Guylaine Mongrain est cette Trifluvienne de 53 ans accusée d’avoir volé et fraudé sa mère de 81 ans atteinte d’Alzheimer pour un peu plus de 173 000 $. L’accusée allègue pour sa part qu’en plus de plusieurs dépenses effectuées pour les bons soins de sa mère, quatre importants montants ont été transférés vers son compte selon les volontés de sa mère. Parmi ces transferts, un montant de 41 200$ qui aurait été un cadeau pour une mise de fonds sur une maison que l’accusée souhaitait s’acheter, de même qu’un montant de 85 000$ qui aurait été un héritage d’une tante que sa mère souhaitait lui verser même si la succession n’avait pas encore été réglée.
Au dernier jour de ce procès, les avocats ont présenté leurs plaidoiries au juge Lortie. Pour le procureur de la Couronne, Me Julien Beauchamp-Laliberté, le juge ne peut pas admettre en preuve les propos qui auraient été tenus par la mère de Guylaine Mongrain, et rapportés à la cour par l’accusée, ce qui constituerait du voir-dire et donc une preuve qui ne peut être corroborée étant donné l’incapacité cognitive de l’octogénaire pour venir témoigner aujourd’hui. D’ailleurs, il a invité le juge à se questionner sur la crédibilité de l’accusée, étant donné que cette dernière aurait volontairement caché la condition médicale de sa mère au personnel de la banque lorsque les deux femmes s’y sont rendues afin de faire ces importants transferts de fonds.
D’ailleurs, Me Beauchamp-Laliberté a rappelé que l’une des employées de la banque, appelée à la barre des témoins, a reconnu que si elle avait été au fait de l’état de santé de la dame au moment du transfert, elle n’aurait probablement pas procédé à la transaction.
Par ailleurs, la poursuite est d’avis qu’en supposant que le montant de 85 000 $ allait être remboursé à sa mère dès que la succession de sa tante serait réglée, elle a ignoré volontairement le cadre légal des procédures de succession. Citant de la jurisprudence en la matière, Me Beauchamp-Laliberté a rappelé au tribunal que la croyance subjective de l’accusée que quelque chose va se produire n’est pas une défense en matière de fraude. Il note en outre que les différents témoignages entendus lors du procès ont pu démontrer que les explications fournies par l’accusée pour justifier ses actions ont changé d’une personne à l’autre durant la période des infractions.
De son côté, l’avocat de l’accusée, Me Maurice Biron, est plutôt d’avis que les propos de la mère de sa cliente doivent être admis en preuve, d’autant plus que des employés de la banque pouvaient aussi témoigner de la volonté de la mère lors des rendez-vous pour les transferts. Il soutient par ailleurs qu’à aucun moment au cours du procès, on ait pu faire la preuve hors de tout doute raisonnable de la malhonnêteté de sa cliente, qui aurait plutôt agi de bonne foi selon la défense.
Selon Me Biron, les témoignages recueillis des employés de la banque relatent que les transactions pouvaient être complétées, qu’aucune anomalie n’a été remarquée par les employés de la banque et que de ce fait, on ne pouvait exiger de sa cliente qu’elle soit plus vigilante que ces employés. Guylaine Mongrain a d’ailleurs soutenu, dans son témoignage, que les difficultés de sa mère étaient davantage langagières que cognitives à cette époque selon les conclusions du médecin. Un fait nuancé par la poursuite, qui rappelle que le corps médical avait donné un avis sur l’inaptitude de la mère à gérer ses finances.
Me Biron rappelle par ailleurs que les premières discussions entre Guylaine Mongrain et sa mère au sujet de l’héritage de sa tante remontaient à 2012, moment où aucun diagnostic n’était alors prononcé et où la dame avait toutes ses capacités cognitives. Me Beauchamp-Laliberté estime plutôt que ce que le tribunal devra retenir, c’est la déclaration d’inaptitude de la dame au moment où les transactions ont été réalisées à la banque.
La Couronne a d’ailleurs rappelé au tribunal qu’au moment de la dernière transaction, soit un virement de 85 000 $ avec retrait le jour même de 9500 $ en argent, l’accusée se trouvait dans une situation financière difficile, alors qu’elle vivait de l’assurance-salaire puisqu’elle était en arrêt de travail depuis trois mois. La maison qu’elle a achetée avec la mise de fonds financée par sa mère a d’ailleurs fait l’objet d’une reprise de finances depuis.
