Après 711 jours de captivité, le journaliste indépendant a été libéré. Il avait été enlevé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), au Mali.
La libération lundi du journaliste français Olivier Dubois est un « immense soulagement » après 711 jours passés au Mali en captivité, « la plus longue pour un journaliste français retenu en otage depuis la guerre au Liban », s’est félicité Reporters sans frontières.
« Nous avions eu des nouvelles rassurantes à plusieurs reprises ces derniers mois, et encore très récemment : il semblait en bonne forme, mais la durée de sa captivité nous inquiétait », a commenté le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, interrogé par l’Agence France-Presse.
« Liberté pour les détenus ». Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés dimanche au centre de Tunis pour réclamer la remise en liberté de plus de 20 opposants au président Kais Saied, arrêtés ces dernières semaines dans un coup de filet inédit.
« A bas le coup d’Etat. Liberté, liberté pour les détenus », scandaient les sympathisants du Front de salut national (FSN), la principale coalition d’opposition.
Bravant une interdiction de manifester et des injonctions de la police, ils ont franchi des barrières de sécurité après une bousculade, pour se diriger vers l’avenue Habib Bourguiba, l’artère centrale de Tunis.
Au plus fort de la manifestation, ils étaient plus d’un millier, selon des journalistes de l’AFP.
Cette protestation était organisée au lendemain d’une marche — autorisée — de la grande centrale syndicale UGTT qui a mobilisé plus de 3.000 personnes pour protester contre l’arrestation d’un de ses membres.
Le chef de l’UGTT Noureddine Taboubi a rejeté aussi les arrestations d’opposants et appelé le président Saied au « dialogue » et à des « changements démocratiques et pacifiques ».
« Les arrestations font partie d’une politique arbitraire. Nous défendons une cause nationale et nous ne nous arrêterons pas tant que la démocratie et les institutions ne seront pas rétablis », a dénoncé devant la foule dimanche Ahmed Nejib Chebbi, 78 ans, président du FSN.
Beaucoup de manifestants brandissaient le drapeau tunisien et des photos des détenus dont le propre frère de M. Chebbi, Issam, chef du Parti républicain (Al Joumhouri).
Président « putschiste »
Le FSN dont le dirigeant connu Jawhar Ben Mbarek, 55 ans, figure parmi les opposants arrêtés aux côtés de la jeune activiste Chaima Issa, avait appelé à « une manifestation massive ».
Le père de M. Ben Mbarek, Ezzedine Hazgui, un ancien prisonnier de la dictature de Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011), a dénoncé auprès de l’AFP un « président (qui) a placé toutes les institutions entre ses mains et divisé le peuple ».
« La police protège un président illégitime et putschiste qui a détruit l’Etat et nous empêche d’exercer notre droit de manifester », a-t-il dit.
La coalition du FSN inclut le parti d’inspiration islamiste Ennahdha, qui a dominé pendant 10 ans le Parlement dissous par le président Saied, dont plusieurs dirigeants ont été arrêtés.
Début février, les autorités ont lancé un coup de filet contre des personnalités dont plusieurs ex-ministres, des hommes d’affaires connus comme Kamel Eltaïef, et le directeur de Radio Mosaïque, la plus écoutée de Tunisie, Noureddine Boutar. Le président les a qualifiés de « terroristes », les accusant de « complot contre la sécurité de l’Etat ».
Cette vague d’arrestations, sans précédent depuis le coup de force du président Saied qui s’est octroyé tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021, a été décrite par Amnesty International comme une « chasse aux sorcières motivée par des considérations politiques ».
Depuis l’été 2021, les ONG et les principaux partis d’opposition dénoncent une « dérive autoritaire » en Tunisie, faisant vaciller la jeune démocratie issue de la première révolte du Printemps arabe en 2011.
Enlevées dans le nord du pays il y a une semaine, ces femmes ont été libérées vendredi par l’armée, ainsi que leurs quatre bébés. Mais une série d’attaques jihadistes a fait en parallèle une trentaine de morts.
