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Burkina : Kafando-Zida, une cérémonie de transfert ou de partage des pouvoirs ?

novembre 21, 2014

Michel Kafando (g) et le lieutenant-colonel Isaac Zida, le 19 novembre 2014 à Ouagadougou.
Michel Kafando (g) et le lieutenant-colonel Isaac Zida, le 19 novembre 2014 à Ouagadougou. © AFP

Le président de la transition burkinabè entrera officiellement en fonction ce vendredi lors d’une cérémonie de transfert des pouvoirs avec le lieutenant-colonel Isaac Zida, qu’il a nommé Premier ministre et avec lequel il partage désormais le pouvoir.

Michel Kafando sera officiellement investi président de transition ce vendredi 21 novembre au Burkina Faso. Mais ce moment solennel, trois semaines après la chute de Blaise Compaoré, ne devrait pas dissiper les doutes sur sa marge de manoeuvre pendant les douze prochains mois. Le président, lié à un accord passé entre civils et militaires avant sa nomination, a en effet désigné au poste de Premier ministre le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, homme fort du pays depuis la démission de « Blaise ». L’armée, dont les représentants avaient soutenu la candidature de Michel Kafando à la présidence et dont plusieurs membres seront nommés au gouvernement, devrait donc rester aux manettes.

Sept chefs d’État, représentant la Mauritanie – le président en exercice de l’Union africaine (UA) -, le Ghana – actuellement à la tête de la Cédéao, l’union économique ouest-africaine -, le Sénégal – dont le président était l’émissaire de la Cedeao dans la crise burkinabè -, le Togo, le Bénin, le Mali et le Niger ont confirmé leur présence. La Côte d’Ivoire enverra son ministre des Affaires étrangères à la cérémonie, qui se tiendra à 17h00 (locales et GMT) au Palais des sports, une enceinte récente de 3 000 places située dans Ouaga 2000, un quartier aisé de la capitale.

Michel Kafando, un diplomate émérite, qui a représenté son pays durant une quinzaine d’années à l’ONU, sera alors officiellement à la tête du Burkina Faso pour un an. La période de transition s’arrêtera en novembre 2015 avec la tenue d’élections présidentielle et législatives. Ni Kafando ni Zida ne pourront participer à ces scrutins.

« Gueule de bois »

La désignation de Michel Kafando lundi, après des heures de discussions, ponctuait deux semaines de tractations au pas de charge, menées par une armée visiblement désireuse de laisser les rênes officiels du pays aux civils. Cet ex-ambassadeur expérimenté, au profil de technocrate, avait fait l’unanimité et sa prestation de serment, mardi, avait été applaudie.

Le lendemain, l’intronisation par décret présidentiel d’Isaac Zida au poste de Premier ministre avait à l’inverse eu « un peu un goût » de « gueule de bois », selon un diplomate, pour lequel Zida sera celui qui dirigera le pays. Dans les faits, le nouveau chef du gouvernement avait déjà pris la main dans des domaines importants. Deux patrons d’entreprises publiques, proches de la famille Compaoré, ont été remerciés « pour sabotage ». Les conseils municipaux et régionaux, dans lesquels les pro-Compaoré étaient fortement majoritaires, ont eux été suspendus.

Autant de mesures attendues par certains Burkinabè, las d’années de corruption perpétrée sous Compaoré. D’autres étaient en revanche plus réservés, comme ce fonctionnaire de 28 ans dénonçant mardi un « one man show » populiste du lieutenant-colonel, dont la promotion au rang de général devrait rapidement suivre, selon ses proches.

Le gouvernement connu samedi

La société civile, en pleine bataille interne pour désigner ses futurs ministres ou ses membres siégeant dans l’assemblée intérimaire, se montre pour l’instant attentive et ne s’inquiète pas. Au pouvoir, des civils sont parfois « pires que des militaires », relève Sams’K le Jah, chanteur et co-fondateur du Balai citoyen, un mouvement dont les capacités de mobilisation de la jeunesse ont compté dans la chute de Compaoré.

La composition du gouvernement de Yacouba Isaac Zida devrait être connue au plus tard samedi. De son côté, le président déchu Blaise Compaoré est arrivé jeudi soir au Maroc en provenance de Côte d’Ivoire, où il se trouvait en exil depuis sa démission.

Jeuneafrique.com avec AFP

Burkina : le doute s’installe autour des intentions de l’armée

novembre 9, 2014

Le lieutenant-colonel Isaac Zida (d), le 8 novembre 2014 à Ouagadougou.
Le lieutenant-colonel Isaac Zida (d), le 8 novembre 2014 à Ouagadougou. © AFP

Au pouvoir depuis la chute de Blaise Compaoré, le lieutenant-colonel Zida et les militaires se sont clairement engagés à rendre le pouvoir aux civils. Face à eux, leaders politiques et représentants de la société civile commencent pourtant à douter de leurs intentions. Explications.

À quoi jouent les militaires ? Depuis quelques jours, de nombreux opposants et membres de la société civile se posent la question sans avoir la réponse. Parmi eux, certains ne cachent plus leurs préoccupations sur la suite de la transition, soupçonnant le lieutenant-colonel Zida et ses hommes de manœuvrer pour garder la main sur le pouvoir.

Le 5 novembre, sous l’égide d’une médiation de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’armée, les leaders de l’opposition, les représentants de la société civile, et les chefs religieux et traditionnels s’étaient engagés à instaurer une période de transition d’un an, dirigée par une personnalité civile consensuelle, et devant mener à l’organisation d’élections présidentielle et législatives d’ici novembre 2015. Le message adressé à la communauté internationale et aux Burkinabè était donc clair : le lieutenant-colonel Zida et les militaires transmettront les rênes du pays aux civils.

