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Le Congo-Brazzaville récolte 193 milliards de F CFA sur les marchés financiers régionaux

janvier 4, 2017

Port de Pointe-Noire © Antonin Borgeaud/Les Éditions du Jaguar

La première opération de ce type lancée par le pays dans l’espace Cemac a été sursouscrite à hauteur de 193 milliards de F CFA (294 millions d’euros), soit 129% des 150 milliards initialement escomptés. Les autorités de Brazzaville ont décidé de retenir l’intégralité du montant.

D’après une source proche du dossier, l’essentiel des souscriptions provient des banques congolaises, camerounaises, gabonaises et centrafricaines.

« Cette augmentation du montant de l’opération, qui respecte le plafond de l’émission des titres publics fixé par la loi des Finances 2016 de la République du Congo, permettra à l’émetteur de poursuivre de façon significative son programme d’investissement public », indique Calixte Nganongo, le ministre congolais des Finances, du Budget et du Portefeuille public, dans un communiqué en date du 29 décembre.

Initialement, le montant levé devait servir à apurer une dette de l’État à l’égard d’un pool bancaire local et à financer des projets d’infrastructures. Ceux-ci concernent la construction de l’université Denis Sassou Nguesso et des logements sociaux, l’édification de la Cité internationale des affaires de Brazzaville et de douze hôpitaux généraux.

Une conjoncture qui pèse

Brazzaville est le dernier grand pays de la Cemac à faire le pari du financement sur le marché obligataire local – une option pourtant recommandée par le FMI, de préférence aux marchés internationaux –, après le Cameroun, le Gabon et le Tchad.

Le projet de loi de finances adopté par le Conseil des ministres congolais début octobre table sur des recettes budgétaires de 1 680 milliards de francs CFA en 2017 (2,56 milliards d’euros), soit une baisse de -28 % par rapport aux 2 333 milliards de F CFA inscrits dans la loi de finances initiale de l’année 2016.

Début août, les tensions de trésorerie du pays sont apparues au grand jour, lorsque l’État n’a pas honoré le paiement d’une échéance d’un emprunt obligataire international contracté en 2007 dans le cadre de la restructuration de sa dette. Les autorités congolaises s’en sont finalement acquittée, renvoyant à une « erreur administrative ».

Jeuneafrique.com par Omer Mbadi à Yaoundé

Proches de Ben Ali : trois banques suisses sanctionnées

octobre 21, 2013

L’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) suisse a sanctionné trois banques privées pour avoir failli dans le contrôle des comptes suisses de personnes proches de l’ancien président tunisien Ben Ali.

L’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) a sanctionné les banques HSBC, Union bancaire privée (UBP) et EFG Bank pour leur gestion des comptes bancaires suisses des proches de l’ancien régime tunisien, selon la télévision suisse RTS. Ces banques ont « gravement enfreint le droit de la surveillance » et n’ont pas été suffisamment rigoureuses quant au processus de révision annuel de leur clientèle de personnes exposées politiquement (PEP). Le régulateur leur demande de payer plusieurs dizaines de milliers d’euros.

La procédure d’enquête avait été lancée en 2011 par la Finma suite aux événements du Printemps arabe. « Les clarifications effectuées par la Finma ont débouché sur le constat que la majorité des vingt banques examinées connaissent leurs obligations en relation avec les PEP et y répondent de façon correcte et efficace », avait alors indiqué l’autorité de régulation dans un communiqué. Cette dernière avait néanmoins décidé de poursuivre son enquête pour quatre cas précis.

Selon la législation suisse, les banques doivent être particulièrement vigilantes avec leur clientèle PEP. Ces règles, qui s’appliquent aussi aux associés et aux familles de ces personnes, visent notamment à éviter le blanchiment d’argent.

Lire aussi :

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Pourquoi HSBC veut fermer les comptes d’une quarantaine d’ambassades au Royaume-Uni
Sanctions annulées pour des proches de Ben Ali
Personnes exposées politiquement

La Finma a ainsi condamné UBP et EFG à lui verser respectivement 49 000 (40 000 euros) et 46 000 francs suisses (37 000 euros) pour des frais de procédure en mai 2012. « UBP a décidé de ne pas faire appel suite à cette décision et a préféré consacrer son énergie à améliorer ses méthodes de travail conformément à la décision », indique un communiqué du groupe.

