharienne à parvenir à ce poste.

Début des funérailles nationales de Kofi Annan / © GHANAIAN TV/AFP / –

Il est décédé le 18 août à l’âge de 80 ans à son domicile en Suisse, où il a passé la majeur partie de sa vie, après une brève maladie.

Né à Kumasi, deuxième ville du pays et capitale de la région d’Ashanti, M. Annan a consacré quatre décennies de sa vie à l’ONU, où il a eu à affronter notamment les défis des guerres en Afghanistan et en Irak.

Annan a reçu le prix Nobel de la paix, après les attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis, conjointement avec l’ONU.

Après avoir quitté son poste de secrétaire général en 2006, il a continué son travail diplomatique, menant des médiations dans plusieurs conflits, en Birmanie ou au Kenya ou il est intervenu en tant que négociateur et initiateur d’un gouvernement de coalition entre le gouvernement et l’opposition après les violences électorales de 2007.

Romandie.com avec(©AFP / (13 septembre 2018 15h20)

Les Ghanéens rendent un dernier hommage à Kofi Annan

septembre 11, 2018

De nombreux Ghanéens en deuil ont rendu hommage mardi à l’ancien secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, l’un des fils les plus célèbres de ce pays d’Afrique de l’Ouest, se présentant devant son cercueil exposé à Accra.

Le corps du diplomate a été rapatrié lundi de Suisse, où il résidait, avant les funérailles nationales et l’enterrement privé qui se dérouleront jeudi dans la capitale ghanéenne.

Première personnalité d’Afrique sub-saharienne a avoir dirigé l’instance internationale et lauréat du prix Nobel de la paix en 2001, Kofi Annan est décédé à l’âge de 80 ans le 18 août, après une courte maladie.

Dans le Centre international de conférences d’Accra, des officiers de l’armée en uniforme gardaient son cercueil, drapé dans le drapeau rouge, vert et or du Ghana, sous les chants d’un choeur de musique traditionnelle et le battement des tambours.

La plupart des personnes venues rendre un dernier hommage à M. Annan faisaient la queue dans des habits de deuil noirs.

Fritz Kitcher, Ghanéen retraité des Nations unies où il a travaillé au côté de M. Annan à ses débuts, a confié à l’AFP que ce dernier lui avait enseigné « l’humilité, le bénéfice de l’honnêteté et de la détermination en diplomatie ».

Son rôle en tant que premier dirigeant noir africain des Nations unies « est un honneur pour le Ghana », selon lui.

« C’était merveilleux à nos yeux, c’était au-delà de ce dont nous pouvions rêver », poursuit le retraité. « Il a mis l’Afrique sur le devant de la scène et a montré que nous sommes capables de faire de grandes choses ».

Akwo Kwame Johnson, agent d’entretien originaire de Côte d’Ivoire, est lui aussi venu se recueillir devant le cercueil de son « grand-père ».

A chaque fois qu’il le regardait à la télévision, dit-il, il avait le sentiment de voir un membre de sa famille. « Il était président du monde entier »

« Nous l’avons tous aimé. Il a joué un rôle majeur pour notre pays, il a fait de son mieux », explique Joyce Atiase, retraitée ghanéenne.

Des dizaines de leaders du monde sont attendus à Accra pour les funérailles jeudi.

Un service funéraire privé sera ensuite organisé dans le cimetière militaire de la capitale.

Romandie.com avec(©AFP / (11 septembre 2018 15h33)                                                        

Kofi Annan, une vie pour les Nations unies

août 18, 2018

Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU, décédé le 18 août à 80 ans, ici le 29 janvier 2008 à Nairobi au Kenya / © AFP/Archives / Simon MAINA

Kofi Annan, décédé samedi à l’âge de 80 ans, a marqué de son empreinte les Nations unies, à la tête de l’organisation pendant dix ans, devenant le seul ancien dirigeant de l’ONU à avoir, jusqu’ici, accédé au rang de vedette de la diplomatie mondiale.

Ce diplomate de carrière, charismatique sans être flamboyant, a contribué à rendre l’ONU plus présente sur la scène internationale pendant ses deux mandats, de 1997 à 2007.

Premier secrétaire général issu de l’Afrique sub-saharienne, le Ghanéen a dirigé l’organisation pendant la période troublée suivant les attentats du 11-Septembre puis de la guerre en Irak, avant de voir son bilan terni par des accusations de corruption dans l’affaire « pétrole contre nourriture ».