Le lendemain, une petite phrase lâchée par le nouvel homme fort du Faso en conférence de presse distillait une première once de doute chez les observateurs. « Le délai de 15 jours fixé par l’Union africaine (pour rendre le pouvoir aux civils, NDLR) n’est pas un problème : ce qui importe, c’est la stabilité du Burkina », avait-il lâché, ajoutant qu’il n’était pas « inquiet » face à la perspective d’éventuelles sanctions internationales.

Postes clés

C’est ensuite les propositions des militaires pour l’organisation de la transition qui ont surpris. Jeudi et vendredi, une commission civile (composée de deux membres de l’opposition politique, de deux représentants de la société civile, et de deux chefs religieux et traditionnels), chargée de rédiger un projet de « charte de transition », a reçu leurs suggestions. Dans ce document, dont Jeune Afrique a obtenu une copie, les militaires maintiennent l’idée d’un président civil de transition mais réclament des postes clés. Ils souhaitent notamment instaurer un « Conseil national de transition » à compétences législatives présidé par un militaire et revendiquent un tiers des portefeuilles du futur gouvernement de transition.

Samedi, les responsables de l’opposition et de la société civile, ainsi que des chefs religieux et traditionnels, se sont retrouvés en conférence plénière dans un bâtiment administratif de Ouagadougou pour approuver leur ébauche de « charte de la transition ». Des représentants de l’armée étaient attendus pour participer aux débats mais ne se sont pas manifestés. Il a fallu qu’une délégation civile se rende auprès du lieutenant-colonel Zida à la mi-journée pour qu’il envoie des émissaires.

Ceux-ci sont finalement passés en coup de vent dans l’après-midi. Menés par le colonel Auguste Barry, le bras droit de Zida, ils sont restés une demi-heure avant de remonter dans leurs 4×4. « Nous n’avons pas pu prendre part au travaux pour des questions de contingences opérationnelles, a déclaré le colonel Barry à sa sortie de la salle. Nous sommes seulement venus les encourager.  »

« L’armée ne respecte pas ses engagements »

Dans les couloirs du bâtiment administratif de Ouagadougou où se tenait la réunion, certains ne cachaient pas leurs doutes. « Ils nous disent qu’ils vont venir, mais ne se déplacent pas. On est obligés d’aller les chercher. L’armée ne respecte pas ses engagements, et ça, c’est inquiétant », témoigne Safiatou Lopez Zongo, une des figures de la société civile. Même son de cloche du coté des responsables politiques. « Il est hors de question que cette transition soit autre chose qu’une transition civile, s’irrite un cadre de l’opposition. Il faut que l’armée dise clairement ce qu’elle veut. Nous en tirerons ensuite les conséquences. »

Selon un participant, une réunion de validation définitive de la « charte de la transition » regroupant civils et militaires devrait avoir lieu « lundi après-midi, ou au plus tard mardi matin ». Ce document devrait ensuite être présenté aux médiateurs de la Cedeao, de l’Union africaine et des Nations unies en milieu de semaine prochaine.
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Jeuneafrique.com par Benjamin Roger, envoyé spécial à Ouagadougou

Burkina Faso: difficile médiation ouest-africaine pour une transition

novembre 5, 2014

Burkina Faso: difficile médiation ouest-africaine pour une transition
Burkina Faso: difficile médiation ouest-africaine pour une transition © AFP

Une transition civile dans les 15 jours? Trois chefs d’Etat ouest-africains menaient mercredi au Burkina Faso une difficile médiation pour trouver qui succédera au lieutenant-colonel Isaac Zida, nouvel homme fort du pays après la chute du président Blaise Compaoré.

Eclats de voix, crise de nerfs: l’avenir du « pays des hommes intègres » se discutait dans un climat tendu dans un hôtel de luxe de la capitale Ouagadougou, situé dans un quartier chic où se trouve aussi le palais présidentiel de Kosyam, symbole de l’ancien régime désormais déserté mais gardé par l’armée.

Le président ghanéen John Dramani Mahama et ses homologues sénégalais, Macky Sall, et nigérian, Goodluck Jonathan, ont commencé vers 11H00 (heure locale et GMT) avec le lieutenant-colonel Zida un marathon de discussions à huis-clos.

Opposition, société civile, Conseil constitutionnel, chefs religieux, camp Compaoré, armée: la délégation conduite par le chef de l’Etat ghanéen, président en exercice de la Cédéao (l’organisation régionale ouest-africaine), a reçu successivement les principaux protagonistes.

Chaque délégation devait remettre une liste de trois noms de personnalités de la société civile. Objectif: arracher un « consensus » sur le nom du futur chef de la transition, a indiqué à l’AFP une source diplomatique.

Sous forte pression internationale, le nouvel homme fort du Burkina s’est en effet engagé à « remettre le pouvoir aux civils » dans les « 15 jours ». Ce délai correspond à l’ultimatum de l’Union africaine, qui a brandi la menace de sanctions.

Mais, durant les négociations, les esprits n’ont pas tardé à s’échauffer.

Alors que, dans la soirée, tous les acteurs devaient se réunir pour une séance plénière, des représentants de la société civile et de l’opposition ont quitté la salle, demandant l’exclusion des membres de l’ex-majorité.

« Nous n’avons pas encore enterré nos morts et voilà qu’on remet en selle des gens qui étaient arrogants et qui narguaient le peuple », a lancé Luc Marius Ibriga, porte-parole de la société civile.

Les contestataires ont finalement accepté de revenir à la table des discussions. Mais ce sont alors les membres de l’ex-majorité qui ont refusé de siéger.

Les opposants ont en outre refusé de présenter une liste de prétendants, en contestant la médiation ouest-africaine.

