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Congo-Mouyondzi : grand business autour de la morgue , la mairie et la sous-préfecture complices

mai 16, 2023

A Mouyondzi dans le district de la Bouenza, la mairie et la sous préfecture se sont lancé dans le business de la mort. Un citoyen de cette localité qui meurt est une opportunité d’affaires pour les autorités politiques qui engraissent des billets de banque. Depuis l’installation de la morgue, il est obligé à toutes les familles de respecter la durée d’une semaine de leur défunt qui rapporte 5000 par jour. Une vraie arnaque honteuse pour ceux qui disent aimer les Mouyondziens et travailler pour leur bien-être.

A Sibiti dans la Lékoumou, les habitants ont refusé catégoriquement qu’une morgue soit construite. Ils savent que le cas échéant, le propriétaire en complicité avec les autorités politiques locales en feront leur business.

C’est ce qui se passe à Mouyondzi depuis la construction de l’unique morgue, devenu aujourd’hui, une source de revenus importants pour son propriétaire et les autorité locales. Alors que la logique voudrait que chaque famille décide du jour de l’inhumation de leur défunt, à Mouyondzi, on leur impose une période minimum d’une semaine contre leur gré.

Des familles qui ont émis le souhait d’enterrer leur défunt en moins d’une semaine se sont vu imposer une amende de 50.000 frs par la morgue. On comprend facilement que le mort des habitants de Mouyondzi est une aubaine pour la morgue dont le propriétaire ne souhaite que cela.

La difficulté de mobilité entre les cinq districts de Mouyondzi n’intéresse pas le propriétaire de cette morgue qui oblige aux habitants de Yamba, Kingoué et Tsiaki de ramener coûte que coûte leurs morts à Mouyondzi afin que lui gagne de l’argent. Aucune compassion pour ce charognard qui est protégé par les autorités locales.

Et quand une famille refuse de garder leur mort dans cette morgue de Mouyondzi à cause des routes impraticables, la mairie et la sous préfecture prennent le relais en mettant les forces de l’ordre à leur trousse. Une escroquerie bien organisée qui devrait faire révolter les populations de Mouyondzi dont la localité a été abandonnée par Brazzaville à cause de leur bravoure démocratique.

Avec Sacer-Infos par Stany Frank

Congo/Pointe-Noire: le maire de la ville installé dans ses fonctions

février 6, 2023

La cérémonie officielle de prestation de serment du maire de la ville océane, Evelyne Tchitchelle, a eu lieu le 4 février en présence de  Didier Narcisse Iwandza, président du tribunal de grande instance de la ville et d’autres autorités civiles et militaires.         

Madame le maire de Pointe-Noire pendant la prestation de son serment

Dégageant l’importance et le rôle du serment, Chris Zekakany, procureur de la République près le tribunal de grande instance de Pointe-Noire, a signifié qu’il s’agit d’une affirmation codifiée qu’une personne prononce et s’engage en vue de bien remplir le devoir d’un service. Ainsi, s’adressant au maire, il a dit: « Par cet engagement sur votre propre honneur, vous serez consacrée en votre qualité d’officier d’état civil ».

Pour se tenir à l’abri des éventuelles manœuvres manipulatrices qui peuvent subvenir en vue de la délivrance des  pièces d’état civil, le procureur de la République a aussi exhorté madame le maire de la ville  à être plus prudente et plus attentive avant la délivrance de toutes pièces.

Qui est Mme Tchitchelle, née Moé Poaty Evelyne ?

Née  en 1950 sous le premier signe de zodiaque qui est celui de feu, de bélier, Evelyne Tchitchelle est la première femme maire de la ville de Pointe-Noire. Elle est issue de la famille royale de Loango. Après ses études primaires, c’est en 1966 qu’elle s’admet au brevet d’études du premier cycle au collège Notre-Dame de Lourdes, avant de s’envoler en France pour un second cycle secondaire où elle a obtenu un baccalauréat littéraire en 1970. En 1986, elle décroche une licence es lettres à  l’université panthéon Sorbonne à Paris, et ajoute à cela un brevet de technicien supérieur en action commerciale obtenu à l’Institut universitaire de technologie à Paris.

L’année 1988 marque la fin de son parcours estudiantin. C’est dans son pays natal, le Congo, qu’elle débute sa carrière professionnelle. Dès cette année-là, elle est cheffe de service relations publiques et coopération au ministère du Commerce.  Dans la décennie 1992, elle est tour à tour directrice de la Promotion commerciale au Centre congolais du commerce extérieur puis directrice des foires et expositions nationales, directrice de la Coopération au cabinet du ministre du Commerce. De 2002 à 2004, elle est au Centre congolais du commerce extérieur à Pointe-Noire avant d’être deux années suivantes directrice départementale du Commerce au Kouilou. Entre 2006 et 2022, elle est secrétaire générale de la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers de Pointe-Noire. Entre-temps, elle est en 2012 secrétaire de la conférence permanente des chambres consulaires.

Femme de cœur, Evelyne Tchitchelle est handballeuse et n’a pas manqué de se distinguer dans la vie de diverses associations. Mariée et mère de quatre enfants, elle s’intéresse aussi à la lecture et à la musique. Le maire de Pointe-Noire est membre du bureau politique du Parti congolais du travail.               

Avec Adiac-Congo par Séverin Ibara

Afrique du Sud: Mpho Phalatse, première femme noire à la tête de Johannesburg

décembre 15, 2021

Mpho Phalatse a été médecin urgentiste avant de faire de la politique. © Mpho Phalatse © Democratic Alliance/Creative Commons

C’est à la surprise générale que cette femme de 44 ans, encartée à l’Alliance démocratique, a été élue maire de Johannesburg, fin novembre. Un poste difficile, dont elle compte bien tirer profit pour gravir les échelons du pouvoir.

