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Ukraine : les chefs d’État français, italien et allemand en route vers Kiev

juin 16, 2022
Emmanuel Macron, Olaf Schotlz et Mario Draghi discutent autour d'une table.

L’ambassadeur français en Ukraine, Etienne de Poncins, a partagé sur Twitter cette image d’Emmanuel Macron, Olaf Schotlz et Mario Draghi à bord d’un train vers Kiev d’abord publiée par le journal italien « La Repubblica ». Photo : La Republica via @Edeponcins (TWITTER)

Le président français Emmanuel Macron et ses homologues allemand et italien, Olaf Scholz et Mario Draghi, se dirigent vers Kiev, où ils devraient dire le soutien de l’Europe à l’Ukraine en guerre, après une aide militaire d’un milliard de dollars annoncée par les États-Unis.

Les trois hommes ont pris place ensemble à bord d’un train spécial à destination de Kiev, indiquent des médias italien et allemand.

Je pense que nous sommes à un moment où nous avons besoin d’envoyer des signaux politiques clairs, nous Union européenne, à l’égard de l’Ukraine et du peuple ukrainien dans un contexte où il résiste de manière héroïque depuis plusieurs mois, a déclaré le président français, interrogé sur un éventuel déplacement à Kiev la veille.

Ce déplacement est une première pour les dirigeants des trois principaux pays de l’Union européenne, depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février.

Les trois hommes devraient rencontrer le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour évoquer, outre le soutien militaire, la demande de l’Ukraine de rejoindre l’Union européenne. La France, l’Allemagne et l’Italie y sont favorables, mais dans une perspective plus ou moins lointaine.

L’Ukraine n’en attend pas moins du sommet européen des 23-24 juin la décision des Vingt-Sept sur sa demande officielle d’adhésion, début d’un processus de négociations qui peut durer plusieurs années.

Demande d’armes supplémentaires

Des soldats ukrainiens ave des pièces d'artillerie.

L’Ukraine presse depuis plusieurs jours l’Occident de lui fournir plus d’artillerie lourde. Photo : Radio-Canada/Jean-François Bélanger

Son président devrait également réitérer sa demande de nouvelles livraisons d’armes lourdes, indispensables, assure-t-il, pour contrer la puissance de feu russe.

Nous sommes avec vous, soyez avec nous, a déclaré M. Zelensky aux députés tchèques à Prague lors d’une téléconférence, citant un appel lancé par un présentateur de la radio tchécoslovaque en 1968 alors que les occupants soviétiques tentaient de couper la radio.

Aujourd’hui, alors que le peuple ukrainien lutte pour sa liberté contre l’invasion cruelle de la Russie, nous utilisons ces mots pour nous adresser à toutes les nations d’Europe et du monde démocratique, a-t-il ajouté. L’Ukraine doit obtenir tout ce qui est nécessaire pour remporter la victoire, a-t-il martelé.

Mercredi soir, M. Zelensky a dit sa gratitude à l’égard des États-Unis pour la nouvelle tranche d’aide militaire que son homologue américain Joe Biden lui a annoncé dans la soirée au téléphone.

Les États-Unis ont annoncé un nouveau renforcement de notre défense, une nouvelle tranche d’aide d’un milliard de dollars, a confirmé mercredi soir M. Zelensky dans son message vidéo quotidien.

Je veux dire ma gratitude pour ce soutien, il est particulièrement important pour notre défense dans le Donbass , la région de l’est de l’Ukraine épicentre des attaques russes actuelles.

Lloyd Austin en conférence de presse.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin Photo : Getty Images/AFP/Alex Wong

L’aide américaine comprend notamment des pièces d’artillerie et des obus supplémentaires.

Mercredi, le chef du Pentagone Lloyd Austin a appelé ses alliés à intensifier les livraisons d’armes aux Ukrainiens.

L’Ukraine est confrontée à un moment charnière sur le champ de bataille, a déclaré le secrétaire américain à la Défense, lors d’une réunion au siège de l’OTAN à Bruxelles des pays du groupe de contact créé par les États-Unis pour aider l’Ukraine. Nous devons donc intensifier notre engagement commun et redoubler d’efforts pour qu’elle puisse se défendre, a-t-il ajouté.

M. Zelensky a indiqué s’être également entretenu avec le premier ministre britannique Boris Johnson, lequel a assuré sur Twitter soutenir l’Ukraine jusqu’à la victoire finale.

