© Fournis par Radio Canada De plus en plus de demandeurs d’asile à la frontière-canado-américaine
Une famille de trois Syriens – un couple avec un enfant de trois ans – puis un homme seul deux heures plus tard ont ainsi traversé la frontière à pied, malgré les avertissements des agents de la GRC, qui ont procédé à leur arrestation.
Ils seront envoyés au centre de détention d’Immigration Canada de Laval pendant 48 heures, où leur dossier sera évalué. Ils pourraient être remis en liberté jusqu’à leur audience de demande de statut de réfugiés, si on juge qu’ils ne sont pas dangereux et qu’ils ne tenteront pas de fuir les autorités canadiennes.
Viendra ensuite l’audience, en général dans un maximum de 60 jours suivant l’arrestation des demandeurs d’asile, où ils devront faire la démonstration qu’ils ont une crainte fondée d’être persécutés dans leur pays d’origine. Selon leur témoignage, on décidera ensuite s’ils seront acceptés comme personne protégée au Canada ou plutôt expulsés.
Mardi, trois demandeurs d’asile somaliens avaient tenté d’entrer au Canada à la frontière manitobaine avant d’être arrêtés par des douaniers américains. Les deux hommes et la femme essayaient de traverser un champ situé au sud de la frontière, près du village d’Emerson. La fin de semaine dernière, la GRC avait de plus intercepté 22 réfugiés en deux jours dans cette région.
Trump et la hausse des demandes
Selon Stéphane Handfield, avocat spécialisé en immigration, il n’y a aucun doute que l’on observe une hausse des demandes de statut de réfugiés depuis l’annonce des politiques d’immigration de l’administration Trump.
Il indique entre autres que les avocats qui sont mandatés pour recevoir les appels des réfugiés lorsqu’ils arrivent au pays, un droit qu’on leur accorde automatiquement, constatent une recrudescence de ces appels. « Certains nous disent ouvertement qu’ils ont fui les États-Unis en raison de la politique du gouvernement Trump », dit-il.
Me Handfield explique que la majorité des gens qui entrent illégalement au pays ne le font pas parce qu’ils ont des choses à cacher, mais parce que leur demande serait probablement jugée irrecevable s’ils se présentaient à un poste frontalier pour demander le statut de réfugié. En entrant illégalement, selon le droit international s’appliquant aux réfugiés, ils obligent le Canada à les entendre.
La situation est la même au Manitoba
La tendance à la hausse des demandes de réfugiés semble la même au Manitoba, où l’on rapporte que le nombre de migrants qui traversent la frontière manitobaine à pied a augmenté de façon spectaculaire au cours des derniers mois.
« Rien qu’en janvier, nous avons ouvert une quarantaine de dossiers », souligne la directrice générale du Conseil multiconfessionnel d’aide à l’établissement des immigrants au Manitoba (CMAEIM), Rita Chahal.
Depuis avril 2016, le CMAEIM a ouvert 270 dossiers de réclamations de statut de réfugié. La grande majorité d’entre eux sont arrivés depuis l’automne.
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