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Visite du pape en RDC : le souverain pontife invité à la prison centrale de Makala

janvier 30, 2023

S’appuyant sur la demande des prisonniers et détenus de confession religieuse catholique, la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) a appelé le pape François à visiter la prison centrale de Makala en vue de se rendre compte des conditions carcérales dans cette institution.

Le pape François/DR

« La FBCP informe l’opinion tant nationale qu’internationale que lors d’une de ses visites de monitoring des droits de l’homme à la prison centrale de Makala en date du 28 janvier 2023, les prisonniers et détenus préventifs chrétiens catholiques ont invité le pape François à la prison centrale de Makala pour aller constater leur ras-le-bol. », a fait savoir cette organisation dans un communiqué du 30 janvier.

Cette demande des pensionnaires de la principale maison carcérale de Kinshasa est motivée par la surpopulation constatée, la malnutrition, le manque de médicaments ainsi que les conditions de détention infra-inhumaines, les décès quotidiens, les conditions sanitaires déplorables et la lenteur des procédures judiciaires, etc.

La FBCP rappelle, en effet, que cette prison était construite par les colons belges avec une capacité de 1 500 places. Aujourd’hui, fait-elle savoir, elle héberge plus de 11 500 pensionnaires dont 2 750 seulement sont condamnés.

Elle indique que le 28 janvier vers 14 h, son équipe de monitoring a vu arriver plus de cent détenus, pieds nus, avec comme seul habit des culottes. « Ceci viole les articles 12 et  16 de la Constitution congolaise du 18 février 2006. Et, nous dénonçons les mauvaises conditions dans lesquelles les détenus sont transférés des parquets et cachots vers les prisons. C’est vraiment très inhumain », a-t-elle souligné.

La FBCP a souligné, par ailleurs, avoir été informée que malgré la grâce présidentielle accordée, certains bénéficiaires ne sont pas encore libérés. Elle demande au cardinal Ambongo  de transmettre cette demande des fidèles catholiques de la prison centrale de Makala au pape François. Elle attend aussi  que les autorités envisagent des sanction très sévères contre certains magistrats indisciplinés qui sont à la base de la surpopulation carcérale pour éviter le pire qui pointe à l’horizon ; l’accélération des procédures judiciaires ; l’amélioration des conditions des prisonniers et détenus préventifs dans tout le pays; l’exécution sans tarder de la mesure de grâce présidentielle.

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

Congo-Prison centrale de Makala : une fausse information sur la tentative d’assassinat de François Beya

mai 17, 2022

La Fondation Bill Clinton pour la paix (FBCP) a dépêché, le 16 mai, une équipe à la prison centrale de Makala pour son monitoring sur les conditions carcérales. La mission lui a permis d’émettre un communiqué dans lequel elle a abordé plusieurs sujets en rapport avec ce centre pénitentiaire. Après vérification, l’information sur le prétendu commando visant à assassiner François Beya s’est avérée fausse.

Dans son communiqué de presse, la FBCP a abordé, en plus de la surpopulation carcérale et ses corollaires, l’affaire du prétendu commando introduit à la prison de Makala et dont l’objectif serait d’assassiner l’ancien conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de sécurité, François Beya, ainsi que l’ordonnance de la grâce présidentielle dont la mise en application continue de se faire attendre.

 Cette organisation, qui rappelle que les fouilles sont fréquentes dans les prisons de la République démocratique du Congo (RDC) afin de récupérer les appareils téléphoniques et autres objets suspects, a également fait savoir que cette procédure n’était pas l’œuvre de l’Agence nationale de renseignement mais plutôt celle de la sécurité militaire, la Détection militaire des activités anti-patrie (Démiap). « C’était là la raison de la descente d’un colonel de la Démiap et de ses deux agents à la prison centrale de Makala pour effectuer ces fouilles au cours desquelles ils ont récupéré des appareils de communication et autres équipements, sans compter de la monnaie étrangère », a souligné la FBCP, indiquant qu’après l’analyse des messages de tous les appareils téléphoniques saisis, certains ont été restitués.

