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Nouveau week-end de violences à Mayotte, envoi d’une unité du Raid

novembre 21, 2022
Nouveau week-end de violences a Mayotte, envoi d'une unite du Raid
Nouveau week-end de violences à Mayotte, envoi d’une unité du Raid© AFP/Gregoire MEROT

Les tensions entre jeunes de quartiers rivaux causées par le meurtre d’un jeune homme la semaine dernière ont persisté lundi à Mayotte, après un week-end de violences marqué par des attaques à la machette, des barrages et des incendies.

En soirée, les forces de l’ordre ont signalé de l’agitation au nord de l’agglomération de Mamoudzou, entre Kawéni et Majikavo, alors que des bandes des deux villages étaient déterminées à en découdre. Les élèves du secteur ont d’abord été confinés dans les collèges et lycées avant de rentrer à pied, faute de bus.

Le ramassage scolaire, arrêté depuis mercredi dernier dans l’île, devrait reprendre mardi mais ne desservira aucun des deux villages, a-t-on appris à l’issue d’une réunion entre le département et le syndicat des conducteurs de bus.

Le chef-lieu de Mayotte est secoué depuis une dizaine de jours par des conflits inter-quartiers qui ont fait un mort le 12 novembre, un jeune de 20 ans tué à la machette, et plusieurs blessés.

Le quartier de Kawéni, d’où était originaire la victime, s’est embrasé mercredi et jeudi derniers après l’attaque d’un bus scolaire. Samedi, 200 à 250 jeunes issus de ce quartier se sont réunis pour en découdre avec ceux du quartier de Doujani, plus au sud, selon la police.

Dimanche, un automobiliste a été poignardé à Mtsapéré Bonovo, un autre quartier de Mamoudzou, selon une source policière. « Son pronostic vital est engagé », a précisé une autre source policière.

« Traumatisé »

Les affrontements ont donné lieu à des « jets de projectiles » sur les forces de l’ordre, des « dégradations de véhicules et de commerces », des « coupures de tuyaux d’alimentation d’eau » et l’incendie d’une casse automobile, selon la première source.

« Des habitants se sont armés de barres de fer et machettes pour se défendre contre les bandes », a-t-elle ajouté.

Des barricades ont été dressées, selon l’autre source policière.

Il n’y a eu aucune interpellation.

À Mtaspéré Mro Handra, où les jeunes de Kawéni ont voulu tendre un piège à leurs rivaux de Doujani, Mustapha, 50 ans, ne veut pas croire ce qui s’est passé la veille.

« Je n’ai pas encore dormi, je suis traumatisé. Je n’ai jamais vu autant de violence et pourtant, je me suis déjà fait agresser tellement de fois », se désole-t-il, découvrant son dos pour laisser apparaître de nombreuses traces de coups de machette.

Les jeunes venus en découdre « étaient des dizaines, peut-être des centaines, avec des machettes », décrit-il.

« Ils ont mis le feu au garage, il y avait tout qui brûlait de partout, on étouffait, on ne voyait plus rien, on voyait juste que ça courait dans tous les sens, ça criait et puis les policiers qui tiraient leurs grenades », raconte-t-il encore.

Autour de lui, voitures calcinées, pierres et cartouches de gaz lacrymogène par centaines jonchent le sol, témoignant de la violence de la scène.

« Guerre civile »

« La différence avec d’habitude, c’est que les violences n’étaient pas à un endroit fixe, ce week-end, Mamoudzou brûlait de partout », raconte Abdel Aziz Sakhi, secrétaire zonal du syndicat Alternative police, qui était sur le terrain ce week-end.

Ainsi à Cavani, un bourg du sud de Mamoudzou.

« Les jeunes étaient une centaine à nous faire face, à frotter leurs machettes sur le sol pour montrer qu’ils voulaient en découdre avec nous. Ils ont attaqué, on a dû se replier… Ensuite, on n’a pas eu d’autre choix que de forcer le barrage, de foncer avec nos véhicules pour les disperser », livre le policier « complètement crevé ».

