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Brésil: Lula survole la zone sinistrée par une tempète meurtrière

février 20, 2023

Bresil: Lula survole la zone sinistree par une tempete meurtriere
Brésil: Lula survole la zone sinistrée par une tempète meurtrière© AFP/Fernando MARRON

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a survolé lundi la zone où les inondations et glissements de terrain ont fait au moins 36 morts et une quarantaine de disparus dans l’Etat de Sao Paulo (sud-est) et a prôné l’union de tous les pouvoirs publics pour tenter de retrouver des survivants et reconstruire les infrastructures.

« C’est important de travailler ensemble (…) Il faut prier pour les victimes, mais aussi qu’il ne pleuve plus pour qu’on puisse commencer la reconstruction », a déclaré le chef de l’Etat en conférence de presse, peu après son vol en hélicoptère au-dessus de la zone sinistrée après les pluies diluviennes de dimanche.

L’institut météorologique national a émis une alerte pour de nouvelles fortes pluies dans la région ce lundi.

À Sao Sebastiao, ville côtière située à 200 km de Sao Paulo, capitale économique du Brésil, une cinquantaine de maisons ont été emportées par un glissement de terrain.

C’est dans cette commune d’environ 90.000 habitants qu’ont été enregistrés 35 des 36 décès confirmés, selon le dernier bilan officiel mardi matin, un chiffre identique à celui de la veille au soir, mais qui pourrait s’alourdir prochainement.

« Environ 40 personnes n’ont toujours pas été retrouvées », a déclaré à CNN Brésil Michelle Cesar, responsable des pompiers de Sao Paulo.

Un autre décès, celui d’une petite fille, a été recensé plus au nord, dans la ville côtière d’Ubatuba.

« Extrêmement critique »

« Je ne sais pas quoi faire, j’ai tout perdu. Heureusement, j’ai pu quitter la maison à temps avec les enfants, mais tout a été recouvert de boue, nous n’avons rien pu sauver », dit à l’AFP Patricia da Silva, femme de ménage qui a dû être hébergée par des amis avec ses deux filles de 15 et 9 ans.

« On ne sait plus où aller, la maison est complétement détruite », déplore la jeune femme de 31 ans.

Quelque 1.730 personnes ont été évacuées et 766 se sont retrouvées sans abri, selon les autorités, qui ont déployé 500 secouristes, soldats et policiers pour participer aux recherches et venir en aide aux sinistrés. L’état d’urgence a été décrété dans cinq villes côtières où des glissements de terrain ont englouti les principaux réseaux routiers, rendant l’accès à la région difficile.

En 24 heures, 600 mm de pluie ont été enregistrés à Sao Sebastiao, soit deux fois plus que la moyenne mensuelle pour cette cité balnéaire très fréquentée durant ce week-end de carnaval.

Des volumes de précipitations « exceptionnels » qui « ont battu des records », a souligné le maire de la ville Felipe Augusto, décrivant une situation « extrêmement critique ».

« Tout le processus de reconstruction sera très long, en raison des dégâts sur les routes. Des quartiers sont encore isolés. La priorité du moment est de chercher des personnes en vie. Tous sont mobilisés pour trouver des survivants dans les décombres », a ajouté l’édile lors de la conférence de presse aux côtés de Lula.

Urbanisme et changement climatique

Le président de gauche a prôné l’union aux côtés d’un des ses adversaires politiques, le gouverneur de Sao Paulo Tarcisio de Freitas. Ce dernier est un ancien ministre de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro, que Lula, 77 ans, a battu sur le fil lors de l’élection d’octobre.

« Il est important d’arrêter de construire des maisons dans des lieux où les habitants risquent de mourir à cause de fortes pluies », a déclaré le chef de l’Etat.

Le Centre national de surveillance et d’alerte des catastrophes naturelles du Brésil (Cemaden) estime que 9,5 millions de personnes vivent dans des zones exposées aux glissements de terrain ou aux inondations, dont beaucoup dans des favelas – des bidonvilles – dépourvues de structures sanitaires de base.

Le Brésil, qui subit les effets du changement climatique, est en proie à des catastrophes naturelles à répétition, comme en février 2022 à Pétropolis dans l’Etat de Rio de Janeiro, où plus de 230 personnes sont mortes à la suite de fortes pluies.

Par Le Point avec AFP

Lula investi président du Brésil pour un troisième mandat

janvier 1, 2023
Lula investi president du Bresil pour un troisieme mandat
Lula investi président du Brésil pour un troisième mandat© AFP/EVARISTO SA

Luiz Inacio Lula da Silva a été investi dimanche président du Brésil pour un troisième mandat devant le Congrès de la capitale Brasilia envahie par une marée humaine de supporteurs vêtus de rouge.

L’icône de la gauche brésilienne, âgé de 77 ans, a été intronisée lors d’une cérémonie au Congrès où il a prêté serment sur la Constitution, 12 ans après avoir quitté le pouvoir à l’issue de deux mandats (2003-2010).

Son retour au Palais du Planalto signe un come-back exceptionnel pour Lula, qui a connu la prison il y a seulement quatre ans après avoir été accusé de corruption.

