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Angola: l’Unita porte plainte contre des proches du président pour trahison

mars 27, 2013
Angola: l'Unita porte plainte contre des proches du président pour trahison Angola: l’Unita porte plainte contre des proches du président pour trahison © AFP

Le principal parti d’opposition angolais, l’Unita, a déposé une plainte mercredi pour haute trahison contre des proches du président José Eduardo dos Santos, alors que la justice a rejeté une plainte similaire visant le président lui-même.

La plainte de l’Unita vise sept personnalités proches du président angolais, dont le général Manuel Helder Viera Dias « Kopelipa », ministre d’Etat et chef de la Maison militaire du président, Bornito de Sousa, le ministre de l’Administration, et des militaires des forces armées angolaises.

Ils sont accusés par l’Unita d’avoir participé à des manipulations dans l’organisation des élections de 2008 et 2012, dont la falsification des registres, actes et résultats électoraux.

 » Ces personnes ont créé et intégré une structure paramilitaire clandestine dont la mission était de saboter le travail de la commission nationale électorale pour organiser la fraude et contrôler les résultats « , a affirmé Vitorino Nhani, le secrétaire général du principal parti d’opposition.

La plainte de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita) met aussi en cause, comme co-auteurs des crimes dénoncés, des administrateurs de l’entreprise portugaise Sinfic, spécialisée dans les systèmes et technologies d’information, et des membres du ministère chinois de la Sécurité Publique travaillant également dans ce domaine.

Cette action judiciaire fait suite à une première plainte, aux chefs d’accusation similaires, déposée par l’Unita le 11 mars dernier, visant le président angolais et qui avait provoqué une vive condamnation du parti au pouvoir, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA).

Concernant cette première plainte, la justice angolaise a annoncé mercredi qu’elle la rejetait, expliquant que, selon la Constitution, seule l’Assemblée nationale est compétente pour porter ce type d’accusation.

 » Cette décision de rejet et de classement s’applique par extension à l’ensemble des personnes mises en cause dans la plainte en vertu du principe de l’unité de la procédure pénale et de la hiérarchie des normes « , a indiqué le procureur général de la République, João Maria Moreira de Sousa, dans une décision citée par Angop, l’agence de presse angolaise.

A propos de la seconde plainte, « nous allons attendre la réponse de la justice angolaise mais, si elle n’est pas satisfaisante, nous pourrions recourir à d’autres instances « , a déclaré le secrétaire général de l’Unita, faisant allusion à des tribunaux internationaux.

 » Notre objectif est que la justice fasse son travail et que l’Angola en finisse définitivement avec le mensonge, la manipulation, l’impunité, la corruption et les crimes « , a souligné M. Nhani.

Les deux scrutins mis en cause par l’Unita ont été validés par la communauté internationale et se sont soldés par la large victoire du parti au pouvoir, le MPLA de M. dos Santos, à la tête du pays depuis 33 ans.

Lors du dernier scrutin, en août 2012, le MPLA a obtenu 71,84 % des voix contre 18,6 % à l’Unita et 6% au nouveau parti Casa.

Jeuneafrique.com avec AFP

Angola : le parti de Dos Santos largement majoritaire, selon des résultats partiels

septembre 1, 2012

Le président angolais José Eduardo dos Santos vote aux élections générales le 31 août 2012. Le président angolais José Eduardo dos Santos vote aux élections générales le 31 août 2012. © AFP

Le MPLA du président José Eduardo dos Santos a remporté 74,46% des suffrages aux élections de vendredi, selon des résultats partiels portant sur plus de 58% des bulletins, a annoncé samedi Julia Ferreira, porte-parole de la Commission nationale électorale (CNE).

Le parti du président Dos Santos devance largement son opposant historique l’Unita qui remporte 17,94% des suffrages, suivi du tout nouveau parti d’opposition Casa avec 4,53%, a-t-elle ajouté.

