La députée de Laviolette—Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, aurait proféré des menaces à une ex-employée. Photo : Radio-Canada/Joséée Ducharme
La députée de Laviolette—Saint-Maurice, Marie-Louise Tardif, qui aurait proféré des menaces à une ex-employée en pleine salle d’audience vendredi dernier, fait l’objet d’une enquête criminelle. La Sûreté du Québec a confirmé à Radio-Canada que sa division des crimes majeurs a été saisie du dossier.
Les faits se seraient déroulés vendredi dernier au palais de justice de Trois-Rivières, lors d’une audience devant la Division des petites créances de la Cour du Québec. La députée caquiste de Laviolette—Saint-Maurice était appelée à témoigner dans le cadre d’une poursuite intentée contre elle par l’un de ses anciens employés, Marc Léopold Fortin. Il lui réclame 15 000 $ pour l’avoir congédié pour des motifs qu’il juge injustifiés.
Lorsque la séance a été ajournée, la députée et la témoin ont continué à discuter vivement entre elles. C’est alors que la greffière est intervenue pour rappeler à Mme Tardif que tout ce qui est dit en cour fait partie de l’espace public.
La CAQ veut des explications
L’enquête a été confiée aux enquêteurs de la division des crimes majeurs en raison du lieu des événements allégués et puisqu’ils concernent une élue. La Coalition avenir Québec (CAQ) confirme également avoir convoqué la députée pour une rencontre.
Le whip en chef du gouvernement, Éric Lefebvre, va rencontrer Marie-Louise Tardif pour entendre son point de vue. Nous ne ferons pas d’autres commentaires d’ici là, a déclaré par courriel le directeur des communications du cabinet du whip, Marc Danis.
Le premier ministre, François Legault, se dit pour sa part préoccupé par cette affaire. Il affirme toutefois vouloir entendre d’abord la version des faits de Mme Tardif.
J’ai vu les propos, c’est préoccupant. En même temps, je veux être certain d’avoir sa version. Donc notre whip, Éric Lefebvre, va la rencontrer dans les prochaines heures, a-t-il déclaré jeudi après-midi lors d’une mêlée de presse.
La députée Tardif, par l’entremise de son directeur des communications, a décliné notre demande d’entrevue.
Marion Lenko reçoit des soins 24/24 au CHSLD Vigi Santé de Dollard-des-Ormeaux. Photo : Radio-Canada/Edward Ritchuk
Marion Lenko, 99 ans, demeure au CHSLD Vigi Santé de Dollard-des-Ormeaux, à Montréal. Elle est alitée, reçoit des soins 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, entend mal, et ses capacités cognitives sont diminuées. Pourtant, elle est menacée d’être poursuivie au criminel pour avoir omis de se présenter comme jurée.
L’avis de convocation pour participer le 9 janvier à une séance de sélection d’un jury a d’abord été envoyé au CHSLD Vigi Santé. Puis, une lettre a été envoyée chez son beau-fils, le mari de sa fille maintenant décédée, Edward Ritchuk.
Au début, j’ai pensé que c’était une blague!
Après avoir compris que la convocation était bien réelle, il a fait suivre la lettre au fils de Mme Lenko, qui en est le tuteur légal, mais qui vit en Floride, aux États-Unis. Il semble que ce dernier n’ait cependant jamais répondu à la convocation, omettant du même coup de demander une exemption pour sa mère.
« Enfin, cette semaine, j’ai reçu une lettre du ministère de la Justice avisant que ma belle-mère devait paraître en cour le 31 janvier sans quoi des procédures judiciaires seraient entamées contre elle. »— Une citation de Edward Ritchuk
Edward Ritchuk veut aider sa belle-mère, mais doute de pouvoir le faire puisqu’il n’est pas son tuteur légal. Photo: Radio-Canada/CBC/Valeria Cori-Manocchio
Il a alors composé le numéro de téléphone fourni dans la lettre, mais est tombé sur un système automatisé et assure ne pas avoir été en mesure de parler à qui que ce soit.
De ce qu’il en comprend, quelqu’un doit aller en cour en personne, mais il ne peut pas le faire lui-même. C’est le fils de Mme Lenko, qui vit à plus de 2400 km de Montréal, qui doit représenter sa mère.
Une situation difficile pour Edward Ritchuk, qui ne veut pas abandonner sa belle-mère. Il la connaît depuis 1972 et est resté en contact avec elle après la mort de son épouse, mais il se sent coincé et ne sait pas comment l’aider.
Surtout, il a du mal à croire qu’aucune vérification sur l’état de sa belle-mère n’a été faite avant de lui envoyer une convocation pour une séance de sélection d’un jury.
Des procédures conformes à la loi
Selon la porte-parole du ministère de la Justice, Isabelle Boily, une personne peut être dispensée de ses devoirs de juré ou jurée si des circonstances l’empêchent de remplir ses obligations.
Il faut alors demander une exemption en remplissant le formulaire reçu avec l’avis de convocation, a-t-elle écrit par courriel. Le formulaire doit ensuite être envoyé avec des pièces justificatives dans les 20 jours suivant la réception de la convocation.
Les personnes de 65 ans et plus peuvent aussi demander cette exemption en appelant le bureau du shérif durant la même période de 20 jours. Un membre de la famille peut appeler au nom de la personne convoquée, assure Isabelle Boily.
Selon René Verret, avocat criminaliste et ancien procureur de la Couronne, ce qui arrive à Mme Lenko est tout à fait conforme à la loi.
