Posts Tagged ‘les femmes’

La Syrie de la guerre

mai 20, 2013

 

En Syrie

Longtemps on a souri

Car la guerre a durci

Le visage des maris

Les hommes et les femmes du pays

Ont perdu la joie des fêtes avec du riz

Car ce sont les obus qui font la fête

Autour des cadavres sans têtes

L’appétit a un goût de sang

Le sang des martyrs dans les rangs

De cette guerre sans ennemis

Mais de simples changements émis

Les maisons aux gros trous

Dans les murs de leur peau

Pleurent le sort des habitants

Aux biens meubles à l’abandon.

Bernard NKOUNKOU

L’Arabie saoudite expulse des hommes trop beaux

avril 25, 2013
Capture d'écran

Trois hommes ont été interpellés par la police des moeurs lors d’un festival culturel à Riyad le 17 avril, comme l’explique The Telegraph, parce qu’ils étaient trop beaux.

Les autorités du Royaume ont jugé que les trois hommes étaient dangereux. Manu militari, «les trois Emiratis ont été évacués par le Comité pour la promotion de la vertu et la prévention du vice de peur que les femmes puissent succomber à leur charme», a indiqué un responsable du festival. Une fois évincés de la fête, les trois hommes ont été renvoyés dans leur pays, aux Emirats arabes unis.

Le site Asiantown pense connaître l’identité de l’un d’entre eux: Omar Borkan Al Gala. Photographe, acteur, poète, il est aussi sacrément gâté par la nature.

Comme on peut le voir sur Jezebel, qui reprend l’info d’Asiantown, il est adepte des regards à l’horizon et de Photoshop. Ses fans le trouvent tellement sexy qu’elles/ils se répandent en billets sur Tumblr. Sur sa page Facebook, le jeune homme a posté un lien vers un article sur l’incident au festival, sans préciser s’il faisait partie des trois hommes, et en commentant: «C’est ce qui est écrit dans des journaux partout dans le monde.»

Le Telegraph, tout comme le site Algamal.net, suppose néanmoins que les trois beaux gosses ont pu être expulsés pour une autre raison.

Les Emirats Arabes Unis ont en effet déclaré dans un communiqué officiel que la police religieuse était soucieuse à cause de la présence inattendue d’une artiste féminine émiratie dans le pavillon. Le chef de la délégation des Emirats Arabes Unis a déclaré:

«Sa visite au stand des Emirats Arabes Unis était une coïncidence, elle n’était pas dans le programme que nous avions fourni à la direction du festival.»

The Telegraph souligne qu’on ne sait pas s’il y a un lien entre la présence de cette femme et l’éviction des hommes «trop beaux».

L’Arabie saoudite est particulièrement conservatrice. Le pays est régulièrement critiqué par les organisations des droits de l’homme pour sa politique de discrimination envers les femmes. En septembre 2011, Brian Palmer expliquait sur Slate pourquoi le roi Abdallah avait accordé le droit de vote aux femmes lors des élections municipales de 2015 et de la Choura, une assemblée consultative, mais pas le permis.

Slate.fr

Les femmes préfèrent des épaules larges à un long pénis

avril 9, 2013
Ilustration d'une sculpture du sexe et du corps masculin

Ilustration d’une sculpture du sexe et du corps masculin

Les femmes sont sensibles à la taille du sexe des hommes, mais plus encore à la masculinité de sa silhouette, révèle une étude australienne.

Aux hommes inquiets des mensurations d’une certaine partie de leur anatomie, l’étude publiée dans la très sérieuse revue de l’Académie américaine des sciences (PNAS) devrait apporter des informations rassurantes. Des chercheurs australiens, intrigués par la taille relativement importante du sexe masculin au regard d’autres espèces animales, ont cherché à savoir si cette particularité résultait d’une forme de sélection par les femmes qui y auraient vu une promesse de fertilité. Leurs travaux publiés lundi montrent que si la taille du pénis compte effectivement dans l’attirance qu’un homme exerce sur une femme, elle n’est guère plus importante que la taille globale du corps et bien moins déterminante que la forme de la silhouette, notamment le buste.