Le juge Pierre Lortie a pris la cause en délibéré et rendra sa décision le 19 juin prochain.
Placée en garde à vue mardi, la jeune femme âgée de 25 ans était présentée jeudi au juge d’instruction.
La mère d’un nouveau-né retrouvé mort dans un sac poubelle jeté dans le Rhône en juin a pu être identifiée par un portrait-robot génétique et une recherche de parentalité, a appris l’AFP jeudi auprès de la police de Lyon.
Placée en garde à vue mardi, la jeune femme âgée de 25 ans était présentée jeudi au juge d’instruction en vue d’une mise en examen. L’enquête, qui avait débuté le 10 juin avec la découverte du corps d’un nouveau-né dans un sac poubelle jeté dans le Rhône à Lyon, a été «minutieuse et longue», a expliqué à l’AFP Jean-Daniel Dorent, adjoint au chef de la sûreté départementale de Lyon.
L’autopsie avait révélé que le nourrisson était né à terme et vivant – il avait de l’air dans les poumons -, mais n’avait apporté aucune réponse sur les causes de la mort, a-t-il ajouté, en soulignant qu’il n’y avait «pas de trace de violence». Le 20 juin, le parquet de Lyon avait ouvert une information judiciaire pour «homicide volontaire». Les enquêteurs ont travaillé sur l’ADN de la mère, retrouvé dans le sac contenant le nourrisson, pour tenter d’identifier celle-ci. «C’était un fil à tirer».
Un portrait robot génétique dressé
Grâce à l’INPS (Institut national de la police scientifique), «un portrait-robot génétique a été dressé déterminant que la mère était partiellement d’origine africaine avec des yeux marrons. Ensuite avec la recherche de parentalité, il a été établi un lien avec un homme résidant en Guyane et originaire de Guadeloupe, dont nous avions l’ADN dans notre base», a poursuivi Jean-Daniel Dorent.
Il s’est avéré que cet homme avait une demi-sœur de 25 ans vivant à Lyon. Les enquêteurs ont pu par la suite par diverses investigations découvrir qu’elle avait été enceinte fin 2018 et que son téléphone portable avait borné près du lieu où le sac contenant le nourrisson avait été découvert. Placée en garde à vue mardi, la jeune femme a déclaré, selon les enquêteurs, avoir accouché seule et que l’enfant était décédé peu après sa naissance sans qu’elle s’en explique la raison.
La mère de Vincent Lambert appelle à un rassemblement dimanche devant l’hôpital de Reims où se trouve son fils, tétraplégique en état végétatif depuis 10 ans, afin de tenter d’empêcher l’arrêt programmé des traitements annoncé par le médecin à la famille.
«Ce dimanche 19 mai, je serai dès 15h00 devant l’hôpital de Reims pour les supplier de continuer à hydrater et nourrir Vincent. En France, en 2019, personne ne devrait mourir de faim et de soif. Si vous le souhaitez, vous pouvez m’accompagner», écrit Viviane Lambert sur le site «Je soutiens Vincent».
«Il faut garder espoir jusqu’au bout et expliquer à tout le monde que Vincent n’est pas en fin de vie, il est handicapé ! Rien n’est perdu, le comité des personnes handicapées de l’ONU a demandé à la France de continuer à hydrater et alimenter Vincent», ajoute-t-elle. «Il faut que la France respecte la convention qu’elle a signée, elle doit le faire pour Vincent mais aussi pour tous les autres handicapés».
Le médecin traitant de Vincent Lambert a annoncé vendredi à la famille l’interruption des traitements, à partir du 20 mai, de cet ancien infirmier psychiatrique en état végétatif au CHU de Reims. Le 24 avril, le Conseil d’Etat avait jugé conforme à la loi la décision collégiale d’arrêt des soins, prise le 9 avril 2018 par le CHU de Reims pour faire cesser un «acharnement thérapeutique» mais contestée par une partie de la famille.