Un tête-à-tête entre François Beya et le colonel de la Démiap

Selon la FBCP, le colonel de la Démiap en a profité pour aller saluer l’ancien chef des services de sécurité, François Beya. « Ils se sont rencontrés et se sont parlé dans sa cellule au pavillon 1 chambre 5, les gardes du corps du colonel portant leurs cagoules, comme de coutume, à chaque descente de fouilles afin de ne pas être identifiés, pour leur sécurité personnelle », a souligné cette association. Elle a insisté pour dire que l’ex-conseiller spécial n’était nullement ciblé.

Regrettant la surpopulation carcérale, la FBCP indique que cela est à la base de plusieurs maladies infectieuses et des morts enregistrés dans ces institutions, soulignant que cela est également accentué par le manque de soins appropriés. Elle pointe un doigt accusateur vers le Parquet général de la République (PGR) dont la lenteur administrative et judiciaire est décriée. Elle fait, en outre, savoir que le dossier de la grâce présidentielle accordée par le chef de l’État à certains prisonniers est bloqué depuis sa promulgation, le 30 décembre 2021, au niveau du PGR étant donné que l’administration de la prison centrale de Makala a déjà transmis la liste des bénéficiaires à cette instance.

La Haute cour militaire appelée à bien remplir sa mission

Par ailleurs, la FBCP salue le verdict du procès du double assassinat des deux défenseurs des droits de l’homme, Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, prononcé le 11 mai . « Cet exploit que nous saluons, en passant, est un pas en avant de la Justice militaire », a-t-elle souligné, se disant surprise de constater que le général Zelwa Katanga alias Djadjidja, cité dans cette affaire, demeure jusqu’à présent prévenu au pavillon 1, chambre 5 de la prison centrale de Makala. « Nous sommes étonnés de voir la renommée Haute cour militaire (HCM) oublier un gros poisson de cette envergure. Que cache le mutisme de la HCM à ce sujet, au moment où le colonel Daniel Mukalayi est obligé de purger sa peine de quinze ans, mais ce n’est pas le cas pour Djadjidja. Deux poids deux mesures donc ! », fait savoir cette association. Elle attend du Conseil supérieur de la magistrature de bien remplir son rôle tel que stipulé par la Constitution. 

La FBCP invite le chef de l’État congolais, Félix-Antoine Tshisekedi Tshislombo, à prendre des mesures très sévères contre tous les magistrats indisciplinés et véreux sans exception aucune. « Nous souhaitons qu’il prenne les mesures semblables à celles prises par le feu président Laurent-Désiré Kabila à son époque à ce sujet, pour remettre de l’ordre dans la magistrature, pilier de l’État de droit », a indiqué la FBCP. Et d’exhorter la ministre de la Justice à faire appel dans l’immédiat au chef de l’État pour l’application sans délai des mises en liberté provisoire avant le 30 juin, le jour où il signera une autre ordonnance de grâce présidentielle et celle des libertés conditionnelles.

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

RDC-Kinshasa/Prison centrale de Makala : la FBCP déplore des morts en cascade

octobre 20, 2020

L’ONG accuse les autorités pénitentiaires de ne rien faire pour éviter cette situation catastrophique.

Dans son communiqué du 20 octobre, la Fondation Bill-Clinton pour la paix (FBCP) indique que la prison centrale de Makala serait devenue un mouroir. Cette ONG de défense des droits de l’homme établie en RDC affirme avoir dénombré, dans son monitoring sur la situation des détenus dans les prisons et maisons carcérales de la RDC, huit décès parmi les prisonniers et détenus préventifs, en moins d’une semaine, au sein de la prison centrale de Makala. «  Après les cinq cas de décès dénoncés il y a trois jours, aujourd’hui encore trois détenus ont succombé a la prison centrale de Makala, qui est devenue un mouroir pour les détenus », a expliqué cette organisation.

Indiquant que deux de ces décès ont été enregistrés dans le pavillon 5, la FBCP annonce que deux autres détenus de ce même pavillon sont entre la vie et la mort. « Ils ont été évacués à l’hôpital sanatorium », a fait savoir l’ONG. Pour la FBCP, les causes de ces décès sont notamment la promiscuité dans laquelle les détenus vivent ces derniers temps ainsi que le manque de nourriture et des soins médicaux. « La prison n’ayant pas des moyens pour la prise en charge des détenus, et les priver en même temps des visites familiales, nous concluons que les autorités pénitentiaires ont une volonté délibérée de tuer les détenus à petit feu », a alerté cette association. Et de noter que l’une des victimes aurait même été en dépassement de sa peine, tout simplement parce que le greffier lui exigeait une somme pour procéder à sa libération.