Malgré les critiques répétées de l’opposition sur le manque de transparence du processus électoral, le scrutin –le deuxième depuis la fin de la guerre civile en 2002– s’est déroulé dans le calme.

Les Angolais renouvelaient vendredi les 220 membres de leur Parlement. Selon la Constitution modifiée en 2010, le chef du parti vainqueur des législatives devient président de la République, et le président Dos Santos, au pouvoir depuis presque 33 ans, devrait en conséquence pouvoir se succéder à lui-même.

A l’issue des élections de 2008, le MPLA avait recueilli 81% des suffrages contre 10% pour l’Unita.

Jeuneafrique.com

Angola: l’opposition rassemble des milliers de militants à Luanda

août 25, 2012
Angola: l'opposition rassemble des milliers de militants à Luanda Angola: l’opposition rassemble des milliers de militants à Luanda © AFP

Le principal parti d’opposition angolais, l’Unita, a rassemblé samedi des milliers de militants à Luanda pour réclamer la garantie d’élections démocratiques le 31 août prochain, et déjà annoncé de nouvelles manifestations.

Le président de l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), Isaias Samakuva, a demandé « à la commission nationale électorale (CNE) de respecter la loi », s’inquiétant des failles dans le système de transmission et de contrôle des résultats.

Il a demandé notamment que la commission donne « des copies des actes électoraux à l’issue du vote et non une transcription ».

« Si rien ne change, nous vous demanderons de revenir et cette fois-ci nous marcherons jusqu’à la commission nationale électorale », a ajouté M. Samakuva, devant des milliers de militants réunis sur la place de la Famille, dans le centre de Luanda.

En marge de son discours, le président de l’Unita a indiqué qu’il serait favorable à un report des élections, de quelques semaines, si cela pouvait permettre à la CNE d’assurer un scrutin transparent.

Depuis le début de l’année, l’Unita fait pression sur la CNE, chargée de l’organisation des élections générales du 31 août, pour obtenir la correction d’irrégularités dans le processus électoral.

Le parti avait organisé en mai dernier une manifestation semblable, rassemblant des milliers de personnes dans les principales villes du pays.

S’il a obtenu gain de cause sur plusieurs points – le départ de l’ancienne présidente de la CNE Suzana Ingles réputée proche du pouvoir, l’abandon du vote à l’étranger et anticipé – il pointe la persistance de certains problèmes.

« L’Union européenne envoie des observateurs partout mais elle ne juge pas bon d’en envoyer en Angola », a déploré M. Samakuva, appelant la communauté internationale à s’intéresser au peuple angolais et pas seulement à son pétrole.

Soulignant les promesses non tenues par le parti au pouvoir, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) du président José Eduardo dos Santos, M. Samakuva a également appelé les Angolais à concentrer leur vote sur son parti, une façon de contrer l’arrivée d’un nouveau parti, Casa.

Les élections générales du 31 août seront les troisièmes seulement depuis l’indépendance du pays en 1975.

La Constitution, modifiée en 2010, prévoit que le chef du parti vainqueur des élections législatives devient le président de la République.

A l’issue du dernier scrutin en 2008, l’Unita avait récolté 10% des suffrages contre 81% pour le MPLA du président dos Santos, au pouvoir depuis bientôt 33 ans.

Jeuneafrique.com avec AFP

Angola : un fantôme nommé Savimbi

février 21, 2012

Dix ans après sa mort, le 22 février 2002, le souvenir du chef  de l’Unita Jonas Savimbi, orgueilleux et brutal, hante toujours la scène  politique angolaise.

« Primeiro os Angolanos » (« Les Angolais d’abord »), scandait Jonas Savimbi à la fin de  ses grands discours. Aujourd’hui, le slogan est devenu sonnerie. À Luanda,  beaucoup de jeunes ont mis la voix du fondateur de l’Union nationale pour  l’indépendance totale de l’Angola (Unita) dans leur téléphone portable. Dix ans  après sa mort, Savimbi est tendance.

