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Manifestation interdite au Sénégal : le député Déthié Fall condamné, Mame Diarra Fame relaxée

juin 28, 2022

Les deux parlementaires de l’opposition avaient été arrêtés lors d’une manifestation interdite par les autorités. Une nouvelle mobilisation est prévue mercredi 29 juin.

Manifestation anti-gouvernementale organisée par des groupes d’opposition suite à la disqualification de certains candidats aux prochaines élections législatives à Dakar, le 17 juin 2022. © ZOHRA BENSEMRA/REUTERS

Le tribunal de grande instance de Dakar a condamné mardi 27 juin Déthié Fall à une peine de six mois de prison avec sursis pour avoir bravé une interdiction de manifester et relaxé Mame Diarra Fame dans le même dossier. Les deux parlementaires étaient jugés avec 82 autres prévenus, qui ont tous été relaxés.

Ils avaient été arrêtés le 17 juin, lors d’une manifestation à l’appel de l’opposition. Celle-ci avait été interdite par les autorités en raison notamment de « risques de troubles ».

Dakar et la Casamance avaient été ce jour-là le théâtre de heurts ayant fait trois morts, selon l’opposition qui avait chiffré à 200 le nombre de personnes interpellées à travers le pays et exigé leur libération. Le député Déthié Fall « a constamment reconnu avoir été l’organisateur principal » de la manifestation du 17 juin. « Il convient de le condamner à six mois assortis de sursis et à 100 000 FCFA (152 euros) d’amende », a déclaré le président du tribunal, Ahmed Bâ.

Soutiens

Concernant la député Mame Diarra Fame, le juge a estimé que « les faits qui lui sont reprochés ne sont pas suffisamment établis ». « Elle est renvoyée des fins de la poursuite », a-t-il énoncé. Le parquet avait requis un an de prison dont six mois ferme pour Déthié Fall et six mois ferme pour Mame Diarra Fame. Le tribunal a prononcé la relaxe pour leurs 82 co-accusés en raison « de faits insuffisamment établis ».À LIRELégislatives au Sénégal : à qui profitera le bras de fer entre Ousmane Sonko et Macky Sall ?

À leur arrivée au tribunal lundi matin, les députés Fall et Fame avaient été acclamés par le public venu en nombre pour les soutenir. Le principal opposant, Ousmane Sonko, était également présent au milieu de plusieurs cadres de son mouvement. « Je rejette tous ces faits dont on m’accuse, a clamé Déthié Fall. Je n’ai pas participé à la manifestation parce qu’elle n’a pas existé. Nous sommes au Sénégal. Le droit de manifester est inscrit dans la Constitution », a renchéri le parlementaire.

« J’allais voir Barthélémy Dias [maire de Dakar et figure de l’opposition] avec mes deux enfants et je me suis retrouvée dans un fourgon de la gendarmerie. Maintenant il faut me dire si au Sénégal, les lois interdisent d’aller voir des amis, des parents ou des connaissances », a plaidé de son côté Mame Diarra Fame. Les deux députés ont affirmé avoir été « enlevés », sans « aucun respect » pour leur fonction.

Ahmed Aïdara condamné

Par ailleurs, le maire d’opposition Ahmed Aïdara, qui dirige la commune de Guédiawaye (banlieue de Dakar), a été condamné lundi à un mois de prison avec sursis, pour avoir également bravé l’interdiction de la manifestation du 17 juin, par le tribunal de Pikine, une commune voisine.

Les tensions vont grandissant au Sénégal depuis que le Conseil constitutionnel a confirmé l’invalidation, le 3 juin, de la liste nationale des titulaires de la coalition Yewwi Askan wi pour les législatives du 31 juillet. L’opposant Ousmane Sonko, troisième de la présidentielle de 2019 et candidat déclaré à celle de 2024, ainsi que d’autres figures de l’opposition se retrouvent de fait écartés de la course.

L’opposition réclame le rétablissement de la liste et a menacé d’empêcher la tenue des élections. Elle a appelé à une nouvelle manifestation mercredi. De nombreuses organisations de la société civile ont appelé ces derniers jours l’opposition et les autorités au dialogue et à la retenue pour éviter une escalade.

Par Jeune Afrique avec AFP

Canada-Manifestation à Ottawa : la police d’Ottawa passe à l’action

février 18, 2022

Les policiers ont entamé leur intervention vers 8h, vendredi, à Ottawa. Photo : Radio-Canada

Le Service de police d’Ottawa (SPO) a commencé son intervention peu après 8 h, vendredi, afin de déloger les manifestants à Ottawa.

Le Service de police d’OttawaSPO a commencé son opération sur la rue Nicholas, selon ce qu’ont constaté les journalistes de Radio-Canada présents sur place. Avant d’intervenir, ils avaient conseillé une nouvelle fois aux manifestants de partir immédiatement.Un camion se fait remorquer.

Les premiers remorquages ont commencé à Ottawa, vendredi. Photo : Radio-Canada

Selon la police, certains manifestants se rendent et sont arrêtés, alors que de premiers camions et véhicules commencent à être remorqués, selon les images captées sur place. La police demande aux manifestants de rester pacifiques et de respecter la loi.

