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Face à Facebook et Google, les médias américains veulent s’unir

juillet 10, 2017

New York – Négocier d’une même voix face au « duopole » que forment Google et Facebook, voilà ce que demandent les éditeurs de presse américains, qui ont publié lundi une lettre ouverte au Congrès afin qu’il légifère en ce sens.

Représentant près de 2.000 organismes de presse, l’Alliance des médias d’informations (News Media Alliance) demande aux élus un aménagement de la loi antitrust, qui prohibe, en l’état, toute forme d’entente entre plusieurs entreprises d’un même secteur.

Pour l’heure, les éditeurs de presse pâtissent d’un rapport de force déséquilibré, estiment-ils, en faveur des deux géants d’internet.

« Google et Facebook dominent la circulation de l’information en ligne et consomment l’essentiel des revenus publicitaires », fait valoir la News Media Alliance.

« Du fait de ce duopole numérique », regrette l’organisation professionnelle, « les éditeurs sont contraints de livrer leurs contenus et de respecter les règles (établies par le +duopole+, NDLR) relatives à la manière dont l’information est publiée, hiérarchisée et monétisée ».

« Ces règles ont fait de l’information une marchandise et permis la montée des fausses informations (fake news, NDLR), qu’il est souvent difficile de différencier des informations vérifiées », regrette l’Alliance.

Selon une étude de l’organisation indépendante Pew Research Center, publiée en juillet 2016, 38% des adultes américains s’informent régulièrement en ligne, une proportion qui passe à 50% pour les 18-29 ans.

Une autre étude du Pew Research Center, publiée en mai 2016, avait révélé que 44% des adultes américains s’informaient sur Facebook, de très loin le premier réseau social cité par les personnes sondées (Twitter deuxième avec 9%).

« Nous avons besoin d’une juste répartition des revenus publicitaires », a plaidé lundi le PDG de l’organisation, David Chavern, lors d’un entretien à la chaîne d’information financière CNBC.

La part des revenus publicitaires tirés du numérique ne cesse de progresser pour les journaux quotidiens américains, et atteint désormais 29%, selon des chiffres publiés début juin par le Pew Research Center, mais elle ne compense pas le repli continu des recettes venues des éditions imprimées.

« Le journalisme de qualité est essentiel à une société démocratique et central dans la société civile », explique David Chavern, cité dans le communiqué publié lundi.

« Pour s’assurer que ce journalisme a un avenir », ajoute-t-il, « les organisations qui le financent doivent être en mesure de négocier collectivement avec les plateformes numériques qui contrôlent la distribution et l’accès à l’audience dans l’ère numérique ».

L’Agence France-Presse a publié jeudi un communiqué en faveur de la création d’un droit voisin pour les agences de presse. Le droit voisin permet l’extension de la protection des droits d’auteurs.

Il prendrait en compte le rôle d’intermédiaire joué par les géants d’internet, notamment les moteurs de recherche, entre les agences de presse et les lecteurs, et ouvrirait la voie à une rémunération des agences.

Une proposition de loi en ce sens avait été déposée en juin 2016 par le sénateur socialiste français David Assouline, mais elle n’a pas débouchée sur une loi.

Romandie.com avec(©AFP / 10 juillet 2017 19h37)                                            

L’Allemagne a espionné des médias étrangers dont la BBC (presse)

février 24, 2017

Berlin – Les services de renseignements extérieurs allemands (BND) ont espionné les journalistes de plusieurs médias étrangers, comme la BBC, le New York Times et l’agence de presse Reuters, affirme vendredi l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Le BND a placé « à partir de 1999 » « au moins cinquante numéros de téléphone, de fax ou d’adresses électroniques » de journalistes ou de rédactions sur des listes d’écoute, affirme l’influent hebdomadaire, selon les extraits d’un article à paraître samedi.