Suite à cette décision, les parents de Vincent Lambert, catholiques farouchement opposés à l’euthanasie passive, ont déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH). La CEDH a rejeté cette requête, mais le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins, dans l’attente d’une instruction sur le fond.
Andrée Mallah, la mère de Nicolas Sarkozy, à l’Élysée, le 16 mai 2007.
Photo Abaca
Andrée Mallah, la mère de Nicolas Sarkozy, est morte ce mercredi 13 décembre à l’âge de 93 ans. Elle était un pilier dans la vie de l’ancien chef de l’État.
«Dadu» est morte. La mère de l’ancien chef de l’État s’est éteinte. Elle avait 93 ans. Était une survivante, une matriarche et un repère. «Je lui dois plus que tout, elle m’a élevé dans tous les sens du terme», expliquait Nicolas Sarkozy aux journalistes Bernard Pascuito et Olivier Biscaye dans leur livre Les politiques aussi ont une mère (éd. Albin Michel, 2017).
Née en 1925 dans le IXe arrondissement de Paris, Andrée Mallah revient de loin. À 14 ans, en pleine Seconde Guerre mondiale, elle est forcée de quitter la capitale avec ses parents et sa sœur Suzanne en raison des origines juives de sa famille paternelle – ils se réfugieront en zone libre jusqu’à la fin du conflit. De retour à Paris et étudiante en droit, elle fait la connaissance de Pál Sarkozy en 1949. De leur mariage naîtront trois garçons : Guillaume, en 1951, Nicolas, en 1955, et François, en 1959.
Mère protectrice
Trois garçons qu’elle élève seule après le départ de Pál du domicile conjugal. Après avoir repris ses études de droit, et être devenue avocate. «J’avais trois règles : qu’ils travaillent, ne me racontent pas de craques et fassent du sport», précise-t-elle dans un entretien à Point de vue en 2007. Une mère protectrice, de celles que Nicolas Sarkozy décrit comme «des femmes qui voient leur fils comme l’homme idéal et le mettent à la place du père, un mari qui souvent les a déçues ou a disparu.» (Extrait de Les politiques aussi ont une mère). Coïncidence ou pas, Nicolas vivra avec sa mère jusqu’à son premier mariage, avec Marie-Dominique Culioli, en 1982.
Après l’élection de son fils à l’Élysée en mai 2007, elle avait accordé un entretien au site internet Omega TV, où elle livrait quelques confidences sur son fils : «Quand il sortait le soir avec des copains, il revenait sur ses pas, et me disait: « Est-ce que tu veux venir aussi? ». Naturellement je n’y allais pas, mais je trouvais que c’était très gentil».
Femme de l’ombre
Jean-Pierre Raffarin, Andrée Mallah et son fils Nicolas Sarkozy en Chine, en novembre 2007.
Photo Getty Images
Elle a beau être un pilier pour Nicolas Sarkozy, dès les premières années «politiques» de ce dernier, ses apparitions sont extrêmement rares. À l’écouter, son fils semblait programmé pour devenir président de la République. En 2007, elle assistait avec fierté à son élection au poste suprême et l’accompagnait même pour un voyage officiel en Chine quelques mois plus tard. Elle se réjouit de «la joie de Nicolas, il a eu ce qu’il voulait. Et puis je n’étais pas vraiment fan de madame Royal».
Les autres femmes de la vie de Nicolas Sarkozy, elle les a toutes acceptées. «Je m’entends bien avec Cécilia. Elle est froide mais ce n’est pas exprès. Elle a toujours été très gentille avec moi», livrait-elle dans Point de vue en 2007. Avec Carla Bruni, c’est encore différent. «Carla est absolument charmante, adorable, très drôle et gentille, s’enthousiasmait-t-elle sur le site Omega TV. Tout le monde l’aime bien. Elle réunit un nombre de qualités assez exceptionnelles. Elle a une aisance, vous l’avez vu en Angleterre, elle est parfaite.»
Une adoration réciproque. Carla Bruni-Sarkozy n’a jamais caché son affection pour sa belle-mère. En décembre 2016, comme une preuve de leur complicité, la chanteuse postait une vidéo de «Dadu» installée au soleil, affublée d’un panama, lâchant avec beaucoup d’humour : «Voilà mes soces, je kiffe au soleil».
