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Côte d’Ivoire : Séka Séka, le bras armé de Simone Gbagbo, inculpé d’assassinat

septembre 14, 2012
Séka Séka, le 15 octobre 2011 lors de son arrestation. Séka Séka, le 15 octobre 2011 lors de son arrestation. © Capture d’écran Youtube/Abidjan.tv

Le commandant Anselme Séka, garde du corps de l’ancienne Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, a été inculpé jeudi 13 septembre d’assassinat, selon des sources judiciaires. Les faits qui lui sont reprochés, ont été commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011.

Selon le procureur militaire Ange Kessi, un juge d’instruction militaire a entendu Anselme Séka le 13 septembre. Le garde du corps de l’ancienne Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, a été inculpé d’assassinat, de détournement et d’appartenance à une bande de malfaiteurs. Des crimes commis pendant la crise postélectorale de 2010-2011 qui a ensanglanté le pays.

Connu sous le nom de Séka Séka, Anselme Séka était au moment des faits officier de gendarmerie et responsable de la sécurité rapprochée de Simone Gbagbo, épouse de l’ex-chef d’État Laurent Gbagbo.

Suspect n°1

Une enquête a par ailleurs été ouverte sur la mort du  général Robert Gueï dans laquelle Séka Séka apparaît comme le principal suspect.

« Nous ouvrons une enquête sur la mort du général Gueï après avoir reçu une plainte des ayants droit et de la famille (…). Nous avons demandé le transfert du principal suspect, le commandant Séka Anselme », a déclaré Ange Kessi le 13 septembre à la Radio télévision ivoirienne (RTI). Il a cependant précisé que l’ancien garde du corps n’avait pas été inculpé dans cette enquête.

Ancien chef de la junte militaire installée en Côte d’Ivoire après le coup d’État du 24 décembre 1999 contre le président Henri Konan Bédié, Robert Gueï, qu’on surnommait le père Noël en treillis, avait été vaincu par Laurent Gbagbo à la présidentielle d’octobre 2000 puis chassé du pouvoir par la rue alors qu’il tentait de s’y maintenir.

Deux ans plus tard, le 19 septembre 2002, il a été assassiné à l’âge de 61 ans avec son épouse dans des circonstances obscures,  le jour du coup d’État manqué contre Laurent Gbagbo, ayant entraîné la prise de contrôle du Nord et de l’Ouest du pays par la rébellion des Forces nouvelles. L’ex-putschiste était accusé par le camp Gbagbo d’être à l’origine des troubles, mais à toujours nié être responsable de sa mort. 

Affaire Kieffer

En cavale depuis la chute du régime de Gbagbo, Anselme Séka a été arrêté le 15 octobre 2011, à l’aéroport d’Abidjan. Alors qu’il était en transit et voyageait sous une fausse identité, un passager l’avait reconnu et alerté les autorités ivoiriennes, donnant lieu à une arrestation spectaculaire.

Détenu  depuis cette date par la justice ivoirienne, Anselme Séka fait partie des figures du régime Gbagbo visées depuis 2010 par des sanctions de l’Union européenne. Il a été notamment interrogé dans le cadre de l’enquête sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, en 2004 à Abidja, et est aussi accusé d’être lié aux escadrons de la mort, des groupes accusés d’exécutions extrajudiciaires.

Jeuneafrique.com avec AFP

Guillaume Soro : « J’ai dit au président Ouattara que je le servirais à n’importe quel poste »

février 22, 2012

Alors que les négociations en coulisses ont commencé pour le  remplacement de Guillaume Soro à la primature et le prochain remaniement  gouvernemenal en Côte d’Ivoire, l’actuel Premier ministre semble ne pas trop mal  vivre son futur changement de statut. Il a confié à ses proches être prêt à  servir le président Ouattara « à n’importe quel poste ».

Ce n’est plus un secret : après plus d’un an d’exercice du pouvoir, Alassane Ouattara songe à changer son gouvernement, y compris le  Premier ministre Guillaume Soro, malgré une annexe secrète de l’accord de  Ouagadougou qui imposait au vainqueur de la dernière élection présidentielle de  le maintenir à son poste. «  Pour le moment, le nombre de ministres de la  nouvelle équipe n’est pas encore arrêté. Ce qui est certain, c’est qu’une  dizaine de membres de l’actuel gouvernement ne seront pas reconduits, comme le  Premier ministre. Le souci du chef de l’État est de mettre en place une équipe  qui mettra en œuvre son programme de gouvernement », confie-t-on du côté de la  présidence.

Selon les informations de Jeune Afrique, Ouattara tient à tenir sa promesse  de campagne à l’égard de son allié politique Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte  d’Ivoire (PDCI) qui l’avait soutenu lors du deuxième tour de l’élection  présidentielle du 28 novembre 2011. « Le président avait promis le poste de  Premier ministre au PDCI. Et le moment est venu de respecter cet engagement.  C’est vrai qu’il a une relation filiale avec Soro, mais Ouattara ne veut  pas avoir l’image d’un Laurent Gbagbo qui ne tenait pas sa parole, et roulait  tout le monde dans la farine », explique un membre du cabinet présidentiel.

Short list du PDCI pour la primature

En coulisses, les tractations pour la nomination du nouveau Premier ministre  ont donc débuté. Ouattara a conseillé à Bédié de lui proposer une « short list » de cadres du PDCI. Pendant ce temps, Guillaume Soro ne fait pas de son départ un  drame et poursuit normalement ses activités.

Il revient d’ailleurs d’une visite de 48 heures en Guinée. «  Je suis  encore jeune et j’ai l’avenir devant moi. Je ne fais du poste de Premier  ministre, que j’occupe depuis 2007, une fixation. J’ai dit clairement au  président Ouattara que j’étais prêt à le servir à n’importe quel poste », confie  t-il à ses proches, qui sont de plus en plus désemparés par cette fin de  règne.

Une voie toute tracée pour Soro semble désormais mener au perchoir de  l’Assemblée nationale. « Ouattara a confié à certains chefs de mission  diplomatiques occidentales à Abidjan son souhait de voir Soro présider le  nouveau Parlement », indique à Jeune Afrique un diplomate français en poste à  Abidjan. Petit bémol, cependant, le Rassemblement des républicains (RDR, parti  présidentiel) aurait réservé depuis plusieurs années le perchoir à l’un de ses  influents militants et financiers, l’homme d’affaires Tiémoko Yadé Coulibaly.  Même s’il est clair que le chef de l’État n’éprouverait aucune difficulté à  convaincre les cadres de son parti d’abandonner cette idée, une telle décision  pourrait laisser un goût amer au sein du RDR.

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Jeuneafrique.com par Baudelaire Mieu, à Abidjan