Que reste-t-il de lui ? Pas que des bons souvenirs. Savimbi était un  guerrier. Entre 1975 – année de l’indépendance – et 2002, la guerre  civile a causé la mort de près de 1 million de personnes. L’Unita est  coupable, au même titre que le parti au pouvoir, le Mouvement populaire pour la  libération de l’Angola (MPLA). Les contraintes de la guerre ? Sans doute. Mais  le chef rebelle était d’une grande brutalité, y compris avec les siens.  Plusieurs de ses compagnons ont été mis à mort pour rien. Pour de simples  soupçons.

Savimbi était d’un orgueil démesuré. Comme le rappelle son dernier biographe  portugais, Emídio Fernando, « ce n’est qu’en 1966, quand il a compris qu’il  ne serait jamais numéro un du MPLA, qu’il a créé l’Unita ». Il est vrai que  sa communauté des Ovimbundus était marginalisée par les élites métisses du MPLA.  Puis, de purge en purge, le chef a installé autour de lui un culte de la  personnalité. Façon Staline ou Mao. Entre 1964 et 1966, le jeune  Savimbi a longuement séjourné en Chine. Épisode peu connu, épisode  formateur.

Mort les armes à la main

Mais Savimbi était aussi un farouche nationaliste. Et un homme courageux : le 22 février 2002, il est mort les armes à la main. On  sait moins que c’était un bon gestionnaire. « Dans les vastes territoires  sous contrôle de l’Unita, il y avait partout écoles et dispensaires. En fait,  c’était un homme de gauche », témoigne le reporter français Yves Loiseau. « L’Angolais d’aujourd’hui se souvient de l’aversion de Jonas à l’égard des  corrompus et il fait le parallèle avec le régime actuel », affirme Paulo  Lukamba Gato, l’un des successeurs de Savimbi à la tête de l’Unita. « À  l’époque, quand il y avait une coupure d’eau ou d’électricité à Luanda, le MPLA  pouvait dire que c’était de la faute de l’Unita. Mais en 2012… »

Savimbi a-t-il été un pion des Américains qui n’a pas compris, à la fin de la  guerre froide, que ses mentors avaient plus besoin du pétrole du MPLA que de ses  diamants ? Pas si simple. « Dès les premiers mois de 1992, Savimbi a senti  que le président Bush le lâchait et m’a demandé de le mettre en contact avec  Mitterrand, ce que j’ai fait », confie Paulo Lukamba Gato. Le chef rebelle  a cru qu’il pourrait tenir malgré les sanctions de l’ONU et la chute de Mobutu,  son voisin congolais et allié… Il s’est trompé. Sans doute encore cet orgueil  démesuré.

« C’est le de Gaulle africain »

Que reste-t-il ? Un tribun d’exception, qui s’exprimait dans toutes les  langues de son pays. Un homme de grande culture qui, les derniers jours de sa  vie, citait Churchill ou Mao. À la fois un Africain enraciné dans sa terre et  une figure avant l’heure des « élites mondialisées » – il parlait  l’anglais et le français couramment. « C’est le de Gaulle africain », disait un chef des services secrets français, Alexandre de Marenches. Surtout,  il reste un parti, qui a survécu à son créateur. Avec 16 sièges sur 220 à  l’Assemblée, il représente la deuxième force politique du pays. « Aujourd’hui, dans l’opposition, l’Unita est la seule alternative au  MPLA », remarque Paulo Lukamba Gato. On en saura plus aux législatives de  septembre prochain. Depuis dix ans, la famille du défunt réclame le transfert de  son corps dans son village natal de la province du Bié. Le pouvoir refuse, de  peur que le site devienne un lieu de pèlerinage. Le fantôme de Savimbi est  toujours là.

Jeuneafrique.com par Christophe Boisbouvier