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RDC : affrontements entre l’armée et rebelles du M23 près de Goma

juillet 14, 2013

Des combats ont éclaté dimanche en début d’après-midi entre l’armée gouvernementale congolaise et le mouvement rebelle M23 près de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Des combats ont éclaté dimanche en début d’après-midi entre l’armée gouvernementale congolaise et le mouvement rebelle M23 près de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).

Ces affrontements se déroulent à Mutaho, à 12 kilomètres au nord ouest de Goma (Est), selon les belligérants. Selon un major des FARDC (armée), qui a souhaité garder l’anonymat, le M23 a débuté les hostilités.

« Ils ne peuvent que nous attaquer » en raison de l’impasse où ils se trouvent dans les négociations de paix en cours à Kampala, a affirmé cet officier, joint au téléphone par l’AFP.
Selon des sources militaires sur place, trois bataillons des FARDC, soit près de 2.000 hommes, seraient engagés dans ces combats.

Le M23 a confirmé les affrontements en cours, affirmant pour sa part que l’armée loyaliste avait lancé l’attaque. « Nous avons le droit de nous défendre », a déclaré un responsable militaire du mouvement rebelle.

Interrogés par l’AFP, des habitants ont confirmé la chute d’obus de mortier à proximité de la bourgade de Mutaho. Aucun bilan n’était encore disponible vers 14H00 locales (11H00 GMT).

Le M23, qui avait occupé Goma pendant une dizaine de jours en novembre dernier, avait quitté la ville sous la pression des pays de la région en échange de négociations avec le gouvernement. Depuis, ces discussions achoppent sur l’évolution du mouvement rebelle et l’intégration de ses hommes au sein des FARDC.

Le M23 reste positionné à quelques kilomètres au nord de Goma. Il est constitué d’ancien militaires congolais, essentiellement rwandophones, qui se sont mutinés et ont trouvé, selon la RDC et les Nations unies, un appui en hommes et en munitions des gouvernements ougandais et rwandais. Ces deux pays nient toute assistance au M23.

En février, un accord-cadre avait été signé par les pays de la région qui se sont engagés à n’aider aucun mouvement rebelle. En mars, les Nations Unies ont décidé mettre en place une brigade d’intervention qui sera chargée de neutraliser tous les groupes armés opérant dans l’Est de la RDC. Elle devrait être opérationnelle fin août.

Les négociations entre le M23 et le gouvernement se sont depuis poursuivies à Kampala, mais sans résultat jusqu’à présent.

Jeuneafrique.com avec AFP

Le président italien envisage de démissionner

mars 30, 2013

 

Le président italien Giorgio Napolitano n’exclut pas de démissionner immédiatement pour permettre la tenue de nouvelles élections et sortir le pays de l’impasse politique, a déclaré samedi une personne au fait du dossier. Il devrait s’exprimer dans les prochaines heures sur la situation.

« L’idée est sur la table parmi beaucoup d’autres », a confié ce responsable. Le chef de l’Etat italien « ne souhaite pas maintenir le pays dans l’incertitude », a encore ajouté cette source.

Les élections législatives des 24 et 25 février ont accouché d’un parlement bloqué et les discussions exploratoires en vue de la formation d’un gouvernement ont échoué.

Or la constitution italienne interdit au président de la République de dissoudre le parlement dans les derniers mois de son mandat. Celui de Giorgio Napolitano, qui est âgé de 87 ans, s’achève normalement à la mi-mai.

Grande coalition

Le chef de la gauche Pier Luigi Bersani a échoué à former une coalition capable de gouverner. Les consultations menées par Giorgio Napolitano lui-même avec les principaux partis n’ont pas eu davantage de succès.

Excluant l’option d’un cabinet d’experts, Silvio Berlusconi a de nouveau exhorté vendredi Pier Luigi Bersani à accepter le principe d’une grande coalition. C’est le seul moyen selon lui de sortir de la situation héritée des législatives de la fin février.

Le Cavaliere a dénoncé « l’expérience tragique » qu’a constituée, selon lui, le gouvernement de techniciens de l’ancien commissaire européen Mario Monti. Le Parti démocrate de M. Bersani, qui est majoritaire à la Chambre des députés mais pas au Sénat, lui a aussitôt opposé une fin de non recevoir.

Le Mouvement 5 Etoiles (M5S) de l’humoriste contestataire Beppe Grillo, grand vainqueur des élections, a quant à lui de nouveau exclu d’accorder sa confiance à un gouvernement dont il ne tiendrait pas les rênes, qu’il soit constitué de politiques ou d’experts.

