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Face aux jihadistes, le Bénin s’apprête à recruter 5 000 hommes

avril 22, 2023

Les nouvelles recrues seront âgées de 18 à 30 ans et viendront en appui des forces armées béninoises dans les zones touchées par des « tentatives d’incursions terroristes » venues du nord, a annoncé le gouvernement.

Les forces béninoises affirment avoir enregistré une vingtaine d’incursions jihadistes depuis 2021. © PIUS UTOMI EKPEI / AFP.

Le gouvernement du Bénin prévoit de recruter 5 000 hommes pour aider notamment ses forces de sécurité à protéger les frontières du nord, menacées par les incursions jihadistes, a indiqué le 21 avril son porte-parole, Wilfried Houngbedji, dans un communiqué de presse.

Après une formation de base, les nouvelles recrues âgées de 18 à 30 ans seront déployées avec les forces armées principalement dans les zones où il y a des « tentatives d’incursions terroristes ». Selon les forces armées béninoises, le recrutement aura lieu jusqu’au 5 mai.

Ces jeunes constitueront « un groupement de projection » en appui aux forces armées et seront plus particulièrement déployés dans les localités où ont eu lieu « des tentatives d’incursions terroristes », a précisé le gouvernement dans un communiqué.

Une vingtaine d’incursions depuis 2021

Le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo font face à la menace croissante de combattants du groupe État islamique (EI, Daesh en arabe) et d’Al-Qaïda, implantés au Niger et au Burkina Faso, et qui multiplient désormais les attaques sur leur territoire. Les forces béninoises affirment avoir enregistré une vingtaine d’incursions depuis l’autre côté de la frontière depuis 2021. Le Togo a également subi des attaques à sa frontière nord.

À l’occasion de la visite du président rwandais Paul Kagame à Cotonou à la mi-avril, le président béninois Patrice Talon avait reconnu que le Bénin était « confronté à l’insécurité qui descend du Sahel » et que « la menace » était « réelle au nord « . Il avait aussi assuré que son pays pourrait bénéficier d’un appui du Rwanda, dont l’armée « a de l’expérience et est aguerrie », à présent qu’un accord entre les deux pays a été signé.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Lutter contre le financement du terrorisme : plus que jamais !

juillet 18, 2022

Le 15 juillet 2022, une nouvelle fois, les groupes terroristes sahéliens ont frappé le Mali et le Burkina Faso. Pour lutter contre l’extension de ces mouvements au Bénin, au Sénégal, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire ou encore au Togo, il faut d’abord comprendre comment ils sont financés.

Un soldat malien prend la pose, à Konna le 20 mars 2021. © Michele Cattani/AFP

Il existe plusieurs types de groupuscules terroristes en Afrique de l’Ouest. D’abord, des franchises d’organisations internationales, comme l’État islamique ou Al-Qaïda, qui sont financées, d’un point de vue « monétaire », mais aussi en termes de capacités, de compétences, de logistique par la « maison mère ». On trouve également des groupes qui se financent de toutes sortes de trafics. Il faut savoir que la zone sahélienne est très vaste, avec une faible empreinte étatique. Les grands couloirs de trafics (drogues, armes, contrebande de marchandises, trafic illicite de migrants, traite de personnes, fraude aux nouveaux moyens de paiement et cybercriminalité) se sont développés il y a une dizaine d’années.

En outre, quelques zones minières existent au Mali, au Burkina Faso ou au Sénégal, dans lesquelles les groupes terroristes étendent leur contrôle et prélèvent des ressources sur ces activités, qu’il s’agisse du rançonnement des entreprises, de prélèvements sur les gains des extracteurs ou du responsable du site en échange de sécurité, voire d’une implication dans la commercialisation du minerai. Pour finir, certains groupes terroristes prélèvent de l’argent sur les populations. Plusieurs témoignages évoquent également des taxes imposées aux éleveurs du centre du Mali sur la frontière entre le Mali et le Niger ou encore dans la région du lac Tchad.