Zéphirin Diabré, le chef de file de l’opposition, a argué qu’il s’agissait d’une « question de souveraineté ».

« Ils vont faire comment pour choisir? Ils ne connaissent pas les gens », a pointé Rock Marc Kaborec, un homme-clé du système Compaoré avant de passer à l’opposition en janvier dernier.

Il s’agit des derniers soubresauts d’une crise sans précédent au « pays des hommes intègres ».

– Arrestation d’un responsable pro-Compaoré –

Le lieutenant-colonel Zida a été désigné comme chef du régime intérimaire par l’armée après la chute du président Compaoré, renversé par la rue le 31 octobre après 27 ans de règne alors qu’il souhaitait modifier la Constitution afin de se maintenir au pouvoir.

Les trois médiateurs ouest-africains devaient achever dans la soirée leur visite. Elle prélude à un sommet extraordinaire de la Cédéao, jeudi et vendredi à Accra, au Ghana, consacré notamment à la crise burkinabè.

Au Burkina, l’heure des premiers règlements de comptes semble en tout cas avoir sonné.

Assimi Kouanda, le chef de l’ancien parti présidentiel, a été arrêté mardi soir, de même qu’Adama Zongo, le président d’un mouvement pro-Compaoré, a-t-on appris mercredi de sources sécuritaires.

Le parti Front républicain, allié du CDP, s’est plaint que ses responsables soient menacés physiquement et que certains de leurs domiciles aient été attaqués.

Du côté de la population, la vigilance reste de mise.

« La population a peur que les militaires gardent le pouvoir », explique Mohamed Ouédraogo, un étudiant en physique de 33 ans.

Et l’influente Eglise catholique a fait savoir mercredi qu’elle souhaitait que les dirigeants de la transition ne puissent concourir à la prochaine présidentielle, histoire d’éviter les « calculs politiciens ».

Le lieutenant-colonel Zida subit une forte pression de la part des deux principaux alliés du pays: les Etats-Unis – qui avaient demandé le transfert du pouvoir aux civils dès dimanche – et surtout la France, ancienne puissance coloniale et premier bailleur de fonds du Burkina, sortie tardivement de son silence pour délivrer le même message.

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) va de son côté dépêcher sur place une mission d’information du 11 au 13 novembre.

Blaise Compaoré, lui, a trouvé refuge à Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire voisine. Après lui avoir rendu visite mardi soir, le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara, un vieil allié, a déclaré qu’il pourrait rester « aussi longtemps » qu’il le voudrait.

Jeuneafrique.com

Burkina : le lieutenant-colonel Zida désigné par l’armée pour conduire la transition

novembre 1, 2014

Le lieutenant-colonel Issac Zida, le 31 octobre 2014 à Ouagadougou.
Le lieutenant-colonel Issac Zida, le 31 octobre 2014 à Ouagadougou. © AFP

L’armée a désigné samedi le lieutenant-colonel Isaac Zida pour conduire le régime de transition au Burkina Faso après la chute de Blaise Compaoré.

Le flou aura duré quelques heures mais la situation est désormais claire au Burkina : l’armée a désigné samedi 1er novembre le lieutenant-colonel Isaac Zida pour diriger la période de transition. Selon un communiqué publié à l’issue d’une réunion des hauts gradés à l’état-major à Ouagadougou, Zida a été retenu « à l’unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du président Compaoré par la haute hiérarchie (militaire) et après concertation à l’état-major des armées ».

Ce texte est signé par le chef d’état-major, le général Nabéré Honoré Traoré, qui briguait aussi le pouvoir et qui reconnaît donc la nomination de son rival. Les deux hommes avaient déclaré vendredi assumer les responsabilités de chef de l’Etat, provoquant un flou autour de la tête de la transition militaire.

Nouvel homme fort

Ces dernières heures, le lieutenant-colonel Zida, numéro deux de la garde présidentielle, semblait toutefois avoir pris l’initiative sur son rival, impopulaire car jugé trop proche de Blaise Compaoré. Le nouvel homme fort du Burkina avait annoncé dans la nuit de vendredi à samedi qu’il rencontrerait le général Traoré et la hiérarchie militaire, puis les partis politiques et la société civile ce samedi.

La Constitution burkinabè prévoit que le président de l’Assemblée nationale assure l’intérim en cas de vacance du pouvoir, mais le lieutenant-colonel Zida a dit l’avoir suspendue.

Jeuneafrique.com avec AFP

 

Chronologie du 1er novembre: Zida dirige le Burkina, Compaoré serait en Côte d’Ivoire

novembre 1, 2014
 A gauche, le couple Compaoré, en août 2014 à la Maison Blanche, à Washington. A droite, le lieutenant-colonel Zida, actuel homme clé dans l'armée pour la transition naissante, le 31 octobre à Ouagadougou.AFP/Brendan SMIALOWSKI/ISSOUF SANOGO


A gauche, le couple Compaoré, en août 2014 à la Maison Blanche, à Washington. A droite, le lieutenant-colonel Zida, actuel homme clé dans l’armée pour la transition naissante, le 31 octobre à Ouagadougou.AFP/Brendan SMIALOWSKI/ISSOUF SANOGO

Au matin du 1er novembre, alors que Blaise Compaoré serait réfugié en Côte d’Ivoire selon sa compagne jointe par RFI, le lieutenant-colonel Zida, commandant adjoint du Régiment de sécurité présidentielle, s’affirme à la tête des armées, tandis que le chef d’état-major reste silencieux. Après la démission du président, tout deux se sont proclamés chef de l’Etat. D’abord le général Traoré, puis le lieutenant-colonel Zida, qui déclaré tôt ce samedi matin qu’il assumait « les responsabilités de l’Etat de transition et de chef de l’Etat ».