Une minute de silence a été observée au Congrès en hommage à la légende brésilienne du football, Pelé, décédé jeudi d’un cancer, et au pape émérite Benoît XVI, mort samedi, juste avant l’intronisation de Lula et de son vice-président de droite, Geraldo Alckmin.

Des dizaines de milliers de partisans portant la couleur du Parti des Travailleurs (PT) ont salué dans la liesse Lula alors qu’il se rendait au Congrès dans la traditionnelle Rolls Royce décapotable, avec M. Alckmin et leurs épouses, en dépit des craintes liées à la sécurité.

Les cérémonies d’investiture, placées sous haute sécurité alors que des militants d’extrême droite ne reconnaissent toujours pas la victoire de Lula, ont été snobées par le chef de l’Etat sortant Jair Bolsonaro, qui a quitté le Brésil deux jours avant la fin de son mandat.

Il ne remettra donc pas l’écharpe présidentielle à son successeur comme le veut la tradition démocratique, ce qui ne s’est pas produit depuis 1985 et la fin du régime militaire.

Jusqu’à 300.000 personnes étaient attendues pour cette journée alliant la pompe, avec des cérémonies réglées au millimètre auxquelles assistent 17 chefs d’Etat, et une fête populaire avec des concerts.

« Moment historique »

Sous le soleil de plomb de ce début d’été austral, des milliers de Brésiliens ont dû patienter dans des files d’attente de centaines de mètres en raison des contrôles de sécurité, a constaté un journaliste de l’AFP.

« Olé, olé, olà, Lula, Lula », et « A esplanada e nossa ! » (l’esplanade est à nous) criait une foule joyeuse, en référence à l’Esplanade des ministères, au coeur de Brasilia, où Lula prononcera son premier discours de président dans l’après-midi.

« C’est un moment historique et cela aurait été impossible que je ne sois pas là », dit à l’AFP Zenia Maria Soares Pinto, une enseignante retraitée. Elle a fait 30 heures d’autocar depuis son Etat méridional de Santa Catarina pour rallier Brasilia et son « émotion est sans borne ».

Sapuia Kalapo, un indigène du Mato Grosso (centre-ouest), est venu en famille et « attend beaucoup » du gouvernement de Lula, « pour nos droits, et la délimitation de nos terres », dit-il, car « les quatre années du gouvernement (Bolsonaro) ont été très mauvaises » pour les indigènes.

Reclus et quasi muet depuis sa défaite d’octobre, Bolsonaro, qui perd son immunité présidentielle, a quitté le Brésil vendredi pour la Floride.

Alors que ses fidèles les plus radicaux veulent empêcher l’accession de Lula au pouvoir et campent toujours devant des casernes du pays, réclamant une intervention militaire, la sécurité a été renforcée.

Toutes les forces de police du district de Brasilia, quelque 8.000 agents, sont mobilisées, ainsi qu’un millier de policiers fédéraux.

Le nombre de personnes pouvant assister au discours de Lula devant le palais de Planalto a été limité à 30.000.

Des patrouilles ont lieu à l’aéroport de Brasilia près duquel un engin explosif a été découvert il y a une semaine dans un camion-citerne, posé par un bolsonariste qui voulait « créer le chaos » au Brésil.

« Grande fête populaire »

Après son intronisation au Congrès, Lula devait se dirigera vers le Palais présidentiel du Planalto, joyau architectural d’Oscar Niemeyer, pour recevoir la fameuse écharpe présidentielle, sertie d’or et de diamants.

La future Première Dame, Rosangela da Silva, dite « Janja », a été la grande ordonnatrice du volet festif de la journée, avec de nombreux concerts et une programmation éclectique, avec la drag queen Pabllo Vittar ou encore la légende vivante de la samba Martinho da Vila.

Quant à Lula, qui n’a complété son gouvernement de 37 ministres que ces derniers jours, il va devoir dès lundi s’attaquer à une « tâche herculéenne », selon son vice-président: l’équipe de transition a dressé un état des lieux très sombre du Brésil après quatre années de bolsonarisme.

« Nous avons vraiment beaucoup d’attentes après ces quatre années si difficiles mais le gouvernement Bolsonaro à laissé le pays dans une situation déplorable. Ce sera vraiment très compliqué pour Lula », dit un sympathisant, Manoel Carlos de Carvalho, 45 ans, de Natal (nord-est).

Par Le Point avec AFP

Le pape reçoit Lula au Vatican pour parler d’inégalités

février 13, 2020

 

Le pape François s’est entretenu jeudi avec l’ancien président brésilien Lula, une rencontre à titre privé au cours de laquelle les deux hommes ont parlé inégalité, pauvreté et protection de l’environnement. Leur discussion a duré près d’une heure et n’a été suivie d’aucune communication officielle de la part du Saint-Siège au vu de son caractère privé.

«La raison de ma visite était de parler avec le pape de sujets comme les inégalités et la défense d’une bonne politique envers l’environnement», a expliqué Luiz Inacio Lula da Silva lors d’une conférence de presse, depuis le siège romain du principal syndicat italien CGIL. «Tout le monde sait que le monde est de plus en plus affecté par les inégalités. Que dans la plupart des pays, les travailleurs perdent de leurs droits», a poursuivi l’ancien dirigeant brésilien, âgé de 74 ans. «Les acquis par la lutte disparaissent à cause des intérêts financiers.»

