Finie la paix dans le jardin d’Éden
Ève a mangé le fruit et Adam l’a savouré
Caïn a éclaboussé le paysage par le sang d’Abel
Le temps a filé et Einstein a semé
La braise qui allume le monde
Le feu est allumé
Hiroshima pellicule sans fin Hiroshima
Déroule les séquences de sa déchéance
Une petite fille nue fait la une
Elle a grandi et pardonné depuis
Nagasaki s’en souvient encore
La nature couverte de cendres meurt Chernobyl
Loukoula ma rivière la plus belle des cascades
De l’amour de l’eau murmure le long du chemin de fer
Mvoungouti gare chair glaise ferraille unies
Dans la forêt déchiquetée par un baiser ferroviaire fatal
La marée noire a foulé les côtes d’Amérique
La marée humaine échoue sur celles de Lampedusa
Organisations, gouvernements tuent sans état d’armes
La Lybie brûle le monde arabe se vautre dans son sang
Sang et or noir mêlés bourses mondiales en folie
La terre tremble le monde se dénude s’effondre
La famine s’installe se comptent les os
Malheur malheur c’est le commencement des douleurs
La terre est rouge et sale de sang
Baignée de rouge et salée de feu
Mars 2011 Fukushima débris immondes sur les plages du monde
Fukushima bouleversée remuée désarticulée tremblante pleure
Fukushima secouée détruite fête les 66 ans non pas de la US 66
Mais d’Hiroshima d’Hiroshima 45 calcinée irradiée éradiquée
La terre est rouge et sale de sang
Rouge gorgée et salée de sang et de feu
Feu anneau mondial qui rugit et hurle au vent
Le monde rouge est sale de sang salé de feu
Le feu brûle brûle brûle la planète s’affole se désole
La prochaine fois le feu The fire next time
James Baldwin renaît
Malheur Malheur Malheur
Malheur le feu est déjà allumé
Effroyable brasier épouvantable étau
Incandescent étang de feu.
Marie Léontine Tsibinda