Vendredi soir, la Radio-Télévision du Burkina (RTB) a montré des images des femmes, libérées et ramenées à Ouagadougou, évoquant une « opération » des forces armées, sans davantage de détails.
Des recherches, terrestres et aériennes, avaient été lancées pour les retrouver. Selon des responsables sécuritaires, les victimes ont été localisées dans la zone de Tougouri, dans la région voisine du Centre-nord, 200 km plus au sud, avant d’être héliportées vers la capitale burkinabè dans la soirée où elles ont été accueillies par des hauts-gradés. « Leur débriefing permettra d’en savoir plus sur leurs ravisseurs, leur détention et leur convoi », indique une de ces sources.
Blocus jihadiste
Une partie du pays, notamment la région du Sahel où se trouve Arbinda est depuis plusieurs mois sous blocus des groupes jihadistes et les localités sont difficilement ravitaillées en vivres ce qui pousse les habitants à sortir de leurs villages pour trouver de la nourriture.
Jeudi, le Burkina Faso a été endeuillé par une série d’attaques dans plusieurs régions du nord et du nord-ouest du pays faisant une trentaine de morts, dont une quinzaine de Volontaires de la défense de la patrie (VDP), des supplétifs de l’armée, selon plusieurs sources sécuritaires, jointes vendredi.
Une première attaque a visé un poste avancé des VDP à Rakoegtenga, une ville située dans la province de Bam (nord), tuant six d’entre eux ainsi qu’une femme, a indiqué un responsable local des VDP. Plus à l’ouest, dans la province de Nayala, une « embuscade » a eu lieu « contre un convoi escorté par des militaires et des VDP sur l’axe Siena-Saran », a ajouté cette même source.
Une dizaine de terroristes neutralisés
« Une dizaine d’autres VDP et un civil sont tombés dans cette deuxième attaque », a précisé ce responsable et une dizaine de personnes ont été blessées, certains gravement. Dans la province du Sanmatenga (centre-nord) une équipe mixte composée de militaires et de VDP a été « prise à partie » à Zincko, indique une autre source sécuritaire.
« Une dizaine de terroristes ont été neutralisés. Malheureusement, quatre civils ont également péri », précise cette source. Enfin, dans la soirée, plus au sud, des hommes armés ont fait incursion dans la ville de Sanaba, dans la province des Banwa, tuant huit civils.
Cette commune est située à quelques kilomètres de Solenzo, dont l’armée avait annoncé la reconquête fin décembre face aux groupes jihadistes. C’est dans cette dernière ville que le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, avait livré son message de fin d’année.
Le 17 février dernier, elle a été arrêtée à l’aéroport Sheremetyevo, à Moscou, pour possession de drogue. Les douaniers auraient retrouvé dans ses bagages des cartouches de vapoteuse contenant de l’huile de cannabis.
Griner avait plaidé coupable le 7 juillet dernier, en indiquant toutefois qu’elle n’avait pas l’intention de briser la loi russe. Elle avait été condamnée à neuf ans de prison, son appel ayant ensuite été rejeté.
La joueuse de centre est l’une des plus grandes vedettes de la WNBA, la meilleure ligue de basketball féminin du monde. L’Américaine a remporté deux médailles d’or aux Jeux olympiques. Elle jouait également pour un club russe, l’UMMC d’Iekaterinbourg.
Bout, surnommé le marchand de la mort, avait été condamné à 25 ans de prison en avril 2012, à New York, après avoir été reconnu coupable d’accusations de terrorisme émanant d’une opération d’infiltration américaine.
J’ai parlé avec Brittney Griner. Elle est en sécurité. Elle est à bord d’un avion et en direction de la maison, a publié le président Biden sur son compte Twitter.
La conjointe de Brittney Griner, Cherelle Griner, a réagi lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche. Les neuf derniers mois ont été les plus sombres de ma vie. Aujourd’hui, je suis ici submergé par l’émotion. Je ressens surtout de la gratitude envers Joe Biden et son administration. Son travail n’est pas facile, comme il l’a dit.