Faut-il y voir des représailles? Les lignes du 9-1-1 sont de nouveau surchargées pour des signalements d’affaires policières non-urgentes, selon la police.Des policiers devant des camions

La police d’Ottawa devant les camions. Photo : Radio-Canada

L’intervention de la police touche plusieurs secteurs de la ville. Après la rue Nicholas, les policiers semblent se diriger vers Rideau/Sussex.

Ces derniers jours, le Service de police d’OttawaSPO a multiplié les appels aux manifestants leur demandant de partir.Début du widget . Passer le widget?

MANIFESTANTS: Vous devez partir. Vous devez cesser toute activité illégale et retirer immédiatement votre véhicule et/ou vos biens de tous les sites de protestation illégaux. Toute personne se trouvant sur le site d’une manifestation illégale peut être arrêtée. pic.twitter.com/UiGcg5hIFj— Ottawa Police (@OttawaPolice) February 18, 2022

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Mais sur le terrain, cela semble avoir peu d’effet, notamment près du parlement où on pouvait encore voir, selon les caméramans de Radio-Canada présents sur place, des gens rassemblés.Des manifestants rassemblés avec des drapeaux du Canada.

Des manifestants près du parlement, à Ottawa, vendredi 18 février, en maitnée. Photo : Radio-Canada

Sur la page FacebookFreedom Convoy 2022, un concert est même annoncé entre 11 h et 18 h, vendredi.

Deux organisateurs devant la cour vendredi

Un manifestant croisé vendredi matin répétait les raisons qui l’ont conduit à rejoindre le mouvement à Ottawa.

C’est le respect des droits et libertés. On est là pour se tenir debout. Il y a une différence entre être violent et être droit et debout. Moi, je suis droit et debout, là pour défendre les droits et libertés. […] On est là pour que les gens rendent des comptes.Des personnes donnent une entrevue, dehors, en hiver.

Des manifestants en entrevue vendredi matin Photo : Radio-Canada/Gabriel Le Marquand Perreault

Déjà deux organisateurs du convoi des camionneurs, Tamara Lich et Christopher John Barber, ont été arrêtés, jeudi, sur la colline du Parlement, tandis que des camions continuaient d’ignorer les appels à mettre fin au barrage.

Vendredi, le Service de police d’Ottawa (SPO) a précisé que M. Barber, 46 ans, paraîtra en cour vendredi. Le Saskatchewanais fait face à trois accusations, notamment d’avoir conseillé à d’autres personnes de commettre un méfait, d’entrave et d’avoir conseillé de commettre une entrave.

Mme Lich apparaîtra elle aussi en cour vendredi. L’Albertaine de 49 ans devra répondre à une accusation d’incitation à commettre un méfait.Une femme entourée de deux policiers.

Tamara Lich, une des organisatrices du convoi de camionneurs, parle avec des policiers le 17 février 2022.

PHOTO : REUTERS / PATRICK DOYLE

Outre Mme Lich et M. Barber, plusieurs personnes ont été arrêtées jeudi en fin de journée.

Des perturbations à prévoir

Le chef par intérim du Service de police d’Ottawa (SPO), Steve Bell, avait indiqué jeudi qu’une intervention était imminente.

Les forces de l’ordre ont établi un périmètre de sécurité au centre-ville d’Ottawa et bloqué plusieurs sorties de l’autoroute 417 permettant d’accéder au centre-ville, entre le boulevard Saint-Laurent et la rue Parkdale.Un barrage de police.

La police d’Ottawa bloque plusieurs accès au centre-ville depuis l’autoroute 417. Photo: Radio-Canada/Francis Ferland

Le périmètre de sécurité va de la rue Bronson à l’ouest jusqu’au canal Rideau à l’est et du parlement au nord jusqu’à l’autoroute 417 au sud. Des points de contrôle ont été établis à plusieurs endroits de la capitale nationale afin de contrôler l’accès au centre-ville.Une carte où se trouve dessiné un périmètre.

La carte du périmètre de sécurité de trois kilomètres carrés qui a été mis sur pied à Ottawa.

PHOTO : GRACIEUSETÉ VILLE D’OTTAWA

La circulation était très difficile vendredi matin, notamment pour les personnes venant de Gatineau.Un embouteillage en hiver.

La circulation est perturbée vendredi matin sur le pont Cartier-Macdonald en direction d’Ottawa. Photo : Radio-Canada/Jean-François Poudrier

La Ville a également annoncé la fermeture des stations du centre-ville de la ligne 1 de l’O-Train, de la station Pimisi à la station Hurdman, à compter du début du service du vendredi matin. Le service ferroviaire n’est assuré que de la station Tunney’s Pasture à la station Pimisi, à l’ouest, et de la station Blair à la station Hurdman, à l’est.

Le service complet sera rétabli dès que possible, a précisé OC Transpo dans une mise à jour, jeudi.

Du côté des écoles du centre-ville, le Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) a indiqué, dans une note transmise aux parents, que ses écoles Francojeunesse, Louise-Arbour et De La Salle demeurent ouvertes, vendredi, mais que le transport scolaire est annulé pour les élèves résidant dans le périmètre de sécurité établi par la police d’Ottawa.

Le Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) maintient lui aussi ses écoles ouvertes, même si le transport scolaire a été annulé en raison des conditions météorologiques. Du côté anglophone, toutes les écoles du Ottawa Carleton District School Board sont fermées pour une journée pédagogique qui était déjà prévue, précise le conseil scolaire, par courriel.

