Posts Tagged ‘Libération’

Cameroun anglophone : neuf otages libérés, dont cinq prêtres catholiques et une nonne

octobre 24, 2022

L’enlèvement des cinq prêtres et d’une nonne n’a jamais été revendiqué. L’Église a affirmé n’avoir versé aucune rançon.

Les otages libérés, cinq prêtres, une religieuse et trois laïcs catholiques, qui avaient été enlevés le 16 septembre 2022 par des hommes armés à Nchang, un village du diocèse de Mamfé, au sud-ouest du Cameroun, reçus par leur évêque. © DR

Le 22 octobre dernier, neuf otages, dont cinq prêtres catholiques et une nonne, ont été libérés plus d’un mois après avoir été enlevés dans l’ouest anglophone du Cameroun en proie depuis près de six ans à un sanglant conflit séparatiste, a annoncé l’Église catholique ce 24 octobre. « J’annonce avec beaucoup de joie la libération des neufs personnes enlevées », s’est réjoui Mgr Aloysius Abangalo Fondong, évêque de Mamfe, chef-lieu du département.

Rançons

Cet enlèvement n’a jamais été publiquement revendiqué mais les meurtres, saccages et rapts sont fréquents dans cette région, où des groupes armés indépendantistes visent régulièrement les établissements scolaires et les enseignants, mais aussi les églises catholiques et protestantes ainsi que leurs prélats. Le 17 septembre, des inconnus armés avaient attaqué, puis incendié, l’église St Mary à Nchang, dans la région du Sud-Ouest, et enlevé cinq prêtres, une religieuse et trois fidèles. Les kidnappings sont souvent perpétrés dans le but d’obtenir des rançons.

Rien n’a filtré sur l’identité des ravisseurs, ni sur les conditions de leur libération mais un responsable de l’Église catholique a assuré qu’aucune rançon n’avait été versée malgré les exigences des kidnappeurs.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Maroc : MBS obtient la libération de Brahim Saâdoun, condamné à mort en Ukraine

septembre 22, 2022

À la suite de l’intervention du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman auprès de Vladimir Poutine, le jeune condamné à mort a quitté la Russie pour l’Arabie saoudite.

Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman. © HO / Saudi Royal Palace / AFP

Originaires du Royaume-Uni, des États-Unis, du Maroc, de Croatie ou de Suède, dix prisonniers de guerre ont été transférés de Russie en Arabie saoudite, dans le cadre d’un échange entre Moscou et l’Ukraine, a annoncé ce mercredi 21 septembre le ministère saoudien des Affaires étrangères.

Parmi eux, Brahim Saâdoun, condamné à mort après avoir été interpelé le 12 mars dernier à Marioupol, dans la région de Donetsk, en Ukraine, par les forces ukrainiennes séparatistes pro-russes, alors qu’il portait l’uniforme de l’armée de l’État ukrainien.

Né en 2001 à Meknès, ce jeune Marocain est arrivé en Ukraine en 2017 pour étudier à l’université d’aéronautique et de sciences aérospatiales de Kiev. Marié à une Ukrainienne, il a été naturalisé ukrainien en 2020 et s’est engagé dans la marine du pays avant le conflit. Lorsque la guerre a éclaté, il a été envoyé au front pour combattre les Russes.

« Le Maroc ne pouvait pas agir »

« C’était une situation très compliquée et délicate pour le Maroc, explique un diplomate marocain, aujourd’hui à la retraite. Le royaume ne pouvait pas agir car il a pour règle de ne pas entrer en contact avec des entités séparatistes au nom de l’intégrité territoriale des pays. »

Mais aussi parce que, depuis le début du conflit, Rabat a adopté une position neutre qu’il s’efforce de maintenir – le Maroc s’est ainsi abstenu de voter la résolution de l’ONU sur l’Ukraine en mars dernier.

En revanche, si Rabat n’est jamais intervenu officiellement, il suivait la situation de près. « Sa libération a probablement été facilitée par les relations excellentes qui lient les familles royales marocaine et saoudienne », croit savoir notre source.

À la suite de la médiation du prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, qui a notamment reçu ce mardi 20 septembre à Riyad un conseiller du président ukrainien Zelensky, un avion avec à son bord Brahim Saâdoun, ainsi que d’autres combattants, est arrivé en Arabie saoudite dans la soirée de mercredi.