Lorsqu’il dirigeait le département du maintien de la paix, l’ONU a également connu deux des épisodes les plus sombres de son histoire: le génocide rwandais et la guerre en Bosnie.

A son départ du secrétariat général, il était cependant un des dirigeants de l’ONU les plus populaires. Conjointement avec l’organisation, il a reçu en 2001 le prix Nobel de la Paix pour ses « efforts en faveur d’un monde mieux organisé et plus pacifique ». « J’ai essayé de placer l’être humain au centre de tout ce que nous entreprenons: de la prévention des conflits au développement et aux droits de l’Homme », avait-il déclaré.

Kofi Annan, l’ancien secrétaire général de l’ONU, prix nobel de la paix, à Paris le 11 décembre 2017 / © AFP/Archives / JOEL SAGET

– 40 ans aux Nations unies –

Ces dernières années, Kofi Annan avait repris du service sur la scène diplomatique, prenant la tête d’une commission sur les droits des musulmans rohingyas poussés à fuir au Bangladesh face à la répression de l’armée birmane. Plus de 700.000 Rohingyas ont été forcés à l’exode l’année dernière.

Il a aussi créé une fondation consacrée au développement durable et à la paix et faisait partie du groupe des Elders (« les anciens »), créé par Nelson Mandela pour promouvoir la paix et les droits de l’homme.

A part quelques années passées comme directeur du tourisme du Ghana, M. Annan a consacré quarante ans de sa vie professionnelle aux Nations unies. Il a été le premier secrétaire général à sortir des rangs de l’organisation.

Sur cette photo publiée par le « Elders group », le groupe des sages, le 30 mai 2010, Nelson Mandela, assis, est entouré de nombreuses personnalités, notamment Kofi Annan / © The Elders/AFP/Archives / Jeff Moore

Il a d’abord dirigé les ressources humaines de l’ONU, puis les affaires budgétaires, avant de chapeauter à partir de 1993 le maintien de la paix et d’être propulsé quatre ans plus tard à la tête de l’organisation.

Dans son autobiographie, il affirme que l’ONU doit servir « non seulement les Etats mais les peuples » et qu’elle doit être « l’enceinte où les gouvernements rendent des comptes sur la façon dont ils traitent leurs propres citoyens ».

– Des échecs –

Le génocide rwandais et la guerre en Bosnie dans les années 90 n’ont pu être empêchés par les Nations unies, Kofi Annan étant alors à la tête des missions de maintien de la paix.

Secrétaires généraux de l’ONU / © AFP / Paz PIZARRO, Vincent Lefai

Les Casques bleus se sont retirés en 1994 du Rwanda en proie au chaos et aux violences ethniques. Et un an plus tard, l’ONU n’a pas su empêcher les forces serbes de massacrer plusieurs milliers de musulmans à Srebrenica, en Bosnie.

Ces échecs « m’ont confronté à ce qui allait devenir mon défi le plus important comme secrétaire général: faire comprendre la légitimité et la nécessité d’intervenir en cas de violation flagrante des droits de l’homme », a écrit Kofi Annan dans son autobiographie.

– « Rock star de la diplomatie » –

Malgré l’ombre jetée par le Rwanda et Srebrenica, Annan s’est vite adapté à son nouveau rôle de diplomate en chef, multipliant les apparitions à la télévision et les participations aux dîners mondains.

Kofi Annan, ancien secrétaire général de l’ONU, surnommé « rock star de la diplomatie » par certains, ici le 11 septembre 2007 à Vienne en Autriche, montre un fusil d’assaut AK-47 transformé en guitare / © AFP/Archives / SAMUEL KUBANI

Jusqu’à devenir une vedette, qualifié par certains de « rock star de la diplomatie ».

Kofi Annan devait sa nomination aux Etats-Unis, qui avaient mis leur veto à un second mandat de son prédécesseur, l’Egyptien Boutros Boutros-Ghali.

Cela ne l’a pas empêché de faire preuve parfois d’indépendance vis-à-vis des grande puissances. Ainsi, il a irrité Washington en estimant « illégale » l’invasion de l’Irak en 2003 parce que cette opération n’avait pas été entérinée par le Conseil de sécurité.

Alors, quand en 2005 un scandale de corruption lié au programme « pétrole contre nourriture » en Irak éclaboussa Kofi Annan et son fils Kojo, certains commentateurs y virent une vengeance.