Les Farfadaas trouvent un nouveau site

Par ailleurs, du côté de Gatineau, les manifestants et membres du groupe les Farfadaas ont établi un nouveau campement dans le stationnement de l’église Notre-Dame-du-Très-Saint-Rosaire, a-t-on pu observer vendredi matin.Des roulottes et des camions stationnés en hiver avec de la neige.

Des camions et drapeaux du groupe les Farfadaas sont visibles près de l’église Notre-Dame-du-Très-Saint-Rosaire, à Gatineau. Photo : Radio-Canada/Jean-François Poudrier

La Cour supérieure avait accepté une demande d’injonction, jeudi, déposée par le propriétaire du stationnement de Zibi afin de les expulser de son terrain du secteur de Hull, où ils étaient installés depuis plus de deux semaines.

La Chambre ne siégera pas

Alors que devait se poursuivre le débat sur la Loi sur les mesures d’urgence à la Chambre des communes, vendredi, les députés fédéraux ne siégeront finalement pas.

La Loi sur les mesures d’urgence a été invoquée en raison de la manifestation au centre-ville d’Ottawa. C’est la première fois depuis qu’elle a été adoptée, en 1988.

Le Parlement canadien a entrepris ce débat jeudi matin et un vote était prévu lundi soir.

Du côté du Sénat, un message envoyé aux sénateurs et au personnel vendredi matin indique qu’une opération policière est prévue sur la rue Wellington et à d’autres endroits du centre-ville d’Ottawa et qu’il leur est donc demandé de rester à l’écart du centre-ville jusqu’à nouvel ordre et, pour les personnes déjà dans l’enceinte du Sénat, de demeurer à l’intérieur de l’édifice et d’attendre les instructions des agents du Service de protection parlementaire (SPP).

La manifestation des camionneurs contre les mesures liées à la COVID-19 à Ottawa en est à son 22e jour, vendredi. Radio-Canada avec les informations de Claudine Richard et de La Presse canadienne

Canada: Le chef de police d’Ottawa démissionne après 18 jours de manifestation

février 15, 2022
Le chef de police Peter Sloly devant une caméra.

Peter Sloly a démissionné de son poste de chef de police d’Ottawa. Photo : Radio-Canada/Guy Quenneville

Le chef de la police démissionne, emporté par le mouvement de protestation des camionneurs.

Peter Sloly a remis sa démission mardi matin. Le chef de la police d’Ottawa subissait d’intenses pressions en raison de l’enlisement du mouvement de protestation des camionneurs au centre-ville de la capitale. Le centre-ville d’Ottawa est occupé depuis maintenant 19 jours.

Peter Sloly réclamait du renfort depuis déjà plusieurs jours. Il affirmait ne pas pouvoir compter sur des ressources suffisantes au sein des forces policières de la capitale fédérale pour mettre un terme à l’occupation du centre-ville.

Le chef de la police d’Ottawa constatait qu’il était impossible pour ses agents de bloquer toutes les sources de ravitaillement. Peter Sloly affirmait avoir un plan pour mettre fin au mouvement de protestation, mais ce plan, disait-il, ne pourrait être mis en œuvre que lorsque le service de police d’Ottawa aurait reçu les ressources supplémentaires.

Il doit officiellement remettre sa démission plus tard mardi, après la réunion de la Commission des services policiers, selon des sources qui ont parlé à Canadian Broadcasting CorporationCBC.

Peter Sloly est entré en fonction dans ce poste en octobre 2019. Son contrat devait se terminer en 2024.

Avec Radio-Canada

Manifestation de routiers au Canada : les Etats-Unis demandent à Trudeau d’intervenir

février 11, 2022

Les chauffeurs bloquent désormais trois axes frontaliers, ce qui affecte les échanges commerciaux entre les deux pays et perturbe l’industrie automobile américaine.

Des manifestants canadiens bloquent le pont Ambassador, à Windsor (Ontario), le 10 février 2022.
Des manifestants canadiens bloquent le pont Ambassador, à Windsor (Ontario), le 10 février 2022. COLE BURSTON / AFP

Les Etats-Unis s’en mêlent. La Maison Blanche a appelé, jeudi 10 février, le Canada à employer les « pouvoirs fédéraux » pour mettre fin aux convois des opposants aux mesures sanitaires, qui bloquent des axes frontaliers majeurs entre les deux voisins nord-américains depuis plusieurs jours, une menace pour l’économie.

Washington a proposé son « aide pleine et entière », ont fait savoir, jeudi, des responsables de la Maison Blanche, précisant que plusieurs ministres étaient en contact régulier avec leurs homologues canadiens à ce sujet. Ils ont aussi assuré que l’administration Biden était « mobilisée vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour mettre fin rapidement » à la crise.

Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a de nouveau appelé, jeudi, à la fin des manifestations : « Il est temps que cela finisse, car cela fait mal aux Canadiens », mais sans proposer un plan d’action concret. Son gouvernement a annoncé que des renforts policiers seraient envoyés aux endroits de blocage, mais sans plus de précisions.

L’industrie automobile touchée

Estimant que la situation représentait une « crise nationale », le maire de la ville de Windsor, Drew Dilkens, a annoncé son intention d’« expulser » les manifestants par la force s’il obtenait l’autorisation d’un tribunal. « Le préjudice économique que cette occupation cause au commerce international ne peut pas durer et doit cesser », a-t-il ajouté.