Addition terrorisme et corruption

Il est à préciser également que l’addition terrorisme et corruption est possible. Il est impossible de comprendre le financement des mouvements terroristes d’Afrique de l’Ouest sans montrer du doigt la corruption de certains États et de leurs armées. À titre d’exemple, de nombreux rapports font état des financements de Boko Haram par le gouverneur de l’État de Borno de 2003 à 2011, qui souhaitait gagner les élections régionales de 2013 avec le soutien du groupuscule de Muhamed Yusuf, à qui il avait faussement promis de renforcer le domaine d’application de la charia.

Des solutions doivent donc être trouvées par les gouvernements pour lutter efficacement contre le terrorisme.

Il semble primordial de demander davantage de contrôles sur les financements du terrorisme, notamment sur l’utilisation des cartes prépayées. Il est impératif de former les salariés sur ces sujets, et notamment la fraude documentaire. Par ailleurs, l’absence de traçabilité des ressources qui financent l’activité aurifère et de celles qui découlent de la commercialisation de l’or alimente les risques de financement du terrorisme. Un assujettissement des sociétés aurifères à la LCB-FT (Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme) semble indispensable pour vaincre le terrorisme.

Il semble également indispensable d’amplifier la coopération internationale avec des pays comme Israël, les Émirats arabes unis, le Qatar, la Turquie ou l’Arabie saoudite dans l’échange d’informations et le partage des meilleures pratiques. Cela peut passer par des séminaires, des symposiums ou des formations entre les différents partenaires. Il faut également mettre l’accent sur les capacités intrinsèques des États, à travers une plus grande mobilisation des citoyens, une gouvernance plus responsable, plus honnête et plus visionnaire, un fonctionnement politique qui puisse davantage satisfaire les populations.

Pour finir, il serait utopique de penser que la fin du terrorisme est pour bientôt. Cependant, les actes terroristes pourront diminuer si les autorités s’attaquent aux sources de la propagande des mouvements extrémistes et au financement du terrorisme. Ce qui impose la surveillance des signaux faibles, sans intrusion exagérée pour respecter la réglementation de la protection des données, d’autant plus que certains moyens de transfert d’argent sont totalement légitimes. L’utilisation de l’intelligence artificielle pourrait permettre de repérer certaines opérations bancaires atypiques servant pour financer le terrorisme.

Avec Jeune Afrique

Julien Briot-Hadar

Par Julien Briot-Hadar

Économiste français, expert en conformité aux normes des entreprises et spécialiste des questions de fraude fiscale

Canada-Lutte contre l’inflation : « C’est normal d’être en colère contre moi », dit Freeland

juin 26, 2022
Chrystia Freeland.

Chrystia Freeland, ministre fédérale des Finances. Photo : La Presse Canadienne/Cole Burston

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, affirme qu’elle doit trouver un équilibre entre l’aide aux Canadiens qui souffrent des effets de l’inflation et la poursuite d’une politique de restrictions budgétaires, au risque d’aggraver le problème du coût de la vie.

Dans une entrevue diffusée dimanche à l’émission Rosemary Barton Live de CBC, Mme Freeland, qui occupe également le poste de vice-première ministre, a déclaré être ouverte à d’autres mesures pour aider les Canadiens devant la hausse du coût de la vie, mais elle a aussi dit croire que les mesures en vigueur – qui totalisent une valeur de 8,9 milliards de dollars – contribuent déjà à atténuer les impacts sur les Canadiens.

Elle parle notamment de l’augmentation des prestations pour les travailleurs à faible revenu, de l’augmentation d’autres prestations indexées sur l’inflation et de la mise en œuvre des programmes gouvernementaux de garde d’enfants et de soins dentaires. L’argent de ces programmes est, selon la ministre, déjà en route vers les Canadiens.

Mais Mme Freeland a dit devoir aussi prendre en considération le fait que la Banque du Canada tente d’encourager les Canadiens à dépenser moins, afin de faire baisser l’inflation.

