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Le maïs, une plante tropicale devenue indispensable à l’élevage, mais inadaptée aux sécheresses

août 11, 2022
Le mais, une plante tropicale devenue indispensable a l'elevage, mais inadaptee aux secheresses
Le maïs, une plante tropicale devenue indispensable à l’élevage, mais inadaptée aux sécheresses© AFP/Archives/GAIZKA IROZ

Le maïs, originaire du Mexique, a conquis la France dans les années 1970 et est devenu indispensable pour nourrir le bétail.

Mais cette plante gourmande en eau pendant l’été est de moins en moins adaptée alors que le changement climatique va aggraver les sécheresses en France.

La France est devenue le premier exportateur européen de maïs, qui occupe autour de 10 % de sa surface agricole utile.

Avant tout destiné à l’alimentation animale – maïs grain pour les volailles, les ovins et les porcs; maïs fourrage pour les bovins- il s’est imposé dans des régions comme la plaine d’Alsace ou les Landes.

Cultivé à partir du 17e siècle en France, le maïs a « d’abord été confiné dans le Sud-Ouest, la région la plus chaude de France et la plus humide », des conditions qui lui sont favorables, raconte à l’AFP Christian Huyghe, directeur scientifique Agriculture de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae).

C’est grâce au travaux d’hybridation « à la fin des années 1940 », que la plante tropicale a pu gagner « des climats un peu plus frais », poursuit-il.

A partir de la fin des années 1960, les superficies récoltées explosent, selon des données de la l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Aujourd’hui la culture du maïs représente près de 3 millions d’hectares, sur les 28 millions d’hectares de surface agricole du pays.

Jusque dans les années 1970, les vaches étaient nourries l’été au pâturage et l’hiver au foin, à la paille ou à l’ensilage d’herbe (pour conserver l’herbe humide), rappelle le scientifique, ingénieur agronome.

La révolution de l’élevage

« Et le maïs est arrivé, avec des machines adaptées, des ensileuses (qui) permettent de faire des gros volumes de stocks qui se conservent facilement, se font très rapidement et en une seule récolte » contre plusieurs pour l’herbe, poursuit-il.

Cette « révolution totale » a permis d’énormément simplifier la vie de l’éleveur.

La maïs est toutefois faible en protéines et il a fallu importer des tourteaux de soja pour compléter l’alimentation donnée aux animaux, explique Christian Huyghe.

Mais en période de sécheresse estivale, qui seront amenées à s’intensifier avec le réchauffement climatique, « une variété emblématique, le maïs, pose question », soulève Agnès Ducharne, chercheuse au CNRS.

« Pour finir sa croissance et faire de la production agricole valorisable, il a besoin d’eau en juillet et en août, les mois où il y en a moins en France », souligne-t-elle.

Cela pose la question de « réduire la part du maïs dans l’agriculture française pour des cultures plus adaptées à la sécheresse estivale », poursuit Agnès Ducharne, spécialiste du cycle de l’eau et des impacts du changement climatique.

Le problème avec la culture du maïs, c’est qu’elle demande de l’eau à un moment où les sources ne débordent pas.

Pour qu’elle puisse avoir un bon rendement, son irrigation est nécessaire mais « quel système de production permet d’être le plus résilient ? Et est-ce que le maïs a une place là-dedans ? » interroge Christian Huyghe.

Pour lui, « le maïs va faire partie de la panoplie », mais « sa part va plutôt être amenée à se réduire » à l’avenir, ce qui va obliger le marché de l’alimentation animale à se réorganiser.

« Pour être résilient, un système doit être diversifié », insiste-t-il.

« Une trajectoire d’investissement qui conduirait à maximiser les cultures en maïs » en assurant leur arrosage avec de grandes réserves d’eau « fragiliserait le système », met-il en garde.

De manière plus large, la production de viande, via l’élevage intensif, a plus d’impacts environnementaux que celle d’autres produits alimentaires, selon des études scientifiques.

Des ONG prônent donc de réduire la consommation de viande et de privilégier l’élevage du bétail nourri à l’herbe.

Par Le Point avec AFP

Le maïs à maturité

mai 20, 2018

 

Entre les cuisses ouvertes des nuages

Glissent des rayons qui font ravage

Sur les clitoris pointus des fines tiges

 

A califourchon sur le dos de leurs épis

Les maïs prennent du volume en grains

Attendant l’heure de la cueillette du matin

 

Empruntant à maturité la corbeille du cultivateur

Dans leur robe verte ils prennent la route du vendeur

Pour terminer leur existence dans la bouche du consommateur.

 

Bernard NKOUNKOU

Les maïs aux pieds bronzés

juillet 21, 2011

Debout dans de vastes étendues
Comme de jeunes muscles tendus
Exposés et brûlés au feu du soleil
Ils sont la proie de la furie du ciel

Pauvres maïs de verts paturages
Laminés sous le soleil sauvage
Qui fouette sans pitié la terre
Jusqu’aux entrailles du ventre

L’effort humain est vite calciné
Par la nature ivre et déchaînée
Où la pluie est reine des champs
Pour reverdir l’âme du présent.

Bernard NKOUNKOU