Sollicité par l’AFP, le magazine a dit ne pas savoir « combien de temps (la surveillance) était active (…) Nous supposons qu’elle n’est plus active, mais nous n’en sommes pas certains », a indiqué à l’AFP le journaliste du Spiegel Martin Knobbe.

Sur cette liste figuraient « plusieurs dizaines » de numéros de journalistes travaillant pour le groupe audiovisuel britannique BBC dans ses bureaux à Londres et en Afghanistan, ainsi qu’au sein de la rédaction internationale BBC World, écrit Der Spiegel, citant « des documents » qu’il a pu consulter.

« Nous sommes déçus d’apprendre ces allégations », a réagi auprès de l’AFP une porte-parole de la BBC.

« Nos journalistes devraient être en situation d’agir librement et en sécurité, avec une protection totale de leurs sources. Nous appelons tous les gouvernements à respecter le fonctionnement d’une presse libre », a-t-elle ajouté.

Un numéro du journal américain New York Times en Afghanistan était aussi surveillé, de même que des téléphones portables et satellites de l’agence de presse britannique Reuters en Afghanistan, au Pakistan et au Nigeria, poursuit l’hebdomadaire, coutumier des révélations sur les pratiques d’espionnage des renseignements allemands.

Contactés par l’AFP, Reuters et le New York Times n’avaient pas réagi dans l’immédiat.

Les documents exploités par Der Spiegel « ne couvrent pas la totalité des pratiques de surveillance du BND, seulement une partie. C’est pourquoi la liste (des) médias n’est probablement pas complète », a précisé M. Knobbe.

Citée par Der Spiegel, l’antenne allemande de Reporters Sans Frontière, Reporter Ohne Grenzen a dénoncé une « attaque monstrueuse contre la liberté de la presse » et affirmé réfléchir à une action en justice.

L’ONG redoute aussi que ces pratiques continuent en dépit de nouvelles mesures adoptées récemment afin de mieux encadrer les pratiques du BND.

Le BND, qui n’a pas souhaité répondre au Spiegel quant à ces allégations, avait déjà été accusé d’avoir écouté pour le compte de l’agence de renseignement américaine NSA des responsables du ministère français des Affaires étrangères, de la présidence française et de la Commission européenne.

Fin 2015, Der Spiegel avait aussi affirmé que le BND avait espionné les ministères de l’Intérieur américain, polonais, autrichien, danois et croate.

A l’automne 2013, des informations sur la mise sur écoute d’un téléphone portable de la chancelière Angela Merkel par le renseignement américain avaient également provoqué de fortes tensions entre Berlin et Washington.

Romandie.com avec(©AFP / 24 février 2017 17h46)             

Burundi : dix organisations de la société civile radiées ou suspendues et deux médias sanctionnés

octobre 25, 2016

Le président burundais Pierre Nkurunziza au défilé militaire à l’occasion de la fête de l’Indépendance du Burundi, le 1er juillet 2015, à Bujumbura. © Berthier Mugiraneza/AP/SIPA

Cinq organisations de la société civile viennent d’être radiées, cinq autres suspendues par le ministère de l’Intérieur. Presqu’au même moment, le Conseil national de la communication met en garde une radio et suspend une émission pour une chanson « inappropriée ».

Les organisations visées sont le Forsc (Forum pour le renforcement de la société civile), le Focode (Forum pour la conscience et le développement), l’Aprodh (Association burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues), l’Acat (Action chrétienne pour l’abolition de la torture) et le RCP (Réseau des citoyens probes), toutes des organisations réputées pour leur combat farouche contre le 3e mandat de Pierre Nkurunziza.

La mesure a été prise le 19 octobre par le ministre de l’Intérieur, et a suscité l’émoi dans le courant du weekend dernier. Le motif : «… les associations susvisées se sont écartées de leurs objectifs consignés dans leurs statuts et s’activent plutôt à ternir l’image du pays et à semer la haine et la division au sein de la population burundaise », avance l’ordonnance ministérielle.