« Entre eux, il y a sûrement des blessés, voire des morts mais on ne peut pas le savoir, ils ne viennent pas nous voir pour nous le signaler », dit-il.

« C’est ingérable, ce n’est plus possible de subir comme ça. On n’est plus dans des violences urbaines mais dans de la guérilla », poursuit le syndicaliste, qui réclame le déploiement permanent d’une compagnie de CRS sur le territoire.

Une « dizaine de policiers » du Raid, l’unité d’intervention d’élite de la police, va être déployé d’ici à mardi à Mayotte, selon le ministère de l’Intérieur.

Le député Mansour Kamardine a déploré que l’archipel de l’océan Indien « bascule dans la guerre civile » et demandé au gouvernement de « franchir un saut quantitatif et qualitatif en matière de lutte contre l’insécurité ».

Avec Radio-Canada avec AFP

Mayotte: naissance d’un volcan sous-marin, à l’origine des séismes

mai 16, 2019

 

Une mission scientifique a mis en évidence la naissance d’un nouveau volcan sous-marin, à 50 km à l’est de Mayotte et à 3.500 m de profondeur, ce qui permet d’expliquer les séismes constatés sur l’île depuis un an, ont annoncé ce jeudi dans un communiqué conjoint plusieurs ministères.

Depuis le 10 mai 2018, Mayotte connaît un phénomène de séismes «en essaim», subissant plus de 1.800 secousses de magnitude supérieure ou égale à 3,5, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). La plus forte jamais recensée dans l’île a été enregistrée à 5,8.

La taille du nouveau volcan «est évaluée à 800 m de hauteur avec une base de 4 à 5 km de diamètre. Le panache de fluides volcaniques de 2 km de hauteur n’atteint pas la surface de l’eau», précise le communiqué des ministères des Outre-mer, de la Transition écologique, de l’Intérieur et de la Recherche, qui évoque un «phénomène géologique exceptionnel».

L’annonce intervient après une mission scientifique menée par le Comité national de la recherche scientifique (CNRS), avec notamment le BRGM, et une campagne océanographique réalisée par le navire Marion Dufresne, rentré à quai à Mayotte mercredi.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Mayotte: l’ambassadeur des Comores en France convoqué au Quai d’Orsay

mars 27, 2018

Paris – L’ambassadeur des Comores en France a été convoqué lundi au ministère des Affaires étrangères après le refus de son pays d’accueillir des Comoriens expulsés de l’île française voisine de Mayotte, secouée par une crise migratoire, a annoncé mardi la diplomatie française.

Il « a été rappelé » à Mohamed Soulaimana « la grave préoccupation quant aux conséquences pour Mayotte des mesures notifiées la semaine dernière par les autorités comoriennes », indique le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères dans un point de presse électronique.

« Nous réitérons fermement notre demande de levée immédiate de ces mesures qui empêchent le retour de ressortissants comoriens entrés irrégulièrement à Mayotte », a déclaré la porte-parole du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères Agnès von der Mühll.

« Au-delà des mesures que nous demandons aux autorités comoriennes de prendre immédiatement, nous sommes déterminés à faire progresser la coopération régionale conformément aux orientations fixées lors du dernier comité interministériel pour la coopération internationale et le développement, dans l’intérêt mutuel de la France et des Comores », a-t-elle ajouté.

Les tensions sont vives actuellement entre Paris et Moroni sur la question de Mayotte: ce département français d’outre-mer est secoué depuis un mois par un mouvement social qui dénonce l’insécurité et l’immigration clandestine venue des Comores.

Les autorités ont multiplié dernièrement les expulsions de Comoriens sans papiers. Moroni a riposté mercredi dernier en refusant de laisser rentrer sur son territoire ses citoyens refoulés. Mais elles ont promis vendredi un renforcement des mesures de sécurité sur l’île d’Anjouan, principal point de départ des immigrants clandestins vers Mayotte, notamment pour « traquer » les passeurs.