Il a précisé que le président brésilien Jair Bolsonaro, qui a pris ses fonctions le 1er janvier 2019, et la situation en Amazonie n’avaient pas fait partie des sujets abordés avec le souverain pontife, dont il a dit avoir lu le récent plaidoyer sur l’Amazonie dans lequel il dénonce «l’injustice» et le «crime» semés par les entreprises qui dévastent ce territoire.

Pour pouvoir se rendre au Vatican, Lula avait dû demander à la justice brésilienne un report d’un interrogatoire prévu à l’origine le 11 février, qui a été finalement décalé au 19 février. Lula doit rentrer au Brésil vendredi. Il est sorti de prison en novembre -après avoir purgé un an et demi de prison- dans l’attente du jugement en appel d’une condamnation à huit ans et dix mois de réclusion pour corruption et blanchiment d’argent. Mis en cause dans une dizaine d’affaires de corruption, il a toujours nié toute malversation et dénoncé un complot pour l’empêcher de revenir au pouvoir.

Lors de son bref séjour en Italie, Lula a également rencontré plusieurs responsables syndicaux ainsi que des dirigeants du Parti démocrate au pouvoir dans une coalition, en particulier son secrétaire général Nicola Zingaretti. «Très belle conversation avec Lula, un extraordinaire protagoniste des batailles pour combattre les inégalités», a commenté ce dernier.

Par Le Figaro avec AFP

Présidentielle au Brésil: le parti de Lula défiant malgré son inéligibilité

septembre 1, 2018

Des soutiens de l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva manifestent à Curitiba (sud), le 31 août 2018 / © AFP / Heuler Andrey

Grand favori des sondages pour la présidentielle d’octobre au Brésil, Lula, incarcéré depuis avril pour corruption, a été déclaré inéligible dans la nuit de vendredi à samedi mais son parti veut lutter « par tous les moyens » pour qu’il se présente et continue à le considérer comme son candidat.

À l’issue d’un jugement fleuve dont la lecture s’est prolongée tard dans la nuit, le Tribunal Supérieur Électoral (TSE) a invalidé la candidature de Luiz Inacio Lula da Silva, par six voix contre une.

L’ex-président (2003-2010), âgé de 72 ans, ne pourra pas briguer un troisième mandat, mais le Parti des Travailleurs (PT) a promis de « déposer tous les recours possibles ».

« Nous allons le défendre dans les rues, avec le peuple, parce qu’il est le candidat de l’espérance », a affirmé le parti fondé par Lula dans un communiqué.

La décision du TSE a également interdit le PT de présenter Lula comme candidat dans les spots campagne télévisée qui a commencé à être diffusés samedi, mais l’icône de la gauche était pourtant la figure centrale de la vidéo du parti.

Avant le début du programme, un texte sur écran bleu indiquait que « la volonté du peuple avait souffert un rude coup avec l’invalidation de la candidature de Lula » en dépit d’une recommandation de l’ONU préconisant qu’il pouvait se présenter le temps que tous les recours soient épuisés.

De nombreuses images montraient l’ex-président, mais aussi son colistier, Fernando Haddad, pressenti pour le remplacer en tête du ticket.

Ancien maire de Sao Paulo, Haddad, 55 ans, dit « jurer loyauté » à son mentor, en ajoutant « nous sommes avec Lula jusqu’au bout ».

Un soutien du candidat d’extrême droite à la présidentielle brésilienne, Jair Bolsonaro, interpelle les supporteurs de l’ancien président Lula le 31 août 2018 à Curitiba (sud) / © AFP / Heuler Andrey

– « Boulet » –

Le TSE a donné au PT dix jours pour choisir un successeur à son leader historique.

Hasard du calendrier ou non, M. Haddad a fait campagne samedi dans l’Etat pauvre de Pernambouc (nord-est), plus particulièrement dans la petite ville de Caetés, terre natale de Lula.

« Notre cause est bien plus importante que nos difficultés. J’arrive sur les terres de Lula, plus disposé que jamais à serrer les rangs derrière notre président », a-t-il publié en fin de matinée sur Twitter.

Lundi, ce fils de commerçants libanais sera à Curitiba (sud), pour rendre visite à son mentor dans la prison où il purge une peine de 12 ans et un mois de réclusion.

« Le PT doit redéfinir sa stratégie et rien ne sera décidé avant la rencontre d’Haddad et d’autres membres du parti avec Lula lundi », a affirmé l’éditorialiste Tereza Cruvinel dans l’édition de samedi du Jornal do Brasil.

D’après le dernier sondage de l’institut Datafolha, Lula caracole en tête, avec 39%, 20 points de plus que le deuxième, le député d’extrême droite Jair Bolsonaro. Mais M. Haddad, peu connu du grand public, peine à dépasser les 4%.

