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France-Crise aux Antilles: Lecornu arrivé en Martinique après un dialogue de sourds en Guadeloupe

novembre 30, 2021
Crise aux Antilles: Lecornu arrive en Martinique apres un dialogue de sourds en Guadeloupe
Crise aux Antilles: Lecornu arrivé en Martinique après un dialogue de sourds en Guadeloupe© AFP/Alain JOCARD

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu est arrivé en Martinique lundi soir après une visite de 24h en Guadeloupe, achevée par un dialogue de sourds avec l’intersyndicale et où le gouvernement envoie des forces de sécurité intérieure supplémentaires pour faire face à la violence durant la crise sociale.

M. Lecornu a atterri en début de soirée en Martinique, a-t-on appris auprès de son entourage, deuxième et dernière étape d’un court séjour destiné à apaiser les tensions et tenter de sortir de la crise sociale traversée par les deux îles des Antilles françaises, distantes de 120 km et marquées par un fort taux de chômage, en particulier chez les jeunes.

Il doit être de retour mercredi à Paris.

Lundi en Guadeloupe, où il était arrivé la veille, les discussions avec l’intersyndicale et les élus locaux ont tourné court.

Le ministre a jugé qu’aucune discussion n’était possible tant que les syndicats « ne « veulent pas condamner des tentatives d’assassinat contre des policiers et des gendarmes », un « préalable pourtant évident et indispensable ».

Sa rencontre avec quatre représentants syndicaux de l’UGTG et FO s’est donc résumée à une simple remise de « documents de revendication ».

Réclamant une « prise de conscience » face aux violences, Sébastien Lecornu a annoncé lors d’un point presse l’envoi d’un escadron de 70 gendarmes mobiles et 10 membres du GIGN supplémentaires, pour « tenir ».

« Lorsqu’on tire et qu’on arrose au 9 millimètres dans les rues », c’est « un miracle qu’un enfant de 9 ou 10 ans » ne se soit pas « retrouvé sous ces balles », a-t-il insisté.

« Tout va être mis en oeuvre pour libérer les barrages » qui entravent encore par endroits la circulation sur l’île « et les renforts participent de ça », a poursuivi Sébastien Lecornu.

Lundi, le Collectif des socio-professionnels, qui rassemble plusieurs corps de métiers très différents (transporteurs, taxis, BTP, tourisme), a menacé d' »une action » d’ici 24 heures s’il n’était pas invité aux négociations.

Le collectif avait barré la Guadeloupe durant trois jours en février.

– Rapport de forces-

Né du refus de l’obligation vaccinale pour soignants et pompiers, le mouvement s’est étendu à des revendications politiques et sociales, notamment contre la vie chère, et a occasionné des violences, pillages et incendies, comme en Martinique.

Les deux îles sont placées sous couvre-feu.

Sébastien Lecornu a par ailleurs vivement critiqué les responsables syndicaux qui « ont commencé à vouloir chercher des amnisties » pour les auteurs de violences.

Côté syndicats, la délégation estime que Sébastien Lecornu « n’est pas venu pour négocier, mais parce qu’il a été forcé par le rapport de forces que nous avons installé ».

Maïté Hubert-M’Toumo, de l’UGTG, rappelle leurs revendications « prioritaires » comme « l’arrêt des suspensions des personnels et professions libérales » non-vaccinés, la « suspension des condamnations des personnes pour les violences », et un « plan d’urgence pour la qualification des jeunes et les conditions de travail des familles guadeloupéennes ».

Alors que de nombreux domaines sont gérés par les collectivités territoriales (distribution d’eau, voierie, transport, environnement, formation professionnelle), Sébastien Lecornu a également placé les élus locaux face à leurs responsabilités.

« Je veux bien me faire engueuler pour des choses que l’Etat n’a pas faites avant même que nous soyons au pouvoir ( ?.) ce qui est compliqué c’est de se faire engueuler pour des choses dont l’Etat n’est pas responsable », a-t-il affirmé.

« Il faut que chacun soit à sa place dans ce territoire », a ajouté le ministre, qui avait déclaré vendredi que le gouvernement était « prêt » à « parler » de davantage d’autonomie pour la Guadeloupe.

Plus tôt, les élus locaux guadeloupéens avaient décidé de ne pas se rendre à une rencontre prévue avec le ministre, qui a néanmoins participé à une visio-conférence avec 16 maires de l’île.

« (…) Nous ne voyons pas cet état d’esprit d’apaiser la situation et de faire en sorte que les conditions soient réunies » pour sortir de crise, a indiqué Guy Losbar, ex-président du département dont l’élection a été annulée, pour justifier le refus des élus locaux.

