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Congo-Diaspora/Marc Mapingou : 5 mai 2020 – 5 mai 2021, un an déjà !

mai 5, 2021

Déjà, un an. Que le temps passe vite.

Première année, ce 5 mai 2021, de la tragique disparition de Marc Mapingou.

Marc Mapingou, un grand esprit, homme de culture. D’une humilité et d’une générosité frappantes. L’élégance chevillée au corps, exprimée dans le verbe, l’habillement, les manières et les relations avec autrui.

Citoyen congolais, Mapingou était notre compatriote. Un des meilleurs d’entre nous, au sein de la diaspora congolaise, en France où il a vécu plusieurs années. Y a construit l’essentiel de son cursus universitaire, bâti sa vie de militant progressiste et de cadre politique influent.

Marc Mapingou, par son ouverture et son accès facile, s’est, également, tissé en France un large réseau de connaissances, dans divers milieux. Il en est parti pour Brazzaville, en 1992, devenu Directeur de campagne du candidat Pascal Lissouba aux élections présidentielles congolaises de cette année.

Grâce à la dynamique rassembleuse de l’UPADS cumulée à la parfaite stratégie de communication de Marc Mapingou et au soutien ferme des Partis alliés, Pascal Lissouba triomphera de ces élections, au terme d’un scrutin au deuxième tour, face à Mr Bernard Kolelas.

En démocrate, Marc Mapingou entretenait de nobles et légitimes ambitions pour son pays, le Congo qu’il aimait intensément. Il rêvait de le diriger. Son destin en a décidé autrement.

Ayant, au prix d’un travail méticuleux et, sans la moindre exclusive, dans un environnement sensible, comme celui de la diaspora congolaise, en France, réussi à se créer les conditions optimales de se faire écouter, accepter et aimer. Suscitant, au besoin, l’effet d’entraînement nécessaire pour des causes justes.

Depuis qu’il nous a quittés, Marc Mapingou repose, en région parisienne, dans un cimetière de Neuilly Sur Seine. Attendant d’être, le moment venu, rapatrié, selon les formes voulues par sa famille, sur les riches terres millénaires de Zanaga, son terroir natal, dans la région de la Lékoumou.

Marc Mapingou n’est plus. Il demeure, cependant, pour ces Congolais qui l’ont vu et suivi, dans sa lutte, un symbole de la résistance, un repère et un modèle de combat républicain pour une alternative nouvelle au Congo.

Représentation posthume de l’œuvre patriotique commune inachevée, Marc Mapingou est vivant dans des consciences politiques congolaises.

Son nom est sans cesse répété. Son image résiste à l’effacement, dans les réseaux sociaux. Ses paroles et sa rhétorique prises en référence, lors des échanges citoyens.

Toujours, dans nos cœurs, Marc Mapingou, par nos pensées, est proche de nous.
Nous ne l’oublions pas.


Ouabari Mariotti
Brazzaville, le 5 mai 2021

Avec Congo-liberty.com

Congo-Diaspora: Hommage d’un aîné à son petit frère Marc Mapingou

mai 5, 2021
Photo de BrazzaNews.

Premier anniversaire du décès de mon cher cadet Marc Mapingou

Mon très cher frère,

Il y a un an, le 5 mai 2020, aux aurores, tu tirais ta révérence à la Clinique Ambroise Paré de Neuilly-sur-Seine, ville où tu as vécu durant plusieurs années avec ton épouse Lucile, tes enfants – Thierry-Guillaume, Pascale, Marc-Aurèle et Louis-Marty. Tu habitais un appartement superbe où trônaient de magnifiques tableaux de maîtres, de remarquables photos te montrant avec des grands de ce monde: Nelson Mandela, Jacques Chirac, Pascal Lissouba, Omar Bongo et bien d’autres.
Une demeure sympathique que tu souhaitais ouverte à tous. Ton esprit cosmopolite, ta bonté, ta disponibilité et surtout ton humilité ont égayé les nombreux parents et amis durant ce court mais intense moment que tu as passé sur cette terre des hommes. Même tes adversaires ont reconnu ces qualités que tu avais chevillées au corps.
Sur le plan politique, tu ne t’es jamais départi de ton élégance et de ta courtoisie, qualités fondamentales pour tous les grands hommes en dépit des trahisons et des coups tordus.