Les droits de se faire soigner en dehors de la prison

Dans un communiqué précédent, la FBCP a fait savoir qu’après le directeur du cabinet du chef de l’Etat congolais, Vital Kamerhe, qui est hospitalisé au centre Nganda, l’homme d’affaires libanais Jammal Samith venait également d’être évacué, le 19 octobre, à l’hôpital de Kintambo. L’ONG dit estimer que chaque prisonnier ou détenu préventif a le droit de se faire soigner en dehors de sa cellule, selon la recommandation médicale d’un médecin. L’association émet le souhait que cette faveur soit accordée à tous les prisonniers et détenus préventifs sans distinction aucune.

La FBCP, qui fait savoir qu’il y a longtemps que l’ex-ministre provincial chargé de l’Intérieur de Kinshasa, Dolly Makambo, est en dehors de la prison pour raison de santé, regrette que certaines personnes ne bénéficient pas de cette faveur. « Malheureusement, ce n’est pas la cas : alors que nous avons plusieurs cas des malades qui sont encore en prison sans moyens de quitter leurs cellules pour se faire soigner », a souligné la FBCP. Et de faire remarquer que les prisonniers  de l’ancien  régime ne supportent pas d’être détenus en prison. Pourtant ils étaient à la base de la surpopulation des prisons.

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza

RDC: première nuit de Vital Kamerhe dans la prison de Makala à Kinshasa

avril 8, 2020

RDC 🇨🇩 : Première nuit de Vital Kamerhe à la maison d’arrêt de Makala dans un dortoir de 20 prisonniers.

Photo de BrazzaNews.
Photo de BrazzaNews.
Photo de BrazzaNews.

Vital Kamerhe en prison à Makala

 

Avec Brazzanews

RDC: Vital Kamerhe en détention provisoire après plus de 6 heures d’audition

avril 8, 2020

« Vital Kamerhe (ici le 11 novembre 2018 à Genève) a été placé en détention provisoire à la prison de Makala. ». Fabrice COFFRINI/AFP

Vital Kamerhe, le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi a été placé sous mandat d’arrêt provisoire ce mercredi 8 avril dans la soirée, et transféré à la prison de Makala. Il était entendu sur la gestion des fonds alloués au programme d’urgence du président congolais.

Costume bleu, cravate de même couleur, cache-nez, Vital Kamerhe a répondu à l’invitation avec le statut de « renseignant ». À 13h, il franchit la grille du parquet avec deux de ses avocats après être sorti d’une foule compacte de ses partisans. Pendant six heures, le chef du cabinet présidentiel a été entendu sur son rôle dans la gestion et l’exécution du programme dit « des 100 jours » lancé par le président Félix Tshisekedi en mars 2019, à peine deux mois après son investiture.

Des ONG, mais aussi la société civile dénoncent des attributions de marchés publics de gré à gré par la présidence. Certaines organisations comme l’ODEP ou le Collectif AMKA, soupçonnent même des détournements de fonds. Si Vital Kamerhe a été auditionné, c’est parce qu’il est « non seulement l’ordonnateur des dépenses de la présidence, mais aussi, parce que jusqu’en septembre 2019, c’est lui qui contrôlait d’une main de fer les finances de ce programme », explique-t- on du côté du parquet, tout comme dans les rangs du camp de son allié, Félix Tshisekedi.

« Tout au long de l’audition, il n’a pas fourni des preuves suffisantes et n’a pas convaincu les auditeurs », a déclaré à RFI une source judiciaire. Elle reconnait toutefois que le chef de fil de l’Union pour la nation congolaise (UNC) s’est présenté avec un « dossier épais ». Quelques minutes avant 19h, heure locale, Il a été conduit par la police en prison, certains de ses proches tout comme les cadres de son parti, escortant le cortège.

Inquiétudes au sein de l’UNC

En attendant la conclusion des enquêtes, l’inquiétude a gagné les rangs de son parti l’UNC qui dénonce depuis plusieurs jours une campagne de diabolisation et d’« acharnement » contre son leader, censé être le dauphin de Félix Tshisekedi pour la présidentielle de 2023, selon un accord entre le camp de Tshisekedi et celui de Kamerhe, en novembre 2018 à Nairobi avant la présidentielle du 30 décembre 2018.

