Le ministère de l’Éducation rétablit les maths pour tous les élèves de première générale à la rentrée 2023. Un revirement depuis la réforme Blanquer.

Les mathématiques feront leur grand retour dans le tronc commun des classes de première générale dès la rentrée 2023, annonce dans un communiqué le ministère de l’Éducation nationale dimanche 13 novembre. Une heure et demie de mathématiques sera rendue obligatoire pour tous les élèves de première générale qui n’ont pas choisi la spécialité mathématiques, précise le communiqué. Un revers qui solde l’une des mesures les plus controversées de la réforme Blanquer.
Communauté éducative, chercheurs, grands patrons et politiques s’étaient inquiétés de la baisse du vivier scientifique comme du renforcement des inégalités sociales et de genre provoqués, depuis la réforme mise en œuvre en 2019, par la disparition des mathématiques dans le tronc commun des matières obligatoires enseignées en classes de première et de terminale de la filière générale.
Faire de 2023 « l’année de la promotion des mathématiques »
Lors de la campagne présidentielle 2022, le candidat Macron avait promis le retour des maths dans le tronc commun en cas de réélection, avant d’acter cette réintroduction dès la rentrée 2022 mais seulement en option. L’annonce survenue une douzaine de semaines avant la rentrée avait été critiquée pour sa précipitation et un faible nombre d’élèves avait finalement choisi cette option lors de l’année scolaire 2022-23.
Cette mesure s’inscrit dans une stratégie pilotée par le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, visant à faire de 2023 « l’année de promotion des mathématiques » avec à la clef deux objectifs « réconcilier tous les élèves » avec cette discipline et « promouvoir l’égalité filles-garçons ». Cette stratégie décline une batterie de mesures parmi lesquelles la mise en place de groupes à effectifs réduits en mathématiques en classe de sixième ou d’objectifs, comme celui de la parité filles-garçons d’ici à 2027, dans les spécialités mathématiques, physique-chimie ou mathématiques expertes, réputées les plus sélectives.
Bien que la France soit réputée pour sa tradition d’excellence en recherche mathématiques avec 13 lauréats de la médaille Fields, souvent présentée comme l’équivalent du « Nobel pour les maths », les élèves français font face à des difficultés croissantes dans l’apprentissage de la discipline. Ainsi, un quart des élèves n’a pas le niveau attendu en mathématiques à l’issue de la classe de troisième, rappelle le ministère dans son communiqué.
Par Le Point avec AFP