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Canada: 600 ménages sans logis au lendemain du 1er juillet, au Québec

juillet 2, 2022
Des meubles sont empilés dans la boîte d'une camionnette stationnée devant un appartement où une affiche indique qu'il est à louer.

Sur 600 ménages sans logis, à peine une soixantaine sont dans un hébergement d’urgence, dit le FRAPRU. Photo: Radio-Canada/Ivanoh Demers

On s’attendait à un 1er juillet difficile pour les ménages locataires, et cela s’est confirmé, a expliqué d’entrée de jeu Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Ils sont ainsi des centaines à se retrouver sans toit cette année.

« On a aujourd’hui 600 ménages locataires au Québec qui sont accompagnés par un service d’aide, là où il y en a. Ils sont toujours sans bail. »— Une citation de  Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU

Ce chiffre est la pointe de l’iceberg, poursuit Mme Laflamme.

La plupart de ces gens, dit-elle, sont hébergés temporairement par des proches. Certains ont plutôt été hébergés par les municipalités ou la Croix-Rouge.

Pâle reflet de la réalité

L’ensemble de la province est affecté par la crise. En tête de liste, Drummondville enregistre 135 ménages qui ne sont toujours pas parvenus à se trouver un logement. Ils sont suivis par l’office d’habitation local. On en compte aussi 50 à Sherbrooke, 20 à Granby et 23 à Cowansville.

Pas moins de 24 ménages vivent cette situation à Trois-Rivières, contre 10 à Rimouski et 10 à Joliette.

La Montérégie n’est pas épargnée : 15 familles sont en attente d’un hébergement à Saint-Hyacinthe et 10 dans la MRC du Roussillon, incluant Châteauguay.

À Saguenay, 13 ménages n’ayant pas réussi à signer un nouveau bail étaient toujours suivis le 1er juillet, indique le FRAPRU.

La situation n’est pas différente dans les grandes villes. De fait, même si le taux de logements inoccupés est monté à 3,7 % sur l’île de Montréal, 118 ménages y sont toujours sans toit.

À Québec, il y en a 55, détaille le FRAPRU, qui en dénombre aussi 15 à Laval. À Gatineau, alors que ce n’est pas nécessairement durant la période du 1er juillet que les ménages se trouvent en difficulté en grand nombre, 40 ménages locataires sont présentement sans bail et suivis par le service d’aide.

Le FRAPRU fait remarquer que ce nombre ne comprend pas les ménages gatinois qui sont en situation d’hébergement temporaire depuis souvent plusieurs mois, voire plus d’un an, et qui sont suivis par les organismes communautaires.

Ce n‘est pas fini, prévient le FRAPRU

Véronique Laflamme.

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, en point de presse Photo : Radio-Canada

En point de presse samedi, au lendemain du grand ballet du déménagement, Véronique Laflamme évoque également des révélateurs d’une crise beaucoup plus profonde, à laquelle il faudra rapidement s’attaquer pour éviter la répétition, année après année, de tels drames humains.

Les chiffres qu’on vous donne aujourd’hui pourraient augmenter dans les prochains jours, ajoute-t-elle.

La crise du logement est tellement profonde qu’on voit que cela prend de plus en plus de temps pour que les gens soient relogés. Dans certains cas, ça prend des semaines, voire des mois.

Mme Laflamme s’adresse au gouvernement pour lui demander de s’assurer que les mesures d’aide annoncées pour le 1er juillet soient en place jusqu’à ce que tout le monde soit relogé.

Elle constate aussi que les programmes d’aide destinés aux municipalités pour assister les ménages dans cette situation ne sont pas tous assez généraux.

Toujours selon Mme Laflamme, avec la période estivale, il est très difficile de trouver des logements temporaires. Sur les 600 ménages locataires sans logis et accompagnés par des services d’aide, à peine une soixantaine sont accueillis dans un hébergement d’urgence. Les autres sont chez de la famille, des proches…

Le niveau de crise est pire que jamais 

En entrevue aux Faits d’abord, Martin Blanchard, porte-parole du Regroupement des comités logement et des associations de locataires du Québec, dit que l’on voyait venir la crise, dans un contexte de spéculation immobilière, de hausse de loyers entre changements de locataires et l’apparition du phénomène de reprise de logement et des rénovations.