Les autorités saoudiennes ont annoncé qu’elles « œuvrent à faciliter les procédures pour leur retour en toute sécurité dans leurs pays respectifs », indique le communiqué du MAE .

Avec Jeune Afrique

Mali : les deux militaires français relâchés

septembre 16, 2022

Deux militaires français, détachés en renfort auprès de l’ambassade de France à Bamako, avaient été arrêtés jeudi par les autorités maliennes. Ils ont été remis en liberté vendredi matin.

Circulation à Bamako, au Mali, devant le siège de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), en juin 2019. (illustration) © Vincent Fournier/JA.

L’affaire avait de quoi tendre encore un peu plus les relations entre le Mali et la France. Deux militaires français, détachés auprès de l’ambassade de France à Bamako, ont été arrêtés jeudi 15 septembre à la mi-journée dans le centre de la capitale malienne. Après une nuit en détention, il ont été relâchés vendredi dans la matinée.

Selon une source officielle à Paris, les deux hommes ont été arrêtés alors qu’ils effectuaient une « mission classique de reconnaissance » aux abords de l’école française Les Écrivains afin de la sécuriser. Toujours selon cette source, les deux militaires « disposaient de passeports en règle » et se sont montrés « coopératifs » lors de leur interpellation.

Ces deux militaires étaient présents au Mali en renfort auprès de l’attaché de défense à l’ambassade. Ils étaient notamment chargés du plan de sécurité de l’ambassade et de la sécurisation des ressortissants français dans le pays.

Avec Jeune Afrique par Benjamin Roger

Mali : libération de trois des 49 militaires ivoiriens arrêtés

septembre 4, 2022

Le président de la transition, Assimi Goïta, a accepté de libérer trois soldats féminins du groupe des 49 militaires ivoiriens accusés de mercenariat. Des médiations et discussions sont en cours pour la remise en liberté prochaine des autres détenus.

Robert Dussey et Assimi Goïta, à Bamako, le 6 septembre 2021. © Twitter Robert Dussey

« Je voudrais vous annoncer que le président de la transition […] du Mali, Assimi Goïta, a accepté […] de procéder à la libération de certains prisonniers », a déclaré samedi 3 septembre, lors d’une conférence de presse à Lomé, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey. Le président togolais, Faure Gnassingbé, « se réjouit que le président Assimi Goïta ait accepté de libérer, en guise de geste humanitaire, trois prisonniers sur les 49 », a-t-il ajouté, précisant qu’il s’agissait de « soldats féminins ».

Il s’exprimait au côté de son homologue malien, Abdoulaye Diop, et du ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne, Fidèle Sarassoro. Les femmes libérées étaient également présentes, en uniforme.

Abandon des charges

Ces trois libérations avaient été annoncées un peu plus tôt dans la journée par un diplomate malien sous couvert de l’anonymat. Le procureur malien, Samba Sissoko, a précisé dans un communiqué que le magistrat en charge de l’affaire avait approuvé la libération des trois soldates et l’abandon des charges contre elles. « Les discussions sont en cours pour que, très rapidement, les autres soldats en détention puissent retrouver leur liberté totale », a poursuivi Robert Dussey.

Les 49 soldats avaient été inculpés mi-août par la justice malienne, notamment pour « tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’État », et formellement écroués. Plusieurs médiations, dont celle du président togolais et de leaders religieux maliens, sont en cours pour obtenir leur libération.

Le 10 juillet, 49 soldats ivoiriens en tenue militaire, mais non armés, avaient débarqué à Bamako d’un avion de la compagnie nationale Air Côte d’Ivoire, un autre appareil transportant leurs armes. Ils avaient été aussitôt interpellés et interrogés sur les raisons de leur présence au Mali, n’ayant « ni ordre de mission, ni autorisation » pour y être, selon les autorités maliennes.

Dès le lendemain, ils avaient été accusés d’être des « mercenaires » venus au Mali avec le « dessein funeste » de « briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel ». Mais Abidjan assure que ces soldats étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma) et exige leur libération.

« Aplanir les divergences existantes »

Lors de la conférence de presse du 3 septembre, le ministre directeur de cabinet à la présidence ivoirienne Fidèle Sarassoro est revenu sur ces interpellations. « La République de la Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet événement fortement regrettable », a-t-il souligné.