Les heures sont données en temps universel (TU)

11h50 : L’ex-première dame burkinabè était surprise que les médias soient informés du possible lieu de refuge de son couple. Blaise Compaoré et elle-même ne souhaitaient pas faire de commentaire « pour le moment », explique-t-elle. Que pense-t-elle du fait que le lieutenant-colonel Zida, un militaire, ait pris la tête du pays ? « Je suis moi-même une femme de militaire, répond avec une voix presque enjouée Mme Compaoré. Je n’ai pas à m’exprimer là-dessus. »

11h00 : L’ancien président burkinabè et son épouse seraient bien en Côte d’Ivoire. C’est ce qu’a déclaré Chantal Compaoré à RFI par téléphone, confirmant ainsi des témoignages ivoiriens. « Le président et moi sommes bien à Yamoussoukro. Tout va bien », déclare Mme Compaoré à notre consœur Sonia Rolley.

10h47 : Selon des témoins, le président burkinabè déchu Blaise Compaoré a été vu ce samedi à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, nous indique l’AFP.

«
L’étape d’aujourd’hui n’est pas celle de l’intervention de la France. La prise de conscience que des choses peuvent changer dépend des peuples africains. »(Jean-Marie Bockel, député et ex-ministre)

9h05 : Sur RFI : Jean-Marie Bockel, député du Haut-Rhin, ancien ministre de la coopération sous Nicolas Sarkozy qui avait annoncé la fin de la Françafrique : « Ce qui se passe au Burkina Faso et qu’on voyait venir depuis un certain temps, c’est ce qui va sûrement se développer dans les prochaines années. Quelles que soient les qualités d’un certain nombre de chefs d’Etat, à un moment donné, il y a l’usure du pouvoir. On est au coeur du paradoxe africain, entre d’un côté le continent d’avenir, l’Afrique de la croissance, l’Afrique continent convoité, et cette jeunesse africaine qui est en colère, ces peuples qui sont excédés. »

« L’étape d’aujourd’hui n’est pas celle de l’intervention de la France. La prise de conscience que des choses peuvent changer dépend des peuples africains. Ça n’a pas forcément nature à être violent, des transitions doivent pouvoir exister. Chaque fois qu’il y aura une intervention intempestive, ça sera contreproductif. L’attitude de la France, d’autres pays, et de l’Union européenne, lorsqu’elle saura se coordonner sur le terrain avec l’Union africaine et la communauté internationale, c’est d’avoir une attention, d’être à même de répondre à des sollicitations. Cela doit être une attitude subtile, attentive, non interventionniste, pas non plus indifférente. Nous sommes des observateurs concernés. Des voisins et amis […] A un moment donné, il faut renverser la table, porter un autre regard sur la question de la gouvernance. Et ça ne viendra pas des donneurs de leçon, ça viendra des Africains eux-mêmes. »

« Je pense qu’un certain nombre de présidents qui se préparent à réviser leur Constitution dans les deux Congo ou au Rwanda, ont dû mal dormir. »(Antoine Glaser, journaliste)

7h15 : Sur RFI : Antoine Glaser, journaliste et écrivain, ancien directeur de La Lettre du continent : « Bien sûr que ce qui s’est passé peut se reproduire ailleurs. Il y a un effet de mimétisme. Rappelez-vous, il ya quelques années, on parlait beaucoup de dynasties en Afrique. Après finalement que Karim Wade n’a finalement pas succédé à son père au Sénégal et également, au sein de la société civile africaine, avec les mouvements «Y’en a marre ! » au Sénégal ou «Balais citoyen» au Burkina Faso, c’est certain que vous avez un effet de mimétisme. Et je pense qu’un certain nombre de présidents qui se préparent à réviser leur Constitution dans les deux Congo ou au Rwanda, ont dû mal dormir. D’ailleurs, vous avez vu le silence assourdissant des clubs de chefs d’Etat.Ils sont tous aux abris. Ils savent que quelque chose de très important vient  de se produire.»

6h44 : Sur RFI : Dragos Ouedraogo, anthropologue burkinabè, spécialiste des luttes sociales : « Je souligne que l’armée n’est pas un corps monolithique. Aujourd’hui, du fait de la gestion patrimoniale de l’armée par Blaise Compaoré, cela a a contribué à en faire un foyer de clans putschistes qui se disputent à tour de rôle le pouvoir. Mais en même temps, il y a au sein de cette armée, des hommes de troupes, des officiers de classe moyenne, qui sont eux aussi victimes de cette situation de crise. »

« Le peuple burkinabè n’a pas réalisé sa révolution pour basculer dans un bain de sang entre militaires » (Maître Bénéwendé Sankara, Unir-PS)

6h42 : Sur RFI : Maître Bénéwendé Sankara, Union pour la renaissance, Parti sankariste : « Nous condamnons toute idée de coup d’Etat miltiaire […] Nous sommes en train d’assister à une confusion au niveau du sommet de l’armée. J’estime que l’armée est une institution républicaine qui doit être unie dans sa cohésion. C’est ce que nous a laissé entendre le général Traoré quand il a reçu l’opposition […] Nous demandons purement et simplement à l’armée de s’entendre et qu’en tant que composante, qu’élément à part entière du peuple, elle puisse prendre part à cette insurrection populaire […] Aujourd’hui la société civile est devenue très forte, très puissante, mais il faut qu’elle évite de s’acoquiner avec l’armée.Ce que nous souhaitons c’est qu’il y ait une véritable concertation et qu’on mette en place un organe consensuel pour gérer la transition […] Pourquoi des militaires ? Je crois que nous avons des civils capables de gérer la transition. Le peuple burkinabè n’a pas réalisé sa rébvolution pour basculer dans un bain de sang entre militaires »

