Posts Tagged ‘manu militari’

Tchad: un envoyé spécial de la radio RFI expulsé manu militari

juin 24, 2015

Paris – Un envoyé spécial de Radio France Internationale (RFI) au Tchad a été expulsé mardi soir après avoir été interpellé brutalement à N’Djamena, a rapporté mercredi la radio sur son site internet.

Le gouvernement tchadien a de son côté expliqué à l’AFP que le journaliste français, entré légalement au Tchad, avait commencé à travailler sans attendre d’avoir reçu son accréditation de presse, ce qui est strictement interdit au Tchad.

Selon RFI, le journaliste dînait à son hôtel en compagnie de Reed Brody, porte-parole de l’organisation des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW), quand deux hommes se présentant comme des agents de la police des airs et frontières, selon des témoignages cités par RFI, signifient à Laurent Correau son expulsion du territoire tchadien, sans fournir d’explication, ni de document officiel.

L’envoyé spécial de RFI tente d’en savoir davantage, passe plusieurs coups de téléphone, les prétendus agents s’impatientent, leur montrent un badge, mais le ton monte: Reed Brody est giflé, Laurent Correau aussi, selon RFI. Il est conduit manu militari à l’aéroport, puis à bord d’un avion d’Air France.

Le ministre tchadien de l’Information et de la Communication Hassan Sylla Bakari a indiqué à l’AFP que bien qu’il soit entré légalement au Tchad et fait les démarches en vue de l’obtention d’une accréditation, il a commencé à travailler dans l’illégalité avant même l’obtention de l’accréditation, ce qui a obligé les services de sécurité à l’expulser.

Beaucoup de journalistes étrangers séjournent en ce moment chez nous, ils n’ont pas eu de problème parce qu’ils ont obtenu leur accréditation, a ajouté le ministre à l’AFP.

Mercredi matin, le journaliste a affirmé sur les ondes de sa radio qu’il avait bien effectué les procédures habituelles d’enregistrement auprès des autorités dès son arrivée la semaine dernière et qu’elles lui avaient clairement indiqué qu’il pouvait commencer à travailler en attendant de recevoir le document officiel.

Laurent Correau était arrivé dans la capitale N’Djamena jeudi pour réaliser une série de reportages en prévision du procès pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de torture de l’ancien président tchadien Hissène Habré, qui s’ouvre le 20 juillet à Dakar.

Mercredi, la direction de RFI a fait part de son indignation et de sa protestation contre cette expulsion. Selon elle, aucun motif n’a pour l’heure été invoqué.

Interrogé lors d’un point-presse, le ministère français des Affaires étrangères s’est borné à rappeler que la France est attachée au respect de la liberté de la presse et au libre exercice du métier de journaliste.

La France et le Tchad ont fortement intensifié leurs relations ces dernières années, notamment dans le domaine militaire et dans le cadre de la lutte antiterroriste. Le quartier-général de la force militaire française Barkhane qui a vocation à intervenir au Sahel est ainsi installé à N’Djamena.

De son côté, la Société des Journalistes (SDJ) de RFI a condamné avec la plus grande fermeté cette expulsion et a jugé inadmissible, au regard de la liberté d’informer, cette décision non justifiée accompagnée de gestes violents.

La question de la possibilité de faire un travail journalistique au Tchad est dès lors posée, souligne la SDJ dans un communiqué.

Romandie.com avec(©AFP / 24 juin 2015 16h18)

L’opposant centrafricain Demafouth se dit menacé d’être expulsé du Tchad

mars 16, 2013
L'opposant centrafricain Demafouth se dit menacé d'être expulsé du Tchad L’opposant centrafricain Demafouth se dit menacé d’être expulsé du Tchad © AFP

L’opposant centrafricain Jean-Jacques Demafouth, qui avait fui la Centrafrique pour le Tchad mercredi en moto, se trouve actuellement à Goré, à la frontière entre les deux pays, et doit être « expulsé samedi matin manu militari », a-t-il déclaré vendredi à l’AFP.