Sébastien Lecornu rencontrera également en Martinique les élus locaux et l’intersyndicale, qui ont signé avec l’Etat un « accord de méthode » pour tenter de sortir de la crise.

Sept thématiques (santé, jeunesse, vie chère dont prix des carburants et du gaz, transports, chlordéconomie, pêche, culture) doivent faire l’objet de discussions.

« La situation n’est en rien comparable entre la Guadeloupe et la Martinique puisqu’en Martinique, (les) préalables républicains » aux négociations « ont été remplis par les élus et l’intersyndicale » a estimé Sébastien Lecornu.

Par Le Point avec AFP

Sébastien Lecornu se rend aux Antilles après un retour « notable » au calme

novembre 28, 2021
Sebastien Lecornu se rend aux Antilles apres un retour "notable" au calme
Sébastien Lecornu se rend aux Antilles après un retour « notable » au calme© AFP/Christophe ARCHAMBAULT

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu se rend dimanche aux Antilles et jusqu’à mercredi, d’abord en Guadeloupe puis en Martinique, saluant « un retour notable au calme » dans la nuit de samedi à dimanche dans ces deux territoires.

Cette visite intervient après plus d’une semaine de violences et d’émeutes dans ces îles françaises des Caraïbes au fort taux de chômage, en proie à un mouvement né de la contestation contre la vaccination anti-Covid obligatoire pour soignants et pompiers qui s’est étendu à des revendications politiques et sociales notamment contre la vie chère.

M. Lecornu doit rencontrer lundi en Guadeloupe « des élus locaux, des acteurs économiques et des syndicats », comme le lendemain à la Martinique, a indiqué le ministère sans donner plus de précisions, ajoutant que le ministre serait de retour mercredi à Paris.

« Dans les deux territoires de Martinique et de Guadeloupe, un retour notable au calme a eu lieu dans la nuit du samedi au dimanche grâce au travail sans relâche des forces de l’ordre », s’est félicitée cette même source.

A la Guadeloupe, la préfecture a confirmé que la nuit « n’a pas vu d’incidents ou de heurts survenir ». « Les forces de sécurité ont continué à sécuriser l’ensemble du territoire et de dégager les axes de circulation, notamment en Grande-Terre », a-t-elle ajouté, précisant qu’une interpellation avait eu lieu.

En Martinique, des sources policières ont signalé toutefois des barricades « avec des jets de projectiles dont des cocktails Molotov sur des gendarmes ». Un individu a été interpellé après avoir incendié un véhicule et un autre « pour refus d’obtempérer et non-respect du couvre-feu ».

« C’est inacceptable qu’on nous oblige à nous faire vacciner. Inacceptable ce chantage d’un vaccin contre notre salaire. Je me bats aussi pour ma fille, la vie ici est trois fois plus chère qu’en métropole. Le peuple dit qu’il en a assez », témoigne auprès de l’AFP Cédrick Louiset, sapeur-pompier depuis 27 ans. Sur un barrage depuis près d’une semaine, il déplore les violences et ceux qui tirent sur « nos frères policiers ».

En Guadeloupe comme en Martinique, distante de 120 km, les forces de l’ordre avaient essuyé des tirs par arme à feu les nuits précédentes.

Des violences qui ralentissent l’activité économique des îles et dissuadent les nouveaux arrivants de rester. Comme Kim Dubois, photographe de 23 ans, installée depuis 4 mois en Guadeloupe. Regardant les poubelles qui s’amoncellent à l’entrée de la plage à Petit Havre au Gosier, elle lâche avec regret: « c’est trop galère on va repartir dans un mois ».

Ouverture de discussions

Avant de s’envoler pour les Antilles, le ministre a salué un « accord de méthode signé cette nuit (heure de Paris) entre l’Etat, les élus locaux de Martinique et l’intersyndicale qui permettra l’ouverture de discussions sur les principales problématiques du territoire (santé, prix des carburants, jeunesse, transport ?) », souligne l’entourage du ministre.

« Certaines de ces thématiques concernent l’Etat, d’autres davantage les collectivités territoriales: chacun y prendra sa part », explique cette source qui a pris « note de l’engagement de l’intersyndicale de lever provisoirement les barrages ». « Le dialogue social pour les personnels hospitaliers et les pompiers non vaccinés se poursuivra », ajoute cette source.

Vendredi, dans une allocution télévisée aux Guadeloupéens, M. Lecornu a affirmé que le gouvernement était « prêt » à évoquer la question de davantage d’autonomie si cela pouvait permettre de « résoudre les vrais problèmes du quotidien des Guadeloupéens ».