Le Tribunal Supérieur Électoral (TSE) a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva inéligible le 31 août 2018 / © AFP / Rodrigo Fonseca, Fernando Robles

« Le PT a beau pleurnicher, la décision du TSE est un soulagement pour le parti dans sa tentative de rendre viable la candidature d’Haddad », a affirmé samedi Igor Gielow, dans son éditorial sur le site du quotidien Folha de S. Paulo. Pour lui, le PT traînait la candidature de Lula « comme un boulet ».

– « Le match commence » –

« Le match commence maintenant. Le PT ne peut plus reporter cette décision douloureuse d’admettre que Lula n’est plus candidat », a expliqué à l’AFP Eduardo Grin, analyste politique de la Fondation Getulio Vargas, qui ajoute néanmoins que « l’ombre de Lula va continuer à planer sur les élections ».

Les autres candidats, eux, se félicitent d’y voir enfin plus clair et tentent de s’engouffrer dans la brèche.

« La décision (de déclarer Lula inéligible) rendra la campagne plus claire pour les électeurs, évitant le traumatisme d’un remplacement à la veille de l’élection », a affirmé sur Twitter le candidat de centre-gauche Ciro Gomes.

Pour la candidate écologiste Marina Silva, « à partir de cette décision du TSE, le processus électoral pourra suivre son cours dans la légalité ».

L’invalidation de la candidature de Lula a également suscité des réactions internationales, notamment de la part de ses alliés traditionnels, comme le président bolivien Evo Morales.

« Nous rejetons cette décision parce qu’elle porte atteinte à la démocratie et à la volonté du peuple brésilien », a-t-il publié sur Twitter.

Romandie.com avec(©AFP / (01 septembre 2018 19h45)

Présidentielle au Brésil: la candidature de Lula entre les mains des juges

août 31, 2018

L’ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, à Sao Paulo le 3 juillet 2014 / © AFP / NELSON ALMEIDA

Le Tribunal supérieur électoral (TSE) du Brésil doit prendre vendredi une décision très attendue, en rejetant ou en validant la candidature à la présidentielle d’octobre de Lula, ex-chef de l’Etat incarcéré pour corruption et grand favori du scrutin.

Après des mois de conjectures et d’incertitudes, le plus grand pays d’Amérique Latine devrait enfin y voir plus clair dans l’élection la plus imprévisible de son histoire récente, même si des recours sont encore possibles.

L’incertitude sur le sort de l’icône de la gauche emprisonnée depuis avril suscite de nombreuses interrogations au Brésil, même si la plupart des analystes considèrent que sa candidature sera invalidée.

Cette incertitude a notamment agité les marchés et accéléré la dépréciation du real, la monnaie brésilienne, qui a chuté depuis janvier de quelque 20% face au dollar.

« L’enregistrement (de la candidature de Lula) et toutes les réclamations (contre cette candidature, ndlr) seront jugés aujourd’hui », a annoncé le service de presse du TSE à l’AFP.

– Spots de campagne –

La question de la validité de la candidature de l’ex-président (2003-2010) ne figurait pas initialement à l’ordre du jour de la session extraordinaire qui a commencé en début d’après-midi : elle a été ajoutée au dernier moment.

L’ex-juge du TSE Henrique Neves da Silva a expliqué que « quel que soit le résultat du jugement » de vendredi, « des recours sont encore possibles », notamment auprès de la Cour suprême.

Le Tribunal électoral doit également décider si Lula a le droit d’apparaître dans les spots de campagne qui ont commencé à être diffusés à la télévision vendredi.

En attendant cette décision, le Parti des Travailleurs (PT) n’a pas manqué d’inclure des nombreuses images de l’ex-président sur les spots des candidats locaux pour les postes de sénateur et de gouverneur, désignés également le 7 octobre.

Marcia Tiburi, qui brigue le poste de gouverneure de Rio de Janeiro, a par exemple promis de « gouverner Rio comme Lula a gouverné le Brésil ».

Des images de son spot de campagne montraient notamment des extraits du dernier discours de Lula avant qu’il ne se rende aux autorités pour purger sa peine de 12 ans et un mois de prison à Curitiba (sud).

L’ancien ouvrier métallurgiste est accusé d’avoir reçu un appartement en bord de mer de la part d’une entreprise du bâtiment en échange de faveurs dans l’attribution de marchés publics.

Lula et la justice / © AFP / Gustavo IZUS

Il rejette farouchement ces accusations et se dit victime d’un complot politique visant à l’empêcher de briguer un troisième mandat.

– Grand favori des sondages –

Sa défense considère que Lula ne peut être empêché de se présenter dans la mesure où des recours contre sa condamnation n’ont toujours pas été examinés par des instances judiciaires supérieures.

Le 18 août, le Comité des droits de l’homme de l’ONU a demandé au Brésil de prendre toutes les mesures nécessaires pour permettre à Lula (…) d’exercer ses droits politiques de sa prison, en tant que candidat à l’élection présidentielle » d’octobre 2018.

Ce comité d’experts rend des avis mais n’a pas de pouvoir de contrainte.

Le dernier sondage de l’institut Datafolha crédite Lula de 39% des intentions de vote au premier tour, 20 points de plus que le deuxième, le député d’extrême droite Jair Bolsonaro.

