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Eric Dupond-Moretti, le ministre de la justice, reste mis en examen pour « prise illégale d’intérêts »

novembre 3, 2021

La Cour de justice de la République a rejeté la requête déposée par ses avocats. Il est soupçonné d’avoir profité de sa fonction pour régler ses comptes avec des magistrats lorsqu’il était avocat.

Eric Dupond-Morretti avait notamment soulevé « la partialité du procureur général près la Cour de cassation », François Molins.
Eric Dupond-Morretti avait notamment soulevé « la partialité du procureur général près la Cour de cassation », François Molins. STÉPHANE MAHÉ / AFP

La commission de l’instruction de la Cour de justice de la République (CJR) a rejeté, mercredi 3 novembre, la requête déposée par les avocats du ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti. Il reste donc mis en examen pour « prise illégale d’intérêts », a fait savoir une source judiciaire, confirmant une information de BFM-TV.

Soupçonné d’avoir profité de sa fonction pour régler ses comptes avec des magistrats quand il était avocat, le garde des sceaux avait notamment soulevé l’« irrecevabilité des plaintes à l’origine de la saisine de la CJR » et « la partialité du procureur général près la Cour de cassation », François Molins, selon la même source.

Pourvoi en cassation

La commission d’instruction de la CJR, seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement pour les crimes et délits commis « dans l’exercice de leurs fonctions », a également rejeté les demandes d’annulation de la saisine de la commission et de la perquisition de quinze heures qui avait été menée le 1er juillet au ministère de la justice.

« Ce refus n’est pas une surprise. La Cour de justice de la République est la seule juridiction en France et certainement des pays membres du conseil de l’Europe où les juges en appel sont les mêmes qu’en première instance », ont réagi les avocats du ministre, Olivier Cousi, Christophe Ingrain et Rémi Lorrain. « Nous n’espérions pas que les magistrats, auteurs des nullités que nous invoquions, annulent eux-mêmes la procédure entachée de leurs propres nullités. Après ce passage obligé, nous formons un pourvoi en cassation pour que statuent enfin des magistrats différents de ceux qui instruisent », ont-ils ajouté.

Par ailleurs, le 26 octobre, la première présidence de la Cour de cassation a rejeté la demande en récusation des magistrats de la CJR chargés d’instruire le dossier, déposée par la défense du ministre de la justice, selon la source judiciaire.

Affaire Bismuth, Corse…

La CJR a ouvert en janvier une information judiciaire pour « prise illégale d’intérêts » après avoir reçu les plaintes des trois syndicats de magistrats et de l’association Anticor dénonçant des situations de conflit d’intérêts dans deux dossiers.

Eric Dupond-Moretti est soupçonné d’avoir profité à plusieurs reprises de sa fonction pour régler ses comptes avec des magistrats avec lesquels il avait eu maille à partir quand il était avocat, ce qu’il nie.

Un premier dossier concerne l’enquête administrative ordonnée en septembre 2020 par le garde des sceaux contre trois magistrats du Parquet national financier (PNF) qui avaient fait éplucher ses relevés téléphoniques détaillés (« fadettes ») quand il était encore une star des prétoires. Le PNF cherchait alors à débusquer une « taupe » ayant pu informer Nicolas Sarkozy et son conseil Thierry Herzog – un ami d’Eric Dupond-Moretti – qu’ils étaient sur écoute dans l’affaire de corruption dite « Bismuth », pseudonyme utilisé par l’ancien chef d’Etat pour utiliser une ligne téléphonique distincte de son nom. Vilipendant ce qu’il avait qualifié de « méthodes de barbouzes » du parquet anticorruption, Eric Dupond-Moretti avait déposé une plainte, avant de la retirer au soir de sa nomination comme garde des sceaux, le 6 juillet 2020.

Dans le second dossier il est reproché au garde des sceaux d’avoir diligenté des poursuites administratives contre un ancien juge d’instruction détaché à Monaco, Edouard Levrault, qui avait mis en examen un des ses ex-clients et dont M. Dupond-Moretti avait critiqué les méthodes de « cow-boy » après que ce magistrat avait pris la parole dans un reportage.

Les syndicats de magistrats ont par ailleurs signalé à la commission d’instruction de la CJR trois autres interventions du garde des sceaux qu’ils jugent problématiques, dont une à l’automne auprès de détenus corses alors qu’il avait été l’avocat de l’un d’eux, Yvan Colonna. Mais la commission des requêtes de la CJR a rendu un avis défavorable, refusant donc d’ordonner un supplément d’information pour ces faits, selon une source judiciaire.