Depuis cette annonce, l’opposition a multiplié les attaques contre le gouvernement. « C’est l’exemple type de la fuite en avant. C’est une forme de démembrement de l’unité nationale », a fustigé dimanche le candidat à l’investiture LR Xavier Bertrand sur CNews, soulignant « qu’il était temps » que M. Lecornu se rende aux Antilles.

Le ministre des Outre-mer est « hors-sol », a renchéri Marine Le Pen sur LCI.

A gauche, la candidate PS et maire de Paris Anne Hidalgo a dénoncé pour sa part « un manque de considération ». La veille, Jean-Luc Mélenchon (LFI) a jugé « stupéfiante » la « réponse de Macron » et appelé à ne parler statut que « le moment venu ».

La question de l’autonomie est « hors sujet », a de son côté tranché Elie Domota, porte-parole du collectif syndical LKP, sur LCI, soulignant que les manifestants n’ont « jamais été entendus » sur leur revendication de « négociations sur l’obligation vaccinale et sur le pass sanitaire ».

Par Le Point avec AFP

Antilles: nouvelles violences durant la nuit, les barrages continuent

novembre 24, 2021
Antilles: nouvelles violences durant la nuit, les barrages continuent
Antilles: nouvelles violences durant la nuit, les barrages continuent© AFP/LOIC VENANCE

Des violences ont de nouveau eu lieu en Martinique et en Guadeloupe dans la nuit de mardi à mercredi, faisant des blessés parmi les forces de l’ordre, tandis que les barrages continuaient de paralyser l’activité sur ces deux îles en proie à une crise sociale d’ampleur.

« En Basse-Terre quatre interpellations ont été réalisées et deux à Pointe-à-pitre. Au cours des interventions de cette nuit, deux gendarmes ont été légèrement blessés », a indiqué mercredi après-midi la préfecture de Guadeloupe.

La préfecture, qui a prolongé le couvre-feu jusqu’à samedi, assure que « le dispositif de sécurité renforcé mis en place cette nuit (de mardi à mercredi) a permis de déjouer des tentatives de cambriolages et d’assurer un retour au calme et à la sérénité ».

« Celles et ceux qui cassent et qui s’en prennent aux forces de l’ordre, la nuit, en tirant à balles réelles sur eux, n’ont rien à voir avec des manifestants ou avec des personnes formant des revendications sanitaires », a estimé devant le Sénat le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu qui a assuré qu’en Guadeloupe, « la réponse pénale est en cours: pratiquement une centaine d’interpellations au moment où je vous parle ».

Si certaines routes étaient vierges de tout blocage, d’autres étaient parsemées de différents barrages, certains filtrants, d’autres où les véhicules passaient sans encombre et d’autres totalement impossibles à franchir. Des gendarmes organisaient des opérations de déblaiement sur certains axes, comme à Rivière des Pères, à Basse-Terre, selon la gendarmerie.

Levée des barrages en Martinique

En Martinique, cinq gendarmes mobiles, selon la gendarmerie, et quatre policiers (syndicat police), ont été blessés lors d’échauffourées dans le quartier de Sainte-Thérèse, à Fort-de-France, déjà le théâtre la nuit précédente de tirs par arme ciblant les forces de sécurité.

« Deux individus ont été arrêtés à Schoelcher après qu’une bande circulant à moto a ouvert le feu sur les gendarmes qui tenaient un contrôle routier », selon la gendarmerie. Un tireur a été arrêté, selon un syndicat de police.

Ces violences sont advenues malgré l’annonce d’une levée des barrages par l’intersyndicale qui avait appelé à une grève générale pour dénoncer, comme en Guadeloupe, l’obligation vaccinale et les suspensions de soignants, mais aussi le coût de la vie et les prix des carburants.

Cet appel avait pour but de ramener le calme en Martinique pour éviter un embrasement comme en Guadeloupe où le bureau des internes a annoncé mercredi qu’ils exerçaient leur droit de retrait, évoquant un « péril imminent » face à l' »insécurité croissante » et à des « menaces » quand ils se rendent sur leur lieu de travail.

Depuis Paris, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a dénoncé une « minorité récalcitrante » et « violente » qui prend « toute une île en otage ».

« La santé publique ne peut pas être instrumentalisée à des fins politiques », a-t-il insisté à l’issue du Conseil des ministres lors duquel le président Emmanuel Macron a « rappelé que notre objectif, notre cap, c’est de protéger les Guadeloupéens ».

Pour calmer la situation, le Premier ministre Jean Castex avait notamment annoncé lundi la création d’une « instance de dialogue » afin de « convaincre et d’accompagner individuellement, humainement », les professionnels concernés par l’obligation vaccinale.

