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France: l’ex-chef de la diplomatie Laurent Fabius renonce à la présidence de la COP21

février 15, 2016

Paris – L’ex-chef de la diplomatie française Laurent Fabius a écrit lundi au président François Hollande pour lui remettre son mandat de président de la COP21, la conférence des Nations unies sur le climat, selon sa lettre dont l’AFP a obtenu une copie.

M. Fabius entendait initialement conserver la présidence de la COP21 jusqu’en novembre prochain, afin d’accompagner la mise en œuvre de l’accord historique contre le réchauffement conclu en décembre à Paris.

Le relais doit être transmis au Maroc en novembre lors de la COP22 de Marrakech. En attendant, quelques rendez-vous formels sont prévus, notamment le lancement de la signature de l’accord à l’ONU à New York le 22 avril.

Mais ce choix a suscité en France un début de polémique, notamment au sein du gouvernement, sur la compatibilité de ce titre avec les fonctions prochaines de l’ancien ministre des Affaires étrangères en France à la tête du Conseil constitutionnel.

Rivale politique de longue date de l’ex-chef de la diplomatie, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, ex-compagne de François Hollande, a vu son portefeuille élargi la semaine dernière aux Relations internationales sur le climat.

Vous m’avez fait l’honneur de me pressentir pour présider le Conseil constitutionnel et je vous en remercie vivement. A mon sens, il n’existe pas d’incompatibilité avec la présidence de la dernière phase de la COP21, a écrit Laurent Fabius à M. Hollande.

Pour autant, compte tenu du début de polémique interne sur ce sujet, je juge préférable de vous remettre mon mandat de président de la COP, ajoute-t-il dans cette lettre.

Ségolène Royal avait appelé vendredi à clarifier les règles du jeu concernant le cumul auquel Laurent Fabius aspirait entre les deux fonctions.

Lundi, un autre membre du gouvernement, le secrétaire d’Etat à la Recherche Thierry Mandon, avait jugé inimaginable que Laurent Fabius puisse présider simultanément la COP21 et le Conseil constitutionnel.

La bonne gouvernance implique que les pouvoirs dans la République soient absolument incontestables. Le Conseil constitutionnel, c’est au-dessus de tous les pouvoirs, ça ne peut pas avoir des missions qui relèvent de l’exécutif, avait-il estimé.

Romandie.com avec(©AFP / 15 février 2016 22h19)

Fabius président de la COP21 : Royal demande de « clarifier les règles du jeu »

février 12, 2016

 

La ministre de l’Environnement s’est interrogée sur le cumul par Fabius des fonctions de président du Conseil constitutionnel et de président de la COP21.

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Ségolène Royal demande des clarifications sur le cumul de Laurent Fabius. © AFP/ Nicloas Tucat  

Comment Fabius protège les « amis » africains de Hollande

janvier 20, 2016

Trois après son arrivée à l’Elysée, la France de Hollande protège les « amis » du président: Condé, Issoufou, IBK, Déby, Biya…

Ce n’est plus la Françafrique de Nicolas Sarkozy avec ses réseaux et ses émissaires d’un « autre temps », mais un système tout aussi opaque des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines, qui protège leurs chefs d’Etat. L’assurance « tous risques », fournie à travers le Quai d’Orsay, couvre d’abord les amis africains du « club de l’Internationale socialiste (IS) », en commençant par le Guinéen Alpha Condé qui avait déclaré : « Je n’ai commencé à dormir tranquillement qu’après l’élection de Hollande ».

Les faits donnent entièrement raison à l’ancien militant de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) devenu président de Guinée en 2010. En effet, la diplomatie française n’a pas soufflé mot sur les tensions politiques qui ont précédé la présidentielle du 11 octobre 2015. Elle n’a absolument rien dit même lorsqu’elles ont culminé le 2 octobre à N’Zérékoré, dans la zone forestière du pays, faisant un mort et une vingtaine de blessés. « No comment » pour le Quai d’Orsay afin de ne pas indisposer Alpha Condé, l’ami de Hollande avec qui il échange quotidiennement de nombreux SMS.