« C’est ce que la loi prévoit, tout simplement. Une personne qui veut être exemptée doit présenter une demande […] Il faut absolument répondre. »— Une citation de René Verret, avocat criminaliste et ancien procureur de la Couronne, en entrevue à RDI
Il n’est toutefois pas trop tard pour la dame de 99 ans, assure-t-il. Sa famille a jusqu’au 31 janvier pour présenter une demande d’exemption.
C’est honteux
Eric Sutton, aussi avocat criminaliste, doute cependant qu’un simple appel au bureau du shérif soit suffisant. De ce que j’en comprends, la famille a tenté d’appeler, en vain.
Et maintenant, elle fait face à la possibilité de devoir payer une amende ou même d’être emprisonnée. Je l’ai vu dans les documents. C’est assez dur pour une femme de 99 ans. C’est honteux.
Aucun des deux avocats n’a précisé si Edward Ritchuk ou quelqu’un au CHSLD aurait pu répondre à l’avis de convocation ou s’il fallait absolument que ce soit son fils qui s’en occupe.
Eric Sutton souligne cependant que les convocations sont envoyées par le bureau du shérif en se basant sur la liste électorale, qui comprend tous les citoyens de 18 ans et plus, sans tenir compte de la date de naissance.
Les infirmières exigent le départ de la cheffe d’unité de l’urgence à qui elles reprochent notamment de générer une ambiance toxique.
L’Hôpital Maisonneuve-Rosemont Photo : La Presse Canadienne/Paul Chiasson
Un bras de fer s’installe entre le personnel infirmier de l’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR) et la direction du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal.
L’équipe complète d’infirmières et d’infirmières auxiliaires de l’urgence de l’hôpital exige la démission immédiate de notre cheffe d’unité […] sans quoi nous nous engageons à remettre notre démission, peut-on lire dans une pétition consultée par Radio-Canada.
Environ 90 % des 110 travailleuses de l’équipe avaient signé la pétition vendredi après-midi avec un ultimatum fixé à mercredi prochain.
Nous lui reprochons de n’avoir rien mis en place depuis son arrivée pour tenter de retenir son personnel. Son manque de soutien, d’écoute et d’empathie envers l’équipe contribue à générer une ambiance toxique et des conditions de travail inhumaines, affirme-t-on.
En place depuis juillet 2022, la cheffe de l’urgence occupait auparavant un poste similaire dans un autre hôpital de la région de Montréal.
Cette initiative des syndiquées n’étonne pas le président du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-de-Montréal, Denis Cloutier.
La fréquence à laquelle les professionnelles en soins de l’urgence de HMR sont forcées de travailler en temps supplémentaire obligatoire est inhumaine et constitue un réel abus de gestion, écrit Denis Cloutier.
Denis Cloutier, président du Syndicat des professionnelles en soins de l’Est-de-l’Île-de-Montréal Photo : Radio-Canada
Selon lui, les gestionnaires de premier niveau qui sont responsables d’appliquer les TSO ont souvent recours à la menace et à l’intimidation pour parvenir à leurs fins.
Au CIUSSS, un porte-parole a précisé qu’aucun commentaire ne serait fait pour l’instant.
Le ministre se demandait alors pourquoi il y a une trentaine d’hôpitaux qui ont réussi à implanter la gestion locale des horaires alors que le recours aux heures supplémentaires obligatoires demeure élevé à l’urgence de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.
L’établissement peine à recruter du personnel. La pénurie nationale de personnel y est donc exacerbée, particulièrement à l’urgence de l’établissement.
Le taux d’occupation des civières à l’urgence a oscillé entre 94 % et 141 % au cours de la dernière semaine.
Des mamans n’ont pas aimé que l’enseignante d’une classe de CE2-CM1 affirme que chacun est libre de croire ou non au Père Noël, selon « La Provence ».
Le Père Noël va, les semaines passant, de plus en plus devenir un sujet central dans bon nombre de foyers. À Aubord, dans le Gard, la question risque de devenir épineuse. L’institutrice d’une classe de CE2 et CM1 a préféré répondre à ses élèves que chacun était libre de croire ou non en l’existence du vieil homme en rouge. Un positionnement qui a provoqué la colère de plusieurs parents d’élèves, selon La Provence. Quatre d’entre eux ont insulté l’enseignante sur la conversation WhatsApp de la classe. Deux mamans ont même menacé l’institutrice, âgée de 57 ans.
Une plainte déposée par l’enseignante
Informée de ces messages, l’enseignante a décidé de porter plainte pour « menaces envers un agent chargé d’une mission de service public », « harcèlement » et « outrage ». Les deux mères de famille ont écopé d’un rappel à la loi. L’une des mamans a répliqué avec une autre plainte, pour violences elle, contre l’institutrice. Cette dernière aurait saisi un enfant par le poignet.
L’affaire remonte au début du mois d’octobre. Depuis, l’enseignante a été placée en arrêt maladie. Celle qui est au sein de l’Éducation nationale depuis 36 ans avait été affectée dans cette école depuis septembre seulement.
La princesse Amalia (à gauche) et le roi Willem-Alexander saluent sur le balcon du palais Noordeinde à La Haye, le 20 septembre 2022. KOEN VAN WEEL / AFP
Âgée de 18 ans, la jeune femme fait l’objet de menaces qui laissent entendre une tentative d’enlèvement ou d’attentat.