Eric Dupond-Moretti s’est toujours défendu de toute prise illégale d’intérêts, arguant du fait qu’il n’avait fait que « suivre les recommandations » de son administration. Les potentiels conflits d’intérêts du nouveau garde des sceaux avaient cependant conduit à l’écarter du suivi de ses anciennes affaires, passées sous le contrôle de Matignon à la fin de octobre 2020.

Par Le Monde avec AFP

Gabon-Magie noire en milieu judiciaire : Olivier N’zahou, le charlatanisme et les magistrats

octobre 9, 2021

S’en prenant, sur Facebook, à ses collègues sans les citer nommément, l’ancien procureur de la République de Libreville, rencontré dernièrement, assure être l’objet d’attaques mystiques depuis quelques années.

Marquées de son nom, ces statuettes auraient été fabriquées pour préparer la mort de l’ancien procureur. © Facebook/Montage Gabonreview

Olivier N’zahou serait-il mystiquement en danger de mort ? Est-il réellement l’objet d’attaques en sorcellerie ? Qui lui en voudrait autant, au point de vouloir le voir mort ? Serait-il gênant ? Y aurait-il quelques motifs de vengeance à son encontre ? Tels sont, pour l’essentiel, les questions que l’on se pose au sein de l’opinion, suite aux récentes dénonciations de l’ancien procureur de la République de Libreville après la découverte présumée de deux statuettes avec son nom gravé sur l’une d’elles.

Sur Facebook, l’actuel avocat général à la Cour d’appel judiciaire de Franceville écrit : «Après les excréments et la tortue avec une patte coupée, c’est maintenant au niveau de ma représentation en statuette». Aussi, en attribue-t-il la manigance à ses collègues magistrats, sans les citer nommément : «Je vous rappelle, chers collègues, que vous n’êtes pas Dieu, d’une part et, nous sommes tous de passage sur terre, d’autre part. (…) Que je ne suis pas un obstacle pour ton ascension dans la Magistrature. C’est indigne pour des Magistrats d’utiliser des pratiques d’un autre âge

Rencontré jeudi dernier, l’ancien patron du parquet de la capitale gabonaise assure avoir été victime, à plusieurs reprises, de fusils nocturnes et bien d’autres pratiques de charlatanisme, alors qu’il était en fonction à Libreville en 2018. «Et récemment, il a été découvert deux statuettes au palais de justice dont l’une était sculptée à mon image, avec mon nom écrit dessus», dit-il.

Mais pourquoi donc un acteur de la scène judiciaire ne porterait-il pas plainte ? «Contrairement aux pays comme le Sénégal, dans le droit positif gabonais, il faut la preuve matérielle de ce que l’on avance. Nous avons déterré des statuettes à mon image, mais nous ne savons pas qui les a enterrées. Du coup, il devient impossible d’ester quelqu’un en justice pour ne pas être attaquer en diffamation», explique celui qui fut convoqué, en novembre 2019, à la Direction générale des recherches (DGR) sitôt démis de sa fonction de procureur de la république de Libreville.

Bien qu’il ne soit pas assez précis sur le sujet, le législateur prévoit des peines à l’encontre des personnes s’adonnant à des pratiques de charlatanisme. «Quiconque a participé à une transaction portant sur les restes ou ossements humains, ou s’est livré à la pratique de la sorcellerie, de la magie ou du charlatanisme susceptibles de troubler l’ordre public ou de porter atteinte aux personnes ou à la propriété, est puni d’un emprisonnement de 10 ans au plus et d’une amende de 5 millions de francs au plus, ou à l’une de ce deux peines seulement», dispose l’article 210 du nouveau Code pénal.

Objets réputés magiques, les poupées d’envoûtement ou poupées vaudou sont des stéréotypes bien connus de la sorcellerie en Afrique. Elles servent à jeter des sorts. Dans la sorcellerie occidentale, selon Wikipédia, «la poupée (souvent de cire, parfois de bois ou de chiffons) est appelée dagyde». Représentant une personne, les actions maléfiques menées sur elle «sont supposées avoir des effets» sur cette personne.