Alors qu’il était sur le chemin de l’école, le petit Kutlwano Garesape a trouvé la mort dans une rue de la ville de Jan Kempdorp (nord de l’Afrique du Sud). Il a été poignardé par un homme qui avait tenté d’agresser sexuellement sa mère qui l’accompagnait.
Le matin du 12 août, Kutlwano Garesape, 6 ans, son frère de 8 ans et leur mère se rendaient à l’école, à l’extérieur de la ville Jan Kempdorp, en Afrique du Sud. Ils venaient de rater le bus scolaire et ont dû marcher en empruntant la route principale puis un chemin peu fréquenté mais proche de l’établissement, en espérant ne pas arriver trop en retard. C’est là qu’un homme a soudainement surgi et a attaqué la femme de 42 ans, lui demandant de lui donner son argent. Elle a refusé et s’est débattue, mais l’agresseur l’a immobilisée au sol et a commencé à relever sa jupe. « Là, j’ai compris qu’il voulait me violer, devant mes enfants« , explique-t-elle au site IOL. Mais c’était sans compter sur le courage de son cadet qui s’est précipité vers eux et a roué de coups de poings et de pieds l’inconnu en hurlant : « Laisse ma maman. C’est maman ! »
Grâce à sa courageuse intervention, Segomotso réussit à lui échapper mais malheureusement l’homme a redirigé son agressivité vers le petit garçon. Il le prend et l’envoie à quelques mètres de lui avant de se jeter sur lui pour tenter de l’étrangler. Alors qu’elle crie à son autre fils, paralysé de peur de courir chercher de l’aide, la mère des deux garçons voit l’homme prendre une bouteille cassée et poignarder son enfant à plusieurs reprises. « Je pouvais l’entendre m’appeler et le voir essayer de se défendre en tendant les mains, se souvient-elle douloureusement. J’étais impuissante. »
Elle tente de stopper des voitures passant sur la route principale, toute proche, en hurlant que quelqu’un est en train de tuer son fils, mais aucune ne s’arrêter. Elle retourne sur le chemin et découvre avec horreur que l’agresseur plante désormais un bâton dans le corps de son fils, toujours en vie. Un groupe d’hommes finit par voler au secours de la famille mais l’assaillant les empêche de s’approcher de lui en menaçant l’écolier qu’il traîne avec lui jusqu’à un chemin de fer puis s’enfuit en le laissant, agonisant, derrière lui. « Il était couvert de sang et m’a demandé de le prendre dans mes bras. Je l’ai embrassé et serré fort contre moi. Puis j’ai senti ses bras se relâcher et j’ai su qu’il venait de mourir.«
Cette violente tragédie a provoqué la colère de toute la communauté dans laquelle vit la famille qui pleure aujourd’hui son petit héros et s’inquiète pour la sécurité de tous et notamment de ses enfants. Le coupable a été arrêté par la police grâce à l’implication de ses membres qui l’ont activement recherché. Il a été inculpé du meurtre de Kutlwano vendredi tandis que des habitants ont manifesté devant la prison pour qu’il ne lui soit pas accordé de caution. « Il doit payer », criaient-ils selon des médias locaux. « Ce sont les enfants qui doivent enterrer leurs parents, pas l’inverse. Mon enfant n’est pas venu au monde pour être enterré« , a confié le papa du garçonnet, rongé par le chagrin. Ses funérailles ont eu lieu hier et de nombreuses personnes y étaient présentes pour rendre hommage à sa bravoure et sa pétillante personnalité.
Sabine rêverait de devenir coiffeuse. Dans sa chambre, elle s’entraîne à la fabrication de perruques. Crédits : Matteo MaillardHalo jaune sur cercle rouge. Il est minuit au bar de l’autogare et la lueur de l’enseigne peine à attirer les clients. Pourtant elles sont là, les « filles de Sikasso ». Assises contre le mur à attendre derrière la palissade qui défend leur intimité. La lune n’éclaire pas sous l’auvent de tôle. On ne les distingue dans l’obscurité qu’à leur visage bleu, ébloui par l’écran de leur téléphone. Pianotant avec une frénésie adolescente. Si le néon de l’enseigne ne suffit pas, c’est à coup de SMS qu’elles appâteront ces phalènes de clients.
