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Zambie: le président va se faire soigner en Afrique du sud

mars 10, 2015

Zambie: le président va se faire soigner en Afrique du
Zambie: le président va se faire soigner en Afrique du © AFP

Le président zambien Edgar Lungu, qui s’était évanoui dimanche lors d’une cérémonie publique, a quitté l’hôpital mardi et devait se rendre dans la journée en Afrique du Sud pour se faire soigner, ont annoncé ses services.

« Je me sens beaucoup mieux mais je dois partir pour l’Afrique du Sud cet après-midi », a déclaré le chef de l’Etat à des journalistes.

Il souffre d’une maladie rare, l’achalasie, qui touche l’oesophage et empêche les aliments de pénétrer dans l’estomac.

« Je dois subir d’autres tests, et ensuite ils nous diront s’il y a besoin d’un traitement complémentaire, ou d’une intervention chirurgicale. J’espère revenir vivant. Personne n’a envie de mourir », a-t-il ajouté.

Edgar Lungu, 58 ans, a succédé en janvier au président Michael Sata, décédé en octobre. Sata était le deuxième président zambien à mourir en fonction en six ans, après Levy Mwanawasa en 2008.

Le président a pris ses fonctions il y a tout juste six semaines dans ce petit pays d’Afrique australe.

Sa maladie avait été diagnostiquée il y a une trentaine d’années, mais les symptômes avaient ensuite disparu.

Jeuneafrique.com

Zambie: le vice-président Scott refuse de démissionner

décembre 17, 2014

Zambie: le vice-président Scott refuse de démissionner
Zambie: le vice-président Scott refuse de démissionner © AFP

Le président zambien par intérim Guy Scott a assuré mercredi qu’il ne démissionnerait pas avant l’élection présidentielle anticipée du 20 janvier, bien que la plupart de ses ministres aient exigé son départ.

« Laissez-moi souligner le fait que je ne vais pas démissionner », a déclaré M. Scott dans un communiqué, notant qu’il entendait assurer une transition du pouvoir en douceur .

Rappelant qu’il était le seul habilité à convoquer un conseil des ministres, Guy Scott a estimé que la conférence de presse organisée plus tôt par 14 membres du gouvernement sur 17 pour demander sa tête constituait « un sérieux acte de trahison ».

Bien qu’étant issus du même parti que lui, la plupart des ministres zambiens l’avaient exhorté plus tôt dans la journée « à démissionner immédiatement de ses fonctions de président par intérim, pour des raisons morales ».

Guy Scott, qui était vice-président avant la mort du président Michael Sata fin octobre, assure l’intérim présidentiel depuis. Il est le premier chef d’Etat blanc d’Afrique subsaharienne depuis vingt ans.

D’ascendance écossaise, M. Scott ne peut pas se présenter lui-même à la présidentielle car ses parents ne sont pas nés dans le pays, mais il est très impliqué dans les querelles qui déchirent le Front patriotique (PF), le parti au pouvoir.

Ses partisans ont choisi Miles Sampa, le neveu du défunt président Sata, comme candidat à la présidentielle, tandis que ses adversaires ont désigné son rival, le ministre de la Défense Edgar Lungu.

Début novembre, Lusaka avait frôlé l’émeute quand Guy Scott avait limogé M. Lungu de son poste de secrétaire général du PF, avant de faire marche arrière. Il a lui-même été suspendu du parti quinze jours plus tard.

Jeuneafrique.com avec AFP

Zambie : la veuve et le fils de Michael Sata candidats à sa succession

novembre 20, 2014

La première dame zambienne Christine Kaseba lors d’un dernier adieu à son époux.
La première dame zambienne Christine Kaseba lors d’un dernier adieu à son époux. © AFP

La succession de Michael Sata sera-t-elle purement familiale ? Cette semaine, la veuve et le fils de l’ancien président zambien, décédé fin octobre, se sont tous deux proposés pour être candidat du parti au pouvoir à la présidentielle anticipée du 20 janvier.

La présidentielle anticipée de janvier 2015 en Zambie risque d’être mouvementée. Au moins sept candidats sont sur les rangs pour représenter au scrutin le Front patriotique (PF), porté au pouvoir en septembre 2011 par le président décédé Michael Sata. Parmi eux : Mulenga Sata, fils né du premier mariage de l’ancien chef d’État et déjà maire de la capitale Lusaka.

Celui-ci a estimé lors d’un point de presse, mardi 18 novembre, que « le temps (était) venu d’avoir un dirigeant jeune, plein d’entrain et concentré ». « Il faut rajeunir le parti tout en prolongeant la vision de mon père », a-t-il lancé en présentant son dossier de candidature. Il est soutenu par son cousin, Sampa, autre figure du parti.