Les choses sont allées très vite et la liste des associations châtiées s’est allongée lundi 24 octobre : Cosome ( Coalition de la société civile pour le monitoring électoral), CB-CPI (Coalition burundaise pour la CPI), UBJ( Union burundaise des journalistes), Ligue burundaise des droits de l’homme « Iteka » et SOS torture Burundi sont toutes suspendues, accusées par le même ministère de « mener des activités qui ne sont pas en conformité avec leurs objectifs consignés dans leurs statuts mais qui sont plutôt de nature à perturber l’ordre et la sûreté de l’État ».

« Une chanson pas conforme à l’éthique professionnelle »

Une sentence qui est tombée quelques heures avant que les médias ne reçoivent eux aussi une sanction de la part du CNC (Conseil national de la communication) : Buja FM (ex-radio 10) « est mise en demeure pour un mois et priée de ne pas utiliser, sous peine de suspension de ses activités, l’identification de « Buja FM » jusqu’au jour où sa demande de changement de nom sera analysée et accordée par l’Assemblée plénière du CNC ». Un détail : Radio 10, actuelle Buja FM, s’occupe spécialement des infos culturelles, mais reste tout de même considérée comme une extension de Radio 10 basée au Rwanda, un pays dont les relations sont au plus bas avec le Burundi.

La Radio Isanganiro, une des deux radios qui ont pu rouvrir après leur destruction le 13 mai 2015 lors du coup d’État raté, vient de voir, quant à elle, une de ses émissions être suspendue : « Karadiridimba » qui donnait la parole aux Burundais de la diaspora pour commenter l’actualité du pays ne passera plus à l’antenne pendant un mois. Sa faute : « avoir introduit et joué le 16 août une chanson qui n’est pas conforme à l’éthique professionnelle et aux valeurs démocratiques et déontologiques », justifie Karenga Ramadhan, président du CNC. « Agateka ka zina muntu » (« Les droits de l’homme ») serait le titre de la chanson « indésirable », d’après un journaliste de la radio Isanganiro.

La société civile vent debout

Pour le directeur de la station, le CNC a précipité les choses. « Il aurait dû nous avertir d’abord. Nous savons que certaines chansons sont considérées comme faites pour critiquer le pouvoir », estime Samson Maniradukunda.

La société civile, elle, ne fait aucune concession. « La radiation de nos associations est un non événement. Même si le pouvoir de facto fait tout pour nous bloquer, notre lutte contre l’impunité continue », a vite réagi sur twitter Armel Niyongere, président de l’Acat et un des avocats « des victimes des crimes contre l’humanité au Burundi ».

Notons que parmi les leaders des cinq associations radiées figure Pierre Claver Mbonimpa de l’Aprodh, lauréat du prix Alison Des Forges 2016 de Human Rights Watch, qui vit aujourd’hui en exil après avoir été blessé par balles en 2015.

Jeuneafrique.com par Armel Gilbert Bukeyeneza

France/Alger: Valls joue l’apaisement à Alger où sa visite est boycottée par des médias

avril 10, 2016

ALGER (awp/afp) – Le Premier ministre français Manuel Valls a choisi de privilégier l’avenir de la « relation stratégique » entre Paris et Alger à l’occasion d’une visite boycottée par des médias français pour protester contre le refus d’accréditer des journalistes.

« Mes messages sont passés », a assuré dimanche M. Valls au sujet de la controverse qui a précédé son voyage à Alger, née du refus des autorités algériennes d’accorder un visa à des journalistes du quotidien Le Monde et de l’émission +Le Petit Journal+ de la chaîne Canal+ qui voulaient suivre le déplacement du Premier ministre.

Des journalistes français ayant fait le déplacement à Alger ont lu une déclaration dimanche lors de la conférence de presse conjointe du chef du gouvernement français et de son homologue algérien Abdelmalek Sellal.

