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Face aux mères de soldats russes, Poutine assure partager leur « douleur »

novembre 25, 2022
Un homme proche d'un micro est assis à côté d'une femme.

Le président russe Vladimir Poutine a rencontré un groupe de mères et d’épouses de militaires pour la première fois depuis qu’il a ordonné l’entrée des forces russes en Ukraine il y a neuf mois. Photo : Getty Images/Alexander Schcherbak

Le président russe Vladimir Poutine a assuré vendredi partager la « douleur » des mères de soldats russes tués en Ukraine, dont les appels inondent depuis des semaines le web russophone pour exiger le respect des promesses du Kremlin.

Je veux que vous sachiez que moi, personnellement, tous les dirigeants du pays, nous partageons cette douleur. Nous savons que rien ne peut remplacer la perte d’un fils, a lancé M. Poutine, lors d’une réunion télévisée avec des mères de soldats et mobilisés russes.

Il a pour autant appelé à ne pas croire les mensonges diffusés à la télévision et sur Internet sur l’offensive russe en Ukraine, alors que les revers militaires, et donc les pertes, se sont multipliés pour Moscou ces derniers mois.

Le président russe s’en est pris à des ennemis dans le champ informationnel qui cherchent selon lui à dévaluer, discréditer l’offensive russe en Ukraine. Nous devons atteindre nos objectifs, et nous allons les atteindre, a affirmé M. Poutine.

Le plus important est que nous sentons […] que nous défendons la bonne cause, a-t-il assuré.

Il s’agissait de la première rencontre entre Vladimir Poutine et des mères de militaires envoyés en Ukraine. Des voix critiques ont toutefois dénoncé une réunion soigneusement chorégraphiée, sans discussion sur le fond.

Le Kremlin, après avoir ordonné une mobilisation partielle en septembre, avait assuré que les centaines de milliers d’enrôlés suivraient un entraînement solide, recevraient un bon équipement et ne seraient pas envoyés en première ligne.

Mais de nombreuses violations ont été recensées : mort au front de mobilisés; mobilisation d’hommes inaptes, de pères de familles nombreuses ou trop âgés; absence d’équipement adéquat et de formation militaire pour nombre d’appelés.

L’une des mères participant à la réunion avec M. Poutine a critiqué elle aussi des uniformes qui deviennent rapidement inutilisables dans les tranchées sales et humides, sans être remplacés par de nouveaux habits.

Le président s’est aussitôt empressé d’assurer que le ministère de la Défense allait régler le problème d’équipements de la manière la plus efficace possible.

Des soldats dont les visages sont dissimulés attendent en ligne.

Des cadets militaires russes de l’Académie d’artillerie Mikhailovskaya. Photo: AFP/Olga Maltseva

L’inquiétude liée à l’opération en Ukraine, qui risque de dégénérer en grogne, place le Kremlin dans une situation délicate : si les autorités répriment de façon implacable toute remise en cause de l’offensive russe, la parole des femmes de soldats est sacrée et les emprisonner choquerait en Russie.

Avant la réunion de vendredi, des proches de militaires avaient confié à l’AFP ressentir un manque d’écoute de la part des autorités russes.

Olga Tsoukanova, mère d’un jeune homme qui fait son service militaire, fustigeait ainsi à l’avance une rencontre avec des mères sorties de sa manche, qui vont poser les questions adéquates et le remercier, comme à chaque fois.

Vladimir Vladimirovitch, réponds à nos questions! a lancé cette femme qui veut s’assurer que son fils de 20 ans ne sera pas envoyé illégalement au front.

Elle est venue spécialement à Moscou depuis la ville de Samara, à 900 km à l’est, dans l’espoir d’être reçue au Kremlin. En vain. J’imagine qu’ils ont peur qu’on pose des questions embarrassantes. Mais il faut régler le problème!

Une femme habillée d'un manteau à capuche

À l’instar d’Olga Tsoukanova, des mères et des épouses de soldats mobilisés pour combattre en Ukraine exigent de toute urgence que les militaires tiennent les promesses du président Vladimir Poutine. Photo: AFP/Alexander Nemenov

Des mouvements de mères de soldats qui embarrassent le pouvoir

Le président russe sait combien le sujet des proches de soldats est sensible.

En août 2000, lors du naufrage du sous-marin russe Koursk qui a causé la mort de ses 118 membres d’équipage, il avait été vivement critiqué, accusé d’avoir tardé à réagir. Et lors des deux guerres de Tchétchénie, un mouvement de mères de soldats avait aussi embarrassé le pouvoir.

Cette fois, face à un climat de répression accru, les protestations de femmes et de mères de soldats ne remettent pas frontalement en cause l’offensive en Ukraine, mais certaines dénoncent les conditions dans lesquelles leurs proches y sont envoyés.

Et leur statut de mères et d’épouses d’hommes mobilisés, partis servir la patrie, leur donne une légitimité et une forme de protection face aux persécutions.

Dans la société russe, il y a le sentiment inconscient que les femmes ont le droit de demander des comptes au pouvoir, note Alexeï Levinson, sociologue au centre indépendant Levada.

Pour l’heure, le mouvement est disparate, peu coordonné. Les appels de proches en détresse sont diffusés sur les réseaux sociaux, où des collectifs informels s’agglomèrent autour de figures de proue.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

France: Les mères sont plus âgées au moment de la naissance

octobre 6, 2022

Selon une enquête publiée ce jeudi, deux tendances s’accentuent : les mères sont de plus en plus âgées et plus souvent en surpoids au moment de la naissance.