« La République de la Côte d’Ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations unies ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées, relatives au déploiement des forces militaires au Mali », a-t-il ajouté.

LA CÔTE D’IVOIRE S’ENGAGE À POURSUIVRE LES ÉCHANGES SUR TOUS LES SUJETS D’INTÉRÊT COMMUN

Enfin, « afin d’aplanir les divergences existantes et de contribuer ainsi à la préservation de la paix et de la stabilité dans la sous-région, la République de Côte d’Ivoire s’engage à poursuivre, de manière transparente et constructive avec le Mali, les échanges et les discussions sur tous les sujets d’intérêt commun », selon lui.

Dans ce dossier, l’ONU avait reconnu des « dysfonctionnements » dans une note adressée au gouvernement malien et admis que « certaines mesures n’ont pas été suivies ».

« La Minusma note que les éléments ivoiriens ont été déployés à Sénou (Bamako) pour assurer la sécurité à la base des NSE allemands dans cette même localité, au lieu de Tombouctou (nord), où est basé le contingent ivoirien de la Minusma », est-il notamment expliqué.

Jusqu’à la libération des femmes soldates, cette affaire illustrait les tensions entre le Mali et la Côte d’Ivoire, accusée par Bamako d’avoir incité ses partenaires ouest-africains à durcir les sanctions contre les militaires maliens auteurs de deux coups d’État depuis 2020, sanctions finalement levées début juillet.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

De Lomé à Bamako, dans le secret des négociations pour la libération des soldats ivoiriens

août 8, 2022

Détenus depuis le 10 juillet au Mali, 49 soldats ivoiriens sont toujours au centre des négociations entre Bamako et Abidjan. Plusieurs chefs d’État et acteurs diplomatiques ont fait leur apparition dans le dossier. Coulisses.

Le Malien Assimi Goïta (à g.) et l’Ivoirien Alassane Ouattara. © Montage JA : Habib Kouyate/Xinhua/MaxPPP ; ISA HARSIN/SIPA

Le sort des soldats ivoiriens interpellés voici près d’un mois à l’aéroport de Bamako – et un temps accusés d’être des mercenaires chargés de déstabiliser le Mali – reste au cœur des discussions diplomatiques ouest-africaines.

Selon nos sources, le Togolais Faure Essozimna Gnassingbé et Robert Dussey, son ministre des Affaires étrangères, s’efforcent d’ouvrir un deuxième round de négociations à Lomé entre Ivoiriens et Maliens.

La première session s’étant soldée par un échec, les médiateurs tentent de déminer la situation. Selon nos sources, les Maliens, dont la délégation était dirigée par le chef de la diplomatie, Abdoulaye Diop, n’ont guère apprécié l’attitude des Ivoiriens. Ceux-ci avaient amené à Lomé nombre de documents émanant de leur ministère de la Défense, qui prouvaient, selon eux, que Bamako était parfaitement au courant, avant le 10 juillet, que des soldats seraient envoyés au Mali.

L’UA et la Cedeao à la rescousse

Les Ivoiriens avaient quant à eux trouvé leurs interlocuteurs par trop agressifs et avaient refusé de présenter des excuses. Alassane Ouattara espérait obtenir la libération des 49 soldats avant le 7 août, date de la célébration de l’indépendance de son pays. Devant les signaux négatifs envoyés depuis Bamako au début d’août, il s’est résigné à voir le dossier traîner en longueur.

Outre la médiation togolaise, le chef de l’État ivoirien compte sur deux de ses pairs pour trouver une issue favorable à ce dossier et le tenir informé de ses avancées : Macky Sall, au nom de l’Union africaine, et Umaro Sissoco Embaló, au nom de la Cedeao. Selon nos informations, le Sénégalais et le Bissau-Guinéen ont tous deux évoqué ce sujet avec Assimi Goïta, le président de la transition malienne. Ce dernier est par ailleurs en contact régulier avec Robert Dussey.

Aminata Mohamed au nom de l’ONU

Un autre diplomate suit également le dossier de près : le Portugais António Guterres. Le secrétaire général des Nations unies avait déjà demandé au Français Jean-Pierre Lacroix, son adjoint chargé des opérations de paix, en visite à Bamako le 24 juillet, de plaider auprès du pouvoir malien pour une sortie de crise rapide.