La princesse héritière néerlandaise Amalia, 18 ans, est obligée d’habiter chez ses parents au lieu de son logement d’étudiante à Amsterdam en raison de menaces, et ne sort que pour aller à l’université, a fait savoir jeudi 13 octobre la famille royale.
Les mesures de sécurité autour de la princesse ont récemment été considérablement renforcées car les autorités craignent une tentative d’enlèvement ou d’attentat. La situation est «vraiment très difficile», a déclaré le roi Willem-Alexander lors d’une conférence de presse en visite d’État en Suède.
Des menaces qui ont «d’énormes conséquences»
Selon la reine Maxima, les menaces entourant la princesse – qui est en première année d’un bachelor en politique, psychologie, droit et économie (PPLE) – ont «d’énormes conséquences» sur sa vie. «Elle n’a pas quitté la maison. Cela veut dire qu’elle ne vit pas à Amsterdam, qu’elle ne peut pas vraiment sortir. Les conséquences sont très difficiles pour elle», a déclaré la reine, visiblement émue. «Ce n’est pas une vie étudiante pour elle», a ajouté le couple royal, qui vit à La Haye. Le premier ministre Mark Rutte a qualifié la situation de «terrible» et s’est dit «très inquiet», a rapporté la télévision publique néerlandaise NOS. «Je vous garantis que nos services de sécurité travaillent dur jour et nuit pour assurer sa sécurité», a déclaré sur Twitter la ministre de la Justice et de la Sécurité, Dilan Yesilgöz-Zegerius.
Le quotidien populaire néerlandais De Telegraaf avait rapporté en septembre que la sécurité avait été renforcée autour de la princesse en raison de menaces du milieu du crime qui visaient également le Premier ministre.
Sur cette photo du ministère des Communications et de l’Information de Singapour, Nancy Pelosi rencontre le premier ministre Lee Hsein Loong. Mme Pelosi est arrivée à Singapour lundi, mais prévoit se rendre à Taïwan. Photo : AP/Mohd Fyrol
La présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi devrait se rendre mardi à Taïwan, malgré les menaces militaires de la Chine, ont confirmé un responsable américain et un représentant taïwanais à CNN.
Mme Pelosi devrait rester une nuit sur l’île, mais les détails entourant sa visite n’ont pas été dévoilés. Il s’agira de la première d’un porte-parole de la Chambre des représentants à Taïwan depuis 25 ans. Le républicain Newt Gingrich a été le dernier président de la Chambre des représentants à se rendre à Taïwan, en 1997.
Lundi, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a affirmé que l’armée chinoise ne resterait pas impassible face à la visite de Mme Pelosi, et que cela aurait un impact politique considérable.
Depuis plusieurs semaines, les informations selon lesquelles Mme Pelosi pouvait se rendre à Taïwan ont accru les tensions entre les deux pays.
« Si la présidente de la Chambre des représentants […] se rend à Taïwan, la Chine prendra assurément des contre-mesures fermes et énergiques afin de sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale. »— Une citation de Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères
L’armée chinoise ne restera pas assise sans rien faire, a-t-il encore mis en garde.
M. Zhao n’a pas mentionné de conséquences spécifiques, mais il a affirmé que nous sommes prêts à toute éventualité. L’Armée populaire de libération ne restera jamais assise les bras croisés. La Chine adoptera des mesures fortes et résolues pour protéger sa souveraineté et son intégrité territoriales, a-t-il assuré.
Ces menaces chinoises font craindre une nouvelle crise dans le détroit de Taïwan, ce qui pourrait entraîner une chute des marchés mondiaux et perturber les chaînes d’approvisionnement.
La question du statut de Taïwan demeure sensible et est un sujet important dans les relations sino-américaines, avait dit l’ambassadeur de la Chine aux États-Unis, Qin Gang, lors d’un forum sur la sécurité à Aspen en juillet.
La semaine dernière, le président américain Joe Biden s’est entretenu par téléphone avec son homologue chinois Xi Jinping durant plus de deux heures, mais les tensions demeurent entre Washington et Pékin. Le président Xi avait alors averti M. Biden de ne pas jouer avec le feu.
Plus tôt en juillet, le président Biden avait indiqué que l’armée américaine s’opposait à la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, mais il a depuis refusé d’expliquer quelles en étaient les raisons. La Maison-Blanche a noté pour sa part qu’elle n’a pas beaucoup de poids dans la décision de Mme Pelosi de se rendre à Taïwan – ce qu’elle fera.
Mais la Chine considère que les visites de représentants américains à Taïwan encouragent les indépendantistes. Washington n’a pas non plus de liens diplomatiques officiels avec Taïwan, mais est néanmoins contraint légalement de lui fournir les moyens de se défendre.
Nancy Pelosi est pour sa part critique à l’égard de la Chine. Sa visite à Taïwan survient dans un contexte où les relations entre les deux pays se sont dégradées.
Une politique ambiguë
La position des États-Unis à l’égard de Taïwan est une diplomatie dite d’ambiguïté stratégique, puisqu’elle ne reconnaît qu’un seul gouvernement chinois, celui de Pékin. Washington soutient Taipei, mais s’abstient de dire que les États-Unis défendraient militairement ou non l’île en cas d’invasion chinoise.
La visite de Mme Pelosi va compliquer la tâche de la diplomatie américaine, qui cherche à apaiser les relations avec la Chine.