« Nous avons fait le choix de privilégier notre mission d’informer » en venant à Alger, ont-ils dit, mais « nous tenions à exprimer notre profond désaccord et notre émotion face a cette décision (de refus de visas), contraire à toutes les pratiques, qui vise à sanctionner ces médias ».

M. Sellal a répondu que la décision a été prise parce que « un journal respecté et respectable (ndlr: Le Monde) a porté atteinte au l’honneur au prestige » du président algérien Abdelaziz Bouteflika « de manière gratuite ».

« On ne touchera jamais à la liberté de la presse », a ajouté M. Sellal.

Mardi, la une du quotidien français montrait une photo de M. Bouteflika parmi celles de dirigeants mis en cause dans le scandale financier des +Panama Papers+. Le Monde a ensuite précisé que le nom du chef de l’État algérien n’apparaissait pas dans les révélations sur cette affaire.

« Je vais exprimer mon grand respect (…) et notre soutien au président Bouteflika », a indiqué Manuel Valls pour tenter de clore la controverse.

– ‘Vers l’avenir’ –

Avant de partir rencontrer le chef de l’Etat algérien dans sa résidence de Zéralda, qui lui sert de bureau en raison de sa maladie, le chef du gouvernement français a pris un café en terrasse sur l’esplanade de la Grande Poste, bâtiment emblématique de la capitale algérienne.

Il a expliqué à l’AFP qu’il se promenait pas loin de ce lieu historique lorsqu’il était à l’Internationale Socialiste dans les années 80.

Lors de la conférence de presse avec son homologue algérien, M. Valls a recommandé de se « tourner vers l’avenir » car, selon lui, « rien ne doit entraver » la relation bilatérale entre la France et l’Algérie, qui a pris « un tour exceptionnel depuis 2012 », date du premier voyage en Algérie du président français François Hollande.

« On doit continuer », a-t-il insisté après la réunion du Haut Comité intergouvernemental mixte, une « démonstration éclatante » de cette nouvelle lune de miel qui s’est concrétisée par la signature d’une quarantaine d’accords économiques et institutionnels.

– ‘Partenaire économique majeur’ –

Aux côtés de son homologue algérien et du ministre algérien de l’Industrie Abdeslam Bouchouareb, M. Valls a assisté à la signature d’un « nouveau pacte d’actionnaires » pour agrandir une usine de matériel ferroviaire codétenue par le groupe français Alstom.

Le groupe d’oléagineux Avril a lui signé une lettre d’intention avec la société algérienne Djadi pour la création d’une usine de sauces condimentaires sous marque Lesieur et la société Rouiller a noué un accord avec l’Algérienne Asmidal pour créer une co-entreprise dans le domaine des phosphates.

« Quatre ou cinq » autres accords sont « en cours de maturation, en fin de discussion », a annoncé M. Bouchouareb, évoquant un projet d’implantation industrielle en Algérie du constructeur automobile français PSA. Cet accord, « en voie de finalisation », sera selon lui signé « dans un proche avenir ».

Auparavant, à l’ouverture d’un forum d’affaires à Alger, Manuel Valls avait souligné que la France était « déjà le premier investisseur en Algérie, hors hydrocarbures, et son deuxième partenaire commercial, avec un volume d’échanges qui ne cesse d’augmenter ».

La France doit « demeurer le partenaire économique majeur de l’Algérie », a-t-il dit.

En 2015, la Chine était la première partenaire commerciale de l’Algérie avec une part de 14,1% des échanges. La France n’arrivait qu’en deuxième position avec 10,9%, une part en baisse par rapport aux 12% enregistrés en 2012.

L’Algérie connaît un coup de frein de son taux de croissance du fait de l’effondrement du prix du pétrole, qui pénalise son commerce extérieur et sa consommation.

Romandie.com avec(AWP / 10.04.2016 18h33)

Quels sont les animateurs les plus chers du PAF ?

octobre 26, 2011

Dans son numéro à paraître jeudi, le mensuel Capital s’est amusé à déterminer le « rapport qualité-prix » des animateurs de télévision. Pour cela, le magazine économique a calculé le coût horaire d’une personnalité du PAF en mettant en rapport le budget des émissions avec leur audience.