Selon nos sources, c’est désormais la Nigériane Aminata Mohamed, vice-secrétaire générale de l’ONU, qui est en contact régulier avec les autorités maliennes. Au Mali, l’affaire est gérée par un trio composé d’Assimi Goïta, d’Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale, et du colonel Modibo Koné, le directeur général de la Sûreté nationale. Dès les premières heures de la crise, ce dernier avait été en contact direct avec Vassiriki Traoré, patron des renseignements ivoiriens.

Détenus à l’École de gendarmerie de Bamako dans des conditions qu’Abidjan juge acceptables, les soldats ont reçu, au début du mois d’août, la visite de deux diplomates ivoiriens basés à Bamako : Kouadio Konan, premier conseiller à l’ambassade, et le colonel Brahima Doumbia, l’attaché de défense.

Ils ont également reçu le soutien du cardinal Jean Zerbo, l’archevêque de Bamako, et de Seïd Cherif Ousmane Madani Haïdara, le président du Haut conseil islamique du Mali. Les deux autorités religieuses ont elles aussi intercédé auprès de la présidence et du gouvernement maliens en faveur de la libération de ces hommes.

Par Jeune Afrique

Bénin : après la rencontre entre Patrice Talon et Boni Yayi, une vague de libérations

juin 17, 2022

À peine un jour après la rencontre entre le président béninois et son prédécesseur et opposant, plusieurs personnes poursuivies pour atteinte à la sûreté de l’État ont obtenu une libération provisoire…

Au Bénin, plusieurs personnes détenues pour tentative de déstabilisation ont été libérées le 15 juin. © Damien Glez

On croyait les coups d’État désuets en Afrique mais voici revenue à la mode toute la gamme, du putsch « salutaire » au complot imaginaire ou présumé. L’ancien quartier latin de l’Afrique de l’Ouest n’échappe pas à cet ingrédient politique du présumé projet de coup d’État. Et si l’issue judiciaire d’une délicate affaire n’est pas formellement compromise, la politique vient manifestement de mettre son grain de sel dans la procédure de justice.

Rencontre au sommet

C’est en février 2020 que 17 personnes, notamment des militaires et un membre du parti de l’homme d’affaires Sébastien Adjavon, étaient placés sous mandat d’arrêt pour « complot contre la sûreté de l’État, association de malfaiteurs, défaut de signaler un crime et complicité ». Ce 13 juin, alors que le dossier était toujours en instruction, le président Patrice Talon rencontrait son prédécesseur et opposant Thomas Boni Yayi, au palais de la Marina, pour aborder des sujets « relatifs à la consolidation de la paix » politique. Cet entretien faisait suite à un autre, en septembre, au cours duquel Boni Yayi avait glissé à son successeur une petite liste de détenus dont il souhaitait ardemment la libération.

Marchandage ? Le lendemain de la deuxième rencontre, le 14 juin, à la demande du procureur spécial de la controversée Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), la juge des libertés et de la détention signait l’ordre de « mise en libération provisoire » de 17 détenus, sans pour autant classer l’affaire… La politique a-t-elle ses raisons que la justice ignore ? Saura-t-on un jour si ce dossier reposait sur un véritable complot ou sur des dénonciations calomnieuses ? Nombre d’acteurs comme l’Église ou la société civile considèrent que la décrispation est une priorité. La politique béninoise semble effectivement grippée depuis les législatives non inclusives de 2019.

Mais le dégel politique peut avoir des limites. Et les observateurs de rappeler, dès l’annonce des 17 libérations, que les opposants Reckya Madougou et Joël Aivo restent sous les verrous. En décembre dernier, à Porto-Novo, la première, ancienne garde des Sceaux, écopait de 20 ans de prison pour « complicité d’actes terroristes » devant la Criet. Quelques jours plus tôt, le second, constitutionnaliste, était condamné à dix ans de prison pour « blanchiment de capitaux et complot contre l’autorité de l’État ». Les deux encellulés doivent-ils se considérer comme les oubliés de la décrispation politique ou comme d’ultimes atouts dans la manche des autorités ?