Les manifestants paralysent des voies commerciales essentielles, ce qui perturbe déjà certains secteurs des deux côtés de la frontière, depuis le blocage, il y a quatre jours, du pont Ambassador, qui relie l’Ontario à Detroit (Michigan) aux Etats-Unis. Les manifestants ont en effet ainsi touché un nerf central de l’industrie automobile et forcé les géants du secteur – Ford, Stellantis et Toyota – à suspendre ou à ralentir temporairement les chaînes de fabrication dans plusieurs usines.

La zone autour du pont est cruciale pour l’industrie automobile, explique Jason Miller, expert en chaîne d’approvisionnement à l’université d’Etat du Michigan. « Certaines pièces peuvent traverser jusqu’à cinq, six ou sept fois le pont. » Par ailleurs, ce pont transfrontalier voit passer chaque jour plus de 40 000 travailleurs et touristes et les routiers y font traverser quotidiennement 323 millions de dollars (284 millions d’euros) de marchandises en moyenne.

« Il est impératif que les gouvernements locaux, provinciaux et nationaux du Canada désamorcent ce blocus économique », a déclaré, jeudi, la gouverneure démocrate du Michigan, Gretchen Whitmer, les appelant à prendre « toutes les mesures nécessaires ».

La police « pas en mesure » de faire cesser la manifestation

Le mouvement s’étend sur les routes et semblait dans une impasse dans les rues de la capitale fédérale canadienne, Ottawa, a constaté une journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Des centaines de camions bloquent toujours les rues, installés devant le Parlement et les bureaux de Justin Trudeau.

La police de la ville a une nouvelle fois expliqué qu’elle n’était « pas en mesure » de « mettre un terme » à la manifestation sans renforts. Son chef, Peter Sloly, a affirmé « ne pas avoir les ressources suffisantes » pour « empêcher l’approvisionnement en essence des camions » qui bloquent les rues, ou pour « procéder à des arrestations ». De fait, malgré un avertissement lancé mercredi aux manifestants, la police n’a procédé qu’à deux nouvelles interpellations, portant leur nombre à vingt-cinq depuis le début du mouvement.

En Europe, les autorités ont pris les devants : des rassemblements prévus pour la fin de semaine ont été interdits, notamment à Paris et à Bruxelles. Ce mouvement, baptisé comme au Canada « convois de la liberté », semble prendre de l’ampleur, notamment dans l’Hexagone, pour protester contre le passe vaccinal. Ses partisans se réclament des « gilets jaunes », la mobilisation populaire de 2018-2019, déclenchée par une hausse des prix de l’essence qui avait tourné à la révolte contre le président Emmanuel Macron.Lire nos explications : Comment le « convoi de la liberté » des camionneurs canadiens tente de s’exporter en France

En Nouvelle-Zélande, où des opposants aux restrictions sanitaires sont rassemblés depuis trois jours près du Parlement à Wellington, des heurts ont éclaté jeudi avec la police. Plus de 120 personnes ont été arrêtées.

Par Le Monde avec AFP

Canada: Trudeau n’envisage pas, pour l’instant, l’intervention des Forces armées à Ottawa

février 3, 2022
Une photo de Justin Trudeau, le regard vif.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, refuse de faire appel à l’armée pour mettre fin à la manifestation de camionneurs (archives). Photo: La Presse Canadienne/Adrian Wyld

Le gouvernement exclut de faire appel aux Forces armées canadiennes pour mettre fin à la manifestation des camionneurs.

Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré dans un point de presse jeudi après-midi : nous savons que les forces policières, que ce soit la police d’Ottawa ou à la GRC, qu’il y a des ressources ici et là pour régler la situation.

Interrogé sur ce conflit qui perdure depuis maintenant une semaine, le premier ministre a ajouté que le gouvernement fédéral est prêt à répondre aux demandes.

« Mais pour l’instant, ce n‘est pas quelque chose qu’on est en train de regarder, d’envoyer les Forces armées contre les citoyens canadiens. »— Une citation de  Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Le premier ministre soutient suivre la situation de très près. Son bureau, affirme-t-il, est en communication régulière avec celui du maire [d’Ottawa]. Il répète : Je l’ai dit clairement il y a plusieurs jours qu’il est temps que les manifestants rentrent chez eux. Il dénonce cette situation, qui est en train de déranger les gens qui vivent dans la communauté… les gens qui subissent des menaces de violence et des propos et des symboles haineux. C’est inacceptable. Le premier ministre conclut : nous savons que les forces policières doivent faire leur job pour régler la situation.

Les camionneurs doivent rencontrer la presse jeudi après-midi pour faire le point sur leur mouvement de contestation. C’est la première fois que les organisateurs de la manifestation convoquent la presse depuis leur arrivée sur la colline du Parlement, il y a une semaine.

Avec Radio-Canada

Canada: « On restera aussi longtemps qu’il le faudra », disent les manifestants à Ottawa

février 2, 2022

Le centre-ville d’Ottawa est toujours occupé par des manifestants qui s’opposent aux mesures sanitaires, après six jours de mobilisation. Photo : Radio-Canada/Christian MiIette

Les organisateurs du « Freedom Convoy 2022 », ou « Convoi de la liberté », entendent poursuivre leur manifestation à Ottawa « aussi longtemps qu’il le faudra », soit d’ici jusqu’à ce que « les gouvernements à travers le Canada mettent fin à tous les mandats associés à la COVID-19 », écrivent-ils dans un communiqué de presse.