Romandie.com

En Tunisie, le pouvoir islamiste joue sa survie

février 7, 2013
En Tunisie, le pouvoir islamiste joue sa survie En Tunisie, le pouvoir islamiste joue sa survie © AFP

Le parti islamiste d’Ennahda, au pouvoir en Tunisie depuis l’automne 2011, peine à stabiliser le pays deux ans après la révolution et joue sa survie face à une série de crises politiques et sociales ainsi qu’à des violences orchestrées par des extrémistes salafistes.

L’impasse est illustrée par un conflit ouvert au sein même d’Ennahda: le numéro deux et chef du gouvernement Hamadi Jebali a été désavoué dans son camps après avoir annoncé en urgence la formation d’un cabinet apolitique, réclamé par son allié laïc, le président Moncef Marzouki, et l’opposition.

L’annonce est intervenue dans un climat particulièrement tendu après l?assassinat de Chokri Belaïd, un farouche opposant aux islamistes. Cet acte sans précédent dans la Tunisie contemporaine risque de faire basculer le pays dans le chaos d’une violence politique croissante et décriée.

« Les autorités savaient que Chokri Belaid était menacé et n’ont rien fait », a déclaré à l’AFP le chef du parti Républicain Ahmed Néjib Chebbi, révélant figurer lui-même dans une liste de personnalités politiques menacées de mort.

M. Chebbi s’inquiète dès lors de la « menace pesant sur la paix civile » et du « risque de voir la transition démocratique compromise », d’autant qu’aucune compromis n’est en vue sur la Constitution, ce qui empêche toute élection.

Son parti s’est allié à un front de l’opposition laïque réitérant l’urgence de dissoudre les milices pro-Ennahda dites « Ligues de protection de la révolution » (LPR).

Mais le pouvoir a fait la sourde oreille aux appels de dissolution de ce groupe responsable d’une attaque spectaculaire en décembre contre le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT, principal syndicat de masse) et du meurtre en octobre de Lotfi Naguedh, un opposant battu à mort dans le sud.

Les ultras d’Ennahda ont même choqué en appelant à la libération des suspects dans ce meurtre.

Besma Khalfaoui, la veuve de M. Belaïd, a aussi accusé le gouvernement de l’assassinat de son mari, alors que des manifestations ont eu lieu aux cris de « Le peuple veut la chute du régime » dans Tunis et plusieurs régions du pays, où des locaux d’Ennahda ont été saccagés par la foule en colère.

« Assumer l’échec »

Ennahda est aussi confronté à des poussées de violences sociales réprimées ces derniers mois par la police, alors que le chômage et la misère, détonateurs du soulèvement qui emporté le régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011, continuent de miner le pays.

« Les citoyens sont saignés à blanc, le gouvernement doit assumer l’échec », a prévenu Hamma Hammami, dirigeant communiste.

En outre, le tourisme, fer de lance de l’économie et sinistré depuis la révolution, peine à se relever tant l’image du pays a été écornée par les attaques orchestrées par les extrémistes salafistes contre des bars, des mausolées et des artistes ces derniers mois.

Les enquêtes piétinent et Abou Iyadh, le chef du groupe jihadiste Ansar Al-Charia soupçonné d’avoir organisé l’attaque contre l’ambassade américaine, qui a fait quatre morts parmi les assaillants en septembre, échappe toujours à la police.

La menace extrémiste est d’autant plus importante que le ministère de l’Intérieur a établi un lien entre les partisans d’Abou Iyadh et les groupes armés liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) qui affrontent la police dans les maquis du centre et nord ouest limitrophes de l’Algérie.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en Libye voisine, la Tunisie est aussi devenue une plaque tournante du trafic d’armes, dont d’importantes quantités ont été découvertes en janvier dans le sud, aux portes du Sahara.

Enfin, l’opposition laïque accuse Ennahda de chercher à orchestrer une islamisation rampante de la société et de tenter de juguler la liberté de la presse.

Jeuneafrique.com avec AFP

Tunisie : le Premier ministre annonce la formation d’un gouvernement de technocrates

février 6, 2013

Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali à Paris le 28 juin 2012. Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali à Paris le 28 juin 2012. © Fred Dufour/AFP

Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a annoncé la formation d’un gouvernement de technocrates « sans appartenances politiques ». Une décision qui intervient dans un contexte de crise suscitée par l’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd.