Damien Glez

Avec Jeune Afrique par Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Le blogueur saoudien Raif Badawi est libéré

mars 11, 2022
Raif Badawi.

Raif Badawi Photo : Facebook

Après 10 ans de détention, le blogueur saoudien Raif Badawi a été libéré. Sa femme Ensaf Haidar et Amnistie internationale confirment qu’il est sorti de prison.

Ensaf Haidar affirme que son conjoint l’a avisée de sa libération par téléphone. Amnistie internationale a également souligné que le roi de l’Arabie saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud, aurait levé son interdiction de voyager, ce qui lui permettrait de retrouver sa femme et ses enfants à Sherbrooke.

#Raifestlibre Après 10 ans de détention #Raifestlibre ! #Raifisfree After 10 years in prison #Raifisfree !
بعد 10 سنوات من السجن #رائف_حرّاً pic.twitter.com/1VA0XjSofs— Ensaf Haidar ⚜️ (@miss9afi) March 11, 2022

Je ne lui pas encore parlé, mais je veux lui dire qu’on l’entend. Je veux lui dire que ça ne va pas être long avant qu’on le revoie! s’est exclamée sa fille Najwa, venue retrouver de nombreux partisans réunis devant l’hôtel de ville de Sherbrooke pour marquer l’événement.

« On n’en revenait pas! On sautait partout! On courait partout! C’est un poids de moins! »— Une citation de  Najwa BadawiEnsaf Haidar, l'épouse de Raif Badawi tient une pancarte avec sa photo.

Ensaf Haidar n’a pas cessé de militer au cours des 10 dernières années pour la libération de son mari. Photo : La Presse Canadienne/Ryan Remiorz

Un combat qui n’est pas terminé

Les partisans du blogueur espéraient qu’il soit libéré sous peu, puisque sa peine était venue à terme à la fin du mois de février. Amnistie internationale faisait d’ailleurs de nouveau pression le 5 mars dernier pour demander sa libération immédiate.

Beaucoup d’émotions, beaucoup de soulagement, affirme d’entrée de jeu France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale francophone. Elle rappelle toutefois que la partie n’est toujours pas gagnée pour le blogueur.

Raif Badawi est toutefois interdit de sortie du pays, interdit de passeport pour 10 ans et interdit de communiquer sur les réseaux sociaux et d’avoir en sa possession un téléphone cellulaire […] On craint que les communications soient plus difficiles à partir de maintenant, explique-t-elle.

« Le combat n’est pas terminé. Il va falloir redoubler d’ardeur pour que l’interdiction de sortie du pays soit levée et qu’il soit réuni avec sa famille le plus tôt possible.  »— Une citation de  France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale francophone

France-Isabelle Langlois confirme qu’Amnistie internationale va poursuivre la pression sur le gouvernement canadien pour qu’il intervienne en Arabie saoudite. C’est l’ensemble des Amnisties à travers le monde qui se mobilisent, affirme-t-elle.La 100e veillée à la bougie pour la libération de Raif Badawi à Sherbrooke

Sa famille n’a jamais perdu espoir de le revoir. Près de 400 rassemblements ont été tenus devant l’hôtel de ville de Sherbrooke pour demander sa libération. Photo : Radio-Canada/ICI Estrie/Carl Marchand

Raif Badawi a été emprisonné en 2012 pour avoir critiqué les autorités religieuses de son pays. Il avait été condamné à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet et à une amende d’un million de riyals saoudiens. Il avait reçu une série de 50 coups de fouet en janvier 2015, mais n’avait toutefois plus été fouetté depuis.

En janvier 2021, le Bloc québécois avait fait adopter une motion à l’unanimité à la Chambre des communes pour qu’Ottawa accorde la citoyenneté canadienne à Raif Badawi. Cette motion avait par la suite été adoptée par le Sénat, en juin 2021.

Sa conjointe et ses trois enfants avaient trouvé refuge à Sherbrooke en 2013, et ont obtenu leur citoyenneté canadienne en 2018.

Ensaf Haidar n’a jamais cessé de militer pour la libération de son mari, s’étant même présentée comme candidate bloquiste lors des dernières élections fédérales dans le but, entre autres, de faire avancer la cause de Raif Badawi à Ottawa.