Mais comment prouver un acte de sorcellerie à la barre ? Là est la grande interrogation. Visiblement dépité, l’actuel avocat général à la Cour d’appel de Franceville a également écrit, dans le même post sur Facebook : «C’est vrai vous ne dormez pas tout comme il est aussi vrai que je ne suis pas immortel mais c’est indigne de vouloir absolument anticiper mon départ sur terre….. Je vous rappelle, cher collègue, que tu n’es pas Dieu d’une part et, nous sommes tous de passage sur terre, d’autre part.»

Avec GabonReview par Michel Ndong

France/Soupçons de conflit d’intérêt: Eric Dupond-Moretti convoqué la semaine prochaine pour une mise en examen

juillet 5, 2021
Soupcons de conflit d'interet: Eric Dupond-Moretti convoque la semaine prochaine pour une mise en examen
Soupçons de conflit d’intérêt: Eric Dupond-Moretti convoqué la semaine prochaine pour une mise en examen© AFP/Archives/Ludovic MARIN

Une perquisition rarissime au ministère de la justice, et maintenant, une convocation chez les magistrats. Soupçonné de conflit d’intérêt, le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti est attendu la semaine prochaine à la Cour de justice de la République (CJR), en vue d’une mise en examen.

Le ministre est convoqué vendredi 16 juillet, a appris l’AFP de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.

Cette convocation lui a été remise en marge de la très longue et exceptionnelle perquisition place Vendôme jeudi dernier, ce qui n’a pas manqué de hérisser ses avocats : « Remettre une convocation le jour de la perquisition, c’est considérer que ce qui a été saisi n’a pas d’intérêt et que tout est décidé d’avance », ont réagi auprès de l’AFP Mes Christophe Ingrain et Rémi Lorrain.

Les trois magistrats de la commission d’instruction de la CJR, seule habilitée à juger des ministres, ont perquisitionné jeudi pendant quinze heures les locaux du ministère de la justice, avec une vingtaine de gendarmes.

Un des téléphones du garde des Sceaux a été saisi à cette occasion et le contenu des boîtes mails de plusieurs de ses collaborateurs a été « aspiré », selon une source proche du dossier.

L’enquête de la commission d’instruction de la CJR, seule habilitée à juger des ministres, avait été ouverte en janvier, après la plainte de trois syndicats de magistrats et de l’association Anticor.

Selon les syndicats, M. Dupond-Moretti a profité de son poste de garde des Sceaux pour régler des comptes dans des dossiers dans lesquels il avait été impliqué en tant qu’avocat.

« Instrumentalisation »

Au coeur de ces accusations, l’enquête administrative ordonnée par le ministre en septembre contre trois magistrats du parquet national financier (PNF), qui avaient participé à une enquête visant à identifier la taupe qui aurait informé Nicolas Sarkozy et son conseil qu’ils étaient sur écoute dans une affaire de corruption.

Le PNF avait été mis en cause pour avoir épluché les relevés téléphoniques détaillés (« fadettes ») d’avocats, dont Eric Dupond-Moretti.

Il s’en était insurgé et avait dénoncé des méthodes de « barbouzes », puis déposé une plainte pour « atteinte à la vie privée », avant de la retirer le soir de sa nomination comme ministre en juillet 2020.

L’enquête administrative lancée par le garde des Sceaux lui a valu les foudres du monde de la magistrature, les deux plus hauts magistrats de France, Chantal Arens et François Molins, s’en étant même inquiétés publiquement.

Les syndicats reprochent également à M. Dupond-Moretti d’avoir ouvert une autre enquête administrative, cette fois à l’encontre du magistrat Edouard Levrault, anciennement détaché à Monaco.

Avant de devenir ministre, M. Dupond-Moretti avait été l’avocat d’un haut policier monégasque mis en examen par ce magistrat, dont il avait critiqué les méthodes de « cow-boy ». Ce juge s’était exprimé à la télévision sur cette affaire après son départ forcé de son poste.

Le garde des Sceaux a été officiellement écarté de ces enquêtes et de toutes les affaires en lien avec ses anciennes activités d’avocat, qui sont dorénavant à la charge de Jean Castex.

Les deux principaux syndicats de magistrats, à l’origine de la plainte, n’ont pas souhaité commenter la convocation. « C’est la suite logique de l’enquête qui doit se dérouler de la manière la plus sereine possible », a indiqué Céline Parisot, présidente de l’Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire).