La politique vous joue parfois de drôles de tours. « On a été surpris, comme tout le monde », admet Mpho Phalatse lors d’une interview télévisée diffusée au lendemain de sa victoire. La veille, tard dans la soirée du 22 novembre, alors qu’aucune coalition ne parvient à se former pour gouverner Johannesburg, les partis s’accordent au moins sur une chose : tout sauf le candidat du Congrès national africain (ANC). Et sans avoir à quémander le moindre soutien, Mpho Phalatse est élue grâce aux votes d’ActionSA et du Parti des combattants pour la liberté économique (EFF). Ce dernier, classé à l’extrême gauche, n’a pourtant aucun atome crochu avec l’Alliance démocratique (DA) qu’elle représente. Mais la fronde anti ANC a pris le pas sur les querelles idéologiques. Ce ralliement inespéré fait le bonheur de Mpho Phalatse, pourtant peu connue.À LIREAfrique du Sud : cinglant désaveu pour l’ANC

« Ce n’est pas une débutante, recadre Mike Moriarty, son directeur de campagne. Elle a un pedigree très solide. » Mpho Phalatse rejoint la DA en 2016 et est élue la même année. Le parti dame le pion à l’ANC dans plusieurs métropoles lors des élections locales et s’empare de Johannesburg, la capitale économique d’Afrique du Sud. Mpho Phalatse devient conseillère municipale exécutive pour la santé et le développement social. Une ascension rapide pour celle qui s’est installée à Johannesburg cinq ans auparavant.

Car Mpho Phalaste est d’abord une fille de Pretoria et de sa campagne environnante. Cette bonne élève a vécu avec sa grand-mère dans le village rural d’Hebron (province du Nord-Ouest) avant de rejoindre ses parents dans un township, puis dans une banlieue, suivant l’ascension sociale de ces derniers. Un milieu familial ouvert qui a influencé la carrière de la nouvelle édile.

Blessures par balles et coups de couteau

Lors d’une interview sur la chaîne eNCA, elle raconte son passé de médecin urgentiste dans une clinique du township d’Alexandra, au nord de Johannesburg. « C’était déprimant d’être [là] et d’entendre les histoires des patients », se remémore-t-elle. Elle est bouleversée par les blessures par balles et les coups de couteau portés aux victimes dépouillées de leur téléphone. De cette détresse naît son engagement politique. « J’ai toujours eu envie de servir l’humanité », affirme la nouvelle maire de Johannesburg dans un média local.

Un discours de campagne qui a déjà du plomb dans l’aile. À peine élue, elle doit gérer la colère des habitants de Diepkloof, à Soweto. Le quartier est plongé dans le noir depuis plusieurs semaines. Vols de câbles, détournement d’électricité et impayés nuisent au réseau dans le township. Eskom, l’entreprise publique, refuse de rétablir le courant tant que les amendes infligées ne sont pas réglées. Plutôt que de prendre le parti de ses administrés, Mpho Phalatse défend la très impopulaire Eskom et demande aux habitants de s’acquitter de leur dette. « Ce n’est pas une question humanitaire, c’est une question de viabilité », répond Mpho Phalatse à une journaliste.

JE SUIS UNE AMIE D’ISRAËL, ET LA VILLE DE JOHANNESBURG EST UNE AMIE D’ISRAËL

« Elle parle comme si elle était la porte-parole d’Eskom et non au service du public », dénonce Funzani Mutsila, économiste et ancienne figure du mouvement pour l’abolition des frais de scolarité (#FeesMustFall) qui a secoué Johannesburg en 2015. « Sa façon de parler et ses principes sont très anti-pauvres », poursuit-elle. Une accusation également reprise par l’ANC à l’encontre de la DA, dépeint comme un parti bourgeois et blanc.

Funzani Mutsila lui reproche également de soutenir Israël. En 2018, celle qui est alors simple conseillère municipale, déclare lors d’une réunion publique : « Je suis une amie d’Israël, et la ville de Johannesburg est une amie d’Israël. » Cette prise de position, dans un pays qui soutient la cause palestinienne, lui vaut d’être suspendue temporairement par le maire de l’époque, Herman Mashaba. Trois ans plus tard, les mots de Mpho Phalatse sont des cartouches pour des militants ANC en quête de revanche.

Le 2 décembre dernier, lors de son discours inaugural, les conseillers municipaux de l’ANC débarquent coiffés de keffiehs et lui intiment de retirer ses propos tenus en 2018. « Assez d’une maire pro-apartheid », « Libérez la Palestine », proclament les pancartes. Mpho Phalatse ne se démonte pas. Sur Twitter par exemple, elle n’hésite pas à encourager Lalela Mswane, la Miss Afrique du Sud 2021. Contre l’avis du gouvernement sud-africain, la reine de beauté s’est rendue en Israël pour le concours de Miss Univers organisé, le 12 décembre. Habillée d’un costume en plumes blanches, gracieuse comme un cygne, la candidate est qualifiée « d’ange » et « d’ambassadeur de la paix » par Mpho Phalatse.

Coalition fragile

Madame le maire devra avoir le cuir épais pour diriger Joburg. Dix-huit partis sont représentés au conseil municipal, contre onze lors de la précédente mandature. Le conseil municipal exécutif, annoncé le 13 décembre, est le fruit d’une coalition à dix partis. « Dans cet environnement où aucun parti n’a de majorité, vous luttez pour obtenir une configuration où vos partenaires vous garantissent de la stabilité pour cinq ans », admet Mike Moriarty, son directeur de campagne.

« Le mot “fragile” est faible pour qualifier ce type de coalition. Vous avez besoin d’un mandat solide pour obtenir des résultats », analyse le politologue Ralph Mathekga. Les chantiers ne manquent pas dans une ville qui est « dans un mauvais état », selon lui. « Le crime est élevé, les gens se font braquer en ville, des immeubles sont détournés [par des mafias qui perçoivent les loyers]. Certains quartiers ont été abandonnés, si vous prenez le secteur d’Hillbrow, c’est juste horrible », poursuit-il. La criminalité représente le principal problème de Johannesburg, selon 33 % des personnes interrogées pour une étude sur la qualité de vie (2017/2018).