Lundi, 4000 soldats américains et indonésiens ont amorcé un exercice militaire, tout en assurant que ces manœuvres ne visaient aucun pays en particulier.
De son côté, l’armée taïwanaise a effectué la semaine dernière son exercice militaire annuel le plus important, notamment avec des simulations d’interception d’attaques chinoises de l’île.
Des Taïwanais s’exercent au maniement d’armes à feu dans le cadre d’une formation destinée aux citoyens. Photo : Radio-Canada/Philippe Leblanc
Le porte-avions américain USS Ronald Reagan et sa flottille ont quant à eux quitté Singapour pour se rendre en mer de Chine méridionale. Cependant, d’après la marine américaine, cette mission était déjà programmée.
La réponse de la Chine est venue samedi, lorsqu’un exercice militaire à munitions réelles s’est déroulé dans le détroit de Taïwan – mais très près des côtes chinoises.
Washington a appelé vendredi les dirigeants chinois au calme.
« Nous avons de nombreuses divergences en ce qui concerne Taïwan, mais au cours des 40 dernières années, nous avons géré ces divergences et l’avons fait d’une manière qui a préservé la paix et la stabilité. »— Une citation de Antony Blinken, secrétaire d’État américain
À Taïwan, les avis sont partagés quant à la visite de Mme Pelosi. Des personnalités du parti au pouvoir à Taipei et de l’opposition ont affirmé que l’île ne devait pas céder à la pression chinoise.
Si Mme Pelosi devait annuler ou reporter son voyage, ce serait une victoire pour le gouvernement chinois et pour Xi, car cela montrerait que la pression qu’il a exercée a obtenu certains effets souhaités, a déclaré Hung Chin-fu, de l’Université nationale Cheng Kung de Taïwan.
Horaire chargé
Nancy Pelosi a entamé sa tournée en Asie avec un arrêt à Singapour, où elle a rencontré le premier ministre Lee Hsien Loong, qui l’a appelée à développer des relations stables avec la Chine. Mme Pelosi doit aussi rencontrer le président de Singapour un peu plus tard.
Mme Pelosi va profiter de sa visite dans plusieurs pays asiatiques pour réaffirmer l’engagement inébranlable de l’Amérique envers ses alliés et amis dans la région. À Singapour, en Malaisie, en Corée du Sud et au Japon, nous tiendrons des réunions de haut niveau pour discuter de la manière dont nous pouvons promouvoir nos valeurs et nos intérêts communs, a commenté Mme Pelosi, qui n’a pas mentionné sa visite à Taïwan.
Elle est attendue en Malaisie mardi, où elle devrait rencontrer le président de la chambre basse, Azhar Azizan Harun.
Puis, elle se rendra en Corée du Sud, jeudi, pour discuter, avec le président de l’Assemblée nationale Kim Jin Pyo, de sécurité dans la région indopacifique, de coopération économique et de la crise climatique. On ne sait pas combien de temps durera son séjour dans ce pays.
L’horaire de Mme Pelosi pour mercredi n’a pas été communiqué. Il n’est pas possible non plus de savoir quand elle se rendra au Japon.
En mobilisant 40 pays et en prévoyant un budget de 33 milliards pour l’Ukraine, Washington choisit d’ignorer les menaces de Vladimir Poutine d’utiliser l’arme nucléaire et affronte Moscou de façon de moins en moins voilée, ne craignant apparemment pas de pousser le président russe dans ses retranchements.
Au lendemain d’une réunion organisée par Washington à Ramstein, en Allemagne, pour organiser le soutien d’une quarantaine de pays à l’Ukraine, M. Poutine a promis mercredi une réponse « rapide et foudroyante » en cas d’intervention extérieure dans le conflit.
Le président russe a mentionné « ces outils dont personne d’autre ne peut se vanter actuellement », une allusion à peine voilée à l’arme nucléaire tactique, dont la doctrine militaire russe prévoit l’utilisation pour forcer un adversaire à reculer.
Loin de reculer, Joe Biden a répliqué le lendemain en demandant au Congrès une colossale rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars, dont 20 milliards doivent aller à la fourniture d’armements, soit près de sept fois plus que les quantités pourtant impressionnantes d’armes et munitions déjà fournies à l’Ukraine depuis l’invasion russe, déclenchée le 24 février.
L’administration américaine livre désormais de l’armement lourd à Kiev, comme de l’artillerie, des hélicoptères et des drones, après avoir longuement hésité à le faire de peur d’étendre le conflit à d’autres pays de l’Otan.
Cette inquiétude paraît avoir disparu à Washington, où le ministre de la Défense Lloyd Austin s’est donné lundi pour objectif de « voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », au retour d’une visite à Kiev.
Au sein du gouvernement américain, la menace nucléaire de la Russie est désormais balayée d’un revers de la main.
Joe Biden a ainsi fustigé jeudi les menaces « irresponsables » de Vladimir Poutine et jugé qu’elles montraient « le sentiment de désespoir ressenti par la Russie, confrontée à son misérable échec au regard de ses objectifs initiaux ».
Et vendredi, un haut responsable du Pentagone a affirmé que Washington « ne pense pas qu’il y ait un risque d’usage d’armes nucléaires ou que le territoire de l’Otan soit menacé ».
Menaces russes prises « moins au sérieux »
Pour Lawrence Freedman, professeur émérite au King’s College de Londres, les diverses menaces de la Russie « sont prises moins au sérieux qu’avant ». « C’est déjà une puissance diminuée », ajoute-t-il sur son blog.
