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RDC: la révolte au Burkina refroidit les partisans d’une révision constitutionnelle

novembre 20, 2014

RDC: la révolte au Burkina refroidit les partisans d'une révision constitutionnelle
RDC: la révolte au Burkina refroidit les partisans d’une révision constitutionnelle © AFP

La chute de Blaise Compaoré au Burkina Faso semble avoir refroidi à Kinshasa les partisans d’une révision constitutionnelle susceptible de permettre au président congolais Joseph Kabila de rester en poste après 2016.

Pour plusieurs diplomates et analystes, l’option désormais privilégiée pour permettre à M. Kabila de se maintenir consiste à retarder au maximum l’échéance de la présidentielle censée avoir lieu en novembre 2016 en République démocratique du Congo.

En poste depuis 1987, M. Compaoré a été contraint de quitter le pouvoir sous la pression de la rue et de l’armée après avoir annoncé un projet de révision constitutionnelle destiné à lui permettre de briguer un nouveau mandat.

« Cela a changé les choses ici, cela a été un vrai coup de tonnerre, un vrai signal d’alerte pour le pouvoir », dit un diplomate en poste à Kinshasa.

« Kabila et ses acolytes ont dû suivre cela de près et non sans inquiétude. La censure de ces événements ou leur minimisation dans le discours public sont assez révélateurs », commente un analyste congolais sous le couvert de l’anonymat.

André Atundu, ancien ambassadeur et responsable de la communication pour la Majorité présidentielle, doute que les Congolais suivent « aveuglément ce qui s’est passé au Burkina », mais concède : « La leçon c’est que la classe politique doit faire attention au pouvoir que le peuple lui a donné, car le peuple peut le lui reprendre.  »

Agé de 43 ans, M. Kabila est arrivé au pouvoir en 2001 après l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila. Il a été élu en 2006 à l’occasion des premières élections démocratiques du pays, puis en 2011 lors d’un scrutin contesté par l’opposition et la communauté internationale.

La Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat en 2016. Lui-même n’a jamais révélé publiquement ses intentions, mais des membres de la majorité et du gouvernement ont plaidé ouvertement pour un changement de Constitution dont il serait bénéficiaire.

– ‘Bonnes élections’ –

Au cours de la session en cours, le Parlement doit étudier des projets de révision constitutionnelle présentés par l’exécutif pour modifier le mode de scrutin des prochaines élections provinciales. L’opposition soupçonne que l’examen de ces textes sera le moment choisi par la majorité pour toucher plus largement à la loi fondamentale afin de permettre à M. Kabila de rester après 2016.

Mais les événements au Burkina ont conduit, « au moins provisoirement, à mettre sous le boisseau le projet de révision constitutionnelle », note le diplomate.

Selon des sources parlementaires, les élus devraient à la place se pencher sur une proposition de loi électorale, déposée par un député indépendant.

Pour Fidel Bafilemba, chercheur de l’ONG américaine Enough Project, le scénario d’une modification constitutionnelle avait déjà « perdu de l’élan » avant la révolte burkinabè, à cause des pressions de la communauté internationale et de l’Église catholique, et des mises en garde de plusieurs responsables politiques influents, certains membres de la majorité.

Pour retarder la présidentielle, plusieurs scénarios sont jugés possibles : l’organisation préalable d’un recensement administratif, qui devrait prendre au minimum 18 mois vu la taille du pays (cinq fois la France), ou la tenue en premier d’élections locales (prévues en théorie pour 2015).

Plusieurs analystes et hommes politiques estiment qu’une telle consultation risque d’attiser les antagonismes locaux, en particulier dans l’Est, ravagé depuis plus de vingt ans par des conflits armés, et d’aviver une violence susceptible de servir de prétexte pour bloquer le processus électoral.

L’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne et les États-Unis tentent d’éviter un report des élections. Néanmoins, indique-t-on de source diplomatique, certains pays pourraient s’en accommoder, si et seulement si cela permettait de « faire de bonnes élections ».

Pour plusieurs diplomates, la forte augmentation des budgets alloués à l’armée, à la police et aux autres services de sécurité inscrite dans le projet de loi de finances pour 2015, comme les récentes nominations à la tête de l’armée, pourraient être le signe que le pouvoir se prépare à une épreuve de force.

Le récent déboulonnage d’une statue du président Kabila par une foule en colère dans l’Est serait-il le signe avant-coureur d’émeutes populaires susceptibles d’emporter le pouvoir ?

Beaucoup en doutent. Les habitants de Kinshasa rappellent volontiers qu’on tire facilement à balles réelles sur les manifestants, et les morts des violences pré et post-électorales de 2011 sont encore bien présentes dans les mémoires. Pour un haut fonctionnaire de l’ONU à New-York, « seule l’armée » serait en mesure de déstabiliser le régime.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique: la présidente Catherine Samba Panza nie toute malversation

octobre 2, 2014

 

Centrafrique: la présidente Catherine Samba Panza nie toute malversation
Centrafrique: la présidente Catherine Samba Panza nie toute malversation © AFP

La présidente de la transition centrafricaine, Catherine Samba Panza, a nié avoir détourné de l’argent depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2014, dans une déclaration à la radio nationale mercredi soir.