RESTAURER L’ORDRE EST L’UNE DE SES PRIORITÉS BIEN QU’EN LA MATIÈRE, LES COMPÉTENCES D’UNE MUNICIPALITÉ SOIENT LIMITÉES

Restaurer l’ordre est l’une des priorités de Mpho Phalatse bien qu’en la matière, les compétences d’une municipalité soient limitées. Elle a tenté d’envoyer un signal en nommant David Tembe au poste de conseiller chargé de la sécurité. « J’ai confiance en sa capacité à renforcer la lutte contre la criminalité, David Tembe est l’ancien chef de la police de Johannesburg, c’est une homme d’expérience et d’expertise » réagit Yusuf Abramjee, militant anti-criminalité.

Appétit de loup

Faire de Johannesburg une vitrine de son succès et un marche-pied pour ses ambitions. Voilà le programme de Mpho Phalatse. « Jozi, are you ready ? » [Johannesburg, es-tu prête ?] titre le magazine people You dans son édition du 9 décembre. La toujours élégante Mpho Phalatse, habillée d’une chemise blanche brodée, les cheveux tirés en arrière dans un chignon, sourit chaleureusement au lecteur. Sur deux pages, elle se dévoile, évoque son statut de mère célibataire, ses trois enfants, et ses parents revenus vivre avec elle pour surmonter la maladie de son père atteint d’un cancer.

Elle glisse aussi cette petite phrase : « Mon but est de devenir le ministre de la Santé. » Mpho Phalatse prend goût à la politique et affiche un appétit de loup. Un ancien collègue au conseil municipal lui promet un bel avenir. « J’ose dire qu’elle dirigera l’Alliance démocratique d’ici les cinq prochaines années », anticipe cet ami qui préfère rester anonyme. « Des gens m’appellent Madame la maire, Doc, Docteur, ma sœur Mpho, Maman, Maire docteur, tout me va », confie Mpho Phalatse dans You. « Madame la présidente » ne la dérangerait pas non plus.

Avec Jeune Afrique par Romain Chanson- à Johannesbourg

Maroc : qui est Nabila Rmili, maire de Casablanca et démissionnaire du gouvernement ?

novembre 14, 2021
Nabila Rmili a été élue en septembre à la tête du Conseil de la ville de Casablanca. © DR

Cette native de la Ville blanche a créé la polémique en cumulant son poste de maire de Casablanca avec celui de ministre de la Santé. Sous la pression, elle a dû renoncer à ses fonctions gouvernementales.

« Mme Rmili, une compétence dont nous sommes fiers et que nous estimons, a fait la preuve de son sens des responsabilité en considérant que les dossiers aujourd’hui sur la table du Conseil de la ville de Casablanca sont importants et prioritaires et exigent d’elle de s’y consacrer pleinement ». Par ces mots, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch officialisait, le 14 octobre, le retrait de Nabila Rmili de son poste de ministre de la Santé, afin qu’elle puisse s’atteler entièrement à sa fonction de maire.

Née dans la Ville blanche en 1974, Nabila Rmili est médecin généraliste de formation. Sa carrière débute au sein des urgences du Centre hospitalier provincial de Ouazzane. Puis elle se lance dans des fonctions plus administratives, comme lors de son passage au ministère de la Santé en tant que déléguée à la préfecture d’arrondissement Casablanca-Anfa. Elle devient ensuite directrice régionale de la santé de Casablanca-Settat en 2017.

Une nomination surprise

Encartée au Rassemblement national des indépendants (RNI), elle a par ailleurs exercé dans plusieurs postes à responsabilité au sein du parti. Une source qui l’a fréquentée lorsqu’elle était membre du bureau politique la décrit comme « courageuse et grande bosseuse », très impliquée dans la politique de terrain. Pourtant, sa nomination au ministère de la Santé en a surpris quelques-uns, qui n’ont pas manqué de rappeler son limogeage du poste de déléguée régionale de la santé après avoir été mise en cause pour sa gestion de la crise sanitaire.

Le 20 septembre 2021, Nabila Rmili est élue présidente du Conseil communal de Casablanca, et devient ainsi la première femme maire de la capitale économique. Les événements vont alors s’accélérer puisqu’une quinzaine de jours plus tard, elle est nommée ministre de la Santé et de de la Protection sociale dans le nouveau gouvernement d’Aziz Akhannouch. Une consécration, à 47 ans.

SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX, BEAUCOUP DÉNONCENT L’IMPOSSIBILITÉ D’ASSURER À LA FOIS LA GESTION CHRONOPHAGE D’UNE VILLE AUSSI IMPORTANTE QUE CASABLANCA TOUT EN ÉTANT À LA TÊTE D’UN MINISTÈRE

Mais rapidement, son arrivée suscite une levée de boucliers dans l’opinion publique ; on lui reproche de cumuler cette nouvelle fonction avec celle pour laquelle elle a été élue à peine quelques jours auparavant. Très vite, une campagne médiatique s’organise pour réclamer qu’elle effectue un choix entre le Conseil communal de Casablanca et son poste de ministre. Sur les réseaux sociaux, beaucoup dénoncent l’impossibilité d’assurer la gestion chronophage d’une ville aussi importante tout en étant à la tête d’un ministère.

« Prise de conscience »

Alors qu’aucune mesure législative ne la contraignait juridiquement à quitter son poste (une loi organique stipule qu’il n’existe « pas de contradiction entre une fonction gouvernementale et la présidence du Conseil de la commune »), Nabila Rmili se résout à trancher en faveur de sa fonction de maire, abandonnant ainsi son poste au ministère une semaine jour pour jour après sa nomination. Le portefeuille échoit à son prédécesseur, Khaled Ait Taleb.

Le communiqué royal fait état d’une prise de conscience de « la charge de travail de cette mission représentative », et de la difficulté à concilier ses engagements avec « le suivi quotidien que nécessite le secteur de la santé, surtout en cette période de pandémie ».

Il n’est cependant pas interdit de s’interroger sur le fait que la question du cumul ne semble se poser que dans le cas de Nabila Rmili. De fait, d’autres membres du nouveau gouvernement cumulent leurs fonctions de ministre avec celle de maire d’une grande ville. C’est le cas d’Aziz Akhannouch lui-même et de Fatima-Zahra Mansouri, pour ne citer qu’eux, respectivement maires d’Agadir et de Marrakech, villes se trouvant à plusieurs centaines de kilomètres de Rabat, où ils exercent leurs fonctions ministérielles.