Il y pensait depuis plusieurs jours pour résoudre la crise gouvernementale. Face à l’intransigeance des ultras de son parti qui ne voulait céder aucun portefeuille régalien, le Premier ministre Hamadi Jebali (Ennahdha) a finalement annoncé la formation d’un gouvernement de technocrates, dans un contexte d’extrême tension populaire causée par l’assassinat de l’opposant de gauche Chokri Belaïd, mercredi 6 février.

« J’ai décidé de former un gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique qui aura un mandat limité à la gestion des affaires du pays jusqu’à la tenue d’élections dans les plus brefs délais », a-t-il déclaré dans une adresse télévisée à la Nation.

L’ANC aura le dernier mot

Le Premier ministre assure que cette décision était arrêtée avant l’assassinat de Belaïd. Celui-ci « a accéléré ma prise de position pour laquelle j’assume ma responsabilité entière devant Dieu et devant notre peuple », a-t-il déclaré. Jebali ne fixe cependant pas de date pour l’annonce de la liste des nouveaux ministres, laquelle devra être confirmée par l’Assemblée nationale constituante (ANC). Depuis des mois, la troïka au pouvoir ne parvenait pas à s’entendre sur la distribution des ministères régaliens.

Les alliés laïcs des islamistes réclamaient que ces ministères soient confiés à des indépendants, ce à quoi la frange dure d’Ennahdha se refusait. Les nouvelles élections générales ne pourront pas avoir lieu avant l’adoption d’une Constitution dont la rédaction est dans l’impasse depuis des mois faute de compromis à la Constituante formée en octobre 2011.

Jeuneafrique.com avec AFP

Fillon va saisir la justice pour régler le conflit à l’UMP

novembre 25, 2012
  • L'ancien Premier ministre François Fillon compte saisir la justice pour régler le conflit sur l'élection du président de l'UMP, où il conteste la victoire de son rival Jean-François Copé proclamée par une instance interne. /Photo prise le 23 novembre 2012/REUTERS/Gonzalo FuentesPhoto prise le 23 novembre 2012/REUTERS/Gonzalo Fuentes
L’ancien Premier ministre François Fillon a annoncé dimanche soir qu’il allait saisir la justice pour régler le conflit sur l’élection du président de l’UMP, où il conteste la victoire de son rival Jean-François Copé proclamée par une instance interne.

Cette annonce a été faite juste après l’échec d’une médiation tentée par l’ancien président du mouvement Alain Juppé, qui a jeté l’éponge après une réunion tripartite à l’Assemblée nationale.

« Soucieux de sortir de l’impasse dans laquelle les coups de force successifs de Jean-François Copé ont plongé notre parti, je saisirai la justice pour rétablir la vérité des résultats et rendre la parole aux militants », écrit François Fillon dans un communiqué.

Reuters (PARIS)

Echec de la médiation d’Alain Juppé dans la crise à l’UMP

novembre 25, 2012
La médiation d'Alain Juppé dans la crise déclenchée à l'UMP par l'élection contestée à la présidence du parti a tourné court dès le début d'une réunion tripartite à l'Assemblée avec Jean-François Copé et François Fillon. Le maire de Bordeaux a annoncé peu après le début de cette réunion à l'Assemblée nationale vers 19h00 que les conditions de sa médiation n'étaient pas réunies et que sa mission était terminée. /Photo prise le 25 novembre 2012/REUTERS/Gonzalo Fuentes /Photo prise le 25 novembre 2012/REUTERS/Gonzalo Fuentes
 
La médiation d’Alain Juppé dans la crise déclenchée à l’UMP par l’élection contestée à la présidence du parti a tourné court dès le début d’une réunion tripartite à l’Assemblée avec Jean-François Copé et François Fillon.

Alain Juppé a annoncé peu après le début de cette réunion à l’Assemblée nationale vers 19h00 que les conditions de sa médiation n’étaient pas réunies et que sa mission était terminée.

Jean-François Copé a ensuite annoncé à la presse qu’il s’en tenait à l’examen du litige par la commission des recours internes à l’UMP, une instance dont François Fillon conteste la légitimité.

« Il n’y a à ce stade pas de médiation en tant que telle, la médiation viendrait plutôt ultérieurement, après la proclamation des résultats par la commission », a-t-il dit.

Nicolas Sarkozy est intervenu pour la première fois en faisant savoir qu’il s’était entretenu par téléphone avec Alain Juppé et qu’il était « favorable à toute initiative qui peut permettre de régler la situation », a dit son entourage à l’Agence France-Presse.