Cette déclaration fait suite à des révélations du magazine Jeune Afrique paru le 29 septembre, évoquant la gestion « pour le moins opaque » d’un don de 10 millions de dollars accordé par l’Angola, qui a suscité l’inquiétude des bailleurs de fonds internationaux.

Mme Samba Panza a affirmé avoir rassuré à ce sujet la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) en marge de l’Assemblée générale de l’ONU la semaine dernière, où la communauté internationale a promis de nouvelles aides à la Centrafrique.

« Nous avons réglé ce problème » a affirmé la présidente, indiquant avoir proposé aux deux institutions financières d' »envoyer un audit pour venir voir si ces fonds ont été détournés ou mal utilisés ».

« Nous sommes en démocratie et toutes les opinions sont (. . . ) permises et peuvent s’exprimer. Cela dit, j’ai pour principe de laisser les choses mourir de leur propre poison, j’avance. Je me suis engagée avec détermination pour essayer d’apporter ma contribution au relèvement de mon pays, rien ne m’arrêtera », a-t-elle encore affirmé.

« J’ai besoin qu’au-delà de tout ce qui se raconte, ma population continue à espérer en moi, parce que c’est elle qui m’a permis d’être là où je suis, et je me battrai pour répondre à ses espérances », a-t-elle ajouté.

L’Angola avait annoncé début mars l’octroi d’une aide de 10 millions de dollars à la Centrafrique pour « soutenir le fonctionnement du gouvernement de transition et répondre à la crise humanitaire en cours ».

Selon les informations de Jeune Afrique, un quart de cette somme –distribuée en liquide par les autorités angolaises– aurait disparu dans la nature.

La Centrafrique, ancienne colonie française riche en diamants et en uranium, à l’histoire jalonnée de coups d’État, a plongé dans un chaos sans précédent début 2013 avec l’arrivée au pouvoir d’une coalition de rebelles à majorité musulmane, qui ont pillé et placé le pays en coupe réglée jusqu’à leur départ, en janvier 2014. Les troubles inter-communautaires

Le pays, dont l’économie est à genoux, vit depuis sous perfusion de l’aide internationale, notamment des pays de la région comme le Congo Brazzaville et l’Angola.

Jeuneafrique.com

Centrafrique: l’ex-président Djotodia reconduit à la tête de l’ex-rébellion Séléka

juillet 12, 2014

Bangui – L’ex-président centrafricain Michel Djotodia, qui dirigeait la coalition rebelle Séléka qui l’a porté au pouvoir en mars 2013, a été reconduit à la tête du mouvement à l’issue d’une assemblée générale à Birao, dans le nord du pays, a appris samedi l’AFP de source proche de l’ex-rébellion.

Michel Djotodia avait dû abandonner le pouvoir en janvier 2014 pour se réfugier au Bénin, sous la pression de la communauté internationale, en raison des graves exactions contre les civils qui ont eu lieu sous son régime après la prise du pouvoir de la Séléka. Ces violences ont entraîné l’intervention en décembre 2013 de la force française Sangaris, toujours présente aux côtés de la force africaine Misca.

M. Djotodia est sous le coup de sanctions internationales, onusiennes et américaines depuis mai 2014, comme le numéro deux de la Séléka, le général Nourredine Adam, à l’initiative de cette réunion de Birao. L’ex-président François Bozizé, renversé par la Séléka, est aussi sous le coup des mêmes sanctions.

Outre la reconduction du Michel Djotodia les ex-numéros deux et trois, Nourredine Adam et Mohammed Moussa Dhaffane, ont été reconduits lors de cette assemblée générale, a précisé la source.

Birao est le fief de M. Djotodia ou vit son ethnie, les Goula.

Un bureau d’une trentaine de personnes issues des différentes tendances de l’ex-Séléka a été mis en place, a encore affirmé la source.

L’ex-rébellion (majoritairement musulmane) est toujours active militairement dans le centre et le nord du pays, notamment contre les milices anti-balaka (majoritairement chrétiennes) au cours d’affrontements dont les civils, dans les villes et villages, sont les premières victimes.

Depuis sa défaite, elle est minée par des luttes de pouvoir internes.

Ainsi, en mai, une réunion tenue cette fois à Ndélé, autre ville du nord, avait désigné comme coordinateur politique le général Abdoulaye Hissène, depuis devenu conseiller à la présidence de transition centrafricaine. Ndélé est la région natale d’Abdoulaye Hissène, un Ronga.