Kofi Annan prononce un discours le 2 septembre 2010 à Accra, au Ghana / © AFP/Archives / Issouf SANOGO

Une commission d’enquête innocenta Kofi Annan mais découvrit des lacunes dans la gestion du programme: Kojo Annan était en relation avec une société suisse qui avait conclu de juteux contrats dans le cadre du programme.

– Du Ghana à New York –

Né en avril 1938 au Ghana, fils d’un cadre d’une filiale d’Unilever, Kofi Annan a étudié à l’université de Kumasi, puis dans une université américaine, avant d’entrer à l’Institut des hautes études internationales de Genève.

En 1965 il épouse Titi Alakija, issue d’une famille nigériane fortunée. Ils auront un fils, Kojo, et une fille, Ama, mais se sépareront à la fin des années 1970.

En 1984, il épouse en secondes noces Nane Lagergren, juriste suédoise, qui lui donnera une fille, Nina.

En février 2012, il est choisi par l’ONU et la Ligue arabe pour mener une médiation dans la guerre en Syrie, mais il jette l’éponge cinq mois plus tard.

Il accusera les grandes puissances d’avoir par leurs dissensions transformé sa médiation en « mission impossible ».
Romandie.com avec(©AFP / (18 août 2018 18h06)

Les hommages affluent après la mort de Kofi Annan, ancien chef de l’ONU

août 18, 2018

L’ancien secrétaire général de l’ONU Kofi Annan à Paris le 11 décembre 2017 / © AFP/Archives / JOEL SAGET

De son Afrique natale à l’Amérique, les grands dirigeants rendaient hommage samedi à l’ancien secrétaire général de l’ONU et prix Nobel de la paix Kofi Annan, décédé en Suisse à l’âge de 80 ans, après avoir été au centre de la diplomatie mondiale pendant une décennie troublée.

Kofi Annan est « décédé paisiblement samedi 18 août après une courte maladie », a annoncé « avec une immense tristesse » sa fondation dans un communiqué de Genève, indiquant que son épouse et ses enfants étaient à ses côtés pour ses derniers jours en Suisse où il vivait.

Les hommages ont afflué, du Ghana, son pays natal, à l’actuel secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a souligné « une force qui guidait vers le bien », en passant par l’ex-président américain Barack Obama et les grands dirigeants européens.

« Kofi Annan a voué sa vie à faire du monde un endroit plus pacifique », a soutenu l’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, louant un diplomate ayant « oeuvré inlassablement pour nous unir ».

Barack Obama a salué « son intégrité, sa détermination, son optimisme et son sens de notre humanité partagée » et souligné qu’il avait contribué à « motiver et inspirer » la « prochaine génération de leaders ».

« Nous n’oublierons jamais son regard calme et résolu, ni la force de ses combats », a tweeté le président français Emmnuel Macron, alors que son homologue russe Vladimir Poutine a déclaré avoir « sincèrement admiré la sagesse et le courage » du diplomate.

La Première ministre britannique Theresa May a rendu hommage à « un grand leader et réformateur de l’ONU » tandis que Amnesty International a salué « un champion de la justice, de la paix et de la dignité ».

Kofi Annan et son successeur à la tête des Nations-Unies, le Sud-Coréen Ban Ki-Moon (à droite), au siège des Nations Unies le 01 mars 2012 / © AFP/Archives / Emmanuel DUNAND

La chancelière allemande Angela Merkel a, elle, insisté sur la « voix de Kofi Annan » qui « va beaucoup nous manquer à une époque où la recherche en commun de solutions aux problèmes mondiaux est plus urgente que jamais ».

– « Fils éminent de l’Afrique » –

Kofi Annan fut le premier secrétaire général issu de l’Afrique sub-saharienne et le Ghana, où il était né, a décrété une semaine de deuil à partir de lundi.

« Il a considérablement contribué au renom de notre pays par sa position, par sa conduite et son comportement dans le monde », a déclaré le président ghanéen Nana Akufo-Addo.

En Afrique du Sud, le parti au pouvoir, l’ANC, s’est souvenu d’un « fils éminent de l’Afrique » qui a oeuvré « en faveur (des pays) du Sud en développement ».

Un autre prix Nobel de la paix, l’archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu a de son côté évoqué « un remarquable être humain qui a représenté notre continent et le monde avec une immense grâce, intégrité et distinction ».