Au second tour, il l’emporterait largement contre tous les autres candidats.

Dans le cas probable où Lula serait déclaré inéligible, le Parti des Travailleurs (PT) devrait se choisir pour candidat l’ex-maire de Sao Paulo Fernando Haddad, qui brigue actuellement la vice-présidence.

Le PT a lancé sur Tweeter un appel à tous les partisans de Lula à soutenir sur ce réseau social sa candidature avec le hashtag #LulaNasUrnasTSE (Lula dans les urnes/TSE) rapidement devenu viral.

Premier chef d’Etat issu de la classe ouvrière, Lula avait quitté le pouvoir en 2010 avec une cote de popularité record.

Sous ses deux mandats, près de 30 millions de Brésiliens sont sortis de la misère, à la faveur d’ambitieux programmes sociaux et d’une forte croissance portée par le boom des matières premières.

Romandie.com avec(©AFP / (31 août 2018 21h17)

Brésil: le prisonnier Lula candidat à la présidentielle

août 15, 2018

Les soutiens de l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva sont rassemblés devant la Cour électorale suprême à Brasilia le 15 août 2018 / © AFP / EVARISTO SA

Le Parti des Travailleurs (PT) du Brésil a déposé mercredi la candidature de son chef historique emprisonné Lula à la course à la présidentielle d’octobre, prenant un pari politique très risqué et mettant au défi le pouvoir.

« C’est officiel! Lula est le candidat du Parti des Travailleurs à la présidence de la République », s’est réjoui le PT sur son site, bien que la candidature de l’icône de la gauche brésilienne ne pourrait être que toute symbolique.

Il est très probable en effet que le TSE rejette la candidature de Lula, qui reste l’immense favori des sondages tout en ayant commencé à purger en avril une peine de plus de 12 ans de prison pour corruption et blanchiment d’argent.

Une loi stipule en effet l’inéligibilité de toute personne ayant été condamnée en appel, ce qui est le cas de celui qui fut deux fois chef de l’Etat (2003-2010) et est emprisonné à Curitiba (sud).

La présidente du PT Gleisi Hoffmann a exhibé le document attestant du dépôt de la candidature, quelques heures avant l’expiration du délai légal.

« Aujourd’hui est un jour très important. Nous sommes venus enregistrer la candidature du camarade Lula malgré tout ceux qui ne voulaient pas que cela arrive », a-t-elle lancé devant quelque 10.000 militants de gauche ayant convergé devant le TSE, dans le coeur de Brasilia.

Lula, qui avait quitté le pouvoir avec un taux record de popularité, clame son innocence et se dit victime d’une persécution politique destinée à l’empêcher de se présenter à un troisième mandat.

La présidente du Parti des travailleurs brésilien montre le document d’inscrpiton de l’ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva à l’élection présidentielle du 7 octobre prochain à Brasilia, le 15 août 2018 / © AFP / EVARISTO SA

Douze autres candidats devaient avoir fait enregistrer leur candidature avant minuit pour le scrutin le plus incertain des dernières décennies au Brésil, où la population est globalement désabusée, voire écoeurée, par la politique.

Parmi eux figure le député d’extrême droite Jair Bolsonaro (PSL), deuxième dans les enquêtes d’opinion mais loin derrière Lula, l’ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin (PSDB, centre droit) et l’écologiste Marina Silva.

– Course contre la montre –

Des colonnes de plusieurs milliers de militants de gauche ayant marché sur Brasilia depuis samedi dernier se sont retrouvées devant le TSE, scandant « Urgent! Brésil, Lula président! », portant des tee-shirts arborant le portrait de Lula, ou se couvrant le visage d’un masque de leur leader.

Si le TSE rejette la candidature de Lula, le PT devra mener une course contre la montre pour faire campagne pour son probable joker, l’ex-maire de Sao Paulo Fernando Haddad, au scrutin présidentiel des 7 et 28 octobre.

Un pari très risqué, estiment de nombreux analystes.

Brésil: le prisonnier Lula candidat à la présidentielle / © AFP / Eugenia Logiuratto

Ce n’est rien de moins que « l’avenir du PT comme principale force de centre gauche qui se joue avec une telle stratégie », a déclaré à l’AFP le politologue Thiago Vidal, des consultants Prospectiva.

« Ce serait difficile pour Haddad de remporter cette élection » alors que Lula reste le seul grand leader de la gauche brésilienne, sans successeur désigné et que le report des voix sera loin d’être automatique.

Le PT a déjà été laminé par la destitution en 2016 de Dilma Rousseff qui avait succédé à Lula à la présidence, et par des municipales catastrophiques dans la foulée.

Lula a été condamné pour avoir reçu un triplex d’un groupe de BTP en échange de sa médiation dans des contrats avec le groupe public Petrobras. Il fait face par ailleurs à cinq autres procédures légales, essentiellement pour corruption, pour lesquelles il clame également son innocence.

Comme tous les partisans de Lula, Adrovando Brandao, un petit entrepreneur qui a fait plus de 2.000 km en autocar pour arriver depuis son nord-est jusqu’à Brasila, estime que l’icône de la gauche est victime d’une machination politique.

