Posts Tagged ‘maintien de la paix’

RDC: la situation dans le Masisi s’aggrave tous les jours

novembre 14, 2012
RDC: la situation dans le Masisi s'aggrave tous les jours RDC: la situation dans le Masisi s’aggrave tous les jours © AFP

Les conflits ethniques s’étendent dans la région du Masisi à l’ouest de Goma dans la République démocratique du Congo, délaissée par l’armée régulière qui se concentre plus au nord contre les rebelles du M23, a annoncé mercredi le service Jésuite des réfugiés (JRS).

Au moins 18 personnes ont été tuées depuis août, « prises au milieu du feu entrecroisé de groupes rebelles opposés », affirme dans un communiqué transmis à l’AFP, le JRS qui appelle les forces de maintien de la paix des Nations (Monusco) et l’armée congolaise à intervenir.

La plus grande partie des forces régulières ont été depuis mai dernier réorientées vers le nord de la région du Nord-Kivu où le M23 a conquis du terrain. Elles sont appuyées par les casques bleus des Nations unies dans le cadre de leur mandat de protection des population.

Mais dans le Masisi, « la population se sent abandonnée par les forces de la MONUSCO qui n’a pas réussi son mandat », affirme un membre JRS cité dans leur communiqué.

JRS, qui est dans la région depuis 2010, soutient cinq camps de réfugiés, apporte de l’aide d’urgence et appuie l’éducation. Il emploie une dizaine de personnes.

Selon ces religieux, plusieurs groupes armés représentant notamment les communautés hunde et hutu s’opposent violemment. Interrogé par l’AFP, Danilo Gianese, responsable de la communication a expliqué que l’armée congolaise avait quitté de nombreuses positions. « Ca laisse de l’espace aux groupes qui font des actions tous les jours » a-t-il dit. Refusant d’aborder les raison de ces exactions, Gianese a affirmé que « la situation se détériorait tous les jours ».

Fin septembre plusieurs villages hunde ont été incendiés par des membres de la milice Nyatura (hutu). Le 3 novembre, plusieurs femmes au champ ont été tuées à quelques km de Masisi et le 11 novembre un hutu a été tué à Ngote par une milice appelée Forces de défense du Congo, selon le JRS.

L’est de la RDC, notamment les deux régions des Sud et Nord Kivu, instable en raison des rivalités pour l’exploitation de ses ressources minières, est secoué depuis mai dernier par la rébellion du M23.

Ce mouvement est formé essentiellement d’anciens rebelles qui, après avoir été intégrés en 2009 dans l’armée congolaise, se sont mutinés et combattent depuis l’armée régulière dans la région du Kivu, frontalier du Rwanda et de l’Ouganda. Ces deux pays sont accusés par l’ONU de soutenir les rebelles, ce qu’ils démentent.

Jeuneafrique.com avec AFP

Le Soudan du Sud expulse un enquêteur de l’ONU sur les droits de l’Homme

novembre 4, 2012
Le porte-parole du gouvernement sud-soudanais, Barnaba Marial Benjamin. Le porte-parole du gouvernement sud-soudanais, Barnaba Marial Benjamin. © AFP

 Le Soudan du Sud a affirmé dimanche avoir expulsé une employée des Nations unies présente dans le pays pour enquêter sur la situation des droits de l’Homme, estimant qu’elle produisait des rapports « non éthiques » et « non vérifiés ».

 

« C’est la première personne à être déclarée persona non grata sur la question des droits de l’Homme (…). Elle a fait des rapports sur des questions de droits de l’Homme qu’elle n’a pas pu vérifier et qu’elle a publiés sans justification », a affirmé à l’AFP le porte-parole du gouvernement sud-soudanais, Barnaba Marial Benjamin. « Cela n’est pas éthique », a-t-il poursuivi.

L’information a été confirmée par la mission de maintien de la paix de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss). Cet « ordre (d’expulsion) viole les obligations légales du gouvernement, » a déploré Hilde Johnson, représentante spéciale de l’ONU pour le Soudan du Sud, qui dit avoir demandé des explications au jeune Etat, devenu indépendant du Soudan en juillet 2011 après près d’un demi-siècle de lutte armée. « Contrôler, enquêter et rendre compte de la situation des droits de l’Homme (…) fait partie des éléments de base du mandat de la Minuss qui doivent être protégés, » a-t-elle poursuivi dans un communiqué diffusé par la Minuss. Dans ce communiqué, la mission onusienne rappelle aussi que « les violations des droits de l’Homme et la discrimination ont été au coeur de la lutte des Sud-Soudanais pendant les décennies de guerre civile. »

Inquiétudes

Alors que circulent des informations sur le harcèlement de médias, ou des cas de torture de membres de la société civile, des voix se sont élevées ces derniers mois pour demander au pays de ne pas répéter les erreurs de Khartoum. « Notre respect des droits de l’Homme est inscrit dans notre Constitution, » a rétorqué dimanche le porte-parole du gouvernement sud-soudanais. L’employée expulsée, qui a déjà quitté le pays, « n’a pas respecté ce qui avait été conclu entre l’ONU et la République du Soudan du Sud, » a-t-il affirmé, sans cependant donner plus de détails.