Preuve, s’il en était besoin, de la protection du président guinéen par Paris : au lendemain de la présidentielle controversée d’octobre remportée à près de 57% par le président sortant, l’ambassadeur de France à Conakry Bertrand Cochery s’est fendu d’un coup de fil à l’opposant Cellou Dalein Diallo pour lui intimer d’accepter sa défaite et de se tenir à carreaux. En fait, il s’agit d’un simple échange de bon procédé puisque Alpha Condé avait demandé et obtenu de Hollande le maintien à Conakry de M. Cochery qui venait d’être affecté au Niger où sa demande d’agrément comme ambassadeur avait même déjà été accepté par les autorités. Mais comme Hollande ne refuse rien au camarade Alpha, il a fallu trouver illico presto un nouvel ambassadeur de France pour le Niger. C’est ainsi que Marcel Escure, 52 ans, a atterri dans la capitale nigérienne.

Portes closes à l’Elysée et au Quai d’Orsay

Même traitement de faveur, mêmes privilèges pour le président nigérien Mahamadou Issoufou, autre camarade de l’IS. Quatre journalistes nigériens sont interpellés le 14 novembre 2015 par la police puis retenus au poste une journée entière alors qu’ils se rendaient à l’aéroport pour couvrir le retour d’exil de l’opposant Hama Amadou. Habituellement très sourcilleux sur la défense de la liberté de la presse, le Quai d’Orsay trouve ce jour-là le moyen de rien dire à ce sujet. La diplomatie française se montrera tout aussi discrète pendant la période de fortes crispations des relations entre le régime du président Issoufou et ses opposants. Mais, elle a fait bien plus grave : pendant son exil d’un an à Paris, l’opposant Hama Amadou a fait le tour des responsables français en charge de l’Afrique (Elysée, Quai d’Orsay), il a partout trouvé portes closes pour ne pas fâcher le pouvoir nigérien. C’est pour cette même raison qu’une conférence que M. Amadou devait prononcer le 14 octobre 2015 à l’Ecole militaire a dû être délocalisée à l’Assemblée nationale, après le véto du ministère français des Affaires étrangères.

Pour sa part, le camarade Ibrahim Boubacar Keita (IBK) du Mali a eu droit en octobre 2015 à une visite d’Etat avec tout le protocole et le faste qui vont avec : escorte de la cavalerie de la garde républicaine, dîner d’Etat, accueil à l’Hôtel de Ville de Paris et même les insignes de grand-croix de la Légion d’honneur. Dieu soit loué ! Dans ces conditions, n’allez pas croire que la diplomatie française trouvera à redire lorsque l’imam Mahmoud Dicko s’en prend violemment le 28 novembre 2015 à l’Occident et explique les attentats de Paris et Bamako par la colère divine. Ne comptez surtout pas non plus sur la diplomatie française pour donner de la voix lorsque l’Etat malien tergiverse dans la mise en œuvre de certaines dispositions de l’Accord de paix d’Alger signé en mars 2015 ou lorsqu’il joue un jeu trouble avec les milices d’autodéfense très hostiles aux mouvements rebelles touaregs.

La bande de Sassou, Déby et les autres

Sans qu’ils soient membres du « club des amis de l’IS », plusieurs autres présidents africains bénéficient de la complaisance de Paris.  C’est notamment le cas du chef de l’Etat tchadien Idriss Déby, protégé du ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian et chouchou des militaires. Le président Déby a été l’allié décisif de Paris pendant l’opération militaire Serval lancée en janvier 2014 au nord Mali ; son pays abrite aujourd’hui le quartier général l’opération Barkhane. Le Tchad est également en première ligne dans la lutte contre la secte islamiste nigériane Boko Haram dans la région du Lac Tchad. Autant de cartes entre les mains du président tchadien qui en a profité pour imposer le silence à la diplomatie française face aux violations massives des droits de l’homme, à la répression des opposants politiques et la mal gouvernance économique.

Fait tout à inimaginable en début du quinquennat, Déby a obtenu des socialistes français (Parti socialiste, Elysée, Quai d’Orsay) qu’ils renoncent à exiger toute la lumière sur la disparition en février 2008 du « camarade » Ibni Oumar Mahamat Saleh, président-fondateur du Parti pour les libertés et le développement (PLD), membre de l’IS. Il ne faut pas non plus compter sur le régime de Hollande pour critiquer l’intention du président tchadien de se succéder à lui-même lors de la présidentielle d’avril 2016 alors qu’il a déjà passé 25 années au pouvoir.