« Je suis enfermé dans une pièce à Goré et on doit m’expulser demain à 06h00 (05h00 GMT, ndlr). Manu militari », a affirmé à l’AFP l’ancien ministre de la Défense et candidat à l’élection présidentielle. M. Demafouth, qui déclare avoir fui la Centrafrique après avoir subi des menaces, a indiqué avoir alerté le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) et l’ambassade de France (il dispose de la double nationalité).

 Jeuneafrique.com

Mali : Amadou Haya Sanogo, capitaine Fracasse

décembre 20, 2012

Il lui a suffi d’une pichenette pour faire tomber le Premier ministre mailien, Cheick Modibo Diarra, et se replacer au centre du vrai pouvoir. Amadou Haya Sanogo ne cache plus ses ambitions.

Peu importe s’il fait plus penser à Dadis Camara qu’à Charles de Gaulle ou au commandant Massoud – personnages auxquels il ne lui déplaît pas de se comparer – et s’il lui faut pour l’instant se contenter d’être le « président du comité militaire de suivi des réformes » d’une armée malienne en capilotade : le capitaine putschiste Amadou Haya Sanogo, 40 ans, a une fois de plus réussi son coup.

Au cas où certains, et notamment la communauté internationale, l’auraient oublié, l’ancien petit prof d’anglais en béret vert vient de démontrer qu’il n’était pas seulement le roi de Kati, mais aussi le maître du jeu à Bamako. Il lui a suffi de quelques minutes dans la nuit du 10 au 11 décembre pour convaincre le Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, convoqué manu militari dans son bureau, de remettre sa démission. Avec quels arguments ? « Il n’y a eu ni pression ni violence, soutient le capitaine. On ne l’a pas contraint, on lui a juste facilité la tâche. » À l’écouter commenter son dernier fait d’armes à la télévision, le lendemain soir, il est permis d’en douter tant la liste des reproches égrenés par Sanogo à l’intention de Diarra ressemble aux attendus d’un jugement en cour martiale.

Ce Premier ministre que « nous avons désigné », explique-t-il, ne montrait « aucun égard pour le peuple » et ne « rendait de comptes à personne », surtout pas au chef de l’État, Dioncounda Traoré, dont « il ne reconnaissait pas l’autorité ». Comment continuer de faire confiance à un homme « en train d’étrangler le pays par des ambitions personnelles démesurées », s’exclame Sanogo, qui fustige au passage le comportement de « voyageur permanent » et le goût pour « les hôtels de luxe » à l’étranger, véritables « insultes pour le peuple malien », de l’ancien ingénieur de la Nasa. Pis encore aux yeux de celui qui se veut l’âme de la future reconquête du Nord, Diarra n’aurait en huit mois d’exercice du pouvoir « jamais donné un seul équipement aux forces armées » tout en s’employant à « payer des officiers » pour se constituer une garde prétorienne.

Chute prévisible

La charge, on le voit, est violente, et l’on comprend mieux la mine visiblement effrayée de l’ex-Premier ministre lorsqu’il est apparu sur les écrans le 11 décembre vers 4 heures du matin pour annoncer la fin de sa mission, un pistolet invisible braqué sur sa tempe. En réalité, le capitaine Sanogo n’a pris aucun risque tant la chute de celui que Jeune Afrique qualifiait en juillet dernier de « grand bluff » et d’« erreur de casting » était prévisible. En atterrissant à la primature, Cheick Modibo Diarra s’était visiblement trompé de planète, multipliant les bourdes, donnant chaque jour des gages d’incompétence et creusant avec application son déficit de fiabilité. Au point que ses sponsors initiaux – Blaise Compaoré, mais aussi Paris et Washington – avaient fini par ne plus supporter ce professeur Nimbus sans ancrage populaire.

Diarra s’est accroché jusqu’au bout à son poste, allant jusqu’à caresser des rêves d’homme providentiel.