Tolérant, ouvert sur l’universel, tu as été ma fierté, la fierté de toute la famille, de tes amis, de tous ceux et celles qui t’ont connu et aimé. Nos lectures, nos musiques, nos échanges se sont hélas brutalement arrêtés…

Je pense à nos auteurs préférés, particulièrement à Stefan Zweig que nous citions dans nos moments de doute: « Malgré ce que moi-même et mes innombrables compagnons d’infortune avons souffert d’humiliations et d’épreuves, il ne m’est pas possible de renier sans recours la foi de ma jeunesse et de désespérer d’un relèvement et d’une nouvelle renaissance. De l’abîme, de terreur où nous marchons à tâtons comme des aveugles. L’âme bouleversée et le coeur brisé, je jette encore un regard vers ses anciennes constellations qui resplendissaient sur ma jeunesse et me consolent avec la confiance héréditaire que cette décadence ne paraîtra qu’une interruption momentanée dans le rythme éternel de l’irrésistible progrès ».
Ces mots nous rassuraient sur la volonté de ne jamais désespérer. Tels furent les fondamentaux de ta rectitude et de ton engagement. Tout comme cet autre écrivain, Thomas Mann, pourchassé par les Nazis, dépité, mélancolique et désespéré, qui écrivait ceci: « J’éprouve comme une horreur irrationnelle à l’idée de reposer un jour en terre allemande, l’Allemagne ne m’a rien demandé, ni rien donné, l’Allemagne m’est devenue totalement étrangère ».

Toi mon frère, je te le promets, tu retrouveras ta terre natale, Zanaga, au Congo-Brazzaville, notre pays. Tu y reposeras aux côtés des siens, de ton père, Basile Jacques Mapingou, le premier député de Zanaga, avant que moi et bien d’autres vous rejoignent.
La musique, le concert du 1er janvier auquel tu voulais me convier, début 2021, parce que la musique de Johann Strauss père et fils nous séduisait. Nous l’écoutions, tous les débuts d’année, depuis 1982, sur la chaîne de télévision française Antenne 2. Trop de souvenirs cognent aujourd’hui ma tête, je ne puis tous les énumérer dans cette lettre. Je m’engage, avant de te rejoindre, à les évoquer à chaque anniversaire de ta mort. Maman est plus que jamais inconsolable, ainsi que tes frères, tes soeurs, tes amis. Je pense particulièrement à Victor Philippe Mpara, à Noël Magloire Ndoba qui ont fait des témoignages d’une forte émotion fraternelle.
Nous t’aimons et t’aimerons toujours.

Ton frère aîné Paul Alexandre Mapingou.

Avec Brazzanews

«La diaspora congolaise rend un dernier hommage à Marc Mapingou»

mai 17, 2020

 

Avec Je MinformeTV

 

Congo: Hommage du Docteur Michel MPandi à Marc Mapingou Mitoumbi

mai 17, 2020

 

Au moment où tu vas être porté en terre et ta silhouette à jamais sous l’éteignoir. Ma peine est immense et ma douleur plus profonde que les eaux du Congo réunies.

J’aimerais tant te dire merci pour les combats menés ensemble pour la renaissance de notre beau pays. Merci pour tes pénétrantes analyses. Merci pour ta connaissance des hommes politiques congolais. Merci pour ta sollicitude.

Désormais, il nous faudra marcher haut les vents bien seuls dans la nuit noire cherchant à tâtons le Congo lumineux.

Yaya ! Tu étais un homme de synthèse qui jeta les ponts entre les bras du delta de l’opposition congolaise en France. Ton entregent et ton charisme manqueront à la lutte à un moment où le despotisme écumant de Brazzaville veut royaliser le pays.

Le pain d’exil est sans levain comme dirait U’tamsi

Comme tu le citais si souvent « Lorsque la liberté rentrera, je rentrerai » de Victor Hugo

Alors mon grand, lorsque la liberté rentrera au Congo nous rentrerons avec ta dépouille à Zanaga pour accomplir ta volonté.

Lorsque le peuple aura retrouvé ses droits imprescriptibles et qu’il aura ressaisi le sceptre usurpé. Le drapeau du Congo ombragera ta tombe et nous écrirons ton nom en lettres de feu.

Ton nom sur les pages d’histoire de la république ne sera pas une note de bas de page.
Je crois aux forces de l’Esprit. De là haut continue donc de nous irradier de tes fulgurances essentielles.

Aurevoir yaya

Docteur Michel MPANDI
INGETA!