Celui qui avait promis en janvier 2012 au Bourget de démanteler la Françafrique sait également se montrer bienveillant à l’égard du camerounais Paul Biya, 82 ans, au pouvoir depuis 1982. Ostracisé au début de quinquennat de Hollande, Biya est revenu en cour en obtenant la libération de la famille Moulin-Fournier en avril 2013, après deux mois de captivité. Depuis lors, le président camerounais, qui avait reçu, aussitôt les otages libérés, la chaleureuse reconnaissance de son homologue français, peut bafouer les droits de l’homme, emprisonner les journalistes et même mettre son pays en pilotage dans l’indifférence totale de l’Elysée et du Quai d’Orsay. Et ce n’est pas la seule bizzarerie de la Françafrique, à la sauce Hollande : Me Jean-Paul Bénoit, avocat proche de Hollande, n’arrive toujours pas à mobiliser la diplomatie française sur le sort de l’ancien ministre camerounais de l’administration territoriale Marafa Hamidou Yaya, condamné à 25 ans de prison pour prison pour détournement des deniers publics et dont l’état de santé nécessite des soins à l’étranger.

Mettant à profit son statut de médiateur de la crise centrafricaine, le Congolais Denis Sassou Nguesso a renversé le rapport de forces avec son homologue français qui hésitait au tout début du quinquennat à le recevoir au palais de l’Elysée. La France, qui cherchait à tout prix à éviter l’enlisement de son opération militaire Sangaris lancée en décembre 2013 en Centrafrique, s’est appuyée sur Sassou qui a fini par devenir plus que fréquentable. A la surprise générale, Hollande a apporté le 21 octobre 2015 son soutien au référendum constitutionnel prévu 4 jours plus tard au Congo, en expliquant que « Sassou avait le droit de consulter son peuple ». Il y a certes eu le rétropédalage de l’Elysée le 23 octobre, mais le mal était déjà fait.

Diplomates tétanisés par la peur

Le choix fait à Paris de se réfugier dans le silence pour ne pas gêner les présidents africains amis de Hollande se justifie d’autant moins que les ambassades de France sur place accomplissent un formidable travail de remontées d’informations. Les télégrammes diplomatiques sur la situation en Guinée, au Mali, au Niger, au Gabon, au Congo pleuvent sur le bureau de Jean-Christophe Belliard, directeur de l’Afrique et de l’Océan indien au Quai d’Orsay puis sur celui de Guillaume Lacroix, Conseiller Afrique de Laurent Fabius avant de se perdre dans le sable. Les autres, qui atterrissent sur les bureaux de Hélène Le Gal et Thomas Melonio, les deux responsables de la Cellule Afrique de l’Elysée, ne connaissent pas une destinée bien plus brillante.

Non content de ne rien dire sur la situation des pays du « pré-carré », Paris jette en pâture ceux de ses ambassadeurs qui ont déplu aux présidents amis. En atteste, le cas de l’ambassadeur de France à Niamey Antoine Anfré rappelé en juillet 2015 au bout de 15 mois seulement de mission, à la demande expresse du président Issoufou qui le trouvait pas assez accommodant.

C’est aussi le cas de l’ambassadeur de France à Djibouti Serge Muccetti remplacé après 20 mois à son poste en décembre 2015 juste pour répondre à une exigence du président djiboutien Ismaël Omar Guelleh. Par crainte de connaître le même sort que leurs collègues de Niamey et Djibouti, les diplomates français ferment les yeux sur des dérives auxquelles ils assistent dans les pays africains, notamment ceux du pré-carré. Finalement, pour un ambassadeur de France, qui veut accomplir ses trois années de mission à son poste, il vaut mieux être en bons termes avec Condé, IBK, Issoufou, Déby ou Sassou. Quitte à ne plus défendre les valeurs de démocratie et des droits de l’homme. Ce n’est pas ce que Hollande avait promis en matière de politique africaine. Ce n’est pas surtout ce qu’espéraient les sociétés civiles africaines, qui montent en force partout sur le continent.

Mondafrique.com par Francis Sahel

France-Congo: Intervention du sénateur Michel Billot du PC contre le 3e mandat de Denis Sassou Nguesso

octobre 31, 2015

R é p u b l i q u e F r a n ç a i s e

Monsieur Laurent Fabius

Ministre des Affaires Étrangères et

du Développement International

37 Quai d’Orsay

75 700 Paris 07 SP

Paris, le 29 octobre 2015

Monsieur le ministre,

J’ai été interpellé par des membres de la communauté congolaise de mon département au sujet de la position difficilement lisible de la France à propos du référendum concernant le projet de réforme constitutionnelle organisé dimanche dernier au Congo Brazzaville.

Tout d’abord, les très mauvaises conditions de l’organisation d’un débat démocratique que nécessite un tel sujet, les violences organisées, la répression brutale de l’opposition entachent le résultat de ce scrutin.