Mais l’assemblée de Birao, à laquelle a participé Abdoulaye Hissène, a dissous la coordination politique de l’ex-Séléka mise en place à Ndélé, a précisé la source. Un rapport général de cette assemblée doit être publié dans les prochains jours.

Les anti-balaka, quant à eux, se sont récemment accordés pour désigner Patrice-Edouard Ngaïssonna comme coordonnateur national et Sébastien Wénézoui, un temps son rival, comme son adjoint.

Un forum de réconciliation nationale en Centrafrique est prévu du 21 au 23 juillet à Brazzaville, dans le but d’obtenir un cessez-le-feu entre groupes armés dans un pays ravagé depuis mars 2013 par de terribles violences intercommunautaires et le grand banditisme, qui ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

Romandie.com avec(©AFP / 12 juillet 2014 14h50)

Centrafrique: la nouvelle présidente prépare son gouvernement dans l’urgence

janvier 24, 2014

La présidente centrafricaine s’emploie vendredi, au premier jour de son entrée en fonction, à former son équipe gouvernementale dont la mission sera de désamorcer dans l’urgence la haine qui ronge le pays après des mois de violences entre chrétiens et musulmans.

Après sa prestation de serment devant les magistrats de la Cour constitutionnelle jeudi, Catherine Samba Panza s’installe dès ce vendredi au palais présidentiel pour travailler.

Une brève cérémonie de passation des pouvoirs devait s’y tenir avec le président du Conseil national de transition (CNT, parlement provisoire), Alexandre-Ferdinand Nguendet, qui a assuré l’intérim de l’exécutif depuis la démission, le 10 janvier et sous la pression internationale, de Michel Djotodia, a-t-on indiqué de source officielle.

La nouvelle présidente devait ensuite avoir une série d’entretiens « avec les différentes couches de la société », selon la même source, avant de nommer rapidement son Premier ministre et un gouvernement qu’elle dit vouloir « resserré » et composé de « technocrates ».

Elle va ainsi recevoir notamment « les corps constitués », des représentants des partis politiques, de la société civile, du mouvement associatif, etc. . .

Selon des sources politiques et diplomatique, la présidente devrait ensuite annoncer le nom de son Premier ministre, d’ici la fin de la semaine, puis dans la foulée la composition d’un gouvernement qui devra être prêt immédiatement à relever le défi de restaurer la paix après des mois de haines intercommunautaires.

« Aux combattants des ex-Séléka partisans musulmans de M. Djotodia) et aux anti-balaka (milices chrétiennes), je leur demande avec insistance d’observer un comportement patriotique en déposant les armes », a demandé une nouvelle fois Mme Samba Panza lors de sa prestation de serment.

Règlements de compte

M. Djotodia, qui avait renversé le régime de François Bozizé en mars 2013 à la tête de sa coalition rebelle Séléka, a été contraint à la démission pour son incapacité à arrêter les tueries entre chrétiens et musulmans.

Vendredi matin, dans le quartier du PK-12, à la sortie nord de la capitale, ces appels à l’apaisement n’ont pas été entendus par les pillards, qui comme les jours précédents, continuaient de s’en prendre aux biens des civils musulmans, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Un cadavre gisait dans une brouette. Selon des témoins, il s’agissait d’un « règlement de comptes » entre pillards. De jeunes hommes emportaient tôles, charpentes de maisons désertées par des familles musulmanes qui ont fui les violences.

Les soldats français de l »opération Sangaris étaient déployés dans le quartier pour empêcher que les pillages ne dégénèrent en tueries.

Des miliciens anti-balaka étaient également visibles. A quelques centaines de mètres de là, la vie paraissait normale.

Ces violences au quotidien soulignent que rien n’est réglé en Centrafrique pour l’instant, même si l’élection de Mme Samba Panza a été favorablement accueillie par la population et la communauté internationale, qui a lui a promis son soutien financier.

La Banque mondiale a ainsi annoncé jeudi une aide d’urgence de 100 millions de dollars. L’Union européenne va envoyer une force d’environ 500 hommes à Bangui pour soutenir les 1. 600 soldats français de Sangaris et les quelques 5. 000 hommes de la force africaine (Misca) déjà sur le terrain.

En province, la « majorité » du territoire reste sous la coupe implacable de chefs de guerre, ont rappelé mercredi l’archevêque et l’imam de Bangui, Dieudonné Nzapalainga et Oumar Kobine Layama, qui depuis des mois appellent en vain leurs concitoyens à la paix.

Ces mois de violences ont provoqué un désastre humanitaire en Centrafrique, déjà l’un des pays les plus pauvres du continent, en dépit de son potentiel agricole et minier.

La crise affecte directement la moitié des quelque 4,6 millions de Centrafricains, avec des centaines de milliers de déplacés des violences, dont 400. 000 dans la seule capitale.

Jeuneafrique.com avec AFP