Aujourd’hui, ma famille est complète. Mais beaucoup d’autres familles ne le sont toujours pas, a-t-elle ajouté, en référence à d’autres citoyens américains détenus en Russie. Brittney et moi allons travailler fort pour ramener à la maison ces Américains, y compris Paul Whelan.
Cet ancien marine canado-américain a été condamné par la justice russe à 16 ans de prison pour espionnage en juin 2020. Nous allons continuer à négocier pour le ramener, nous ne l’oublions pas, a dit Biden.
Plusieurs personnalités ont manifesté leur soulagement sur les médias sociaux à l’annonce de la libération de Griner. C’est le cas de l’ancienne joueuse de tennis Billie Jean King. Merci au président Biden et à tous ceux qui ont travaillé si fort pour s’assurer de sa liberté.
BG rentre à la maison, a écrit la Canadienne Kia Nurse, coéquipière de Griner avec le Mercury de Phoenix.
BG est libre!, s’est exclamée pour sa part la joueuse Breanna Stewart, qui utilisait chaque jour son compte Twitter pour exhorter les élus américains à agir dans ce dossier.
Par Radio-Canada avec les informations de AP et AFP
Dans un état « stable », Janusz Walus est détenu depuis 1993 à Pretoria, mais doit bénéficier avant le 1er décembre d’une remise en liberté conditionnelle. Une décision de justice qui a provoqué un tollé.
Il devait être libéré dans les tout prochains jours : l’assassin de la figure de la lutte anti-apartheid Chris Hani, tué en 1993 lors des délicates négociations pour les premières élections démocratiques en Afrique du Sud, a été poignardé en prison ce mardi 29 novembre. « Janusz Walus a été poignardé » au cours de l’après-midi dans la prison de la capitale Pretoria où il était détenu, a déclaré un porte-parole des services pénitentiaires. Dans un état « stable », il reçoit actuellement « les soins nécessaires », a précisé l’administration dans un communiqué. Selon les premières constatations, Janusz Walus a été poignardé par un autre détenu. Une enquête doit être ouverte.
Aujourd’hui âgé de 69 ans, l’immigré polonais lié à l’extrême-droite blanche afrikaner devait être libéré au plus tard jeudi 1er décembre, après avoir passé une trentaine d’années derrière les barreaux. Après plusieurs refus, la Cour constitutionnelle lui a accordé la semaine dernière la liberté conditionnelle.
Plusieurs dizaines de personnes scandalisées par cette décision de justice avaient manifesté le 26 novembre à Johannesburg. Des responsables du Congrès national africain (ANC, au pouvoir) et du Parti communiste sud-africain (SACP), qui avaient appelé au rassemblement, ont clamé devant les médias : « Il a assassiné notre héros. » Une nouvelle manifestation était prévue le 30 novembre.
« Meurtrier non repenti »
Les parlementaires de l’ANC ont promis ce mardi « de renforcer la loi sur la liberté conditionnelle ». « Nous sommes attristés de voir que le meurtrier non repenti du héros de notre lutte va être libéré », a écrit le groupe dans un communiqué.
Leader communiste noir et haut responsable de la branche armée de l’ANC, Chris Hani avait été tué de quatre balles à bout portant dans l’allée de son garage, le 10 avril 1993. Il avait 50 ans. Quelques minutes après les coups de feu à Boksburg, à l’est de Johannesburg, un suspect avait été arrêté : Janusz Walus. Dans sa voiture, la police avait découvert l’arme du crime et sur sa chemise, des traces de sang. Son complice qui a fourni l’arme, Clive Derby-Lewis, avait été arrêté peu après.
À l’époque, de délicates négociations avec le pouvoir blanc en vue des premières élections démocratiques dans le pays étaient en cours. L’assassinat avait exacerbé les tensions raciales et provoqué de violentes émeutes dans les townships d’une Afrique du Sud secouée par les derniers soubresauts du régime raciste. Dans un vibrant discours télévisé, Nelson Mandela avait appelé au calme.
