ABIDJAN – Des militaires guinéens occupent depuis plusieurs jours un village ivoirien à la frontière entre les deux pays, à la suite d’un litige territorial remontant à leur indépendance il y a plus de 50 ans, a-t-on appris de sources sécuritaires ivoiriennes.
Le village de Kpéaba, proche de la ville ivoirienne de Sipilou (à une quinzaine de km de la frontière) est occupé par « une cinquantaine de soldats guinéens armés de kalachnikov », a déclaré à l’AFP un militaire des Forces républicaines (FRCI, armée ivoirienne) affecté dans la zone et joint par téléphone depuis Abidjan.
« Ils ont retiré le drapeau ivoirien pour hisser celui de la Guinée », a-t-il raconté.
« La situation est tendue, un contingent des FRCI est stationné à sept kilomètres » de Kpéaba, a-t-il ajouté.
« L’incursion et l’occupation datent de début février », a affirmé un élément de la gendarmerie ivoirienne depuis Sipilou. Selon lui, les militaires guinéens « ont destitué samedi dernier le chef du village pour installer un chef venu de la Guinée ».
Le litige concernant ce village frontalier « remonte à l’indépendance des deux pays », a-t-il expliqué.
Ex-colonies françaises, la Guinée a acquis son indépendance en 1958 et la Côte d’Ivoire en 1960.
« Il faut une commission mixte ivoiro-guinéenne pour régler ce litige » et « délimiter définitivement cette partie de la frontière », a conclu le gendarme.
L’Ouest ivoirien, frontalier de la Guinée et du Liberia, est la région la plus instable du pays. Meurtrie durant la crise postélectorale de 2010-2011 ayant fait quelque 3.000 morts, elle a connu depuis lors une série d’attaques, parfois sanglantes, de groupes armés.
AFP