En février 2012, Kofi Annan est choisi par l’ONU et la Ligue arabe pour mener une médiation dans la guerre en Syrie, mais il jette l’éponge cinq mois plus tard / © AFP/Archives / FABRICE COFFRINI

La Ligue arabe, basée au Caire, a aussi rendu hommage à Kofi Annan tandis que le ministère égyptien des Affaires étrangères l’a qualifié d' »icône et source de fierté pour tous les Africains et les amoureux de la paix ».

– bilan terni –

Diplomate de carrière, Kofi Annan a contribué à rendre l’ONU plus présente sur la scène internationale pendant ses deux mandats, de 1997 à 2007.

Il a dirigé l’organisation pendant la période troublée de la guerre en Irak, avant de voir son bilan terni par des accusations de corruption dans l’affaire « pétrole contre nourriture ».

A son départ, il était cependant un des dirigeants de l’ONU les plus populaires. Conjointement avec l’organisation, il a reçu en 2001 le Prix Nobel de la Paix pour ses « efforts en faveur d’un monde mieux organisé et plus pacifique ».

« J’ai essayé de placer l’être humain au centre de tout ce que nous entreprenons: de la prévention des conflits au développement et aux droits de l’Homme », avait-il déclaré en acceptant le Nobel.

Kofi Annan et sa femme Nane Marie (à droite) assistent à l’investiture du président ghanéen Nana Akufo-Addo, à Accra, au Ghana, le 07 janvier 2017 / © AFP/Archives / CRISTINA ALDEHUELA

Kofi annan avait d’abord dirigé les ressources humaines de l’ONU, puis les affaires budgétaires, avant de chapeauter à partir de 1993 le maintien de la paix et d’être propulsé quatre ans plus tard à la tête de l’organisation.

Lorsqu’il dirigeait le département de maintien de la paix, l’ONU a connu deux des épisodes les plus sombres de son histoire: le génocide rwandais et la guerre en Bosnie.

Les Casques bleus se sont retirés en 1994 du Rwanda en proie au chaos et aux violences ethniques. Et un an plus tard, l’ONU n’a pas su empêcher les forces serbes de massacrer plusieurs milliers de musulmans à Srebrenica, en Bosnie.

– « rock-star de la diplomatie » –

Kofi Annan s’était vite adapté à son nouveau rôle, multipliant les apparitions à la télévision et les participations aux dîners mondains à New York. Jusqu’à devenir une vedette, qualifié par certains de « rock star de la diplomatie ».

Il avait irrité Washington en estimant « illégale » l’invasion de l’Irak en 2003, qui n’avait pas été entérinée par le Conseil de sécurité.

Né en avril 1938 à Kumasi, au Ghana, fils d’un cadre d’une filiale du groupe anglo-hollandais Unilever, Kofi Annan avait étudié à l’université de Kumasi, puis grâce à une bourse, dans une université américaine, avant d’entrer à l’Institut des hautes études internationales de Genève.

En février 2012, il est choisi par l’ONU et la Ligue arabe pour mener une médiation dans la guerre en Syrie, mais il jette l’éponge cinq mois plus tard. Il accusera les grandes puissances d’avoir par leurs dissensions transformé sa médiation en « mission impossible ».

Romandie.com avec(©AFP / (18 août 2018 18h12)

RDC : Kofi Annan et neuf anciens présidents africains lancent un appel pour la tenue d’élections en 2017

juin 16, 2017

Kofi Annan, en mars 2016. © UN Photo/Elma Okic

Dans un communiqué publié jeudi sur le site de sa fondation, l’ex-Secrétaire général des Nations unies et neuf anciens chefs d’État du continent ont lancé un appel à la tenue d’élections d’ici la fin de l’année, comme le prévoit l’accord politique de la Saint-Sylvestre, conclu entre l’opposition et le camp présidentiel.

«Des élections intègres représentent (…) la seule issue pacifique possible pour résoudre la crise de légitimité dont souffrent aujourd’hui les institutions politiques congolaises », plaide le communiqué publié sur le site de la Fondation Kofi Annan, jeudi 15 juin.

Dans leur déclaration, Kofi Annan et les neufs chefs d’État signataires, parmi lesquels l’ex-président béninois Thomas Boni Yayi ou encore l’actuel médiateur dans la crise burundaise, Benjamin Mkapa, condamnent vigoureusement le non-respect de l’accord politique signé le 31 décembre à Kinshasa entre la majorité et l’opposition sous l’égide des évêques.