Le problème, bien sûr, est que l’intéressé, qui n’a pas de sa personne une petite opinion, aura été le dernier à s’en rendre compte. Lâché par tous y compris par Sanogo lui-même, avec qui il entretenait pourtant au début d’excellentes relations, en froid glacial avec le président Traoré, Diarra s’est accroché jusqu’au bout à son poste, allant jusqu’à caresser des rêves d’homme providentiel et à ébaucher dans ce but un réseau de militaires anti-Sanogo acquis à sa cause. C’est manifestement parce qu’il a senti venir le danger d’être marginalisé que le capitaine s’est décidé à accrocher à son tableau de chasse la tête du « Martien » Diarra, à côté de celle d’Amadou Toumani Touré. Ce faisant, il jouait sur du velours. Personne n’est descendu dans les rues de Bamako pour réclamer le retour du sortant, et la communauté internationale, passé le rappel des grands principes, n’a pas versé une seule larme, fût-elle de crocodile, sur le sort qui est désormais le sien : celui de résident surveillé.

Élections générales

Amadou Sanogo, qui a au minimum donné son aval (s’il ne l’a pas choisi lui-même) au successeur de Diarra, Diango Cissoko, s’est replacé au centre du vrai pouvoir, quitte à décrédibiliser encore un peu plus les institutions de la transition et la pâle figure d’un président qu’il n’a d’ailleurs pas pris la peine d’informer à l’avance de son miniputsch d’opérette. Du coup, l’hypothèse de l’organisation d’élections générales destinées à installer à Bamako un exécutif enfin incontestable et respecté est relancée.

Une telle consultation interviendrait avant le déclenchement d’une opération militaire étrangère, vis-à-vis de laquelle le capitaine et ses hommes se sont toujours montrés réticents, car elle leur ferait perdre la main sur le processus de libération du Nord. Il n’est un secret pour personne en effet que l’enfant de Ségou, qui n’a été chef de l’État que pendant vingt jours, aimerait rempiler. Bardé de ses fétiches de chasseur dozo et de son inébranlable confiance en lui-même, il a tenu à le rappeler à ses compatriotes, le 11 décembre au soir à la télévision : « Si le peuple malien décide que je joue un autre rôle [que celui de président du comité militaire de suivi des réformes, NDLR], je suis prêt à l’assurer [sic]. »

Jeuneafrique.com Par François Soudan

PHOTO Lady Gaga rend visite à Julian Assange

octobre 9, 2012

 

Double peine

 
Julian Assange devrait le savoir mieux que quiconque : personne n’est jamais à l’abri, nulle part.

Imaginez, vous avez 8 ans et une grosse grippe. Rien à faire, plus rien à lire, vous vous ennuyez ferme, le spleen vous gagne quand tout à coup, petit miracle, on vous annonce une visite. La porte s’ouvre : bam ! Madame Dubois, votre prof de 74 ans qui vient vous apporter les devoirs et vous tenir la jambe ! Eh bien dites vous qu’à côté de ce qu’a vécu récemment Julian Assange, vous avez eu du bol.

Julian Assange, souvenez-vous, c’est ce cyber activiste australien à la tête du site internet Wikileaks. Accusé de viol en août 2010 en Suède, Julian Assange est arrêté à Londres puis libéré sous caution. Le 19 juin 2012, il entre dans l’Ambassade Equatorienne de la capitale britannique pour demander l’asile politique. Demande à laquelle l’Equateur a répondu favorablement en août.

Problème pour Assange : s’il met un pied en dehors de l’ambassade, il sait qu’il sera arrêté manu militari par la police anglaise et renvoyé en Suède. Julian vit donc depuis cet été confiné dans la centaine de mètres carrés de l‘ambassade équatorienne.