La manifestation, qui rassemble entre autres des camionneurs et des sympathisants opposés aux mesures sanitaires contre la COVID-19, prend place au centre-ville de la capitale fédérale depuis maintenant six jours.

Plus tôt cette semaine, le maire d’Ottawa, Jim Watson, et le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, ont tous deux invité les manifestants à rentrer chez eux.

Chez plusieurs résidents d’Ottawa, la patience s’effrite face à la manifestation et un ras-le-bol se fait sentir, notamment en raison du bruit des klaxons, de fermetures causées par la mobilisation et du comportement de certains manifestants.

Dans leur communiqué de presse, les organisateurs du convoi disent regretter que les Ottaviens doivent subir des inconvénients en raison de la manifestation.

Notre message aux citoyens d’Ottawa en est un d’empathie. Nous comprenons votre frustration et nous aimerions sincèrement qu’il y ait une autre façon pour nous de faire passer notre message, dit Chris Barber, chef principal de convoi, dans le communiqué envoyé par les organisateurs de la manifestation.

La façon la plus rapide de nous sortir de la capitale nationale est d’appeler vos représentants élus et de mettre fin à tous les mandats [liées à la] C-19 (sic) , poursuit-il.Des barricades bloquent des intersections de la rue Wellington, en face du Parlement, à Ottawa.

Des intersections sur la rue Wellington, près du Parlement, à Ottawa, étaient toujours bloquées à la circulation au cinquième jour la manifestation mardi. Photo: Radio-Canada/Alexandre Behne

Au sixième jour de mobilisation, mercredi, plusieurs services et commerces étaient toujours fermés aux citoyens en raison de la manifestation.

Le Ottawa Board of Trade, l’organisme porte-voix des commerçants et des entreprises de la capitale fédérale, demande une résolution pacifique de la situation au centre-ville, par le biais d’un communiqué de presse publié mardi.

Le Ottawa Board of Trade demande au gouvernement du Canada, à la Ville d’Ottawa et aux manifestants qui occupent le centre-ville d’Ottawa de trouver immédiatement une solution pacifique; de mettre fin aux manifestations et de libérer les entreprises, les employés et les résidents qui ont subi des préjudices au cours des [cinq] derniers jours, a déclaré la présidente-directrice générale de l’organisme, Sueling Ching.

Le Service de police d’Ottawa prévoit faire le point au sujet de la mobilisation lors d’une conférence de presse virtuelle mercredi à 14 h.

Avec Radio-Canada

Canada: Malgré une nuit calme, l’impatience se fait sentir à Ottawa

janvier 31, 2022
Une rue fermée avec des cônes orange.

Dimanche soir, il y avait peu de manifestants sur la rue Wellington à Ottawa. Photo: Radio-Canada/Frédéric Pepin

Les camionneurs qui protestent depuis vendredi soir contre les restrictions sanitaires occupent toujours le centre-ville d’Ottawa, malgré les appels répétés de la police, des politiciens et des résidents pour qu’ils quittent les lieux. Des manifestants étaient toujours présents, lundi matin, et ne montraient aucun signe de vouloir partir.

La nuit semble avoir été relativement calme, selon le Service de police d’Ottawa (SPO) qui ne signale aucun incident majeur. Le corps policier affirme toutefois que les camionneurs et leurs sympathisants, même s’ils sont moins nombreux que la veille, ont indiqué n’avoir à 100 % aucune intention de vouloir retourner à la maison.

Un bon nombre de manifestants occupent toujours les parcs environnants et de nombreux véhicules lourds encombrent toujours les rues.

La police d’Ottawa va maintenir une forte présence dans le centre-ville lundi, en raison de la manifestation de camionneurs qui se poursuit. Elle a mis en place un important périmètre de sécurité autour du centre-ville. Elle travaille toujours avec les organisateurs de la manifestation pour faciliter le départ des convois.Des voitures de police.

Les policiers sont toujours présents au centre-ville d’Ottawa afin d’assurer la sécurité. Photo : Radio-Canada/Jean-François Benoît

Le maire d’Ottawa Jim Watson ne cache plus sa frustration vis-à-vis cette situation inacceptable . Lundi matin, il a de nouveau demandé aux camionneurs de vider les lieux. Le rassemblement est devenu dangereux, a-t-il qualifié.

« Les manifestants ont tenu des discours pendant deux ou trois jours, mais là c’est le temps de leur dire au revoir. »— Une citation de  Jim Watson, maire d’Ottawa

La manifestation perturbe les résidents du centre-ville qui, selon le maire, n’ont pas réussi à trouver le sommeil cette nuit à cause du bruit incessant des klaxons et des feux d’artifice.

Il en va aussi de l’économie de la ville, a poursuivi Jim Watson. « Beaucoup de magasins sont fermés. [La sécurité entourant cette manifestation] coûte beaucoup d’argent aux contribuables : 800 000 $ chaque jour, seulement pour le service de police », a-t-il rappelé.

Le maire soutient que les organisateurs n’ont plus aucune crédibilité depuis que certains manifestants s’en sont pris aux employés d’un refuge pour sans-abri au centre-ville, samedi après-midi, et que d’autres ont dansé sur la Tombe du Soldat inconnu.