6h35 : Sur RFI : Sosso Adama, secrétaire général de l’UPC : « Nous avons lancé depuis vendredi un appel à toute la population à sortiret notamment à la jeunesse, pour aider les forces de l’ordre à pouvoir faire respecter les dispositions sécuritaires, à balayer toutes les rues […] et surtout, pour que les pillage cessent. Le mouvement d’insurrection n’est pas un mouvement pour détruire les biens, mais pour construire […] »

« Aujourd’hui, nous n’entendons pas qu’il y ait une transition qui ne soit pas négociée, et avec l’accord de l’opposition [Cette transition] ne peut pas être confisquée, nous n’avons aucune inquiétude pour ça. Nous pensons que le lieutenant-colonel est de bonne foi, nous avons la conviction que le lieutenant-colonel et le général […] pourront s’entendre, afin de proposer une feuille de route acceptée par tous, que nous allons ensemble mettre en oeuvre. »

Le lieutenant-colonel Zida a rejoint le palais présidentiel après son allocution et prévoit de rencontrer le général Traoré

6h25 : Sur RFI : La nuit a été calme, a Ouagadougou, nous informe notre correspondant à Ouagadougou Yaya Boudani. Des patrouilles militaires ont fait respecter le couvre-feu en vigueur entre 19h et 6h du matin. Les frontières du pays sont fermées jusqu’à nouvel ordre. Yaya Boudani a assisté à l’allocution du lieutenant-colonel Zida, et nous indique que ce dernier a immédiatement rejoint le palais présidentiel après la fin de celle-ci. « C’est sous l’escorte de ses hommes que le lieutenant-colonel Zida Yacouba a rejoint le palais présidentiel. C’était très tard dans la nuit. Tout le régiment, de nombreux soldats du régiment de la sécurité présidentielle étaient là. Ils l’ont accueilli et ils l’ont conduit directement dans le palais présidentiel. Il a été clair là-dessus : il ne laissera pas continuer l’anarchie et il va concerter les autres couches de la société, pour voir comment il faut mettre en place ce programme de transition […]Il a même promis un entretien avec le général Traoré au cours de cette journée. A l’issue de cette concertation, je crois qu’une autre déclaration doit être faite aux Burkinabè. »

6h22 : Sur RFI : Sosso Adama, secrétaire général de l’UPC, principal parti de l’opposition : « Notre position a toujours été clair. Nous avions demandé à l’armée de se joindre au peuple pour que le mouvement d’insurrection populaire soit une réussite. Maintenant que le mouvement a réussi, nous attendons toujours que l’armée et notamment le lieutenant-colonel Zida entre en contact avec nous, pour que nous comprenions très bien dans quel sens nous allons partir […] Nous ne devons pas oublier ce qui est arrivé en 1966, où le peuple est également sorti, et l’armée a pris le pouvoir, et l’a gardé jusqu’à aujoud’hui […] Si les nouvelles autorités militaires ne veullent pas aller dans le sens du peuple, ça veut dire que la lutte n’est pas terminée […] Mais les militaires sont des patriotes, et nous avons confiance en cette nouvelle génération de miltaires. »

6h16 : Sur l’antenne de RFI (édition spéciale) Marcel Tankoano, président du mouvement du 21 avril (M21) opposé à la modification de la Constitution : « Le lieutenant-colonel Zida a affirmé que c’était une insurrection populaire. Or je crois qu’une insurrection populaire est différente d’un coup d’Etat. Nous attendons toujours que la situation se stabilise au niveau de l’armée, afinde pouvoir aviser […] Après la déclaration du Lieutenant colonel Zida Yacouba Isaac, la population était en panique, mais finalement, on retient que c’est lui qui est président. […] Nous n’avons pas le choix […] jusqu’à hier matin on ne savait pas si Blaise Compaore allait rester au pouvoir. […] Maintenant que les militaires ont compris le cri du coeur du peuple burkinabè, ils ont pris leurs responsabilités. Les militaires n’ont pas appelé ça un coup d’Etat, mais une insurrection populaire. »

Allocution du lieutenant-colonel Zida

03h53 : Dans une interview effectuée après son allocution, le lieutenant-colonel Zida a déclaré « caduques » les propos du général Traoré de la veille, qui déclarait lui aussi vouloir assumer la responsabilité de chef de l’Etat,« conformément à la Constitution. »

Lieutenant-colonel Zida: J’assume désormais à partir d’aujourd’hui les responsabilités de chef de cette transition et de chef de l’Etat

2h51 : Blaise Compaoré est « dans un lieu sûr », annonce le lieutenant-colonel Zida. Son « intégrité physique et morale est assurée »

2h22 : Annonce officielle du lieutenant-colonel Zida, sur une chaîne de télévision privée : le numéro 2 de la garde présidentielle « assume les responsabilités de chef de la transition et de chef de l’Etat » Il entend définir « de manière consensuelle […] et avec l’ensemble des partis politiques et des organisations de la société civile, les « contours » et « contenus » d’une « transition démocratique apaisée ». Isaac Zida a également appelé la communauté internationale, notamment l’Union africaine et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao), « à soutenir» le peuple burkinabè « dans ces dures épreuves ».

Quelques heures après avoir annoncé la suspension de la Constitution le lieutenant-colonel Zida a de nouveau pris la parole, en début de soirée, devant la foule à son quartier général. Il a notamment annoncé le maintien du couvre-feu de 19 h à 6 h (locales) du matin. Précisant que les forces de sécurité et de défense seraient fermes. Il a également annoncé la fermeture des frontières terrestres et aériennes au nom de la « sécurisation du territoire national. » Il a fait une annonce officielle dans la nuit du 1er novembre.