Dans un entretien au Journal du Dimanche, Eric Dupond-Moretti s’est dit « extrêmement serein » et a à nouveau mis en cause ce syndicat, dont « le but » est « d’obtenir un nouveau garde des Sceaux », a-t-il dit.

« Ce n’est pas un, mais trois syndicats qui ont constaté ces conflits d’intérêts, et c’est aussi le Premier ministre, quand il a pris un décret pour écarter le garde des Sceaux de ces affaires », a noté pour sa part Katia Dubreuil, du Syndicat de la magistrature (SM, classé à gauche).

« Quant aux accusations d’instrumentalisation de la justice, on les entend à chaque fois qu’un responsable politique est inquiété », a ajouté la présidente du syndicat.

Par Le Point avec AFP

France: Accusé d’avoir insulté des magistrats, un avocat de Paris mis hors de cause par ses pairs

juillet 22, 2020

En tant que délégué du bâtonnier, Vincent Nioré contestait la saisie de documents chez ces avocats par des juges d’instruction.

L’avocat Vincent Nioré, qui a comparu en audience disciplinaire fin juin pour avoir, selon la procureure générale de Paris, insulté des magistrats, a été mis hors de cause par le Conseil de l’Ordre, a appris mercredi l’AFP auprès du barreau de Paris. Selon le barreau, aucune sanction n’a été prononcée contre Me Nioré, qui est le délégué du bâtonnier de Paris aux perquisitions.

Le Conseil de l’Ordre avait été saisi par la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault. Celle-ci reprochait à l’avocat d’avoir tenu des propos insultants lors d’une audience devant le juge des libertés et de la détention (JLD), le 18 avril 2019, qui avait eu lieu à la suite de perquisitions dans des cabinets d’avocats soupçonnés de «faux». En tant que délégué du bâtonnier, il contestait la saisie de documents chez ces avocats par des juges d’instruction.

Un «ton virulent»

À l’adresse des juges d’instruction, Vincent Nioré avait lâché au cours de cette audience en avoir assez «de nettoyer l’urine», «en avoir marre des salissures des juges d’instruction». «Nous allons lever tout le barreau pénal contre vous et la procureure générale», avait-il encore lancé.

Lors de l’audience disciplinaire le 25 juin, Me Nioré avait reconnu avoir tenu ces propos et avoir eu un «ton virulent», mais avait observé que de leur côté, les juges d’instruction étaient «anormalement susceptibles, anormalement insultants». «Dans la magistrature, on a le devoir de supporter cette violence verbale, sinon entrez à la sécurité sociale!», avait-il lancé, ajoutant: «Ils nous perquisitionnent, ils nous écoutent et on ne devrait pas réagir?» Les deux avocats généraux, représentant la procureure générale, avaient demandé à ce qu’un blâme soit prononcé contre l’avocat.

Par Le Figaro avec AFP

Congo: radiation après la réunion du Conseil supérieur de la magistrature

février 21, 2018

 

Examinant le rapport de la commission de discipline des magistrats, le Conseil supérieur de la magistrature a décidé de la révocation de sept magistrats pour des fautes professionnelles graves. Il leur est entre autres griefs, reproché : l’obstruction à l’exécution des décisions de justice ; la mise en liberté des personnes détenues à la maison d’arrêt contre paiement, à leur profit personnel, de sommes d’argent ; l’abandon de poste de travail.

Les autres griefs sont les malversations financières, les traitements inhumains et dégradants à l’égard des personnes sous-main de justice, les arrestations arbitraires, les violations de l’obligation de réserve, la corruption et la concussion ; les abus d’autorité et de pouvoir.

Les noms des sept (7) magistrats révoqués (radiés), le 20 février 2018, par le premier magistrat suprême Denis SASSOU NGUESSO, lors de la réunion du Conseil supérieur de la magistrature, il s’agit de :

1/- Obengui Ngoka Jean Aimé,

2/- Ngakosso Steave Arnaud,

3/- Bayi Mathurin,

4/- Moukala Moukoko Corneille,

5/- Soumbou Alphonse,

6/- Tchicaya Mokango Amour Régis,

7/- Milandou Aser

Les autres décisions de sanction prises par le Conseil consistent à la rétrogradation de deux magistrats pour obstruction à l’exécution d’une décision de justice; trafic d’influence; abus d’autorité ainsi que l’abaissement d’échelon à un magistrat pour rétention illégale de sommes d’argent destinées à autrui.