Deux mois et 4 000 km de route le long de ce « combat pour la vie »: la santé maternelle et infantile en Afrique de l’Ouest. Crédits : LE MONDE
En cette nuit poussive, Evelyne* a d’autres préoccupations. Elle est en retard et la vieille femme du quartier qui garde sa fille de cinq mois est partie depuis plusieurs jours. Ça l’agace, mais a-t-elle d’autre choix que d’amener son enfant au travail ? De toute façon, elle connaît le rituel. Elle l’allaitera, la bercera jusqu’aux yeux clos. Déposée sur le sol à côté du lit, emmitouflée dans des chiffons. Là, presque invisible, elle ne dérangera pas le client.
Evelyne répond à des messages, tandis que la petite Maïga se repose sur le lit. Crédits : Matteo Maillard
« Une année que je suis bloquée au Mali, glisse-t-elle agitée au bord du matelas. Maintenant je veux retourner à la maison à Abidjan… Je ne peux plus me prostituer ». Phrase sèche. Evelyne chancelante la prononce imbibée de mélancolie et d’alcool. Elle est arrivée à Sikasso par hasard, « une trahison », dit-elle. C’est son copain, une petite frappe de quartier, rencontrée il y a deux ans lorsqu’elle travaillait comme serveuse au JB, une boîte de nuit d’Abidjan. Elle, ivoirienne de 28 ans, seule. Il lui a fait miroiter des richesses. Elle est tombée amoureuse. « Une erreur », maugrée-t-elle.
Ils se sont embarqués pour le Mali, lui, prétextant vouloir retrouver ses parents à Ségou. En chemin, traversant la ville de Sikasso, ils se sont arrêtés dans ce motel-bar. Celui juste en face de l’autogare. « Attends-moi ici, je reviens », a-t-il dit, en ouvrant la porte de cette chambre turquoise sordide. Evelyne a obéi. Une année qu’elle ne l’a pas revu. Elle s’est résignée après quelques mois, sans savoir encore aujourd’hui pourquoi il l’a abandonnée. Parce qu’il en a trouvé une autre ? Parce qu’elle était malade ? Parce qu’elle était enceinte d’un mois ? Les trois, peut être.
La chambre turquoise est devenue son « bureau ». Elle y reçoit ses clients pour des passes allant de 2 000 à 5 000 francs CFA (de 3 à 7,60 euros), « selon les positions ». Dans les bons jours, il peut en venir six. Enceinte, seule, ayant tout quitté pour cet homme, « il fallait bien que je trouve un moyen de me nourrir et de payer chaque jour les 3 000 francs de location », dit-elle. La prostitution était la solution la plus évidente. « Toutes les filles le faisaient autour de moi ». Evelyne a accouché dans un centre de santé. Une petite Maïga qui pleure sur sa couverture jaune. « Elle a les dents qui poussent alors elle crie la nuit, confie Evelyne. Ça dérange les clients mais je dois rester auprès d’elle. Certains comprennent, d’autres je leur fais pitié et ils partent. »
Au bar de l’autogare, la vieille télévision diffuse un clip de Bob Marley. Crédits : Matteo Maillard
Les paillettes de sa jupe luisent à la lumière de l’ampoule nue. Seins engoncés dans son haut blanc, elle le réajuste et écluse son houblon. Temps d’aller voir si les clients remuent au bar. « Tout travail mérite sa bière », vante l’affiche d’une célèbre marque de spiritueux. À les observer, vacillants, les accoudés du comptoir sont à l’ouvrage depuis longtemps. Evelyne commande une autre bouteille. Bob Marley embaume l’atmosphère. Son clip passe en bleu, délavé par la vieille TV. Le sol est constellé de mégots et de déchets. Sous l’auvent, les tables poisseuses, presque vides, sont parcourues d’insectes.