Une version officielle et des questions

Pour le politologue Mustapha Sehimi, la version officielle du départ de Nabila Rmili cache ce qui s’apparenterait plutôt à un limogeage. En réalité, certaines des décisions prises alors qu’elle venait tout juste d’entrer en fonction auraient conduit à son départ précipité. « En limogeant l’inspecteur général de la Santé ainsi que d’autres directeurs d’administrations, puis en étant à l’origine de fuites dans la presse concernant des marchés du ministère, elle s’est décrédibilisée », analyse Sehimi.

Le politologue rappelle également que lors de son passage à la direction régionale de Casablanca, elle avait suscité plusieurs interrogations quant à sa gouvernance. Son mari s’était notamment fait élire troisième vice-président de la municipalité de Casablanca, avant de démissionner… dix jours plus tard.

SON LIMOGEAGE QUELQUES JOURS À PEINE APRÈS SA NOMINATION L’A FRAGILISÉE ET POSE LA QUESTION DE SA CRÉDIBILITÉ, ESTIME SEHIMI

Aujourd’hui, Nabila Rmili revient en poste à Casablanca avec « un coefficient négatif », selon Sehimi, qui estime que « son limogeage quelques jours à peine après sa nomination l’a fragilisée et pose la question de sa crédibilité ». Et d’ajouter que « son parcours très éloigné des problèmes économiques et sociaux de Casablanca lui rendra difficile la tâche de mener des grandes réformes et de présider sereinement le conseil municipal ».

A posteriori, on s’interroge sur le fait que ni la principale intéressée ni son entourage n’ait anticipé les critiques que provoqueraient immanquablement le cumul de ses fonctions. « Le Docteur Rmili a toujours nourri l’ambition de devenir ministre de la Santé, après avoir occupé le poste de directrice régionale », note une source proche du RNI. Elle y sera parvenue, le temps d’une semaine.

Avec Jeune Afrique par Soufiane Khabbachi

Canada: Bruno Marchand élu maire de Québec

novembre 8, 2021

Les citoyens de la ville de Québec ont rompu avec l’ère Labeaume en tournant le dos à sa dauphine, Marie-Josée Savard. Bruno Marchand, issu du milieu caritatif, a concrétisé sa montée fulgurante des dernières semaines en remportant la course à la mairie dimanche soir dans un revirement complet de situation.

Le chef de Québec forte et fière a remonté la pente face à Marie-Josée Savard, qui avait  été déclarée gagnante tôt dans la soirée.

© Jacques Boissinot La Presse canadienne Le chef de Québec forte et fière a remonté la pente face à Marie-Josée Savard, qui avait  été déclarée gagnante tôt dans la soirée.

La lutte a été tellement serrée que les médias ont accordé, dès le début de la soirée, la victoire à Mme Savard. Mais vers 21h30, l’écart entre les deux meneurs s’est rétréci, jusqu’à ce que M. Marchand déjoue les projections. Deux heures plus tard, le chef de Québec forte et fière (QFF) a coiffé sa rivale par 840 voix. Mme Savard avait pourtant été déclarée élue avec une majorité confortable en début de soirée.

« Est-ce que votre cœur tient encore le coup ? », a-t-il demandé en montant sur scène devant des partisans en liesse. Prudent étant donné l’allure de la soirée, il a déclaré qu’il était « encore trop tôt pour conclure », qu’il allait « attendre avant d’aller plus loin ».

Il s’est tout de même lancé dans un discours de victoire.

« Il y a encore quelques mois, nous étions à 1 %. Pas de nom. Pas encore de parti. Pas d’équipe. Un chef tellement inconnu que même le maire ne le connaissait pas », a rappelé le nouveau maire dans son discours de victoire. Il s’est félicité d’avoir fait de « cette étincelle », « un projet réel, concret », non sans féliciter ses adversaires et remercier le maire sortant. « C’est toute une page d’histoire de notre ville qui se tourne ce soir », a-t-il souligné.

En mêlée de presse, il a dit avoir gardé espoir de faire une remontée tout au long de la soirée, et ce, même si les médias avaient pris « 14 minutes » pour déclarer sa rivale gagnante. « J’ai dit à l’équipe : pourquoi ce ne serait pas une course serrée ? Croyons-y jusqu’à la fin. Et ça a reviré du bon bord », a lancé M. Marchand. Ses habituelles chaussures de course aux pieds, le coureur aguerri s’est lancé dans une comparaison sportive. « C’est une course, ça s’est fini au sprint, alors ça prenait des chaussures en conséquence ! »

La soirée électorale aura été à l’image de la campagne de M. Marchand. L’ex-directeur général de Centraide a connu une fin de parcours galvanisée, après un lent départ. Au Manège militaire Voltigeurs de Québec, les regards circonspects des partisans réunis dimanche soir ont laissé place à l’incrédulité lorsque l’écart entre le chef du parti QFF et la dauphine de M. Labeaume a commencé à se resserrer. « Gardez votre énergie, Mme Savard va peut-être devoir faire un nouveau discours », avait lancé la militante Élaini Lepage à la foule, animée d’une nouvelle énergie.

Quelques minutes plus tôt, Mme Savard livrait un discours de victoire dans lequel elle se félicitait pour son authenticité. Chez ses partisans, le coup de théâtre de fin de soirée a assombri les mines. Des signes d’inquiétude ont remplacé les cris de joie. Après avoir célébré la victoire de leur candidate, les partisans se sont mis à surveiller, l’air de plus en plus stressé, la remontée de Bruno Marchand dans les résultats.

Savard pourrait contester, Gosselin part

Pour Marie-Josée Savard, le pire des scénarios s’est concrétisé en fin de soirée. Vers 23h 30, son directeur de campagne, Patrice Drouin, s’est présenté devant les journalistes pour leur dire qu’ils « avaient besoin de temps » pour réagir à la situation. « On ne connaît pas encore les résultats finaux. L’écart est tellement serré et on vous avoue que c’est une situation qu’on n’a jamais pu anticiper », a-t-il laissé tomber.