Avec Radio-Canada

Tanzanie: le principal leader d’opposition libéré, son procès pour terrorisme arrêté

mars 4, 2022
Tanzanie: le principal leader d'opposition libere, son proces pour terrorisme arrete
Tanzanie: le principal leader d’opposition libéré, son procès pour terrorisme arrêté© AFP/ERICKY BONIPHACE

Le chef du principal parti d’opposition tanzanien Freeman Mbowe a été libéré vendredi après-midi, après l’annonce de l’abandon des poursuites pour terrorisme engagées contre lui, qui met fin à son procès qualifié de « politique » par sa formation.

L’arrestation en juillet 2021, puis l’inculpation de cette figure de l’opposition avait jeté le doute sur l’ouverture démocratique espérée, dans le pays comme à l’étranger, avec l’arrivée au pouvoir en mars 2021 de Samia Suluhu Hassan, après le décès de l’autoritaire John Magufuli.

Âgé de 60 ans, Freeman Mbowe était accusé de « financement du terrorisme » et « complot terroriste » avec trois autres membres de son parti Chadema. Ils avaient été arrêtés le 21 juillet à Mwanza (ouest), où ils devaient participer à un rassemblement demandant des réformes constitutionnelles. Leur procès avait débuté le 31 août.

Lors d’une audience vendredi matin, un des procureurs, Robert Kidando, a annoncé que le ministère public n’avait « pas l’intention de poursuivre avec cette affaire ».

Le juge Joachim Tiganga a donc ordonné la libération « inconditionnelle » et « immédiate » des quatre accusés.

Le parti Chadema a publié en fin d’après-midi sur Twitter une photo de Freeman Mbowe entouré des trois co-accusés libres, tous vêtus de t-shirts rouge.

« Immense victoire »

« Nous savourons notre immense victoire morale et légale », s’était réjoui quelques heures plus tôt auprès de l’AFP l’avocat de Freeman Mbowe, Peter Kibatala.

« La justice a gagné aujourd’hui », a lancé le secrétaire général adjoint de Chadema, Benson Kigaila, devant une foule de partisans réunie devant le siège du parti: « Nous leur avons dit dès le début qu’il n’y avait pas d’affaire et aujourd’hui ils l’ont confirmé. »

Selon Chadema, les procureurs accusaient Mbowe d’avoir planifié une attaque contre un fonctionnaire et d’avoir donné 600.000 shillings tanzaniens (220 euros) pour l’organisation d’attentats contre des stations-service et des rassemblements publics, et pour abattre des arbres pour bloquer les routes.

Des accusations « infondées » pour un procès « politique » destiné à faire taire un opposant, n’ont cessé de dénoncer Mbowe, ses avocats et son parti.

Freeman Mbowe a affirmé avoir été torturé en détention et avoir dû enregistrer des déclarations sous la contrainte.

« Tourner la page »

Ces arrestations et ce procès avaient suscité l’indignation d’organisations de défense des droits civiques, ainsi que de plusieurs pays occidentaux. Des représentants d’ambassades ont régulièrement assisté aux audiences.

L’ambassadeur américain Donald Wright a salué sur Twitter la fin des poursuites comme « une occasion bienvenue pour la Tanzanie de tourner la page et de se concentrer sur l’avenir ».

Pour Chadema, ce procès reflétait un retour en arrière du pouvoir vers la « dictature ».

La formation accusait la présidente Hassan de renouer avec les pratiques autoritaires de son prédécesseur, après avoir affiché sa volonté de rompre avec certaines de ses politiques.

Peu après sa prise de fonctions, elle avait en effet tendu la main à l’opposition et autorisé la réouverture de médias interdits sous Magufuli, faisant le voeu de défendre la démocratie et les libertés fondamentales.

Dans une interview à la BBC en août, elle avait assuré que les accusations contre Freeman Mbowe n’étaient « pas politiques » et résultaient d’une enquête de près d’un an.

La cheffe de l’Etat tanzanien avait renouvelé le mois dernier les signaux d’ouverture envers l’opposition, levant l’interdiction de quatre journaux imposée sous John Magufuli, dont un propriété de Freeman Mbowe.

Avant le sommet UE-Afrique à Bruxelles, elle avait également rencontré le vice-président de Chadema, Tundu Lissu, candidat du parti à l’élection présidentielle de 2020 qui vit en exil en Belgique depuis une tentative d’assassinat en 2017.