Un décret du président de la république confirmera les radiations prononcées.

 

 

Brazzanews.fr avec Sacer-infos.com par Stany Franck

Madagascar: corruption, pressions…les magistrats se rebiffent

juillet 16, 2017

A Madagascar, la corruption et les pressions gangrènent la justice et embarrassent le pouvoir politique. © Franck Fife/AFP

Des juges menacés de mort par des élus, des « rabatteurs » chargés d’enterrer des affaires, des forces de sécurité qui refusent publiquement l’exécution d’un jugement : à Madagascar, la corruption et les pressions gangrènent la justice et embarrassent le pouvoir politique.

Devant l’ampleur du phénomène, les magistrats malgaches ont lancé une grève de sept jours jusqu’à mardi, le deuxième mouvement social depuis début juin.

Les juges « s’indignent de la multiplication des cas d’obstruction de la justice et de violation des décisions de justice », fulmine le vice-président du Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), Bora Rojovola.

Les exemples d’atteinte à l’indépendance de la justice ne manquent pas.

A Ampanihy (sud-ouest), un sénateur a proféré des menaces contre des magistrats pour qu’on libère le maire. Ce dernier a finalement obtenu une libération provisoire en juin.

A Manakara (sud-est), des agents pénitentiaires en état d’ébriété se sont introduits, avec leurs armes de service, dans une salle d’audience pour contester la condamnation de l’un de leurs collègues pour mauvais traitement contre des détenus.

A Toamasina (est), un officier de gendarmerie a refusé publiquement l’exécution d’un jugement.

Dans les couloirs des tribunaux, des rabatteurs offrent leurs services aux accusés. « On peut nous proposer une voiture ou un bout de terrain » pour enterrer une affaire, lâche le juge financier James Rakotomahanina.

Mais c’est une affaire impliquant une proche du président malgache Hery Rajaonarimampianina, qui a mis le feu aux poudres et fait éclater au grand jour la colère des magistrats.

Claudine Razaimamonjy, une conseillère du chef de l’Etat accusée de corruption, a refusé à maintes reprises de se soumettre à la justice, avant d’être finalement placée mi-juin en résidence surveillée.

La situation s’est encore envenimée avec la diffusion début juillet d’un enregistrement où la conseillère s’en prend violemment au Bureau indépendant anti-corruption (Bianco). « Vous feriez mieux d’attendre que le président Hery quitte le pouvoir avant de me convoquer », crie-t-elle, avant de lancer : « Le pouvoir est à nous aujourd’hui, mettez vous bien ça dans le crâne. »

La « dérive » de trop

Ces propos compromettants ont contraint le président à réagir : « Je laisse la justice faire son travail », a affirmé Hery Rajaonarimampianina, avant de lâcher sa conseillère. « Tout le monde peut se dire être proche d?un président de la République, mais cela ne dédouane personne », a-t-il encore ajouté sur TV5.

Ces déclarations n’ont cependant pas calmé les magistrats.

« Lorsque c’est un proche du régime qui est accusé, alors les poursuites s’arrêtent rapidement après intervention de hautes personnalités de l’Etat, mais lorsque c’est un membre de l’opposition qui est accusé, l’emprisonnement ne tarde pas », affirme le juge Clément Jaona à l’AFP, dénonçant un système de deux poids deux mesures.

Pour l’opposition, « l’affaire Claudine » est la « dérive » de trop.

Elle contribue à tendre un peu plus le climat politique dans la Grande Ile à l’histoire tourmentée.

« Le président et des gens du pouvoir se comportent comme des intouchables, en se croyant au-dessus des lois », dénonce Augustin Andriamananoro, membre du parti d’opposition TGV.

« Le régime actuel ne supporte pas la démocratie », affirme-t-il. Avant d’accuser le pouvoir d’avoir intimidé un présentateur de vidéos postées sur YouTube, aujourd’hui en fuite.

Ce dernier, Barry Benson, avait parodié la conversation entre Claudine Razaimamonjy et un enquêteur du Bianco.

Il « a dû fuir quand des individus en tenue civile sont venus le chercher à son domicile », selon le Mouvement pour la liberté d’expression (MLE), qui regroupe des journalistes.

La grogne contre le pouvoir politique a cependant ses limites, estime l’analyste Toavina Ralambomahay, interrogé par l’AFP.

« Le contre-pouvoir est très faible » à Madagascar, relève-t-il, et « le gouvernement en place dispose d’une grande marge de manoeuvre ».