Interrogé sur les rapports que le gouvernement contestait, M. Benjamin n’a pas été en mesure de répondre. Il a notamment refusé de dire si l’expulsion de l’employée de l’ONU avait un lien avec un rapport publié en août par la Minuss, dénonçant des violences militaires contre une minorité ethnique dans l’Etat sud-soudanais instable de Jonglei. « Elle sait ce sur quoi elle a fait des rapports, vous pouvez demander à l’ONU (…) Je ne peux pas citer de rapport » en particulier, a poursuivi le porte-parole. Un porte-parole de la Minuss a affirmé ne pas connaître clairement non plus les raisons de l’expulsion.

Jeuneafrique.com avec AFP

Guinée-Bissau : la junte prête à se défendre face à une force de l’ONU

avril 21, 2012

La junte, qui a pris le pouvoir en Guinée-Bissau le 12 avril, s’est déclarée vendredi prête à « défendre l’intégrité » du pays en cas d’envoi, sous l’égide de l’ONU, d’une force militaire pour y rétablir l’ordre constitutionnel.

« La Guinée-Bissau n’acceptera pas une force d’interposition car la situation ne l’exige pas. Si on lui envoie une force, elle défendra son intégrité territoriale », a déclaré le lieutenant-colonel Daba Na Walna, porte-parole de l’armée et de la junte. La veille, les pays lusophones, au premier rang desquels le Portugal et l’Angola, ont plaidé devant le Conseil de sécurité à New York pour l’envoi d’une force mandatée par l’ONU afin de « rétablir l’ordre constitutionnel » dans le pays.

« Le temps est venu de dire non à la domination des armes sur les urnes », avait lancé le chef de la diplomatie portugaise Paulo Portas, venu défendre une intervention dans cette ancienne colonie portugaise qui a connu le 12 avril son quatrième coup d’Etat militaire en moins de quinze ans. Une éventuelle « force de maintien de la paix » ou « mission de stabilisation » pourrait intégrer des contingents d’Afrique de l’Ouest et de pays lusophones, notamment des soldats angolais déjà présents sur place dans le cadre d’un accord bilatéral de coopération ou encore Cap-Verdiens.

« Ce qui est en cause, c’est le choix entre un Etat basé sur l’ordre constitutionnel ou un Etat voyou basé sur le pouvoir du trafic de drogue », a affirmé le ministre portugais, qui a demandé des sanctions internationales contre les auteurs du coup et « ceux qui les appuient politiquement ». Minée par une instabilité chronique, la Guinée-Bissau est devenue ces dernières années la plaque-tournante du trafic de cocaïne entre Amérique du sud et Europe, avec la complicité souvent dénoncée de la haute hiérarchie militaire et de certains reponsables politiques.

« Usurpation de pouvoir »

En annonçant jeudi, une semaine après le coup, un « transfert sans équivoque du pouvoir aux civils », la junte, qui maintient toujours en détention le président intérimaire Raimundo Pereira et le Premier ministre Carlos Gomes Junior, n’a guère convaincu. Pire, l’alliance de circonstance entre l’armée et les anciens opposants au régime renversé a provoqué la colère des voisins de la Guinée-Bissau qui se sont sentis dupés par les militaires.

Ces derniers s’étaient engagés « par écrit » lundi à « se retirer pour permettre un retour immédiat à la normalité constitutionnelle », selon le président de la Commission de la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest) Désiré Ouédraogo. Faisant fi de leurs promesses, la junte et l’ex-opposition ont désigné jeudi un président de transition en la personne de Manuel Serifo Nhamadjo, un dissident du parti au pouvoir éliminé au premier tour de la présidentielle du 18 mars, remporté par l’ex-Premier ministre Gomes Junior.

Le président du futur Conseil national de transition (CNT) a également été choisi. Il s’agit Braima Seri Djalo, vice-président du Parti de la Rénovation sociale (PRS) de Koumba Yala, principal opposant à Gomes Junior. S’exprimant vendredi soir pour la première fois depuis sa désignation, M. Serifo Nhamadjo a assuré ne pas avoir été consulté ni même informé préalablement de sa désignation, qu’il n’a toutefois pas rejetée. La date de l’investiture des nouveaux organes de transition, prévue pour fonctionner deux ans, n’a pas été précisée.

En attendant, la Cédéao a affirmé qu’elle rejetait cette « usurpation de pouvoir » et fait savoir qu’elle ne reconnaîtra « aucune transition émanant de la junte ». L’organisation régionale a prévu la semaine prochaine deux sommets pour discuter de la crise en Guinée-Bissau: le premier réunira six chefs d’Etat ouest-africains le 23 avril à Conakry, le second, trois jours plus tard à Abidjan, sera consacré aussi à la crise au Mali, autre pays de la région victime d’un coup d’Etat le 22 mars.

Jeuneafrique.com