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Brésil: une statue de Marielle Franco, élue assassinée, inaugurée à Rio

juillet 27, 2022
Bresil: une statue de Marielle Franco, elue assassinee, inauguree a Rio
Brésil: une statue de Marielle Franco, élue assassinée, inaugurée à Rio© AFP/MAURO PIMENTEL

Une statue de la Brésilienne Marielle Franco, conseillère municipale de Rio de Janeiro dont l’assassinat en 2018 reste non élucidé, a été inaugurée mercredi, le jour où cette activiste noire aurait fêté ses 43 ans.

Sculptée par l’artiste brésilien Edgar Duvivier, la statue de bronze grandeur nature, qui a été financée grâce des dons, a été érigée au Buraco do Lume, une place du centre de Rio où Mme Franco organisait des réunions publiques pour rendre des comptes lors de son mandat au Conseil municipal.

« Dans une société extrêmement raciste, une statue de Marielle Franco est là pour nous rappeler le monde que nous voulons construire », a déclaré Monica Benicio, la compagne de la conseillère.

Le monument montre Marielle Franco souriant et levant le poing gauche.

Née dans le complexe de Maré, un des plus grands ensembles de favelas de Rio, Marielle Franco a été tuée par balles avec son chauffeur, Anderson Gomes, le 14 mars 2018, à l’âge de 38 ans. Sa voiture a été criblée de balles alors qu’elle rentrait d’une réunion en centre-ville.

Cet assassinat avait provoqué une vive émotion au Brésil mais aussi à l’étranger.

Membre du parti de gauche PSOL, lesbienne et mère d’une fille âgée aujourd’hui de 23 ans, Marielle Franco militait de longue date contre la violence policière et pour les droits des habitants des quartiers pauvres, notamment les jeunes Noirs, les femmes et les membres de la communauté LGBT.

Plus de quatre ans après sa mort, de nombreuses zones d’ombres demeurent au sujet de son assassinat.

En mars 2019, les autorités ont arrêté deux anciens policiers, Ronnie Lessa, 48 ans, tireur présumé, et Elcio de Queiroz, 46 ans, soupçonné d’avoir conduit le véhicule dans lequel son acolyte se trouvait.

Les deux hommes sont également soupçonnés d’être liés aux milices paramilitaires qui sèment la terreur dans certains quartiers populaires de Rio.

Ils nient avoir pris part au crime et restent incarcérés en l’attente de leur jugement.

Mais la police n’a toujours pas élucidé deux questions essentielles: qui a fait tuer Marielle Franco, et pourquoi ?

Par Le Point avec AFP

Brésil: 2.000 personnes manifestent dans la favela de l’élue assassinée

mars 18, 2018

Marche à Rio de Janeiro dans la favela où était née Marielle Franco, une conseillère municipale assassinée, pour demander justice pour cette militante engagée contre le racisme et la violence policière, le 18 mars 2018 / © AFP / Mauro PIMENTEL

Quelque 2.000 personnes ont manifesté dimanche à Rio de Janeiro dans la favela où était née Marielle Franco, une conseillère municipale assassinée mercredi, pour demander justice pour cette militante engagée contre le racisme et la violence policière.

« La voix de Marielle ne restera pas silencieuse », clamait dans un mégaphone l’une des leaders de la marche.

Marielle Franco, une femme noire charismatique de 38 ans qui avait créé la surprise en 2016 en devenant conseillère municipale, s’était fortement engagée contre le racisme et la violence policière.

C’est au retour d’un rassemblement pour la promotion des femmes noires que la voiture qui transportait Marielle Franco a été prise en chasse par un véhicule.

Après une course-poursuite, les assaillants ont ouvert le feu et la conseillère a été atteinte par plusieurs balles à la tête. Son chauffeur a aussi été abattu et son assistante blessées.

La militante était originaire de la favela de Maré, l’une des plus violentes de Rio, située au nord de la ville, non loin de l’aéroport international.

Ce vaste quartier peuplé de 140.000 habitants vit depuis des années au rythmes des fusillades, entre guerres des gangs de narcotrafiquants et interventions musclés des forces de l’ordre qui tentent de s’interposer.

La manifestation de dimanche, mélange de consternation et de colère, est la dernière des nombreuses mobilisations ayant eu lieu dans tout le Brésil à la suite de cet assassinat qui a bouleversé le pays, d’autant que le crime a apparemment été commis avec des munitions de la police.

Selon le ministre de la Sécurité, les balles utilisées dans l’assassinat auraient été volées des années auparavant à la police.

Jeudi, 50.000 personnes avaient manifesté leur colère et leur chagrin dans les rues de Rio, quelque 30.000 à Sao Paulo et des milliers d’autres dans d’autres grandes villes du pays.

Vendredi, un petit garçon d’un an, un homme et une femme ont été tués par des balles perdues lors d’une fusillade entre des trafiquants de drogue et la police dans une favela du nord de Rio de Janeiro.