 

Photo de BrazzaNews.

 

Avec Brazzanews

Congo-diaspora: Hommage de Guy Milex MBONZI ​à Marc MAPINGOU

mai 17, 2020

 

En Afrique, la mort d’un grand homme a toujours été considérée comme une perte aussi lourde et retentissante que la chute d’un baobab. Oui, le Congo a perdu un baobab en la personne de Marc Mapingou. Que peut-on dire à son sujet ?

Marc Mapingou était un homme d’une générosité remarquable. C’était un homme toujours disponible, toujours ouvert, malgré ses occupations et son riche carnet d’adresses. Parrain politique des uns, encadreurs des autres, guide éclairé, excellent conseillé, Marc Mapingou était d’une éloquence digne d’un sage, digne d’un technicien. Pas étonnant qu’il ait côtoyé les plus grands et qu’il ait été, à l’époque, directeur de compagne de l’ancien président congolais Pascal Lissouba.

Comme il est presque inutile de le rappeler, c’est à lui (et bien d’autres personnes) que Lissouba devait, dans une large mesure, sa victoire. Le réseautage de Marc Mapingou, ses relations à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, avait constitué un atout non négligeable dans la formation de sa carrure d’homme politique.

Mais cet homme qui savait se faire respecter et aimer – qui était une sorte de machine d’amour – avait également su gagner la confiance des Grands de ce monde dont feu Omar Bongo Ondimba.

Sur la place de Paris, Marc Mapingou était la référence et reste un modèle pour ceux qui désirent arpenter les sentiers politiques et de la communication. Et c’est précisément sur cette place que l’on s’est connu et qu’on s’est rapidement familiarisé. Marc Mapingou m’invitait très souvent à diner et discuter. Bref, nos rencontres avaient toujours été chaleureuses. Mais comme dit le proverbe, « les bonnes choses ne durent jamais. » On s’est vu pour la dernière fois, lors d’un « Vendredi du Congo », organisé par Kutana, à la gare du Nord. Marc Mapingou s’était adressé à moi en ces termes : « Mon cadet, avant que tu ne rentres à Brazzaville, on doit se voir à tout prix ; il faut qu’on parle. »

Malheureusement, je n’avais pas respecté la consigne. J’étais rentré sans même le rencontrer, ce qui est fort regrettable. D’autant plus regrettable que cela me renvoie directement à une scène vécue il y a 26 ans avec ma défunte mère. Pour la petite histoire, pendant qu’elle était agonisante, ma mère m’avait demandé de rester un moment auprès d’elle à l’hôpital parce qu’elle avait des choses à me dire. Mais ne pouvant supporter de la voir souffrir, j’avais prétexté avoir des devoirs scolaires à faire à la maison pour m’éclipser, sans savoir que c’était la dernière fois que je la voyais en vie. Convaincu qu’on se reverra, j’avais donc manqué de prendre ses derniers conseils, comme ça a été le cas avec le doyen Marc Mapingou.

La sagesse millénaire nous enseigne que chaque forme de vie est une pensée de Dieu revêtue de chair ou de matière. Étant donné que Dieu est éternel ainsi que ses pensées, la mort n’est qu’une illusion, car il n’y a de mort pour aucune de ses créatures. Perçu sous cet angle, j’estime personnellement que Marc Mapingou ne peut donc pas être mort et c’est bien et trop cruel de le considérer ainsi. Marc a juste changé d’octave, il est simplement passé d’un niveau de vie à un autre, d’un monde à un autre. Dans son corps physique, il a vécu, grandi et exécuté la tâche ou la mission qui lui avait été assignée. Puis, il a quitté son enveloppe corporelle pour changer de sphère d’existence. C’est cela mon intime conviction.

Je pense également qu’au lieu de l’aider, nos pleurs, notre chagrin, nos disputes et nos divisions l’attristent. Les sages s’accordent à dire que le pardon mutuel, l’amour, l’harmonie et l’unité des siens réchauffent le cœur du trépassé. Ainsi, seuls le manque de discernement et l’égoïsme poussent les Hommes à rappeler ici-bas, les âmes des personnes décédées.

L’homme nous a quittés, mais son image, son charisme, ses précieux conseils et son sourire demeureront gravés dans nos cœurs.
Merci doyen, pour ces instants inoubliables passés avec toi. Le mot d’ordre pour nous demeure « A l’attaque ».