Pour vérifier leur hypothèse, les chercheurs ont présenté à une centaine de femmes hétérosexuelles des images de synthèse en taille réelle d’hommes aux silhouettes diverses, dans lesquelles trois paramètres variaient: le rapport entre la largeur des épaules et des hanches (qui caractérise la forme de la silhouette «en triangle» ou «en poire»), la taille de l’individu, et la taille de son sexe au repos.

Au final, c’est la forme du buste qui s’est distinguée comme le critère déterminant de séduction. Son importance dans le choix pesait pour 80%, contre 5,1% pour la taille et 6,1% pour celle du pénis. Un écart considérable, que les chercheurs relativisent légèrement, admettant avoir présenté beaucoup de silhouettes peu séduisantes (épaules très étroites, bedaine importante). Or, «si vous êtes petit avec un corps en forme de poire, un grand pénis ne va pas accroître votre sex-appeal», assène Brian Mautz, de l’Australian National University, coauteur de l’étude.

Un réflexe inné ou un héritage culturel

Aucun de ces critères ne doit toutefois être considéré en valeur absolue, car la perception de l’un varie en fonction des deux autres. Ainsi, à rapport épaules-hanches égal, les sexes plus longs étaient jugés plus attirants sur les hommes de grande taille. Soit parce qu’ils apparaissaient plus petits sur les hommes grands, ou en raison d’une discrimination à l’encontre des hommes plus petits, avancent les chercheurs. Mais, à partir d’une certaine taille (estimée selon leurs calculs à 7,6 cm au repos), l’intérêt marginal d’un grand sexe diminue. Le point au-delà duquel un sexe encore plus grand est jugé rédhibitoire n’a toutefois pas été atteint dans l’étude, où les plus longs avoisinaient les 13 cm. Selon l’académie nationale française de chirurgie, la longueur moyenne de l’organe masculin au repos est de 9 à 9,5 cm, et de 12,8 à 14,5 cm en érection.

Restait à savoir si l’attrait des femmes pour les sexes plus grands pouvait résulter de leurs expériences personnelles. Il semblerait que non, car la même inclinaison a été constatée chez toutes les volontaires, quel que soit leur âge – et donc leur nombre supposé de relations sexuelles passées. Il s’agirait donc davantage d’un réflexe inné ou d’une norme culturelle, avance Brian Mautz, qui y voit la confirmation de l’hypothèse de départ sur une sélection progressive d’hommes au phallus plus long.

L’étude laisse toutefois songeur, notamment par rapport à sa pertinence dans la vie réelle. Car, si l’on tient compte du déroulement classique d’une démarche de séduction chez les humains, la taille du sexe est, en général, une donnée qui n’est dévoilée qu’une fois le processus de séduction bien engagé… du moins depuis que l’homme porte des vêtements.

Certains se réjouiront néanmoins que le ratio épaules-hanches, qui semble si important aux yeux des femmes, soit le seul des trois critères étudiés sur lequel l’homme ait un quelconque pouvoir – à condition d’être prêt à transpirer sur des appareils de musculation!

Lefigaro.fr par Pauline Fréour

LES FORÇATS DU CONGO BRAZZAVILLE

juin 10, 2012

Casseuses de Pierres à Mafouta et Kombé

Une mine d’or pour les femmes en quête de travail

Situées dans à la sortie-Sud de Brazzaville, les carrières des quartiers Mafouta et Kombé sont devenues des véritables mines d’or pour les femmes en quête de travail. Bien décidées à y faire carrière, ces « caillouteuses » sont devenues les piliers de leur famille. La crise économique, la précarité sociale, la nécessité de joindre les deux bouts voici quelques raisons évoquées par ces femmes soucieuses de donner une vie meilleure à leur progéniture.

Assisses à même le sol, les foulards négligemment noués sur leur tête pour se protéger du soleil, elles frappent inlassablement sur la caillasse. La plupart célibataires ou mères, elles sont souvent accompagnées de leurs enfants. Silencieuses, elles exécutent mécaniquement des frappes, parfois lentes ou rapides mais toujours concentrées sur leur labeur, elles ne voient pas le temps passer.