Cet accord «a permis d’éviter un désastre, mais sa mise en oeuvre rencontre des difficultés croissantes qui mettent en péril le processus censé conduire à des élections pacifiques d’ici la fin de cette année », poursuit le communiqué.

Crise politique

Fin avril, le camp de Joseph Kabila a décidé de conclure les tractations politiques par la signature de « l’arrangement particulier », document additif de mise en oeuvre du compromis politique de décembre, avec des dissidents du Rassemblement, la principale plate-forme de l’opposition congolaise, et d’autres opposants. Dénonçant une «forfaiture », le Rassemblement a décidé de boycotter la séance.

«L’avenir de la RDC est en grave danger », conclut le communiqué, soulignant les conséquences continentales de la crise actuelle en RDC.

Crise humaine

Depuis plus de huit mois, la province du Kasaï-central est frappée par une vague de violences meurtrières impliquant miliciens de la rébellion Kamwina Nsapu, soldats et policiers, qui ont fait plusieurs centaines de morts. Selon l’ONU, le conflit aurait causé le déplacement de 1,27 million de personnes.


La liste des ex-présidents signataires de l’appel :

Thomas BONI YAYI
Ancien prés. de la République du Bénin

John KUFUOR
Ancien prés. de la République du Ghana

John MAHAMA
Ancien prés. de la République du Ghana

Thabo MBEKI
Ancien prés. de la Répub. d’Afrique du Sud

Benjamin MKAPA
Ancien prés. de la Répub. unie de Tanzanie

Festus MOGAE
Ancien prés. de la République du Botswana

Olusegun OBASANJO
Ancien prés. de la Répub. fédérale du Nigeria

Pedro PIRES
Ancien prés. de la République du Cap-Vert

Cassam UTEEM
Ancien prés. de la République de Maurice

 

Avec Jeuneafrique.com

 

Kofi Annan : « Il faut aider la CPI à s’améliorer, pas la quitter »

novembre 30, 2016

 

 

En annonçant qu’ils allaient se retirer de la Cour pénale internationale (CPI), le Burundi, la Gambie et l’Afrique du Sud ont pu donner l’impression que l’Afrique dans son ensemble était hostile à cette Cour.

C’est faux et il convient d’insister sur le fait que les peuples d’Afrique, et tout particulièrement les victimes de crimes de guerre, de génocides et de crimes contre l’humanité, soutiennent la CPI, tout comme la plupart des gouvernements démocratiques africains. Quant à moi, je soutiens la CPI parce que les crimes les plus odieux ne doivent pas rester impunis.

Je suis africain et c’est moi qui ai présidé à l’ouverture de la conférence de Rome en 1998, celle-là même qui a conduit à la création de la Cour, et j’étais fier que mon continent en soit le partisan le plus enthousiaste. Les souvenirs des horreurs du génocide rwandais étaient encore frais dans nos esprits. J’ajoute que le premier pays signataire du traité fut africain (le Sénégal), et que l’Afrique demeure le premier groupe régional au sein de la CPI, avec 34 États parties au Statut de Rome sur 124.

Nous sommes également ceux qui y avons eu recours le plus souvent, et ce dès ses débuts. Huit des neuf enquêtes qui concernent le continent ont été demandées par les États africains eux-mêmes. Les États africains ont également soutenu les renvois devant la Cour des cas du Darfour et de la Libye, ainsi que le demandait le Conseil de sécurité. Le cas du Kenya fut le seul à être ouvert indépendamment par la CPI, mais il jouissait du soutien enthousiaste d’une majorité de Kényans, qui voulaient que justice soit faite après la mort de 1 300 des leurs lors des violences qui ont suivi les élections de 2007.

La CPI demeure le dernier recours pour les victimes des crimes les plus odieux

Non, la CPI ne supplante pas les juridictions nationales : si elle s’est impliquée dans ces affaires, c’est parce que les autorités nationales n’ont pas conduit de véritables enquêtes après les crimes perpétrés. Elle n’intervient que dans les cas où les pays concernés ne peuvent pas ou ne veulent pas traduire en justice leurs propres citoyens. Les Africains aussi ont droit à la justice, même si leurs États ne la rendent pas.

Certains rétorqueront que la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples devrait jouer ce rôle. Mais si son protocole a été adopté il y a deux ans, il demeure largement non ratifié. Pour le moment, force est de constater que la CPI demeure le dernier recours pour les victimes des crimes les plus odieux.