La présence de Kamerhe au parquet, ce mercredi, a donné lieu à des rassemblements de plusieurs centaines de partisans, cadres du parti, députés, mais aussi nombre de membres des cabinets ministériels, sous l’œil de la police. Celle-ci n’est intervenue qu’environ quatre heures après le début des auditions, pour disperser les attroupements à coup de gaz lacrymogènes. Les autorités avaient interdit tout attroupement de plus de 20 personnes en cette période de pandémie de coronavirus. Le pays a deja enregistré 20 morts sur 183 cas confirmés.

Les ONG saluent un « tournant »

Pour Me George Kapiamba, le président de l’Association d’accès à la justice, la procédure judiciaire en cours marque un tournant dans la lutte contre l’impunité. « L’ACAJ salue la qualité appréciable du travail abattu ces jours par le parquet général près la cour d’appel de Kinshasa. Nous allons continuer à apporter notre soutien à notre justice qui est en train d’écrire une nouvelle page aujourd’hui dans le cadre de la lutte contre l’impunité, principalement des crimes économiques. »

Quant au fait que Vital Kamerhe ait été placé en détention et non remis en liberté, l’analyse de Me George Kapiamba est que « le procureur craint peut-être qu’en le laissant en liberté, il puisse utiliser sa position officielle pour influencer certains témoins à charge ou compromettre la suite de l’instruction. »

RFI avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa

RDC: libération de 200 personnes en détention irrégulière

octobre 19, 2019

 

Plus de deux cents personnes en détention irrégulière ont été relâchées samedi à Kinshasa par les autorités de la République démocratique du Congo, a annoncé Emmanuel Cole, un défenseur des droits des prisonniers.

«237 personnes qui étaient en détention préventive et irrégulière ont été libérées» par les autorités, a-t-il dit à l’AFP. Tous ont quitté la prison après une cérémonie conduite par le ministre de la Justice, Célestin Tunda Ya Kasende.

Cette libération entre dans le cadre d’un «processus de désengorgement» des prisons, a indiqué le ministre, cité par le site d’information 7sur7. «Nous allons étendre cette libération à d’autres milieux carcéraux du pays».

«Ce n’est pas normal que les citoyens se retrouvent dans des situations de privation de liberté parce que les autorités judiciaires n’ont pas bien fait leur travail», a réagi M. Cole. «La majorité des personnes libérées étaient en prison depuis plusieurs mois et la détention de certains remonte à 2013. Détenus arbitrairement, on leur demande aujourd’hui de remercier les autorités. C’est incroyable».

Construite à l’époque coloniale, avec une capacité d’accueil de 1.500 personnes, la prison de Makala à Kinshasa compte aujourd’hui plus de 8.000 détenus, dont 850 condamnés.

Par Le Figaro.fr avec AFP

RD Congo : comment Ne Muanda Nsemi s’est évadé de la prison de Makala

mai 23, 2017

Après l’attaque de la prison de Makala, à Kinshasa en RDC, le 17 mai 2017. © John Bompengo/AP/SIPA

Retour sur l’évasion massive qui a secoué la prison centrale de Makala, le 17 mai dernier, en RD Congo. Le prisonnier de marque Zacharie Badiengila, chef de la secte politico-mystique Bundu dia Kongo, reste toujours introuvable.

À cette heure, Zacharie Badiengila, alias Ne Muanda Nsemi, reste introuvable. À l’issue d’un assaut lancé par ses adeptes contre la prison centrale de Makala, où il était détenu depuis mars, ce député national, chef de la secte politico-mystique Bundu dia Kongo, a pu s’évader le 17 mai à l’aube. Selon une source du centre pénitentiaire de Kinshasa, l’opération débute vers 3 h 40 lorsqu’un groupe composé d’hommes et de femmes, rubans rouges sur la tête et autour des bras, pour certains armés de kalachnikovs, parvient à entrer dans la maison d’arrêt après avoir maîtrisé les gardiens. Une fois à l’intérieur, ils tuent « à la machette » deux geôliers, entre le bâtiment administratif de la prison et le pavillon 9, où sont détenues des femmes. Celles-ci sont sommées de quitter leurs cellules.

