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RDC: l’armée affirme avoir « anéanti » les rebelles Yakutumba au Sud Kivu

février 9, 2018

Bukavu (RD Congo) – L’armée congolaise a affirmé vendredi avoir « anéanti » les rebelles d’un des principaux groupes armés actifs ces derniers mois dans l’est de la République démocratique du Congo, au cours d’une offensive dans la province du Sud-Kivu.

L’armée congolaise a affirmé avoir tué 48 rebelles et capturé 150 autres pendant son offensive sur les rives du lac Tanganyika contre les Yakutumba, du nom de l’ex-général William Amuri Yakutumba, déserteur opposé au président Joseph Kabila.

Les Yakutumba avaient attaqué la ville d’Uvira fin septembre -en bombardant leur cible depuis le lac au cours d’une opération navale avec des embarcations motorisées- avant d’être repoussés par la force des Nations unies (Monusco).

Ces derniers jours, des rebelles ont fui l’offensive de l’armée congolaise en se réfugiant sur l’autre rive au Burundi, lequel a remis 34 miliciens à la RDC il y a une semaine.

« L’opération a été un succès, les « Maï Maï » (rebelles) ont été anéantis. Il n’y a plus de combats et nous sommes en train de faire des opérations de ratissage », a précisé à l’AFP un porte-parole de l’armée, le major Louis-Claude Tshiwanga.

« La population qui avait fui les combats commence petit à petit à revenir dans ce secteur », a-t-il ajouté.

« Depuis le lancement de notre offensive le 21 janvier dans le secteur de Fizi, on a dénombré officiellement 48 Yakutumba tués. Et 150 autres capturés dont 34 qui avaient fuit au Burundi à travers le lac Tanganyika et qui nous ont été remis », selon le major, qui avançait précédemment un bilan de 120 captifs.

L’armée congolaise a présenté à la presse 120 des rebelles capturés, des canons, des mitrailleuses et autres armes saisis devant la presse jeudi dans la ville d’Uvira.

Selon des sources concordantes dans la région, le chef rebelle Yakutumba n’a pas été capturé mais aurait été blessé lors des affrontements la semaine dernière, et il se serait replié dans les hauts plateaux surplombant ce secteur.

Cité par la radio onusienne Okapi, le commandant des opérations, le général Philémon Yav, a fait état pour sa part d’un bilan de 83 rebelles et 6 soldats tués,

« D’après le commandant de l’opération, le général Philémon Yav, la quasi-totalité des localités jadis sous contrôle de Yakutumba a été récupérée, y compris l’ensemble de la presqu’ile d’Ubwari ainsi que tout le littoral du lac Tanganyika, partant de Kalémie à Uvira », ajoute le site de radio Okapi.

Au Burundi, la police a arrêté vendredi une trentaine de Congolais soupçonnés d’être des rebelles lors d’une perquisition dans un quartier populaire de la ville de Rumonge, au bord du lac Tanganyika dans le sud, qui a accueilli l’essentiel des 7.000 Congolais qui ont fui depuis le début de ces affrontements, a appris l’AFP de sources sécuritaires et militantes.

Romandie.com avec(©AFP / 09 février 2018 20h36)                                            

RDC: deux prêtres enlevés par des hommes armés dans le Nord-Kivu

juillet 17, 2017

Des soldats des FARDC, à Beni, dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, en janvier 2014. © Joseph Kay/AP/SIPA

 

Deux prêtres ont été enlevés dans la nuit de dimanche à lundi par des hommes armés dans l’est de la République démocratique du Congo. Si l’évêque du diocèse de Beni-Butembo évoque la piste d’un groupe de Maï-Maï, les autorités locales ne privilégient aucune piste pour l’instant.

« Le curé Charles Kipasa et le vicaire Jean-Pierre Akili de la paroisse Marie reine des Anges de Bunyuka ont été enlevés dans la nuit de dimanche à lundi par des Maï-Maï qui les ont conduits vers le graben [les montagnes, NDLR]. Ils ont emporté aussi deux véhicules et deux motos », a affirmé à l’AFP Mgr Paluku Sikuli, évêque du diocèse de Beni-Butembo dont dépendaient les deux prêtres catholiques.

Les autorités civiles locales confirment l’enlèvement, mais restent plus prudentes sur l’identité supposée des ravisseurs. « Je confirme l’enlèvement de deux prêtres de la paroisse catholique de Bunyuka par des personnes armées inconnues », a déclaré Amisi Kalonda, administrateur du territoire de Beni, qui assure que les « services de défense et de sécurité sont à pied d’œuvre pour les retrouver ». Il a par ailleurs précisé que les ravisseurs ont abandonné deux véhicules derrière eux.