Sous pression toutefois, il a reconnu vendredi des dysfonctionnements.

« On va résoudre les problèmes en fonction de nos moyens, mais on ne va pas non plus faire des promesses d’ivrogne », a prévenu le chef du gouvernement Mahafaly Solonandrasana, avant de rapidement diluer les responsabilités: « Tout le monde est responsable, et le gouvernement demande des actions concrètes des fonctionnaires pour la lutte contre la corruption. »

Jeuneafrique.com

France/Fillon : Hollande s’élève contre « toute mise en cause des magistrats »

mars 1, 2017

De Benoît Hamon à Florian Philippot, les responsables politiques ont réagi avec virulence, mercredi 1er mars, au maintien de la candidature de François Fillon.

« Tolérance zéro », « une campagne médiocre », « un péril pour les institutions de la République… » La décision de François Fillon de maintenir sa candidature malgré l’annonce de sa convocation par des juges d’instruction, le 15 mars, a suscité un flot de réactions parmi les responsables politiques.

Ainsi, François Hollande s’élève solennellement contre « toute mise en cause des magistrats ». « Une candidature à l’élection présidentielle n’autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges », a déclaré, mercredi 1er mars, le président de la République dans un communiqué. Avant d’ajouter : « Je rappelle que nul ne peut se soustraire à la justice. »

« Je ne suis pas favorable à une trêve parce que je suis pour la tolérance zéro, mais pour tout le monde », a déclaré Emmanuel Macron, un peu plus tôt, en marge d’une visite au Salon de l’agriculture. « On ne peut pas être favorable à la tolérance zéro simplement quand elle concerne les autres. » « Pour ce qui est du domaine public et de la vie politique, les Français seront juges », a déclaré le candidat d’En marche ! « Mais ne donnons pas au vote démocratique le rôle de l’absolution, a-t-il ajouté. Ça fait plusieurs fois cette semaine que M. Fillon choisit d’utiliser des grands mots (…). Il y a des assassinats, ça ne correspond pas à cela. Il y a des états de guerre civile. Ça ne correspond pas à ce que nous vivons dans le pays », a argué M. Macron.

« Ça me fait presque de la peine pour mes compatriotes qui auraient le droit d’avoir un candidat qui puisse être présentable, si j’ose dire », a déclaré, de son côté, Jean-Luc Mélenchon, candidat de La France insoumise, alors qu’il visitait mercredi un chantier de construction navale, à Concarneau (Finistère). « C’est l’élection la plus importante de notre pays et nous voici tous suspendus au sort de quelqu’un qui sait d’avance qu’il va être mis en examen, a fustigé le candidat de gauche. (…) Et donc chaque citoyen est sommé par son vote de lui voter une immunité. Ça revient à ça. »

« Une incroyable violence »

Egalement en déplacement en Bretagne, Benoît Hamon a dénoncé « une incroyable violence » dans les propos de François Fillon « à l’égard des magistrats et de la justice ». Pour le socialiste, le candidat de la droite « ne peut pas être celui qui dans des tracts demande que les procédures en justice soient accélérées, dénonce le laxisme de la justice sous Christiane Taubira, (…) et reproche ensuite aux juges de faire leur travail dans un contexte où il est légitime qu’il soit entendu par la justice ».

« Parler d’un “assassinat politique”… la réalité, c’est que c’est le feuilleton des affaires qui concernent François Fillon qui rend aujourd’hui médiocre cette campagne présidentielle. »

Le ministre de la justice, Jean-Jacques Urvoas, a également vivement réagi aux déclarations de François Fillon comparant la procédure judiciaire le visant à un « assassinat politique ». Les juges d’instruction « conduisent leurs enquêtes en toute indépendance, de manière collégiale, dans le respect du contradictoire et de la présomption d’innocence », s’est ainsi défendu le garde des sceaux, dans un communiqué. « Le travail en cours des magistrats n’a pas à être commenté. »

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, a, lui, déclaré dans un communiqué qu’ « avec la décision de François Fillon de s’en prendre à la justice, comme le fit hier Marine Le Pen, nous assistons à une situation grave. Ces actes marquent, après bien d’autres, la décomposition de la droite ». Quant à Christiane Taubira, ancienne ministre de la justice, elle a rappelé sur Twitter que « la loi est la même pour tous, qu’elle punisse ou protège. Sous deux principes : indépendance de la justice et présomption d’innocence ».