Au loin, on aperçoit des corps, ce sont des femmes éparpillées en groupes qui cassent des pierres sous un implacable soleil pour « subvenir aux besoins de leur famille », comme l’indiquent à l’unisson Viviane et Rolande.

Ces sites, hormis la musicalité des pioches et marteaux sur la pierre ressembleraient presque à des îles touristiques. Des tentes grossièrement aménagées ça et là en pagnes et palmes servent d’abri le temps d’une pause ou d’un couffin pour les nourrissons. « Je suis ici parce que mon mari m’a quittée et il m’a laissée avec les trois enfants. C’est une copine qui m’a emmenée ici. Grâce à ce que je gagne j’ai pu inscrire mon enfant à l’école cette année », explique Mireille, 27 ans.
Ces femmes aux mains sèches et calleuses, pleines de cicatrices et parfois d’éraflures n’ont d’autres choix que de travailler dans ces carrières pour subvenir aux besoins de leur famille.

Un labeur qui touche parfois à leur féminité puisque certaines d’entre elles, à force de dure besogne, développent un physique « d’homme » : poignes fermes et fortes, épaules et jambes musclées.
« Avant certaines remarques d’hommes me choquaient, mais à présent peu importe ce qu’ils pensent de moi, je m’en fiche éperdument, l’essentiel est que je sois à l’abri de la prostitution et que je subvienne à mes petits besoins », fait savoir Raïssa qui reconnaît toutefois que si elle avait le choix, elle laisserait tout tomber pour une autre activité.

A ses cotés, Anne-Marie BASSADIO, le Tee-shirt trempé par la sueur frappe par moment sur un bloc de pierres. A peine lève-t-elle les yeux pour scruter sa voisine qu’elle s’attelle aussitôt dans sa besogne. Elle a visiblement l’air fatigué et son nourrisson accroché à son sein s’agite. Anne-Marie sourit enfin et déclare, « elle est capricieuse ma Nelly, elle veut que je me lève, mais ce n’est pas possible, il faut que je termine cette partie ce soir », explique t-elle avant de se lever encouragée par les autres femmes.

Face à elle, Effie MBELAGANI prend une pause pour s’occuper elle-aussi de son enfant. Il est clair que pour elle, si elle trouvait mieux, elle s’en irait vite de cet endroit, mais pour l’instant elle y reste car dit-elle en souriant, « j’ai quatre bouches à nourrir et je n’ai pas le droit au repos ».

Plus loin, les habits totalement mouillés par la sueur, Solange frappe de toutes ses forces sur un bloc de pierre à une cadence lente et régulière. Toujours concentrée sur son travail, elle déclare épuisée : « C’est un métier à risques, à la moindre erreur, on a les doigts ou les mains endommagés ».

Une centaine de femmes travaille accompagnée de leurs enfants, certains encore jeunes et frêles dans ces sites. Mais leur fragilité ne constitue pas un obstacle et ne semble guère gêner les parents. Yvette la quinzaine s’exprime : « J’aide maman à la carrière car quand je travaille bien, je reçois ma part lors de la vente ».
Ces femmes, chef de famille bien que conscientes des risques qu’elles encourent (notamment pour leur santé) n’envisagent pas d’arrêter de travailler pour la simple raison que cette corvée leur est salutaire. « J’ai fait un constat, chaque fois que je rentre à la maison, je suis obligée de prendre du paracétamol pour apaiser les douleurs musculaires, mais aussi de prendre beaucoup de lait et de l’eau chaude pour atténuer les maux de gorge et de toux », témoigne OUMBA Marguerite.


Elle énumère la liste des dangers à la fin d’une journée à la

carrière : « Courbatures qui à la longue se transforme en rhumatismes chroniques, toux et grippe à répétition, blessures difficiles à cicatriser. A cela, mains rugueuses et calleuses ne donnent plus de touche tendre aux caresses » déclare-t-elle tristement.