Ces résultats annoncés officiellement contredisent le peu d’enthousiasme observé dans les bureaux de vote dimanche 25 octobre et relaté par de nombreux observateurs.

Le pouvoir annonce un taux de participation de 72,44 % quand l’opposition le mesure à 10 % et relativise la victoire écrasante du oui en faveur de ce changement de constitution qui ouvre la voie à une nouvelle république et surtout à un troisième, voir un quatrième mandat de nouveau possibles pour le président Denis Sassou Nguesso.

L’appel au boycott de l’opposition semblait pourtant très suivi dans les quartiers sud de Brazzaville et la    zone méridionale du pays.

De plus, selon le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Raymond- Zéphyrin Mboulou, dont les propos ont été rapportés dans l’édition du journal « Le Monde » du mardi 27 octobre, le vote n’a pas pu se dérouler dans plus de cinq sous-préfectures du sud du pays.

Les constitutions sont théoriquement les garantes d’une alternance politique. Fixer une limite au nombre de mandats présidentiels constitue en effet une saine mesure, adoptée par la majorité des pays africains. La disposition est parfois même inamovible. Ces précautions n’ont toutefois pas empêché nombre de chefs d’État de se maintenir au pouvoir, des décennies durant, par une violation répétée des principes démocratiques et dans l’indifférence générale des médias et de l’opinion publique internationale. Dans certains pays africains, de véritables dynasties se sont emparées du pouvoir transmis de père en fils. Douze familles aujourd’hui au pouvoir en Afrique l’étaient déjà en 1990. 87% des Gabonais et 79% des Togolais, 69% des congolais dans le cas présent n’ont connu qu’une seule famille à la tête de l’État !

Cette question du respect des constitutions sur le nombre de mandats présidentiels est donc récurrente en Afrique et mériterait que notre pays adopte à ce sujet une position claire, quelques soient les intérêts des entreprises françaises.

Ce n’est malheureusement pas le cas dans la situation du Congo Brazzaville. Ainsi le 7 juillet dernier, le Chef de l’Etat a reçu à l’Elysée le président Denis Sassou-Nguesso à la demande de ce dernier. A cette occasion, il s’est déclaré, par voie de communiqué, attaché au fait que les référendums constitutionnels soient fondés sur « un consensus ».

Ce qui à l’évidence n’était pas le cas ce dimanche à Brazzaville.

Puis le 21 octobre, lors de la visite du président du Mali, il a affirmé que M. Denis Sassou-Nguesso pouvait consulter son peuple. Ce faisant il a apporté un soutien apprécié par le chef d’état africain.

Enfin le 23 octobre, un communiqué est publié dans lequel le chef de l’Etat français « condamne toute violence, soutient la liberté d’expression et rappelle qu’il a souhaité, lors de son discours prononcé à Dakar le 29 novembre 2014, que les Constitutions soient respectées ».

Cette diplomatie à géométrie variable est absolument illisible. Pire, toute nouvelle position française ambigüe qui ne condamnerait pas explicitement la dictature congolaise installée depuis 31 ans risquerait d’être comprise par les populations africaines, en attente de changement, comme une continuation du néocolonialisme ou de la Françafrique.

Je m’étonne également de l’écart de position avec le Parti socialiste, publiée le 24 septembre, qui appelait le président congolais à renoncer à son projet de révision de la Constitution, regrettant que le président Denis Sassou Nguesso s’engage dans une voie condamnable qui vise à priver le peuple congolais de toute alternance politique. « L’objectif est de violer à la fois la Charte de la démocratie de l’Union africaine et la Constitution congolaise, laquelle stipule précisément que les limites imposées aux mandats présidentiels ne peuvent être sujettes à des modifications constitutionnelles. »

Bien sûr, je n’ignore pas qu’au delà des principes, la France ait à coeur de défendre ses intérêts économiques. Sur ce plan, le fait que nous demeurions, et de loin, le premier partenaire du Congo, à la fois en tant que premier fournisseur (21% du marché), premier investisseur et premier créancier n’est sans doute pas étranger à la position prise par l’exécutif français sur ce coup d’état constitutionnel. Je n’ignore pas que plus d’une centaine filiales d’entreprises françaises sont présentes au Congo, employant près de 12 000 salariés dont un millier d’expatriés.