Des conclusions partagées par Gideon Rose, du Council on Foreign Relations à New York. « Moscou n’utilisera pas d’armes nucléaires pendant le conflit », affirme-t-il dans la revue Foreign Affairs.
Vladimir Poutine « sait que des représailles extraordinaires et un opprobre universel suivraient, sans qu’un avantage stratégique puisse les justifier, sans compter que les effets radioactifs que cela provoquerait pourraient facilement retomber sur la Russie », ajoute-t-il.
Même si M. Biden affirme que les Etats-Unis « n’attaquent pas la Russie », Washington vient de donner un coup d’accélérateur aux livraisons d’équipements militaires à l’Ukraine, et forme désormais ouvertement des militaires ukrainiens aux armements lourds américains, après l’avoir fait discrètement.
Le conflit prend donc toutes les apparences d’une « guerre par procuration » contre Moscou, par l’intermédiaire des Ukrainiens, note Sam Winter-Levy, de l’université de Princeton, sur le blog spécialisé War on the Rocks.
Ce genre de guerre par pays interposés, comme celle qui oppose l’Arabie saoudite à l’Iran par l’intermédiaire des rebelles houthis au Yémen, « est la pire issue possible » car elle présente un risque d’escalade et que ce genre de guerre dure généralement longtemps, estime cet expert qui collabore également avec l’académie militaire américaine de West Point.
Mais « c’est peut-être la meilleure option possible », car les Occidentaux « n’ont pas le choix », ajoute-t-il. « En fin de compte, les seules options pires que la guerre par procuration sont une victoire à bon compte de la Russie en Ukraine, ou une confrontation directe entre les Etats-Unis et la Russie ».
Sur le continent, de plus en plus de femmes parviennent à se faire une place sur la scène politique. Mais elles y sont la cible de nombreuses discriminations et même de violences.
« Au moment de l’attribution des postes de responsabilité à l’Assemblée, témoigne une élue, un collègue de mon parti m’a bousculée et a menacé de me frapper. » « On a essayé de m’enlever, des coups de feu ont visé ma voiture. Il y a eu un mort », affirme une candidate à propos de sa campagne électorale. D’autres encore évoquent des menaces via les réseaux sociaux – « On m’a menacée en disant qu’on avait une sextape de moi » – ou par des biais plus traditionnels – « J’ai reçu un message d’un marabout à qui l’on avait demandé de m’éliminer ».
Scènes de violence ordinaire d’une vie politique africaine trop souvent marquée par la brutalité ? Possible. Mais ce qui ressort des témoignages, c’est aussi que les agressions, qu’elles soient physiques ou verbales, directes ou plus insidieuses, touchent particulièrement les femmes engagées dans la vie politique.
« Au lit et à la cuisine »
« Pendant longtemps, les hommes du parti ont essayé d’imposer le fait qu’une femme doive coucher avec eux pour pouvoir être candidate », résume l’une d’elles. « J’ai été attaquée à mon domicile. Je suis allée voir un officier de police. Il m’a promis son aide en échange de faveurs sexuelles », poursuit une deuxième tandis qu’une autre indique que « [son] mari est devenu violent et [elle] a commencé à [la] frapper lorsque [elle a] été élue à l’Assemblée. »
MON ADVERSAIRE ME TRAITE DE PROSTITUÉE, IL RACONTE QUE JE COUCHE AVEC N’IMPORTE QUI
« On m’attaque parce que je suis célibataire, mon adversaire me traite de prostituée, il raconte que je couche avec n’importe qui », renchérit une autre élue, alors qu’une collègue résume le discours tenu par nombre de ses voisins de banc à l’Assemblée : « Vous les femmes, votre place est au lit et à la cuisine. »
En matière de représentation politique des femmes, l’Afrique n’est pourtant pas la plus mal lotie. Le pourcentage d’élues siégeant dans les parlements du continent est passé, depuis le début du siècle, d’un peu moins de 10 % à plus de 20 %, grâce parfois à des lois introduisant des quotas obligatoires. L’exemple le plus connu reste le Rwanda, où plus de 60 % des députés sont des femmes, mais quelques autres pays approchent progressivement de la parité et on recense aussi des présidentes de parlements, des ministres en nombre croissant et occupant de plus en plus de postes régaliens ainsi que des dirigeantes de gouvernement.
C’est un progrès, mais est-ce assez ? L’accession équitable de personnes des deux sexes aux fonctions politiques règle-t-elle l’ensemble des problèmes, compense-t-elle toutes les discriminations que les femmes peuvent encore subir ?
Violences physiques et économiques
Pas si l’on en croit l’étude publiée récemment par l’Union interparlementaire (UIP), institution basée en Suisse et qui réunit des représentant de 179 parlements nationaux. De juin 2020 à juin 2021, elle a interrogé, avec l’appui de l’Union parlementaire africaine, 137 femmes siégeant dans les parlements de 50 pays africains et 87 y travaillant comme fonctionnaires, afin de dresser un état des lieux des formes de discrimination qu’elles rencontrent dans leur activité, d’en mesurer la fréquence et d’élaborer des solutions.