Ils ont perdu beaucoup d’appui de la population avec leurs activités, a-t-il constaté.Ambiance de nuit dans le centre-ville de Ottawa, au coin des rues Elgin et Albert à Ottawa.

Une cinquantaine de policiers se sont placé devant des camions afin de les empêcher de rentrer dans le périmètre de sécurité. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers

L’Institut professionnel du personnel municipal (IPPM), un syndicat qui s’exprime au nom des 3000 professionnels municipaux qui vivent et travaillent à Ottawa, demande d’ailleurs à tous les ordres de gouvernement d’agir rapidement pour mettre fin dès maintenant à la manifestation qui paralyse le centre-ville d’Ottawa.

« Les décisions qui ont permis l’émergence de cette situation doivent maintenant être annulées et devraient faire l’objet d’un examen minutieux dans les jours à venir. »— Une citation de  Institut professionnel du personnel municipal (IPPM)

Que ce soit à cause du blocage de l’accès, du non-respect des mesures de santé publique du COVID-19, du bruit assourdissant à toute heure, de la pollution extrême, de l’urination et de la défécation publiques, ou des actions et railleries sexistes, homophobes et racistes, nos membres et nos communautés ont été mis en danger, affirme-t-on dans un communiqué.

Le conseiller municipal du quartier Rideau-Vanier, Mathieu Fleury, soutient toutefois que les élus ont peu d’emprise sur la situation.

Les gens demandent l’intervention des élus. Nous avons un certain niveau de control, mais pas sur les autorités policières, a-t-il expliqué en entrevue au Réseau de l’information (RDI). En Ontario, le chef de police est indépendant et se rapporte directement au ministre de la Justice.

Une heure de pointe difficile

Le Service de police d’OttawaSPO prévoit des problèmes importants de circulation, de bruit et de sécurité dans le centre-ville, lundi matin. Les déplacements non essentiels vers le centre sont fortement déconseillés.

Les services de transport en commun d’OC Transpo sont toujours opérationnels, mais le transporteur a indiqué sur son compte Twitter qu’il y aura de nombreux détours.

« Service de lundi – Les démonstrations se continuant, certains itinéraires seront détournés. Préparez-vous et tenez-vous au courant sur http://octranspo.com. Prenez la ligne 1 de l’O-Train si vous vous rendez au centre-ville. »— Une citation de  OC Transpo, compte TwitterUne pelle mécanique dans la rue.

Des pelles mécaniques ont été déplacées au centre-ville par le Service de police d’Ottawa afin de bloquer la circulation aux véhicules. Photo: Radio-Canada/Jean-François Benoît

La Société de transport de l’Outaouais (STO) a aussi informé sa clientèle que des modifications seront apportées à plusieurs parcours en direction d’Ottawa lundi.

Le pont Alexandra est seulement réservé aux piétons. La traverse des Chaudières et le pont du Portage sont fermés à la circulation dans les deux sens.

Les écoles de la capitale, autant du côté du Conseil des écoles catholiques du Centre-Est (CECCE) et du Conseil des écoles publiques de l’Est de l’Ontario (CEPEO) demeurent ouvertes.

Le Consortium de transport scolaire d’Ottawa a par contre avisé les parents lundi que le transport, pour les autobus desservant l’ École élémentaire catholique Sainte-Anne, l’École secondaire publique de La Salle et l’École élémentaire publique Francojeunesse, est annulé.

Pour le moment, seule la Centennial Public School à Ottawa a annoncé qu’elle fermerait ses portes lundi. Les cours seront toutefois offerts virtuellement.

Avec Radio-Canada

Canada-Manifestation à Ottawa : les autorités enquêtent sur une série de méfaits

janvier 30, 2022
Des manifestants assis sur un camion agitent un drapeau du Canada.

Les manifestants ont perturbé la circulation et commis des méfaits. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers

Après une nuit mouvementée à Ottawa, les autorités ont ouvert plusieurs enquêtes à la suite d’une série de méfaits perpétrés par des manifestants. Pendant ce temps, les rues du centre-ville sont toujours bondées et des élus réclament leur départ.

Le Service de police d’Ottawa a ouvert des enquêtes criminelles concernant des incidents survenus la nuit dernière.

Ces enquêtes sont liées à « l’appropriation » de la statue de Terry Fox et du Monument commémoratif de la guerre, où des manifestants ont dansé et stationné des véhicules samedi. Les manifestants auraient aussi intimidé et menacé des policiers et des employés municipaux, et ils auraient endommagé un véhicule appartenant à la Ville.

Tout comportement illégal ne sera pas toléré et fera l’objet d’une enquête complète, indiquent les autorités dans un message publié sur Twitter.

Des conseillers municipaux déplorent les gestes de certains manifestants et leur demandent de quitter les lieux.

J’aimerais voir un effort de la part des autorités pour contenir les manifestants et mettre un frein au mouvement.[…] Les citoyens sont en colère et les comportements des manifestants ne font qu’exacerber cette colère, a écrit Jeff Leiper, conseiller municipal d’Ottawa pour le quartier Kitchissippi, sur la même plateforme.

Les résidents du centre-ville en ont assez. Des klaxons, de la musique, des croix gammées, uriner et déféquer en public : j’ai demandé à la police d’Ottawa de disperser les manifestants qui sont sur la promenade de la Reine-Elizabeth et dans les zones résidentielles. Les citoyens méritent la paix, a ajouté Catherine McKenney, la personne élue dans Somerset.

