Rome – Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a annoncé tôt lundi matin sa démission, qu’il remettra lundi au président italien Sergio Mattarella.
Mon expérience de chef de gouvernement s’arrête là, a déclaré M. Renzi, ému, après sa défaite au référendum sur la réforme constitutionnelle, précisant qu’il remettrait sa démission lundi à l’issue d’un conseil des ministres.
Aujourd’hui, le peuple italien a parlé sans équivoque. J’embrasse fort mes amis du oui, on a essayé, a-t-il ajouté en adressant ses félicitations au front du non et en lui souhaitant d’œuvrer pour le bien de l’Italie et des Italiens.
Selon des résultats partiels portant sur plus de la moitié des bureaux de vote, le non l’emporterait à plus de 60%.
Une large majorité de la classe politique, de la droite classique aux populistes du Mouvement 5 Etoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, en passant par tous les extrêmes et même des frondeurs du Parti démocrate (PD) de M. Renzi, avait appelé à voter non, en dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement.
La démission de M. Renzi ouvre une période d’incertitude à la fois politique et économique en Italie. Après le choc du Brexit et la montée des mouvements populistes, une nouvelle phase d’instabilité dans la troisième économie de la zone euro est possible.
L’euro fléchissait lundi face au dollar, tombant au plus bas depuis 20 mois dans les premiers échanges asiatiques après cette victoire sans appel du non.
Les Italiens rejettent massivement la réforme de Matteo Renzi
Les Italiens ont rejeté massivement dimanche la réforme constitutionnelle portée par le chef du gouvernement Matteo Renzi, selon des sondages effectués à la sortie des urnes. Le non réaliserait un score situé entre 54 et 58%, contre 42 à 46 % pour le oui.
Deux autres enquêtes réalisées par Tecne et EMG Acqua font elles aussi état d’un écart de dix points en faveur du « non ». Le référendum s’est achevé à 23h00. M. Renzi, 41 ans, arrivé au pouvoir en février 2014 sur un programme de réformes, avait promis de démissionner si sa réforme était rejetée.
Cette décision, si elle se confirme, ouvrirait une période d’incertitude, qui pourrait peser lundi à l’ouverture des marchés financiers. On y redoute, après le choc du Brexit et la montée des mouvements populistes, une nouvelle phase d’instabilité dans la troisième économie de la zone euro.
Matteo Salvini, chef de la Ligue du Nord, mouvement populiste et anti-immigration, a aussitôt invité M. Renzi à démissionner avant des élections anticipées sans plus tarder.
60 gouvernements en 70 ans
Le scrutin portait sur une réforme constitutionnelle qui prévoit une réduction drastique des pouvoirs du Sénat, une limitation des prérogatives des régions et la suppression des provinces, l’équivalent des départements français.
Une large majorité de la classe politique, de la droite classique aux populistes du Mouvement 5 Etoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, en passant par tous les extrêmes et même des « frondeurs » du parti démocrate (PD) de M. Renzi, appellait à voter « non » en dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement.
Cette opposition était également unie dans son désir de chasser M. Renzi, au pouvoir depuis un peu plus de mille jours. En dépit d’une campagne acharnée dans les médias, sur les réseaux sociaux et dans des dizaines de meetings à travers toute l’Italie, Matteo Renzi n’est pas parvenu à convaincre ses compatriotes du bien-fondé de « sa » réforme, censée simplifier la vie politique dans un pays qui a vu défiler 60 gouvernements depuis 1948.
Romandie.com avec(©AFP / 05 décembre 2016 01h27)