Romandie.com avec(©AFP / 27 mars 2018 12h37)                                            

Pour les Comoriens, « les clandestins sont chez eux à Mayotte »

mars 23, 2018

 

Chaque année, quelque 20 000 personnes ayant quitté l’archipel pour l’île française sont expulsées faute de papiers en règle.

Le port de Mutsamudu, sur l’île d’Anjouan, aux Comores, le 21 mars 2018. Crédits : IBRAHIM YOUSSOUF / AFP

Les riverains du port de Mutsamudu ne prêtent plus guère attention à ce manège à peine discret : dans la capitale de l’île comorienne d’Anjouan, les clandestins embarquent pour l’île française de Mayotte et, souvent, en reviennent aussi vite. Employé à la manutention du port, Defala Andili voit les expulsés « débarquer sans rien, hommes, femmes et enfants, même des nourrissons, sans bagages, avec une bouteille d’eau vide ». « Après, explique-t-il, ils s’évanouissent dans la nature. »

Les autorités de Moroni considèrent que Mayotte fait partie de leur territoire et, par conséquent, que ceux que la France traite comme des migrants clandestins ne sont que de simples voyageurs. Aucune structure n’est donc prévue pour accueillir les expulsés du département français, à 70 km de là. « Ils sont discrètement pris en charge par les réseaux de passeurs avant d’être redirigés vers les différents points de départ vers Mayotte pour un prochain voyage, confie un gendarme comorien sous couvert d’anonymat. Ceux qui peuvent payer pourront repartir. »

Chaque année, quelque 20 000 personnes parties clandestinement de l’archipel des Comores dans l’espoir d’une vie meilleure sur l’île française, plus riche, sont renvoyées vers leur point de départ faute de papiers en règle. Ce flux migratoire pourrit les relations entre les deux pays depuis l’indépendance acquise, en 1975, par trois des quatre îles comoriennes. La quatrième, Mayotte, a choisi de rester dans le giron de la France, au grand dam de Moroni, qui en revendique la souveraineté.

Près de 600 expulsions en dix jours

Régulièrement, les esprits s’échauffent. C’est le cas depuis un mois, alors que Mayotte est paralysée par un mouvement de contestation sociale qui dénonce l’immigration clandestine en provenance des Comores. Les autorités françaises ont réagi en multipliant les expulsions : près de 600 ces dix derniers jours, selon une source proche de la capitainerie du port de Mutsamudu.

Rencontré place M’roni, à la sortie du port, Youssouf Salim, la quarantaine nonchalante, explique avoir été renvoyé à Anjouan il y a une vingtaine de jours. C’est déjà sa troisième expulsion, mais il ne s’en offusque pas plus que ça. « J’y retournerai mais pas tout de suite, je me repose un peu, confie-t-il. Je vais à Mayotte pour des soins. J’en profite pour entamer des démarches de régularisation de ma situation. »

Ibrahim Houssein, lui, compte une dizaine d’expulsions à son palmarès depuis 1991. La dernière remonte à seulement deux semaines. « Ce qui est insupportable, ce sont les brutalités et les humiliations des forces de l’ordre françaises, elles nous traitent comme des esclaves », dénonce-t-il. Malgré tout, ce mécanicien originaire de l’île de la Grande-Comore avoue déjà préparer sa prochaine tentative. « J’ai une femme et trois enfants qui ont la nationalité française. Deux sont en France. J’ai demandé plusieurs fois mon titre de séjour, on me l’a toujours refusé, déplore-t-il. Il faut que j’y retourne, j’ai mes enfants là-bas. »

« Les sans-papiers ne sont pas des délinquants »

Dans les rues de Mutsamudu, ceux qui partent pour Mayotte ont le soutien de la population. « Les clandestins sont chez eux à Mayotte », lance, en pleine médina, un homme qui refuse de donner son nom. « Les expulsés sont les victimes, renchérit le chef du bureau de poste, Mdama Misbahou. Mayotte n’est plus une île comorienne. Une puissance plus forte nous l’a prise et on ne peut pas la reprendre. »