« Aujourd’hui notre pouvoir judiciaire est sujet à divers intérêts » externes à la justice, assure-t-il.

Romandie.com avec(©AFP / (16 août 2018 01h21)

Brésil: les pro-Lula se mobilisent à la veille d’une date-clé pour la présidentielle

août 14, 2018

Des partisans de l’ex-président Lula défilent près de Brasilia, le 14 août 2018 / © AFP / EVARISTO SA

Le parti de l’ex-président Lula, le Parti des Travailleurs (PT), et des mouvements sociaux, se mobilisaient mardi, avec notamment une marche sur Brasilia, pour défendre le droit de la figure de proue de la gauche brésilienne de se présenter à la présidentielle d’octobre.

De son côté, depuis sa prison de Curitiba (sud) où il a commencé en avril à purger une peine de plus de 12 ans pour corruption et blanchiment d’argent, Luiz Inacio Lula da Silva a signé une tribune dans le New York Times, dénonçant « un coup d’Etat de la droite » pour l’empêcher de se présenter à un 3e mandat à la tête du plus grand pays d’Amérique latine.

« Mon emprisonnement a été la dernière phase d’un coup d’Etat au ralenti destiné à marginaliser pour toujours les forces progressistes au Brésil », a estimé M. Lula dans le quotidien américain.

Des membres de mouvements sociaux et du PT, qui a officialisé la semaine dernière le choix de M. Lula pour le représenter à la présidentielle la plus incertaine du Brésil moderne, marchaient en mi-journée sur la capitale Brasilia.

Mais le mouvement, constitué de trois groupes différents devant converger dans la journée dans le centre de la capitale, ne comptait qu’un millier de marcheurs à la mi-journée, ont constaté des journalistes de l’AFP.

La caravane nationale, organisée par le Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST), devait terminer sa marche mercredi devant le Tribunal Supérieur électoral (TSE) pour demander que la candidature de M. Lula à la présidentielle soit validée.

Participant à cette offensive du PT à la veille de la date-limite pour l’enregistrement des candidatures à la présidentielle des 7 et 28 octobre auprès du Tribunal Supérieur électoral, la présidente du PT, Gleisi Hoffmann a publié une tribune dans la Folha.

Des partisans de l’ex-président Lula, mardi 14 août 2018, près de Brasilia / © AFP / EVARISTO SA

Elle estime, dans le grand quotidien de Sao Paulo (sud), que « seule une violence juridique » pourrait empêcher M. Lula de se présenter.

Pourtant, il est très probable que la candidature de l’ancien président brésilien (2003-2010) sera invalidée, une loi stipulant l’inéligibilité de toute personne ayant été condamnée en appel, ce qui est le cas de M. Lula.

Paradoxalement, l’ex-chef de l’Etat de 72 ans est donné favori pour ce scrutin par toutes les enquêtes d’opinion, avec environ un tiers des intentions de vote, soit le double de n’importe quel autre candidat.

Enfin, sept militants de gauche poursuivaient toujours mardi à Brasilia une grève de la faim entamée il y a deux semaines, en soutien à M. Lula. Ils se sont dits prêts à aller jusqu’au bout.

Ils ont reçu lundi la visite du prix Nobel de la Paix Adolfo Perez Esquivel, qui devrait aller à Curitiba voir M. Lula « afin qu’il sache qu’il n’est pas seul », comme l’a expliqué le militant argentin des droits de l’Homme à l’AFP.

Romandie.com avec(©AFP / (14 août 2018 17h07)

Brésil: depuis sa prison, Lula en lice pour un troisième mandat

août 4, 2018

Des militants du Parti des Travailleurs à la convention chargée de désigner le candidat à la présidentielle, le 04 août 2018 à Sao Paulo / © AFP / NELSON ALMEIDA

Le Parti des Travailleurs du Brésil (PT) a décidé de faire front derrière l’ex-président Lula malgré son incarcération en officialisant samedi sa candidature à l’élection d’octobre, la plus incertaines de l’histoire récente du pays.

L’officialisation de la candidature de Luiz Inacio Lula da Silva, favori des sondages malgré son incarcération, est une façon « d’affronter un système pourri », a affirmé Gleisi Hoffmann, présidente du PT, lors de la convention du parti, à Sao Paulo.

Lula, 72 ans, qui brigue un troisième mandat huit ans après avoir quitté le pouvoir avec une popularité record, n’était pas présent physiquement, mais a envoyé un message depuis la prison de Curitiba (sud), à 400 km de là où il purge une peine de 12 ans et un mois de prison pour corruption.

« Aujourd’hui, la démocratie est menacée. Nous sommes en présence d’une élection aux dés pipés, qui exclue celui qui est en tête dans les sondages. Ils veulent inventer une démocratie sans le peuple », a affirmé l’icône de la gauche, dans ce message lu par un acteur, devant près de 2.000 militants survoltés.

Quelques minutes plus tôt, ces militants réunis pour la convention du PT à Sao Paulo arboraient des masques en carton à l’effigie de l’icône de la gauche à la barbe grisonnante en criant « Je suis Lula ».