Pour autant, ces intérêt ne peuvent justifier le soutien à ce type de régime, jusqu’à écrire sur le site de votre ministère sans aucun recul ni analyse que « le programme lancé en 2009 par le président Denis Sassou Nguesso, le « Chemin d’avenir » vise à moderniser le pays en développant les infrastructures et en luttant contre la pauvreté et la corruption. »

Une position pour le moins étonnante sachant que l’affaire dite des « biens mal acquis » a donné lieu cet été à la saisie de biens immobiliers des propriétés appartenant au clan du président congolais. Les investigations se poursuivent, les magistrats le soupçonnant fortement, ainsi que ses proches, de détourner à leur profit une partie importante de la rente pétrolière de leur pays. Selon des informations distillées dans la presse, les enquêteurs seraient persuadés que « leur véritable propriétaire », dissimulé derrière des sociétés-écrans, est le neveu du président, Wilfrid Nguesso. Ces éléments ne sont d’ailleurs pas nouveaux puisque le président du Congo et sa famille sont visés depuis 2009 par une enquête sur leur patrimoine français. La justice avait déjà saisie une quinzaine de véhicules de luxe en février. L’écheveau de sociétés est complexe, mais les enquêteurs s’appuient notamment sur des signalements de la cellule Tracfin. Je souhaite bien évidemment que la justice française puisse continuer à faire son travail sereinement, sans contraintes ni pression sur ce dossier sensible.

Dans ce contexte général, Monsieur le ministre, je serai heureux que la France éclaircisse sa politique vis à vie des peuples africains comme de ceux qui les oppriment.

Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le ministre, en l’expression de mes salutations les plus respectueuses.

Michel Billout

Sénateur de la Seine-et-Marne

Membre de la Commission des Affaires étrangères,

de la Défense et des Forces armées

Vice-président de la Commission des Affaires Européennes

Maire de Nangis

Pour Fabius, le Nigeria doit s’engager « pleinement » contre Boko Haram

février 22, 2015

Laurent Fabius et Mahamadou Issougou, le 22 février 2015 à Niamey.
Laurent Fabius et Mahamadou Issougou, le 22 février 2015 à Niamey. © Boureima Hama/AFP

Le Nigeria doit s’engager « pleinement » dans la lutte contre les islamistes de Boko Haram, qui contrôlent de vastes territoires dans le nord-est du pays, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius dimanche à Niamey.

« Il est nécessaire qu’il y ait un plein engagement du Nigeria dans la lutte contre Boko Haram », a répété à plusieurs reprises M. Fabius lors d’une conférence de presse dans la capitale nigérienne, dernière étape d’une tournée en Afrique centrale qui l’a mené samedi à N’Djamena et Yaoundé.

Le nord-est du Nigeria, « très éloigné d’Abuja et de Lagos », est « géographiquement très proche » du Tchad, du Cameroun et du Niger, a justifié le ministre français, qualifiant d' »indispensable » un engagement plein du géant africain contre les islamistes, qui n’ont cessé de gagner du terrain dans le nord-est du pays depuis 2009.

La collaboration paraît parfois poussive entre le Nigeria et ses trois voisins, désormais engagés militairement contre le groupe armé nigérian. Samedi, Laurent Fabius a visité une cellule de coordination à N’Djamena, où se trouvaient des militaires tchadiens, camerounais, nigériens et français, mais dont l’armée nigériane était absente.

Ce, alors même que la France a promis d’accroître sa coopération avec tous les pays touchés par Boko Haram dans le domaine du renseignement notamment. Des discussions sur la création d’une force militaire régionale ont longtemps achoppé, Abuja minimisant le danger réel représenté par Boko Haram.

« Nous avons sous-estimé les compétences de Boko Haram »

« Nous avons sous-estimé les compétences de Boko Haram » au début de son insurrection, a d’ailleurs reconnu dimanche le président nigérian Goodluck Jonathan. Le Nigeria et ses voisins – Tchad, Niger, Cameroun et Bénin – se sont mis d’accord début février pour mobiliser 8.700 hommes dans une force multinationale de lutte contre Boko Haram. Ils veulent déposer d’ici « fin février » un projet de résolution devant le Conseil de sécurité en ce sens, a affirmé Yaoundé samedi.

« Nous demandons à la France de peser de tout son poids pour que cette résolution soit vite adoptée », a déclaré dimanche le président nigérien Mahamadou Issoufou, pour qui « la France ne cherche pas à passer à travers les gouttes, la France se mouille, la France nous aide ». « La France soutiendra totalement cette demande », l’a rassuré Laurent Fabius.

Depuis 2009, l’insurrection de Boko Haram et sa répression par les forces nigérianes ont fait plus de 13.000 morts et 1,5 million de déplacés au Nigeria, essentiellement dans le nord-est, où le groupe islamiste contrôle des pans entiers de territoires et plusieurs localités.