« C’est la pire crise de logement de l’histoire récente du Québec. »— Une citation de  Martin Blanchard, porte-parole du Regroupement des comités logement et des associations de locataires du Québec

De son côté, le FRAPRU réclame un engagement clair de la part des partis politiques en lice pour les élections du 3 octobre prochain. L’organisme exige ainsi des mesures structurantes de sortie de crise, incluant un grand chantier de 50 000 logements sociaux.

Il plaide par ailleurs pour un renforcement de la protection légale des locataires et du parc de logements locatifs encore abordables.

Avec Radio-Canada par Radio-Canada

Le ratio d’endettement des ménages grimpe à 170,7 %, indique Statistique Canada

décembre 13, 2020

OTTAWA — Les ménages canadiens traînaient en moyenne une dette de 1,71 $ pour chaque dollar de leur revenu disponible au troisième trimestre, a indiqué vendredi Statistique Canada.

© Fournis par La Presse Canadienne

Selon l’agence fédérale, la dette des ménages exprimée en pourcentage du revenu disponible est passée à 170,7 % au troisième trimestre, comparativement à 162,8 % au deuxième trimestre. 

Ce ratio restait néanmoins inférieur à celui du quatrième trimestre de 2019, alors que les ménages devaient 1,81 $ pour chaque dollar de leur revenu disponible. 

«En ayant plus d’argent et moins de dépenses, les ménages ont été capables de rembourser une partie de leur dette à la consommation. Et même s’il y a eu une récente hausse, cela reste inférieur aux niveaux observés plus tôt cette année», a souligné Priscilla Thiagamoorthy, économiste chez BMO Marchés des capitaux, dans une note à ses clients. 

L’encours de la dette sur le marché du crédit a augmenté de 1,6 % au troisième trimestre, pendant que le revenu disponible des ménages diminuait de 3,1%, les Canadiens se remettant des pertes d’emplois attribuables à la pandémie de COVID-19, a expliqué l’agence. Les ménages à plus faible revenu avaient tendance à avoir un ratio d’endettement plus élevé, a indiqué l’agence. 

Même si l’emploi a augmenté au cours du trimestre pour se situer à moins de 3,7 % de son niveau d’avant la pandémie en février, cela n’a pas suffi pour contrebalancer la fin des programmes gouvernementaux de soutien au revenu, et cela a entraîné une réduction de près de 50 % des prestations d’assurance-emploi. 

Mais avec les restrictions liées à la COVID-19, les gens ne se sont pas beaucoup éloignés de la maison. L’épargne des ménages est restée élevée et a atteint 56,8 milliards $ au cours du trimestre, a précisé Statistique Canada, en baisse par rapport au record de 90,1 milliards $ au deuxième trimestre, puisqu’un moins grand nombre de Canadiens ont eu recours aux programmes de soutien du revenu et aux reports de paiement. 

Valeur nette des ménages en hausse 

Les ménages ont aussi profité d’une hausse «notable» de la valeur des actions de fonds communs de placement, la Bourse de Toronto ayant progressé de 3,9 % pendant la période de trois mois. Dans l’ensemble, la valeur nette des ménages canadiens a grimpé de trois pour cent à 12 300 milliards $. 

«La distribution de la richesse a tendance à être hautement inégale à travers les groupes de revenus, et en conséquence, les récents gains de la valeur nette ont profité de façon disproportionnelle aux Canadiens qui s’en sortaient déjà mieux», a observé Ksenia Bushmeneva, économiste au service d’études économiques de la Banque TD, dans une note à ses clients. 

«De façon générale, les individus les plus fortunés ont enregistré de plus fortes augmentations de leur épargne puisqu’ils étaient plus susceptibles de conserver leur emploi tout en réduisant leurs dépenses discrétionnaires, comme les voyages et les restaurants, qui n’étaient largement pas disponibles.» 