La sanction a été plus sévère pour HSBC. L’autorité de régulation a condamné le groupe en avril 2013 à lui verser 88 000 francs suisses (environ 71 000 euros) et lui a imposé un auditeur externe, en plus de l’interdiction d’ouvrir des comptes pour les PEP pendant trois ans. « Nous avons pris d’importantes mesures de correction depuis, qui ont été bien accueillies par le régulateur », a affirmé un porte-parole de HSBC, contacté par RTS.

HSBC a annoncé en août 2013 qu’elle ne souhaitait pas conserver la gestion des comptes d’une quarantaine de représentations diplomatiques pour renforcer sa lutte contre l’argent sale. Le groupe avait été condamné l’an dernier aux États-Unis à une amende record de 1,9 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros) pour complicité de blanchiment d’argent.

Jeuneafrique.com

Stéphane Hessel est mort

février 27, 2013

PARIS (Reuters) – Stéphane Hessel, l’auteur en 2010 du manifeste « Indignez-vous », dont se sont inspirés les jeunes « indignés » occidentaux, est mort dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 95 ans.

Son court pamphlet prônant, soixante-cinq ans après, les valeurs du Conseil national de la Résistance à l’occupation nazie s’est vendu à 4,5 millions d’exemplaires à travers le monde, dont deux millions en langue française.

Cet ancien résistant et diplomate, engagé à gauche, avait soutenu François Hollande lors de la dernière campagne présidentielle.

De nombreuses personnalités socialistes ou de la gauche du PS ont rendu hommage à cet éternel indigné.

Valérie Trierweiler, la compagne du chef de l’Etat, a salué sur son compte Twitter « la vie exceptionnelle de Stéphane Hessel ».

Dans son opuscule de 32 pages, vendu 3 euros, l’auteur appelait à une « insurrection pacifique » qui, en ces temps de crise, a provoqué une déferlante mondiale et mêmes des élites du printemps arabe se sont référées à l’ouvrage.

Il dénonçait notamment l’écart croissant entre les très riches et les très pauvres, le traitement fait aux sans-papiers et aux immigrés, ainsi que la dictature des marchés financiers.

Ses prises de position pro-palestiniennes lui ont valu des critiques acerbes d’une partie de la communauté juive.

Né en 1917 à Berlin, Stéphane Hessel avait été naturalisé français à l’âge de 20 ans. Engagé dans la Résistance, il fut arrêté par la Gestapo en 1941 et déporté au camp de Buchenwald.

Il avait entamé une carrière diplomatique à la Libération comme détaché au secrétariat général de l’ONU (1946-1951) puis participé, au côté de René Cassin, à l’élaboration de la Déclaration universelle des Droits de l’homme.

« LAISSONS DU TEMPS À HOLLANDE »

En 2008, invité des cérémonies du 60e anniversaire de ce texte adopté le 10 décembre 1948 à Paris par les 48 pays membres de la toute jeune Organisation des Nations Unies, il avait estimé que la France ne pouvait se targuer d’être exemplaire en matière de droits humains vu sa façon de traiter les étrangers.

« Elle s’occupe mal de ses immigrés, elle s’occupe mal de ses sans-papiers et elle ne s’occupe pas bien du tout non plus des questions d’asile », disait-il à Reuters.

Stéphane Hessel avait ensuite occupé plusieurs postes de conseiller, notamment au cabinet de Mendès-France (1954-1955) ou, plus tard, au ministère de la Coopération, où il avait tenté sans succès de faire libérer Françoise Claustre, otage au Tchad.

Il avait créé la surprise en présentant une motion au dernier congrès du Parti socialiste en octobre, obtenant 11,9% des suffrages et récemment confié sur Europe 1 qu’il fallait se montrer « patient » avec François Hollande.

« Ne jugeons pas Hollande sur les trois premiers mois. Il a dit des choses justes, il fait déjà un certain nombre de choses essentielles, utiles, qui vont dans le sens de ses engagements. Laissons-lui le temps », disait-il.

Il y a un an, sur RTL, Stéphane Hessel disait attendre la mort « avec beaucoup de gourmandise ». « La mort est quelque chose qu’il faut savoir savourer et j’espère savourer la mienne. Mais en attendant, étant donné qu’elle n’est pas encore là et que je me propulse encore à peu près normalement, j’en profite pour essayer de lancer des messages », disait-il.

Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, a salué un « défenseur inlassable de la dignité humaine ».

« Je veux saluer le combattant des droits de l’Homme, l’un des artisans de la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et le militant de la cause des plus démunis, l’homme infatigable dont la capacité d’indignation n’a jamais été altérée », a déclaré le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.

Pour Martine Aubry, ancienne dirigeante du PS, « c’était une voix qui réveille, qui bouscule, qui réchauffe. Une voix qui nous manquera terriblement ».