Jeuneafrique.com avec AFP

Le corps du touriste français, décapité en Algérie, transféré lundi en France

janvier 25, 2015

Paris – Le corps du touriste français Hervé Gourdel, enlevé puis décapité fin septembre par des jihadistes algériens, sera rapatrié lundi en France, douze jours après sa découverte en Kabylie (est d’Alger), a annoncé dimanche e ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.

La dépouille d’Hervé Gourdel sera rapatriée en France lundi à 12H30 GMT, a précisé le ministre dans un communiqué.

La France remercie les autorités algériennes qui ont permis de retrouver la dépouille de notre compatriote et de l’identifier avec certitude, en étroite coopération avec les services spécialisés français. La France salue l’excellente coopération avec les autorités algériennes depuis l’assassinat d’Hervé Gourdel qui a endeuillé la nation tout entière, a poursuivi Laurent Fabius.

Le chef de la diplomatie, qui a accueilli dimanche soir à l’aéroport militaire de Villacoublay près de Paris une ex-otage française retenue cinq jours en Centrafrique, n’a pas précisé si lui-même ou un membre du gouvernement accueillerait la dépouille.

Deux médecins légistes français et la sœur du guide de haute montagne, enlevé le 21 septembre au coeur du massif du Djurdjura où il faisait de la randonnée, se sont rendus en Algérie pour confirmer son identification, a indiqué une source proche du dossier en Algérie.

Des tests génétiques ont confirmé que le corps exhumé en Kabylie était bien celui d’Hervé Gourdel, les médecins légistes ayant comparé l’ADN du touriste français avec celui de sa sœur.

Le transfert de la dépouille nécessite la délivrance d’un acte de décès mentionnant la date de sa mort, que les médecins légistes sont parvenus à déterminer, a ajouté la source, sans plus de précision.

Hervé Gourdel, guide de haute montagne de 55 ans originaire du sud de la France, avait été enlevé le 21 septembre par le groupe armé Jund al-Khilafa, qui a affirmé l’avoir exécuté en représailles à l’engagement de la France aux côtés des Etats-Unis dans les frappes contre le groupe jihadiste Etat islamique en Irak.

Arrivé en Algérie le 19 septembre pour faire du trekking dans le massif du Djurdjura, il avait été enlevé près du sommet Lala Khedidja. Ses cinq compagnons algériens de randonnée avaient été relâchés après 14 heures de séquestration.

L’armée algérienne, qui avait mobilisé 3.000 soldats, a retrouvé le corps d’Hervé Gourdel le 15 janvier, enterré dans une forêt de chênes et d’oliviers tout près du village Takheldjit, à une vingtaine de km du lieu de son enlèvement.

Sa dépouille a été découverte sur les indications d’un jihadiste capturé par l’armée, selon les informations officielles.

Romandie.com (©AFP / 25 janvier 2015 19h52)

Décapitation présumée d’un second otage américain: Hollande condamne une exécution abominable

septembre 2, 2014

Paris – Le président français François Hollande a condamné mardi avec horreur, si elle était confirmée, l’exécution abominable d’un Américain, le journaliste Steven Sotloff, dans un communiqué publié par la présidence.

Cet acte barbare, après l’assassinat d’un autre journaliste (américain) James Foley, révèle la nature ignoble, de l’Etat islamique qui a revendiqué cet assassinat, dans une vidéo non encore authentifiée, a ajouté le président.

Cette organisation jihadiste met en cause les libertés et ne connait que la terreur, a-t-il aussi dénoncé exprimant toute sa solidarité à la famille et aux proches de ce grand reporter.

C’est une nouvelle illustration de la barbarie sans limite de ce califat de la terreur qui doit être combattu avec la plus grande détermination, avait déclaré auparavant le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

La décapitation de Steven Sotloff, 31 ans, a été revendiqué par l’EI dans une vidéo non encore authentifiée diffusée sur internet mardi, selon le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

Romandie.com avec(©AFP / 02 septembre 2014 22h57)

Mali – OIF : Dioncounda Traoré, le lièvre de Bamako

août 18, 2014
En avril 2012 il avait pris les rênes du pays après le coup d'État de la junte. © PIUS UTOMI EKPEI / AFP

En avril 2012 il avait pris les rênes du pays après le coup d’État de la junte. © PIUS UTOMI EKPEI / AFP

Après des mois d’hésitations, l’ancien chef de l’État malien se lance enfin dans la course pour succéder à Abdou Diouf à la tête de l’OIF. Le soutien du président IBK suffira-t-il à compenser ce départ tardif ?