La bataille du Donbass

Et celle-ci passe par le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, enjeu depuis des jours d’une bataille acharnée entre forces russes et ukrainiennes.

Depuis leur offensive avortée sur Kiev en mars, les forces russes et séparatistes prorusses, qui contrôlent partiellement cette région industrielle depuis 2014, se sont donné pour objectif d’en prendre le contrôle total.

L’ennemi a concentré ses forces de frappe principales dans le nord de la région [de Lougansk] et tente d’attaquer dans neuf directions simultanément, a déclaré mercredi soir le commandement en chef des forces armées ukrainiennes.

Un soldat prend position près d'une fenêtre.

Un soldat de l’armée ukrainienne pendant des combats sur le front à Sievierodonetsk, le 8 juin 2022 Photo : AP/ Oleksandr Rathushniak

Les combats se concentrent depuis plusieurs jours à Lyssychantsk et Sievierodonetsk, deux villes clés du Donbass. Les autorités ukrainiennes ont reconnu ces derniers jours que leurs troupes avaient été chassées du centre-ville de Sievierodonetsk, et ne plus disposer que de voies de communication compliquées avec elles après la destruction de tous les ponts vers Lyssytchansk.

Sievierodonetsk est un élément stratégique dans notre système de défense de la région de Lougansk. La ville ne peut pas être considérée autrement, a rappelé mercredi soir le commandement en chef ukrainien.

Les forces ukrainiennes sont notamment retranchées dans l’usine chimique Azot, emblématique de cette ville comptant avant la guerre quelque 100 000 habitants, avec plus de 500 civils à l’intérieur, selon le maire de Sievierodonetsk, Oleksandre Striouk.

Moscou a proposé mardi un couloir humanitaire qui permettrait d’évacuer ces civils vers des territoires contrôlés par les Russes, mais Kiev ne l’a pas confirmé.

Sur le front diplomatique, au moment où États-Unis et Europe se rassemblent autour de l’Ukraine, le président chinois Xi Jinping a réaffirmé mercredi sa proximité avec son vieil ami Vladimir Poutine, au risque de crisper les relations entre Pékin et les Occidentaux.

Radio-Canada avec Agence France-Presse

La France « souffre » du niveau « trop élevé » de l’euro

avril 23, 2014

Paris (awp/afp) – Le ministre français des Finances, Michel Sapin, a jugé mercredi que la France « souffrait » du niveau « trop élevé » de l’euro et a invité la BCE à agir.

« La France (et ses partenaires) souffrent d’un niveau trop élevé de l’euro », a-t-il dit devant les députés, rappelant que la Banque centrale européenne (BCE) s’était dite « prête à injecter des liquidités » pour empêcher toute appréciation supplémentaire. « C’est une chance que nous devons saisir », a-t-il estimé lors de la présentation de la trajectoire budgétaire française jusqu’en 2017.

M. Sapin a toutefois assuré que le niveau de la devise européenne, laquelle a grimpé d’environ 6% face au dollar en douze mois, « ne devait pas être une excuse » pour ne pas engager de réformes destinées à renforcer la compétitivité des entreprises françaises.

Le président de la BCE Mario Draghi avait déclaré le 13 avril lors d’une conférence de presse à Washington: « Si nous voulons que la politique monétaire reste aussi accommodante qu’elle l’est aujourd’hui, une poursuite de l’appréciation du taux de change (de l’euro) pourrait nécessiter une action monétaire ».

Des propos très inhabituels pour M. Draghi, qui généralement répugne à commenter les taux de change.

La préoccupation n »est toutefois pas la même à Paris et à Francfort. Si la France s’inquiète surtout pour sa compétitivité à l’export, la BCE surveille elle l’effet de l’euro fort sur l’inflation.

Un euro vigoureux pèse en effet sur les prix, au moment où l’inflation est déjà anémique dans la zone euro, entretenant les craintes d’une déflation, spirale de baisse des prix et des salaires très néfaste pour l’économie.

Par ailleurs une action de la BCE visant à faire baisser l’euro peut se retourner contre la France, en poussant les investisseurs à quitter la zone euro et à délaisser les obligations publiques émises dans la région. Ce qui pourrait pousser à la hausse le taux auquel emprunte l’Etat français.

Romandie.com