Cette journée était un « super samedi » électoral, trois candidats de poids étant officiellement nommés par leur parti, un jour avant la date limite des conventions, sortes de grands meetings qui permettent aux formations d’adouber leurs champions devant les militants.

L’écologiste Marina Silva, arrivée en troisième position lors des deux derniers scrutins, a été intronisée par le parti Rede (centre-gauche), au côté de son colistier Eduardo Jorge, le 4 août 2018 à Brasilia / © AFP / Sergio LIMA

L’écologiste Marina Silva, arrivée en troisième position lors des deux derniers scrutins, a été intronisée par le parti Rede (centre-gauche) à Brasilia, dans une salle peuplée de militants vêtus de t-shirts verts.

Toujours dans la capitale, l’ex-gouverneur de Sao Paulo Geraldo Alckmin, principal représentant de l’establishment, a été déclaré officiellement candidat du Parti Social Démocrate Brésilien (PSDB, centre-droit).

– « Faire front » –

Mais c’est sur le PT et Lula qu’étaient braqués tous les projecteurs.

Même derrière les barreaux, l’ex-président demeure largement en tête des intentions de vote, crédité de plus de 30% par tous les instituts de sondage au premier tour, qui aura lieu le 7 octobre. C’est près du double de ses principaux concurrents.

Le candidat à la présidentielle pour le Parti social démocrate brésilien, Geraldo Alckim, le 18 juillet 2018 à Brasilia / © AFP/Archives / EVARISTO SA

Bien que le parti se défende – du moins ouvertement – de préparer un plan B, en coulisses personne n’ignore que la candidature de Lula sera vraisemblablement invalidée par la justice électorale.

Une loi brésilienne intitulée « Ficha limpa » (casier vierge, en portugais) stipule en effet que toute personne condamnée en appel, ce qui est le cas de Lula, devient de fait inéligible.

« Il n’y a pas de plan B, la situation est imprévisible. Ils pensaient que le peuple allait abandonner Lula, mais c’est le contraire, il est plus fort que jamais et notre rôle est faire front pour qu’il puisse se présenter parce qu’il est innocent », a affirmé à l’AFP Paulo Henrique Barbosa Mateus, chômeur de 27, ans, lors de la convention du PT.

– L’épouvantail Bolsonaro –

A Brasilia, Geraldo Alckmin a été accueilli par un millier de militants aux cris de « Brésil, en avant, Alckmin président ».

Brésil: le PT nomme Lula candidat à la présidentielle / © AFP / FERNANDO MARRON

Candidat du PSDB, parti qui a gouverné le Brésil de 1995 à 2002 avec Fernando Henrique Cardoso, présent samedi lors de la convention du parti, M. Alckmin avait déjà eu sa chance en 2006, mais avait été battu au second tour par un Lula en état de grâce.

« Je suis candidat en quête d’un mandat qu’on peut résumer en une phrase: nous allons changer le Brésil et rendre au Brésil la dignité qui lui a été volée », a affirmé le candidat de centre-droit.

Cette fois, il a décidé de brasser large, tissant une alliance avec plusieurs partis du centre. L’ex-gouverneur de Sao Paulo a également choisi pour son ticket, en tant que vice-présidente, la sénatrice Ana Amélia Lemos, censée lui permettre d’attirer un électorat plus conservateur qui penche actuellement pour Jair Bolsonaro, sulfureux député d’extrême droite favori du premier tour dans un scénario sans Lula.

Marina Silva, de son côté, a placé sa candidature sous le signe de « l’union plutôt que de la haine ».

Lors des deux derniers scrutins, cette ancienne ministre du gouvernement Lula qui a depuis rompu avec la gauche avait échoué aux portes du second tour, près de 20 millions de voix en 2010 et 22 millions en 2014.

Romandie.com avec(©AFP / 04 août 2018 23h02)

Brésil: une cour d’appel ordonne la libération de l’ex-président Lula

juillet 8, 2018

Un manifestant tient, le 30 mai 2018 à Sao Paulo, une pancarte « Libérez Lula », l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré depuis début avril pour corruption / © AFP/Archives / NELSON ALMEIDA

Une cour d’appel brésilienne a ordonné dimanche à la surprise générale la libération de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré depuis début avril pour corruption, qui pourrait sortir de prison dans les prochaines heures.

La décision judiciaire stipule que la libération doit avoir lieu « selon le regime d’urgence en la date d’aujourd’hui, en présentant cet ordre à quelconque autorité policière présente au siège de la Police Fédérale de Curitiba », où Lula est incarcéré.

Cette décision a été prise par un des juges du TRF4 de Porto Alegre, cour d’appel qui a alourdi de 9 ans et six mois à 12 ans et un mois la peine de prison de l’ex-président (2003-2010), en tête des intentions de vote pour la présidentielle d’octobre.

Le juge Rogério Favreto a décidé d’accepter une demande d’Habeas Corpus présentée vendredi par plusieurs députés du Parti des Travailleurs (PT), fondé par Lula en 1980.