CELA VA DES PROPOS SEXISTES JUSQU’À DES AFFAIRES DE HARCÈLEMENT ET DE VIOL, DES MENACES DE MORT
La palette des problèmes rencontrés est large, explique Martin Chungong, le secrétaire général de l’UIP : « Cela va commencer par des propos sexistes relativement anodins que la plupart des hommes vont juger tout à fait normaux, mais ça va aussi jusqu’à des affaires de harcèlement et de viol. Des menaces de mort. » Quant à la proportion de femmes se disant victime de telles pratiques, elle n’a rien d’anecdotique : 80 % assurent avoir subi des violences psychologiques, 67 % des remarques ou comportements sexistes, 46 % ont été victimes d’attaques en ligne.
42 % ont en outre fait l’objet de menaces de mort, de viol, ou d’enlèvement les visant elles-mêmes ou leurs proches. 39 % évoquent intimidations ou harcèlement. Enfin, 39 % affirment avoir subi des violences sexuelles, 23 % des violences physiques et 29 % des violences économiques, c’est-à-dire des pressions les empêchant d’exercer leur mandat ou de mener leur campagne en les privant d’aides financières auxquelles elles avaient droit.
Des formes de violences très variées, qui s’exercent à n’importe quel moment de la vie politique des élues interrogées, et en n’importe quel lieu. « Les agressions peuvent venir des membres du parlement, survenir lors des meetings, quand les femmes viennent d’être élues… », égrène Nkhensani Kate Bilankulu, députée sud-africaine issue des rangs de l’ANC, qui dirige le Multi-Party Women’s Caucus, au Cap.
Un problème mondial
« Dans les réunions ou dans l’hémicycle, on a en théorie le même temps de parole que les hommes. Mais si on ne se lève pas pour demander la parole, personne ne nous la donne, complète la députée béninoise Mariama Baba Moussa Soumanou. Parfois aussi, les journalistes se retirent avant qu’on parle. Pendant la campagne, l’équipe d’un candidat est venue au dernier moment tenir une réunion exactement à l’endroit où mes partisans avaient préparé un meeting. On a préféré aller ailleurs… Les hommes ne tolèrent pas qu’on soit en concurrence avec eux. »
À discuter avec les femmes élues, d’un bout à l’autre du continent, on se fait vite l’image d’une vie politique africaine particulièrement violente, d’une corporation excessivement misogyne où rôdent machos décomplexés et prédateurs sexuels à l’affût. Erreur d’analyse, corrigent les témoins interrogés : l’UIP a mené le même type d’enquêtes au niveau mondial, puis européen, en 2016 et 2018, posant les mêmes questions aux élues et obtenant des résultats extrêmement comparables. Les parlementaires européennes sont même plus nombreuses que leurs consœurs africaines à se dire victimes de violences psychologiques (85 %) et 25 % d’entre elles évoquent des violences physiques.
La patronne des députées sud-africaines ne se dit « pas surprise » par la similarité des chiffres observés d’un continent à l’autre : « Nos sœurs ont des problèmes dans le monde entier. D’ailleurs, je pense que les chiffres réels sont encore plus élevés car beaucoup n’osent pas se signaler. » Le sujet des violences que subissent les femmes engagées en politique a d’ailleurs fait l’objet, en 2018, d’une étude de la Rapporteuse spéciale des Nations unies en charge de ces questions, l’universitaire croate Dubravka Šimonović.
« En Afrique les femmes sont victimes de discrimination dans la société en général. Elles n’ont pas le droit de prendre la parole en public, surtout devant des hommes, souligne Oumo Sanogo, membre du parlement malien. Mais les chiffres sont presque les mêmes partout dans le monde donc ce n’est pas qu’une question de culture locale. »
39 % de victimes de violences sexuelles
« Dans l’ensemble, les niveaux sont les mêmes, confirme Martin Chungong. La principale spécificité africaine, c’est l’ampleur des violences physiques – 40 % des femmes interrogées en ont été victimes, contre 17 % en Europe – mais je pense que c’est lié au fait que plusieurs pays sont en situation de crise, de conflit… Vous retrouvez alors au parlement des représentants de groupes qui étaient en conflit sur le terrain et ces oppositions se transportent dans l’hémicycle. Sans compter les raisons religieuses, culturelles… »
BEAUCOUP DISENT : LES FEMMES, IL FAUT QU’ON LES VOIT MAIS QU’ELLES NE S’EXPRIMENT PAS
Selon les femmes ayant témoigné, les violences sexuelles sont sensiblement plus fréquentes en Afrique (39 %) qu’en Europe (25 %) et au dessus de la moyenne mondiale (22 %). Martin Chungong tente prudemment d’analyser le phénomène : « Souvent, et sans vouloir sombrer dans le cliché ou être condescendant, les hommes africains veulent renvoyer une image de force et ça doit se traduire à tous les niveaux. Tous les moyens sont bons. Beaucoup disent : les femmes, il faut qu’on les voit mais qu’elles ne s’expriment pas. »
Le sujet est d’autant plus délicat que beaucoup de victimes d’agression sexuelle préfèrent ne pas se manifester. La honte, comme souvent, les pousse à rester muettes, confirme la Béninoise Mariama Baba Moussa Soumanou : « Quand une femme dit qu’un homme l’a attaquée, on va lui dire qu’elle l’a provoqué. Quant à parler de viol… c’est très difficile, socialement. Une femme qui dit “on m’a violée” peut en pâtir toute sa vie. » Le problème est même décuplé dans le milieu politique, où une femme qui déclare avoir été agressée va souvent se voir répondre que « de toute façon », elle est arrivée au poste qu’elle occupe en jouant de ses charmes voire, plus crûment, en couchant avec le chef de son parti…
« Elle n’a pas le niveau »
À ce préjugé vient fréquemment s’en ajouter un autre, présent chez beaucoup d’hommes mais aussi chez certaines femmes : celui d’être illégitime, de ne pas posséder les compétences requises pour occuper des fonctions politiques et, donc, de « voler » les postes aux hommes, qui à l’inverse sont a priori supposés compétents et « naturellement supérieurs ».