PPDA et Boyer les plus mal notés

Avec 484 euros pour 1.000 téléspectateurs, Patrick Poivre d’Arvor décroche la palme du palmarès. Son émission « La traversée du miroir » est facturée chaque semaine 45.000 euros à France 5. Depuis la rentrée, elle n’est suivie en moyenne que par 93.000 téléspectateurs. « Notre PPD national affiche le pire rapport coût-audience de la télé française », commente Capital. Pourtant, l’émission a été renouvelée cette saison malgré ce piètre bilan et une mauvaise note au baromètre qualitatif de France Télévisions.

Trois autres personnalités de France Télévisions suivent. D’abord, Laurent Boyer, avec 474 euros. Son émission quotidienne « Midi en France » peine toujours à trouver son public, réunissant 211.000 téléspectateurs depuis la rentrée. Pourtant, elle coûte 100.000 euros à France 3 chaque jour, note l’hebdomadaire. L’émission hérite de surcroît d’une mauvaise note au baromètre qualitatif du groupe public. Ensuite, Elizabeth Tchoungui, avec 332 euros. Son émission hebdomadaire « Avant-premières » est facturée 190.000 euros à France 2. Un budget élevé pour une toute petite audience : 326.000 téléspectateurs en moyenne. Au baromètre qualitatif de France Télévisions, l’émission affiche néanmoins 6,6/10 en décembre. Enfin, Cyril Viguier affiche un coût horaire de 148 euros. Facturée 130.000 euros chaque semaine, son émission « Vendredi sur un plateau ! » n’a fédéré que 440.000 personnes depuis la rentrée, indique Capital.

Canal+ paye cher ses programmes à succès

Chez les chaînes privées, Thierry Ardisson est la personnalité à afficher un coût horaire le plus élevé, avec 122 euros. Il faut dire que Canal+ s’acquitte chaque semaine de 180.000 euros pour son émission « Salut les terriens ». Néanmoins, l’émission est un des plus gros succès de Canal+ depuis la rentrée, avec 1,1 million de fidèles. Son collègue Michel Denisot affiche, lui, un coût horaire de 71 euros pour « Le grand journal de Canal+ », une quotidienne facturée 120.000 euros par Renaud Le Van Kim à la chaîne cryptée. Pas de surprise ici : Canal+ met les moyens dans ses programmes en clair qui sont considérés comme la vitrine de la chaîne.

Du côté de TF1, Arthur (69 euros) et Nikos Aliagas (58 euros) héritent des moins bonnes notes. Le premier présente chaque mois « Les enfants de la télé », un divertissement facturé 700.000 euros par Endemol et suivi par 4,2 millions de téléspectateurs. Le second anime « 50mn inside », un magazine suivi chaque samedi par 2,7 millions de téléspectateurs et qui coûte 170.000 euros par TF1.

Petits budgets pour Fogiel et Calvi

Les 5 personnalités du PAF qui recueillent les meilleures performances selon ce palmarès établi par Capital sont Yves Calvi (48 euros), Marc-Olivier Fogiel (38 euros), Laurent Ruquier (34 euros), Thomas Sotto (33 euros) et Harry Roselmack (31 euros). « C dans l’air » et « Face à l’actu », les deux talk-show de Yves Calvi et Marc-Olivier Fogiel, bénéficient de budgets modestes (respectivement 75.000 et 50.000 euros). Laurent Ruquier affiche, lui, un bon rapport « qualité-prix » grâce au succès de son émission « On n’est pas couché ». Avec un budget de 188.000 euros par semaine, le talk-show de France 2 attire chaque samedi près de 1,8 million de téléspectateurs. Enfin, « Capital » (200.000 euros de budget) et « Sept à Huit » (220.000 euros) bénéficient eux aussi de leur succès, avec respectivement 3 millions et 4 millions de fidèles.