Le lieutenant-colonel Zida harangue la foule, le 31 octobre 2014 à Ouagadougou.REUTERS/Joe Penney

Le lieutenant-colonel Zida harangue la foule, le 31 octobre 2014 à Ouagadougou.REUTERS/Joe Penney

 Rfi.fr

Burkina : deux prétendants au pouvoir, le lieutenant-colonel Zida semble prendre la main

novembre 1, 2014

Le lieutenant-colonel Zida (à g.) et le général Traoré
Le lieutenant-colonel Zida (à g.) et le général Traoré © AFP

Ce samedi 1er novembre, au lendemain de la démission de Blaise Compaoré, il est encore difficile de savoir qui tient le pouvoir au Burkina Faso. Deux militaires, le général Honoré Traoré et le lieutenant-colonel Isaac Zida, se disputent le leadership de la transition.

Alors que le chef d’état-major, Honoré Nabéré Traoré, avait affirmé le 31 octobre en début d’après-midi qu’il assumait les responsabilités de chef de l’État, un autre militaire, le lieutenant-colonel Isaac Zida, a contredit cette prise de pouvoir dans la nuit.

Numéro deux du régime de sécurité présidentielle, il a proclamé la suspension de la Constitution en fin d’après-midi, avant de déclarer, en pleine nuit, « assurer les responsabilités de chef de la transition et de chef de l’État ». Il a clairement qualifié de « caduques » les affirmations précédentes du général Traoré. Des tractations au sein de l’armée dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre aurait fait basculer l’avantage en faveur de Zida. Ce dernier a également le soutien de la société civile, notamment du mouvement le Balai citoyen.

Deux jours après le début du soulèvement populaire contre Blaise Compaoré, Ouagadougou se réveille dans l’incertitude. Le point sur la situation.

  • Le lieutenant-colonel Isaac Zida a-t-il pris le dessus ?

Depuis son apparition hier après-midi, sur la place de la Nation, le général Honoré Nabéré Traoré ne s’est plus exprimé publiquement. Il avait été reçu un peu froidement par la foule, qui venait de clamer sa joie après l’annonce de la démission de Blaise Compaoré.

Quelques heures plus tard, le lieutenant-colonel Zida, jusqu’alors resté dans l’ombre, commençait à s’exprimer pour prendre le contre-pied des déclarations du général. Après son annonce, dans la nuit, qu’il assumait les responsabilités de chef de l’État, il s’est dirigé vers le palais présidentiel, laissé vacant. Il devait, selon RFI, rencontrer le général Traoré dans la matinée.

Les informations provenant de sources militaires semblent affirmer ce matin que Zida est en position de force. Aux yeux des Burkinabè, Traoré représente en effet le pouvoir de Compaoré. Chef d’État-major général des armées, il a été nommé par le président démissionaire après les mutineries de 2011 et n’avait pas, jusqu’à maintenant, témoigné d’une quelconque désaffection à l’égard du pouvoir en place.

  • Où sont Blaise Compaoré et sa famille ?

Hier, en début d’après-midi, au moment où le communiqué annonçant sa démission était lu à la télévision, Blaise Compaoré a quitté le palais présidentiel de Kosyam, à Ouagadougou. Son entourage affirmait alors qu’il partait en direction de Pô, son fief situé dans le sud du pays.

Une source proche du convoi explique que ce dernier n’a jamais atteint Pô par la route nationale. Il a bifurqué dans la brousse juste avant l’arrivée à Nobéré, situé à 45 km de Pô. La foule l’y attendait et les gardes de Compaoré ont préféré éviter l’affrontement.

En contact permanent avec le président ivoirien Alassane Ouattara, Blaise Compaoré et ses accompagnateurs ont attendu l’hélicoptère envoyé par son homologue jusque dans le milieu de l’après-midi. Les autorités ivoiriennes ont ensuite emmené Blaise Compaoré à Yamoussoukro pour le mettre à l’abri. Son épouse, Chantal, et son frère, François, y sont également.

  • Quelle est la situation à Ouagadougou ?

Ouagadougou est redevenue calme dans la nuit, alors que la ville a été occupée par des centaines de milliers de manifestants depuis le 30 octobre au matin. Dans la nuit, des mesures de sécurité ont été annoncées par le camp du lieutenant-colonel Zida : couvre-feu de 19 heures à 6 heures dans le pays et fermeture des frontières aériennes et terrestres.

Opération salubrité: une exemple du pays des hommes intègres

Opération salubrité: un exemple du pays des hommes intègres

Ce matin, une grande opération de nettoyage était lancée par Simon Compaoré, ancien maire de Ouagadougou. Il sillonne la ville depuis ce matin. Hier et avant-hier, des habitations de personnalités proches de l’ancien pouvoir et des commerces ont été pillés.

Burkinabé balaient la route après le départ de Blaise

Burkinabé balaient la route après le départ de Blaise

  • Comment se positionne l’opposition ?

Le mouvement Balai citoyen s’est affiché hier après-midi aux côtés du lieutenant-colonel Zida. Ce dernier cite toujours dans ses allocutions les « forces vives de la nation ».

L’opposition politique a pour le moment pris ses distances avec l’armée et ne semble pas prendre partie pour l’un ou l’autre des deux officiers. Certains ne cachaient pas, hier, leur scepticisme face à une prise de pouvoir de l’armée.

Le général à la retraite Kouamé Lougué, dont le nom a été scandé à plusieurs reprises par la foule, a lui disparu des radars depuis hier.

Jeuneafrique.com avec AFP

RDC: nouveaux tirs sur un hélicoptère de l’ONU dans l’Est

octobre 18, 2013

KINSHASA – Un hélicoptère de combat des Nations unies a essuyé des tirs vendredi dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), une semaine jour pour jour après une autre attaque du même type, a-t-on appris de source onusienne.