Sabine*, 24 ans, traîne ses tongs et son ennui. Elle accepte de discuter mais à l’abri des regards. Le couloir sent le remugle. Une dizaine de chambres en enfilade. La sienne est comme celle d’Evelyne, turquoise décrépie de taches brunes. Et comme elle, comme toutes, c’est une étrangère. Aucune des « filles de Sikasso » n’est malienne. Sur les dix qui travaillent ce soir, trois sont burkinabés, six ivoiriennes et une nigériane. Les locales traversent la frontière, dans l’autre sens, afin d’exercer loin de leurs proches. « Elles changent de pays pour ne pas avoir à subir l’exclusion de la famille, la marginalisation, et pouvoir trouver un mari plus tard », explique un habitué du lieu.
Sabine dans sa chambre en attendant les clients. Crédits : Matteo Maillard
Contrairement à Evelyne, Sabine est là par choix. Débarquée du Burkina voisin il y a six mois avec une amie de cinq ans son aînée. C’est elle qui l’a initié au métier, « à sortir dans les maquis », euphémise Sabine. « Les maquis », ces bars dansants typiques de la sous-région, où l’on sert une cuisine roborative et l’on s’adonne au jeu, parfois devanture de bordels discrets. L’expression de Sabine a du sens. On sort dans les maquis. On en sort plus difficilement. Les ronces de l’alcool, de la solitude ou de la prostitution. Ce n’est pas pour échapper à cette vie que Sabine a quitté sa ville au Burkina Faso, mais « parce que c’était trop dangereux de continuer dans le quartier. »
Un ami de son oncle l’a vu exercer et a averti la famille. Afin d’éteindre la rumeur, Sabine a préféré laisser son garçon de trois ans à sa tante. À sa mère, elle lui a dit qu’elle partait au Mali pour travailler dans un salon de coiffure. Depuis toute petite, Sabine rêve d’être coiffeuse. C’est pourquoi elle a garni le mur de sa chambre turquoise de perruques qu’elle a fabriqué sur une tête de mannequin, les nuits sans clients, comme celle-ci. Elle fait tomber ses cheveux bouclés devant son visage las. Pense-t-elle à cette carrière brisée le jour du décès de son père ? Elle avait 14 ans. « Mon oncle, qui devait s’occuper de nous a refusé de payer ma formation de coiffure, souffle-t-elle. J’ai quitté l’école à ce moment-là. »
Une époque difficile. Pas d’argent. Peu de nourriture à part le mil rapporté du champ par sa mère. Elle commence à traîner dans le quartier et fait la rencontre de son amie, reine des maquis. « Les soirs elle m’y emmenait pour boire. Puis elle m’a poussé à aller voir des hommes, pour gagner de l’argent. J’ai d’abord refusé. » Elle cédera à 18 ans. Un client âgé qui lui promit pour toute la nuit 25 000 CFA, 38 euros, une fortune. « Ça m’a dégoûtée, lance-t-elle. Quand il m’a regardé après, je lui faisais pitié. Il me trouvait timide. J’étais apeurée. Il est parti. J’étais si mal que j’ai fait une semaine sans sortir. La seule chose qui m’a fait recommencer, c’est l’argent. »
Sabine travaille à Sikasso depuis six mois, date à laquelle elle a quitté sa famille burkinabé pour venir au Mali. Crédits :
Deux ans plus tard, elle accouche de son garçon qu’elle a avec un ami du quartier, commerçant de chaussures. Il ne sait rien de son métier mais la surprendra aux bras d’un autre homme dans un maquis. « Il était très énervé, m’a demandé d’arrêter. Je ne l’ai pas écouté. Puis on est resté ensemble. » Par amour pour elle ou l’enfant, il a toléré cette situation quelques années avant de disparaître à Abidjan. Alors, accompagnée de son amie, Sabine a traversé la frontière jusqu’à Sikasso, sans le petit. « Non, non, c’est pas bon, proteste-t-elle. Si ton enfant te voit dans le milieu, quand il grandit, il comprend. »
En six mois d’expatriation, elle n’a vu son garçon que deux fois. « Seule ma petite sœur sait ce que je fais vraiment là. Mais elle ne le dira à personne. Elle a trop honte de moi. » Allongée sur le lit, elle se réfugie dans son téléphone. Les messages n’arrêtent pas de résonner depuis tout à l’heure. Un « ami » insistant qui veut s’assurer qu’une « des filles » est disponible. Des filles… pour ne pas dire des mères. « Toutes celles qui travaillent ici ont des enfants, lâche Sabine. Sauf une peut être. »
Evelyne assise auprès de Maïga. Il fait chaud, elle chasse les moustiques d’un revers de main. Crédits :
A Sikasso, « 90 % des prostituées sont des mères », confirmera Lauran Coulibaly qui travaille avec « Danya So », une association maliano-suisse d’aide aux travailleuses du sexe. Chaque fin du mois, les membres font le tour des maisons de passe, offrent des dépistages et des préservatifs. Sabine en a une boîte de 144 au coin du lit, Evelyne aussi. Elle est retournée dans sa chambre, un peu plus saoule qu’avant. Le ventilateur produit un cliquetis permanent. Elle chasse d’un geste brusque les moustiques qui bombinent autour de Maïga.