Le parti n’exclut pas de demander un dépouillement judiciaire, mais la décision sera prise au lendemain de l’élection, a-t-il aussi indiqué. « Je les comprends. À leur place, je ferais pareil », a dit M. Marchand au sujet de cette déclaration.

Devenu la troisième voie à Québec, le chef de l’opposition sortant, Jean-François Gosselin, a quant à lui annoncé qu’il abandonnait son rôle de chef de Québec 21. Il continuera de siéger à l’Hôtel de ville, a confirmé l’ex-député adéquiste.

L’annonce a été accueillie par un froid silence chez les militants. M. Gosselin se dirigeait après tout vers le gain d’un ou deux sièges supplémentaires, mais les résultats de la course à la mairie l’ont convaincu. « Ça fait deux fois que je me présente à la mairie et que je perds, a-t-il soulevé en mêlée de presse. C’est une décision logique. »

M. Gosselin s’était fait connaître pour ses positions pro-troisième lien en 2017 et avait engrangé deux sièges, puis un autre dans une partielle. Avec 25 % des votes, il récolte un appui comparable à celui obtenu en 2017 face à Régis Labeaume. Au moment où ces lignes étaient écrites, son parti son avait fait une percée dans Charlesbourg et consolidé ses appuis dans Beauport.

Quant aux deux autres candidats, Jean Rousseau et Jackie Smith, ils ont respectivement obtenu 4 % et 6 % des votes. Mme Smith pourra par ailleurs faire son entrée au conseil municipal puisque sa colistière, Madeleine Cloutier, a été élue dans Limoilou.

Le conseil municipal s’en trouvera plus diversifié que jamais, avec dix élus d’Équipe Marie-Josée Savard, six de Québec Forte et Fière, quatre de Québec 21 et un siège pour la chef de Transition Québec Jackie Smith. « On va travailler avec les autres, on va bâtir », a promis Bruno Marchand. « Il y a là une opportunité de construire de façon différente la ville, à tout le moins dans la façon de faire. »

Une reprise de 2007

En confiant les rênes du pouvoir à M. Marchand, les citoyens de Québec ont en quelque sorte renoué avec le scénario de 2007. Cette année-là, ils avaient élu un candidat qu’ils connaissaient à peine en début de course : Régis Labeaume.

Après 14 ans au pouvoir, l’inimitable maire a annoncé en mai son retrait de la vie politique. Un mois plus tard, il a accordé son soutien à Marie-Josée Savard, qu’il avait présentée comme son antithèse, parce qu’elle est « à l’écoute », « conciliante » et « patiente ».

Dans la course à la nomination du 38e maire de Québec, les citoyens de Québec ont bel et bien choisi un candidat qui avait promis d’adopter un « nouveau ton » — mais ce ne fut pas celui que l’ex-maire Labeaume voulait voir lui succéder.

Âgé de 48 ans, originaire du quartier Limoilou, Bruno Marchand est issu du milieu caritatif. Il a dirigé l’Association québécoise de prévention du suicide, avant d’être de passer à Centraide en 2014. En sept ans à la tête de l’organisme, il a fait passer les récoltes de l’organisation de 12 à 17 millions de dollars. En sept mois de campagne, les intentions de vote qu’il a récoltées ont connu le même genre de progression.

Sa campagne a connu une remontée fulgurante : de 12 % le 12 octobre, ses appuis ont grimpé à 22 % le 30 octobre. La veille du vote, un ultime coup de sonde est venu le placer à égalité avec la meneuse : Bruno Marchand, comme Marie-Josée Savard, récoltait alors 31 % des intentions de vote.

Un « nouveau ton » à Québec

Le nom de Bruno Marchand a commencé à circuler dans les milieux au printemps. En avril, avant même que l’ex-maire Labeaume n’annonce son retrait de la politique, il a confirmé les rumeurs et annoncé son intention de briguer la mairie sous la bannière de Québec forte et fière (QFF). À l’époque, M. Marchand disait souhaiter amener un « nouveau ton » à Québec, marqué par son « leadership positif » et son « caractère rassembleur ». Il insistait sur l’importance de mettre fin aux « chicanes » auxquelles était associé le maire sortant. Il avait dû revoir ce discours avec l’entrée en scène de Marie-Josée Savard, ex-vice-présidente du comité exécutif et figure beaucoup plus tempérée que Régis Labeaume.

Bruno Marchand a fait de la mise en valeur des quartiers un thème central de sa campagne. Dans un contexte post-pandémique, il a dit vouloir rompre avec l’approche de M. Labeaume — axée sur les grands projets centralisateurs — en dotant chacun des 21 districts d’une rue commerciale animée.

Favorable au projet de tramway, il a néanmoins suggéré d’y apporter une série de modifications. Certaines, comme la réduction des coupes d’arbres prévues, ont été qualifiées d’irréalistes par ses adversaires.

Le chef de QFF a trébuché en se montrant ouvert à une « taxe tramway » — pour ensuite se positionner plus clairement en faveur d’une redevance sur les nouveaux projets immobiliers le long du parcours du tramway, à l’image de celle imposée par Québec sur le parcours du REM.

Il n’a par ailleurs pas voulu prendre position sur le troisième lien, jugeant qu’il était « prématuré » de le faire, étant donné le caractère changeant du projet, mené de front par le gouvernement Legault.

Ave Le devoir par Isabelle Porter

Trois-Rivières(Québec)/Jean Lamarche sera de la prochaine campagne à la mairie: «J’ai besoin d’un autre mandat»

août 10, 2020

Le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche.

© FRANÇOIS GERVAIS Le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche.
Trois-Rivières — Élu à la suite du départ précipité d’Yves Lévesque à la mairie de Trois-Rivières, Jean Lamarche ne compte pas être une étoile filante à l’hôtel de ville. Il entend briguer un second mandat pour poursuivre, dit-il, tous les chantiers entrepris depuis son élection en mai 2019.«Dès que je me suis présenté pour un mandat de deux ans, je savais que je voulais poursuivre pour réaliser ce que je voulais faire d’un mandat de plus», affirme le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche, dont le court mandat se déroule lors d’une pandémie aux impacts multiples.