Avec Le Point par AFP

Le blogueur saoudien Raif Badawi pourrait être libéré lundi

février 27, 2022

Les partisans du blogueur saoudien Raif Badawi espèrent qu’il sera bientôt libéré de prison après avoir purgé une peine de 10 ans et qu’il sera autorisé par l’Arabie saoudite à retrouver sa famille au Canada.

L’avocat des droits de la personne Irwin Cotler, qui représente M. Badawi sur la scène internationale depuis 2014, affirme que les discussions entre les représentants de l’Union européenne (UE) et ceux du royaume de l’Arabie saoudite ont fait naître l’espoir que le blogueur sera libéré dans les jours qui viennent.

Il précise toutefois que des pressions doivent être exercées pour permettre à M. Badawi de rejoindre sa femme et ses enfants, qui vivent au Québec. Bien que sa peine de prison ait pris fin, Raif Badawi doit encore faire face à une interdiction de voyager pendant 10 ans, à une interdiction de travailler dans les médias et à une amende punitive de 335 000 $ qui a été prononcée au moment de sa condamnation.

Nous parlons d’une sorte de prison sans murs où il est privé de voyage pour les 10 prochaines années, a déclaré Me Cotler, qui est aussi ancien ministre fédéral de la Justice et fondateur du Centre Raoul Wallenberg pour les droits de la personne.

Ce serait l’équivalent de poursuivre la punition à l’extérieur de la prison, avec la même douleur intense d’être privé de la présence de sa femme et de ses enfants, a affirmé Me Cotler.

Raif Badawi a été emprisonné en 2012 et condamné en 2014 à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet et à une amende d’un million de riyals saoudiens pour avoir critiqué les autorités religieuses du pays. Il a reçu 50 coups de fouet en janvier 2015 lors d’une flagellation publique, mais il n’aurait plus été fouetté depuis.

M. Cotler a affirmé qu’il ne craignait pas de nouvelles flagellations pour son client, la Cour suprême saoudienne ayant interdit cette pratique en 2020.

« J’espère qu’il sera libéré comme prévu selon le calendrier islamique le 28 février. »— Une citation de  Ensaf Haidar, épouse de Raif Badawi

Sa femme, Ensaf Haidar, a fait le compte à rebours de la date de libération prévue sur son compte Twitter. Elle et les trois enfants du couple vivent à Sherbrooke, au Québec, depuis 2013.

L’emprisonnement de Raif Badawi a suscité une forte condamnation sur la scène internationale.

De nombreuses organisations gouvernementales ainsi que des groupes de défense ont exigé sa libération.

Selon Me Cotler, les écrits pour lesquels M. Badawi a été emprisonné, qui font la promotion des droits de la personne et de la démocratie, sont conformes aux réformes que le prince héritier Mohammed ben Salmane préconise depuis cinq ans, à savoir l’appel à une Arabie saoudite plus ouverte et à un islam plus modéré.

« À ce stade, je dirais qu’il est dans l’intérêt de l’Arabie saoudite de permettre sa libération et de le réunir avec sa famille. »— Une citation de  Irwin Cotler, avocat des droits de la personne

En d’autres termes, ce n’est pas seulement la chose juste à faire, mais en termes d’Arabie saoudite, il serait dans son propre intérêt politique, économique et national de le faire, a estimé Irwin Cotler.

L’année dernière, la Chambre des communes et le Sénat ont voté en faveur de l’utilisation par le ministre de l’Immigration de son pouvoir discrétionnaire pour accorder la citoyenneté canadienne à Raif Badawi, mais cela ne s’est pas encore produit.

Ottawa se dit préoccupé

Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a déclaré dans un communiqué qu’il ne pouvait pas commenter spécifiquement le cas de M. Badawi, en raison de la protection de la vie privée.

Le gouvernement du Canada est très préoccupé par le cas de Raif Badawi en Arabie saoudite, a indiqué le ministère dans un courriel. Nous avons toujours plaidé en sa faveur et nous continuerons à utiliser toutes les occasions de le faire. Son bien-être est au cœur de nos préoccupations.