À ceux qui pensent que la justice internationale ne s’intéresse qu’à l’Afrique, je veux rappeler que des tribunaux criminels internationaux furent établis à la fin de la Seconde Guerre mondiale, à Nuremberg et à Tokyo, et que, après la guerre froide, d’autres tribunaux internationaux ou mixtes virent le jour pour juger les crimes commis au Liban, au Cambodge et en ex-Yougoslavie.

Et la justice internationale ne s’arrêtera pas en Afrique. La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, une juriste africaine de haut vol, a ouvert des enquêtes pour des crimes commis en Géorgie et conduit des examens préliminaires en Afghanistan, en Colombie, en Ukraine, en Irak et en Palestine. Enfin, nous devons reconnaître que la simple existence de la CPI peut dissuader certains de ceux qui seraient tentés de recourir à la violence pour se maintenir au pouvoir.

Tout cela ne veut pas dire que la CPI est exempte de tout reproche. Le fait que seuls deux des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies soient signataires du Statut de Rome alimente les critiques. Il est évidemment inacceptable que des États avec une responsabilité spéciale et historique pour la paix et la sécurité minent la légitimité de la Cour. Ceux qui prétendent gouverner le monde devraient donner l’exemple. C’est vrai aussi que la qualité des enquêtes de la Cour, la durée de ses procédures et sa capacité à protéger ses témoins ont parfois été remises en question.

Ces problèmes, nous devons aider la CPI à les régler et non pas claquer la porte de ce qui demeure l’une des réalisations internationales les plus importantes depuis la fin de la guerre froide. Comme je l’ai déjà dit, l’Afrique veut cette Cour, l’Afrique a besoin de cette Cour et l’Afrique doit continuer à soutenir cette Cour.

Jeuneafrique.com par Kofi Annan, diplomate ghanéen. Il a été secrétaire général de l’ONU de 1997 à 2006. Il dirige la Fondation Kofi Annan et le groupe des Elders.

Kofi Annan, un médiateur en RD Congo ?

octobre 10, 2016

Scène de violence à Kinshasa, les 19 et 20 septembre 2016. © John bompengo/AP/SIPA

La République démocratique du Congo (RDC) est au seuil d’une crise politique profonde et historique, à l’issue très incertaine et aux conséquences sûrement imprévisibles pour la paix et la stabilité dans la sous-région d’Afrique centrale.

Le président Joseph Kabila, en fonction depuis une quinzaine d’années après avoir succédé à Laurent-Désiré Kabila en janvier 2001, arrive au terme de son dernier mandat le 20 décembre 2016.

Les sénateurs, les députés provinciaux, les gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces ont vu leurs mandats reconduit de facto pour toute une législature, faute d’élection depuis 2012. Dans quatre mois, il en sera de même pour les députés nationaux dont le mandat arrive également à son terme.

La Commission nationale électorale indépendante (Ceni) – l’organe chargé d’organiser et d’administrer les élections – a montré ses limites à plusieurs égards et est incapable de convoquer le scrutin présidentiel en novembre prochain, comme le lui prescrit l’article 73 de la Constitution.

Le pays va bientôt se retrouver dans une situation où, de la présidence de la République aux gouvernorats des provinces, plus aucune autorité exerçant une fonction élective n’aura le pouvoir d’agir et de s’acquitter légitimement de ses responsabilités pour représenter et engager pleinement l’État congolais.

Nouvelles violences

Le bras de fer politique qui oppose actuellement la majorité présidentielle au pouvoir et le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement ne fait que commencer. Mais il a déjà atteint les limites d’un jeu politique adroit, habituellement reconnu dans un régime démocratique. Le pays court le risque de sombrer dans une nouvelle violence, beaucoup plus sanglante que celle du 19 et 20 septembre dernier à Kinshasa (plusieurs dizaines de morts, selon la mission des Nations unies au Congo).

La RDC pourrait replonger dans la spirale des conflits armés, si jamais le dialogue réellement inclusif pour trouver un compromis politique consensuel n’a pas lieu d’ici la fin du mandat de Joseph Kabila.

En effet, même si le scrutin présidentiel avait lieu comme prévu, la constitution congolaise interdit au président Kabila de se représenter pour un troisième mandat, mais ce dernier ne donne aucun signe qui laisse penser qu’il serait prêt à quitter le pouvoir.

L’homme est resté insensible aux appels de la communauté nationale et internationale pour clarifier sa situation après son dernier mandat, pour apaiser la tension politique dans son pays. Son attitude inquiète de nombreux Congolais qui voient là une volonté manifeste de recourir à la politique de la terre brûlée.