«Jusqu’à ce jour, je suis bien content de ce que j’ai fait. On est en train d’instaurer de nouvelles pratiques, une façon de faire et une nouvelle vision. Et ça, je veux l’amener plus loin et j’ai besoin d’un autre mandat.»

Les Trifluviens devraient donc voir le nom de Jean Lamarche sur les bulletins de votes lors des prochaines élections municipales, le 7 novembre 2021. Et ce, même si l’ancien maire Yves Lévesque décide de faire un retour en politique après avoir quitté son poste de maire à mi-mandat pour des raisons de santé.

«M. Lévesque, s’il souhaite venir dans la course, il sera un candidat. Si je veux briguer la mairie, je le fais selon mes convictions, je le fais parce que je pense que je suis la bonne personne», mentionne M. Lamarche qui se dissocie de l’étiquette de dauphin d’Yves Lévesque qu’on lui accole souvent.

L’ancien maire de Trois-Rivières Yves Lévesque.

© STÉPHANE LESSARD L’ancien maire de Trois-Rivières Yves Lévesque.
Joint brièvement samedi à la suite de la publication de la chronique de Jean-Marc Beaudoin «Yves Lévesque reluquerait la mairie?», l’ancien maire de Trois-Rivières et candidat conservateur défait aux dernières élections fédérales n’a pas nié un possible retour en politique. Il n’a toutefois pas évoqué la volonté de briguer à nouveau la mairie de Trois-Rivières. Yves Lévesque disait être amusé, car cette chronique avait fait «sonner le téléphone». Malgré quelques tentatives, il a été impossible de s’entretenir avec Yves Lévesque lundi.Ancien candidat à la mairie de Trois-Rivières à deux reprises, Jean-François Aubin n’envisage aucunement une troisième campagne électorale. Celui qui a obtenu 33,5 % des voix contre 56 % pour Jean Lamarche lors des dernières élections ferme définitivement la porte pour les prochaines élections.

L’ancien candidat à la mairie de Trois-Rivières, Jean-François Aubin.

© FRANÇOIS GERVAIS L’ancien candidat à la mairie de Trois-Rivières, Jean-François Aubin.
Sa récente sortie publique concernant la gestion de l’alerte d’urgence lors de l’incendie du groupe Somavrac pourrait laisser croire qu’il prépare un retour, Jean-François Aubin assure qu’il n’en est rien.«En 2021, je ne suis pas là. Je ne suis même pas en réflexion là-dessus», soutient-il.

«Je m’intéresse toujours à l’actualité et à la politique municipale, ça va toujours rester, et je ne me gêne pas pour dire des opinions quand j’ai à les dire. Mais ce n’est pas en vue d’une relance pour la mairie 2021.»

En ce qui concerne une candidature au conseil municipal, Jean-François Aubin n’exclut par cette possibilité aussi catégoriquement. Il précise toutefois ne pas avoir réfléchi à ce sujet.

Avec Le Nouvelliste par Gabriel Delisle

Congo: Le nouvel élu de la mairie de Brazzaville

mai 22, 2020

Dieudonné Batsimba

 

Il s’appelle Dieudonné Batsimba, de mère Mbochi et de père Lari, cet homme de 63 ans est réputé pour être un homme discret et travailleur, il fait partie des membres influents du comité central du Parti congolais du Travail. Agent de la mairie admis à la retraite, il sert de lien entre les jeunes et l’ancienne génération. C’est lui que le PCT a choisi pour diriger la maire de Brazzaville.
Les vieillards qui ont pris en otage le Congo n’ont toujours pas assumé leur échec et ne veulent pas céder la place aux jeunes qu’ils sont entrain d’infantiliser et transmettre leur incompétence.
Photo de BrazzaNews.

Au début des années 90, il fait ses débuts au sein des instances de la mairie, avant d’être nommé en 2012 directeur de cabinet du ministre de l’aménagement, de I ’équipement, du territoire et des grands travaux aux côtés de Jean-Jacques Bouya. Plusieurs fois Directeur de la gestion foncière urbaine, il est régulièrement sollicité pour son expérience et sa grande connaissance dans le domaine de l’urbanisme. Dénis Sassou Nguesso connaît bien l’homme, puisque Dieudonné Batsimba a été son chargé de mission et responsable du projet de cadastre national.

Au sein du Parti congolais du travail, Dieudonné Batsimba est perçu comme le candidat du consensus. Titulaire d’un 3ème cycle à l’institut de l’urbanisme de Paris (France) et détenteur d’un diplôme d’études approfondies en géographie urbaine, sa connaissance des dossiers sensibles à la mairie et à la Délégation générale des Grands Travaux, sa discrétion et sa réputation d’homme pragmatique ont fait de lui le choix par excellence du Président Dénis Sassou Nguesso.

à la suite de l’élection du maire de la ville de Brazzaville prévue ce vendredi 22 mai 2020. Le successeur de Christian Roger Okemba qui a été élu pour un mandat de deux ans est monsieur  Dieudonné Batsimba.
Photo de BrazzaNews.

Le dernier maire originaire du Pool fut l’éternel opposant Bernard Kolelas, devenu peu avant sa mort frère de Denis Sassou Nguesso.
Avec Sacer-infos par  Alexandre Meunier

Sénégal: qui est Soham El Wardini, première femme maire de Dakar ?

octobre 2, 2018

A 65 ans, l’ex-première ajointe de Khalifa Sall prend les rênes de la capitale sénégalaise. Elle s’inscrit dans les pas de son prédécesseur, incarcéré depuis mars 2017.

Soham El Wardini à la mairie de Dakar, en février 2018.
Soham El Wardini à la mairie de Dakar, en février 2018. Crédits : Sylvain Cherkaoui pour JA

Pour la première fois, une femme dirige Dakar. Soham El Wardini, 65 ans, n’est pas une inconnue dans la capitale sénégalaise. Depuis l’incarcération en mars 2017 du maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, celle qui était sa première adjointe depuis 2014 a d’abord assuré l’intérim, avant d’être confirmée dans ses fonctions, samedi 29 septembre. Elle a été élue par 64 voix contre 13 pour Moussa Sy et 11 pour Banda Diop, ses deux adversaires, membres eux aussi de la coalition Taxawu Dakar, fondée par Khalifa Sall et dissidente du Parti socialiste.