Le ministre de la Santé Olivier Véran a également « décidé de mettre en place une structure qui va permettre de trouver une solution à chacune des 1.400 personnes suspendues parce qu’elle ne sont pas en conformité avec cette obligation vaccinale », a expliqué Sébastien Lecornu.

« Contre la vie chère »

Des solutions qui n’ont pas convaincu en Guadeloupe. « Il y en ras le bol. L’Etat laisse pourrir la situation. Au lieu de répondre, ils nous envoient le GIGN. Tant qu’il n’y pas de négociation, on est là, on attend », a déclaré à l’AFP, Colette, qui refuse de donner son nom, participant à un rassemblement au niveau d’un barrage, sur la commune Les Abymes.

Cette technicienne administrative dans un centre de dialyse dépendant du CHU, est contre l’obligation vaccinale qu’elle assimile à « un viol ». Opposée au vaccin principalement par « manque de recul », elle a « reçu sa mise en demeure préalable à sa suspension ».

Colette manifeste aussi pour « l’emploi de la jeunesse, contre la vie chère ». Quand on lui demande si le mouvement s’essouffle, elle répond « pas à mon niveau, mais il faut faire attention, car les gens en ont marre ».

Dans l’opposition, la cheffe de file des députés insoumis Mathilde Panot a souligné la « conjonction de facteurs » à l’origine de cette « colère sociale immense » en Guadeloupe, en insistant particulièrement sur la « crise de l’eau », alors que « le premier geste barrière dans une pandémie c’est se laver les mains ».

Par Le Point avec AFP

Antilles françaises: éruption de violences et tirs sur les forces de l’ordre

novembre 23, 2021
Antilles francaises: eruption de violences et tirs sur les forces de l'ordre
Antilles françaises: éruption de violences et tirs sur les forces de l’ordre© AFP/Christophe ARCHAMBAULT

La Martinique et la Guadeloupe, deux îles des Antilles françaises, sont secouées par un mouvement social et de contestation de mesures sanitaires qui a vite été émaillé de violences, y compris de tirs contre les forces de l’ordre dans la nuit de lundi à mardi.

Le mouvement de contestation de la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour les personnels soignants et les pompiers a été déclenché le 15 novembre en Guadeloupe, avec un appel à la grève générale d’un collectif d’organisations syndicales et citoyennes. Ces organisations réclament aussi la hausse des salaires et des minima sociaux et la baisse des prix des carburants et du gaz.

Il a dégénéré les jours suivants, avec des barricades, des pillages de magasins, des incendies et même un vol d’armes et de munitions dans une station de garde-côtes de la Douane à Pointe-à-Pitre.

La Martinique a embrayé une semaine plus tard, lundi, les manifestants bloquant notamment les principaux axes routiers de l’île.

Dans la nuit de lundi à mardi, des forces de l’ordre et des pompiers ont été la cible de tirs d’arme à feu à Fort-de-France, sans qu’il y ait de blessés, selon une source policière, mais aussi en Guadeloupe, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

« La situation est toujours très difficile », a estimé ce dernier mardi.

Mais, a-t-il averti, « ce qui est certain, c’est que le rétablissement de l’ordre public est le préalable à toute discussion ».

La veille, pour tenter de sortir de l’impasse, le gouvernement français avait annoncé la création d’une « instance de dialogue » pour « accompagner » les soignants et pompiers opposés à l’obligation vaccinale.

Selon Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mers, les violences sont le fait de « personnes qui sont malheureusement déjà défavorablement connues des services de police ou de la justice, qui se servent de cette crise pour s’exprimer dans la violence ».

Une pauvreté prégnante

Selon les autorités françaises, plus de 90 interpellations et plus de 60 gardes à vue ont eu lieu depuis le début de la crise. 250 policiers et gendarmes ont été envoyés en renfort et un couvre-feu a été instauré de 23H00 à 5H00 locales.

Pour M. Lecornu, il ne s’agit pas « d’une question sanitaire et sociale ».

Le président Emmanuel Macron avait déjà dénoncé lundi ceux qui utilisent « la santé des Françaises et des Français pour mener des combats politiques ».

Mais le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon a estimé que le « fond de l’affaire » était « l’exaspération contre l’état d’abandon ».

La Guadeloupe et la Martinique sont deux départements français frappés, comme les autres département d’outre-mer, par une pauvreté marquée et un taux de chômage supérieur à celui de la métropole.

En Guadeloupe, 34,5 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté national, avec un fort taux de chômage (19 %), selon les données de l’Institut national de la statistique (Insee).