« Ce sont des choses qu’on entend lors de réunions et qui nous visent mais sans avoir l’air de nous être destinées directement : “vous n’avez pas le niveau”, “vous réagissez avec vos émotions”…, confirme Mariama Baba Moussa Soumanou. La question du niveau intellectuel revient toujours quand il faut nommer une femme à un poste, mais jamais à propos des hommes ! Quand il y a des postes à pourvoir aussi c’est difficile, il y a lutte pour le pouvoir et pour beaucoup, la lutte c’est pour les hommes. Intellectuellement, on est pourtant aussi bien pourvues qu’eux, mais ces arguments reviennent toujours et créent un malaise. La politique reste considérée comme un milieu d’hommes. On entend : elle n’a pas le niveau, ou c’est une femme légère… »
CERTAINES DISENT “ON VA SE BATTRE”, MAIS C’EST UNE MINORITÉ. LA PLUPART TROUVENT ÇA INVIVABLE
« Les femmes sont aussi considérées comme insuffisamment productives, ajoute Oumo Sanogo. Si leur enfant tombe malade elles ne vont pas travailler, même chose si elles tombent enceintes… » « Tout ça est fait avant tout pour les décourager, soupire le secrétaire général de l’UIP. Certaines disent “on va se battre”, mais c’est une minorité. La plupart trouvent ça invivable. »
Les attaques sont souvent encore plus marquées lorsque les élues sont célibataires ou veuves, défenseuses des droits des minorités, membres de l’opposition, ce qui amène l’UIP à évoquer des « discriminations croisées » rendant le quotidien de certaines représentantes parfois insupportable. La question de l’incompétence supposée des femmes est d’ailleurs instrumentalisée à tous les niveaux, souligne Martin Chungong : « Parfois nous interpellons les autorités de certains pays sur le manque de parité et on nous répond : “qu’est-ce qu’on peut faire, il y a trop peu de femmes à qui on peut confier des responsabilités ?” »
Quotas et lieux d’écoute
Le plus triste, témoignent certaines élues, c’est que les agressions viennent souvent de collègues parlementaires que les victimes côtoient au quotidien (dans 49 % des cas), et même de camarades du même mouvement politique (41 %). « On a pourtant milité ensemble, mené les mêmes campagnes, on est tous là par la volonté du peuple », souligne avec amertume Oumo Sanogo.
LA TUNISIE, LA SIERRA LEONE, L’OUGANDA, LE BURKINA FASO, LE RWANDA, L’AFRIQUE DU SUD ET LA ZAMBIE S’ATTAQUENT AU PROBLÈME
Une part croissante des hommes occupant des fonctions politiques semble toutefois avoir identifié le problème et, dans plusieurs pays, la législation évolue, des mesures sont prises. Réservation d’une proportion de sièges ou de circonscriptions aux femmes, lutte plus active contre les discriminations ou les actes et propos sexistes, mise en place d’instances permettant aux victimes d’être entendues, parfois de façon anonyme… La situation évolue. La Tunisie, la Sierra Leone, l’Ouganda, le Burkina Faso, le Rwanda, l’Afrique du Sud et la Zambie ont ainsi choisi de s’attaquer au problème et adopté des règles protégeant mieux les femmes victimes de violences sexistes, qu’elles soient ou non des responsables politiques.
Pour Oumo Sanogo, la création de lieux permettant de déposer plainte est sans doute la première priorité mais il y en a d’autres : « Il faut des lieux d’écoute. Les quotas sont aussi une bonne chose : au Mali, les femmes sont plus nombreuses que les hommes donc il faut les encourager à intégrer les instances de décision. Après tout, ce sont elles qui subissent les conséquences des décisions que les hommes prennent à leur place ! »
Mais le problème des violences et du harcèlement que subissent les femmes politiques du continent ne se résoudra qu’avec une évolution des mentalités. Chantier long et ambitieux, conclut la Sud-Africaine Nkhensani Kate Bilankulu : « Il faut éduquer les gens, ça prendra du temps. Il faut expliquer l’impact négatif que ces violences ont sur nos enfants, sur nos sociétés, sur nos pays… Dans beaucoup de familles, les enfants grandissent dans une atmosphère de domination des hommes qui peut être abusive, brutale… Ce sera difficile de changer ça. Et ce sera long. Mais c’est impératif. »
Monsieur mon parquet, le fameux procureur de la république Oko Ngakala aurait decidé de vivre désormais en paix avec sa conscience en évitant d’incriminer des innocents qui finissent à la maison d’arrêt. Son refus catégorique d’engager des poursuites judiciaires contre les colonel Albert Oniangue lui coûte des menaces de la part de Jean Dominique Okemba et son acolyte Jean François Ndenguet. Mais il a décidé de leur tenir tête.
Les deux sécurocrates diaboliques du pouvoir de Brazzaville ont pêché de naïveté et d’amateurisme en envoyant quelques éléments de la police à leurs bottes déposer des armes au domicile du Colonel Oniangue au plateau des 15 ans. Les cameras de surveillance de la résidence avaient tout filmé.