« Je dois trouver un équilibre. D’une part, il faut aider les Canadiens qui ont des problèmes d’accessibilité financière et, d’autre part, il faut des restrictions budgétaires, car je ne veux pas rendre le travail de la Banque du Canada plus difficile qu’il ne l’est déjà. »— Une citation de  Chrystia Freeland, ministre des Finances

La Banque du Canada a pour mandat de maintenir la cible d’inflation du Canada, qui est de 2 % (ou dans une fourchette de 1 % à 3 %) par an. Mme Freeland a déclaré que c’était la responsabilité de la Banque de s’occuper de l’inflation et qu’elle respectait son indépendance.

« C’est normal d’être en colère »

La ministre des Finances a reconnu la frustration ressentie par de nombreux Canadiens face à la hausse des prix, en particulier pour les principaux produits de consommation courante. Elle a déclaré que des amis lui ont envoyé des photos des prix à la pompe et qu’elle est consciente que les produits d’épicerie sont plus chers.

Et pour beaucoup de Canadiens, c’est une véritable épreuve. Je le comprends vraiment, a-t-elle déclaré.

Interrogée sur le malaise général que de nombreux Canadiens ressentent face à l’économie, Mme Freeland a adopté un ton similaire.

« C’est normal d’être en colère contre moi. Je comprends vraiment que c’est une période économique incroyablement difficile. C’est vraiment, vraiment difficile pour beaucoup de gens. »— Une citation de  Chrystia Freeland, ministre des Finances

L’opposition à l’attaque

En réponse au discours de Mme Freeland, les députés conservateurs Dan Albas et Gérard Deltell ont publié une déclaration critiquant ce qu’ils appellent la stratégie tax-and-spend du gouvernement.

Cette approche économique défectueuse gruge les revenus des travailleurs canadiens et ignore le principe le plus fondamental de l’économie : dépenser pendant une crise inflationniste ne fera qu’alimenter davantage l’inflation. Pourtant, les libéraux continuent sur cette voie avec un abandon insouciant, infligeant encore plus de douleur inflationniste aux Canadiens.

Le NPD, qui a soutenu que les entreprises profitent de l’inflation pour augmenter leurs profits, affirme que le gouvernement devrait imposer une taxe sur les profits excédentaires aux sociétés pétrolières et gazières et redonner de l’argent aux Canadiens par le biais du crédit pour la TPS/TVH et de la prestation pour enfants.

Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a qualifié l’approche de Mme Freeland d’absolument insultante.

Un atterrissage en douceur toujours possible

Mme Freeland a rencontré plus tôt cette semaine la secrétaire au Trésor des États-Unis, Janet Yellen, qui a récemment déclaré qu’une récession aux États-Unis n’était pas inévitable, bien que l’inflation soit inacceptable.

Le Canada a encore la possibilité d’un atterrissage en douceur, a déclaré Mme Freeland, où le pays pourrait se stabiliser économiquement après l’énorme choc de la pandémie de COVID-19, sans la grave récession redoutée par beaucoup.

Mme Freeland a maintenu un ton optimiste quant à la capacité du Canada à surmonter l’incertitude économique mondiale, surtout si on le compare aux autres pays du G7.

Le défi n’est pas encore relevé, mais je crois sincèrement que nous allons nous en sortir ensemble, a-t-elle déclaré.

Par Radio-Canada avec les informations de Christian Paas-Lang de CBC

Canada: Lutte contre la violence conjugale et les féminicides : Québec aide 11 corps policiers

février 21, 2022
Un ruban de scène de crime entoure un arbre près d'une maison.

Une femme de 59 ans a été tuée par son conjoint à Dunham vendredi soir. Photo: Alexis Tremblay

Le gouvernement du Québec va octroyer une aide financière à 11 corps de police municipaux pour l’ajout d’effectifs spécialisés en matière de lutte contre la violence conjugale et les féminicides, une annonce qui tombe au terme d’un week-end funeste où deux féminicides et une tentative de féminicide sont survenus.

Dans un communiqué publié lundi, la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, explique que les investissements visent notamment à améliorer la prise en charge et l’accompagnement des victimes par les policiers et à rehausser la surveillance des personnes reconnues coupables de violence conjugale à toutes les étapes du continuum d’intervention.