« Quand j’aurai gagné assez d’argent, je rentrerai à Abidjan faire du commerce de pagnes et de sacs à main », jure-t-elle. Son copain disparu ? « C’est du passé ! » La colère cogne. Elle se rassure : « les hommes ne sont pas tous les mêmes ». Il est deux heures. L’enseigne ou les téléphones ont accroché leurs proies. Quelques clients se présentent à l’entrée. Evelyne se lève.
Âgée de 52 ans, une femme zambienne appelée Banda Yvonne, a déclaré avoir des relations sexuelles avec son fils afin de maintenir sa richesse.
Elle déclare qu’elle a des relations sexuelles avec son fils Abel tous les mercredis, depuis 14 ans. Elle ajoute que le jour où elle arrêtera, son fils va perdre sa richesse et mourir mystérieusement.
Yvonne, originaire de Ndola, a confié ZambiaWatchDog qu’elle est le principal pilier de la réussite de son fils en s’offrant à lui une fois par semaine selon les instructions du sorcier dont il a fait recours pour être riche.
Par ailleurs, elle ajoute qu’une fois, elle a confessé son vice à l’église et le pasteur de Grande-Uni church aurait prié pour elle.
Malgré cette la confession et la prière qui s’en est suivie, elle avoue avoir continué à entretenir cette relation incestueuse avec son fils de peur qu’il ne souffre et ne meure.
“je couche avec mon fils, Abel depuis 2002 quand il a commencé son entreprise de transport. Son chiffre d’affaire a augmenté considérablement. Aujourd’hui, il possède des camions, des bus et autres petites voitures.
“Nous avons des rapports sexuels tous les mercredis et nous le faisons dans ma maison où une potion magique a été enterrée.”
“Quand je cesserai de coucher avec lui, toute notre richesse durement gagnée va disparaître et mon fils va mourir d’une mort très douloureuse.” Présage Yvonne.
Une mère a brûlé vive sa fille mercredi parce que l’adolescente de 16 ans avait épousé l’homme de son choix, a annoncé la police au Pakistan. C’est le troisième « crime d’honneur » de ce type en quelques mois.
La semaine dernière, une jeune Pakistanaise de 19 ans avait été torturée et brûlée par un groupe de personnes dans un village à proximité de la capitale Islamabad, pour avoir refusé d’épouser le fils de son ancien patron. En avril, dans le nord-ouest du pays, une jeune femme avait été assassinée et son corps brûlé par des habitants de son village qui lui reprochaient d’avoir aidé une amie à s’enfuir avec un homme.
Chaque année au Pakistan, des centaines de femmes sont tuées par leurs proches sous prétexte de défendre « l’honneur » familial. Le premier ministre Nawaz Sharif s’est engagé à éradiquer « le mal » des « crimes d’honneurs » mais aucune nouvelle législation n’a été adoptée depuis.
Un enfant de deux ans et demi a tué accidentellement sa mère qui était au volant de sa voiture. Le bambin a trouvé un pistolet qui avait glissé de sa cachette, a annoncé mercredi la police du Wisconsin, dans le nord-américain.
La mère de famille de 26 ans est morte sur le coup, selon le bureau du shérif de Milwaukee. L’enfant, qui était à l’arrière, a tiré à travers le dossier du siège conducteur après avoir, semble-t-il, découvert le pistolet.
L’arme, qui appartient au petit ami de la victime, gardien de sécurité, était cachée sous le siège du conducteur. Mais elle a glissé.