 

« Je suis fière d’être la première femme maire de la capitale du Sénégal », a-t-elle lancé à l’annonce des résultats, juste avant de réitérer son soutien à Khalifa Sall et d’affirmer qu’elle le considérait toujours comme le maire. « Les équipes vont rester inchangées. Nous allons terminer les projets commencés. L’essentiel, c’est de nous remettre au travail et de rester unis. Je vous assure que le combat continue », a-t-elle ajouté devant les « khalifistes » présents en nombre et ne cachant pas leur joie.

Visites à la prison de Rebeuss

Il ne reste que quatorze mois à Soham El Wardini avant les élections municipales de décembre 2019 pour valoriser le bilan du « maire martyr », comme l’appellent volontiers ses proches. Après avoir vu sa condamnation à cinq ans de prison ferme pour « escroquerie portant sur des fonds publics » confirmée en appel dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, Khalifa Sall avait été déchu de son mandat de maire par décret présidentiel le 31 août. Cette confirmation « le prive de la capacité juridique et de l’autorité morale nécessaires à l’exercice de ses fonctions », avait alors affirmé le ministre de la gouvernance territoriale, signataire du décret.

Depuis dix-neuf mois, Soham El Wardini gère donc les affaires de la mairie avec ses collaborateurs en se rendant chaque semaine à la prison de Rebeuss pour recevoir les consignes de Khalifa Sall. Elle n’aura désormais plus à le faire même si, comme elle le dit, cette fin de mandat s’inscrit dans une « continuité ». Et si elle conserve les mêmes équipes, cela ne l’empêchera pas de marquer de son empreinte cette dernière année.

L’élue souhaite consacrer ses quelques mois de mandat à un défi majeur : faire de la capitale une métropole propre et écologique. « Je ne veux plus que Dakar soit citée parmi les villes les plus sales au monde. Elle mérite tous les sacrifices », annonce-t-elle sans préciser encore de mesures concrètes.

« Elle gère les affaires avec beaucoup de loyauté, assure Mamadou Diouf, conseiller municipal de sa coalition. Elle est d’un commerce facile et a su entretenir de bonnes relations avec l’ensemble du conseil municipal, toutes obédiences confondues. C’est un personnage rassembleur, à l’écoute, qui n’hésite pas à consulter même les plus jeunes du conseil. »

Bouillie de mil

Née en 1953 à Latmingué, commune rurale de la région de Kaolack, d’un père d’origine libanaise et d’une mère sénégalaise, Soham El Wardini a grandi entre dix frères et sœurs. Après le décès de son père, commerçant dans l’arachide, la famille a déménagé dans la ville de Kaolack où la jeune fille est allée au lycée et a poursuivi des études supérieures d’anglais pour devenir enseignante.

C’est en 1999 qu’elle franchit le pas et entre en politique, rejoignant l’Alliance des forces de progrès (AFP) de Moustapha Niasse, ancien premier ministre socialiste, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale. Après avoir appartenu à son bureau politique, elle se détachera petit à petit du mouvement. Son éloignement fait suite à la scission, en 2012, du Parti socialiste entre les partisans d’une participation à la coalition de l’actuel président libéral Macky Sall et les dissidents, dont l’un des leaders n’est autre que Khalifa Sall. Elle rejoindra ce dernier dans sa mairie en tant qu’adjointe à la culture.

« C’est d’abord pour sa communauté qu’elle a choisi de faire de la politique », avance Antoine El Wardini, son frère, ex-colonel de l’armée sénégalaise. Une décision dans la droite ligne de son implication dans la société, explique-t-il : « Elle a toujours montré un engagement citoyen fort. On la sollicite partout, dans toutes les organisations, même religieuses. Depuis qu’elle est toute petite, c’est elle qui représente la famille. Et encore aujourd’hui nous la voyons comme une maman, patiente et éduquée. »

Miss Sénégal 1970, Soham El Wardini est la seule de sa famille à avoir nourri des ambitions politiques, tout en éduquant ses quatre enfants et en poursuivant des engagements sociaux. « Tous les vendredis matins chez elle, dans le quartier dakarois de Sicap Karack, elle sert encore la bouillie de mil au lait caillé à tout le quartier. Si elle est dans la politique aujourd’hui, c’est grâce au social », appuie encore son frère.

Cette fibre se teinte évidemment d’une pointe de féminisme, même si elle ne pousse pas ce combat aussi loin que sa jeune sœur Rose El Wardini. Gynécologue et présidente de l’ONG Medisol International, cette dernière a résumé l’élection de son aînée d’un définitif : « Aujourd’hui, les femmes doivent être sur le devant de la scène puisque les hommes ont échoué. » L’avenir dira si cet échec est provisoire ou de plus long terme. La candidature de Khalifa Sall à l’élection présidentielle de février 2019 se jouera en tout cas sur son recours en cassation. S’il est acquitté, sa campagne s’appuiera nécessairement sur son bilan de maire depuis 2009. Bilan aujourd’hui entre les mains de Soham El Wardini.

Lemonde.fr par Matteo Maillard (Dakar, correspondance)

Manuels Valls, un « combattant » à l’assaut de la mairie de Barcelone

septembre 24, 2018

Manuel Valls prononçant un discours à Barcelone, lors d’un rassemblement anti-indépendantiste le 18 mars 2018. / © AFP/Archives / Pau Barrena

L’ancien Premier ministre Manuel Valls, qui doit annoncer mardi sa candidature à la mairie de Barcelone, est un « combattant » et un passionné de politique, prêt à tenter à 56 ans l’aventure risquée d’une « nouvelle vie » en Espagne après avoir lourdement chuté en France.

Né dans la capitale catalane le 13 août 1962, ce fan du Barça a grandi à Paris et a été naturalisé français à vingt ans, perdant sa nationalité espagnole. Sa victoire aux municipales de mai 2019 n’a pour l’heure rien d’une évidence.

Ses amis saluent le panache d’une reconversion jamais vue. « C’est un choix de combattant. Manuel Valls prend son risque », commente l’ancien conseiller élyséen Aquilino Morelle, décrivant un « homme très courageux, très volontaire, très déterminé, très entier » et qui « vit par la politique ».