Guy Milex M’BONDZI

Photo de BrazzaNews.
Avec Brazzanews

Congo: Hommage de la famille du Général MOKOKO à Marc MAPINGOU

mai 7, 2020

 

À un frère toujours présent et qui même dans l’absence demeure présent.

Cher Marc,


Nous n’avons pas de mots pour dire notre compassion, notre peine à la douleur des tiens qui est nôtres. À tous les épisodes difficiles de notre histoire tu as toujours été là. Quand ton grand frère le Général était au Chômage après la guerre, ostracisé et marginalisé tu étais là présent, tu venais lui apporter soutien et réconfort pendant la traversée du désert au début des années 2000.

Quand au lendemain des élections de 2016, le Général est devenu non grata aux yeux des institutions de son pays, une fois de plus tu as été à ses côtés. Et depuis qu’il a été injustement emprisonné, tu ne dors plus, cette injustice commise à son égard tu l’as combattu jusqu’à ton dernier souffle. Et plus que de l’activisme, tu as été pour moi l’épouse meurtrie et mes enfants un vrai bokilo, plus proche et compatissant que beaucoup d’autres.

Et même si la distance nous séparait, tu ne manquais pas régulièrement de prendre des nouvelles de la famille et bien plus encore tu cherchais toujours des solutions pour la libération de ton grand frère. Aujourd’hui le Congo te pleure mais c’est avec fierté que nous gardons ta grandeur et ton patriotisme dans nos mémoire car ton combat n’a pas été vain. C’est le combat d’un homme d’engagement et d’honneur dont le nom et l’histoire sont synonymes de la lutte pour un Congo intègre, un Congo équitable et surtout un Congo prospère et Démocratique. Ces valeurs que tu as transmises et pour lesquelles tu as tout sacrifié font de toi une icône dans le panthéon du nouveau Congo à venir.

Merci Marc pour ta solidarité quand tous nous ont abandonnés, ton amitié quand même nos proches nous montraient du doigt comme ennemi, ton soutien inestimable tout au long de ces années, tes conseils avisés. Tu laisses un pays meurtri, un grand frère digne toujours enfermé mais qui grâce à des frères comme toi garde la foi et le moral. Tu es parti mais ton esprit demeure, ta foi en un Congo émancipé, développé et libre survit à travers tes idées et ton héritage pour ce pays pour qui tu as tout donné au détriment de ta famille.

Au nom du Général Mokoko, de nos enfants et de toute la famille, nous te remercions infiniment Marc Mapingou car des hommes comme toi il n’y en plus beaucoup. Que ton âme repose en paix et que le Seigneur fortifie ta famille en cette période trouble pour l’humanité.

Safy Sow MOKOKO

 

Photo de BrazzaNews.
Marc Mapingou et Nelson Mandela
Avec Brazzanews

France: L’hommage de la fille de Marc Mapingou

mai 6, 2020

Hommage d’une fille à son père : C’est avec le cœur meurtri que je t’écris ces derniers mots qui ne pourront malgré tout apaiser mes maux.

Tu étais un homme brave, charismatique, audacieux, altruiste, doté d’une grande sagesse.

Papa, tu laisses ta fifille adorée toute seule, sans père mais tu m’avais transmis l’essentiel, tes conseils resteront ancrés en moi

Tu m’as appris que la vie était un combat et ce jusqu’à ton dernier souffle car tu as résisté, tu t’es accroché à cette vie que tu chérissais tant et tu l’as fait pour rejoindre les tiens, hélas, les vicissitudes auxquelles nous faisons face sont incontestables.

Le 1er novembre dernier, près de toi, nous méditions sur l’un des célèbres textes de l’écrivain Kipling afin de rendre hommage à papi, quelques mois plus tard tu m’as rappelé que même si tu n’étais plus de ce monde, tu saurais que je saurai me battre et tu ne t’inquièterai pas.

J’ai su rattraper le temps perdu, enfin, je dirai que j’ai essayé mais la vie nous surprend toujours.

Je garderai cette belle image de toi couché comme un ange, beau et serein comme tu l’as toujours été de ton vivant.

Mon papa d’amour, comme je te l’ai dit pour la dernière fois hier, je t’aime, tu continueras de vivre dans mon coeur et tu restes cet être irremplaçable.

Merci pour tout, tu fus un papa en or !

Comme tu savais me le dire, « À l’attaque » !