La mère de famille conduisait pour l’occasion le véhicule de son petit ami car sa voiture lui avait été volée quelques jours auparavant, ajoute le Milwaukee Journal Sentinel. La police a ouvert une enquête.
La mère de la victime et un autre de ses trois enfants, âgé de 1 an, étaient assis devant, sur le siège passager, au moment de l’accident. Aucun des deux enfants n’était dans un siège auto, selon les autorités.
Le mois dernier un garçonnet de quatre ans avait accidentellement tiré dans le dos de sa mère, laissant cette passionnée d’armes à feu très gravement blessée.
Drancy, samedi. La famille vivait dans ce quartier pavillonnaire tranquille. Les voisins, qui n’ont jamais remarqué le moindre signe de violence, sont effondrés après le drame. (LP/Thomas Poupeau.)
Une étape supplémentaire dans l’insoutenable a été franchie avec le récit de l’infanticide du petit Haroun, 22 mois, à Drancy. La mère, meurtrière présumée, 28 ans, a reconnu les faits pendant ses 48 heures de garde à vue.
Interrogée dans les locaux de la sûreté départementale depuis mardi dernier, elle avait confirmé les déclarations de son mari. Le petit garçon de 22 mois avait été frappé violemment et projeté au sol. Elle a expliqué l’avoir «boxé ».
Elle a mis le corps inanimé dans le tambour et enclenché un programme
Après s’être déchaînée sur son enfant, elle a révélé un scénario encore plus atroce. Alors que l’enfant ne bouge plus, elle entreprend cet acte insensé. Voulant faire disparaître les traces des violences, elle introduit le petit corps dévêtu dans le tambour du lave-linge puis elle enclenche un programme. Elle sort l’enfant de la machine puis le rhabille et le dépose, inerte, dans son lit.
Lorsqu’elle réalise que l’irréparable a été commis, elle appelle son mari au téléphone. Celui-ci découvrira son bébé couvert d’hématomes, ne bougeant plus. Le père prend le chemin des urgences de l’hôpital privé du Blanc-Mesnil. L’équipe médicale ne peut que constater le décès de l’enfant. L’autopsie révélera que la petite victime était déjà morte quand sa mère l’a jeté dans le lave-linge.
La mère aurait frappé son enfant «par rage»
Le médecin a écarté l’hypothèse d’une crise de démence. La mère a dit qu’elle avait frappé son enfant «par rage ». Avant de se déchaîner sur Haroun, elle aurait expliqué qu’elle était rentrée d’un rendez-vous médical «de mauvais poil ». Seule à la maison, elle s’est défoulée sur le petit.
Cette famille présentée comme «socialement carencée », n’était pourtant pas suivie par les services sociaux. Lors de son audition, «elle pleurait surtout sur son sort », indique-t-on de sources proches de l’enquête.
Une femme «sympathique, rigolote» selon une voisine
Dans le voisinage de la famille meurtrie, une rue pavillonnaire très tranquille, on tombe des nues. «Je ne comprends pas ce qui s’est passé. C’est une femme sympathique, rigolote, qui ne présentait pas le moindre signe d’agressivité », raconte, effondrée, sa voisine, elle aussi mère au foyer.
« J’allais de temps en temps chez elle, mes enfants jouaient avec le sien, et parfois c’est elle qui venait à la maison. Elle était aux petits soins avec son fils, comme une maman tout à fait normale… »
Un autre couple de voisins confirme : «Elle était aimable, et avec son mari, ils étaient discrets. Notre fenêtre donne sur leur jardin, on n’a jamais entendu aucun cri, aucune dispute ! »
Le père avait éloigné le fils aîné du foyer pour le protéger
Autre point troublant : le couple avait un autre enfant de 5 ans mais il ne vivait plus sous leur toit. Ce jeune garçon se trouverait actuellement en Algérie. Il y a deux ans, le père avait pris l’initiative de l’éloigner du foyer familial, déjà à l’époque, pour le protéger des violences sa mère.
Aucun signalement n’avait été fait à ce moment. Vendredi, la mère infanticide a été écrouée. Le père a été remis en liberté, aucune charge n’a été retenue à son encontre. Une information judiciaire a été ouverte.
Leparisen.fr par Nathalie Revenu et Thomas Poupeau