Un travail rude, mais ont-elles vraiment le choix ?

En plus de la santé, le volume du travail dans ces sites est un autre combat que mènent les « caillouteuses » au quotidien. « Le volume de travail est très élevé par rapport à nos revenus, ce que nous gagnons passe d’abord dans la santé et la nutrition, quant à faire des économies, c’est une illusion », assure Marguerite OUMBA, la quarantaine, aidée par ses deux aînées âgées de 16 et 12 ans.

Pour ces mères majoritairement célibataires, la vente de ces caillasses est l’unique revenu pour assurer le quotidien de la famille.

« Ce n’est pas le jackpot, car pour deux mètres cubes de graviers par semaine, nous obtenons 15 à 20 000 FCFA et ce n’est pas suffisant par rapport à nos charges », rouspète mère

Suzy comme l’appellent ses amies de la carrière.
Pilier de leur famille, elles sont conscientes qu’il faudrait qu’elles mettent fin à cette carrière et s’orientent vers d’autres activités. Mais en attendant cette reconversion, elles sont bien heureuses de gagner leur pain, et leur combat pour leur autonomie est une belle leçon de morale pour celles qui n’ont pas encore compris que c’est à la sueur de leur front qu’elles mangeront.

Par Annette KOUMBA MATONDO

Le harcèlement sexuel, la onzième plaie d’Égypte

mars 16, 2012

Commentaires désobligeants, attouchements, exhibitionnisme…  En Égypte, le harcèlement sexuel dont sont victimes les femmes est depuis  longtemps monnaie courante. La révolution n’y a rien changé.

« Un homme à moto s’est approché et m’a agrippée par-derrière. Je lui ai  hurlé dessus alors qu’il s’éloignait. Une dizaine de personnes étaient présentes  dans la rue, personne n’a réagi. » Ce témoignage n’a rien d’un incident  isolé. Des dizaines de faits similaires sont quotidiennement rapportés sur le  site de HarassMap, une initiative recensant les cas de harcèlement sexuel en Égypte. Depuis le lancement du site, en décembre 2010,  près de 700 agressions ont été listées.

Dans le pays le plus peuplé du monde arabe, le harcèlement sexuel est depuis des années un véritable  fléau. Cela va des commentaires désobligeants aux attouchements  inappropriés, en passant par l’exhibitionnisme et les invitations sexuelles. En  2008, une étude du Centre égyptien pour les droits de la femme révélait que  83 % des femmes interrogées ont été harcelées sexuellement ; 46 % ont  affirmé subir ce harcèlement de manière quotidienne, 91 % dans des lieux  publics. Quant aux hommes, ils sont 63 % à admettre avoir déjà pratiqué le  harcèlement.

–> Lire aussi : Au Maroc, le suicide d’Amina Al Filali  suscite un  débat national sur le viol et le droit des femmes

Longtemps considéré comme tabou, le sujet est aujourd’hui abordé plus  librement. Mais si des organisations de la société civile ont rédigé plusieurs  projets de loi visant à pénaliser le harcèlement, rien de concret n’a été  entrepris par les autorités. Pour beaucoup, ce sont les difficultés économiques  et sociales – qui repoussent l’âge moyen auquel les hommes se marient  (29 ans) – conjuguées à des normes sociales prohibant les relations  sexuelles hors mariage qui ont contribué au développement du phénomène. « Les gens subissent des pressions très importantes. Et dans une société  qui ne permet pas à ses citoyens d’exprimer leurs frustrations, les opprimés  reproduisent sur de plus faibles qu’eux ce qu’ils subissent », explique  Rebecca Chiao, cofondatrice et directrice de HarassMap.

Fanatisme

Mais l’argument socio­économique ne suffit pas à expliquer l’ampleur du  phénomène. « Le harcèlement a lieu partout, dans les quartiers pauvres  comme dans les quartiers riches. Ceux qui le pratiquent sont autant des hommes  que des jeunes garçons, mariés ou célibataires, riches ou pauvres », précise Racha Hassan, chercheuse spécialisée dans les droits de la femme et l’un  des auteurs de l’étude du centre égyptien. « La société égyptienne est  devenue une société machiste et patriarcale.

