Une nouvelle intervention présumée de l’armée russe dans l’est de l’Ukraine fait bondir Kiev. Des blindés russes ont attaqué la ville de Novosvitlivka, près du bastion séparatiste de Lougansk, et « détruit pratiquement toutes les habitations », a affirmé samedi le porte-parole de l’armée ukrainienne.
Les troupes ukrainiennes se sont retirées de certains secteurs à l’est de Lougansk sous la pression des séparatistes pro-russes. « L’agression militaire directe contre l’est de l’Ukraine se poursuit », a dit de son côté le Conseil de défense et de sécurité ukrainien.
Depuis Bruxelles, où il rencontrait les dirigeants européens, le président ukrainien Petro Porochenko a condamné cette nouvelle intervention de l’armée russe sur le territoire de son pays. Il a affirmé que des milliers de soldats étrangers et des centaines de blindés étrangers se trouvent sur le territoire ukrainien.
A l’issue de sa rencontre avec M. Porochenko, José Manuel Barroso a mis en garde contre un « point de non-retour » dans le conflit ukrainien. « Nous sommes dans une situation très dramatique », a déclaré le président sortant de la Commission européenne. « Nous pourrions nous retrouver dans une situation où nous arriverions à un point de non-retour si l’escalade se poursuit », a-t-il ajouté.
Prêts à prendre de mesures
« Nous voulons la paix, pas la guerre », a de son côté assuré M. Porochenko, qui doit informer dans l’après-midi les chefs d’État et de gouvernement de la situation sur le terrain dans l’est de l’Ukraine. Mais « nous sommes trop près de la frontière où il n’y aurait pas de retour », a-t-il lui aussi souligné.
Interrogé sur d’éventuelles sanctions supplémentaires de l’UE contre la Russie, M. Barroso a indiqué que la Commission avait « déjà préparé des options au cas où les États membres décideraient de renforcer les sanctions ».
« La Russie ne doit pas sous-estimer la volonté et la détermination de l’UE à défendre ses principes et ses valeurs », a-t-il dit. « Nous sommes prêts à prendre des mesures très fermes et claires, mais nous maintenons la porte ouverte à une solution politique », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Bruxelles.
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