Les contributions financières du gouvernement totalisent plus de 3,114 millions de dollars sur trois ans. Elles sont octroyées aux corps de police de L’Assomption/Saint-Sulpice, Blainville, Bromont, Châteauguay, Mascouche, Mercier, Repentigny, Saint-Jean-sur-Richelieu, Thetford Mines, de même qu’à la Régie de police de Memphrémagog et celle du Lac des Deux-Montagnes.

La ministre Guilbault signale que ces investissements portent à plus de 509 millions de dollars les investissements du gouvernement actuel dans la lutte contre la violence faite aux femmes. Cela comprend la somme de 180 millions dédiée en décembre 2020 à un plan de prévention et de sécurisation des victimes et une enveloppe de 222,9 millions sur cinq ans pour la mise en place d’actions prioritaires.

Une somme de 41 millions a aussi été récemment affectée au déploiement d’ici la fin de 2023 de bracelets antirapprochements au Québec.

Des athlètes canadiens qui tiennent des drapeaux du Canada.

Entrevue avec Manon Monastesse, directrice générale de la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes

Week-end funeste au Québec

Cette annonce de la ministre de la Sécurité publique survient au terme d’un week-end où deux femmes ont perdu la vie aux mains de leur conjoint, et où une autre a été séquestrée puis agressée avant de réussir à s’échapper.

Vendredi soir, à Dunham, les policiers ont été appelés dans un domicile pour prendre en charge un homme en crise. Ils ont retrouvé Patrizia Rao, 59 ans, et Frédéric-Lynn Blair, 62 ans, grièvement blessés. Leur mort a été confirmée plus tard en soirée, et les policiers affirment qu’il s’agit probablement d’un meurtre suivi d’un suicide.

Samedi, c’est le fils d’un couple de septuagénaires qui a alerté les policiers, après avoir découvert les corps inanimés de ses parents dans leur résidence du quartier Duvernay, à Laval. L’identité des victimes n’a pas été dévoilée, mais il s’agit d’une femme âgée de 71 ans et de son conjoint âgé de 75 ans. Là encore, la police privilégie la piste du meurtre suivi d’un suicide.

Dans la région de Québec, une femme de 28 ans a été séquestrée, violentée et menacée de mort vendredi. Elle a réussi à s’enfuir pour se réfugier dans un poste de police. Son conjoint, Nathan Kevin Nzonen, a été arrêté le lendemain et accusé de tentative de meurtre, d’agression armée, de séquestration, de voies de fait, de menaces, de vol et de non-respect des conditions.

Besoin d’aide pour vous ou un proche?

SOS Violence conjugale

1 800 363-9010

sosviolenceconjugale.ca(Nouvelle fenêtre)

Ligne québécoise de prévention du suicide

1 866 APPELLE

besoinaide.ca(Nouvelle fenêtre)

Réseau des Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC)

1-866-532-2822

cavac.qc.ca(Nouvelle fenêtre)

Pour avoir accès à toutes les ressources disponibles au Québec, cliquez ici.

Avec les informations de La Presse canadienne

RDC : Kinshasa en lutte contre la « vie chère »

juillet 7, 2021
Cheetah 2, situé dans le quartier animé de Beau Marché, l’un des lieux populaires où manger de la chèvre grillée, boire un verre et danser à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, le  27 septembre 2014.

De nouvelles mesures annoncées à la fin juin visent à baisser les prix de biens importés (viande, poisson…) et des liaisons aériennes. Suffiront-elles ?

Réuni en conseil des ministres le 25 juin, le gouvernement du président Félix Tshisékédi a annoncé une batterie de mesures pour réduire les prix des produits alimentaires et – plus largement – le coût de la vie dans un pays où, selon les agences de l’ONU, une personne sur trois est touchée par l’insécurité alimentaire.

Le conseil présidé par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge a relevé notamment l’impact d’une trentaine « d’éléments irréguliers », pointant notamment des barrières routières irrégulières et une application parfois approximative de la réglementation nationale frontalière. À cela s’ajoutent les frais de transport, d’acheminement, de douane et de TVA, augmentant drastiquement le prix des produits alimentaires.

La RDC est un grand importateur de produits surgelés. Selon l’Observatoire de la complexité économique, le pays a importé en 2019 au moins 311 millions d’euros de produits d’origine animale et 455 millions d’euros de denrées alimentaires (hors produits d’origine animale).