Janusz Walus, silhouette élancée et yeux clairs, avait par la suite été condamné à mort. À l’abolition de la peine capitale, avec l’avènement de la démocratie en 1994, sa peine avait été commuée en réclusion à perpétuité. Il était éligible à la liberté conditionnelle depuis une vingtaine d’années, mais toutes ses demandes avaient été rejetées.
Un « jugement diabolique »
Dans la nuit du 26 au 27 novembre, le mémorial érigé en l’honneur de Chris Hani dans le cimetière de Boksburg, où il est enterré, a par ailleurs été vandalisé. « Un des piliers est gravement endommagé. Un côté s’est effondré et le système d’éclairage a été dérobé », a fait savoir Zweli Dlamini, porte-parole de la ville. Le monument est constitué de quatre colonnes symbolisant les piliers de la lutte contre le pouvoir blanc menée par l’ANC. Le parti s’est dit « profondément attristé par le vandalisme et la profanation » du monument. Une enquête a été ouverte pour vol et vandalisme.
La mort de Chris Hani, au Panthéon des héros de la lutte anti-apartheid, est commémorée chaque année en Afrique du Sud. Sa famille s’est toujours opposée avec véhémence à la remise en liberté de son assassin. Après l’annonce de la libération anticipée de Janusz Walus, la veuve de Chris Hani a dénoncé un « jugement diabolique ».
Le ministère de l’Intérieur a précisé lundi que Janusz Walus a l’obligation de rester sur le territoire sud-africain dans le cadre de sa liberté conditionnelle et n’est pas autorisé à retourner en Pologne compte tenu du « crime odieux commis ».
Réclamé par la France, l’imam marocain vient d’être remis en liberté par la justice belge, qui refuse toujours de l’extrader. Mais l’intéressé devra porter un bracelet électronique.
L’imam Hassan Iquioussen, arrêté le 30 septembre près de Mons, fait l’objet d’une autorisation de libération en Belgique. Placé sous surveillance électronique, il devra résider chez un ami. Le parquet de Tournai, en Belgique, a confirmé à l’AFP l’information de BFMTV. « La détention sous bracelet a été accordée », a expliqué son avocat belge.
Âgé de 58 ans, le prédicateur et conférencier de nationalité marocaine fait l’objet d’une procédure d’expulsion en France depuis le 29 juillet. Son titre de séjour n’a pas été renouvelé. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait justifié cette procédure, sur la chaîne de télévision CNews, le 4 août, en arguant que l’intéressé avait tenu « des propos ouvertement antisémites, ouvertement xénophobes, ouvertement homophobes, ouvertement anti-femmes ».
Fiché S par les services de renseignement français, le prédicateur se voit reprocher par l’arrêté d’expulsion « un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraires aux valeurs de la République ».
Mandat d’arrêt « juridiquement infondé »
Après une cavale de plusieurs semaines en Belgique, afin d’éviter son interpellation par la police française et son expulsion vers le Maroc – qui avait initialement délivré un laissez-passer consulaire avant de revenir sur sa décision –, Hassan Iquioussen a été arrêté et placé en détention à la prison de Tournai.
La chambre du conseil de Tournai a refusé, le 21 octobre, de remettre le prédicateur aux autorités françaises. Le mandat d’arrêt européen lancé par une juge de Valenciennes à son encontre, lors de son départ de France, a été jugé juridiquement infondé. La défense de l’imam contestait en effet l’infraction reprochée de « soustraction à l’exécution d’une mesure d’éloignement ».
« Ni le droit ni les autorités de poursuite ne peuvent être instrumentalisés à des fins politiques, il fallait peut-être la Belgique pour le rappeler », a tweeté l’avocate française de l’imam, Maître Lucie Simon. Le parquet a fait appel de la décision.
Le même jour, le prédicateur a annoncé porter plainte contre le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour diffamation publique. Le locataire de la place Beauvau s’est exprimé plusieurs fois à ce sujet, déclarant notamment le 2 septembre qu’Hassan Iquioussen était « un délinquant, un fuyard et un séparatiste ».