La rumeur a couru des mois avant de s’éteindre, et son nom avait rejoint la cohorte des successeurs fictifs, pour ne pas dire fantasmés, d’Abdou Diouf à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Finalement, c’est quand on ne l’attendait plus que Dioncounda Traoré, 72 ans, a fait acte de candidature au poste de secrétaire général de l’institution basée à Paris.

Dans une lettre adressée le 31 juillet à Abdou Diouf, l’ambassadeur du Mali en France a notifié la décision de Bamako de faire concourir celui qui eut à gérer la transition après le coup d’État de mars 2012, avant de transmettre le pouvoir à Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en septembre 2013. Des notes verbales ont également été envoyées aux ambassadeurs du Mali en poste dans les pays membres de l’OIF, afin qu’ils « vendent » sa candidature.

Mais curieusement, IBK n’en a pas parlé à ses pairs lors du sommet États-Unis – Afrique, au début du mois à Washington, et certains de ses proches n’étaient même pas informés quand la nouvelle est tombée, le 6 août. « Une équipe est en train de se mettre en place à la présidence », explique pourtant un conseiller de Traoré. Elle devrait être coordonnée par Mohamed Alhousseyni Touré, le directeur de cabinet d’IBK. Selon cette même source, « le président a promis son aide à Dioncounda » lors d’un tête-à-tête, en juillet.

Encore président par interim, Il en parlait avec Fabius

Keïta n’est toutefois pas très à l’aise avec cette candidature, qu’il n’a pas suscitée. C’est Traoré qui a décidé d’y aller. La maturation fut longue. En avril 2013, alors qu’il était encore président du Mali par intérim, il en parlait déjà avec Laurent Fabius, le chef de la diplomatie française. Puis, après la fin de la transition, certains chefs d’État africains l’ont sondé sur ses ambitions : « L’OIF, ça t’intéresse ? »

Le Mali lorgne déjà deux postes importants en ce moment : la présidence de la BAD et la direction Afrique de l’OMS.

C’est en juin dernier que Traoré a franchi le pas. Il a d’abord envoyé un émissaire en Côte d’Ivoire pour sensibiliser l’entourage du président Alassane Ouattara, puis a mandaté l’un de ses proches à Paris. Reçu par Hélène Le Gal, la conseillère Afrique de François Hollande, l’émissaire est revenu avec ce message : « Pas de problème avec votre candidature, mais attention, le temps file ! »

C’est alors que Traoré, qui fut membre du gouvernement Keïta dans les années 1990, a demandé son soutien au président. « IBK ne pouvait pas dire non », explique l’un de ses proches. Reste que le Mali lorgne deux postes importants en ce moment : la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) et la direction Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). À trop courir de lièvres…

Fabius se démène pour dénicher la perle rare

Pour que le Mali l’emporte lors du sommet de Dakar, en novembre, IBK devra pourtant mouiller la chemise. Certes, Traoré répond à l’attente de Paris de voir un candidat de poids émerger du continent. Depuis des mois, Fabius se démène pour dénicher la perle rare. Jean Ping et Blaise Compaoré ont refusé. Le Malien dispose d’un CV solide : ancien chef d’État, ancien président de l’Assemblée nationale, ancien ministre, ancien opposant sous la dictature de Moussa Traoré et – atout non négligeable – homme de gauche…

Mais il s’est lancé tard dans la course. Rien ne dit qu’il obtiendra le soutien du continent ni même de Paris, où l’on semble s’être fait une raison après avoir tout tenté pour trouver un candidat qui ferait l’unanimité en Afrique. Officiellement, « aucune décision n’a été prise », indique-t-on à l’Élysée, mais la candidature de la Canadienne Michaëlle Jean est étudiée de très près.

Autre handicap : Traoré est discret, peut-être trop. « Il n’a ni l’envergure d’Abdou Diouf ni son autorité », estime un diplomate français. Le 14 août, après un séjour à Séoul (à l’invitation de l’Église de l’unification, fondée par le révérend Moon), il sera de passage en France pour y lancer sa campagne. Il lui reste moins de quatre mois pour montrer qu’il est un meilleur candidat que Michaëlle Jean, aujourd’hui favorite, et que trois autres Africains : le Mauricien Jean Claude de l’Estrac, le Congolais Henri Lopes et le Burundais Pierre Buyoya.