 

L’ampleur de l’incendie a ralenti l’intervention des forces de l’ordre, qui ont surestimé la puissance de l’ennemi

Même ordre intimé aux « pensionnaires » du pavillon 10, qui héberge des militaires poursuivis ou condamnés. Puis les assaillants incendient un véhicule et le bureau du directeur de la prison. « L’ampleur de l’incendie a ralenti l’intervention des forces de l’ordre, qui ont surestimé la puissance de l’ennemi », croit savoir notre source.

Des morts

Mais toujours pas de Ne Muanda Nsemi. Le commando poursuit sa recherche. Vers 5 heures, il atteint le pavillon 1, où sont incarcérées des « personnalités ». La voie est enfin libre, mais le gourou hésite à suivre ses ouailles. Celles-ci lui assurent alors qu’elles ont amené des grigris pour le protéger contre les balles. Lorsque Ne Muanda Nsemi se décide à partir avec ses hommes, un premier renfort de l’armée est déjà sur place. Un dernier accrochage a lieu à la sortie de la prison. « Il y a eu des morts », reconnaît-on au ministère de la Justice, sans avancer de chiffre.

Jeuneafrique.com

En RDC, des centaines de détenus de Makala « se font la malle » le jour de la Fête de la libération

mai 18, 2017

Entre 600 et 4 600 prisonniers se seraient évadés après l’assaut par des complices du plus gros pénitencier de Kinshasa, faisant plusieurs dizaines de victimes.

Véhicules calcinés devant la prison de Makala, à Kinshasa, après l’attaque qui a permis à plusieurs milliers de détenus de s’évader dans la nuit du 16 au 17 mai 2017. Crédits : Robert Carrubba/REUTERS
A Selembao, commune de Kinshasa, un minibus plein à craquer laisse entendre un chant joyeux : « La prison est toute trouée ! » Des jeunes debout sur le toit narguent les policiers postés à tous les coins de rue. Plus loin sur cette route grignotée par le sable et les déchets, des militaires placides tiennent un barrage fait d’une guérite reliée par une corde à une table renversée. Ils défendent l’entrée du plus grand pénitencier de Kinshasa, la prison dite de Makala, qui vient de se vider d’une partie de ses 8 000 détenus. Derrière eux, une étendue de véhicules calcinés. Impossible d’aller plus loin.

« Il y a déjà eu des évasions, mais on n’a jamais vu ça », raconte Vincent, un habitant de Selembao, « sans travail, comme tout le monde ». Toute la nuit du mardi 16 mai au mercredi 17 mai, sa famille est restée éveillée à l’écoute des tirs. D’autres habitants ont vu des camions, des cadavres, des habits de détenus éparpillés dans la rue. D’après le gouvernement, un groupe armé a attaqué la prison vers trois heures du matin, libérant une cinquantaine de personnes et tuant un policier. Cinq attaquants auraient été tués. La Fondation Bill Clinton pour la paix, active dans la prison, a quant à elle recensé 600 évadés et une cinquantaine de victimes.

« On a entendu comme des coups de massue à la porte, raconte un prisonnier, joint par téléphone. Lorsque nous sommes sortis, nous avons vu beaucoup de policiers morts, certains calcinés ou ligotés. » Cet homme condamné à sept ans de prison pour escroquerie dit être tombé nez à nez avec une trentaine d’hommes et de femmes, armés de fusils et de machettes. « Le Congo est à tout le monde, sortez », lui a dit une attaquante.

Surpopulation et autogestion

Ville dans la ville, cette prison surpeuplée, initialement construite pour accueillir 1 500 détenus est officiellement gérée par le ministère de la justice, mais fonctionne selon ses propres lois. Organisée en onze pavillons, du plus insalubre au « VIP », Makala est gérée par les prisonniers eux-mêmes suivant une hiérarchie qui autorise tous les trafics et toutes les violences. « Makala fonctionne comme le Congo : il faut de l’argent et des contacts pour s’en tirer », explique un ancien détenu, libéré en 2016.

Les chiffres de l’intérieur sont donc différents. Joint par téléphone, un responsable « informel » évoque au moins cinq pavillons ouverts et seulement 3 366 détenus présents à l’heure actuelle. Depuis l’attaque, 168 évadés ont été arrêtés et réincarcérés. Plus de la moitié des prisonniers seraient donc en liberté, sans qu’on connaisse leur identité précise.