Romandie.com avec(©AFP / 18 mars 2018 22h28)                

Des milliers de Brésiliens indignés font leurs adieux à l’élue noire assassinée

mars 15, 2018

Émotion à la veillée funèbre pour Marielle Franco, conseillère municipale assassinée à Rio, le 15 mars 2018 / © AFP / Mauro Pimentel

Des milliers de Brésiliens ont manifesté dans les rues jeudi leur indignation au lendemain de l’assassinat d’une conseillère municipale noire de Rio de Janeiro qui incarnait la lutte contre le racisme et la violence policière.

Élue du Parti socialisme et liberté (PSOL), Marielle Franco, 38 ans, a été abattue mercredi soir, en plein centre-ville, alors qu’elle revenait d’un rassemblement pour la promotion des femmes noires.

La voiture dans laquelle elle se trouvait a été criblée de balles, après avoir été prise en chasse sur quatre kilomètres par un autre véhicule.

En fin d’après-midi, un cortège d’au moins 10.000 personnes défilait dans le centre de Rio, criant des slogans comme « assez de tueries! ». Cet assassinat a également entraîné des manifestations dans d’autres villes du Brésil, comme Sao Paulo, Belo Horizonte (sud-est) et Recife (nord-est) et provoqué des réactions indignées à l’étranger, notamment de l’ONU ou d’Amnesty International.

A Rio, de nombreuses manifestants pleuraient et la plupart scandaient des slogans contre la violence policière et le gouvernement conservateur du président Michel Temer.

« Je suis effondrée », a déclaré Ana Paula Brandao, manifestante de 48 ans, avant d’éclater en sanglots. « Elle incarnait tous nos espoirs de nouveauté, c’était une femme noire, des quartiers pauvres, qui nous représentait en haut lieu et défendait toutes les grandes causes nous tenant à coeur ».

Une foule compacte avait déjà accompagné l’arrivée du cercueil devant le siège du Conseil municipal, où l’hommage funèbre a eu lieu à la mi-journée, avant l’enterrement en fin d’après-midi, dans un cimetière des quartiers Nord.

« Les tirs qui ont atteint Marielle Franco, ont aussi atteint la démocratie. Ils ont atteint les rêves des femmes noires de vivre avec dignité dans ce pays qui historiquement ignore les pauvres », a affirmé à l’AFP Antonio Carlos Costa, président de l’ONG Rio de Paz, qui tenait une affiche « Qui a tué Marielle Franco? »).

L’assassinat de la conseillère a aussi suscité une pluie de réactions sur les réseaux sociaux, où il était le sujet le plus commenté sur Twitter, avec des messages de personnalités comme le célèbre chanteur brésilien Chico Buarque, présent lors de la manifestation à Rio.

– ‘Exécution ciblée’ –

Le président Michel Temer a qualifié cet assassinat « d’inadmissible », évoquant un « attentat à la démocratie et à l’Etat de droit », à l’issue d’une réunion avec plusieurs ministres à Brasilia.

Le ministre de la Sécurité publique, Raul Jungmann, a promis que « tout sera(it) mis en oeuvre pour punir les responsables de ce crime barbare ».

L’antenne brésilienne de l’ONU a fait part de sa « consternation », soulignant que Marielle Franco était « une des principales voix en défense des droits de l’Homme » à Rio.

Amnesty International a réclamé « une enquête immédiate et rigoureuse », afin « qu’il n’y ait aucun doute sur le contexte, la motivation et les auteurs » de l’assassinat de la conseillère municipale.

« Tout indique qu’il s’agit d’une exécution ciblée, mais nous espérons qu’une enquête approfondie nous apportera les éléments nécessaires pour comprendre ce qu’il s’est réellement passé », a affirmé à l’AFP Glauber Rocha, député du PSOL, présent lors du rassemblement devant le siège du Conseil Municipal de Rio.

Marielle Franco avait dénoncé ces dernières semaines un accroissement de la violence policière dans les favelas, quartiers populaires où vit un quart de la population de Rio et où les autorités mènent une guerre sans merci contre le trafic de drogue.

« Combien de gens vont devoir mourir pour que cette guerre prenne fin », a-t-elle publié mardi, dans son dernier message dans sur réseaux sociaux.

Elle a elle-même grandi dans la favela de Maré, une des plus violentes de la ville, située à proximité de l’aéroport international.

– Temer accusé de récupération –

Sociologue de formation, la conseillère municipale s’était notamment élevée contre la décision du président Temer de confier en février à l’armée la sécurité de Rio pour tenter de contenir l’escalade de la violence qui ne cesse d’augmenter depuis la fin des jeux Olympiques de 2016.

Il y a deux semaines, elle avait été désignée rapporteur d’une commission créée par le Conseil municipal pour surveiller d’éventuels abus des militaires.

Dans son discours de jeudi, M. Temer a affirmé que le décret avait été pris « justement pour en finir avec le grand banditisme qui s’est installé à Rio », une allusion fortement critiquée par le PSOL.

« Nous ne pouvons pas accepter que Temer utilise cet épisode pour justifier l’intervention militaire », a affirmé Juliano Medeiros, président du parti, dans un entretien au site du magazine de gauche CartaCapital.

Romandie.com avec(©AFP / 15 mars 2018 23h37)