Certains l’utilisent comme une arme politique pour briser la détermination  des militantes.

Quand une fille se fait harceler, c’est elle que l’on blâme, et non  l’agresseur », déplore-t-elle. C’est pour cela que les victimes portent  rarement plainte. Pour la chercheuse, ce glissement s’est amorcé avec la  propagation d’« un discours religieux extrémiste qui fait de la femme un  objet inférieur à l’homme que l’on traite avec mépris ».

Hordes

La révolution du 25 janvier avait redonné espoir. « Durant dix-huit  jours, les gens étaient surpris, ils nous appelaient pour nous dire qu’il n’y  avait pas d’agression, qu’ils se sentaient en sécurité », se souvient  Rebecca Chiao. Mais après la chute de Hosni Moubarak, le phénomène est reparti  de plus belle. Dans certains cas, le harcèlement est utilisé comme une arme  politique pour briser la détermination des militantes égyptiennes. C’est ce qu’a  découvert à ses dépens la journaliste égypto-américaine Mona Eltahawy,  brutalement interpellée le 23 novembre 2011 par les forces de l’ordre  durant un mouvement de protestation et violentée dans les locaux même du  ministère de l’Intérieur.

Mais les manifestations sont aussi particulièrement propices aux agressions  sexuelles. Lors du premier anniversaire de la révolution, le  25 janvier 2012, plusieurs femmes ont affronté des hordes de jeunes  hommes qui tentaient de les déshabiller. Un incident qui rappelle les cas de  harcèlement généralisé qu’a connus la capitale égyptienne en 2006 et en 2008  après le mois de ramadan. Et qui montre que le pays attend encore sa révolution  des moeurs.

Jeuneafrique.com par Tony Gamal Gabriel

Tunisie : trois femmes d’influence dans la Constituante

février 7, 2012

http://platform.twitter.com/widgets/hub.1326407570.htmlMeherzia Labidi, Lobna     Jeribi et Maya Jribi. La première  est vice-présidente de la Constituante tunisienne, la deuxième députée de la  majorité (Ettakatol) et la troisième membre de l’opposition parlementaire. Leur  mot d’ordre commun : le respect de l’autre.

Lors de certaines séances de la Constituante tunisienne, une voix chantante,     teintée d’un accent  indéfinissable se fait entendre du haut du perchoir.     Il s’agit de Meherzia  Labidi, première vice-présidente de l’Assemblée, qui     remplace au pied levé  le président, Mustapha Ben Jaafar. Inconnue     jusqu’aux élections du  23 octobre dernier, cette binationale, tête de     liste d’Ennahdha dans la  circonscription France 1, a des allures     attendrissantes de mère poule, mais  n’en mène pas moins les débats avec     autorité. On est loin du cliché qui  voudrait que les élues du parti     islamiste soient des figures effacées,  propulsées à l’Assemblée pour cause     de parité obligatoire.

Meherzia Labidi, qui se déclare « Tunisienne d’ici     et  maintenant », est déterminée à agir pour le bien du pays : « Même si     les avis divergent, la Tunisie nous unit ; c’est une tâche suprême que de     participer à la rédaction de  la Constitution. »

Meherzia Labidi, Franco-Tunisienne de 49 ans,  députée d’Ennahda pour la circonscription France 1.

© Ons Abid

Elle encourage vivement     les Tunisiennes non seulement à entrer en  politique, mais à élargir leur     participation à la vie publique : « L’action ne s’exerce pas uniquement au     niveau du gouvernement. Les  femmes doivent s’engager aussi bien au sein     des partis que dans les  régions. » Avec une fermeté sereine, elle tempère     des débats parfois  houleux, car « il faut respecter tous les points de vue     sans que  l’émotion ne prenne le pas sur le dialogue. Notre mission est de     répondre  aussi aux attentes très fortes du peuple ». Optimiste, Meherzia     Labidi  a fait sien le dicton « Seul, on va plus vite, ensemble, on va plus      loin ».