Les meres sont de moins en moins jeunes (illustration).
Les mères sont de moins en moins jeunes (illustration).© Johan BEN AZZOUZ / MAXPPP / PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

Les mères sont toujours plus âgées et plus souvent en surpoids au moment de la naissance, deux tendances préoccupantes qui se confirment au fil des années, alors que 16 % d’entre elles présentent des signes de dépression post-partum, selon une enquête publiée jeudi. Selon l’enquête nationale périnatale 2021, coordonnée par l’Inserm et Santé publique France, le report des naissances à des âges maternels plus élevés – observé depuis plusieurs décennies – se poursuit. En effet, la part des femmes âgées de 35-39 ans à l’accouchement et celle de 40 ans et plus sont en augmentation depuis 2016 (19,1 % en 2021 versus 17,2 % en 2016 et 5,4 % en 2021 versus 3,9 %, respectivement).

Cette tendance inquiète, car on sait que les risques pour la mère et l’enfant augmentent de manière sensible avec l’âge des femmes. Selon cette enquête, réalisée tous les cinq ans depuis 1995, l’augmentation du surpoids et de l’obésité des futures mères est également « préoccupante » : en 2021, 23 % des femmes étaient en surpoids contre 19,9 % en 2016, et plus de 14 % étaient obèses en 2021 contre 11,8 % en 2016. Parmi les autres observations de l’enquête, le niveau d’études continue d’augmenter : la part des femmes enceintes ayant suivi des études au-delà du baccalauréat est passée de 42,8 % en 2003 à 52,1 % en 2010, puis 55,4 % en 2016 et 59,4 % en 2021.

16,7 % des mères présentent des symptômes dépressifs majeurs deux mois après l’accouchement

Concernant les addictions, la situation s’améliore. La proportion de femmes déclarant une consommation de tabac au 3e trimestre de grossesse diminue (12,2 % en 2021, contre 16,3 % en 2016), de même que celle des femmes déclarant consommer du cannabis durant la grossesse (1,1 % versus 2,1 %).

Le taux de césarienne est stable : 21,4 % en 2021 contre 20,3 % en 2016. Le taux d’épisiotomie, déjà en phase décroissante depuis plusieurs décennies, a fortement diminué, passant de 20,1 % en 2016 à 8,3 % en 2021, en accord avec les recommandations nationales. Pour la première fois depuis le début de cette enquête quinquennale, un suivi à deux mois a aussi permis d’évaluer la santé mentale des femmes. Or, elles sont 16,7 % à présenter des symptômes dépressifs majeurs deux mois après l’accouchement. Par ailleurs, 15,5 % des femmes ont vécu difficilement ou très difficilement leur grossesse et 11,7 % ont un mauvais voire très mauvais vécu de leur accouchement. Les résultats de cette nouvelle édition sont issus d’une enquête de terrain réalisée en mars 2021, durant la 3e vague de Covid-19, ayant permis un recueil sur 13 631 naissances auprès de 13 404 femmes.

Par Le Point avec AFP

Turquie: une manifestation de mères de disparus réprimée par la police

août 25, 2018

Une manifestante est arrêtée par la police turque lors d’une manifestation à Istanbul le 25 août 2018 / © AFP / Hayri TUNC

La police turque a dispersé samedi une manifestation de mères à Istanbul à la mémoire de proches disparus dans les années 1980 et 1990 et interpellé près de 50 participants à ce 700e rassemblement hebdomadaire de protestation.

La police a eu recours à des canons a eau et à du gaz lacrymogène pour disperser la foule, selon un photographe de l’AFP.

Au moins 47 personnes ont été interpellées par la police et promptement acheminées vers des camionnettes à proximité, ont rapporté les médias locaux.

L’avocat turc Efkan Bolac a annoncé sur Twitter que ces personnes avaient été par la suite relâchées après avoir été interrogées par la police.

Des internautes ont noté sur les réseaux sociaux que l’une des dirigeantes du mouvement, une octagénaire nommée Emine Ocak, qui a été interpellée par la police, avait déjà été photographiée au cours d’une arrestation dans des circonstances similaires en 1997, deux ans après la disparition de son fils après qu’il eut été placé en garde à vue.

Chaque semaine depuis le 27 mai 1995, les « Mères du samedi » (Cumatesi Anneleri en turc) se rassemblent dans le centre-ville d’Istanbul à la mémoire de proches que le gouvernement aurait fait disparaître au cours de l’une des plus tumultueuses périodes de l’histoire de la Turquie.

Ces disparitions sont survenues à l’apogée de la rébellion des partisans du PKK réclamant l’autonomie des Kurdes dans le sud-est, une région majoritairement peuplée par cette minorité. Des dizaines de milliers de personnes sont mortes dans ce conflit qui a débuté en 1984 et se poursuit encore aujourd’hui.

La directrice de l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch en Turquie, Emma Sinclair-Webb, a déploré un « traitement honteux et cruel de familles réclamant la justice pour des crimes commis par l’Etat ».

Selon la police, la manifestation a été promue sur les réseaux sociaux par des comptes liés au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), illégal en Turquie, et aucune autorisation n’a été demandée pour la manifestation, selon la police.

Les manifestations des « Mères du samedi » avaient été systématiquement dispersées par la police de 1999 à 2009 avant d’être tolérées sous haute surveillance. L’intervention policière de ce samedi est la première depuis plusieurs années.

Romandie.com avec(©AFP / (25 août 2018 19h22)