« Le vote Fillon n’est plus un vote utile »

De l’autre côté du spectre politique, Bruno Le Maire a annoncé avoir démissionné, au nom du « respect de la parole donnée », de ses fonctions auprès de François Fillon parce que ce dernier a renoncé à se retirer malgré ce qu’il avait promis en cas de mise en examen.

Lire aussi :   Bruno Le Maire démissionne de ses fonctions auprès de François Fillon

Nicolas Dupont-Aignan a, lui, jugé, dans un communiqué, que M. Fillon « prend en otage les électeurs de la droite et du centre, qui lui avaient fait confiance » « Le vote Fillon n’est plus un vote utile », a ajouté le candidat de Debout la France, qui « appelle l’ensemble des gaullistes et républicains à se rassembler derrière (sa) candidature ».

« J’ai envie de dire “tout ça pour ça !” », a lâché, de son côté, Florian Philippot. « Je vois également un paradoxe, une incohérence dans les propos de M. Fillon quand il parle d’assassinat politique et qu’il participe de cet assassinat, s’est indigné le numéro deux de Front national sur Europe 1. Il ne peut plus faire campagne sur le fond. »

Chez les fillonistes, on fait profil bas. « Bien sûr qu’il [M. Fillon] est fragilisé, on ne va pas dire le contraire, mais on va rebondir et les Français commencent à être choqués, je peux vous le dire », soutient le député LR Bernard Debré. « Il faut respecter son choix de se battre aussi, il a le droit, non ? (…) Même si c’est pas facile », a déclaré l’eurodéputée Nadine Morano.

Lemonde.fr

Faits divers au Congo d’exclusion à la juridiction et de manque d’entretien d’une voie publique

mai 13, 2015

Me Amédée Nganga exclu des juridictions nationales, par les magistrats

Dans une longue déclaration publiée à Brazzaville, le 29 avril 2015, les magistrats des cours et tribunaux du Congo ont pris la décision de ne plus recevoir «ni postulation, ni plaidoiries de l’avocat Nganga Amédée Bernard, dans quelque affaire que ce soit,  devant les cours et tribunaux du Congo».

Et pour cause, «depuis quelques temps, l’avocat Nganga Amédée Bernard s’est illustré par des propos fort désobligeants, insultants et en tout cas inadmissibles à l’égard de la Cour suprême et des hauts magistrats préposés à l’animation et au fonctionnement de la haute juridiction…».

«Les dérapages répétés et les fantasmes délirants de cet avocat ont déjà amené la Cour suprême à saisir, par requête du 25 juin 2013, de Monsieur le premier président de la Cour suprême, le bâtonnier du conseil de l’ordre des avocats du barreau de Brazzaville, statuant en matière disciplinaire, pour dénoncer les faits, gestes et paroles profondément vexatoires, outrageantes et inadmissibles, imputables à l’avocat Nganga Amédée Bernard», poursuit la déclaration.

Au niveau de l’école Saint-Exupéry, l’avenue Tchicaya U’Tamsi est un cauchemar

Cette route figure parmi celles qui font honte dans la capitale. L’état dans lequel se trouve, aujourd’hui, l’avenue Tchicaya U-Tamsi, au niveau de l’école consulaire Saint-Exupéry, à Bacongo, le deuxième arrondissement de Brazzaville, est déplorable. Deux gros trous, en plus des plus petits, se sont formés non loin du ralentisseur et s’élargissent, les pluies et le passage ininterrompu des véhicules aidant. Au grand malheur des automobilistes. Il est difficile de comprendre qu’une avenue portant un nom prestigieux soit ainsi abandonnée, en pleine ville, alors qu’elle constitue un axe de circulation de dégagement très sollicité par les automobilistes.

Les curieux qui peuvent s’aventurer à aller voir cet endroit apprécieront, eux-mêmes, son état de dégradation très déplorable. C’est comme si son sort n’attire l’attention de personne, à l’orée du déroulement, à Brazzaville, des Onzièmes jeux africains, alors qu’il suffit de lancer une simple opération «Bambissa goudron», pour la réparer.

Malheureusement, depuis plusieurs mois, aucune action de réhabilitation n’est entreprise. Faut-il, toujours, attendre les grands travaux, pour réparer ou réhabiliter la voirie urbaine, dans nos villes?

Lasemaineafricaine.net