Le 22 octobre dernier, neuf otages, dont cinq prêtres catholiques et une nonne, ont été libérés plus d’un mois après avoir été enlevés dans l’ouest anglophone du Cameroun en proie depuis près de six ans à un sanglant conflit séparatiste, a annoncé l’Église catholique ce 24 octobre. « J’annonce avec beaucoup de joie la libération des neufs personnes enlevées », s’est réjoui Mgr Aloysius Abangalo Fondong, évêque de Mamfe, chef-lieu du département.
Rançons
Cet enlèvement n’a jamais été publiquement revendiqué mais les meurtres, saccages et rapts sont fréquents dans cette région, où des groupes armés indépendantistes visent régulièrement les établissements scolaires et les enseignants, mais aussi les églises catholiques et protestantes ainsi que leurs prélats. Le 17 septembre, des inconnus armés avaient attaqué, puis incendié, l’église St Mary à Nchang, dans la région du Sud-Ouest, et enlevé cinq prêtres, une religieuse et trois fidèles. Les kidnappings sont souvent perpétrés dans le but d’obtenir des rançons.
Rien n’a filtré sur l’identité des ravisseurs, ni sur les conditions de leur libération mais un responsable de l’Église catholique a assuré qu’aucune rançon n’avait été versée malgré les exigences des kidnappeurs.
À la suite de l’intervention du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman auprès de Vladimir Poutine, le jeune condamné à mort a quitté la Russie pour l’Arabie saoudite.
Originaires du Royaume-Uni, des États-Unis, du Maroc, de Croatie ou de Suède, dix prisonniers de guerre ont été transférés de Russie en Arabie saoudite, dans le cadre d’un échange entre Moscou et l’Ukraine, a annoncé ce mercredi 21 septembre le ministère saoudien des Affaires étrangères.
Parmi eux, Brahim Saâdoun, condamné à mort après avoir été interpelé le 12 mars dernier à Marioupol, dans la région de Donetsk, en Ukraine, par les forces ukrainiennes séparatistes pro-russes, alors qu’il portait l’uniforme de l’armée de l’État ukrainien.
Né en 2001 à Meknès, ce jeune Marocain est arrivé en Ukraine en 2017 pour étudier à l’université d’aéronautique et de sciences aérospatiales de Kiev. Marié à une Ukrainienne, il a été naturalisé ukrainien en 2020 et s’est engagé dans la marine du pays avant le conflit. Lorsque la guerre a éclaté, il a été envoyé au front pour combattre les Russes.
« Le Maroc ne pouvait pas agir »
« C’était une situation très compliquée et délicate pour le Maroc, explique un diplomate marocain, aujourd’hui à la retraite. Le royaume ne pouvait pas agir car il a pour règle de ne pas entrer en contact avec des entités séparatistes au nom de l’intégrité territoriale des pays. »
Mais aussi parce que, depuis le début du conflit, Rabat a adopté une position neutre qu’il s’efforce de maintenir – le Maroc s’est ainsi abstenu de voter la résolution de l’ONU sur l’Ukraine en mars dernier.
En revanche, si Rabat n’est jamais intervenu officiellement, il suivait la situation de près. « Sa libération a probablement été facilitée par les relations excellentes qui lient les familles royales marocaine et saoudienne », croit savoir notre source.
À la suite de la médiation du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, qui a notamment reçu ce mardi 20 septembre à Riyad un conseiller du président ukrainien Zelensky, un avion avec à son bord Brahim Saâdoun, ainsi que d’autres combattants, est arrivé en Arabie saoudite dans la soirée de mercredi.
Les autorités saoudiennes ont annoncé qu’elles « œuvrent à faciliter les procédures pour leur retour en toute sécurité dans leurs pays respectifs », indique le communiqué du MAE .
Deux militaires français, détachés en renfort auprès de l’ambassade de France à Bamako, avaient été arrêtés jeudi par les autorités maliennes. Ils ont été remis en liberté vendredi matin.