Comme si cet enfermement ne suffisait pas, le pauvre vieux vient de recevoir la visite de Lady Gaga. Une sorte de Madame Dubois puissance 1000. On imagine Assange, prévenu de son arrivée, courant dans les couloirs, cherchant une cachette sous un bureau, dans les toilettes, montant quatre à quatre les escaliers, se glissant sous le lit, paniqué… peine perdue, la chanteuse a visiblement réussi à lui mettre la main dessus si l’on en juge par la photo qu’elle vient de poster sur son compte Twitter.

Elle pose, tout sourire aux côtés du charismatique activiste. Et si vous regardez bien, là, attentivement dans ses yeux à lui, vous verrez cette petite lueur tremblotante tout au fond. L’expression de ce sentiment imperceptible qu’on appelle la trouille…

Voici.fr par P.S.B

Mali : Mahamadou Diouara, un chef de milice songhaï détenu au secret

septembre 20, 2012
On ne connaît pas les motifs de l'arrestation du chef de milice Mahamadou Diahoura. On ne connaît pas les motifs de l’arrestation du chef de milice Mahamadou Diahoura. © DR

Le chef de la milice d’auto-défense Bouyan Ba Hawi (« La mort vaut mieux que la honte » en langue songhaï) n’est pas réapparu depuis sa spectaculaire arrestation par les forces de sécurité, le 25 août dernier. À Bamako, les autorités restent muettes.

Pour arrêter Mahamadou Diouara, chef de la milice d’auto-défense Bouyan Ba Hawi, les forces d’intervention n’ont pas lésiné sur les moyens, cette nuit du 24 au 25 août. Trois pick-up, des cagoules et des kalachnikovs attendent le chef de milice devant sa porte. « Ils sont entrés en trombe dans l’appartement et ont braqué leurs armes de guerre sur nous. Ils n’ont pas dit qui ils étaient, ni ce qu’ils voulaient », se souvient un témoin de l’arrestation. Mahamadou Diouara est emmené manu militari à bord d’un pick-up et disparaît dans la nuit bamakoise. C’est la dernière fois qu’il a été vu.

Depuis, ni son lieu de détention, ni les charges retenues contre cet étudiant en sociologie n’ont été rendue publiques. Sa famille n’est pas autorisée à le voir. « Un seul appel téléphonique a été autorisé en trois semaines, s’alarme Cheick Diouara, l’un de ses frères. La Sécurité d’État a admis, au bout d’une semaine de relances, qu’elle détenait mon frère. Avant ça, on nous fermait la porte au nez. »

Toujours selon ses proches, aucun avocat n’a été pourvu à Mahamadou pour assurer sa défense. À la Sécurité d’État comme au ministère de la Sécurité intérieure, aucun élément ne filtre pouvant laisser présager un dénouement imminent de l’affaire.

Plus de trois semaines sans nouvelles

Cette détention est « totalement illégale », explique-t-on au siège de l’ordre des avocats du Mali. « La Sécurité d’Etat n’étant pas un auxiliaire de justice, elle n’est pas habilitée à détenir des civils. Même si l’affaire est suivie par un procureur, aucune garde à vue ne peut se prolonger au-delà de quatre jours. Cela fait plus de trois semaines aujourd’hui ! »

Selon un officier des Affaires publiques des Forces de sécurité maliennes, cité par plusieurs journaux de la capitale malienne, Mahamadou Diouara et ses miliciens détenaient un « arsenal de guerre ». « Faux » répondent plusieurs membres de la milice. « Nous n’avions que des bâtons, et un fusil pour 400 ! Qu’ils montrent à la presse les photos de cette prétendue saisie ! ».

Les quelque 400 membres revendiqués par Bouyan Ba Hawi attendaient de pouvoir rejoindre la « ligne de front » de Sévaré, à la limite du territoire sous contrôle de l’armée malienne. Deux autres milices y ont établi un campement et attendent avec impatience une offensive armée vers le Nord. En attendant, la Sécurité d’État peine à définir une politique ferme vis-à-vis de ces initiatives citoyennes vectrices d’instabilité politique.

Jeuneafrique.com par François Rihouay