Quelques jours plus tard, dans la continuité de leur idiotie, ils ont ramené des journalistes pour immortaliser la grande découverte des armes qui devraient servir de motif à l’accusation d’atteinte à la sûreté intérieur de l’État contre le colonel Oniangue. Le procureur Oko Ngakala détenait alors tous les éléments pour clouer Oniangue.
Une enveloppe Top secret parvenue au bureau du chef de l’État et ensuite du procureur de la république va tout changer du plan des deux bêtisiers que sont JDO et Ndenguet. On y voit comment les policiers ont déposé les armes et leur conversation a été enregistrée. Un coup de maître du colonel pasteur qui a ridicule ceux qui en voulaient à sa peau. Son unique tort a été de participer à la présidentielle du 21 mars contre son ancien chef, un acte impardonnable pour le clan de l’Alima qui a fait de Sassou leur dieu.
Depuis cette mise en scène stupide, le procureur Oko Ngakala aurait pris la décision de ne plus seconder les sales coups de JDO et Ndenguet. En refusant de faire leur volonté Oko Ngakala fait l’objet des menaces de leur part. Malgré les évidences innocentant Oniangue, JDO et Ndenguet poussaient Ngakala à ouvrir une enquête.
Du reste Oko Ngakala s’est rapproché de Dieu et évite de faire du mal à son prochain. Il a demandé à JDO de le virer si ses agissements de ne leur plaisent plus !
Même si sa peine a été réduite, Vital Kamerhe a été reconnu coupable de « détournement » de fonds publics en appel. Dénonçant un « procès politique », son parti menace de « suspendre sa participation aux institutions ». Au risque de provoquer de nouveaux remous au sein de l’Union sacrée.
Le procès en première instance avait tourné au grand spectacle. Mais cette fois, pas de retransmissions en direct des témoignages et déclarations des accusés. Pas d’attroupements devant les écrans de télévision pour écouter les passes d’armes entre avocats et magistrats. Les audiences devant la cour d’appel de Kinshasa-Gombe se sont déroulées sans micro, sans caméra, et sans journaliste, aucun représentant de la presse n’ayant été accrédité.
L’avocat de l’ancien directeur de cabinet de Félix Tshisekedi affirme cependant qu’il persiste un « flou » dans le détail du jugement en appel. Me Jean-Marie Kabengele Ilunga évoque en particulier les dix ans d’inéligibilité auxquels avait été condamné Kamerhe en première instance, et qui doivent s’appliquer à l’issue de sa réclusion. Selon l’avocat, cette peine « ne figurait pas » dans le jugement d’appel, a affirmé l’avocat.
Vital Kamerhe et Samih Jammal ont été reconnus coupables du détournement de plus de 50 millions de dollars de fonds publics engagés dans le programme des cent jours lancé par Félix Tshisekedi dans les mois qui ont suivi son accession au pouvoir. Selon les juges, 48,8 millions de dollars ont été détournés par les deux hommes dans le cadre d’un premier contrat portant sur 1 500 maisons préfabriquées prévues dans le cadre du projet de construction de logements sociaux dans cinq provinces du pays (Kinshasa, Kasaï-Central, Kasaï-Oriental, Kongo-Central et Sud-Kivu). Un autre contrat, de 3 000 maisons préfabriquées destinées aux policiers et aux militaires de Kinshasa celui-là, a donné lieu au détournement de 2,1 millions de dollars.
Vital Kamerhe avait en outre été reconnu coupable d’avoir indûment perçu 1,1 million de dollars remis par Jeannot Muhima Ndoole en échange du dédouanement et du transport desdites maisons préfabriquées.
L’UNC vent debout
Sans surprise, la confirmation de la culpabilité de Vital Kamerhe a provoqué de vives réactions au sein de l’Union pour la nation congolaise (UNC), la formation de celui qui fut le principal allié de Félix Tshisekedi lors de la campagne présidentielle qui a amené celui-ci au pouvoir. « C’est une machination politique qui ne passera jamais. Ce jugement en appel confirme ce que nous disions dès le départ : tout cela repose sur un complot », dénonce Billy Kambale, secrétaire général de l’UNC.
Le nouveau patron du parti de Kamerhe a d’ailleurs convoqué ce 16 juin une réunion de toutes les structures décisionnaires de son mouvement. L’UNC pourrait annoncer sa décision de « suspendre sa participation aux institutions », a affirmé Kambale à Jeune Afrique.
L’UNC est membre de l’Union sacrée, la majorité constituée par Félix Tshisekedi après sa rupture avec son prédécesseur, Joseph Kabila. À l’Assemblée nationale, le parti ne dispose que de seize députés, sur 500 au total et alors que l’Union sacrée en compte 391, selon le décompte réalisé par Modeste Bahati Lukwebo lorsqu’il était « informateur ». En revanche, l’UNC pèse lourd au sein du gouvernement, avec cinq ministres, dont ceux du Budget (Aimé Boji Sangara) et des Affaires foncières (Aimé Molendo Sakombi), ainsi qu’avec un vice-ministre à la Justice (Bahibazire Mirindi Amato).
L’UNC est-elle prête à aller jusqu’à se retirer du gouvernement ? Cette option serait synonyme d’un nouveau round de négociations complexes entre les composantes de la très hétérogène majorité constituée autour du chef de l’État, des anciens pro-Kabila ralliés aux partisans de Moïse Katumbi et de Jean-Pierre Bemba.