L’avion Solar Impulse 2 a pris son envol lundi d’Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis, pour un voyage en 12 étapes prévu pour durer cinq mois. Ce premier tour du monde sans aucune goutte de carburant a pour but de promouvoir les sources d’énergie propres.
L’appareil révolutionnaire a pris son envol à 07h12 heure locale (04h12 en Suisse) de la capitale des Emirats arabes unis peu après le lever du jour. Une légère brise balayait alors le tarmac du petit aéroport d’Al-Bateen. Solar Impulse 2 est parti en direction de l’est et la première étape a été fixée à Mascate, capitale du sultanat d’Oman, où l’avion devait arriver en fin de journée.
Après plus de six heures de vol, André Borschberg survolait en début d’après-midi le Golfe d’Oman, après avoir parcouru les deux tiers du trajet vers Mascate, selon le site de la mission.
Ce trajet de quelque 400 km devait durer douze heures pour Solar Impulse 2, qui peut voler à une vitesse comprise entre 50 et 100 km/h. L’avion doit repartir mardi pour Ahmedabad (ouest de l’Inde), l’étape suivante.
Message politique
Le décollage d’Abou Dhabi, prévu initialement samedi, a été retardé en raison de vents forts qui ont soufflé sur la région pendant le week-end. Lundi, l’appareil est parti avec 42 minutes de retard sur l’horaire prévu. « Une alarme s’était allumée en raison d’un problème de connecteur », a précisé Bertrand Piccard.
Le tour du monde est l’aboutissement de douze années de recherches menées par les deux pilotes suisses qui, outre l’exploit scientifique, cherchent à véhiculer un message politique.
Peu après le décollage, le conseiller fédéral Didier Burkhalter a salué l' »aventure pionnière » que constitue le voyage de Solar Impulse 2. Il va « montrer aux jeunes générations que des horizons apparemment inaccessibles hier sont déjà à notre portée aujourd’hui », a-t-il ajouté, cité dans un communiqué du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
« Nous voulons partager notre vision d’un avenir propre », a déclaré pour sa part Bertrand Piccard. « Le changement climatique offre une fantastique opportunité pour apporter sur le marché de nouvelles technologies vertes » qui aideront à « préserver les ressources naturelles de notre planète, créer des emplois et soutenir la croissance » économique.
Bertrand Piccard atterrira
L’avion, baptisé SI2 (Solar Impulse 2), est propulsé par plus de 17’000 cellules solaires tapissant des ailes de 72 mètres, soit presque aussi longues que celles d’un Airbus A380. Mais le SI2, conçu en fibre de carbone, ne pèse que 2,5 tonnes – autant qu’un 4X4 familial, soit moins de 1% du poids du A380.
Au total, l’appareil parcourra 35’000 kilomètres, à une vitesse relativement modeste (entre 50 et 100 km/h), en survolant deux océans (Pacifique et Atlantique). Cette circonvolution, à 8500 mètres d’altitude au maximum, prendra cinq mois, dont 25 jours de vol effectif, avant un retour à Abou Dhabi fin juillet/début août.
C’est M. Piccard qui sera dans le cockpit quand l’avion atterrira de nouveau aux Emirats, si tout se passe bien.
Après Oman, l’Inde et la Birmanie sont les destinations suivantes, avant la plus longue étape du trajet: cinq jours consécutifs de vol pour un seul pilote chargé de rallier Nankin, en Chine, à l’archipel américain d’Hawaï, dans le Pacifique.
Pétition lancée
M. Piccard a indiqué que le public pourrait « suivre en direct tout ce que nous faisons dans le cockpit » et « dans le centre de contrôle de la mission à Monaco » sur le site actif « solarimpulse.com ». Il a précisé qu’une pétition avait été lancée pour promouvoir les énergies propres auprès du grand public, sur le site futureisclean.org.
Au total, 130 personnes participent à l’aventure: 65 accompagneront les pilotes autour du monde (dans le cadre de l’appui logistique) et 65 autres seront à Monaco, au centre de contrôle de la mission (météorologues, contrôleurs aériens et ingénieurs).
Romandie.com