Comme leurs dirigeants, beaucoup de Comoriens accusent leurs voisins de Mayotte de stigmatiser leurs compatriotes, rendus responsables de tous les maux qui frappent le département français. « Les sans-papiers ne sont pas les délinquants qu’on dit, ils cherchent du travail, assure le patron d’une entreprise de transport qui a requis l’anonymat. L’insécurité à Mayotte, c’est à cause des enfants des parents expulsés, des enfants de la rue. Le meilleur moyen d’empêcher les expulsions, c’est d’interdire aux bateaux comoriens d’aller à Mayotte et de revenir ici avec les expulsés. »

C’est chose faite depuis mercredi. Sur ordre du gouvernement de Moroni, les bateaux chargés d’expulsés ne sont plus autorisés à accoster à Anjouan.

Lemonde.fr avec AFP

Nouvelle manifestation contre l’insécurité à Mayotte

mars 7, 2018

Manifestation contre l’insécurité, le 7 mars 2018 à Mamoudzou, à Mayotte / © AFP / Ornella LAMBERTI

La contestation contre l’insécurité qui secoue Mayotte depuis plus de deux semaines s’est poursuivie mercredi par une journée « île morte » et une manifestation qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes à Mamoudzou, chef-lieu d’un jeune département qui concentre de nombreuses difficultés sociales.

Malgré l’annonce par le gouvernement de futurs renforts de forces de l’ordre, notamment pour sécuriser la rentrée scolaire la semaine prochaine après des violences aux abords de certains lycées perpétrées par des jeunes, les manifestants, sous une pluie battante, étaient 3.000 selon la police, de 10.000 à 15.000 selon les organisateurs.

Dans la manifestation, beaucoup de drapeaux français flottaient. Les participants ont entonné des « shengue » (chants traditionnels mahorais) mais aussi une Marseillaise pour marquer leur attachement à la France, à qui ils réclament aussi un renforcement de la lutte contre l’immigration clandestine, source selon eux de tous les maux de l’île.

Département français depuis 2011 avec un taux de chômage très élevé (26%), Mayotte subit une forte pression migratoire des Comores, à seulement 70 kilomètres de ses côtes. La population mahoraise est exaspérée par la saturation de l’hôpital, des services publics ou des écoles, où faute de classes suffisantes, les enfants vont en cours par rotation.

Mayotte, c’est « 84% des personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté, (…) c’est quatre fois plus de population en trente ans, (…) c’est 45% de population étrangère en situation irrégulière, (…) c’est la première maternité de France et oui, pour être au rendez-vous, il nous faudrait créer une classe par jour », a reconnu mardi la ministre des Outre-mer, Annick Girardin.

Le département connaît depuis le début de l’année des actes de violence à répétition notamment aux abords d’établissements scolaires, qui ont conduit les personnels de trois lycées à exercer leur droit de retrait, tout comme la grande majorité des chauffeurs de bus scolaire, dont les véhicules sont régulièrement caillassés.

Mercredi, en première ligne de la manifestation, qui s’est déroulée sans débordement -loin des violentes échauffourées de fin février- se trouvaient de nombreux élus mahorais. Ils ont défilé derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire: « Terroristes, coupeurs de route, voleurs, violeurs, cambrioleurs, occupants illégaux de terre, trafiquants, faussaires, toutes les formes de violences. Subir et se taire ! Non, Kari pvendzé (on ne veut pas) ».

Les parlementaires et élus locaux ont annoncé que « les collectivités locales seront fermées jusqu’à nouvel ordre ».

– « Huile sur le feu » –

Alors que des maires ont menacé de ne pas organiser la législative partielle des 18 et 25 mars, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a assuré à l’issue du Conseil des ministres que l’État « pourvoirait » à ce que le scrutin ait bien lieu à ces dates.

Cette journée d’actions fait suite à plus de deux semaines de grève générale, marquées par plusieurs manifestations, opération escargot, et barrages routiers qui paralysent la circulation. Ceux-ci reprendront jeudi, a assuré le syndicaliste Salim Nahouda (CGT Ma).