Au sein des sept prétendants se trouve également Christine Kaseba, la veuve de l’ancien président, qui a annoncé dès mercredi 19 novembre qu’elle se lançait dans la course. « Le chagrin que je ressens n’est rien en comparaison de la peine que j’éprouverais si les voeux du président Sata n’étaient pas exaucés », a-t-elle déclaré, citée par la radio privée Phoenix.

L’opposition également morcelée

Michael Sata, mort de maladie le 28 octobre à l’âge de 77 ans, est provisoirement remplacé par son vice-président Guy Scott, qui ne peut pas se présenter aux élections car ses parents ne sont pas zambiens.

Et dans le camp adverse, la division est également de mise. L’ancien président Rupiah Banda, au pouvoir de 2008 à 2011, entend se présenter au nom du Mouvement pour une démocratie multipartite (MMD), contre l’avis du président du parti, Nevers Mumba, également intéressé mais qui a été, depuis, exclu pour indiscipline… Ambiance.

Jeuneafrique.com avec AFP

Zambie: l’ancien président Banda annonce sa candidature à la présidentielle, démenti de son parti

novembre 17, 2014

Lusaka – L’ancien président zambien Rupiah Banda a annoncé lundi qu’il serait à nouveau candidat à la présidentielle qui doit désigner un successeur à Michael Sata, une perspective immédiatement contestée par le leader de son propre parti, Nevers Mumba.

Rupiah Banda, qui avait été battu à la présidentielle de 2011, a affirmé à des partisans avoir été investi dimanche par la direction et les députés du Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD), qui auraient approuvé sa candidature avec 19 voix sur 23.

Nous avons très peu de temps pour faire campagne et tous les membres sincères du MMD doivent soutenir cette décision, a-t-il souligné.

Mais le président du MMD Nevers Mumba a immédiatement contesté ces propos.

Je ne suis pas au courant d’une telle décision. J’ai présidé la réunion hier (dimanche), et à aucun moment nous n’avons convenu que le président Banda devrait être candidat, a-t-il expliqué à l’AFP par téléphone.

Je suis le président du MMD et je serai le candidat à la présidentielle, a-t-il ajouté.

Le site internet du parti indique d’ailleurs que M. Mumba a été désigné candidat à l’unanimité dimanche et qu’il devra voir quel rôle conviendra le mieux à M. Banda dans la campagne.

Rupiah Banda, 77 ans, avait été élu président de la République de Zambie en 2008, à la mort de Levy Mwanawasa dont il était le vice-président. Il a été battu en 2011 par l’éternel opposant Michael Sata, qui est décédé le 28 octobre.

M. Banda fait actuellement l’objet de poursuites pour corruption, qu’il considère comme faisant partie d’une politique délibérée du pouvoir pour affaiblir l’opposition.

Dans le camp du pouvoir, le Front patriotique (FP) de feu Michael Sata est très divisé, ses dirigeants en venant à s’expliquer devant les tribunaux.

Selon la Constitution zambienne, de nouvelles élections doivent être organisées dans un délai de 90 jours après la mort du président, c’est-à-dire avant le 26 janvier 2015. Aucune date n’a encore été annoncée.

Romandie.com avec(©AFP / 17 novembre 2014 12h51)

Zambie: guerre de succession autour du cercueil du président Sata

novembre 4, 2014

 

Zambie: guerre de succession autour du cercueil du président Sata
Zambie: guerre de succession autour du cercueil du président Sata © AFP

Le président zambien par intérim Guy Scott, qui a démis son principal rival de ses fonctions au sein du parti au pouvoir, a été accusé mardi « d’insulter le peuple zambien » en réglant des comptes politiques alors que le défunt chef d’Etat n’est pas encore enterré.

« J’ai appris avec un profond regret la mesure illégale et provocatrice prise par le Dr Scott de me démettre de mes fonctions de secrétaire général » du Front Patriotique (FP), a déclaré Edgar Lungu, également ministre de la Défense et de la Justice, et prétendant à la succession de Michael Sata.

« Mais, plus important », a poursuivi M. Lungu dans un communiqué lu à la radio publique, est que « le Dr Scott a insulté notre culture et le peuple de Zambie en s’engageant dans des manœuvres qui minent la dignité, l’honneur et le respect dû aux funérailles du président Michael Sata ».