L’affaire avait de quoi tendre encore un peu plus les relations entre le Mali et la France. Deux militaires français, détachés auprès de l’ambassade de France à Bamako, ont été arrêtés jeudi 15 septembre à la mi-journée dans le centre de la capitale malienne. Après une nuit en détention, il ont été relâchés vendredi dans la matinée.
Selon une source officielle à Paris, les deux hommes ont été arrêtés alors qu’ils effectuaient une « mission classique de reconnaissance » aux abords de l’école française Les Écrivains afin de la sécuriser. Toujours selon cette source, les deux militaires « disposaient de passeports en règle » et se sont montrés « coopératifs » lors de leur interpellation.
Ces deux militaires étaient présents au Mali en renfort auprès de l’attaché de défense à l’ambassade. Ils étaient notamment chargés du plan de sécurité de l’ambassade et de la sécurisation des ressortissants français dans le pays.
Le président de la transition, Assimi Goïta, a accepté de libérer trois soldats féminins du groupe des 49 militaires ivoiriens accusés de mercenariat. Des médiations et discussions sont en cours pour la remise en liberté prochaine des autres détenus.
« Je voudrais vous annoncer que le président de la transition […] du Mali, Assimi Goïta, a accepté […] de procéder à la libération de certains prisonniers », a déclaré samedi 3 septembre, lors d’une conférence de presse à Lomé, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey. Le président togolais, Faure Gnassingbé, « se réjouit que le président Assimi Goïta ait accepté de libérer, en guise de geste humanitaire, trois prisonniers sur les 49 », a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agissait de « soldats féminins ».
Il s’exprimait au côté de son homologue malien, Abdoulaye Diop, et du ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne, Fidèle Sarassoro. Les femmes libérées étaient également présentes, en uniforme.
Abandon des charges
Ces trois libérations avaient été annoncées un peu plus tôt dans la journée par un diplomate malien sous couvert de l’anonymat. Le procureur malien, Samba Sissoko, a précisé dans un communiqué que le magistrat en charge de l’affaire avait approuvé la libération des trois soldates et l’abandon des charges contre elles. « Les discussions sont en cours pour que, très rapidement, les autres soldats en détention puissent retrouver leur liberté totale », a poursuivi Robert Dussey.
Le 10 juillet, 49 soldats ivoiriens en tenue militaire, mais non armés, avaient débarqué à Bamako d’un avion de la compagnie nationale Air Côte d’Ivoire, un autre appareil transportant leurs armes. Ils avaient été aussitôt interpellés et interrogés sur les raisons de leur présence au Mali, n’ayant « ni ordre de mission, ni autorisation » pour y être, selon les autorités maliennes.
Dès le lendemain, ils avaient été accusés d’être des « mercenaires » venus au Mali avec le « dessein funeste » de « briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ». Mais Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.
« Aplanir les divergences existantes »
Lors de la conférence de presse du 3 septembre, le ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne Fidèle Sarassoro est revenu sur ces interpellations. « La République de la Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable », a-t-il souligné.
« La République de la Côte d’Ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations unies ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées, relatives au déploiement des forces militaires au Mali », a-t-il ajouté.
LA CÔTE D’IVOIRE S’ENGAGE À POURSUIVRE LES ÉCHANGES SUR TOUS LES SUJETS D’INTÉRÊT COMMUN
Enfin, « afin d’aplanir les divergences existantes et de contribuer ainsi à la préservation de la paix et de la stabilité dans la sous-région, la République de Côte d’Ivoire s’engage à poursuivre, de manière transparente et constructive avec le Mali, les échanges et les discussions sur tous les sujets d’intérêt commun », selon lui.
« La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord), où est basé le contingent ivoirien de la Minusma », est-il notamment expliqué.
Jusqu’à la libération des femmes soldates, cette affaire illustrait les tensions entre le Mali et la Côte d’Ivoire, accusée par Bamako d’avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d’État depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.