Jeuneafrique.com par Rémi Carayol

Ukraine, Russie, Allemagne, France veulent une réunion du groupe de contact d’ici le 5 juillet

juillet 2, 2014

Berlin – Les ministres des Affaires étrangères de l’Ukraine, de la Russie, d’Allemagne et de France ont appelé mercredi à l’issue d’une rencontre à Berlin à la réunion du groupe de contact d’ici à samedi pour tenter de calmer la situation en Ukraine.

L’Ukrainien Pavlo Klimkine, le Russe Sergueï Lavrov, l’Allemand Frank-Walter Steinmeier et le Français Laurent Fabius ont déclaré dans un communiqué exhorter à la réunion d’ici au 5 juillet du groupe de contact avec pour objectif d’arriver à un accord mutuel et inconditionnel sur un cessez le feu durable, dans l’est de l’Ukraine.

Ce groupe de contact est constitué de la Russie, l’Ukraine et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).

Le cessez-le feu devrait être supervisé par la mission spéciale de l’OSCE en Ukraine en conformité avec son mandat, ont déclaré les quatre ministres dans leur communiqué.

Les ministres sont d’accord pour prendre toutes les mesures nécessaires et user de leur influence sur toutes les parties concernées pour atteindre cet objectif, ont-ils dit, soulignant l’importance d’une libération rapide de tous les otages.

Les quatre ministres ont également convenu que les postes frontières russo-ukrainiens devaient retourner sous le contrôle de Kiev.

Ils ont salué le fait que la Russie se dise prête à laisser les gardes-frontière ukrainiens accéder au territoire russe pour atteindre les postes de Gukovo et Donetsk, en cas de cessez-le feu.

Je pense que c’est un premier pas et un pas important dans la direction d’un cessez-le feu bilatéral, a commenté M. Steinmeier, lors d’une conférence de presse commune après la rencontre.

Romandie.com avec(©AFP / 02 juillet 2014 20h35)

La France veut accueillir 100 millions de touristes étrangers par an

juin 19, 2014

Paris – La France, première destination touristique au monde, se fixe comme prochain objectif d’accueillir par an 100 millions de touristes étrangers, contre 83 millions en 2012, a annoncé jeudi le ministre des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius.

Le gouvernement français a promis un nouveau départ pour le tourisme, avec une remise à niveau de l’offre touristique pour permettre à la France de faire face à la concurrence accrue d’autres destinations, en clôture d’Assises du tourisme organisées avec les professionnels du secteur.

Le tourisme est la première industrie au monde, représentant 12% du PIB mondial et plus de 200 millions d’emplois, a fait valoir M. Fabius.

Le tourisme n’est pas un sujet +amusant+ ou +secondaire+ (…), c’est le même enjeu que l’export, a déclaré la secrétaire d’Etat au Tourisme et au Commerce Extérieur, Fleur Pellerin.

Mme Pellerin a cité cinq priorités qui ressortent des Assises: mieux vendre la destination France, lisser les inconforts qui gênent les touristes et notamment les difficultés pour l’obtention de visa, retrouver le sens de l’hospitalité car trop souvent on confond service et servilité, être offensif dans le numérique, qui doit être considéré comme la nouvelle donne du tourisme et non comme le grand méchant loup, aider les Français à partir en vacances plus nombreux.

M. Fabius a de son côté annoncé la mise en place de cinq pôles d’excellence, pour que les acteurs du tourisme se mobilisent autour de priorités partagées: gastronomie et oenotourisme, sport et montagne, écotourisme, savoir-faire (comme l’artisanat et le luxe) et tourisme urbain.

Parmi les mesures concrètes prônées par le gouvernement figurent l’élargissement de l’ouverture des magasins le dimanche à Paris dans des zones touristiques très fréquentées (un sujet aux implications sociales sensibles), ou la création d’un forfait taxi pour le trajet entre Paris et l’aéroport de Roissy, deuxième aéroport d’Europe et plaque tournante des arrivées de nombreux touristes. Une ligne directe reliant Roissy et Paris en 20 minutes est également prévue.

Facilitation de l’obtention des visas, développement du wifi gratuit dans les lieux touristiques et amélioration de la formation des professionnels sont également prévus.

Le ministre de l’Economie Arnaud Montebourg a souligné que si les emplois ne sont pas délocalisables dans l’hôtellerie et le tourisme, les clientèles elles le sont. Il a plaidé pour une remise à niveau de l’offre touristique de la France alors qu’un quart des hôtels a disparu depuis le milieu des années 1990 (passés de 22.600 hôtels en 1995 à 17.000 en 2013).

Romandie.com avec(©AFP / 19 juin 2014 13h08)