Dialogue ou monologue ?

Pour contrer cette attitude belliqueuse, il est nécessaire que les forces politiques en présence – majorité présidentielle et Rassemblement des forces politiques acquises au changement – définissent un cadre politique clair, et conviennent d’un accord accepté par tous. Un cadre qui permette notamment d’assurer la gestion consensuelle du pays et le bon fonctionnement des institutions dans un laps de temps relativement court afin d’organiser le plus rapidement possible des élections démocratiques, et ce, dans un climat apaisé.

Mais devant l’impossibilité pour l’ex-Premier ministre togolais Edem Kodjo de concilier les points de vue divergents des deux parties, et de réussir à les rassembler autour de la table des négociations, la communauté internationale devrait, de toute évidence et en toute responsabilité, se raviser en requalifiant son appui à un dialogue qui, en réalité, est un monologue entre les membres d’une même famille politique élargie, qui harmonisent leurs réflexions et leurs actions communes pour conserver le pouvoir.

Ceci dit, le fait de vouloir coûte que coûte maintenir son appui à un dialogue aujourd’hui séché par les grandes composantes de la société civile et l’Église catholique, risquerait d’aggraver la situation conflictuelle qui règne déjà au sein de la classe politique congolaise.

Nous sommes de ceux qui pensent que le groupe international de soutien à la facilitation du dialogue national (composé des Nations unies, de l’Union africaine, de l’Union européenne et de l’Organisation internationale de la Francophonie) peut encore sauver la mise. En jetant son dévolu sur une autre personnalité neutre, intègre et extrêmement crédible et respectée pour assurer la médiation et faciliter la communication entre les parties en présence, pour un dialogue national réellement inclusif.

Kofi Annan, l’homme de la situation

Ancien secrétaire général des Nations unies et prix Nobel de la paix en 2001, Kofi Annan est l’une des rares personnalités africaines et internationales qui inspire confiance et connaît bien la genèse de la problématique congolaise, qui remonte au génocide rwandais de 1994.

C’est du temps où il était secrétaire général des Nations unies que la classe politique congolaise et les forces vives de la société civile s’étaient réunies dans un dialogue inter-congolais à Sun City, en Afrique du Sud, pour conclure un accord en décembre 2002, mettant en place un nouvel ordre politique fondé sur une nouvelle constitution démocratique, actuellement en vigueur.

Avec M. Annan comme facilitateur, il est possible que le dialogue politique véritablement inclusif, voulu par les uns et les autres, prenne un tournant décisif.

Kofi Annan est rompu aux techniques de négociation internationale et peut mener à bien une mission de médiation et de facilitation dans un contexte complexe et difficile. Il a déjà été impliqué personnellement, avec beaucoup de volontarisme, lorsqu’il était en fonction, et connaît bien les acteurs qui tirent les ficelles, tant au niveau national que sous-régional.

Même dans sa retraite dorée, Kofi Annan,  président d’Africa Progress Panel, suit attentivement l’évolution de la situation politique, économique et sécuritaire du continent et en particulier dans la région des Grands lacs.

Avec M. Annan comme facilitateur, il est possible que le dialogue politique véritablement inclusif, voulu par les uns et les autres, prenne un tournant décisif et aboutisse à un compromis politique permettant de combler le vide laissé au sommet de l’État, le 20 décembre 2016.

Croisons les doigts et espérons que les souhaits de nombreux Congolais et amis du Congo se concrétiseront, et qu’un jour ce pays béni de Dieu pourra instaurer la démocratie, le respect des droits de l’homme et des principes de l’État de droit pour finalement permettre à son peuple de jouir de leurs droits économiques, sociaux et culturels.

Jeuneafrique.com par  Isidore Kwandja

Kofi Annan quitte son poste de médiateur sur la Syrie

août 2, 2012
Kofi Annan a décidé de démissionner à la fin du mois, à expiration de son mandat, de son poste de médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe dans le conflit syrien. /Photo prise le 2 août 2012/REUTERS/Denis Balibouse
  • Kofi Annan a décidé de démissionner à la fin du mois, à expiration de son mandat, de son poste de médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe dans le conflit syrien. /Photo prise le 2 août 2012/REUTERS/Denis Balibouse
NATIONS UNIES (Reuters) – Kofi Annan démissionnera à la fin du mois de son poste de médiateur des Nations unies et de la Ligue arabe dans le conflit syrien, ont annoncé jeudi les Nations unies.