« L’humaniste authentique, le résistant indomptable, et le penseur généreux qu’il était manqueront terriblement à notre pays », a dit le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, dans un communiqué.

« Le succès mondial de son livre ‘Indignez-vous’ notamment parmi la jeunesse l’avait propulsé au devant de la planète entière, suscitant une irruption démocratique bienvenue », déclare Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste.

Reuters

Mandela sur les billets de banque, événement « national » en Afrique du Sud

février 11, 2012

http://platform.twitter.com/widgets/hub.1326407570.htmlLa décision de l’Afrique du Sud d’émettre des billets de banque  à l’effigie de Nelson Mandela a pris samedi la proportion d’un événement  national, avec une annonce solennelle du président Jacob Zuma dans les locaux de  la Banque centrale.

Cette mise en scène étonnante, organisée le jour anniversaire de la sortie de  prison de Mandela en 1990, démontre à quel point le leader de la lutte contre  l’apartheid et premier président de l’Afrique du Sud démocratique, est vénéré  par ses compatriotes.

La méthode démontre aussi, selon le parti d’opposition Alliance Démocratique  (DA), le manque de sérieux du pouvoir: « Il est regrettable, commente DA, qu’une  annonce aussi heureuse ait été faite d’une manière qui a accru l’incertitude sur  les marchés financiers ».

Dès vendredi en effet, la presse avait été informée que le président Zuma, la  présidente de la Banque centrale Gill Marcus et le ministre des Finances Pravin  Gordhan allaient faire ensemble « une annonce d’importance nationale », samedi à  15h00 (13h00 GMT) dans les murs de la Banque centrale.

Le secret avait été bien gardé, et les journalistes spéculaient sur ce qui  pouvait bien provoquer un tel déploiement de hautes personnalités.

Lancement d’un grand emprunt, annonce d’une cure drastique d’austérité ou  éviction de hauts responsables de l’économie ou des finances? Les rumeurs  allaient bon train, alimentées par le fait que l’annonce était programmée un  samedi, jour de fermeture des marchés financiers.

La télévision publique et la chaîne d’information continue privée e-TV  avaient tout mis en place pour retransmettre en direct cette conférence de  presse.

Le président Zuma, premier à prendre la parole, a commencé d’abord par rendre  un hommage ému à Mandela, « l’icône de notre lutte », laissant craindre quelques  secondes une mauvaise nouvelle concernant le Prix Nobel de la paix, aujourd’hui  âgé de 93 ans.

« Aujourd’hui est un jour très important dans l’histoire de l’Afrique du Sud  démocratique », a-t-il dit en ouverture de son allocution.

Et de rappeler que le 11 février était à la fois l’anniversaire des premières  élections multiraciales, qui ont porté au pouvoir Nelson Mandela en 1994, et  l’anniversaire de sa sortie de prison, après 27 ans dans les geôles de  l’apartheid.

Puis le chef de l’Etat a lâché « l’annonce d’importance nationale »:  « Aujourd’hui, au nom du gouvernement et du peuple sud-africain, j’ai l’honneur  et le plaisir d’annoncer que les nouveaux billets de banque sud-africains seront  à l’effigie de Nelson Mandela, le premier président de l’Afrique du Sud libre et  démocratique ».

« Avec ce modeste geste, nous voulons exprimer notre profonde gratitude envers  ceux qui ont sacrifié leur vie pour les habitants de ce pays (. . . ) Merci à  Madiba (le nom tribal de Mandela ndlr) pour son amour, sa manière de diriger et  son leadership », a dit M.  Zuma, évoquant les valeurs désormais indissociables  de la figure publique de Mandela: « le pardon et la réconciliation ».

De son vivant, et alors qu’il ne l’a jamais demandé, Mandela fait l’objet  d’un véritable culte en Afrique du Sud.  Son image et ses citations sont  omniprésentes, tandis que les produits à sa gloire, casquettes, T-shirt, livres  de cuisine et autres envahissent les étals des lieux touristiques.

Les billets sud-africains actuels représentent des animaux, en l’occurrence  les « big five », les plus difficiles à chasser et aussi les plus prisés par les  amateurs de safaris photo: léopard 200 rands, buffle 100 rands, lion 50 rands,  éléphant 20 rands et rhinocéros 10 rands.

Les « Mandela » remplaceront d’ici fin 2012 toutes ces séries, mais les  animaux, attraction touristique numéro un du pays, resteront au verso des  nouvelles coupures.

Jeuneafrique.com avec AFP