Le président des Républicains Laurent Wauquiez, venu soutenir un candidat à la législative partielle, ne participait pas au cortège. Mais il multiplie les interpellations à l’adresse du gouvernement, dont il critique l’absence sur le terrain, et plaide pour une réforme du droit du sol sur l’île.

Annick Girardin, qui envisage de se rendre sur place après la législative, l’a accusé de mettre de « l’huile sur le feu » et le porte-parole du gouvernement a jugé mercredi « inutile d’ajouter de l’irresponsabilité politique à une situation localement très tendue ».

Mme Girardin a rappelé que la départementalisation de Mayotte avait été accompagnée « de manière insatisfaisante » par les précédents gouvernements.

Outre des renforts de forces de l’ordre (arrivée imminente de deux pelotons de gendarmes mobiles supplémentaires, création d’une zone de sécurité prioritaire, etc.), elle a promis une « conférence sur l’avenir de Mayotte ».

« Nous ne voulons plus de parlotte. On veut des actes. Les Mahorais attendent depuis beaucoup trop longtemps », a rétorqué M. Wauquiez.

Le député LR de Mayotte Mansour Kamardine a dénoncé la « non-assistance à île en danger », affirmant, en concertation avec les élus mahorais, que « le seul interlocuteur crédible » était « désormais le Premier Ministre, à défaut le ministre de l’Intérieur ».

Romandie.com avec(©AFP / 07 mars 2018 15h40)                

Mayotte touchée par une pénurie d’eau depuis plus de deux mois

février 11, 2017

Dans le centre et le sud du département, où la situation est la plus préoccupante, un dispositif de rationnement d’eau a été mis en place dans plusieurs communes.

Dans le centre et le sud de l’île, où la situation est la plus préoccupante, un dispositif de coupure d’eau de deux jours sur trois a été mis en place dans huit communes.

Dans le centre et le sud de l’île, où la situation est la plus préoccupante, un dispositif de coupure d’eau de deux jours sur trois a été mis en place dans huit communes. ORNELLA LAMBERTI / AFP
Des communes sans eau courante, où des mesures de rationnement ont été mises en place. Des écoles qui n’accueillent plus les élèves que quelques heures par jour, les conditions hygiéniques des sanitaires n’étant pas garanties. Les secteurs de la restauration ou du tourisme qui se trouvent pénalisés…

Depuis la mi-décembre, le sud et le centre de Mayotte, département d’outre-mer situé dans l’océan Indien, subit une pénurie d’eau. Les jours de distribution, « il faut aller remplir des seaux à des points d’eau », raconte Houlam Chamssidine, président de la fédération Mayotte nature environnement. Une crise liée à la dépendance aux précipitations des îles en matière de production d’eau potable.

  • A quoi sont dues ces pénuries ?

Les pénuries ont débuté à la mi-décembre en raison du manque de pluies, qui a entraîné une sécheresse. La saison sèche s’étend généralement de juin à décembre, et la saison des pluies de janvier à mars. Cette année, celle-ci subit toutefois un retard conséquent.

La production en eau potable du 101e département français dépend fortement des précipitations. Selon la Mahoraise des eaux, les ressources superficielles, qui « proviennent des eaux de surface des rivières et des retenues collinaires de Combani » et de « Dzoumogné », représentent 80 % de la production d’eau potable. Les forages ne représentent que 18 % de la production, et le dessalement de l’eau de mer 2 % seulement. Dans le sud de l’île, cette dépendance est encore plus importante, explique la Mahoraise des eaux.

« Une retenue alimente le Nord, et une autre alimente le Sud, explique Houlam Chamssidine, et il n’y a pas un réseau interconnecté Sud-Nord et Nord-Sud. »

  • Quelles mesures ont été prises par les autorités ?

Le 4 février, la ministre de l’outre-mer Ericka Bareights et les autorités locales ont annoncé qu’un demi-million d’euros sera débloqué en urgence pour les écoles du département. Cette somme « permettra l’achat de citernes et de bouteilles d’eau pour que les écoles puissent assurer dans de meilleures conditions l’accueil des élèves », a précisé le ministère dans un communiqué.