Me Cotler affirme qu’il a eu des discussions avec les ministres des Affaires étrangères et de l’Immigration au sujet de ce dossier. Il a ajouté que la citoyenneté canadienne permettrait au pays d’effectuer des démarches diplomatiques au nom de M. Badawi.

La section francophone canadienne d’Amnistie internationale a déclaré que, d’après les informations dont elle dispose, M. Badawi pourrait être libéré entre le 28 février et le 3 mars, ou en juin, selon le calendrier utilisé pour calculer sa peine.

Quoiqu’il en soit, ils espèrent que la libération interviendra bientôt, compte tenu de la libération d’autres dissidents l’année dernière à l’expiration de leur peine, dont la propre sœur de M. Badawi.

La décision appartient en dernier ressort au gouvernement saoudien, a déclaré la directrice de campagne pour l’organisation de défense des droits de la personne, Colette Lelièvre, ajoutant qu’il est important de maintenir la pression tant que M. Badawi n’est pas libéré et réuni avec sa famille.

Nous suivons la situation au jour le jour. Si nous voyons qu’il n’a pas été libéré la semaine prochaine, nous serons plus visibles sur la question, a précisé Mme Lelièvre. Même s’il est libéré, il y a d’autres conditions qu’il devra suivre, et malheureusement, il ne sera pas envoyé au Canada.

Avec La Presse canadienne

Haïti: libération de deux otages parmi les 17 Nord-Américains enlevés mi-octobre

novembre 21, 2021
Haiti: liberation de deux otages parmi les 17 Nord-Americains enleves mi-octobre
Haïti: libération de deux otages parmi les 17 Nord-Américains enlevés mi-octobre© AFP/Richard PIERRIN

Deux otages parmi un groupe de 17 missionnaires nord-américains et leurs proches enlevés près de la capitale haïtienne Port-au-Prince, ont été libérés a annoncé dimanche l’église américaine à laquelle ils appartiennent.

« Seules des informations limitées peuvent être fournies, mais nous sommes en mesure d’indiquer que les deux otages qui ont été libérés sont sains et saufs, ont bon moral et sont pris en charge, » a déclaré l’organisation religieuse Christian Aid Ministries dans un communiqué publié sur son site internet.

Le groupe, 16 Américains et un Canadien, avait été enlevé le 16 octobre après la visite d’un orphelinat au coeur de la zone sous l’emprise d’un des principaux gangs d’Haïti.

Basée dans l’Etat américain de l’Ohio, l’organisation Christian Aid Ministries avait indiqué que le groupe comptait 12 adultes, dont l’âge est compris entre 18 et 48 ans, et cinq enfants âgés de 8 mois, 3, 6, 13 et 15 ans.

« Nous ne pouvons pas fournir ou confirmer les noms des personnes libérées, les conditions de leur libération, leur origine ou leur emplacement actuel » précise dimanche l’église, en demandant la discrétion à ceux ayant connaissance de ces détails.

« Preuves de vie »

Les membres du gang « 400 mawozo », qui ont enlevé ces 17 personnes avaient réclamé un million de dollars par personne gardée captive, selon les informations recueillies par l’AFP.

Dans une vidéo publiée fin octobre sur les réseaux sociaux, le chef de cette bande armée avait menacé d’exécuter les otages.

Quelques jours plus tard, la police haïtienne avait annoncé « avoir reçu des preuves de vie de tous les otages ».

Plusieurs agents du FBI collaborent avec les autorités haïtiennes et la cellule contre enlèvement de la police nationale qui négocie depuis plus d’un mois avec les ravisseurs.

Haïti est classé comme pays en zone rouge par les Etats-Unis qui déconseillent à leurs ressortissants de s’y rendre, notamment en raison des nombreux enlèvements dont « les victimes incluent régulièrement des citoyens américains ».

La semaine dernière, les Etats-Unis et le Canada ont aussi recommandé à leurs ressortissants vivant en Haïti de planifier leur départ du pays où les gangs armés étendent leur contrôle, causant une grave pénurie de carburants.

Les bandes armées ont commis plus de 800 enlèvements contre rançon depuis le début de l’année, selon le Centre d’analyse et de recherches en droits humains, basé à Port-au-Prince.

En avril, dix personnes dont deux religieux français avait été séquestrées 20 jours par ce gang dans la même région.

Par Le Point avec AFP