Le diplomate ghanéen, Prix Nobel de la paix et nommé à ce poste le 23 février, avait élaboré un plan de paix en six points visant à faire cesser les combats en Syrie et à préparer une transition politique. Mais ce plan est resté sans effets.

« M. Annan m’a personnellement informé, ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Nabil Elarabi, de son intention de ne pas renouveler son mandat à son expiration, le 31 août 2012 », a déclaré le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, dans un communiqué.

Il a ajouté être en discussion avec Nabil Elarabi pour le choix de son successeur.

« Kofi Annan mérite notre profonde admiration pour la manière désintéressée avec laquelle il a mis ses formidables compétences et son prestige au service de cette mission des plus difficiles et potentiellement ingrate », a indiqué Ban Ki-moon.

S’adressant à des journalistes à Genève, Kofi Annan a évoqué les « accusations et les insultes » subies au sein de Conseil de sécurité de l’Onu comme l’une des raisons ayant motivé sa décision.

« Le monde est plein de gens fous comme moi. Aussi, ne soyez donc pas étonnés si le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon trouve quelqu’un capable de faire un meilleur travail que moi », a déclaré Kofi Annan, interrogé sur son éventuel successeur.

Le porte-parole de Kofi Annan, Martin Nesirky, a refusé de faire des commentaires sur la succession du médiateur, ajoutant cependant qu’une décision devrait intervenir très rapidement.

Kofi Annan a laissé entendre que la militarisation des deux parties au conflit et l’impasse rencontrée au Conseil de sécurité de l’Onu avaient rendu difficile la mise en oeuvre une solution diplomatique à la crise syrienne.

« La militarisation grandissante sur le terrain et le manque évident d’unité au Conseil de sécurité ont fondamentalement modifié les circonstances de l’exercice effectif de ma mission », a déclaré Kofi Annan.

« UN HOMME TRÈS BIEN »

Le représentant permanent de la Russie aux Nations unies a immédiatement réagi en déclarant que son gouvernement déplorait cette décision.

« Nous comprenons que sa décision lui appartienne », a dit Vitali Tchourkine devant des journalistes. « Nous regrettons qu’il ait fait ce choix.

« Nous avons fortement soutenu les efforts de Kofi Annan. Il lui reste encore un mois à ce poste et j’espère qu’il utilisera cette période aussi efficacement que possible dans ces circonstances très difficiles », a ajouté le diplomate.

Vladimir Poutine a également déploré le départ de Kofi Annan de son poste de médiateur, tout en qualifiant la situation en Syrie de « tragédie », selon des agences de presse russes.

« Kofi Annan est une personne très respectable, un diplomate brillant et un homme très bien ; c’est donc vraiment dommage », a déclaré le président russe à Londres, selon l’agence de presse Interfax.

« Mais j’espère que les efforts de la communauté internationale destinés à mettre un terme au conflit vont se poursuivre », a-t-il ajouté.

La Maison blanche a pour sa part indiqué que le départ de Kofi Annan du poste de médiateur sur la Syrie mettait en lumière le refus du président syrien Bachar al Assad de respecter un plan de paix soutenu par l’Onu ainsi que l’incapacité de la Russie et de la Chine à demander des comptes à Bachar al Assad devant le Conseil de sécurité de l’Onu.

« Le président Assad, en dépit de sa promesse de respecter le plan de Kofi Annan, continue d’assassiner son peuple et d’utiliser des armes lourdes dans des assauts contre la population civile », a déclaré aux journalistes le porte-parole de la Maison blanche Jay Carney à bord de l’avion présidentiel Air Force One.

Ce dernier a également pointé la responsabilité de la Chine et de la Russie dans la démission de Kofi Annan, soulignant que le double veto chinois et russe au Conseil de sécurité « était extrêmement regrettable et plaçait la Russie comme la Chine du mauvais côté de l’histoire et du mauvais côté du peuple syrien. »

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a estimé dans un communiqué que la démission de Kofi Annan témoignait de « l’impasse dramatique du conflit syrien. »

« L’envoyé spécial des Nations Unies et de la Ligue arabe se retire mais l’urgence d’un cessez-le-feu, du départ de Bachar al Assad et d’une transition politique respectant toutes les communautés syriennes est plus pressante que jamais », a-t-il ajouté.

Reuters