Dans un document officiel émis dimanche le juge anticorruption Sergio Moro, qui a condamné Lula en première instance en juillet, a cependant affirmé que ce magistrat n’a pas la compétence d’ordonner cette libération.

« Lula libre maintenant! », pouvait-on lire sur le compte Twitter de l’icône de la gauche, avec un lien vers un article de son site titré « Le TRF4 détermine la fin de la prison illégale de Lula.

Accusé d’avoir reçu un appartement en bord de mer pour favoriser une entreprise de bâtiment pour l’obtention de marchés publics, Lula nie farouchement et se dit victime d’un complot pour l’empêcher de briguer un troisième mandat.

Malgré ce coup de théâtre, même s’il est remis en liberté, l’ex-président pourrait néanmoins voir sa candidature invalidée par le tribunal électoral.

Romandie.com avec(©AFP / 08 juillet 2018 18h16)

Brésil: Lula se dit victime d’une « farce judiciaire », perd ses privilèges

mai 17, 2018

Paris – Lula a stigmatisé jeudi la « farce judiciaire » dont il s’estime victime après son incarcération pour corruption, une accusation qui a été rejetée par Brasilia tandis qu’un juge révoquait les privilèges dont il jouit en tant qu’ancien président.

Dans une tribune publiée par le quotidien français Le Monde, Luiz Inacio Lula da Silva a également exigé une élection présidentielle « démocratique » en octobre au Brésil, avec « toutes les forces politiques », dont lui-même, toujours favori dans les intentions de vote malgré son incarcération.

« En tant que président, j’ai défendu, par tous les moyens, la lutte contre la corruption et je n’accepte pas qu’on m’impute ce type de crime par le biais d’une farce judiciaire », écrit Lula.

La figure de proue de la gauche a été condamnée à 12 ans et un mois de prison pour corruption et incarcérée depuis début avril, ce qui l’empêchera probablement de se représenter à la présidentielle.

Ces élections « ne seront démocratiques que si toutes les forces politiques peuvent y participer de façon libre et juste », juge-t-il, présentant sa candidature comme « une proposition pour que le Brésil retrouve le chemin de l’inclusion sociale, du dialogue démocratique, de la souveraineté nationale et de la croissance économique pour la construction d’un pays plus juste et solidaire ».

Brasilia a répondu à Lula jeudi, par la voix d’Eliseu Padilha, ministre de la Maison civile et équivalent d’un chef de gouvernement, lors d’une audioconférence avec des médias étrangers.

« Le dossier de l’ex-président Lula est traité par le pouvoir judiciaire. Au Brésil, nous respectons la séparation des pouvoirs, et nous n’allons pas remettre en question une décision du pouvoir judiciaire », a dit ce proche du président Michel Temer.

Lula « a eu une procédure formelle, où le droit à la contradiction et le droit de la défense ont été respectés », a insisté M. Padilha.

« Nous ne reconnaissons à aucun autre Etat le droit de remettre en cause une décision de la justice brésilienne », a-t-il déclaré, en référence à l’appel lancé par l’ex-président français François Hollande et cinq ex-chefs de gouvernement européens de gauche en faveur d’une participation de Lula à l’élection. Brasila avait déjà réagi très sèchement la veille.

– « Le chemin de la démocratie » –

Dans sa tribune qui sonne comme un discours de campagne, Lula poursuit : « Je suis candidat (…) parce que je sais que je peux faire en sorte que le pays reprenne le chemin de la démocratie et du développement pour notre peuple ».

« Je suis candidat pour rendre aux pauvres et aux exclus leur dignité, pour garantir leurs droits et leur donner l’espoir d’une vie meilleure ».

« Au cours des huit années durant lesquelles j’ai gouverné ce pays (2003-2010), nous avons sorti de l’extrême misère 36 millions de personnes. Notre pays a connu un prestige international exceptionnel », affirme-t-il.

Aujourd’hui, « après le coup d’Etat parlementaire, qui a ouvert la voie à un programme néolibéral », le taux de chômage atteint 13,1%, contre 4,7% en décembre 2014. « La pauvreté a augmenté, la faim vient rôder et les portes des universités se ferment à nouveau pour les enfants de la classe ouvrière. Les investissements pour la recherche s’effondrent » et le Brésil « est devenu un paria de la politique étrangère ».

« J’ai tenu ma promesse afin que tous les Brésiliens aient droit à trois repas par jour et ne connaissent pas la faim que j’ai connue enfant. Je n’ai pas soumis mon pays et ses richesses naturelles aux intérêts étrangers », affirme Lula.

Jeudi également, un juge de Sao Paulo a temporairement révoqué une série de privilèges dont jouissait Lula en tant qu’ex-chef de l’Etat: véhicules, chauffeurs, gardes du corps et assistants notamment.

Le juge Haroldo Nader a expliqué que la sécurité de Lula était bien supérieure dans sa cellule de Curitiba (sud) que s’il était en liberté et que par conséquent il n’avait plus besoin d’être protégé.

« Il est totalement inutile de disposer de deux véhicules avec chauffeur quand votre liberté de mouvement est restreinte », a ajouté le juge, en toute logique.

Romandie.com avec(©AFP / 17 mai 2018 19h51)