Puisse ton âme reposer en paix 🙏🏽❤️

Je t’aime papa Marc Mapingou Mitoumbi

Ta Pascale

 

Photo de BrazzaNews.
Le sourire éternel de la fille à son père
Avec Brazzanews

Congo-Diaspora: Hommage du Ministre MARIOTTI OUABARI à Marc MAPINGOU

mai 6, 2020

 

Photo de BrazzaNews.

Marc Mapingou

« Adieu Marc. Triste, je mêle mes larmes de peine qui n’arrêtent pas de couler aux milliers d’accents qui s’élèvent au Congo, en Europe et ailleurs, dans le monde, pour rendre hommage à mon Frère Marc Mapingou qui nous a quittés, ce 5 mai 2020, dans un hôpital parisien.
Malade, depuis près de deux mois, nos vœux pour son rétablissement n’ont pu détourner le coup fatal qui l’a frappé.

Marc Mapingou s’en est allé. Trop tôt, trop vite. Sa disparition nous rappelle une évidence que nous sommes, finalement, bien peu de chose, sur terre. Elle nous convainc davantage du néant des grandeurs humaines, du vide des honneurs que l’ambition recherche et dont la vanité s’enivre.

Il était un grand esprit, Marc Mapingou. Une figure bien connue qui privilégiait les idées positives et faciles à comprendre. Ne s’amarrant qu’à ce qui est conforme à la raison, au bon sens, à la droiture et au cri de la conscience.

Là où le mensonge, la ruse et la violence primaient, Marc Mapingou savait s’en éloigner. « Tous les hommes sont nés pour la vérité et la lumière. Mais, tous ne sont pas préparés à la recevoir, ni, par conséquent, à en faire bon usage », aimait il répéter.

Militant des causes justes, combattant de la liberté, homme de solides convictions, Marc Mapingou laisse, derrière lui, l’image d’un politique engagé, attaché aux valeurs de la République.

Par son expertise dans la communication, Il a assumé, avec adresse et patriotisme, pour le compte du Congo, son pays, deux missions, tout à fois, ardues et nobles.

En 1992, Marc Mapingou contribue à l’éclatante victoire de Pascal Lissouba aux élections présidentielles démocratiques congolaises, en qualité de Directeur de campagne.

Puis, en 2016, depuis Paris, comme son Représentant Personnel, Marc Mapingou accompagne le candidat Jean Marie Michel Mokoko, au scrutin présidentiel anticipé du mois de mars. Une tâche qu’il endosse, jusqu’à ses derniers jours, en s’associant, parallèlement, à la diaspora congolaise, combattante de Paris, dans sa lutte légitime, pour une alternative nouvelle au Congo, au lendemain de la victoire contestée de Mr Sassou Nguesso.

De là où il est injustement détenu, à Brazzaville, Jean Marie Michel Mokoko, le cœur serré, a les pensées tournées vers son ami Marc Mapingou qu’il ne reverra plus, lui qui avait, encore, tant de projets à construire avec Marc Mapingou.

Dans les mêmes lieux où est placé Jean Marie Michel Mokoko, son frère André Okombi Salissa est inconsolable. Tant la disparition de Marc Mapingou l’a foudroyé.

De par sa formation, sa culture, ses idées, ses croyances, ses relations affectives, les valeurs qu’il défendait, Marc Mapingou avait donné un sens à sa vie.

C’était un humaniste, un pacifiste. Il ne s’en cachait pas. il avait confiance en la nature humaine et travaillait à son épanouissement. Toujours penché, vers les autres, à l’écoute de ceux ci.

Ses qualités humaines et son altruisme faisaient que sa compagnie, à Paris, était recherchée et appréciée. D’où la belle aura qu’il s’est bâtie, en milieu jeune de la diaspora congolaise, grâce à son ouverture d’esprit, la facilité de le rencontrer, son humilité et sa générosité.

C’est avec compassion que je présente mes condoléances les plus attristées à son épouse, à ses enfants et au reste de sa famille. Leur témoignant, par ailleurs, l’expression de ma solidarité, en ces moments d’intense douleur.
Là bas, à l’Orient Éternel, repose en paix, Marc.

Je te sens vivant, dans mon cœur, et au travers de nos souvenirs communs. La vie ne dure qu’un instant. Par contre, l’amour pour les défunts est éternel. Nous ne t’oublierons jamais. Toi qui savais cultiver l’amour et l’amitié. Ta mémoire sera gravée en nous.