L’arrivée d’autres convois est attendue dimanche.

Harcèlement dans un refuge pour sans-abri

Des manifestants s’en seraient pris aux employés et aux bénévoles d’un refuge pour sans-abri au centre-ville, samedi après-midi.

Les Bergers de l’Espoir, un refuge qui sert aussi des repas aux personnes démunies, aurait été victime de désinformation. L’adresse de cet organisme a été partagée par erreur sur les médias sociaux comme étant un endroit où les manifestants pourraient manger gratuitement, rapporte sa directrice des communications, Caroline Cox.Édifice de trois étages au centre-ville d'Ottawa l'hiver.

Le refuge des Bergers de l’Espoir d’Ottawa est situé au centre-ville d’Ottawa, près du parlement (archives). Photo: Radio-Canada/Brian Morris

Normalement, les repas sont offerts sans poser de questions, mais le personnel a commencé à remarquer qu’il y avait des visages qu’[on] ne connaît pas, raconte-t-elle.

Des membres du personnel ont rapporté avoir subi du harcèlement verbal. Ces employés et bénévoles ont donné des repas aux [manifestants], parce qu’ils ne voulaient pas de conflit, puis la direction a décidé de suspendre la distribution de ces repas, ajoute-t-elle.

Sans pouvoir chiffrer exactement le nombre de manifestants qui étaient présents, Caroline Cox estime qu’ils étaient relativement peu nombreux. Les opérations du refuge étaient déjà touchées par la présence de camions dans les rues, y compris sur l’accotement.

Rues et commerces fermés

Les autorités étaient encore bien présentes dans les rues dimanche matin. Des rues sont toujours bloquées à la circulation.

Tout près du parlement, le Centre Rideau a annoncé qu’il restera fermé pour une deuxième journée consécutive. Samedi, la présence de manifestants à l’intérieur du centre commercial a poussé la direction des lieux à décréter la fermeture des commerces, pour des raisons de sécurité.

Avec Radio-Canada

Canada: La manifestation de camionneurs s’amorce sur la colline du Parlement

janvier 29, 2022
Une manifestante entre des camions.

Les manifestants contre certaines mesures sanitaires, comme la vaccination obligatoire des camionneurs, étaient nombreux samedi matin sur la colline du Parlement. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers

Certains sont partis il y a une semaine, d’autres il y a quelques heures. Des convois de camionneurs commencent à entrer dans la capitale fédérale samedi midi, attendus par des milliers de supporteurs.

Les manifestants se réunissent dans ce qu’ils appellent le convoi de la liberté afin de s’opposer à la vaccination obligatoire des camionneurs devant franchir la frontière canado-américaine.

Dès le petit matin, un concert de klaxons a commencé à se faire entendre dans la capitale nationale. Chaque stationnement et rue avoisinante à la colline du Parlement est envahi de camionnettes et de VUS munis de drapeaux canadiens et de pancartes.

Sur les pancartes des manifestants, beaucoup de messages d’injures sont destinés au premier ministre Justin Trudeau. Plusieurs manifestants brandissent des pancartes contre la vaccination et d’autres messages sont dirigés contre les médias.

Les camionneurs arrivent sur la colline du Parlement

Le Service de police d’Ottawa (SPO) s’attend à l’arrivée d’un total de huit convois rassemblant quelques milliers de véhicules et 5000 manifestants, mais rappelle que ces nombres pourraient varier.

Devant la taille du rassemblement et les risques de débordements, le Service de police d’OttawaSPO recevra l’aide de policiers venus de Toronto, de Durham, de London et de York, de même que d’agents de la Police provinciale de l’Ontario (PPO).

Le groupe Canada Unity, qui fait partie des organisateurs du convoi, devrait s’adresser à la foule samedi.

Ce groupe a élaboré un protocole d’entente réclamant que le Sénat nommé et la gouverneure générale Mary Simon usurpent l’autorité du gouvernement élu et suppriment toutes les ordonnances de vaccination et autres restrictions de santé publique – une impossibilité constitutionnelle.

Des journalistes de différents médias qui couvraient la manifestation ont rapporté avoir été intimidés verbalement et physiquement par des manifestants, vendredi. Un journaliste de La Presse canadienne a été obligé d’arrêter une entrevue, sur le trottoir devant le parlement, lorsque trois hommes l’ont entouré en lui lançant des insultes et en lui criant de quitter les lieux.Vue aérienne de la colline du Parlement lors d'une manifestation.

La manifestation des camionneurs prend forme sur la colline du Parlement, à Ottawa. Photo : Radio-Canada/Denis Babin

Perturbations et circulation

Samedi matin, aucun corps policier de la région ne faisait état de débordements en lien avec l’événement.

Moins d’une dizaine de véhicules ont été remorqués, selon la porte-parole du SPO, Amy Gagnon. Ceux-ci étaient stationnés sur la voie réservée aux véhicules d’urgence sur Wellington ou sur le Monument commémoratif de guerre.

La porte-parole souligne que la présence policière demeura sur place jusqu’à ce que les manifestants quittent les lieux.

Le chef du Service de police d’OttawaSPO, Peter Sloly, a dit vendredi espérer que les plus gros inconvénients occasionnés par la manifestation ne concerneraient que la circulation.Une foule de manifestants devant le Parlement, à Ottawa.