La Martinique est certes la région d’outre-mer la moins touchée par le chômage (12,4 % en 2020) et la pauvreté, mais celle-ci y est également « très présente » : « le taux de pauvreté est de 29,8 % en 2018, soit près de deux fois plus qu’au niveau national », avec des inégalités de niveaux de vie plus grandes qu’en France métropolitaine, selon l’Insee.

Par ailleurs, dans ces îles, l’opposition aux vaccins reflète, selon des sociologues, la défiance de la population envers les autorités depuis le « scandale du chlordécone ». Considéré comme perturbateur endocrinien et cancérogène probable, ce pesticide interdit en France en 1990 est resté autorisé dans les champs de bananes de Martinique et de Guadeloupe par dérogation ministérielle jusqu’en 1993, provoquant une pollution importante et durable.

Mais depuis que la Guadeloupe a été frappée de plein fouet l’été dernier par l’épidémie, le taux de vaccination a progressé.

Il atteint désormais près de 90 % chez les soignants et approche 50 % dans la population générale – loin toutefois des plus de 75 % de vaccinés en métropole.

Par Le Point avec AFP

Obligation vaccinale en Martinique : un nouveau report au 31 décembre

novembre 14, 2021

Pour être en règle, le personnel de santé de l’île devra obligatoirement recevoir sa première dose le 6 décembre, et non plus le 24 octobre.

L'executif a concede un report de l'obligation vaccinale en Martinique.
L’exécutif a concédé un report de l’obligation vaccinale en Martinique.© ALAIN JOCARD / AFP

Les soignants de Martinique ont un peu plus de temps pour effectuer leur vaccin anti-Covid. Suivant les préconisations d’une mission de médiation, le gouvernement a décidé de reporter l’obligation vaccinale des soignants au 31 décembre en Martinique, où une intersyndicale du CHU s’oppose au pass sanitaire et à cette obligation.

Les ministres de la Santé et des Outre-Mer, Olivier Véran et Sébastien Lecornu, ont retenu deux dispositions pour tenir compte de la situation sanitaire : la gratuité générale des tests sera maintenue jusqu’au 31 décembre 2021 et l’obligation vaccinale (schéma vaccinal complet) sera exigée pour les personnels de soins à la même échéance du 31 décembre 2021. Le 31 décembre correspond à la date de la fin de l’état d’urgence sanitaire dans ce département d’outre-mer.

Au CHU de Fort-de-France, 700 personnes sont mortes du Covid-19

Prévue initialement le 24 octobre, après une première dérogation, la première injection devra obligatoirement être effectuée avant le 6 décembre prochain. Arrivée le 1er novembre à Fort-de-France pour trouver une sortie de crise au conflit en cours, la médiatrice nationale Danielle Toupillier avait indiqué vendredi, lors d’une conférence de presse, avoir rencontré plus d’une centaine de personnes au cours de son séjour sur l’île. « Inquiète et fracturée », la population a été « particulièrement éprouvée par une quatrième vague meurtrière ».

Selon les derniers chiffres de l’agence régionale de santé (ARS), 700 personnes sont décédées des suites du Covid-19 au CHU de Fort-de-France depuis le début de l’épidémie, et seulement 38,6 % des personnes de plus de 12 ans présentent un schéma vaccinal complet. Épaulée par le virologue Emmanuel Gordien et le directeur du travail à la préfecture Léandre Beauroy, la médiatrice n’est pas parvenue à mettre en place la médiation, face à l’intersyndicale de la santé, qui réclamait l’élargissement du cadre de sa mission au-delà de la seule fonction publique. Elle a toutefois formulé six préconisations afin de maintenir la capacité de prise en charge des patients au CHU de la Martinique, qui craignent « une dégradation des soins, avec la division » qui règne entre les équipes hospitalières.

Dans leur communiqué, les ministres soulignent que la faible couverture vaccinale de la population martiniquaise expose le territoire à « la survenance d’une cinquième vague » qui pourrait avoir des conséquences « encore plus catastrophiques » que la quatrième vague toujours en cours. « La solidarité nationale s’est exercée de manière conséquente au profit de la Martinique qui, depuis le 1er août 2021, a reçu le renfort de 1 778 soignants et a bénéficié de 13 évacuations sanitaires vers l’Hexagone, pour un total de 80 patients. Cette solidarité tout à fait exceptionnelle, si elle devait être à nouveau sollicitée en raison d’une cinquième vague, devra prendre en compte les difficultés liées au contexte de reprise épidémique en métropole », préviennent Olivier Véran et Sébastien Lecornu.

Par Le Point avec AFP

Covid-19 : après la Martinique, un « confinement strict » décrété en Guadeloupe

août 11, 2021

Mercredi matin, Emmanuel Macron a insisté sur la situation « dramatique » aux Antilles, où « l’augmentation des contaminations se traduit par une explosion des formes graves » de Covid-19.