Violences intercommunautaires

L’identité des ravisseurs n’est pour l’instant pas officiellement connue, et aucune revendication de l’enlèvement n’a été faite. Cependant, les deux prêtres enlevés dans la nuit de dimanche à lundi sont de l’ethnie Nande, ce qui pourrait accréditer la thèse d’un nouvel épisode dans les violences intercommunautaires récurrentes dans cette région de l’est de la RD Congo entre Nande, Kobo et Hunde d’une part, et Hutu de l’autre.

Cet enlèvement intervient alors que la province du Nord-Kivu est le théâtre d’un regain de violences armées depuis la mi-juin. Plusieurs attaques meurtrières ont été menées dans la région, notamment contre les forces armées congolaises, par un groupe armé non identifié formellement.

L’ampleur et la multiplicité des attaques récentes menées par ces hommes armés a même poussé le gouverneur de la province à lancer un véritable cri d’alarme, le 28 juin dernier. « Une nouvelle guerre se profile à l’horizon », avait alors prévenu Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu, qui jugeait alors que les attaques répétées, jusque dans les faubourgs de la ville de Beni, « dépassent de loin la capacité des présumés Maï-Maï ».

Les enlèvements sont un phénomène courant dans cette province de l’est de la RD Congo. Mais l’enlèvement de religieux reste relativement rare. En 2012, trois prêtres assomptionnistes avaient été enlevés près de Beni par des hommes armés, désignés alors comme des membres des ADF, l’Alliance des Forces démocratiques, un groupe armé venu d’Ouganda au milieu des années 1990.

Est de la RDC: quatorze personnes tuées en une nuit dans plusieurs localités

août 8, 2016

Goma (RD Congo) – Quatorze personnes ont été tuées dans la nuit de dimanche à lundi dans plusieurs localités de l’est de la République démocratique du Congo dans des attaques attribuées à des groupes armés congolais et étrangers, ont déclaré l’armée et des responsables locaux.

Dans la nuit, nous avons enregistré de [nombreuses] attaques contre la population civile et contre des positions des forces gouvernementales, a déclaré à l’AFP le capitaine Guillaume Ndjike, un porte-parole de l’armée dans la province du Nord-Kivu.

L’officier a attribué ces attaques aux Maï-Maï, des milices locales d’autodéfense, souvent constituées selon des critères ethniques, et aux rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).

A Kahunga, l’armée a perdu un élément et un civil a été tué, à Kashalira quatre civils ont été tués par balle et à la machette, comme les sept autres civils tués à Kibirizi, a détaillé l’officier. Il confirmait ainsi une information donnée un peu auparavant par un responsable local sur la mort de sept civils, tués par les FDLR à Kibirizi, à 85 km au nord-ouest de Goma.

Un jeune Hutu a été tué par balle par des Maï-Maï à Buleusa, a ajouté de son côté Roger Bihango, délégué du gouverneur du Nord-Kivu dans cette cité.

Les localités de Kahunga, Kashalira et Kibirizi sont situées dans le territoire de Rutshuru, tandis que celle de Buleusa se trouve dans le territoire de Walikale.

Les FDLR sont très actifs dans ces deux territoires du sud de la province du Nord-Kivu.

Selon la capitaine Ndjike, environ 150 maisons ont également été incendiées lors de ces attaques qui ont eu lieu quelques heures après le départ du président congolais Joseph Kabila qui séjournait dans la région depuis mercredi.

Les FDLR ont été créées par des Hutu rwandais réfugiés dans l’est de la RDC après le génocide des Tutsi au Rwanda de 1994.

Les fondateurs de ce mouvement, ainsi qu’un certain nombre de ses plus anciens combattants, sont recherchés par la justice internationale qui les accuse d’avoir pris une part active au génocide.

Disséminés essentiellement au Nord et au Sud-Kivu, les FDLR n’ont pas mené d’action militaire d’envergure au Rwanda depuis 2001 et sont régulièrement accusés de commettre des atrocités contre les civils dans les zones sous leur contrôle.

La partie orientale de la RDC est déchirée depuis plus de 20 ans par des conflits armés alimentés par des différends ethniques et fonciers, la concurrence pour le contrôle des ressources minières et des rivalités entre puissances régionales.

Romandie.com avec(©AFP / 08 août 2016 14h05)