La RDC importe notamment « du tilapia séché » et du dagaa (sardines) en vrac du lac Victoria, ainsi que du chinchard de Namibie selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Pour l’instance onusienne, le marché du poisson représente entre 70 et 80 millions de dollars d’échanges entre la RDC et les pays de la région.

À noter par ailleurs que le ministre de l’Économie Nationale Jean-Marie Kalumba Yuma a récemment rencontré le ministre namibien de la pêche et de l’élevage afin de négocier un accord commercial sur le chinchard. Selon les derniers chiffres de la FAO, la Namibie a exporté près de 200 000 tonnes de chinchard congelé vers les marchés régionaux, dont environ 70% sont exportés en RDC.

Baisse drastique des prix

Les autorités entendent également faire baisser le prix des billets d’avion et des biens alimentaires, après concertation avec les opérateurs aériens et les entreprises étrangères, dont le belge Pluvera, spécialisé dans l’abattage et la découpe de volaille.

Selon les prévisions du gouvernement, le prix du poulet entier devrait par exemple passer à Kinshasa de 23,5 à 8,4 euros (-64%).

D’après les projections officielles, les prix du transport aérien devrait diminuer entre -45% et -70%. Pour ce faire, le gouvernement a annoncé diviser par deux la TVA sur le transport aérien (la faisant passer de 16% à 8%) et par sept la taxe sur l’autorisation d’importation des aéronefs.

Les autorités ont enfin insisté sur l’importance de la « rationalisation des prélèvements parafiscaux », ces derniers représentant plus de la moitié des prix des billets d’avion.

Les opérateurs aériens et le gouvernement se sont entendus – affirment les autorités de Kinshasa – sur une diminution « des droits de douane à l’importation des pièces de rechange », diminution primordiale pour renouveler les pneus et les freins, rapidement usés en raison de la « non-conformité des pistes d’atterrissage ».

Avec Jeune Afrique par Anaëlle Salamon

France/Lutte contre l’islamisme: «Il y a trop d’agitation au gouvernement», affirme Jadot

octobre 25, 2020

Yannick Jadot, député européen EELV, a affirmé qu’en matière de lutte contre l’islamisme radical, il y avait «trop d’agitation au gouvernement», ce dimanche 25 octobre sur France Inter, France Info et Le Monde. «Notre première priorité aujourd’hui, c’est de combattre l’islamisme radical, sans trembler, avec intransigeance, avec fermeté», a affirmé Yannick Jadot. Mais «on ne réussira à combattre les ennemis de la République que si l’on tient la promesse républicaine».

Au contraire, «si on laisse la ghettoïsation dans les quartiers, les discriminations économique, sociale, territoriale, religieuse, s’installer et s’empirer, à ce moment-là, toutes les associations islamistes pullulent et gangrènent» ces quartiers. Selon lui, «lutter contre l’islamisme radical, c’est aussi pour protéger les Françaises et les Français de confession ou de culture musulmane».

«Tenons la promesse républicaine, luttons avec fermeté contre l’islamisme radical, évitons les agitations et mettons un terme définitif à toutes les complaisances qu’il a pu y avoir dans les mairies, avec des associations, ou avec ce gouvernement, comme les précédents, avec l’Arabie saoudite», a-t-il ajouté.

«Pas de leçons»

L’eurodéputé a également souligné que les ministres comme Gérald Darmanin (Intérieur), Bruno Le Maire (Economie) ou encore le premier ministre Jean Castex avaient «gouverné avec Nicolas Sarkozy», qui a «supprimé 13.000 postes de policiers et gendarmes, a déstabilisé tous les acteurs du terrain sur le renseignement» et «a mené une guerre en Libye qui a armé tous les terroristes du Sahel».

«Donc, pas de leçons de ces personnes qui nous ont désarmé sur la question du terrorisme. Ce que les Françaises et les Français attendent, ce n’est pas les discours de [Jean-Michel] Blanquer [ministre de l’Education nationale, NDLR] qui dit que l’université bientôt, c’est le berceau du terrorisme islamiste, c’est pas les invectives de Gérald Darmanin ou du premier ministre. Ce qu’ils attendent, c’est l’unité, le rassemblement et la fermeté». «Du côté du gouvernement, il y a trop d’agitation», a-t-il affirmé.