M. Sata est décédé à Londres à l’hôpital le 28 octobre et ses funérailles sont prévues le 11 novembre.

La mise à l’écart de M. Lungu a provoqué des débordements de jeunes lundi soir dans les rues de Lusaka, qui ont brûlé des pneus et caillassé des automobilistes, obligeant la police anti-émeute à intervenir.

Certains jeunes ont également perturbé l’hommage rendu depuis dimanche au président Sata, dont la dépouille mortelle est exposée pour permettre à la foule de le voir et de s’incliner devant lui une dernière fois avant les obsèques.

Mardi dans la matinée, la colère grondait parmi les fans de M. Lungu qui commençaient à se rassembler dans plusieurs townships de Lusaka pour manifester, a constaté un journaliste de l’AFP.

« On peut pas croire qu’après 50 ans d’indépendance, on ait un Blanc comme président. Il arrive et commence à virer des membres (du parti). Edgar est des nôtres et Guy veut nous ramener à la colonisation, on n’acceptera pas ça, Guy doit dégager », s’énervait Willy Phiri, un supporter du Front patriotique.

Guy Scott, vice-président d’origine britannique, a été désigné pour assurer l’intérim du pouvoir, devenant ainsi le premier chef d’Etat blanc en exercice en Afrique sub-saharienne depuis la chute de l’apartheid en Afrique du Sud en 1994.

Il ne peut en principe pas se présenter à la présidentielle, selon la Constitution, car ses parents n’étaient pas zambiens.

Pour remplacer M. Lungu au secrétariat général du parti, M. Scott a nommé Davis Mwila, qui a immédiatement refusé la proposition: « Je décline cette nomination, il est contraire à notre culture d’accepter une nomination pendant une période de deuil. Nous devons d’abord enterrer notre président », a-t-il dit à l’AFP.

Âgé de 77 ans, M. Sata était largement absent de la scène publique depuis des mois en raison de sa maladie, et la bataille de succession avait déjà démarré au sein de son parti, tandis que l’opposition est également prête à batailler pour faire son retour.

Jeuneafrique.com avec AFP

Michael Sata, le président zambien, est décédé à Londres

octobre 29, 2014

Michel Sata le 10 septembre 2014.
Michel Sata le 10 septembre 2014. © AFP

Le secrétaire général du gouvernement a annoncé ce matin à la radio que le président Michael Sata était décédé. Il avait 77 ans.

« C’est le coeur lourd que je vous annonce le décès de notre bien-aimé président Michael Sata », a déclaré Roland Msiska, le secrétaire général du gouvernement à la radio, ce 29 octobre au matin.

Le président zambien était gravement malade depuis plusieurs mois. Il s’était rendu il y a une semaine à Londres pour y être soigné. À 77 ans, Sata était au pouvoir en Zambie depuis 2011. Il avait été vu pour la dernière fois en public à New York lors de l’Assemblée générale des Nations unies où il n’avait pas été en mesure de prononcer son discours.

Jeuneafrique.com avec AFP

La Zambie s’interroge sur la santé de son président

août 28, 2014
La Zambie s'interroge sur la santé de son président © AFP

La Zambie s’interroge sur la santé de son président © AFP

Le président zambien Michael Sata, 77 ans, est-il malade, voire mourant? Officiellement non, mais son absence de la scène publique depuis deux mois alimente toutes les rumeurs et, en coulisses, la bataille de succession a commencé.

Selon les autorités zambiennes, il n’y a rien à signaler et Michael Sata accomplit son travail de président tout à fait normalement.

Mais, début août, il n’a pas assisté au sommet USA-Afrique à Washington. La semaine dernière, il était absent d’un sommet régional organisé juste de l’autre côté de la frontière, au Zimbabwe. Et même lors de la récente inauguration d’un pont portant son nom, personne ne l’a vu.

Sa dernière apparition publique remonte au 19 juin quand il a reçu le vice-président chinois Li Yuanchao.

La prochaine élection présidentielle n’est pas prévue avant 2016, mais en cas de décès ou de départ de M. Sata, un scrutin devrait être organisé dans les 90 jours.

« Il y a une lutte de pouvoir parce que ses proches savent qu’il n’est plus assez vaillant pour vivre encore longtemps, et ils placent leurs pions pour les élections » qui désigneront son successeur, explique le politologue Neo Simutanyi.

La Constitution interdit à l’actuel vice-président Guy Scott de succéder à M. Sata et même d’assurer son intérim parce qu’il est d’origine écossaise et que ses parents ne sont pas nés en Zambie.

Pour l’heure, l’état de santé de M. Sata avive les rivalités au sein de son parti, le Front patriotique (PF), divisé en deux camps, selon le politologue.