En Guadeloupe, la situation sanitaire nécessite d’ouvrir « 100 lits de réanimation », a estimé le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, mardi 10 août.
En Guadeloupe, la situation sanitaire nécessite d’ouvrir « 100 lits de réanimation », a estimé le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, mardi 10 août. CEDRICK ISHAM CALVADOS / AFP

En France, la quatrième vague de Covid-19 frappe particulièrement les territoires d’outre-mer. En Guadeloupe et en Martinique, à peine 20 % de la population est complètement vaccinée, contre plus de 55 % en métropole, selon les derniers chiffres de Santé publique France.

  • Un confinement strict décrété en Guadeloupe

Comme c’est déjà le cas en Martinique, la Guadeloupe va connaître un « confinement strict » pour lutter contre l’épidémie, a annoncé, mercredi 11 août, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Ce dernier a rappelé qu’en Martinique le préfet avait pris mardi un arrêté « qui ferm[ait] les restaurants, les bars, l’accès aux plages et certains commerces, et allonge[ait] le couvre-feu »« Lors du conseil de défense de ce matin, nous avons décidé d’étendre ces mesures à la Guadeloupe », a-t-il poursuivi, précisant qu’il s’agissait de « mesures fortes mais nécessaires ».

« C’est une nécessité vitale [pour] stopper au plus vite la circulation du virus. [Aux Antilles] la situation est critique, jamais sur le territoire français nous n’avons atteint un tel taux d’incidence. »

Les chiffres sont en forte augmentation en Guadeloupe, avec un taux d’incidence de plus de 1 700 cas pour 100 000 habitants et quatorze morts la semaine dernière. La situation épidémique nécessite d’ouvrir « 100 lits de réanimation », a estimé le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, à son arrivée mardi soir dans l’île.

  • Situation « dramatique » aux Antilles, des soignants et pompiers en renfort

A l’ouverture du conseil de défense sanitaire, Emmanuel Macron a alerté, mercredi, sur la « situation dramatique » de l’épidémie aux Antilles, où « l’augmentation des contaminations se traduit par une explosion des formes graves » de Covid-19 et une saturation des hôpitaux.

« Un scénario d’urgence est aujourd’hui devant nous », a encore souligné le chef de l’Etat, selon qui la situation aux Antilles « implique la solidarité inconditionnelle de la nation » et offre « la démonstration cruelle » que « la vaccination est le moyen le plus efficace » face au virus.

« Si la situation est si inquiétante aux Antilles, c’est parce que la couverture vaccinale n’est pas suffisante », a insisté M. Attal après le conseil, appelant la population à se faire vacciner.

Quelque « 274 soignants et 60 pompiers » venus de la métropole sont arrivés pour « prêter main-forte aux équipes médicales » des deux îles, a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi le ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, sur Twitter :

En Martinique, un nouveau confinement strict a été mis en place, avec fermeture des commerces non essentiels, des locations saisonnières, des hôtels et des plages, alors que les touristes ont été invités à quitter l’île, lundi.

  • En Guyane, remise en place du couvre-feu le week-end

En Guyane, pour lutter contre la progression du variant Delta, des mesures de protection renforcées ont également été décidées. A compter du 11 août, le couvre-feu est remis en place « du samedi 20 heures au lundi 5 heures [dans les communes] les plus touchées par la hausse du nombre de contaminations : Cayenne, Macouria, Matoury, Rémire-Montjoly et Kourou », a annoncé la préfecture dans un communiqué. Ces communes étaient déjà soumises à un couvre-feu en semaine dont les horaires restent « inchangés » (de 20 heures à 5 heures).

En outre, « tout voyageur non vacciné » en provenance de la Martinique et de la Guadeloupe « devra disposer d’un motif impérieux, présenter avant l’embarquement un test PCR négatif (de moins de soixante-douze heures) ou antigénique négatif (de moins de quarante-huit heures) et attester sur l’honneur qu’il accepte de se soumettre à un test antigénique à l’arrivée ». En cas de résultat positif, le voyageur devra observer une période d’isolement de dix jours, prolongeable si le test est toujours positif au bout de sept jours. « Cette mesure ne concerne pas les voyageurs dont le schéma vaccinal est complet », précise la préfecture.

Le taux d’incidence y est en hausse avec 259 cas pour 100 000 habitants, contre 213 cas la semaine précédente. « L’impact sur les hospitalisations est à craindre d’ici une ou deux semaines », s’alarme la préfecture, qui ajoute que le variant Delta, plus contagieux, représente désormais « plus de 60 % des tests PCR » réalisés en Guyane.