Parmi eux figure en tout cas Zacharie Dabiengila, alias Ne Mwanda Nsemi. Ce député de la province du Congo-Central (à l’ouest de Kinshasa), chef de la secte Bundu-dia-Kongo, qui appelle restaurer l’ancien royaume Kongo, avait été condamné pour « outrage au chef de l’Etat » et « incitation à la haine ». Arrêté en mars, il appelait à l’insurrection contre Joseph Kabila, dont le dernier mandat s’est officiellement terminé le 19 décembre 2016. On ne sait pas encore ce qu’il en est pour d’autres détenus « célèbres » de Makala, tels les condamnés pour l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, ancien président et père de Joseph Kabila.

L’attaque de la prison n’a certainement pas eu lieu par hasard mercredi 17 mai, vingt ans jour pour jour après l’entrée des rebelles de Laurent-Désiré Kabila dans Kinshasa. Ce jour férié devait célébrer la Fête de libération. Les festivités prévues n’ont pas eu lieu. Le 17 mai laissera désormais un autre souvenir à Selembao. Etrange coïncidence de l’histoire : en 1997, les rebelles avaient profité de leur victoire pour ouvrir les portes de la prison Makala.

 

RDC : Ne Muanda Nsemi, le chef de la secte Bundu Dia Kongo, s’évade de la prison de Makala

mai 17, 2017

Des patrouilles de police à Kinshasa, le 19 décembre 2016. © John Bompengo/AP/SIPA

Dans la nuit, une attaque contre la prison de Makala, la plus grande de Kinshasa, a permis l’évasion de Ne Muanda Nsemi, le chef de la secte politico-religieuse Bundu Dia Kongo (BDK) et de dizaines d’autres prisonniers, selon le ministre de la Justice congolais, Alexis Thambwe Mwamba.

La prison de Makala, à Selembao, au sud de Kinshasa, a été attaquée dans la nuit du 16 au 17 mai. L’information a été confirmée ce matin sur les ondes de la radio Top Congo par le ministre de la Justice.

Selon Alexis Thambwe Mwamba, les partisans de Ne Muanda Nsemi, le leader de la secte Bundu Dia Kongo (BDK), seraient à l’origine de cette attaque qui a permis de faire évader leur chef, ainsi que des dizaines d’autres détenus parmi ses soutiens.

Pour le moment, la situation est sous contrôle, les forces de police sont à l’intérieur.

« Des miliciens de Ne Muanda Nsemi ont attaqué avec des armes de guerre la prison [de Makala] cette nuit, a plus précisément déclaré le ministre. J’attends les précisions quant à l’heure. Ils ont réussi à faire évader Ne Muanda Nsemi et plusieurs dizaines de prisonniers parmi lesquels plusieurs de ses adeptes. Pour le moment, la situation est sous contrôle, les forces de police sont à l’intérieur. »

 

Photo de BrazzaNews.
Ne Muanda Nsemi

Toujours d’après le ministre, les auteurs de l’attaque auraient grièvement blessé le chef des opérations de la police à l’intérieur de la prison, lequel a pu être évacué. Ils auraient également incendié le bureau du directeur et son véhicule.

Un recensement des prisonniers en cours

Dans la foulée de l’évasion, l’alerte a été lancée avec le signalement des prisonniers évadés. Un recensement est en cours pour identifier les fugitifs mais selon le ministre de la Justice congolais, «à première vue, les prisonniers emblématiques, à l’exception de Ne Muanda Nsemi, sont toujours dans le centre pénitentiaire. »

Plus grande prison de Kinshasa avec un effectif estimé à près de 7 000 personnes en 2015, Makala abritait jusqu’ici le député Ne Muanda Nsemi, dont la secte politico-religieuse BDK avait appelé à l’insurrection en République démocratique du Congo contre le président Joseph Kabila.

Début mars dernier, le député s’était rendu à la police avec son épouse après des accrochages avec les forces de l’ordre aux abords de son domicile.