En outre, il y a eu une augmentation record des emprunts hypothécaires, a précisé Statistique Canada, et l’investissement dans le logement a atteint son plus haut niveau jamais enregistré alors que les coûts d’emprunt se sont maintenus à des niveaux historiquement bas. 

La dette hypothécaire a atteint 1630 milliards $, la demande pour les prêts hypothécaires ayant grimpé à un nouveau sommet de 28,7 milliards $. 

«Manifestement, l’argent comptant n’est pas toujours roi, et le fait d’avoir des biens — (qu’il s’agisse) d’actifs financiers ou immobiliers — a vraiment valu la peine cette année, avec la reprise des valeurs mobilières et des prix de l’immobilier», a écrit Mme Bushmeneva. 

Dans son rapport, Statistique Canada a aussi rapporté que le ratio du service de la dette des ménages — qui exprime le total des paiements obligatoires du capital et des intérêts sur la dette sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible — avait grimpé à 13,22 %, après avoir été de 12,36 %. Il avait reculé plus tôt cette année, en raison des programmes de reports de paiements liés à la pandémie de COVID-19. Plusieurs de ces programmes ont pris à la fin du troisième trimestre, a souligné Statistique Canada. 

«Les finances des ménages canadiens sont en meilleure santé cette année, surtout grâce aux transferts gouvernementaux sans précédent qui ont gonflé les revenus d’ensemble», a noté M. Thiagamoorthy. 

Avec Anita Balakrishnan, La Presse Canadienne

Canada: les ménages canadiens s’enfoncent dans l’endettement

mars 11, 2016

Ottawa (awp/afp) – Les ménages canadiens n’en finissent pas de s’endetter et tendent progressivement vers la barre des deux dollars canadiens de dettes pour chaque dollar de revenu disponible, selon les données publiées vendredi par l’institut de la statistique.

En abaissant à deux reprises son principal taux directeur en 2015 afin de stimuler la croissance économique, la banque centrale a facilité l’accès à des crédits moins onéreux pour les ménages, principalement pour l’immobilier.

A la fin 2015, les ménages canadiens affichaient une dette totale de 165,4% de leur revenu disponible, un niveau record et en progression d’un peu plus de deux points de pourcentage en un an.

La dette des ménages totale a atteint 1.923 milliards de dollars canadiens (1.304 mds d’euros) et porte principalement sur les crédits hypothécaires et dans une moindre mesure les crédits à la consommation.

Avec un loyer de l’argent moins cher, les ménages ont emprunté davantage pour acheter leur logement et le volume de la dette hypothécaire se montait à 1.262 milliards de dollars fin 2015, un bond de 6,3% en un an, selon Statistique Canada.

Cette dérive de l’endettement des ménages pose un risque pour l’activité économique et plus avant pour la stabilité financière, avait pointé fin février Lawrence Schembri, sous-gouverneur de la banque centrale.

L’augmentation de cet endettement peut « accentuer la vulnérabilité de l’économie et du système financier aux chocs de revenus et de taux d’intérêt ». Le risque est donc important qu’en cas de choc, « les consommateurs les plus endettés auront tendance à réduire leurs dépenses bien davantage » provoquant un frein de la croissance économique, a-t-il ajouté.

Dans une note publiée vendredi, la banque royale du Canada (RBC) remarque à ce sujet qu' »une légère hausse de l’activité économique ne suffirait pas à réduire les risques posés par l’endettement élevé ».

La RBC note d’ailleurs que la banque centrale du Canada a « souligné le besoin de nouvelles mesures qui vont plus au-delà de ses seules attributions » en lien avec la politique monétaire.

Le revenu disponible des Canadiens a augmenté de seulement 0,6% au dernier trimestre par rapport aux trois mois précédents, quand leur dette a progressé de 1,2%.

Avec la tendance à plus d’endettement, les Canadiens ont vu le poids du service de la dette (remboursement du capital et des intérêts) passer d’un trimestre à l’autre de 13,5% à 13,8% du revenu mensuel disponible.

Romandie.com avec(AWP / 11.03.2016 18h56)