Avant même le début de la crise, en novembre, la préfecture avait préparé un arrêté imposant des restrictions de l’usage de l’eau, en raison de prévisions météorologiques qui annonçaient un retard inquiétant de la saison des pluies. Un premier communiqué, diffusé le 23 novembre, interdisait aux Mahorais de laver leurs véhicules hors des stations, d’arroser les pelouses et terrains de sport, ou encore de remplir les piscines privées. Ces mesures ont été renforcées à plusieurs reprises, au fil des arrêtés préfectoraux.

Au début du mois, la préfecture indiquait également que cette crise appelait des solutions à long terme :

« Au-delà de l’urgence, des réponses structurelles vont être apportées pour éviter qu’une telle situation se reproduise. L’aménagement d’une troisième retenue collinaire devient ainsi une priorité du contrat de projet Etat-Mayotte 2015-2020. »

Début février, environ 70 personnes ont manifesté à Mamoudzou jusqu’à la préfecture, à l’appel du Collectif de lutte contre la pénurie d’eau à Mayotte, pour alerter sur les conséquences de la pénurie. « La préfecture nous a répondu que l’Etat n’a pas assez de moyens, et que les mesures qui doivent être appliquées en urgence pourraient coûter trop cher à l’Etat », a déploré Ousseni Ballache, membre du collectif et par ailleurs syndicaliste CFDT.

  • La situation peut-elle s’améliorer ?

Les dernières prévisions estiment que « la saison des pluies pourrait démarrer au début du mois de mars », selon un communiqué préfectoral publié à l’issue d’une réunion du comité de suivi de la ressource en eau le 8 février. « Toutefois, le retard (…) ne garantit pas un remplissage total des réserves en eau et impose non seulement des solutions rapides (tanker) mais aussi des actions à moyen terme (nouveaux forages, usine de traitement de l’eau potable…) », précise le communiqué.

Ces derniers jours, des pluies ont permis de faire remonter légèrement le niveau de la retenue de Combani. « Ces pluies sont vraiment épisodiques et ne contribuent pas au remplissage des retenues collinaires », a expliqué jeudi sur la chaîne La 1ère Michel Jousset, du Syndicat intercommunal d’eau et d’assainissement de Mayotte. « On est en train de préparer des restrictions d’eau dans le Nord », ajoutait-il.

Lemonde.fr avec AFP

France: Miss Mayotte hospi­ta­li­sée après sa chute en direct

décembre 18, 2016

 

Miss, un métier à haut risque

 

Avec le sacre de Miss Guyane, Alicia Aylies, l’autre grand moment de la soirée Mis France 2017 très commenté sur les réseaux sociaux ce dimanche 18 décembre est la chute de la repré­sen­tante de Mayotte, au milieu d’une choré­gra­phie. Si elle s’est rele­vée juste après sa chute, et a tenté de sourire tant bien que mal, la jeune femme semble s’être fait mal.

C’est ce qui s’appelle un acci­dent bête, aux consé­quences très doulou­reuses. Ce samedi 17 décembre, au beau milieu d’un des défi­lés de l’élec­tion Miss France 2017, diffu­sée en direct sur TF1, la repré­sen­tante de Mayotte, Naïma Madi Maha­dali, a été victime d’une vilaine chute.

Après s’être avan­cée face au public, et étalé son grand sourire devant la caméra, la jeune fille de 19 ans, devait ensuite saluer Malika Ménard et les autres membres du jury. C’est alors qu’elle s’est prise les pieds dans sa longue traî­née au moment même où elle opérait un demi-tour prévu dans la choré­gra­phie. Elle s’est rele­vée aussi­tôt, mais n’a pu dissi­mu­ler une certaine gêne au moment de reprendre sa place. Miss Mayotte boitait, ce qui a beau­coup fait réagir sur les réseaux sociaux tout au long de la soirée.

La chute est visible dans cette vidéo mise en ligne par le blog de Jean-Marc Moran­dini.