Ses opposants dénoncent une ultime trahison, celle des électeurs de l’Essonne qui l’ont élu d’un cheveu député en juin 2017, au moment où son avenir politique semble bouché en France.

« Voilà plus de quatorze mois que nous ne sommes plus représentés. A l’Assemblée, il est aux abonnés absent (…) Son slogan c’était +proche de vous+ mais Barcelone, c’est loin d’Evry! », tempête son adversaire Insoumise aux législatives, Farida Amrani.

Manuel Valls n’en a cure. « Vous direz ce que vous voudrez. Une seule chose compte pour moi, la manière dont je serai perçu à Barcelone », a-t-il confié à L’Express début septembre.

– Réformiste et républicain –

Lancé tout jeune en politique auprès de Michel Rocard, l’ancien maire d’Evry (2001-2012) a fait d’une forme de transgression sa signature à gauche.

En 2007, il voulait changer le nom du Parti socialiste. A Matignon, où il succède à Jean-Marc Ayrault de 2014 à 2016 après avoir été ministre de l’Intérieur, il fustige la « gauche passéiste », lance un « j’aime l’entreprise » devant le patronat ou approuve l’interdiction du « burkini » par des maires de droite.

« Il est à la fois réformiste voire social-libéral sur le plan économique (…) et républicain, attaché à la laïcité et une expression rigoureuse du pouvoir régalien », résume le politologue Laurent Bouvet.

Son regard dur, ses réparties sèches, sa moue fréquente lui confèrent l’image d’un homme autoritaire. En période d’attentats, son autorité et sa stature rassurent aussi.

Défenseur de la déchéance de nationalité et de la loi Travail, théoricien des « gauches irréconciliables » et d’un rapprochement des « progressistes » de gauche et de droite, Manuel Valls laisse un souvenir amer au Parti socialiste.

« Avoir confié la responsabilité du gouvernement à Manuel Valls c’était une grave erreur (…) Ce garçon n’a pas de corpus idéologique, ou très peu », l’a fusillé la semaine dernière sur RMC l’ancien ministre du Travail François Rebsamen.

Candidat malheureux à la primaire PS de 2017, M. Valls a fait le choix de ne pas parrainer le vainqueur Benoît Hamon, et d’apporter son soutien à Emmanuel Macron, ce qui lui a aliéné une grande partie de ses soutiens.

« Valls n’a plus d’amis. Il a tellement déçu et trahi tout le monde, il n’a même pas aidé ses fidèles à trouver un job… », confie une ancienne proche.

– « Triple culture » –

À l’Assemblée, M. Valls siégeait depuis juin 2017 comme député apparenté dans les rangs de La République en marche, ne dissimulant pas son envie de « gouverner » à nouveau un jour. Mais sa défense parfois virulente d’une laïcité de combat était en décalage avec la vision du président de la République, qui s’est inquiété en décembre d’une « radicalisation de la laïcité ».

Fils du peintre catalan Xavier Valls et d’une mère suisse italienne, Manuel Valls confiait en 2015 au Parisien avoir jusqu’à 16 ans vécu « pleinement cette triple culture espagnole -et catalane-, italienne et française », parlant catalan chez ses parents. Il avait aussi fait de son « amour de la France » et de son patriotisme une marque de fabrique.

Père de quatre enfants, nés d’un premier mariage, il s’est remarié en 2010 avec la violoniste Anne Gravoin, dont il s’est séparé en avril.

La presse espagnole s’est fait l’écho ces dernières semaines d’une relation amoureuse présumée entre l’ancien Premier ministre et Susana Gallardo, riche héritière d’un laboratoire pharmaceutique, et comme lui anti-indépendantiste convaincue.

Romandie.com avec(©AFP / (24 septembre 2018 15h13)

RDC: la mairie de Kinshasa interdit un meeting

septembre 1, 2017

Les autorités de Kinshasa ont interdit un meeting de l’opposition programmé pour ce dimanche dans la capitale congolaise, estimant que ce rassemblement pouvait déboucher à des violences meurtrières, une décision qualifiée vendredi d' »antidémocratique » par les organisateurs. « Je suis au regret de ne pouvoir prendre acte de l’organisation de votre meeting », écrit André Kimbuta, gouverneur de la ville-province de Kinshasa, aux responsables du Rassemblement de l’opposition dans une lettre datée du 31 août, que l’AFP a pu consulter.

L’opposition avait prévu d’organiser cette réunion publique dans l’espace compris entre le Parlement et le plus grand stade de la capitale afin d’exiger que la présidentielle ait lieu d’ici à la fin de l’année et le départ du pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat a expiré le 20 décembre 2016. Ce site « ne remplit pas (la) condition » imposée par la ville qui exige que des réunions politiques se déroulent « dans des endroits fermés », note M. Kimbuta : « J’ai tout lieu de craindre que votre prestation en ces lieux puisse passer pour une provocation ».

Selon le gouverneur Kimbuta, la dissidence du Rassemblement conduite par l’actuel Premier ministre Bruno Tshibala avait également informé les autorités urbaines de son intention d’organiser une réunion publique le même jour « à la même heure, au même endroit » « Cette décision est antidémocratique. Nous la rejetons », a réagi auprès de l’AFP Martin Fayulu, un des dirigeants du Rassemblent, sans préciser si son camp braverait l’interdiction ou non.

M. Tshibala a été désigné au poste du Premier ministre en vertu de l’application controversée de l’accord pouvoir-opposition du 31 décembre 2016. Ce compromis prévoit un scrutin avant fin 2017 pour le départ et la succession du président Kabila, qui ne peut plus se représenter. M. Kimbuta rappelle par ailleurs que depuis septembre 2016 les manifestations publiques ont été interdites après des violences meurtrières qui avaient éclaté dans la capitale au cours d’une manifestation de l’opposition pour exiger que M. Kabila quitte ses fonctions au terme de son mandat. Une quarantaine de personnes avaient alors été tuées, selon l’ONU.

Depuis, toutes les manifestations contre le pouvoir à Kinshasa sont interdites ou réprimées.