L’incident a eu lieu à une quinzaine de kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu, dans la zone de la ligne de front entre l’armée congolaise et les rebelles du Mouvement du 23 Mars alors que les négociations de Kampala (Ouganda) entrent les deux belligérants piétinent.

Deux hélicoptères sont partis en reconnaissance ce matin sur les zones de Kibumba et Kanyamahoro, a déclaré à l’AFP un officier de la Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco), sous le couvert de l’anonymat, les pilotes d’un hélicoptère ont senti sur le cockpit des impacts […] et se sont posés pour examiner les dégâts.

Il n’y a pas eu de blessés, et l’hélicoptère a pu rentrer à sa base, a-t-on indiqué de même source, ajoutant que les tirs provenaient sans doute du M23.

Ce matin, le M23 n’a jamais tiré ou voulu tirer sur la Monusco, a affirmé à l’AFP le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole des rebelles, joint par téléphone depuis Kinshasa, laissant entendre que les tirs étaient venus des Forces armées de la RDC (FARDC).

La Monusco est partenaire des FARDC et on est ensemble sur le terrain, c’est le M23 qui a tiré à partir de la colline Bizuru, à Kibumba, a rétorqué à l’AFP le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu.

Le 11 octobre, un hélicoptère de la Monusco avait essuyé des tirs dans la région de Rumangabo, où se trouve une importante base militaire occupée par le M23. Le lieutenant-colonel Kazarama a reconnu un incident majeur dû à une erreur des deux côtés, et souligné que quatre tireurs avaient été arrêtés pour enquête.

Depuis cet accrochage, les hélicoptères de l’ONU sortent à deux, par sécurité.

Le M23 est né de la mutinerie d’anciens rebelles réintégrés dans l’armée à la faveur d’un accord de paix signé en 2009, et dont les intéressés réclament la pleine application. L’ONU accuse régulièrement le Rwanda et l’Ouganda de le soutenir, ce que ces deux pays voisins de la RDC démentent.

Romandie.com avec(©AFP / 18 octobre 2013 17h32)

RDC: nouveaux combats entre l’armée et la rébellion M23

juillet 22, 2013

L’armée gouvernementale et les rebelles du Mouvement du 23 mars se sont de nouveau affrontés lundi près de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, ont déclaré les belligérants.

Les affrontements ont débuté dans la matinée, marquant une reprise des combats après une trêve relative observée depuis jeudi dernier. Ils avaient cessé en fin de journée, selon les rebelles qui affirment n’être qu’à 4 km de Goma mais ne pas vouloir prendre la ville.

Leur porte-parole, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, a déclaré à l’AFP que le gouvernement avait utilisé des hélicoptères pour pilonner les positions du M23 dans la zone de Kibati et Uvira, « mais sans succès ».

Un officier de l’armée régulière (FARDC) a confirmé ces affrontements. « Le M23 est en train de tirer des obus de mortiers à partir de Kibumba et nous nous avons engagé des hélicoptères pour bombarder les positions ennemies », a-t-il dit sous couvert d’anonymat.

Dans l’après-midi, un officier des forces gouvernementales a déclaré à l’AFP que les combats connaissaient une « accalmie ». Le porte-parole du M23 a ensuite indiqué qu’ils avaient cessé.

L’armée était injoignable pour donner un bilan mais à Kinshasa le porte-parole du gouvernement a accusé lundi le M23 de meurtres, viols et pillages la semaine dernière.

« Les éléments du groupe rebelle M23 ont commis de graves exactions au cours de la semaine dernière dans la cité de Kiwandja, au Nord-Kivu. Le bilan de ces violences fait état de 10 maisons et 15 boutiques pillées, 13 jeunes tués, 7 femmes violées et 13 personnes blessées », a déclaré Lambert Mende.

Le lieutenant-colonel Kazarama pour sa part affirmé: « Nous avons tué 35 militaires et FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda, une rébellion hutu) et capturé 20 militaires et FDLR ». Ce bilan n’était pas vérifiable de source indépendante.

Le lieutenant-colonel Kazarama a assuré que la position du M23 la plus proche de Goma se situait à 4 kilomètres de la capitale provinciale.

« Nous avons cette capacité d’arriver à Goma, mais ce n’est pas notre objectif, a-t-il précisé. Notre objectif est d’amener le gouvernement à dialoguer.  »

Le M23 avait occupé Goma une dizaine de jours en novembre et s’en était retiré sous la pression de pays de la région et en échange d’un dialogue avec Kinshasa.

Ce dialogue ouvert en décembre à Kampala, en Ouganda, est au point mort et ce blocage a débouché sur une violente reprise des affrontements le 14 juillet.

Le M23 est essentiellement composé de Tutsi congolais intégrés dans les FARDC à la faveur d’un accord de paix signé en 2009 mais qui se sont mutinés en avril 2012, estimant que cet accord n’avait jamais été pleinement respecté.

Kinshasa et l’ONU ont accusé le Rwanda et l’Ouganda de soutenir le M23, ce que ces deux pays voisins de la RDC ont démenti.

Jeuneafrique.com avec AFP

Israël abat un drone venu du Liban, accuse le Hezbollah

avril 25, 2013

JERUSALEM – Un drone entré dans l’espace aérien israélien en provenance du Liban a été abattu au large de Haïfa (nord), a annoncé jeudi Israël, accusant le Hezbollah chiite libanais, qui avait déjà envoyé un drone survoler son territoire en octobre.

Un avion sans pilote repéré alors qu’il approchait de la côte israélienne a été intercepté par l’aviation israélienne à cinq milles nautiques au large de Haïfa, affirme un communiqué militaire qui précise que l’appareil a été abattu vers 14H00 (11H00 GMT).