Par ta façon d’être, ton rapport aux autres et ta conception de l’existence, faite de sagesse et de respect, tu as réussi ta vie, quand bien même, elle aura été très courte. Je la salue, à titre posthume.

Adieu Marc.

Avec Brazzanews par Ouabari Mariotti. Membre de l’UPADS, Paris le 5 mai 2020.

Congo: Hommage du Ministre Thierry MOUNGALA à Marc MAPINGOU MITOUMBI.

mai 6, 2020

 

Photo de BrazzaNews.
Marc Mapingou Mitoumbi

 

« J’ai rencontré Marc Mapingou pour la première fois à la fin des années 80. Dans des circonstances privées qu’il n’est pas nécessaire de rappeler ici. J’étais jeune. Je ne suis pas certain que cette rencontre fortuite, à travers une connaissance commune, l’ait particulièrement marqué.

Arrive 1994. Je suis à Brazzaville. Marc est alors un personnage, une légende même; en tout cas pour tous les jeunes brûlant de servir un jour leur pays. Réunions du forum des jeunes, agora qui finira par avorter, tant le pouvoir de l’époque ne voulait pas d’une jeunesse unie et réfléchie. Marc est là. Il domine la salle, pas seulement par son charisme mais par une sorte d’autorité naturelle.

J’interviens lors d’une séance. Il me repère. Me demande de le voir plus tard. Hors de cette salle. Nous nous revoyons. Plusieurs fois. Échanges très riches. L’homme est cultivé. Entre autres fulgurances intellectuelles, il me fait découvrir Cioran le grand écrivain franco-roumain auteur du « Précis de décomposition ». J’ai, depuis, dévoré l’œuvre de cet écrivain essentiellement crépusculaire.

Je n’ai toujours pas compris comment et pourquoi Pascal Lissouba s’est passé, son mandat durant, de cet immense talent qu’était Marc Mapingou. Il s’agit certes là d’une des nombreuses erreurs commises par le « Professeur Président ».

Grand Marc, tu as été un homme de conviction et de constance. Nous ne partagions pas, et loin s’en faut, récemment comme dans nos échanges passés d’il y a plus de 25 ans, les mêmes convictions ni même, souvent, la même vision du devenir de notre beau pays. Mais je ne crois pas trahir la vérité que de dire que j’ai constamment vu en toi un patriote sincère et désireux du mieux pour notre patrimoine commun, le Congo.

Même récemment, dans nos quelques échanges, j’ai pu retrouver avec plaisir l’homme de large vision et de culture que tu n’as cessé d’être, malgré les vicissitudes de la politique.

Grand dandy devant l’Eternel, tu aimais les belles choses de la vie. Et un homme qui aime les bonnes choses ne peut pas être foncièrement mauvais !

« Cher aîné », comme je t’appelais. « Grand chef », comme tu m’avais malicieusement surnommé en retour. Pars en paix. Tu vas te reposer loin de ta patrie. Mais je sais que la terre de nos ancêtres, dont je souhaite que tu la rejoignes dès que cela sera possible, te recevra un jour. Lorsque les ravages de cette pandémie diabolique seront un lointain et funeste souvenir.

Je finirais par une belle citation de ce Cioran que tu aimais tant. Il avait écrit que « quand on rencontre quelqu’un de vrai, la surprise est telle qu’on se demande si on n’est pas victime d’un éblouissement ».

Je t’ai rencontré. J’ai été surpris. J’ai été ébloui. Vas, cher aîné. Vas en paix. Adieu, adieu, adieu… »

Avec Brazzanews par Thierry MOUNGALLA

Finitude : Marc Mapingou, « sic transit gloria mundi »

mai 5, 2020

Finitude : Marc Mapingou, « sic transit gloria mundi »

Cher Marc,

Te voilà désormais à l’Orient éternel : libéré des peines, des soucis ! Te voilà désormais au règne de l’esprit. Mors janua vitae. Que dire de plus ? Dans Loués soient nos seigneurs, Regis Debray – que tu lisais beaucoup – nous révèle que « tout ce clôt une aventure arrête toute débandade ». Non, l’heure n’est pas à la critique ; elle au recueillement. Je me joins à la Communauté congolaise pour te souhaiter « bon voyage ». Sic transit gloria mundi. Ah !… Le Faucheur, cette fatalité inéluctable, la désillusion, le détachement, le stoïcisme, ou le découragement et le pessimisme.

Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans les studios de ZianaTV. Ce jour-là, nous avons débattu dans une émission. Depuis, nous avons sympathisé. Nous discutions ; nous évoquions notre passion commune pour la lecture. Combien de fois n’évoquais-tu pas ta préférence pour l’antiquité gréco-romaine et la Renaissance – cet immense Alléluia pour reprendre l’exclamation d’Albert Camus -, ta passion pour Marc-Aurèle et Erasme ? De Pensée pour moi-même à Eloge de la folie en passant par Complainte de la paix, tout y passait. Tu étais très à l’aise dans les écrits dans cette époque-là et, je dois l’avouer, j’étais muet d’admiration. Ces souvenirs resteront à jamais gravés dans le disque dur de ma mémoire, sans le moindre soupçon d’être fait d’une substance moins durable que le temps.

Oh !… Nous n’étions toujours pas d’accord ! D’ailleurs, comment cela serait-ce possible ? Mais tu le disais sans hypocrisie ; de mon côté je te le faisais aussi savoir. Te souviens-tu de cette critique que j’avais émise dans l’émission Décryptage sur la stratégie du Général Jean-Marie Michel Mokoko ? J’avais commencé par étriller le slogan dont tu avais été l’un des artisans : « L’avenir est arrivé » ! Mais jamais, au grand jamais, tu n’avais manifesté la moindre rancune. Bien au contraire, tu exprimais une certaine approbation à mes philippiques dans la mesure  où elles étaient constructives. Du moins estimais-tu.

Construit intellectuellement, tu l’étais ! C’est pourquoi il y avait en toi cette capsule d’altérité et de tolérance. Cette tolérance qui fait grandement défaut chez nos compatriotes. Il ne t’échappait pas que notre époque est propice à la « parole humiliée », à ce que la philosophe Simone Weil appelait dans La pesanteur et la grâce, « les égarements des contraires ». Non pas deux pensées qui se complètent ou se superposent mais, hélas ! se juxtaposent. Surtout au moment où les réseaux sociaux fabriquent les « intellectuels » virtuels à tout-va. Je puis affirmer, ya Marc, que tu as su tourner le dos aux fanges de la parole perdue. Tu étais, à vrai dire, un fil à plomb… Une sublime conséquence de ta construction intellectuelle équilibrée ou, ce qui revient au même, à la rectitude de ton effort spirituel. Tempérance et clémence te caractérisaient.

Les quelques années où je t’ai connu, pour employer une image dont tu m’avais parlé au soir du 31 décembre 2018 au moment de nous souhaiter les vœux pour le nouvel an, tu tentais, avec tes moyens, de « sortir de la caverne ». « Représente-toi donc des hommes, pour me rappeler cette recommandation de Platon dans La République, qui vivent dans une sorte de demeure souterraine en forme de caverne possédant, tout le long de la façade, une entrée qui s’ouvre largement du côté jour ; à l’intérieur de cette demeure ils sont, depuis leur enfance, enchaînés par les jambes et par le cou, en sorte qu’ils restent à la même place, ne voient que ce qui est en avant d’eux, incapables d’autre part, en raison de la chaîne qui tient leur tête, de tourner celle-ci circulairement. Quant à la lumière, elle leur vient d’un feu qui brûle en arrière d’eux, vers le haut et loin. » Merci, grand-frère, de me l’avoir rappelé. Cette image, j’en fais mienne ! Non, je ne l’oublierai pas. Je lis et relis La République de Platon grâce à tes conseils.

Aujourd’hui, ya Marc, tu es « fini ». « Fini », cet adjectif polysémique – « C’est seulement à notre propre mort que nous sommes finis ».  « Fini »   renvoie à la finition d’un objet, d’un projet, voire à la mise en œuvre de sa  perfection  et  « Fini  »  comme mort. Ainsi l’adjectif « Fini » devient polysémique. Un seul signifié : «  Fini » et au moins 2 signifiants : « Fini » comme aboutissement  d’un projet et « Fini » comme mort. » Une fois de plus, je me souviens de cette discussion à la veillée en mémoire de Nzongo Soul. C’était à Sevran Beaudottes. Des gémissements en cascade ! Mais aussi une espérance ! Non, ya Marc, je ne romprai pas cette Chaîne d’union qui nous liait aussi bien dans l’espace que dans le temps.

Accolades… cher grand-frère !

Bedel Baouna

Avec Entrecongolais, le Mardi 5 Mai 2020