Jeuneafrique.com par

RDC: Koffi Olomidé a eu peur de sa vie le mardi noir lors de son arrestation

juillet 27, 2016

 

« J’ai eu la peur de ma vie », ce sont les mots de Koffi Olomidé, joint le mardi matin par téléphone, juste avant qu’il ne soit entendu par la police. Le chanteur explique qu’une soixantaine de policiers sont venus l’appréhender à son domicile de Mont-Fleury dans le quartier huppé de Ma Campagne à Kinshasa. Il était alors six heures du matin.

« Ils ont escaladé les murs de ma maison. Ma famille est terrorisée et on me traite comme un criminel », raconte le chanteur. Koffi Olomidé devrait être présenté au procureur d’un moment à l’autre. Il se trouve actuellement dans les locaux de l’unité de protection rapprochée des autorités, selon son avocat. Son avocat qui dit n’avoir pas eu accès à son client.

Selon l’AFP, le député de la majorité présidentielle Zacharie Bababaswe avait déposé une plainte contre l’artiste au sujet de l’affaire du coup de pied de Nairobi. Une affaire qui a valu à la star d’être expulsée du Kenya samedi et d’être accueillie par des sifflets lors de son arrivée à l’aéroport de Kinshasa, si l’on en croit une autre vidéo amateur qui circule sur les réseaux sociaux.

L’artiste avait présenté publiquement ses excuses à la télévision nationale ainsi que sur l’antenne de RFI lundi soir. Mais cela n’a manifestement pas suffi.

Le chanteur Koffi Olomidé présente ses excuses après la diffusion d’une vidéo

C’est ce qu’on appelle un « buzz » ou plutôt un « bad-buzz » sur Internet. La super-star congolaise Koffi Olomidé a été mise en cause ce week-end dans une vidéo devenue virale. Sur ces images, on voit le chanteur se diriger vers deux de ses danseuses et lancer un violent coup de pied en direction de celle de gauche.

La vidéo a déclenché d’innombrables condamnations et le lendemain, Koffi Olomidé a été expulsé du Kenya, où il devait se produire le soir même. On apprend a aussi appris qu’en Zambie un concert du chanteur prévu cette semaine est également annulé. Face à la mobilisation notamment des femmes sur les réseaux sociaux, Koffi Olomidé a présenté publiquement ses excuses et expliqué sa version des faits.

Dans un premier temps, la version du chanteur a été : « Je n’ai frappé personne ». Il l’a dit dans la presse à plusieurs reprises. Il affirmait alors qu’une ancienne membre de son groupe, qui ne ferait plus partie de Quartier latin, est venue provoquer ses deux danseuses Pamela et Cindy. « J’ai voulu les protéger ».

A la télévision kényane, il a même parlé même d’un pickpocket présent sur la scène. Mais sur la vidéo, on voit surtout Cindy et Pamela vers qui le coup part. Le chanteur parle ensuite d’un montage de la vidéo pour « salir Koffi Olomidé».

Après, on a vu un temps apparaître une vidéo sur la page Facebook du chanteur dans laquelle il présente des excuses « à la femme ». De son bras, il entoure les épaules de Pamela qu’on entend confirmer la version de la star. Une vidéo qui a depuis été supprimée du compte officiel de Koffi Olomidé.

Enfin, Koffi Olomidé est longuement intervenu dimanche soir sur la RTNC, où il était l’invité de l’émission Karibu Variétés. Il est apparu tout en repentir et l’air grave derrière ses lunettes de soleil dorées.

« Il s’agit d’un moment de folie, d’égarement », a-t-il expliqué avant de présenter des excuses, notamment à Pamela, la danseuse. Koffi Olomidé, déjà condamné en 2012 pour coups et blessures, a promis qu’il ne recommencerait plus.

Je suis un être humain, j’ai beau être comme on dit une superstar, je ne suis pas un superman. Ce qui s’est passé, je me le reproche infiniment.

En RDC, le chanteur Koffi Olomidé a été interpellé tôt le mardi matin (26 juillet 2016). Il a été conduit au parquet et entendu par un juge.

Le célèbre chanteur sous le feu des critiques depuis qu’il a été filmé en train de donner un coup de pied à une de ses danseuses, à l’aéroport de Nairobi, le week-end dernier. Le Kenya a ensuite décidé de l’expulser et la Zambie, où il devait se produire dans les prochains jours, a annulé un de ses concerts.

Il a été finalement conduit à la prison de Makala où il doit purger sa peine conformément à la loi.

Avec Rfi.fr