Le premier camp regroupe principalement des Bembas (le principal groupe ethnique zambien, ndlr) autour du ministre des Finances Alexander Chikwanda, de l’ex-ministre de la Défense Geoffrey Mwanba et du propre fils de M. Sata, Mulenga, qui est le maire de la capitale Lusaka.

C’est actuellement Alexander Chikwanda qui joue le rôle de président quand Michael Sata est absent du pays.

Le second groupe comprend notamment Guy Scott et le ministre de la Justice Wynter Kabimba, qui est aussi le secrétaire général du parti.

« Le PF est un parti très indiscipliné, et on va bientôt voir les deux camps s’affronter violemment parce qu’ils savent quel est l’état de santé du président », note le politologue.

Le ministre des Finances a ainsi dénoncé mardi sur une radio publique les manœuvres de ses adversaires, affirmant qu' »un cartel » voulait prendre le pouvoir, et visant sans le nommer le quotidien The Post qui ferait trop de publicité à son rival Wynter Kabimba.

– ‘Qui nous dirige vraiment?’

Les autorités zambiennes ont récemment poursuivi des opposants et des journalistes ayant évoqué la maladie supposée du président Sata et suggéré que ses fréquents « voyages de travail » à l’étranger cachaient des séjours à l’hôpital.

Selon le journal israélien Haaretz, M. Sata aurait ainsi été hospitalisé au Sheba Medical Center, près de Tel-Aviv, lors de « vacances de travail » en Israël, fin juin.

Les appels à la démission pour raison de santé ne cessent pas, et depuis plusieurs semaines des députés insistent pour rencontrer le président en chair et en os. En vain.

« Qui nous dirige vraiment? », lance Nason Msoni, président d’un petit parti d’opposition dénommé All People’s Congress.

« On est en pilotage automatique, il n’y a rien qui bouge dans le pays et Sata est payé à ne rien faire! », dit-il à l’AFP. « Cela ne peut pas continuer. Cet homme n’est pas capable de gouverner. Qu’il démissionne! »

Pour lui, « il y a une sérieuse vacance du pouvoir, le gouvernement ne s’est pas réuni depuis longtemps. Ce qui sauve ce pays, c’est que les Zambiens sont des gens pacifiques ».

Christine Sata, l’épouse du président et elle-même médecin, assure pour sa part qu’il va bien, tout comme le vice-président Guy Scott.

Réponse du militant des droits de l’homme Brebner Changala: « Des Saint-Thomas comme moi veulent le voir ».

Jeuneafrique.com avec AFP

Zambie – Le retour de l’homme blanc

octobre 10, 2011

Un homme blanc est en passe de devenir le deuxième homme le plus puissant de Zambie, pays d’Afrique australe situé au sud de la RDC. Guy Scott a été nommé vice-président de Zambie par le nouveau président élu le 20 septembre, Michael Sata, noir et opposant zambien historique surnommé le «roi Cobra». Guy Scott a largement gagné les élections du mois dernier dans sa circonscription.

C’est une personnalité politique populaire. Il descend d’une famille d’immigrants britanniques en Rhodésie du Nord. Son investiture à la vice-présidence zambienne devrait pousser les autres pays africains à mettre un terme à leurs ressentiments liés à la période coloniale, ajoute le quotidien britannique The Guardian.

Effectivement, Guy Scott est le premier homme blanc sur le continent africain à atteindre les hautes commandements du pays depuis la fin de l’apartheid en 1994 en Afrique du Sud avec l’élection de Nelson Mandela.

Guy Scott est un indigène blanc de Zambie, membre du parti du Front patriotique. Avant d’être vice-président, on lui avait déjà confié le ministère zambien de l’Agriculture en 1991 et 1995. Son père, originaire de Glasgow, avait immigré en Rhodésie en 1927. Il travaillait dans les chemins de fer. Il devient rapidement un leader politique, en parallèle d’une carrière d’avocat.

L’arrivée de Guy Scott, grand-père de 67 ans, dans les hautes sphères du pouvoir ne passe pas inaperçue car la majorité des responsables du pays sont noirs. Mais selon Guy Scott, la Zambie est en train d’écrire un nouveau chapitre de son histoire. «Depuis longtemps je perçois que la Zambie passe d’une société postcoloniale, à une société plus cosmopolite.»

«Les avis du peuple changent (…) Il y a une palette de couleurs, alors quoi?», ajoute le vice-Président.