Yannick Jadot veut également «un réarmement idéologique sur les réseaux. Nous avons un problème sur les réseaux: 95% des messages autour de l’islam relèvent de l’islamisme radical […] Laisser les salafistes tenir les réseaux sociaux, c’est une faute politique lourde», a-t-il affirmé.

Par Le Figaro avec AFP

Le G20 va lutter contre la circulation croissante de terroristes étrangers

novembre 15, 2015

Antalya (Turquie) – Les pays du G20 vont prendre des mesures contre la circulation croissante de terroristes étrangers, allant de la gestion des frontières à un renforcement de la sécurité aérienne, selon un projet de communiqué obtenu dimanche par l’AFP.

Parmi ces mesures, les chefs d’Etat et de gouvernement prévoient un partage d’informations opérationnelles, une gestion des frontières pour détecter des déplacements, des mesures préventives et une réponse judiciaire appropriée. Nous allons travailler ensemble pour renforcer la sécurité aérienne internationale, selon ce texte qui doit être publié lors du sommet d’Antalya (sud).

Le projet de communiqué condamne les attaques odieuses à Paris vendredi et à Ankara le 10 octobre, mais ne cite nommément aucun groupe ni organisation terroriste.

Les Etats du G20 évoquent également dans ce texte, qui n’a pas encore été validé par les chefs d’Etat et de gouvernement, la nécessité de s’attaquer aux canaux de financement du terrorisme, ainsi qu’à la propagande terroriste, y compris sur internet.

La lutte contre le terrorisme est une priorité majeure pour les vingt principales puissances mondiales, dont les chefs sont réunis dimanche et lundi dans la station balnéaire turque, toujours selon ce projet de communiqué.

La lutte contre le terrorisme figurait déjà à l’agenda de la réunion mais s’est imposée comme le thème dominant après les attentats jihadistes ayant fait au moins 129 morts à Paris vendredi soir.

Romandie.com avec(©AFP / 15 novembre 2015 21h45)

Syrie: l’opposition va choisir un premier ministre

mars 18, 2013

 

L’opposition syrienne se retrouve lundi et mardi dans un hôtel à Istanbul pour choisir un premier ministre. Il devra en priorité gérer les territoires du nord et de l’est de la Syrie conquis de haute lutte par les insurgés mais plongés dans le chaos.

Sur la dizaine de candidats déclarés, trois sont favoris: un ancien ministre de l’Agriculture de Hafez al-Assad, un économiste et un cadre supérieur dans les télécoms, qui ont vécu longtemps aux Etats-Unis.

Mais d’abord, les quelque 70 membres de la Coalition, l’organe le plus représentatif de l’opposition, devront se mettre d’accord sur la nécessité de former un gouvernement intérimaire ou de se limiter à mettre sur pied un organe exécutif aux pouvoirs plus limités. A deux reprises les réunions ont été annulées faute d’un consensus sur cette question.

L’Arabie saoudite et le Qatar

Sur les trois noms qui se détachent du lot, deux sont des technocrates ayant passé une grande partie de leur vie aux Etats-Unis: Oussama al-Kadi, né en 1968 à Alep et qui dirige à Washington le Centre syrien pour les études politiques et stratégiques et Ghassan Hitto, né en 1963 à Damas et qui a passé près de 25 ans aux Etats-Unis où il a été un cadre dirigeant d’entreprises de haute technologie avant de rejoindre la Turquie et les rangs de la révolution fin 2012.

En revanche, le troisième favori a un parcours différent. Né en 1947 à Idleb, Assaad Moustapha ne parle pas l’anglais comme ses deux concurrents mais peut faire valoir son expérience gouvernementale puisqu’il fut durant neuf ans, jusqu’en 2001, ministre de l’Agriculture de feu Hafez al-Assad puis de son fils Bachar, avant de partir au Koweït.

