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La tontine, ou le micro-crédit au féminin, fait recette au Sénégal

avril 30, 2017

 

La Sénégalaise Ndèye Khari Pouye et son élevage de poulets, le 16 mars 2017 à Grand-Mbao / © AFP / SEYLLOU

Après des mois d’attente, la Sénégalaise Ndèye Khari Pouye touche la cagnotte de la tontine, qui lui permettra de nourrir son élevage de poulets. Assise sur une natte à même le sol, l’heureuse élue cache mal son sourire.

Le bonheur de cette quinquagénaire, entourée par des femmes en boubou, est partagé par l’assistance, des habitantes de Médina, un quartier de la commune de Grand-Mbao à la périphérie de Dakar.

« C’est mon tour. Je viens de remporter les 300.000 FCFA de la tontine », précise Ndèye Khari Pouye, soit un peu plus de 450 euros.

Comme dans beaucoup d’autres pays africains, de très nombreuses Sénégalaises participent à une tontine pour financer leurs projets. Ce système d’épargne collective tournante, où chacun cotise et reçoit à tour de rôle, permet de surmonter les difficultés d’accès au crédit ou de taux d’intérêt dissuasifs. Ancré de longue date dans la culture africaine, il est largement le fait des femmes, mais des tontines mixtes existent aussi.

« La tontine est la seule façon d’économiser mon argent. Les taux d’intérêt à la banque sont trop élevés », confie Ndèye Binta Ndoye, qui participe à quatre tontines en même temps, dont celle de « tante Fatou », dans un autre quartier de Grand-Mbao.

De plus, « les institutions financières te font signer des tonnes de papiers, même des choses que tu ignores. Pour une analphabète comme moi, c’est trop compliqué », ajoute cette coiffeuse de profession, qui confie n’avoir « pas fait l’école ».

Femmes plus ambitieuses

Toutes les générations se côtoient et l’ambiance est bon enfant. Sur des chaises ou à même le sol avec des nourrissons dans les bras pour certaines, à tour de rôle, les femmes plongent leurs billets d’argent dans une calebasse.

« Chaque membre cotise 2.000 FCFA (environ 3 euros). On réunit la somme de la cagnotte qui est de 500.000 FCFA (environ 760 euros) et on la remet » à un gagnant chaque jeudi, explique « tante Fatou », de son vrai nom Fatou Cissé, gérante de cette tontine qui compte 250 membres et dure cinq ans.

Si dans certaines tontines l’argent est remis en mains propres, dans d’autres il peut être versé par un système de paiement par téléphone mobile, d’un usage devenu courant au Sénégal.

« Du temps de nos mères et grand-mères, les personnes du même âge se réunissaient pour former une tontine. L’argent qu’elles gagnaient servait aux fêtes familiales, comme les baptêmes », indique Fatou Cissé, une institutrice à la retraite.

« Maintenant, les femmes sont plus ambitieuses. Nous avons pris conscience que le gaspillage dans des cérémonies ne servait à rien et qu’il fallait investir (l’argent de la tontine) dans une entreprise durable », souligne Ndèye Binta Ndoye.

« Je suis la première femme d’un foyer polygame. Mon mari a entamé la construction de la maison et a eu des difficultés financières. Il nous a demandé, à ma coépouse et moi, de terminer » les travaux, dit-elle.

« Grâce à la tontine, j’ai construit trois chambres et un salon. J’attends de remporter encore une cagnotte pour construire le reste. Si les tontines n’existaient pas, je serais contrainte de contracter un crédit à la banque », poursuit la coiffeuse.

A Grand-Mbao, la seule autre solution de crédit est un réseau mutualiste qui exigerait une caution représentant 20% du prêt et un taux d’intérêt de 1,77%, avec un délai de remboursement de dix mois, selon une source proche du dossier.

Système de discipline collective

La tontine sert non seulement à lancer des projets, mais aussi à maintenir à flot des entreprises en difficulté, comme l’activité d’aviculture de Mame Ngoné Cissé.

« J’ai subi des pertes énormes au début de mon projet. Mais grâce à l’argent de la tontine, j’ai pu redémarrer mon activité. Dieu merci, mon business se porte bien », témoigne-t-elle.

Les tontines ont des comités de gestion, formés de cinq à huit personnes sachant lire et écrire, parmi de nombreuses partenaires illettrées.

Elle a beau n’avoir jamais étudié la comptabilité, c’est à Mané Niang, qui a arrêté ses études en première année de collège, que revient la lourde tâche de compter et recompter les billets de la tontine du quartier de la Médina.

« Je ne me trompe presque jamais dans le comptage de l’argent (…) J’appelle le nom d’une personne et elle vient déposer l’argent dans la calebasse. On calcule ensuite ensemble la somme. Nous vérifions toujours à l’aide d’une calculette », rassure-t-elle.

Pour renforcer la confiance et la transparence, des mesures sont prises. Par exemple, celle qui garde la caisse de la tontine ne réside pas dans le même domicile que celle qui en a la clef.

Des systèmes d’amende et de punitions symboliques sont également prévus pour pousser les membres à cotiser régulièrement.

« Une membre qui accuse un retard paie une amende de 200 FCFA. Et si elle persiste dans son retard, on la rétrograde sur la liste des prochaines gagnantes de la cagnotte. Il arrive même qu’on ne lui accorde pas de prêt jusqu’à ce que sa cotisation à la tontine redevienne normale », explique la gestionnaire du quartier de Médina, Mané Niang.

Mais la sanction de tout manquement aux obligations collectives est surtout d’ordre social.

« Culturellement, nous les femmes accordons beaucoup d’importance à la dignité et notre image face à la société », souligne Awa Cissé, à la tontine de « tante Fatou ». « On n’ose pas +manger l’argent+ des tontines sans payer: sinon tu vas en entendre parler jusqu’à tes petits-enfants… »

Romandie.com avec(©AFP / 30 avril 2017 12h25)

Il tue sa femme et publie une photo du corps sur Facebook

août 9, 2013
Jennifer Alanso

Derek Medina et Jennifer Alanso

Un habitant de la région de Miami en Floride a tué sa femme et publié, avant de se rendre, une photo du corps ensanglanté sur sa page Facebook, a-t-on appris jeudi 8 août auprès de la police.

Derek Medina, âgé de 31 ans, « s’est rendu à la police il y a quelques heures pour avouer son crime et il est actuellement interrogé », a expliqué un responsable de la police de Miami.

La victime, Jennifer Alfonso, âgée de 26 ans, a été tuée par balle, jeudi peu après 11h30 (17h30 en France), a précisé la police. Son mari a publié sur sa propre page Facebook, désormais supprimée, une photo du corps avachi sur le sol d’un appartement avec la légende « Paix à ton âme Jennifer Alfonso ».

Je vais aller en prison ou être condamné à mort pour avoir tué ma femme, je vous aime mes amis, vous allez me manquer, prenez soin de vous, les gens de Facebook vous allez me voir aux informations. »
« Ma femme me battait, je ne peux supporter un tel abus voilà pourquoi j’ai fait ce que j’ai fait. J’espère que vous me comprendrez », a-t-il ajouté.

Le couple avait une petite fille de 10 ans, a précisé la police.

Le Nouvel Observateur avec AFP