Reste que les paroles du vice-président peuvent irriter certains Zambiens. Surtout quand Guy Scott déclare:

«Les gens sont nostalgiques, non pas de l’exploitation et de la division, mais du standard de vie qu’a offert l’époque coloniale. Quand vous alliez dans un hôpital, il y avait des médicaments, quand vous alliez à l’école, il y avait des livres ; quand vous alliez dans les boutiques, il y avait de bonnes choses à acheter.»

SlateAfrique.com

Zambie : Michael Sata, le « Roi Cobra » devenu président

septembre 23, 2011

Vieux routier de la politique zambienne, surnommé le « roi Cobra » pour son parler mordant qui séduit les laissés-pour-compte du boom minier, Michael Sata a remporté l’élection présidentielle en Zambie.

Tenace, charismatique, controversé : voilà trois adjectifs qui caractérisent bien Michael Sata, le nouveau président zambien. Après trois tentatives ratées, le « Roi Cobra » quitte enfin son costume d’opposant pour celui de futur Président de la République.

Le chef du Front Patriotique (PF), seul opposant de taille face au président sortant Rupiah Banda, a en partie gagné grâce à l’arrêt de ses diatribes anti-chinois durant la campagne. Il a même assuré qu’il travaillerait avec eux s’il était élu. Très présents en Zambie, notamment dans les mines de cuivre, les Chinois ont pourtant longtemps eu droit au venin du « Roi Cobra ».

L’année dernière encore, il avait haussé le ton après des incidents dans une mine de Sinazongwe (sud) dont les deux patrons chinois ont été accusés d’avoir tiré sur des ouvriers protestant contre leurs conditions de travail. Onze avaient été blessés. « Un Zambien pourrait-il tirer sur un Chinois en Chine et être laissé en liberté ? C’est ce que nous laissons faire en Zambie », avait-il protesté.

Il avait ensuite changé de cible et s’en était pris au laxisme présidentiel en matière de corruption. « Banda est l’ami des voleurs et les voleurs sont en liberté. Ils sont plus indépendants que vous », a-t-il affirmé à la population lors d’un récent meeting.

L’Arche du « cobra »

Durant la campagne, Michael Sata a lancé son slogan « Don’t Kubeba » qui signifie « ne dîtes rien », encourageant les électeurs à accepter l’électricité gratuite et les autres petits cadeaux de campagne du président, et leur demandant ensuite… de voter pour lui le jour du scrutin. Il a assuré, comme durant la campagne de 2008, qu’il transformera le pays en 90 jours. « Moins d’impôts et plus d’argent dans vos poches », répétait-on dans ses meetings où affluaient des Zambiens défavorisés qui voient en lui un possible sauveur. Pour rappel, plus de la moitié de la population a moins de 20 ans et vit avec moins de deux dollars par jour.

Comme en 2008, le symbole du « Roi Cobra » est une Arche de Noé. Pendant la campagne, il a paradé dans les rues, juché sur un hors-bord tiré par une remorque, sur lequel les Zambiens étaient invités à se réfugier pour échapper à la pauvreté et au sous-développement.

Agé de 74 ans comme le président-candidat sortant Rupiah Banda et ancien gros fumeur, M. Sata a survécu à une attaque cardiaque. Lors des élections en 2008, il avait alarmé les milieux d’affaires et investisseurs en promettant l’adoption d’un loi faisant passer 25% du capital des entreprises étrangères aux mains des Zambiens de souche. Une idée rappelant la politique d’indigénisation menée au Zimbabwe voisin par le président Robert Mugabe dont M. Sata est un admirateur.

Un opposant tenace

Né en 1937, M. Sata entre en politique dans les années 1970 et fait carrière jusqu’à devenir gouverneur de Lusaka en 1985. Proche de l’ancien président Kenneth Kaunda, il s’en détache pour rallier le Mouvement pour la démocratie multipartite (MMD) lors des premières élections multipartites en 1991.

Il occupe alors plusieurs postes ministériels avant de devenir ministre sans portefeuille, numéro trois du gouvernement. En 2001, juste avant les élections, il quitte le MMD pour fonder son propre parti et se présenter aux élections, où il n’enregistre qu’un score médiocre contre Levy Mwanawasa.

Cinq ans plus tard, en 2006, il retrouve son adversaire mais perd de nouveau. Il dénonce des élections truquées. S’ensuivent plusieurs jours d’émeutes entre ses partisans et les forces de l’ordre au cœur de la capitale. En 2008, après la mort brutale du président Mwanawasa, il est de nouveau vaincu de peu par Rupiah Banda. La quatrième tentative sera finalement la bonne pour Michael Sata.

Jeuneafrique.com avec AFP