Les membres de l’opposition déclarent vouloir un bon administrateur ayant des liens anciens avec le soulèvement, mais les pays les plus engagés avec les rebelles, comme l’Arabie saoudite et le Qatar, auront leur mot à dire. La Coalition pourrait procéder à un premier vote puis à un second avec les deux candidats arrivés en tête.

Romandie.com

Mali : le Tchad appelle la Cedeao à accélérer le déploiement des armées ouest-africaines

février 28, 2013
Le président tchadien Idriss Deby Itno, le 6 décembre 2012. Le président tchadien Idriss Deby Itno, le 6 décembre 2012. © AFP

Idriss Deby Itno donne de la voix. Le président tchadien a exhorté  mercredi 27 février à Yamoussoukro, ses homologues ouest-africains à hâter le pas dans le déploiement de la force ouest-africaine au Mali, où les troupes tchadiennes combattent les djihadistes dans le massif des Ifoghas.

Idriss Deby Itno n’est pas satisfait de ses homologues chefs d’État de l’Afrique de l’Ouest. Lors du sommet consacré à la crise malienne, mercredi, à Yamoussokro, le président tchadien n’est pas passé par quatre chemin pour exprimer son impatience quant à la lenteur dans le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force ouest-africaine censée venir combattre aux côtés des armées malienne, française et tchadienne, déjà en lutte contre les djihadistes dans le Nord-Mali. « L’heure n’est plus aux discours (…) mais plutôt à l’action, l’ennemi n’attend pas », a-t-il a signifié à l’ouverture d’un sommet de chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à Yamoussoukro.

« Nous appelons l’état-major de la Cedeao à plus de célérité en accélérant l’envoi des troupes dans la zone libérée », a-t-il déclaré. Le président tchadien a tenu à rappeler l’armée malienne à l’ordre. « Votre place est au front, nous vous attendons dans le Nord à la lisière de la frontière de l’Algérie. »

Le Tchad qui n’est pas membre de la Cedeao, a dépêché plus de 2 000 soldats au Mali – le plus fort contingent africain – et déplore dans les rangs de son armée 27 morts et 50 blessés.

Les troupes tchadiennes  sont  en première ligne aux côtés de l’armée française dans le massif des Ifoghas, dans l’extrême nord du Mali, où se sont retranchés les groupes jihadistes après avoir été délogés des grandes villes du Nord qu’ils occupaient depuis l’an dernier.

Rallonge budgétaire

Le président en exercice de la Cedeao, le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara, a confirmé que la Misma devait compter à terme 8 000 hommes, affirmant que les trois quarts de ces effectifs étaient déjà présents au Mali.

Si le déploiement de la force de la Cedeao est jugé lent, c’est en partie dû à des difficultés budgétaires. Alassane Ouattara a lancé un appel à la mobilisation des fonds promis lors d’une conférence internationale à Addis Abeba fin janvier, mais aussi de ressources complémentaires.

« La concrétisation de ces promesses de fonds constitue une priorité », a-t-il souligné, appelant à  l’engagement de la communauté internationale afin de mobiliser les ressources additionnelles indispensables au plein déploiement de la Misma.

Alors que la communauté internationale s’est engagée fin janvier sur une enveloppe financière de plus de 455 millions de dollars (338 M EUR), destinée à la Misma, à l’armée malienne et à l’aide humanitaire, la Côte d’Ivoire a affirmé lundi que les besoins globaux se montaient à 950 millions de dollars (715 M EUR), soit plus du double.

Jeuneafrique.com avec AFP

Au Kenya, une élection présidentielle sur fond de crimes contre l’humanité

février 25, 2013
Au Kenya, une élection présidentielle sur fond de crimes contre l'humanité Au Kenya, une élection présidentielle sur fond de crimes contre l’humanité © AFP

Si le candidat Uhuru Kenyatta remporte l’élection présidentielle du 4 mars au Kenya, son premier déplacement à l’étranger, avec son vice-président William Ruto, pourrait bien être à La Haye, à la Cour pénale internationale (CPI) qui s’apprête à les juger pour crimes contre l’humanité.