Transparence

Agir ensemble est également un impératif pour Lobna     Jeribi, l’une des  députées d’Ettakatol, qui avait été pressentie pour être     secrétaire d’État  chargée des Technologies de l’information et de la     communication (TIC). « Au sein de l’Assemblée, le réseau de femmes est un     réel vecteur de  communication qui permet de prendre des initiatives de     manière concertée  afin d’infléchir des tendances », souligne celle qui est     entrée en  politique par patriotisme.

Lobna   Jeribi,  39 ans, députée d’Ettakatol, docteur en systèmes d’informatique,   a été  pressentie pour être secrétaire d’État chargée des Technologies   de  l’information et de la communication.

© Ons   Abid  pour J.A.

Dynamique et rayonnante, Lobna Jeribi     est à l’écoute de toutes les  opinions, tout en défendant bec et ongles     l’adoption par la Constituante du  principe d’Open Governance : « La     transparence et la démocratie  participative sont essentielles pour la     Constitution. Les données et le  contenu des débats doivent être     accessibles à tous. Il est primordial de  permettre aux citoyens d’accéder     aux informations qui les concernent.  N’oublions pas combien le peuple a     souffert de l’omerta en vigueur sous  l’ancien régime. » En synergie avec     des associations de la société civile,  Lobna Jeribi a rallié à cette cause     des membres de partis de tous bords. « Chaque formation a un noyau dur,     mais les jeunes compétences  apportent un nouveau souffle et constituent     une classe politique naissante,  animée par la volonté sincère d’asseoir le     pays sur des bases solides.  Ettakatol, critiqué pour avoir accepté de     faire partie de la troïka [avec le Congrès pour la République et Ennahdha,      NDLR], a une approche pertinente qui permet de dialoguer de l’intérieur,      d’impulser des orientations et de veiller à la sauvegarde des valeurs      démocratiques. La vigilance est l’affaire de tous, et la liberté      d’expression ne sera plus jamais confisquée. »

Contre-pouvoir

Face à ces     représentantes de la majorité, Maya Jribi s’est imposée comme  chef de     l’opposition parlementaire. Son éloquence et sa grande maîtrise du     discours politique font de chacune de ses prises de parole un temps fort      des débats. Candidate à la présidence de l’Assemblée, la secrétaire     générale  du Parti démocrate progressiste (PDP) a vu sa popularité  grimper     en flèche après avoir analysé publiquement l’échec de sa formation  aux     élections et soutenu les manifestants du Bardo venus réclamer un  meilleur     équilibre des pouvoirs.

Maya  Jribi,  biologiste de 52 ans, est la secrétaire-générale du PDP. Cette  ancienne  militante de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH)  est la première  femme à diriger un parti politique tunisien.

© Ons Abid pour J.A

Militante dans l’âme, elle est convaincue que pour     remettre le processus  démocratique en marche il est indispensable de     travailler avec la société  civile. Elle est l’une des rares personnalités     politiques à avoir pointé  du doigt la question de la répartition des     pouvoirs et à dénoncer les  similitudes entre le discours d’Ennah­dha et     celui de l’ancien parti  au pouvoir. « L’opposition joue le rôle de     contre-pouvoir ; le temps de  l’opinion unique est révolu »,     martèle-t-elle. De même  s’inquiète-t-elle de la durée indéterminée de la     phase de transition. Sans  jamais se départir d’une grande dignité, elle     aborde ouvertement les sujets  qui fâchent, comme les intrusions des     salafistes sur la scène sociale, et  rappelle que « l’islam est censé être     modéré et tolérant » et que « l’on est censés vivre tous ensemble en dépit     de nos  différences ».

Meherzia, Lobna et Maya, figures phares de la     Constituante, combattent  sur de multiples fronts, parfois différents, et     peuvent même s’opposer, mais  toutes les trois sont unies par la défense de     la démocratie et la sauvegarde  des acquis sociétaux. Puissent leurs pairs     masculins en prendre de la  graine.

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Jeuneafrique.com par Frida Dahmani, à Tunis