Dans la matinée, Alain Juppé, président-fondateur du parti en 2002, avait estimé sur Europe 1 qu’il avait « très peu de chances » de réussir et qualifié sa mission de « galère ».

« Si nous n’arrivons pas à rétablir la paix, la sérénité au sein du mouvement, nous risquons d’aller vers l’éclatement de l’UMP et qu’est-ce que ça veut dire? Aux prochaines élections municipales, le parti qui arrivera en tête, c’est le Front national », a-t-il dit.

Il proposait la création d’une nouvelle instance de quatre membres sous sa direction, pour sortir de l’impasse, analyser les résultats et proposer une solution dans les quinze jours.

Le résultat proclamé lundi par une commission interne donnait la victoire à Jean-François Copé avec 98 voix d’avance sur plus de 150.000 votants.

Il est apparu ensuite que cette commission avait oublié les votes de trois fédérations d’outre-mer et que leur prise en compte inversait le résultat avec 26 voix d’avance pour François Fillon, selon ce dernier. Les deux camps s’accusent par ailleurs réciproquement de fraudes massives, François Fillon ayant même employé le terme de « mafia ».

UN AFFRONTEMENT DANS LA COMMISSION DE RECOURS

Dans la journée, cette crise, qui dure depuis une semaine, avait connu encore un affrontement, les partisans de François Fillon quittant la réunion de la commission des recours du parti, appelée à se prononcer, mais vue comme partiale par les partisans de l’ex-Premier ministre.

« Nous suspendons notre participation et nous attendons la démarche de médiation d’Alain Juppé qui est la seule que nous reconnaissons », a dit Eric Ciotti, bras droit de François Fillon.

L’avocat Francis Szpiner, protagoniste des procès des « affaires » de la Ville de Paris et partisan de Jean-François Copé, est ensuite apparu pour expliquer que la commission poursuivrait ses travaux malgré ce qu’il a qualifié de « dérobade » des fillonistes. Il voit le résultat comme acquis.

« C’est un débat technique (…) Non seulement Jean-François Copé a été élu président de l’UMP de manière indiscutable, mais avec un écart de voix beaucoup plus large que celui proclamé », a-t-il dit à la presse.

L’équipe Copé était arrivée ostensiblement devant les caméras avec un épais dossier rouge censé receler les preuves de la fraude imputée à l’autre camp. Finalement, la commission s’est séparée en soirée sans annoncer de conclusion.

Un sondage publié par le Journal du dimanche montre que 71% des Français (67% pour les sympathisants UMP) souhaitent un nouveau vote des militants et 42% à peine (24% à l’UMP) estiment que l’affaire devrait aller devant la justice, piste évoquée par François Fillon. .

Le dirigeant du parti centriste Union des démocrates et indépendants (UDI), Jean-Louis Borloo, estime que son mouvement centriste a vocation à prendre la direction d’une coalition avec l’UMP, dont la prétention à être un parti unique de la droite a selon lui vécu.

Reuters (Paris)

 

Mali et Guinée-Bissau: des ministres ouest-africains planchent à Abidjan

mai 19, 2012

Des ministres d’Afrique de l’Ouest se sont retrouvés samedi à Abidjan pour chercher une issue à l’impasse politique au Mali et accélérer la sortie de crise en Guinée-Bissau, deux pays secoués par des coups d’Etat militaires, a constaté un journaliste de l’AFP.

Plusieurs ministres des Affaires étrangères de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont entamé des travaux d’une journée, au lendemain d’une réunion centrée sur la réforme de l’organisation régionale.

A l’ouverture vendredi, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, dont le pays préside actuellement la Cédéao, avait employé un ton très ferme à l’égard de l’ex-junte au Mali, accusée d’être responsable de l' »impasse » politique dans le pays et de faire preuve de « défiance » envers la Cédéao.

Les ex-putschistes qui ont renversé le 22 mars le régime d’Amadou Toumani Touré restent incontournables. Bien qu’ils aient officiellement rendu le pouvoir aux civils en vertu d’un accord conclu avec la Cédéao le 6 avril, ils bloquent la transition en s’opposant au maintien du président par intérim Dioncounda Traoré, investi le 12 avril, au-delà de 40 jours, soit le 22 mai.

En Guinée-Bissau, une force militaire de la Cédéao, composée de soldats du Nigeria, du Burkina Faso et du Sénégal, a commencé cette semaine à se déployer pour sécuriser les organes de transition après le coup d’Etat du 12 avril.