Puremédias.com par Julien Lalande

Les mots « Facebook » et « Twitter » interdits, la presse anglo-saxonne s’esclaffe

juin 6, 2011

Interdire l’usage des mots « Facebook » et « Twitter » à la télévision et à la radio ? La règle édictée la semaine dernière par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) français fait bondir la presse anglo-saxonne.

La presse anglo-saxonne s’étrangle de rire… ou d’indignation. À la fin mai, le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) français a décidé d’interdire aux médias de mentionner Facebook et Twitter, sauf si l’actualité concerne directement ces deux plateformes. Il s’agirait, selon le CSA, d’éviter de faire une publicité clandestine aux deux réseaux sociaux.

La nouvelle vient, semble-t-il, tout juste d’atterrir dans les oreilles des blogueurs et des journalistes anglophones car, en ce début de semaine, rares sont ceux qui ne commentent pas cette « règle absurde et ridicule », comme l’a qualifiée le journaliste John Johnson, sur le site américain Newser. Il lui a même décerné à cette nouvelle mesure la palme de la « règlementation la plus bizarre de la semaine ».

« Ce n’est pas une blague ! », prévient, goguenard, Matthew Fraser, un journaliste anglo-canadien basé à Paris, sur son blog intitulé « This much I know ». Pour lui, cette interdiction, « fruit de la bureaucratie française, véritable cauchemar kafkaïen », n’est que l’expression de la « folle obsession des Français pour des lois et des règlements ». Pourquoi Facebook et Twitter sont-ils visés ? « Je me demande s’il ne s’agit pas purement et simplement d’une hostilité de principe des institutions françaises aux symboles de la domination anglo-saxonne », s’interroge le journaliste.

Dans la même veine, le « Huffington Post » rappelle qu’en 2003, les autorités françaises avaient tenté d’éliminer le mot « e-mail » du vocabulaire français pour le remplacer par « courriel ». Pour ce faire, elles avaient décidé de bannir l’horrible vocable anglophone de toute la communication et de toutes les publications gouvernementales. Peine perdue : si les différents ministères français respectent globalement la consigne, elle n’a pas suffi à changer les habitudes des Français : « courriel » n’a pas détrôné « e-mail ».

Paraphraser Twitter et Facebook

« Oh la la ! », fait mine de s’offusquer – en français – le journal britannique « Daily Mail » dans un article sur l’affaire. Les télévisions et radios françaises contraintes de paraphraser Facebook et Twitter pour promouvoir leurs pages ? Le journaliste en rit d’avance. Tout comme celui du « Times », qui entend déjà les présentateurs prononcer des phrases interminables du genre : « Rendez-vous sur le site où il est possible de publier instantanément des messages de 140 caractères maximum ». Tout ça pour éviter « une publicité subliminale liée à l’utilisation des mots Facebook et Twitter ».

Le site spécialisé TechCrunch, citant le blog du journaliste français Benoît Raphaël intitulé « La social NewsRoom », propose ainsi diverses façons de contourner l’interdiction. « La manière confuse : ‘Vous pouvez envoyer vos témoignages sur notre page de réseau social où vous avez habituellement des amis. Attention, ne pas confondre avec l’autre où il n’y a pas d’amis mais des followers. Ou la manière blasée : ‘Retrouvez-nous où vous savez' ».

De façon plus sérieuse, Memeburn, un site consacré à « l’analyse des marchés émergents », concède : « L’objectif du CSA – ne pas léser les autres réseaux sociaux – est sans nulle doute louable ». Mais condamne ensuite « avec beaucoup de respect » cette règle « ridicule ». « Facebook et Twitter sont désormais bien plus que des entreprises privées, ce sont devenues de véritables plateformes de l’expression publique », estime le site, qui fustige une décision « absurde et nuisible ».

Gaëlle LE ROUX