  • Nouveau couvre-feu en Polynésie

Le haut-commissaire de Polynésie, Dominique Sorain, a annoncé, lundi, le rétablissement d’un couvre-feu, de 21 heures à 4 heures, sur tout le territoire à partir de mercredi. Compte tenu de la flambée de l’épidémie, il n’a pas exclu d’étendre « très rapidement » les heures de ce couvre-feu, voire de mettre en place un reconfinement. « Le 16 juillet, nous avions un taux d’incidence inférieur à 10, aujourd’hui, on est à plus de 1 000 », a regretté M. Sorain.

Après plusieurs mois d’une circulation très faible du virus, l’épidémie a connu un regain soudain au début d’août. Plus aucun Polynésien n’était hospitalisé pour cause de Covid-19 à la mi-juillet ; ils sont désormais 159 à l’être, dont 27 en réanimation.

Les autorités avaient déjà instauré, depuis la fin du mois de juillet, plusieurs restrictions : limitation des rassemblements publics à vingt personnes et interdiction de tout événement réunissant plus de 500 personnes, interdiction des concerts, expositions, fêtes foraines, des mariages et des anniversaires dans les établissements publics, discothèques et salles de bal fermées, compétitions sportives à huis clos.

Avec Le Monde avec AFP

France: Covid-19: la Martinique de nouveau confinée

juillet 28, 2021
Covid-19: la Martinique de nouveau confinee
Covid-19: la Martinique de nouveau confinée© AFP/Sameer Al-DOUMY

Le préfet de Martinique, Stanislas Cazelles, a annoncé mercredi un nouveau confinement de l’île à partir de vendredi 19h pour une durée d’au moins trois semaines.

« Nous sommes inquiets, la situation sanitaire s’aggrave et les chiffres de la Covid-19 explosent », ont assuré lors d’une conférence de presse Olivier Coudin, le directeur adjoint de l’Agence régionale de santé (ARS), et Stanislas Cazelles.

« Cette hausse se répercute sur le nombre de d’accueils aux urgences, en hospitalisation et en réanimation: le CHUM (Centre hositalier universitaire de Martinique) a atteint un niveau de saturation », précise par ailleurs un communiqué de la préfecture de Martinique.

En conséquence, le couvre-feu en vigueur en Martinique à partir de 21 heures sera ramené à 19 heures jusqu’à 5 heures du matin avec des conditions de circulation plus strictes, selon le préfet qui rappelle que « les premiers confinements avaient permis de baisser considérablement les taux de contamination: 45 % en moyenne ».

Stanislas Cazelles a précisé qu’il faudrait se munir d’une attestation pour se déplacer au-delà d’un rayon de plus de 10 km du domicile.

Il a également indiqué que tous les commerces resteraient ouverts, le port du masque étant globalement respecté, mais que les restaurants seraient en revanche fermés. Pour ces derniers, ainsi que les salles de sports et lieux sportifs couverts, le chômage partiel spécial Covid et le fonds de solidarité seront maintenus, précise la préfecture.

La Martinique est passée de 2.241 cas positifs la semaine dernière à 3.537 cas, selon la préfecture qui précise que la tendance à la hausse se confirme avec 1.100 cas positifs déjà enregistrés sur les deux premiers jours de la semaine.

Le taux d’incidence du Covid-19 passe de 280 cas à 995 pour 100.000 habitants, selon la préfecture.

« Freiner le virus apparaît d’autant plus urgent, que la population martiniquaise est moins immunisée, globalement plus âgée, et donc plus fragile, que celles des régions où le Covid-19 a davantage circulé et où le taux de vaccination est plus important », souligne encore la préfecture.

Par Le Point avec AFP

Guadeloupe et Martinique : l’état de catastrophe naturelle décrété pour plusieurs communes

novembre 17, 2020

Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a annoncé mardi 17 novembre que l’état de catastrophe naturelle serait décrété pour plusieurs communes de Martinique et de la Guadeloupe, frappées par de fortes intempéries ces derniers jours.

«La solidarité nationale sera évidemment au rendez-vous pour cette catastrophe très douloureuse pour la Martinique, la Guadeloupe, pour l’ensemble de la Nation française», a affirmé le ministre à l’Assemblée nationale, en réponse à une question du député de Martinique Serge Letchimy (apparenté PS). «Votre question est précise, ma réponse le sera tout autant», a affirmé Sébastien Lecornu. «Est-ce que nous allons prendre la procédure dite de catastrophe naturelle ? La réponse est oui», a-t-il assuré.