Dans ce pays locomotive économique d’Afrique de l’Est et allié clé des Occidentaux, Etats-Unis en tête, dans leur lutte contre le fondamentalisme islamique, les éventuelles conséquences diplomatiques et économiques d’une élection de M. Kenyatta ont donné lieu à de vifs débats.

Le pays, prisé des touristes et de plus en plus attractif pour les investisseurs étrangers, pourrait-il devenir un autre Soudan, le seul autre pays dirigé par un président inculpé par la CPI, Omar el-Béchir?

Johnnie Carson, le responsable Afrique du département d’Etat américain, a récemment averti les Kényans que, dans un « monde interconnecté », leurs « choix avaient des conséquences ». D’autres diplomates européens ont insisté sur la nécessité pour le Kenya de poursuivre sa collaboration avec la CPI, quel que soit le résultat des élection.

Les Occidentaux se sont gardés de mentionner des noms, mais les messages ont été entendus comme un avertissement au ticket Kenyatta-Ruto, et ont donné lieu à un rappel à l’ordre du gouvernement kényan.

Le procès devant la CPI « relève considérablement les enjeux de la course à la présidentielle, » relevait récemment le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG). Kenyatta et Ruto, notamment, « s’en sont pris aux procédures devant la CPI, selon eux politiquement motivées, et les utilisent pour renforcer le soutien de leurs communautés ethniques respectives.  »

Les procès de Kenyatta et Ruto pour leurs rôles présumés dans les violences qui avaient suivi la précédente présidentielle fin 2007 devraient débuter les 10 et 11 avril, aux alentours d’un éventuel deuxième tour de la présidentielle.

Fin 2007 et début 2008, les violences qui avaient suivi la réélection de Mwai Kibaki face à Raila Odinga, devenu Premier ministre d’un gouvernement de coalition, avaient fait plus de 1. 000 morts et des centaines de milliers de déplacés.

Dans un pays marqué par les divisions tribales, le nouveau scrutin pourrait en partie prendre un accent de référendum pour ou contre la CPI.

« Le peuple kényan, et lui seul, a le pouvoir et le mandat de choisir la direction de ce grand pays, » a lancé Kenyatta quand la justice de son pays a levé tout obstacle à sa candidature. Des acteurs de la société civile contestaient son éligibilité, mais la justice s’est déclarée incompétente sur le dossier.

Une population divisée

L’affaire est révélatrice de la façon dont la CPI divise le pays: une partie de la population estime que les Kényans seuls doivent juger Kenyatta, et via les urnes. Une autre partie est profondément consciente du possible impact de son élection.

La récente remontée dans les sondages de M. Kenyatta – désormais au coude à coude avec son principal rival M. Odinga – « pourrait bien être un contre-effet (de la polémique autour de son inculpation par la CPI), et en tout cas cela ne le dessert clairement pas », relevait vendredi à l’AFP l’analyste Tom Wolf, de l’institut de sondages Ipsos-Synovate.

Pour Richard Dowden, directeur de la Société royale africaine britannique, « les inculpés sentent qu’ils n’ont rien à perdre et que leur meilleure chance est de se faire élire par n’importe quel stratagème, » avec dans l’idée de défier la CPI une fois au pouvoir, écrivait-il récemment. « Un scrutin dans lequel un candidat n’a rien à perdre peut virer à la guerre civile.  »

Si « conséquences » occidentales il devait y avoir, expliquent des diplomates, elles ne devraient se matérialiser que si Kenyatta, une fois élu, et son vice-président Ruto, stoppaient leur coopération avec la CPI.

Mais il reste à voir si ces menaces de « conséquences » se matérialiseront, tant les Occidentaux ont besoin du Kenya, en particulier dans la lutte contre la nébuleuse islamiste Al-Qaïda en Somalie voisine. Et le Kenya, lui, peut s’appuyer sur une palette d’autres partenaires, Chine en tête.

« Sans cesse, depuis 50 ans, les hommes politiques kényans ont pu défier les pressions diplomatiques occidentales, sachant que Washington et Londres avaient davantage besoin du Kenya que le Kenya n’a besoin de lui, » conclut M. Dowden.

 Jeuneafrique.com avec AFP