C’est la deuxième fois qu’un avion sans pilote est intercepté dans l’espace aérien israélien en sept mois, selon le texte.

Je considère avec une extrême gravité cette tentative de violer notre frontière. Nous continuerons à faire tout le nécessaire pour protéger la sécurité des citoyens israéliens, a réagi le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un bref communiqué.

M. Netanyahu se rendait vers le nord du pays pour assister à une cérémonie au moment où le drone a été repéré et son hélicoptère s’est posé jusqu’à l’interception, sur instruction des services de sécurité, a rapporté la radio publique.

C’est une nouvelle tentative du Hezbollah de faire pénétrer un avion sans pilote en Israël, a déclaré à la radio militaire le vice-ministre israélien de la Défense Danny Danon.

On voit le Hezbollah agir sur tous les fronts, que ce soit avec des drones, ou par son aide massive aux forces du (président Bachar al-)Assad en Syrie, a-t-il ajouté.

Nous sommes prêts et nous agirons en conséquence. Il y aura une réaction israélienne. Le Hezbollah sait qu’il ne faut pas nous provoquer, a assuré le ministre israélien.

Le drone se déplaçant du nord au sud le long de la côte libanaise a été repéré peu après 13H00 (10H00 GMT), a précisé dans un briefing téléphonique le porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Peter Lerner.

Nous ne savons pas d’où l’appareil est parti ni où il allait, a-t-il indiqué, faisant état d’une enquête et de recherches en cours des débris.

Le 6 octobre, un drone envoyé par le Hezbollah avait survolé la Méditerranée avant d’entrer dans le ciel israélien à proximité de la bande de Gaza, pour être finalement abattu par un avion de combat israélien au-dessus du désert du Néguev, où se trouvent les installations nucléaires israéliennes.

Romandie.com avec (©AFP / 25 avril 2013 16h57)

Retour en Guinée de l’ex-putschiste Dadis Camara pour les obsèques de sa mère

avril 13, 2013
Le capitaine Moussa Dadis Camara. Le capitaine Moussa Dadis Camara. © AFP

L’ancien chef de la junte militaire qui a dirigé la Guinée en 2008-2009 et vit depuis en exil, le capitaine Moussa Dadis Camara, est arrivé samedi à N’Zérékoré, dans le sud du pays, pour assister aux obsèques de sa mère, a appris l’AFP auprès de témoins.

L’ancien chef de la junte militaire qui a dirigé la Guinée en 2008-2009 et vit depuis en exil, le capitaine Moussa Dadis Camara, est arrivé samedi à N’Zérékoré, dans le sud du pays, pour assister aux obsèques de sa mère, a appris l’AFP auprès de témoins.

Le capitaine a été accueilli à l’aéroport de la ville par une foule de femmes et de jeunes pour la plupart vêtus de tee-shirt et de pagnes à son effigie, selon ces témoins interrogés par téléphone depuis Conakry.

Le gouverneur de région, Lancéi Condé, et le maire de la ville, Cé Gbami, étaient également présents.

Le capitaine Dadis Camara était accompagné du général Gilbert Diendéré, chef d’état-major particulier du président burkinabè Blaise Compaoré, qui lui a accordé l’exil à Ouagadougou depuis plus de trois ans, et de David Anderson, membre du protocole de la présidence libérienne.

Le capitaine Camara a transité par Monrovia avant de se rendre à N’Zérékoré, ville proche de la frontière libérienne, où il ne doit rester que le temps des obsèques. Un important dispositif de sécurité était visible à l’aéroport et le long de la route qui mène au centre ville de N’Zérékoré, dispositif dirigé par le lieutenant-colonel Claude Pivi, ancien compagnon et fidèle de l’ex-chef de la junte.

Le capitaine Dadis Camara a pris le pouvoir au lendemain de la mort de l’ancien président Lansana Conté le 22 décembre 2008 et a a quitté Conakry le 3 décembre 2009, après la tentative d’assassinat dont il a été victime de la part de son ancien aide de camp, le lieutenant Aboubacar Sidiki Camara, dit Toumba.

Evacué au Maroc dès le lendemain pour recevoir des soins, il est resté à Rabat jusqu’au 10 janvier 2010 avant d’être acheminé à Ouagadougou au Burkina Faso pour y passer sa convalescence et où il vit depuis.

Depuis lors, il a toujours été empêché de retourner en Guinée malgré le souhait plusieurs fois manifesté par lui-même et ses partisans, explique-t-on.

Un peu plus de deux mois avant son agression, son régime avait perpétré des massacres d’opposants guinéens dans un stade de Conakry qui a fait au moins 157 morts, des dizaines de disparus et plus d’une centaine de femmes violées.

Depuis, la justice guinéenne pressée par la Cour pénale internationale (CPI) a inculpé au moins six personnes pour des crimes contre l’humanité dont le lieutenant Toumba Diakité, les colonels Moussa Tiègboro Camara et Abdoulaye Chérif Diaby, alors ministre de la Santé de la junte.

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme, dont la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), ont souhaité dans un communiqué que la venue en Guinée de l’ex-putchiste soit une occasion pour la justice guinéenne d’avancer dans le dossier du massacre du 28 septembre 2009.

Moussa Dadis Camara n’a pas été mis en cause formellement par la justice guinéenne dans ce massacre, selon ces organisations, mais elles rappelent que la Commission d’enquête internationale sur la Guinée avait estimé en décembre 2009 qu’il existe des raisons suffisantes de présumer une responsabilité pénale directe du président Moussa Dadis Camara, voire une responsabilité de commandement.

Jeuneafrique.com avec AFP