Un processus de transition politique est en cours après l’installation d’un président et d’un Premier ministre intérimaires, Manuel Serifo Mhamadjo et Rui Duarte Barros.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi à l’unanimité des sanctions ciblées contre cinq responsables du putsch et demandé le retour immédiat à « l’ordre constitutionnel ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Avec les sanctions, les Maliens redoutent une nouvelle tragédie

avril 3, 2012

En prenant des sanctions économiques et financières pour forcer  les putschistes à quitter le pouvoir au Mali, les dirigeants ouest-africains  « nous mènent à l’abattoir », lâche Bôh, 29 ans, qui, comme beaucoup à Bamako,  redoute une tragédie en plus de la guerre.

« On est face à l’avancée des rebelles » et des islamistes qui contrôlent le  nord du Mali, « on est dans la précarité économique et ils nous mettent cet  embargo », déclare à l’AFP Bôh Diallo, comédien et animateur de télévision.

Lors d’un sommet lundi à Dakar, les chefs d’Etat de la Communauté économique  des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont décidé d’un « embargo total » contre  la junte militaire ayant renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré  (ATT).  Une mise en application de menaces annoncées lors d’un précédent sommet  sur la crise malienne le 29 mars à Abidjan, qui avaient déjà suscité des  inquiétudes dans ce pays sahélien de plus de 15 millions d’habitants, enclavé et  essentiellement approvisionné à partir d’Etats voisins côtiers.

« Je suis contre les sanctions de la Cédéao.  Ce n’est pas solidaire, et ce  n’est pas contre la junte mais c’est pour tuer les Maliens.  Ils nous mènent à  l’abattoir, nous.  Ca va être une autre tragédie! », s’énerve M.  Diallo.

Son sentiment est généralement partagé par des Maliens de tous bords.  Parmi  eux, ceux qui se disent distants de toute la classe politique comme des  putschistes, et ont créé lundi à Bamako « les Sofas de la République » – les  Sofas, guerriers ancestraux – pour pousser au dialogue et « sauver le Mali  d’abord ».

Pour Alioune Ifra Ndiaye, entrepreneur culturel, « c’est vraiment dommage » et  « ça va peut-être radicaliser la situation à l’intérieur », déjà peu reluisante  avec les attaques des groupes armés et la crise politique née du putsch.

« La situation est chaotique et il y a une urgence, c’est de sortir de  l’impasse », dit Ndiaye, 40 ans, pour qui le départ des putschistes du pouvoir,  réclamé par les pays ouest-africains, pourrait être une solution.  Il appelle à  « saisir la perche tendue par la Cédéao ».

« Indécent »

Cheick Oumar Sissoko, cinéaste réputé qui fut un ministre du président Touré  puis un de ses opposants radicaux et aujourd’hui membre d’un mouvement  pro-junte, s’emporte.

« Je suis vraiment surpris par ces sanctions.  La Cédéao va trop vite en  besogne, c’est incompréhensible ».  « Dans la situation de crise actuelle, c’est  même un peu indécent de parler de respect de la Constitution et d’oublier  l’essentiel: ce qui est en train de se passer dans le Nord », juge Sissoko,  réalisateur notamment de « Guimba, un tyran, une époque » et « La Genèse ».

« Ils (les assaillants armés) sont en train de casser, tuer, égorger! En plus,  il y a ces déplacés et réfugiés », sans compter « la catastrophe alimentaire en  cours.  Il y a une tragédie qui est en train de se jouer, et on veut sauver la  tête d’un homme », ajoute-t-il, allusion au président renversé.

Pour Siaka Diakité, syndicaliste et responsable d’un mouvement anti-junte, la  décision de la Cédéao est « inopportune », car elle fera « souffrir les populations  maliennes ».

« Tous ces décideurs-là ne pensent pas à nous, et c’est nous qui souffrons.   J’espère qu’ils vont voir les choses entre eux et s’entendre, parce que la vie  est vraiment dure », dit Mariétou Diaby, vendeuse de « tchôkon » (pois sucrés) sur  le trottoir d’une grande artère du centre-ville.

Depuis le putsch, elle peine à gagner en trois jours sa recette d’une  journée.  « Si cela devient encore plus difficile, ce sera l’équivalent de la  mort.  Je prie Dieu de nous venir en aide », dit-elle, s’abritant du soleil  derrière un morceau de pagne.

Jeuneafrique.com avec AFP