Des manifestants se font déjà entendre sur la colline du Parlement depuis vendredi. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers

Alors que les promenades Sir-John-A.-Macdonald et Reine-Élizabeth sont fermées aux véhicules, la police prévient les résidents que la circulation pourrait être perturbée un peu partout dans la capitale.

L’objectif déclaré des manifestants est de perturber le trafic, d’attirer l’attention sur leur cause, a déclaré la cheffe adjointe par intérim du Service de police d’OttawaSPO, Trish Ferguson.

Les policiers ont donné aux manifestants la directive d’emprunter l’entrée du chemin Pinecrest vers l’autoroute 417, la sortie Kent et la promenade Sir-George-Étienne-Cartier.

Le Service de police d’OttawaSPO ne prévoit pas la fermeture des principales artères, mais il réduira le nombre de voies disponibles dans certaines rues, majoritairement au centre-ville.

Du côté de Gatineau, le Service de police de la Ville de Gatineau (SPVG), indique que la rue Laurier est fermée à la circulation entre le boulevard Maisonneuve et la rue Verdun.

Revendications

Le mouvement, d’abord organisé en réponse à l’obligation vaccinale imposée aux camionneurs transfrontaliers au Canada et aux États-Unis, a maintenant des revendications beaucoup plus larges.

Une majorité de manifestants rencontrés par Radio-Canada parlent de liberté, de droits fondamentaux et du droit de choisir. Ils expriment aussi leur épuisement face aux multiples mesures sanitaires.

Ce n’est plus une question d’être vacciné ou non vacciné, résume un manifestant. On mérite mieux que ça.Deux hommes brandissent des pancartes devant le Parlement à Ottawa.

Les manifestants contre certaines mesures sanitaires, comme la vaccination obligatoire des camionneurs, étaient nombreux samedi matin sur la colline du Parlement. Photo : La Presse Canadienne/Adrian Wyld

Je suis ici pour mon petit homme. Nous avons besoin de droits pour nos enfants, ce n’est pas juste pour eux de leur mandater tous ces vaccins, s’exclame un père de famille venu d’Oshawa. On est ici pour les camionneurs, pour leurs emplois. Nous avons besoin de nourriture sur nos tablettes.

Pro-choix! C’est pour ça que je suis ici, dit calmement une autre manifestante décorée d’une demi-douzaine de drapeaux canadiens.

Ça ne devrait pas être forcé. Si tu le veux, prends-le, si tu ne le veux, ne le prends pas, ajoute-t-elle en référence au vaccin contre la COVID-19.

Le chef de police Peter Sloly a mis en garde vendredi contre des individus ou des loups solitaires qui pourraient s’insérer dans la manifestation pour diverses raisons.

Le chef du Parti populaire du Canada (PPC), Maxime Bernier, a annoncé aux médias son intention de participer à l’évènement sur la colline du Parlement et de s’adresser aux manifestants samedi et dimanche.

Avec Radio-Canada

Burkina Faso : incidents à Ouagadougou lors d’une manifestation interdite

janvier 22, 2022
Des membres des forces de sécurité retirent des barricades installées par des manifestants, le 22 janvier 2022, à Ouagadougou. © AFP/OLYMPIA DE MAISMONT

Des manifestants ont bravé samedi à Ouagadougou l’interdiction de se rassembler pour protester contre l’insécurité liée aux violences jihadistes dans le pays. Des incidents ont éclaté quand les forces de l’ordre ont tenté de les disperser.

Les policiers anti-émeutes ont dispersé les manifestants à l’aide de gaz lacrymogène, puis une course poursuite s’est engagée dans les rues du centre-ville de la capitale burkinabè où l’on pouvait également voir des jeunes circulant à moto harcelant les policiers.

Des barricades de fortune faites de planches en bois, de pierres et de pneus enflammés ont été dressées en plusieurs endroits. Un journaliste de La Chaîne au cœur de l’Afrique (LCA), une télévision privée, a été blessé au bras gauche après avoir reçu un projectile, et évacué vers un hôpital de Ouagadougou, a indiqué un membre de la Croix rouge.

Une manifestation interdite pour « raisons de sécurité »

« Le pouvoir est aux abois », affirme un manifestant, Ahmed Soulama. « Il refuse de comprendre la douleur des populations qui font face chaque jour à des attaques qui endeuillent les familles. (…). Au lieu d’encadrer cette marche et d’entendre notre cri de cœur, voilà que ce sont des gaz qu’on nous jette », ajoute-t-il.

La manifestation contre « l’incapacité » du pouvoir à empêcher les attaques jihadistes dans le pays, à l’appel du mouvement de la société civile Sauvons le Burkina, a été interdite pour des « raisons de sécurité » par la mairie de Ouagadougou.

Sauvons le Burkina avait été à l’origine, le 27 novembre dernier, d’une précédente manifestation également interdite, qui avait fait une dizaine de blessés dans des heurts entre manifestants et forces de l’ordre.

Plus de 2 000 morts en 6 ans

La mairie a également interdit samedi un autre rassemblement de soutien au Mali, visé par des sanctions renforcées par ses voisins ouest-africains.

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe État islamique. Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l’est du pays.

Parfois mêlées à des affrontements intercommunautaires, elles ont fait depuis six ans plus de 2.000 morts et contraint 1,5 million de personnes à fuir leur foyer.

Par Jeune Afrique avec AFP