Pendant le reste de la soirée, la malheu­reuse Naïma Madi Maha­dali est restée en coulisses, pour rece­voir les premiers soins. Elle n’a pu assis­ter au sacre final de Miss Guyane. Ses proches avaient pu être rassu­rés par l’anima­teur et maître de céré­mo­nie, Jean-Pierre Foucault. Mais sa cheville semblait néces­si­ter des soins supplé­men­taires, et elle a donc été trans­por­tée à l’hôpi­tal de Mont­pel­lier, comme l’indique aujourd’hui le jour­nal régio­nal L’Indé­pen­dant.

Si cette mésa­ven­ture a gâché sa soirée, et brisé ses rêves de deve­nir Miss France un jour, Miss Mayotte peut se conso­ler en se disant que les chutes arrivent même aux meilleures. Une carrière de mannequin lui tend toujours les bras, si sa cheville le lui permet à l’avenir.

Gala.fr par Martin ChoteauMartin Choteau

La France envoie des forces de l’ordre en renfort sur l’île de Mayotte après des violences

avril 13, 2016

Mamoudzou – Le gouvernement français a annoncé mercredi l’envoi de forces de l’ordre en renfort à Mayotte pour faire face aux violences urbaines qui secouent depuis plusieurs nuits cette île française de l’Océan Indien, en proie depuis plus de deux semaines à un mouvement social.

La ministre de l’Outremer, George Pau-Langevin, a expliqué à l’AFP que Mayotte était confrontée à la fois à un mouvement social de revendications et aux comportements de certains jeunes, à la dérive, qui ne sont pas encadrés et n’ont pas de perspectives.

Dans ce contexte, Mme Pau-Langevin a décidé avec le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve d’envoyer des forces de l’ordre en renfort, a-t-elle dit à l’issue de leur rencontre sans plus de précisions sur le dispositif.

La ministre a également dit vouloir renforcer la prise en charge de la protection de la jeunesse, qui représente la moitié des 220.000 habitants.

Selon un syndicaliste de l’île, Rivomalala Rakotondravelo, les violences sont liées au manque d’encadrement. Un élève en école élémentaire en métropole représente 7.400 euros (d’investissement par l’Etat, ndlr). A Mayotte, on est à 4.300 euros. Voilà l’injustice.

Une grève générale a été déclenchée le 30 mars pour réclamer l’alignement de ce département français sur la métropole, notamment en matière de prestations sociales, de salaires des fonctionnaires ou de services publics.

Les grévistes ont érigé des barrages routiers sur toute l’île, dont l’activité économique tourne au ralenti.

Se greffant sur ce mouvement social, des groupes de jeunes encagoulés ont commencé le week-end dernier à caillasser chaque nuit voitures et habitations, selon les autorités locales qui parlent d’affrontements entre bandes rivales.

Après une nouvelle explosion de violences dans la nuit de lundi à mardi, les autorités locales ont mis en place mardi soir un dispositif de sécurité renforcé dans certains quartiers de la ville principale Mamoudzou. Une centaine de jeunes ont néanmoins réussi à dégrader des véhicules.

Mercredi, le calme régnait sur l’île. Les écoles étaient vides et les rues quasi désertes.

Située à 8.000 kilomètres de Paris, Mayotte est la seule île de l’archipel des Comores qui, au moment du référendum d’indépendance en 1975, a décidé de rester dans le giron de la France, l’ancienne puissance coloniale.

D’abord territoire d’outre-mer, elle est devenue le 101e département français en 2011. Ce changement de statut administratif lui ouvre en théorie les mêmes droits que les autres collectivités locales, malgré d’importants écarts socio-économiques. Le PIB y est de 7.900 euros par personne, soit quatre fois moins qu’au niveau national.

Romandie.com

Mayotte : un maître d’école coranique mis en examen pour viol

décembre 24, 2015

L’homme, poursuivi pour viol et agression sur mineures de moins de 15 ans par personne ayant autorité, est mis en cause par 9 victimes.

mayotte
Un maître d’école coranique à Mayotte a été mis en examen pour viol et agressions sexuelles sur des fillettes. Photo d’illustration. © AFP/ RICHARD BOUHET