Le ministre a d’ailleurs précisé que l’examen des dossiers déposés par les communes touchées par les intempéries se ferait «cet après-midi par la direction générale de la sécurité civile». Pour la Martinique, il a détaillé les noms des communes qui avaient déjà déposé les dossiers. Il s’agit de Gros Morne, Sainte-Marie, Le Marigot Le Robert et La Trinité. Pour la Guadeloupe, il a précisé que sept communes avaient entrepris la même démarche sans en donner les noms.

Sébastien Lecornu a précisé que «le fonds de solidarité pour l’Outremer, qui dépend de mon ministère, pourra être sollicité pour les différents biens qui ne sont pas assurés». Les intempéries ont provoqué à la Martinique des montées des eaux impressionnantes et des affaissements de sols, endommageant une partie du réseau routier. Le préfet Stanislas Cazelle avait lancé dès jeudi la procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. A la Guadeloupe, le passage d’une onde tropicale a également provoqué des inondations, avec des dégâts matériels.

Par Le Figaro avec AFP

Sur la branche de l’amour

août 1, 2020

 

Je suis perché sur la branche de l’amour

En te cherchant chaque nuit et chaque jour

Le regard triste comme une colombe mouillée

Voulant de toi que pour mieux se réchauffer

 

Égarée en route en criant ton nom

Malgré le rendez-vous dans ta maison

Je me suis retrouvée face à ta porte fermée

Tu étais injoignable comme un pigeon émigré

 

Comme une Madinina des tropiques

Debout sur le sol arable de Martinique

J’aimerais te partager mes émotions

Dans la tonalité amoureuse de ma dévotion

 

Bernard NKOUNKOU

 

Des médecins cubains sont arrivés en renfort en Martinique, une première

juin 27, 2020

Ces 15 médecins vont aider en pneumologie, en infectiologie, en radiologie ou encore en médecine d’urgence. Ils pourront aussi intervenir dans la lutte contre le coronavirus.

Quinze médecins cubains sont arrivés vendredi 26 juin en Martinique pour aider le territoire face à l’épidémie de coronavirus et pallier la pénurie de médecins, une première pour la France, a constaté l’AFP. Les médecins, tous en blouse blanche et masqués, sont arrivés en début d’après-midi (début de soirée pour Paris) à l’aéroport du Lamentin, avec un drapeau cubain, par un vol spécial.

Cette «brigade» compte un pneumologue, deux spécialistes en médecine interne, un infectiologue, deux anesthésistes, trois radiologues, deux néphrologues, un hématologue, un urgentiste, un chef de brigade et un directeur administratif. Leur mission en Martinique, qui durera trois mois, servira à couvrir certaines spécialités dont la pneumologie, l’infectiologie, la radiologie ou encore la médecine d’urgence, selon les autorités martiniquaises. Ces médecins pourront aussi aider à lutter contre l’épidémie de coronavirus.

La France devient donc le troisième Etat européen après l’Italie et Andorre, à recevoir l’aide directe de professionnels de santé cubains. L’île socialiste a mis en place de longue date l’exportation de services médicaux, qui constitue l’un des moteurs de son économie.

«Moment historique»

Les médecins ont effectué un contrôle de température avant d’être accueillis notamment par le président de la collectivité territoriale Alfred Marie-Jeanne. «Nous vivons un moment historique», a déclaré ce dernier. «La venue en Martinique pour la première fois d’une brigade médicale de Cuba symbolise ce que la Caraïbe a de plus grand en fraternité… Saint-Martin et la Guyane nous ont déjà contactés pour s’inscrire dans la même démarche que nous».

L’épidémie de coronavirus est pour l’instant stabilisée dans l’île, qui comptait jeudi 240 personnes infectées depuis le début de l’épidémie et 14 décès. «L’épidémie a bien été maîtrisée», se félicitent des médecins du CHU de Martinique, mais ils redoutent une nouvelle propagation du virus. La brigade cubaine «est aussi vécue comme un soulagement pour l’équipe médicale du CHUM», disent-ils.

Les médecins seront confinés pendant une semaine, avant de pouvoir prendre leur poste. Il leur sera ensuite dispensé des cours intensifs de langue française.

Au total, près de 30.000 médecins cubains sont déployés à l’année dans une soixantaine de pays, où ils aident à compléter le maillage sanitaire. Ce programme, lancé dans les années 1960 par Fidel Castro, a connu un véritable regain à l’occasion de la pandémie de coronavirus : Cuba a envoyé près de 2000 professionnels de santé en mission temporaire dans 27 pays. Mais il est durement critiqué par les Etats-Unis et le Brésil, qui dénoncent notamment les conditions de travail de ces professionnels, dont une grande partie du salaire revient à l’Etat. Jeudi, deux soignants cubains en Andorre ont demandé l’asile politique en Europe.

Par Le Figaro avec AFP